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PokerStars European Poker Tour Prague 2023-Tournois annexes - Autres

Pendant ce temps au Hilton

Tandis que notre trio de héros français poursuit sa route à 30 left du Main Event, d’autres grinders bleus tentent de percer les fields tchèques. Petit tour de tables avec nos tricolores, qui viennent notamment de débuter la guerre du High Roller.

Perrot

Dernier Français en lice sur ce 1 100 €, l’homme qui a héroïquement résisté à la bulle du Main Event, détient une nouvelle opportunité de perf’ : Fabien Perrot est encore shortstack, mais à 18 left de 90 briques, tout est possible.

Sitbon

Tout juste sorti de ce 1 100 €, sur lequel il a pris un min-cash Julien Sitbon entre en piste sur l’autre gros morceau de ce festival, le fameux High Roller à 10 300 €.

Calamusa

Il croisera peut être le fer avec son collègue Pierre Calamusa. Et on ne cache pas notre plaisir de revoir leVietF0u ces High Roller EPT. Allez Pierrot, montre leur c’est qui le Papa !

Dubonnet

Un double-up d’entrée pour Samy Dubonnet. Evidemment présent sur ce High Roller, le vainqueur 4M Event a cueilli son voisin lituanien, un certain Deividas Daubaris (ça vous rappelle quelque chose ?) sur un coup de haute voltige. C-bet dans un pot 4-way, le vainqueur WPO Bratislava a c-bet sur un flop A108, 2-barrel 125% sur la turn 2c avant d’envoyer la boite sur la river Qs. Samy a sondé sa communauté sur les réseaux pour savoir si on paie ici avec brelan de 8. Personellement, j’aurais dit “snap-call”, mais d’après le sondage, de nombreux tops auraient cliqué sur fold. Samy, lui, a payé et a doublé contre le courageux K4 du Lituanien.

Alilovic christian miroslav

Après son deep run sur le Main Event, Miroslav Alilovic réinvestit le bénéfice sur le High Roller, toujours sous le regard de son frérot Christian.

Labat

Coucou Antoine Labat, qui a lui aussi déjà monté deux tapis de départ sur ce HR.

Anclevic

De nombreux prétendants se présentent aussi sur le 1 600 € Mystery Bounty. Les amis Clément Michaud et Samuel Anclevic (photo) par exemple, en quête d’un nouveau deep run sur ce festival. Pour l'instant, ce n'est pas encore l'heure d'ouvrir des enveloppes, juste de monter un stack, ce qu'est en train de très bien faire Samuel.

Une nouvelle TF française ! Pourtant Slimane Mamèche ne brag pas fort. Il a même l'air un peu honteux. "C'est la TF des vieux" souffle Slim'. Qu'il se rassure, sa grind comme sa gouaille n'ont pas pris une ride. Et tandis que j'écris ces lignes, Slimane s'se lève en 9e position pour 1 850 €.

Le bouquet final d’Adrien Guyon

Non content d’avoir réalisé un énorme run sur le Main Event (29e), Adrien Guyon a bouclé son festival en allant chercher la win quelques heures plus tard sur le Hyper Turbo 2 100 €. 30 briques de plus ajoutées à son butin de l’année et une quatrième victoire en Live pour ponctuer sa saison irréelle.

« Ca va être difficile de trouver un avion à cette heure là. Donc je vais aller gagner le 2 100 € Hyper-Turbo, tu pourras aller prendre la photo » me soufflait hier Adrien Guyon, quelques minutes après sa sortie du Main Event. .

Adrien Guyon, quelques heures plus tard :

Guyon

Le Team Pro Nutsr n’en avait pas tout à fait fini avec cet EPT Prague. Adrien est un homme de parole et a donc parachevé son séjour par une victoire, quelques heures seulement après son élimination du Main, en 29e position.

« C’est une journée un peu incroyable, confesse le joueur français. J’ai été me reposer 2-3 heures après le busto. Je me surprends moi même d’ailleurs avec cette ultra sérénité. Ce deep run sur le Main aurait pu changer ma vie. Finalement, je fais 29e et je me sens hyper serein, je n’ai jamais été aussi sage de toute ma carrière. Je suis hyper fier de moi sur la gestion des émotions de ces moments là. J’ai l’impression que j’ai 800 ans ».

"Les turbos, ce n'est pas une histoire de chance"

Guyon

Crédits Photo : Manuel Kovsca / Pokerstars

Après avoir escaladé les montagnes du Main Event pendant plus de quatre jours, Adrien se lançait cette fois dans une course d’un autre genre, où il a du faire parler ses qualités de sprinteur.

« J’ai attaqué ce 2 000, forcément avec beaucoup de confiance, et l’envie de gamble un peu, parce que c’était un Turbo avec des bounties. Il y a eu quelques confrontations sympas au départ qui m’ont permis de monte un gros stack, raconte le Poitevin, qui précise la recette pour perfer sur ce genre de tournoi turbo.

Puisque tu couvres Winamax : l’un des tournois que j’ai le plus gagné dans ma vie c’est le Go Fast. Parce qu’il faut maitriser les ranges de pression, de push, de vol de blindes, les resteals… Il faut connaitre ça par cœur. Contrairement à ce que les gens aiment croire, les turbos, ce n’est pas du tout une histoire de chatte. Ça nous arrange bien, nous les joueurs pros, que les gens pensent ça, mais pas du tout. Evidemment, il y a de la variance, mais une fois que tu as la chance de monter un gros tapis, ce n’est pas la chance qui va te permettre d’aller au bout.

C’était donc un énorme Go Fast Live. Ça c’est très bien passé, j’ai sorti un peu tout le monde à la fin. C’est super quand t’arrives à faire tomber tout le monde un peu short alors que toi tu as un gros stack. C’est des émotions incroyables, puisque ça n’a duré que quelques heures, c’était vraiment puissant ».

"J’ai l’impression d’être aimé par tout le monde, et ça fait du bien"

Guyon

Un condensé d’émotions, accouchant d’une nouvelle perf’ notoire : 18 750 €, agrémentés d’environ 12 000 € de primes ! « C'est un immense kiff ces turbos. Tu peux faire une très grosse perf très vite. Tu te rends compte, j’ai pris plus (en cinq heures) que sur le Main (en quatre jours) » observe Adrien, qui a stratégiquement rempli la cagnotte de Noël à quelques jours des fêtes. En revanche, ce n’est pas cette perf’ qui va arrêter de faire vibrer le portable.

« J’avais déjà reçu 300 messages après la perf sur le Main. C’est incroyable de voir comment les gens peuvent être bienveillantes avec moi, remarque Guyon. Je suis très heureux de voir ça aujourd’hui, alors qu’il y a encore quelques années il y a des gens qui pouvaient me détester, qui aimaient me trash talk. Je suis très heureux de mon sort, j’ai l’impression d’avoir une bonne image, d’être aimé par beaucoup de monde et ça fait du bien, il faut le dire. Ce n’est que du positif ».

Comme dans un road-movie, le Poitevini redescend tout juste d’une série d’évènements rocambolesques.

« Je sors du Main vers 17H. La perf, c’était à 2-3 heures du matin, là il est 11H, j’ai atterri à Paris et il n’y a rien qui me fera plus plaisir que de retrouver ma fille dans quelques heures, confie papa Guyon. C’est aussi cette équilibre là, entre cette vie de joueur, de gambleur, d’influenceur ou de ce que tu veux, et à côté, retrouver une vie normale, familiale. Ma fille c’est ma princesse et je ne peux pas être plus heureux que de la retrouver. Je vais passer les fêtes, puis je repartirai à la guerre pour les Winamax Series en janvier, pour aller chercher mon neuvième titre. Et derrière, direction Marrakech pour les WSOP-C ».

Un évènement incontournable du circuit, qu’Adrien affectionne particulièrement. C’est à l’occasion de ces WSOP-C que le Poitevin démarrait l’an dernier sa folle saison, en terminant 3e du High Roller, pour 650 000 dirhams (environ 60 000 €). Le prélude d’une symphonie pokeristique, qu’Adrien vient de refermer en prenant son 4e trophée de la saison. GG et bonnes fêtes Maestro Guyon.

Position Joueur Prix (hors primes)
1 Adrien Guyon (France) 18 760 €
2 Fracesco Blasio (Italie) 12 200 €
3 Samuel Fournier (France) 8 650 €
4 Jonathan Bussieres (Canada) 6 650 €
5 Toni Kaukua (Finlande) 5 150 €
6 Yuto Suzuki (Japon) 3 950 €
7 Fabian Rolli (Suisse) 3 050 €
8 Yulian Bogdanov (Bulgarie) 2 350 €
9 Remigiusz Wyrzykiewicz (Pologne) 1 800 €

Jaros bien arrosé

Les Français ayant disparu du Main Event, nous partons retrouver ceux du High Roller. Mais pour les présenter, je ne peux m'empêcher de vous décrire l'apparition remarquée de Patrik Jaros, dont les scènes enivrées me permettront d'introduire nos représentants tricolores.

EPT High Roller 10 300 € (Day 2)

Jaros

C’est une bouteille de rouge à la main que Patrik Jaros se présente sur ce Day 2 High Roller. Le géant tchèque a une démarche douteuse, il parle fort et ses yeux dévissent étrangement. Pas de doute, Patrik est complètement rond. Et pourtant, il n’est que 13H20.

Le finaliste EPT Barcelone ne s’en cache pas. « I’m so drunked guys, completely fucked up. Oh, it’s on me ? 3-bet 9 500 ! »

Le grinder oublie régulièrement de jouer lorsque la parole est sur lui. Entre deux coups, je le vois se lever d’un bond, son portable faisant un vol plané sans même qu’il s’en rende compte, pour aller faire rire les copains aux tables voisines, sans oublier son verre de rouge.

« Tu n ‘as pas eu assez d’action cette nuit en cash game, demande le floor, mi amusé, mi agacé par l’attitude du Tchèque.

- J’ai essayé, mais au bout d’un moment, ils ne m’ont plus laisser jouer, répond Jaros.

Le Tchèque semble sortir d’une nuit agitée, mais il semble plus fatiguant que fatigué.

« C’est quoi cette table ? Il n’y a personne. Apportez-moi un Juan Pardo qu’on joue un peu ! Allez, straddle ! Comment, ce n’est pas possible ? »

Ses adversaires réagissent différemment aux paroles avinées de Jaros. Fabrice Maltez se fend la poire, certains lui demandent d’arrêter de hurler… Mais tous essaient de profiter du fait que Patrik ne soit pas à 100% de ses capacités. Pourtant, c’est bien eux qui se mettent à tilter en voyant le Jaros enchaîner les coups gagnés. « Il a beaucoup de good run » explique Alexandru Danes, aux premières loges pour assister au comportement déviant de son adversaire.

Jaros

Même s'il titube, la fameuse "whine equity" permet à Patrik Jaros de rester debout dans ce tournoi.

De là à faire absolument n’importe quoi ? On pourrait le croire, à l’image de ce straddle UTG, suivi d’un 4-bet shove 40 blindes avec K6. Maximilian Silz a payé avec son A9. Le board est venu 54106Q et Silz est rentré à sa chambre, légèrement consterné par la façon dont il est sorti de ce tournoi, coutant tout de même 10 300 €.

« Si je joue en straddle, je me dois d’être agressif, se défend Patrik ». - Je ne suis pas sur qu'il fasse complètement n’importe quoi », me souffle Thomas Eychenne, qui vient de rejoindre la table du tchèque, désormais Top 5 stack.

Le Français garde ses précautions avec Jaros et attend juste le bon moment pour boire les jetons de Jaros.

Eychenne

Open 7 000 de Patrik HJ (sur les blindes 1 000 - 2 500) et Eychenne paie depuis les bouton. Le flop vient A72. Check Jaros et Eychenne bet 6 000. Payé. Turn J, nouveau check, et nouveau bet du Français, pour 22 000. Payé encore. River K. Jaros check une troisième fois et se prend un troisième parpaing, un peu plus gros cette fois : « 60 000 » annoncé par le Français… Snap-call !

Eychenne montre A10, pour une simple top-paire. Jaros louche devant ses cartes, vérifie que son A4 ne partage pas et avance les jetons.

L’ivresse des premiers niveaux se transformera vite en gueule de bois.

A l'heure où je vous parle, Patrik Jaros est certainement en train de dormir dans sa chambre, enfin, après avoir distribué le reste de son stack, qui a pourtant culminé à plus de huit tapis de départ. Hormis Eychenne, plusieurs autres Français sont encore dans le coup : Antoine Labat est gros, tandis que Jean-Vincent Lehut, Alexandru Danes et Antoine Saout ont tous des stacks décents. 31 joueurs seront payés, et le vainqueur prendra un demi-million.

Labat

Antoine Labat s'est installé parmi les chipleaders du Day 1 et se maintient pour l'instant autour des 300 000 jetons.

Lehut

Spécialiste de shortrack et gros joueur de Cash-Game, Jean-Vincent Lehut commence à se présenter de plus en plus régulièrement sur le circuit Live international.

Joueur Jetons
Antoine Labat 311000
------Moyenne------ 272000
Jean-Vincent Lehut 224000
Thomas Eychenne 222000
Antoine Saout 212000
Alexandru Danes 165000
Matslide 156000

Pay-out High Roller EPT 10 300 € - 240 entrées

Position Prix Position Prix
1 491.950 € 10-11 53.300 €
2 307.350 € 12-13 46.350 €
3 219.550 € 14-15 40.250 €
4 168.850 € 16-17 35.000 €
5 129.900 € 18-20 30.450 €
6 101.450 € 21-23 26.450 €
7 84.550 € 24-27 23.050 €
8 70.450 € 28-31 20.000 €
9 61.250 €

Saout, dernier espoir sur le High Roller

Tandis que nous approchons du dénouement sur le Main Event, le High Roller vient de trouver ses deux dernières tables. Un français figure parmi les prétendants, l’éternel Antoine Saout, qui s’accroche à sa vingtaines de blindes depuis l’entrée dans les places payées.

EPT High Roller 10 300 € (Day 3)

Saout

Quatre français dans l’argent, deux au Day 3, un seul au moment de dessiner les demi-finales. Le contingent français s’effrite peu à peu mais quand notre dernière chance s’appelle Antoine Saout, on a toujours des raisons d’y croire.

« J’ai trouvé un double-up en début de journée. As-Dame contre deux valets en bataille de blindes. Depuis, je me maintiens en prenant quelques pions à coup de re-steals », résume sobrement le double finaliste Main Event WSOP. Gravitant entre 15 et 30 blindes depuis hier soir, le Français maintient agilement son shortstack et compte bien l’emmener jusque sur une nouvelle table finale d’European Poker Tour.

Antoine est un homme des grands moments. Double finaliste Main Event WSOP, double finaliste Main Event EPT, Antoine n’a cependant jamais encore validé de table finale EPT High Roller. Un an après sa deuxième place sur le Main, ici même au King’s Casino, Antoine bataille dur pour revenir sur les gros stacks du tournoi, pour l’instant mené d'une main de maître par Juan Pardo.

Pardo

Chipleader depuis l’entame du Day 2, le High Staker espagnol déroule et continue d’accroitre son avance, avec désormais 3 millions de jetons, environ 110 blindes, soit un gros million de plus que son poursuivant, le Suisse Salih Atac.

Danes

En début de journée, on avait perdu l’autre Français de ce Day 3, le jeune Alexandru Danes. Ancien tennisman professionnel, Alexandru enregistrait son premier cash sur un tournoi de ce calibre. Peu connu du circuit Live, le joueur est en réalité un joueur de cash-game Nosebleed. Sur GGPoker, il sévit régulièrement sur les plus hautes limites, qu’il a atteint à force de travail GTO et de persévérance depuis près de trois ans.

Lehut

Egalement ITM sur ce High Roller, Jean-Vincent Lehut a jumpé directement hier soir sur l’autre 10 000 € du programme. Une petite sauterie de 46 entrées, qui approche désormais de la bulle. Le grinder français, également joueur de cash-game High Stakes online, tentera d’accrocher une nouvelle place payée sur ce festival, aux côtés d’un certain Thomas Eychenne.

Pay-out High Roller - 240 entrées

Place Prix
1 491 950 €
2 307 350 €
3 219 550 €
4 168 850 €
5 129 900 €
5 101 450 €
7 84 550 €
8 70 450 €
9 61 250 €
10-11 53 300 €

Saout trace sa route jusqu’en finale

Notre Français se fait tranquillement une place en table finale du High Roller. Le Français a joué de patience et trouvé le bon spot pour revenir dans le peloton, à 8 left du titre et du demi-million.

EPT High Roller 10 300 € (Final Day)

Saout

Antoine Saout a pu faire la différence au moment de la bulle TF. Le 10-left a duré quelques temps, et le Français se retrouvait sous pression, avec l’un des plus petits tapis. Mais avec le palier et quelques autres shorts autour de lui, dont Nisad Muratovic, l'ICM paralyse quelque peu notre dernier représentant.

Le double-up du Bosnien libère Antoine de cette pression et le Français enchaine un re-steal, puis un spot magnifique. Open-shove Scott Margereson pour les 16 blindes d’Antoine Saout en BvB. Le Français se réveille avec 1010, snap-call et les deux Zizous dominent complètement le 96 adverse.

Le board QJ29A valide le double-up d’Antoine qui revient à 975 000 jetons. Un stack que conservera le champion tricolore jusqu’en table finale.

« Je suis plutôt bien placé à table. Les deux chipleaders sont assez loin et je suis en position sur eux. Il y a deux shortstacks qui peuvent partir vite et les autres, on est tous autour des 25 blindes » analyse Saout, faisant comprendre que tout est possible sur la fin de partie.

Scott Margereson

Dès le début de finale, Juan Pardo et Scott Margereson, respectivement large chipleader et 2e au chipcount, se sont tout de suite mis sur la tronche. Open, 3-bet, 4-bet et 5-bet shove de Pardo. L’Espagnol tient la meilleure main pour tenter ce genre de move… en bluf : A4. Malheuresement pour lui, le Britannique l’attendait avec deux As.

Le board 34768 apportera quelques sueurs mais Scott double, et prend même la tête du tournoi après l’élimination de Salih Atac.

Chipcount EPT High Roller - 7/240

TF HR EPT Prague 2023













































Joueur Nationalité Chipcount
Scott Margereson UK 4 295 000
Juan Pardo Espagne 2 470 000
Tarmo Tammel Estonie 1 470 000
Shyngis Satubayev Kazakhstan 1 165 000
Abakirov Kubanychbek Kyrgyzstan 1 045 000
Antoine Saout France 890 000
Anton Suarez Suède 300 000

Les honneurs français

On a documenté les parcours fantastiques de Vincent Meli et Serge Checin sur le Main, on a allègrement profité du show-Adrien Guyon, on a assisté à l'exploit de Safwane Bahri, on a terminé avec le nouvel exploit Saoutien.. Mais d’autres Français se sont illustrés sur ce festival Pragois. Petit tour en images de ceux qui ont mis de l'honneur sur le poker français.

Crédits photo Pokerstars

Toujours aussi à l’aise avec quatre cartes en main, Michel Leigborin ramène le premier pique français du festival. Un de plus ajouté à sa large collection, remporté sir le PLO Hi-Lo à 1 100 €. Vainqueur d’un field de 103 joueurs, le vétéran français empoche 22 900 €. Accrochez-vous : c'est ça 27e victoire en tournoi Live, en 25 ans de carrière. C'est également son troisième pique, et son deuxième consécutif à Prague, puisqu'il remportait l'an dernier le Omaha 1 100 €, pour 44 briques. Respect Monsieur Leigborin.

Pommier

Tir groupé sur le 2 100 €. Un trio français s’invitent en finale de ce traditionnel « tournoi de la décagoule ». Axel Hallay, Miroslava Alilovic et Christophe Pommier se sont retrouvés sur l’ultime table de ce tournoi de 251 joueurs disputés sur deux jours. Le plaisir fut de courte durée pour Axel Hallay (9e, pour 35 000 €), Miro a perdu un énorme flip pour la moitié des jetons du tournois (5e, pour 26 900 €) tandis que Christophe, tout récent finaliste APO 1 000, frôle sa meilleure perf en tournoi (4e, pour 35 000 €).

Safwane Bahri

Il est arrivé à Prague en braquant le Eureka High Roller, explosant son record de perf et faisant vibrer tout le clan bleu. Safwane Bahri est parti en dévalisant les primes. Disposant de “seulement” deux bounties sur le 1 600 € Mystery, Safwane a eu la main chaude. Une première à 10 000 €, la troisième plus grosse enveloppe possible, et une deuxième à... 25 000 €, la plus grosse tout simplement. Et voilà comment rentabiliser une anecdotique 47e place. Vous avez dit good run ?

Sferrazza

Les joueuses françaises sont aussi reparties avec des perfs. Venue en début de festival, Coralie Sferrazza prend la 3e place du tournoi Ladies et transforme 300 € en 3 150 €. Notre Team Pro Estelle Cohuet a terminé onzième de ce tournoi.

Crédits photo Pokerstars

Quelques jours avant Adrien Guyon, André Mayer s’offrait lui aussi la victoire sur le Hyper Turbo 2 100 € KO, prenant ainsi sa première victoire Live et 29 940 €, son plus beau score en tournoi.

Labat

Antoine Labat jinxé par le floor Antonio. Chipleader au moment où le directeur de tournoi apporte le pique sur la table, Antoine se fait retourner lors de son 3-max et se contente de la médaille de bronze.

Antoine Labat n’a pas chômé sur ce festival. Comme d’habitude, on pourrait dire. 8e du Mystery Bounty 10 000 € en ouverture, 3e d’un Hyper Turbo à 1 000 € deux jours plus tard, Antoine Labat ponctue sa semaine praguoise avec la 3e place du 2 100 € 6-max. Le finaliste Main Event WSOP n’était pas loin du titre, mais le flip crucial tourne à l’avance de Krasimir Neychev sur la river. Labat prendra un set-up deux paires contre deux paires dans la foulée et se contente de la 3e place pour 28 100 €. « Toujours ce titre qui m’échappe » rage gentiment le joueur, qui en dépit d’un palmarès long comme le bras, n’a toujours pas validé de victoire digne de ce nom sur le circuit international. Le syndrome Antoine ?

Saout, éternel Poulidor

Un après sa deuxième place sur le Main Event, Antoine Saout termine cette fois runner-up du High Roller. Tant pis pour l’armoire à trophée, le champion français continue d’écrire sa légende et ajoute une nouvelle ligne prestigieuse, et un score de 380 briques, à son palmarès ébouriffant.

EPT High Roller 10 300 € (Fin)

Saout

3e du Main Event WSOP 2009, 5e huit ans plus tard, runner-up du Main Event EPT Prague 2022, runner-up Deepstack Extravaganza, 3e au Aussie Millions… En presque quinze ans de carrière, Antoine Saout s’est forgé un palmarès ébouriffant, multipliant les exploits, faisant tomber les perfs et les millions… Mais le gout de la victoire ne lui est pas vraiment familier. Aujourd’hui, le grinder français vient de réaliser une autre performacne majuscule : Runner-up d’un High Roller EPT, l’un des tournois les plus prestigieux et les plus relevés du circuit, pour un gain de 383 700 €. Une ligne de plus à son palmarès exceptionnel, qui manque cependant un peu de trophées.

« T’as tout le temps envie de gagner, assure Antoine Saout, quelques secondes après la fin du tournoi. Sur un High Roller, c’est quand même différent. Le Main Event, c’est un tournoi spécial. ça me fait plus chier d’avoir loupé la victoire l’année dernière que maintenant ».

Saout

Le trophée en question s’est joué à un flip. Ou même deux flips. Après un deal conclu avec son opposant kazakh, le très agressif Shyngis Satubayev, les deux hommes jouent pour 40 000 €, et la coupe. Saout vient de remporter un flip avec A9 contre KQ pour revenir à 6 millions partout, on joue un HU 30 BB deep et le Français prend l’ascendant. Il grignote peu à peu son adversaire, jusqu’à s’offrir une première balle de match.

« All-in and call », cette fois, c’est Saout qui tient le KQ, contre A10 chez le Kazakh. Le flop 1025 offre une farandole d’outs aux Français, mais la turn A et river K valide le double-up adverse. Le heads-up durera trente minutes de plus. Trente minutes sans toucher trop de mains, jusqu’à ce nouveau flip avec 22 contre K6. Satubayev touche sur le board A65Q5 et prive encore une fois Antoine de la victoire.

Gestion, attrapages et re-steals

Saout

Osillant entre 15 et 30 blindes depuis l’entrée dans les places payées, Antoine Saout était loin de partir favori au moment de parvenir sur l’ultime table du tournoi. Avec un Juan Pardo énorme et Scott Margereson en plein rush, Antoine fait le dos rond et se contente de maintenir son stack à flot jusqu’au 7-max. C’est là que vient le premier spot.

Open-shove Anton Suarez 10BB CO, Antoine trouve A10hd en SB et prend le spot. En bonne posture face au A5 adverse, il plie l'affaire avec un 10 turn, Saout est de retour.

Ce High Roller prend un tournant une orbite plus tard. Open Satubayev, flat Scott Margereson en SB et en BB, Antoine se réveille avec deux Barbus. Avec 25BB, le Français opte directement pour le 3-bet shove. Snap fold du Kirghiz, mais avec 1010, Margereson paie la relance du Français, qui lui enseigne la mauvaise nouvelle. Le board est safe : Saout s’invite dans le trio de tête.

Saout

Il prend même seul les devants quelques minutes plus tard, avec un coup rondement mené contre Juan Pardo. Open CO de Saout, défense de Pardo et le flop vient J62. C-bet 100 000, check-raise 280 000, payé. Une Q sur la turn, Juan envoie la sauce pour ses 905 000 derniers jetons, c’est payé !

Juan avait check-raise light avec son 74, Saout avait payé tout aussi light avec son Q8 et la paire trouvée sur la turn tiendra face au tirage flush. Antoine monte près des 5 millions.

Malgré un gros carrambolage perdu avec JJ contre le AA de Tarmo Tarmel et le A9 de Mergereson (avec au passage, un joli slow-roll des deux As avant de payer), le Français gère bien le 3-left et grignotte l'Estonien. Tarmo Tammel finira par craquer, évincé par Satubayev, qui disposera d'un avantage au moment de démarrer le heads-up. Le face-à-face est une histoire de flip. Antoine gagne celui pour revenir à égalité et sceller un deal équitable. Il perd celui de la gagne, puis perd encore celui qui mettra fin à ce heads-up, comme expliqué plus tôt.

Longévité et road to 10 Millions

Saout

Le Français montre sa faculté à s’adapter à tous les fields, qu’il s’agisse de massif Main Event ou de High Roller plus exclusif et relevé. Voilà maintenant près de quinze ans qu’il sévit sur le circuit. Une longévité rare, dans une discipline de plus en plus compétitive, où le plus dur est certainement de durer.

« Je pense que c’est l’expérience, analyse Antoine. Je sais m’en sortir, adapter mon jeu, changer de vitesse. Sur ce High Roller, j’ai du être très patient, puis quand j’en ai eu l’occasion en finale, j’ai pu jouer davantage et grinder. Je sais m’adapter à toutes ces phases de jeu ».

Son expérience du Live est incomparable, mais Saout a su également se mettre à niveau techniquement. Il n’hésite pas d’ailleurs à prendre conseil auprès de la nouvelle génération, à l’image de Simon Wiciak, qui l’a poussé depuis les bords du rail, du début la fin de la finale.

Saout Wiciak

« Tu te rends compte, j’ai gagné le Main Event et j’en suis réduit à ramener des gourdes », blague Simon Wiciak alors qu’il apporte une bouteille d’eau à table à Antoine. Rencontré lors de son premier séjour à Vegas, Simon a partagé avec Antoine de nombreuses aventures sur le circuit. Il y a quelques mois, c’est Saout qui le convainquait de mettre une deuxième bullet sur le Main Event de Barcelone. C’est encore Saout qui le poussait depuis les bords du rail tout le long de la finale. Les deux amis ont échangé les positions ce soir et encore une fois, ils quittent l’EPT avec une perf de taille.

« C’était bien d’avoir un soutien au bord de la table, confesse Saout. Quand j’ai des doutes sur certaines situations, il peut m’aider et il m’encourage ». Antoine a tissé des liens dans la communauté poker, mais reste un loup solitaire. « Je n’ai pas vraiment de groupe. Je travaille tout seul. Il y a plein de manière de travailler le poker. Je fais un peu de solvers, mais je ne suis pas à fond dessus. Je regarde surtout beaucoup de streams, pour comprendre la manière dont réfléchissent les joueurs ».

Antoine sait qu’il doit continuer de se bonifier pour rester compétitif. Mais après tant d’années et tant de perfs, n’y a-t-il pas un moment ou on se dit “ca y’est” ?

« J’ai envie de continuer. Je m’étais dit tout seul que j’aurais bien aimé atteindre la barre des 10 millions. J’en suis pas loin, mais il me semble que même en gagnant aujourd’hui je ne l’aurais pas atteinte. Je veux surtout continuer à bien jouer, gagner… Un bracelet, ça serait bien évidemment, mais je ne cours pas trop après ça puisque je ne joue que en Hold’em, où les fields sont massif. Le titre EPT, c’est celui qui me donne le plus envie ».

Comme la plupart des finalistes du jour, Antoine s'apprête à booker un nouvel avion pour rentrer chez lui. Il passera les fêtes à Londres en famille avant de preprendre la saison pour un bel évenement GKPT au Victoria et nous donne biensûr rendez-vous à Paris pour le prochain EPT.

Tableau High Roller EPT Prague 2023 - 10 300 € - 240 entrées

Place Joueur Nationalité Prix
1 Shyngis Satubayev Kazakhstan 415 600 €
2 Antoine Saout France 383 700 €
3 Tarmo Tammel Estonie 219 550 €
4 Scott Margereson UK 168 850 €
5 Juan Pardo Espagne 129 900 €
6 Anton Suarez Suède 101 450 €
7 Kubanychbek Abakirov Kyrghizstan 84 550 €
8 Christopher Nguyen Autriche 70 450 €
9 Sali Atac Suisse 61 250 €