4 Français au Day 4
Quatre grinders tricolores parviennent à emballer les jetons au bout de ce Day 3. Serge Chechin et Vincent Meli ont connu un petit rush pour rejoindre Adrien Guyon dans les hauteurs. Dans le bas de classement, Romain Retiere a parfaitement manœuvré son short-middle stack pour valider un Day 4, sur son tout premier EPT. Leo Margets a connu une fin de journée compliquée, mais sera également de la partie. Le récap' de cette fin de Day 3.
EPT Main Event 5 300 € (fin de Day 3)
Posté dans un fauteuil à l’écart des tables de tournoi, Adrien Guyon passe des coups de téléphone tandis que se jouent les dernières mains de la journée. « Adrien a pris une pénalité ? » me demande mon confrère Alex Hernando, surpris de ne pas voir le grinder à table. Du tout. Guyon est tout simplement déjà satisfait du travail accompli. « Quand j’ai un stack qui me convient, je ne joue jamais les derniers mains de la journée. Ca évité d’entrer dans un coup de merde et d’avoir des regrets. Là, j’ai 50 blindes pour le Day 4, je suis content ». Une explication aussi simple qu’étonnante.
Effectivement, Adrien Guyon avait déjà fait le travail aujourd’hui. Inconnu du field EPT, notre ex-Team Pro s’est révélé aux regs de l’est, en montrant toute sa science du jeu, sa roublardise et l’audace dont il est capable.
Fidèle à lui même, le représentant Nutsr s’est montré très actif, multipliant les bluffs hardis et instaurant une pression permanent à table. Culminant près du million de jetons à l’entame du dernier niveau, Adrien Guyon a tout de même légué quelques jetons dans les dernières orbites… A son compatriote Serge Chechin.
Le livetard français était le seul à connaître l’animal. Porté par un run agréable, Serge a trouvé les bons moves pour augmenter substantiellement son tapis, au point de finir chipleader du clan français.
Serge a notamment pris un petit quart de stack à son compatriote sur un coup de filou dont il a le secret. Open bouton d’Adrien 25 000, défense de Serge et les deux joueurs voient le flop J79. Check Serge, c-bet 25 000… Et check-raise 55 000 ! Un sizing bien étonnant, que paiera Guyon sans sourciller.
7 sur la turn, Serge check et Adrien check-back pour voir la river K. Chechin check encore. Guyon pense que le moment est venu : Overbet 225 000. Au bout d’une grosse minutes, Chechin referme le piège : « tapis ! » pour environ 450 000 de plus.
Un move qui fait sourire Adrien. Le joueur lâchera ses cartes devant la force représentée par Serge, qui montrera effectivement JJ. Un autre brelan floppé plus tard, Chechin tutoiera même le million de jetons, pour finir la journée avec 965 000.
Les deux autres tricolores ont eux aussi combattu ensemble toute la journée, sur la table voisine. Vincent Meli et Romain Retiere ont beau avoir deux décennies d’écart, ils partagent plusieurs choses : ils font du poker leur métier, ils sont spécialistes de cash-game… Et ils jouent tout deux leur premier Main Event EPT.
« C’est grâce à ma victoire sur le UKIPT, affirme Vincent Meli (photo). J’avais la confiance avec moi, même si je sens que je suis encore un peu scared-money dans certains spots. Il y a peut être quelques 3-bet, quelques check-raise ou quelques values fines que je ne prends pas. Mais je suis quand même content de la manière dont j’ai jouée ».
Le résident londonien peut être fier de sa prestation. Parti avec un stack boiteux, il a redressé la barre à force de patience puis a connu un petit rush sur l’avant-dernier niveau du jour. On retiendra ce joli bluff-catch face à Leo Margets, qui lui envoyait deux barrels turn-river sur un board 256510. Vincent a solidement payé avec son 67 et entamait sa marche vers les 800 000 jetons.
Face à lui, Romain Retiere (photo) a fait preuve d’une solidité exemplaire. Pourtant spécialiste de cash-game, le jeune grinder a parfaitement géré son petit tapis, oscillant entre les vingt et les trente blindes tout le long de la journée, sans oublier ce set-up avec KK contre AK pour se donner de l’air en début de journée.
« Pour ma première, je suis très content.Tu sens la pression sur ce genre de tournoi, notamment sur la longueur. J’ai déjà fait de longues sessions de cash-game, mais les enjeux ne changent pas. Là, tu joues ta vie à chaque main, confie Romain. J’ai un bon run sur ce festival. J’ai ITM le Main Event Eureka, le High Roller et maintenant le Main Event… En une bullet à chaque fois. C’est dingue et ça me donne envie de donner le meilleur, justement pour respecter le run-good ».
Seule Team Pro en lice depuis maintenant deux jours, Leo a connu une fin de Day compliquée. Amputée d’un tiers de stack après ce bluff contre Vincent Meli, la Catalane s’est retrouvée card-dead sur le dernier niveau. Un petit re-steal sur la dernière orbite lui permet tout de même de mettre 170 000 dans le sac, soit 12 blindes pour le Day 4.
De nombreuses étoiles du poker mondiale apparaissent dans le haut du chipcount. Déjà gros avant cet énorme affrontement contre Nicolas Zammataro, Jon Kyte se retrouve propulsé en tête du chipcount, juste devant un certain Steve O’Dwyer. L’Irlandais a passé la journée a voltigé dans les hauteurs du tournoi, son château de jetons devant aussi intimidant que sa fameuse poker-face. Teun Mulder, Cesar Garcia, Marle Spragg et Roman Colillas font également partie du Top 10.