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PokerStars European Poker Tour Prague 2023-Main Event - 2

On repart à zéro ?

Un nouveau tournoi commence. Les derniers arrivants ont posé leur late-reg, une quarantaine de joueurs re-démarrent avec un stack tout frais, avec quelques tours de retard sur les grosses cylindrées des Day 1A et B. Sans avoir eu besoin de re-entry, Leo Margets et Julien Sitbon repartent eux aussi avec le stack de départ.

Main Event 5 300 € (Day 2)

De retour dans la grande salle du Hilton Hotel. Les 428 survivants des deux premiers flights ont pris leur siège, accompagné d’une horde de mercenaires, venu tenter, ou plutôt retenter leur chance dans ce Main Event. Dans le lot, Sam Grafton, Patrick El Kallas, Fintan Hand, Fahredin Mustafov, Jerry Odeen, Jacob Amsellem, Ognyan Dimov… Et Safwane Bahri. Eliminé précisément hier, le tout récent runner-up Eureka High Roller avait prévu d’attendre le départ du deuxième jour pour en remettre une, histoire de digérer tranquillement les émotions de la veille, et prendre du repos.

Sitbon

Julien Sitbon démarre sa journée par une petite migraine

Julien Sitbon, lui, n’a pas recavé aujourd’hui, puisqu’il avait trouvé un sac hier, mais démarrera tout de même la journée avec le tapis de départ : son premier gros duel du jour lui a couté une belle partie de ses jetons.

Notre Team Pro s’est tout simplement pris un 3-barrel tapis du jeune Moll Silius sur un board 5AK84. Sitbon a fixé le Norvégien pendant deux minutes avant de lui annoncer « je pense que je vais te croire sur celle-là », avant de rendre ses cartes.

Julien semble sur de sa décision, jusqu’à ce sourire découvert par Moll après le fold du Français. « Ah, tu souris, tu étais en bluff ? » - Tu peux voir si tu veux, propose gentiment le Scandinave… Un peu tard, puisque la croupière a déjà muck les cartes. - Attendez ! Il avait dit qu’on pouvait les voir. Bon, tu avais quoi ? - Tu vas me croire si je te dis ? J’avais 107 (absolument rien). - 107 ? Bon, est-ce que quelqu’un avait un 10 ou un 7 de trèfle, demande Julien à toute la table, pour s’assurer des dires de son jeune opposant.

A priori, Moll disait vrai. Retour à 33 000 pour notre Team Pro, assis dans la diagonale de Sam Grafton.

Shylko Alilovic

Miroslav Alilovic en position sur un champion PSPC. « Je le connais, c’est des joueurs français les plus agressifs » affirme Aliaksandr Shylko en taquinant son voisin, qui ne sait quoi répondre. « Il faudrait que j’apprenne à parler anglais au bout d’un moment » me souffle Miro. Après tout, ça ne fait que dix ans qu’il fait des EPT. « Je sais juste dire “raise”, “call” et “fold” ». C’est le plus important.

Conan Wiciak

Oh le beau virage français en table 4. Arthur Conan et Simon Wiciak vont pouvoir se taper dessus en batailles de blindes. Attention également à Imahd Ben Mahmoud, le "survivor" tunisien, placé au siège 8.

TV Table

Vous pouvez allumer la télé. Le streaming Pokerstars est parti il y a une petite demi-heure. On y retrouve le streamer et Team Pokerstars Felix Schneiders, aux côté d'une brochette de regs hollando-estonio-greco tchèque... Et un Français ! Samuel Meunier, sera la première coqueluche de Benny & Yu.

Le commando W en opération sauvetage

Notre commando a déjà perdu la moitié de ses soldats. C’est donc en duo que Julien Sitbon et Leo Margets tenteront de sauver l’honneur du W rouge. Avec tout juste une vingtaine de blindés, la mission s’annonce délicate, mais Leo montre l’exemple en trouvant un superbe triple-up pour relancer son tournoi.

Main Event (Day 2)

Leo Margets

Open d’Ori Miller au MP 4 000, payé derrière par le HJ et la parole arrive jusqu’à Leo Margets en grosse blinde. Avec deux beaux valets et 38 500 devant elle, la Catalane n’a qu’une seule option : Tapis !

Leo trouvera un client en MP… Et même un deuxième au HJ, qui annonce lui aussi tapis pour 80 000 jetons. Payé bien sur par Ori Miller qui retourne AQ, soit la même main que le joueur au HJ. Le spot parfait ! Le croire déroule un board 108J3sddcc, signifiant le triple-up de notre Team Pro. 120 000 pour Leo Margets.

Sitbon

Un décollage qui on l’espère, inspirera notre autre représentant du Team. Julien Sitbon ne parvient pas à connecter les boards depuis le début de journée. Il prend son mal en patience et attend le spot qui lui permettra à son tour de revenir dans ce tournoi. Il a déjà réussi à prendre un petit pot post-flop, malgré son tapis faiblard, pour revenir au dessus des 30 000 jetons. Tout n’est pas perdu.

Le record et le million !

Un petit point chiffre s’impose alors que nous entrons dans le troisième niveau du jour. Il signifie effectivement la clôture des inscriptions et la révélation du prizepool. Deux éléments, deux bonnes nouvelles : le Main Event a bel et bien battu son record d’affluence et le vainqueur de cet EPT Prague repartira avec plus d’un million d’euros !

Main Event 5 300 € (Day 2)

Il fallait 17 inscriptions tardives pour surpasser les 1 267 entrées de l’année dernière. C’est chose faite. Avec 35 inscriptions sur ces deux premiers niveaux de Day 2, ce Main Event EPT Prague 2023 étend le nouveau record à 1 285 entrées.

6 425 000 € dans le prize-pool. Assez pour récompenser le grand vainqueur d’un gros million d’euros. Voici d’ailleurs le prizepool détaillé des 191 places payées.

Place Prix
1 1 030 000 €
2 643 000 €
3 459 240 €
4 353 240 €
5 271 660 €
6 209 000 €
7 160 750 €
8 123 600 €
9 950 000 €
10-11 73 160 €
12-13 60 960 €
14-15 50 800 €
16-17 42 320 €
18-20 36 780 €
21-23 31 980 €
24-27 27 800 €
28-31 24 180 €
32-29 210 000 €
40-55 18 260 €
56-69 15 900 €
70-95 13 840 €
96-119 12 020 €
122-143 10 480 €
144-183 9 100 €
184-191 8 420 €

Comme on le présageait hier, ces chiffres confirment la très belle tenue du circuit EPT et le rayonnement de la capitale tchèque, et ce malgré la conccurence farouche du WPT et des WSOP.

Remontada, set-mine et taekwondo

Main Event EPT 5 300 € (Day 2)

Hier, il occupait la position de lanterne rouge du chipcount français. Deux heures après le départ du Day 2, Nicolas Zammataro a sextuplé son tapis pour passer la barre des 120 000 jetons. Mais qui est donc cet homme, et comment a-t-il fait ?

Zammataro

Nicolas Zammataro est avant tout un miraculé. « J’ai démarré la journée avec 9 blindes. Première main du jour, je trouve KQ, j’envoie tout et je me fais payer par AK. Deux trèfles au flop, je n’ai plus qu’une out… Et je touche la Q turn ! ». Et voilà comment se remettre en selle alors qu’on était prêt à mordre la poussière. Mais Nicolas ne s’arrête pas là.

De retour à vingt blindes, Zammataro passe un ou deux re-steals, puis use d’une stratégie très efficace pour remonter un stack : le brelan floppé.

« Je paie avec 99 pour set-mine et ça vient 924. Je paie un premier barrel, puis sur la turn 5, je le vois avec une over paire donc je raise tapis. Effectivement, il avait deux Dames et je reviens à plus de 70 000 ». Bien vu Nico. Et puisque la technique fonctionne, autant recommencer.

« Quelques mains plus tard, j’over-call 22 SB et le flop vient Q42. L’OR c-bet pot, payé une fois, je paie aussi. Turn 9d il 2-barrel, fold du bouton, je call et river 7, je décide de lead un tiers et il call-muck ».

Le ton et le vocabulaire employés par Nicolas laissent penser que le joueur a quelques connaissances techniques. Pourtant, on ne l’a jamais vu auparavant sur un tournoi de ce genre. « C’est mon tout premier EPT. Je me suis qualifié online via les Step Pokerstars, en partant de 50 €, explique le Bastiais. Je suis plutôt assidu sur les rooms en ligne, mais le Live, j’en fais très peu. Je suis infirmier. A côté, j’ai ouvert un club de Taekwondo. Ca me laisse assez peu de temps, mais je vais sur quelques festivals quand je le peux. J’ai fait 18e du WSOP-C San Remo il y a quinze jours. J’étais aussi venu à Barcelone, où j’avais ITM l’Estrellas à 1 000 € et 2 000 € ».

120 000 jetons pour notre combattant-grinder-infirmier.

Marsh

Luke Marsh sur le clan bleu

Au rang des mauvaises nouvelles, signalons la sortie des deux voisins tops grinders français. Simon Wiciak et Arthur Conan occupaient le même virage en table 4. Ils ont été éliminés l'un après l'autre... Par le même joueur... Sur la même rencontre. Deux neuf contre As-Dame, à chaque fois face à Luke Marsh (photo). C'est terminé également pour Thomas Eychenne, Benjamin Millian, Franck Deligny, Samuel Meunier, Alexandru Danes et Alexandre Henry.

Jeunes premiers

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Retiere

Une entrée sérieuse et ambitieuse. Tout récemment débarqué sur le circuit, Romain Rétiere goutte directement aux gros morceaux. « J’ai commencé il y a deux mois, explique le grinder breton. Ca fait six ans que je joue au poker, j’ai fait du MTT, mais j’étais surtout un joueur de cash-game Live. J’ai fait beaucoup de volume. Mais le tournoi, c’est quand même plus marrant. J’en ai joué à Paris, j’ai commencé sur le festival EPT Barcelone, à Chypre pour les Merit Poker Series… Là, je joue mon plus gros buy-in, c’est très excitant ».

Pour l’instant, la première se passe plus que bien. Romain a monté les pions dès le Day 1, et vient de mettre un gros deux-barrels sur un board 9910J pour passer la barre des 200 000 jetons.

Querleux

Joseph Querleux aussi joue son premier EPT. Présent sur le circuit depuis deux ans, le Parisien vient régulièrement sur les évènements de Club. En septembre, il réalisait sa meilleure performance en remportant le Super High Roller BPT Paris, pour 25 briques. Venu à Prague pour son premier EPT, Joseph a longtemps serré les dents, avant enfin de trouver le spot de l’embellie.

« J’ai perdu un flip sur les premières mains du jour. J’ai re-grind un petit peu, puis j’ai eu ce gros coup juste avant la dernière pause. CO open 4 000, call Bouton, SB 3-bet jam 27 000 et je me réveille avec 1010 en BB. J’ai 65 000 devant moi, je re-jam… Et le CO snap-call. Je me dis que je suis mort, mais mes deux adversaires ont AK et AK. Ca tient et me voilà à 160 000 ».

Du côté des mauvaises nouvelles, on déplore la sortie de Julien Sitbon. Shortstack, notre Team Pro avait trouvé un premier double-up, mais le deuxième n’est pas passé. Un flip des plus classiques avec As-Dame conter deux Dix. Direction le 3 000 € pour notre nouvelle recrue, où boxe déjà le collègue Pierre Calamusa. Il ne reste donc plus que Leo Margets pour sauver l’honneur du Team Winamax dans ce Main Event.

Moi je veux bien faire 9eme, c’est mieux que 2eme à priori :grin:

Le rugissement de Leo

La bulle approche. Encore 50 joueurs, et nos 191 survivants entreront dans l’argent de ce Main Event EPT. La pression monte, mais ruisselle sur Leo Margets, qui vient de sortir un superbe hero-call pour sa survie dans le tournoi.

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Leo Margets

Christopher Nguyen a voulu bousculer Leo Margets. Il s’est pris la foudre catalane. Open de Leo 5 000 sur la blinde de l’Autrichien, qui défend pour voir le flop 882. C-bet 4 000 de Leo et 3-bet 13 000 de Chris, payé. Q sur la turn, Chris envoie une nouvelle praline, bien pesée : 30 000 jetons pour suivre, ce que fait Margets et nous voilà sur la river J.

Nguyen va au bout de son idée, tapis annoncé, pour les 100 000 jetons restants à Margets, couverte de peu par Christopher. Notre Team Pro entre alors dans un tank infinie. Les minutes s’écoulent, et Leo fixe son opposant sans parvenir à prendre une décision. 2, 3, 5 minutes et l’inspiration lui vient : Payé !

Chris fait un “non” de la tête et dévoile son 103, pour un flush-draw raté, le AQ de Margets est bon. Enorme pot de Leo, qui s’envole dans le ciel du chipcount au meilleur des moments : 290 000 pour la dernière représentante du Team.

Le côté obscur de Chechin

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Les moves “dans le noir” ne sont pas monnaie-courante sur les EPT. Sur un petit tournoi de club parisien, j’ai bien vu Omar Lakhdari abuser de ces coups à l’aveugle, mais sur un 5 300 €, il faut être fou pour tenter ce genre de choses… Ou bien s’appeler Serge Chechin.

Chechin

En début de journée, Serge me racontait le premier coup de son tournoi. « J’ai open 300 dans le noir. J’aime bien faire ça, mais seulement quand ce n’est pas trop cher, ou quand j’ai beaucoup de jetons. Et là, Antoine Saout raise à 800. Avec ce sizing, je sais qu’il a du jeu. Payé une fois, la parole me revient et là je vois… Deux As ! ».

Si vous essayez à la maison, vous soulèverez généralement un beau 10-3o et passerez comme un âne. Mais Serge est un homme d’expérience et sait placer le raise "dark" au bon moment. « Je raise 3 000, payé, payé. Le flop viendra 823. J’ai fait tapis direct, ils ont couché, mais Antoine m’a dit heureusement que je n’ai pas de paire, sinon tu me prenais tout ».

Sur un Day 2, Serge n’avait pas particulièrement prévu de ré-éditer ses opens dans le noir. En revanche, il sait aussi user de cette arme dans les coups développés.

« J’open J9 UTG, je me fais 3-bet par l’Italien (Lucas Moschita), je paie. Le flop vient JJ4. Je check, il bet, je call. Turn Q, il check, je check, et avant que n’apparaisse la river, je fais tapis overbet pour 50 000 jetons. Et avant même que ne tombe le 3 river, il me paie avec AQ ». Encore un coup de filou qui fait des étincelles. Après une mauvaise passe en milieu de journée, Serge revient à 140 000 à 50 left de la bulle.

La fonction Alilovic

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Alilovic

Lentement, mais surement. Sans faire trop de bruit, Miroslav Aliovic poursuit son ascension dans ce Main Event EPT. Impressionnant de calme et de constance, il étoffe continuellement son tapis, sans besoin de showdown, la valeur de son stack suivant la pente d’une fonction linéaire.

L’analyse vectorielle est cependant plus complexe. La fonction Alilovic est en effet une fonction à plusieurs variables. La courbe peut s’infléchir en tout moment, pour dessiner des pentes plus nettes sur le graphique. Miro vient de nous fournir un exemple, suite à une bataille de blindes face à André Machado.

Limp 3 000 du Brésilien sur la blinde de Miroslav qui fait 13 000. Le flop vient 456 et Alilovic c-bet pour 9 500 jetons. Réponse immédiate de Machado qui monte les enchères à 30 000. Payé. Turn A, Machado ralentit avec un check et Alilovic reprend les devants : 35 000 pour suivre. C’est déjà trop pour Machado qui abandonne le coup.

Ayant déjà fait quelques dégâts sur les orbites précédentes, Alilovic atteint un nouveau pic, avec désormais 290 000 jetons. Près de deux averages, à 30 left de la bulle. Aucun français ne fait mieux parmi les 220 joueurs restants.

‹ Le plus beau hero-call de ma vie ›

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Entre le génie et le kamikaze, la frontière est mince. La HH que vient de me raconter Adrien Guyon s’apparenterait d’ailleurs à un suicide. D’autres s’inclineront devant l’inspiration de Guyon, qui avoue lui même avoir réalisé « le plus beau hero-call de sa vie ».

Guyon

Pour vous replacer le contexte, on est à 10 left d’une bulle Main Event EPT. Adrien Guyon vient de perdre la moitié de son stack, un bon 100 000 jetons sur un bluff avec KQ sur un board J-10-x-x-x. « J’ai entendu raise tapis river, j’ai compris que y’avait les nuts ». Main suivante, Adrien Guyon est de blinde et se fait agresser par Max Neugebauer, le chipleader de la table.

« Il open 6 000 en MP, je défends 108, et ça vient Q83, reprend Guyon. Il c-bet 7 000, je call et K turn. Là, il fait 26 000. C’est là que se joue la décision. Il sait qu’à dix left de la bulle, il va presque tout me faire fold ici. Donc je pense que s’il avait une vraie main, il aurait fait moins cher pour me garder. Je pense qu’il a trop de bluff et je paie. River 9, ça fait rentrer une quinte que je bloque et j’ai déjà pris ma décision. Il envoie all-in, et je call rapidement. Il avait un beau 45 ».

Call troisième paire fatiguée pour 40 blindes à la bulle d’un Main Event EPT. Kamikaze ou génie, à vous de juger, mais ce qui est sûr, c’est qu’Adrien Guyon va pouvoir passer un bulle plus tranquille, avec désormais 220 000 jetons devant lui.

197 joueurs encore en course, soit six de trop avant d'atteindre l'argent, 13 Français encore en course. Mesdames et Messieurs, c'est l'heure de la bulle !

Lui c’est mon gros joueur préféré !!
QUAND IL ARRIVE DANS LA TEAM WINAMAX ???
regardez moi cette bonne mine et il en fout partout ce salo !!
Pire que le vietfou

CHAMPION tu es un champion !! clairement

Une bulle exemplaire

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Une bulle de Main Event EPT se doit d’être parfaite. Elle a effectivement coché toutes les cases et respecté tous les paramètres qu’on attend d’une bulle digne de ce nom.

Bulle

La tension montante au fur et à mesure que le tableau d’affichage se rapproche du nombre fatidique : 191. Les joueurs qui se lèvent et déambulent autour des tables pour observer les shortstacks avoisinants, ou simplement tuer le temps, avant d’être rattraper par le col par les floors répétant incessamment les « Please, players, stay in your seats ! ».

rencontre

Mais comment en est-on arrivé là ?

Les rencontres farfelues, avec ces gros stacks qui tentent d’abuser de leur position, pour s’empaler sur les shortstacks lorsque par miracle, ceux-ci trouvent une premium. Ce fut le cas de Viktor Jensen qui a vu le superstack italien Eugenio Sanchioni foncer sur ses trois dernières blindes. A la stone bubble, le Suédois avait peut être encore la place de fold, mais pas avec deux Barbus.

Charlie

Les impétueux qui ne veulent pas se laisser marcher dessus, à l’image de Charlie Amoyal (photo), qui re-shove ses 12 dernières blindes sur la tête du chipleader de la table. « Tu ne peux qu’avoir deux As ici » affirme son opposant, qui se voit claquer un beau As-Roi après avoir foldé ce qui semblait être une pocket-paire. « Mais tu es fou, tu aurais pu sauter ! » s’enflamme le chipleader. « Effectivement, il faut être un mongolien pour envoyer As-Roi à la bulle comme ça, mais qu’est-ce tu veux » rigolait Charlie après coup.

On a eu les survivors comme Fabien Perrot, faisant preuve d’une résistance héroïque, foldant jusqu’à la mort pour se retrouver à deux blindes au moment de la stone-bubble. Et enfin, le moment de la libération avec deux éléments indissociables d’une belle bulle : un bad beat effroyable et un spew à 8 420 €.

Sur le premier, on retrouve Vitezslav Cech, qui a poussé ses huit dernières blindes au milieu. Avec KK, rien de plus légitime. Problème, il a été payé par Tamas Adamszki. Le Tchèque ne pouvait pas l’anticiper, mais Tamas est tout simplement intouchable sur ce festival. Pour commencer, il remportait le Mystery Bounty à 10 000 € et cinq jours plus tard, il prenait son deuxième pique sur un petit tournoi à 50 000 €, pour près d’un demi-million. A tous les coups, il va encore mettre une horreur pour libérer l’assemblée.

Adamszki

Tamas Adamski, à droite, en passe de mettre son 42e bad beat de la semaine

Ce qui devait arriver arriva. En mauvaise posture avec deux Dames, le Hongrois frappe le brelan tout de suite sur le flop 58Q et anéantit les espoirs de Cech sur le run out 5 et river 7.

Matrige

Deux tables plus loin, Sébastien Matrige (photo) a envoyé ses 5 dernières blindes et attend la venue du floor pour jouer le coup de son tournoi. Il sort son téléphone, a l’air drôlement confiant et blague sur le fait qu’il s’est peut être trompé en voyant « As-quatre, les As belges ». A priori, il y a deux As chez Matrige. Showdown, son adversaire Boris Pesic montre 66 et Sébastien montre alors… AQdd. Pardon ? Il y avait au moins trois ou quatre tapis inférieur dans la salle, et les blindes arrivaient sur lui seulement dans trois tours. Bref, le spew est puni tout de suite. Un board 88420chccd et Sébastien Matriche est le bubble-boy officiel de ce Main Event.

Il reste une demi-heure à jouer, une demi-heure de popcorn, et on revient tout de suite après pour la conclusion de ce Day 2.

Fabien Perrot

Le vrai héros de cette bulle. Il n'a pas joué un coup, il n'a peut être même pas dépassé les 70 000 jetons de tout le tournoi. Peu importe, Fabien Perrot vient d'arracher son premier ITM sur un Main Event EPT, avec 8 500 jetons. Chapeau !

Day 2 : Rabbi Jacob, il va danser

20 petites minutes de jeu. C'est le temps que les floors ont laissé entre l'éclatement de la bulle et le coup de sifflet final. Suffisant pour éjecter quelques shortstacks et rebattre légèrement le chipcount. 175 survivants, 8 Français, dont un très gros répondant au nom de Jacob Amsellem : le récap' de cette fin de Day 2.

EPT Main Event 5 300 € (Fin de Day 2)

Jacob

Un nouveau français récupéré en cours de route. Et avec son palmarès, son profil, et son stack de mutant, on est bien content d’adopter Jacob Amsellem. Je l’avais parfois inclu dans notre contingent, mais la bannière israélienne qu’il affichait sur quelques tournois me mettait le doute. « Je me suis déjà enregistré avec mon passeport israélien… Mais je suis bien Français. Et même fier de l’être ! » affirme Jacob.

On parle là d’un véritable reg du circuit européen. Jacob est absolument de tous les grands rendez-vous Et il en est souvent un des grands animateurs. Son jeu imprévisible peut vous bousculer une table, à l'image de son numéro lors du FPS Monte-Carlo 2022, ou encore de son tout récent deep run sur le Main Event WSOP Europe. Et même lorsque le run n’est pas eu rendez-vous, il est toujours un joueur plaisant, bavard, un véritable animateur de table.

Les spectateurs ont pu en avoir l’illustration en table télévisée où il a passé les deux dernières heures de la journée. Il a même terminé en flèche, en prenant les derniers pots de la journée, avec l’élimination du short Ian Gascoigne (JJ contre K3, puis en prenant quelques petits bouts de stack à Ramon Colillas.

Résultat des courses, Jacob emballe l’un des cinq sacs les plus lourds de ce Main Event EPT, avec 680 000 jetons.

Derrière lui, Adrien Guyon est solidement posté avec 342 000. Le Français a parfaitement profité de la bulle pour augmenter son stack déjà conséquent. Miroslav Alilovic, pourtant lui aussi chipleader, a vu ses opposants partir à tapis à chaque fois qu’il tentait de voler quelques blindes. Le reg parisien n’a quasi rien perdu et reviendra avec près de cinquante blindes pour un nouveau Day 3 EPT.

Retiere

Romain Retiere a serré les fesses au moment de la bulle pour trouver son premier ITM Main Event EPT... Sur sa toute première tentative. Il a même passé le premier coup à tapis et conserve tous ses espoirs, avec 20BB pour le Day 3.

Au dessus des 200 000, Charlie Amoyal a trouvé les bons spots pour redresser son stack, qui commençait à flancher autour de la bulle. Mercedes Osti met moins de jetons dans le stacks que la veille, mais 196 000, ça reste très correct. Serge Chechin (104 000), Roman Retiere (101 000), Nicolas Zammataro (84 000) et Guy Tomaselli (53 000) sont dans le dur, mais n’ont pas dit leur dernier mot.

Une fois la bulle éclatée, les quinze minutes restant au chronomètre auront été fatale à 8% du field… Et 20% du contingent Français. Fabien Perrot a bien failli revenir depuis les deux blindes, mais le deuxième coup à tapis n'est pas passé et Perrot sortait donc… à l’ouverture du palier 9 100 €. Décidément, le professionnel nous a offert une masterclass de gestion pré et post-bulle.

Anclevic

Juste avant lui, Samuel Anclevic (photo) n’a rien pu faire face à Teun Meulder, contre qui il a pris set contre set au flop avec 99 contre le AA du Hollandais sur un board AQ9. Fin de partie également pour Joseph Querleux, qui comme Anclevic, signe un premier ITM sur son premier Main Event EPT. GG Messieurs.

Leo Margets

Seule en piste depuis le début de journée, Leo Margets a parfaitement défendu l’honneur du W rouge. Son hero-call à quelques dizaines de places de la bulle a complètement la donne. La Catalane était même monté près des 340 000, mais un drôle de coup sur la dernière main du jour l’a fait redescendre à 252 000. « J’ai open bouton K6, BB a défendu, puis j’ai 3-barrel sur le board AQ2103shhcd… et il m’a payé avec J10 » se lamentait Leo, légèrement horrifié par le combo de call choisi par son opposant. Rien de grave, Margets reviendra demain avec 50 blindes, largement suffisant pour faire parler son talent.

Maria

Les quelques minutes de battement ne nous ont pas laissé de temps de photographier les grands noms ayant baggué des jetons ce soir. Et pourtant il y en a un beau paquet. Une petite sélection arrivera lors du fameux "bilan chiffré", mais l'essentiel, c'est que Maria est toujours là.