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PokerStars European Poker Tour Prague 2023-Main Event - 1

Leo seule en scène

Julien Sitbon sort précocement de ce Day 1A, Estelle Cohuet et Pierre Calamusa attendent tranquillement le Day 1B. Leo Margets aura donc le droit à un coverage Winamax personnalisé aujourd’hui.

Main Event (Day 1A)

Margets

Nos deux Team Pro alignés sur ce Day 1A ont eu le plaisir de démarrer la partie dos à dos. Leo Margets n’avait qu’à tourner la tête pour apercevoir derrière elle son nouveau collègue Julien Sitbon. Malheureusement, dans le dos de la Catalane, une bourrasque emportait précocement le joueur français et au moment de se retourner, Leo Margets n’avait plus personne avec qui discuter. On sait le gout de Leo pour la conversation, mais la joueuse est venu avec d’autres projets : monter des pions.

« Je suis très concentrée sur ce début de partie, pose la Catalane. J’ai passé deux premiers niveaux très calmes, puis j’ai eu un enchainement de bons spots et un bon runs de cartes. J’ai fait plusieurs squeeze et gagné pas mal de petits pots » résume Leo, désormais à plus de 50 000 jetons.

Julien Sitbon, lui, ne gardera pas un souvenir mémorable de sa première bullet EPT floqué du logo Winamax. Quelques niveaux à dégrind, un flip perdu avec A-T contre le 9-9 de Fabrice Maltez et Julien est libéré dès le milieu d’après-midi. Alors, re-entry direct ou pas re-entry ?

« Demain, tranquille. Je vais surement jouer le Mystery Bounty à 10 000 € tout à l’heure » commente Sitbon. Un tournoi sur lequel il a de bonnes sensations puisqu’il avait atteint la finale de l’édition monégasque il y a six mois de cela.

Saout

L'Homme qui nous avait emmené jusqu'en heads-up d'EPT Prague il y a un an est bien évidemment de retour sur la terre de ses exploits. C'est reparti pour un tour Antoine Saout ?

Côté bleu, j’ai déjà repéré pas mal de visages, dont on dépeindra les sourires et les grimaces au fur et à mesure de ce Main Event. Vous voulez quelques noms ? Le vainqueur de Barcelone Simon Wiciak, le runner-up de l’an dernier Antoine Saout, le "november-niner" Antone Labat, les Team ATM Samy Dubonnet et Alexis André, Arthur Conan, Tristan Forge, Samuel Anclevic, Clément Michaud, Zahir Messouat, Valentin Oberhauser, Axel Hallay… Sans parler de tous ces amateurs qu’il me tarde de découvrir. On aura de quoi faire.

EPT entre frérots

EPT Main Event (Day 1A)

Alilovic

Voir le nom Alilovic dans un chipcount de Main Event EPT ne fera sauter personne au plafond : Voilà dix ans que “Miro” sillonne le circuit, avouant lui même qu’il n’hésitait pas à mettre quasi full-bankroll après ses premières perfs parisiennes pour jouer les plus gros tournois d’Europe.

En revanche, le nom Alilovic associé au prénom “Christian”, voilà quelque chose de plus rare. « Je suis venu avec mon frère. Il joue un peu et là, il s’est chauffé à faire un EPT » explique l’ainé de la fratrie. On suppose que Miro a pu donner quelques bons conseils au frangin avant qu’il s’offre le plus gros tournoi de sa vie. « J’essaie, j’essaie. Mais il est trop impulsif. Comme moi quand je commençais ! » confie le vainqueur Estrellas High Roller Barcelone.

Alilovic

« Il m’a appris plein de choses », confirme Christian, bien conscient de l’expérience colossale que son frère a accumulé aux tables. Plus jeune de 13 ans, le cadet n’a pas vraiment le même profil que Miroslav. « J’aime le poker, mais c’est juste un loisir. Je joue de temps en temps en cash game, en parties privées, mais dans la vie, j’ai une société de serrurerie sur Nice » explique le joueur de 26 ans.

Christian la joue amateur modeste, ne prenant même pas le temps d'évoquer sa perf à Namur, où il atteignait cette année une première belle table finale sur le Belgian Poker Challenge (5e pour 19 285 €). Le serrurier met aujourd’hui un premier dans la porte du circuit européen. Et à l'instar de son frère, ce n’est pas les tops regs internationaux qui vont le faire trembler, ou le freiner dans ses ambitions. « J’me suis fait un kiff en jouant mon premier EPT, et je vais le gagner ». Bonne chance Messieurs Alilovic.

Poker de guerre

Il a appris le poker dans les camps militaires d’Afghanistan. Aujourd’hui, Benjamin Millian joue l’un des plus beaux tournois de sa carrière amateur. Qualifié sur un satellite à 600 €, le patron de boite de nuit démarre même parfaitement son tournoi, au point d’être l’un des meneurs du clan français.

Main Event 5 300 € (Day 1A) Diner-Break

Jeton afghanistan

Un drôle de médaillon surplombe les colonnes déjà bien hautes de Benjamin Millian. Le format d’un jeton de poker, un blason militaire, et cette bande circulaire pareil à une jetonnerie de casino. De quel établissement peut donc provenir ce “chip” ? Je plisse les yeux pour lire sur les bords… « Afghanistan, janvier 2009 ».

« J’étais officier de l’armée de l’air en Afghanistan, explique Benjamin Millian. Il y avait pas mal de parties plus ou moins officielles, qui se montait sur la base militaire, mais tous les deux jours, ils organisaient des parties, en Hold’em ou en Omaha. C’était une grosse base, on était 30 000, il pouvait y avoir du monde ».

Voilà un centre de formation bien atypique. Pourtant, à l’époque, Benjamin n’est pas particulièrement fan de cartes. « Je faisais des aller-retours entre les bases françaises et américaines. Et côté américain, il n’y avait pas d’alcool. Du coup, je fournissais de la bière et du vin aux soldats dans les parties privés qui se montaient. C’est là que j’ai appris à jouer ».

On parle là de l’ancienne vie de Benjamin Millian. Aujourd’hui, le Sudiste est revenu à Hossegor, où il a lancé sa boite de nuit. « Ça me prend tout l’été, donc j’ai rarement le temps de jouer. Et puis, il n’y a pas beaucoup de casinos dans le coin. Hendaye, il n’y a pas grand chose, je monte de temps en temps sur Gujan. Mais sinon, je m’offre un ou deux festivals par an quand j’ai le temps ».

Millian

Pur joueur de Live, Benjamin s’est donc offert une nouvelle sortie EPT, dans une destination qu’il affectionne particulièrement. « Je suis venu plusieurs fois à Prague. J’avais aussi un beau deep run sur le “faux EPT” qu’ils avaient fait à Madrid en 2019, l’EPT “open” à 1 100 €. J’avais fait 25e sur plus de 1 000 joueurs, j’ai aussi fait 33e de l’Eureka en 2016… Quelques petites places d’honneur ».

Cette année encore, Benjamin a deep run l’Eureka High Roller, dont il est sorti en début d’après-midi. Mais contrairement aux autres années, le Landais enchaine par le plus beau de tous les tournois du festival. « J’ai eu mon ticket sur le satellite à 600 € dès le premier jour. Et ça a bien démarré, je touche un full-house par tour » affirme Millian, comptant plus de 70 000 jetons devant lui.

Millian connait les requins qui rodent dans le field, mais pour l’instant, le seat-draw et les cassages ont été plutôt cléments. « Il y avait un Israélien, redoutable, plus de 3 millions de Hendon Mob, un floor est venu le chercher au moment où il était grosse blinde. Quelques tours plus tard, pareil, un Slovaque à plus de 5 millions, déplacé sur une autre table avant sa BB. Et à chaque fois, c’est eux qui avait des jetons. Du coup, j’ai deux fois plus que la moyenne de la table ».

Tout se goupille bien pour l’instant pour Millian, qui vient tout de même de léguer quelques jetons à un certain Clément Michaud, l’autre « frenchy » de la table. Au moment de partir en diner-break, les deux hommes semblent à vue de nez les deux chipleaders du clan français.

Deligny initié

Les Français se font (déjà) de plus en plus rare dans la salle de tournois. Plusieurs des cadors que je vous citais en début de journée ont pris la poudre d’escampette. Heureusement, d’autres que je n’avais pas repéré apparaissent dans le field. Parmi eux, un certain Franck Deligny, amateur de longue date et inconnu au bataillon, surgit avec un stack plus que décent, pour son tout premier EPT.

Main Event 5 300 € (Day 1A)

Deligny

« Je ne joue jamais ce genre de tournoi, c’est mon tout premier EPT » affirme Franck Deligny. - Qu’est-ce qui vous amène ici , demande-je à cet amateur ? - Disons que j’ai fait un bon mois sur Winamax. J’ai terminé 5e d’un gros tournoi à 20 €, ça m’a payé le buy-in, plusieurs fois même.

Et voilà comment s’offrir pour un premier essai sur un grand tournoi international. Une première, qui a bien failli tourner court.

« Je n’ai vécu que des enfers. J’ai perdu mes As, puis mes Rois. Le Monsieur à ma droite touchait à chaque fois brelan. Je suis descendu à 8 000 jetons » raconte Franck, qui a ensuite enclenché la marche avant. « Bon, ce n’était pas toujours très beau. J’ai du passer un flip pour ma survie, puis après j’ai touché quelques mains. J’ai fait brelan de neuf contre les As de Monsieur. Chacun son tour » analyse Deligny désormais pointé à 65 000 jetons.

Surpris d’attirer l’attention des journalistes français, Franck rigole de la situation, mais prend le soin de conserver le mystère qui entoure son métier et cette nouvelle épopée pokeristique, qu’il vit depuis son arrivée sur Winamax. « Je me suis inscrit il y a très peu de temps, juste avant ce gros tournoi à 20 €. Mais je préfère ne pas donner mon pseudo. C’est pour ça qu’il est d’ailleurs très compliqué à écrire » explique le vétéran.

Je tente quand même de demander d’ou il vient.

« J’ai vécu 24 ans à l’étranger, donc d’ou je viens, c’est difficile à dire, mais je suis né à Paris », répond Franck. - Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? - Je suis obligé de le dire ?

Nous tenterons d’éclaircir le mystère Deligny au fur et à mesure de sa première.

Ca a quel gout les tournois déjà ?

Venu pour jouer en cash-game Omaha, Guy Tomaselli se tâtait à lancer un petit Main Event EPT, comme au bon vieux temps. A une heure de la fin de journée, le voilà avec trois beaux tapis de départ et se rappelle aux sensations du poker de tournoi. C’est bon, mais qu’est-ce que c’est long !

Main Event 5 300 € (Day 1A)

Tomaselli

« Des tournois, j’en ai fait beaucoup. Mais c’était y’a une dizaine d’années » se souvient Guy Tomaselli, avec un accent corse bien prononcé. Le natif de Porto Vecchio a en effet sillonné le circuit EPT pendant de longues saisons. A Deauville, à Vienne, à Prague, à Dortmund, à Nassau le grinder a vécu les grandes années, le couronnement d’Elky, la naissance de Paul Guichard, les tables finales de Nicolas Levi...

En 2023, Tomaselli est toujours dans le coup. Mais s’il a traversé les décennies, ce n’est certainement pas avec les MTT. « Je suis un joueur de cash game, surtout en Omaha. Et pourtant, à l’EPT, les mecs jouent bien, surtout ici, avec tous les regs de l’Est. Même en tournoi, on voit que le niveau est bien meilleur qu’il y a dix ans » commente Tomaselli.

Si le Corse est aligné aujourd’hui sur ce Main Event, ce n’est ni pour la value, ni pour l’argent, mais bien pour les sensations. « C’est long le tournoi. Je n’ai plus l’habitude. Mais c’est vrai que c’est plaisant. Je me tâtais déjà à le jouer en arrivant ici. Et puis là, j’étais sur une partie de Omaha, le floor casse la table, et je vois qu’il y a ce satellite à 600 €. Je l’ai pris et je me retrouve ici » explique tout simplement Tomaselli.

Et alors, ce retour aux tables de tournoi ? « Pour l’instant je ne vais pas me plaindre, j’ai monté presque 100 000, je ne suis jamais tombé en dessous de la moyenne. Je n’ai pas joué de gros coups. Juste un mec qui a un peu craqué avec As-Roi alors que j’avais fait brelan de 6. Il a c-bet 3 000, j’ai fait 7 000 et il m’a mis tapis pour plus de 30 000 avec sa top paire ». Et d’un point de vue des sensations. « C’est toujours très long ». Et on espère que ça va durer encore longtemps.

La France prend le césar de la figuration

412 joueurs pour cette première tournée de Day 1 et 131 survivants après dix niveaux de jeu. Les Français ne se distinguent ni par leur nombre, ni parr leur stack, un petit octuplé bleu passe tout de même l'épreuve du jour. Cyril Mira en tête de file, Miroslav Alilovic en professionnel, Franck Deligny en néophyte... Et l'increvable Samuel Anclevic, auteur d'un superbe bad-beat sur le gong. En revanche, le Team W fait 0 pointé.

Day 1A (Fin)

Anclevic

« T’en as loupé une exceptionnelle » me prévient Samuel Anclevic. Pour vous planter le contexte, voilà deux ans que je croise ce joueur un peu partout sur la planète poker. Des WPO Madrid jusqu’au WSOP Vegas, le grinder deep run à peu près partout où il passe et surf sur un run plutôt agréable. Comme un runnin-gag, Samuel se plait à me raconter tous les coups de chance qui accompagnent sa rédemption pokeristique. Et celui qu’il s’apprête à me raconter arrive directement dans le panthéon de ses bad-beats.

« J’ai 20 blindes, je décide de limp-shove A5 et en face, il y a… Deux As ». En temps normal, cette phrase devrait être prononcée par un joueur trouvé à la sortie du casino, en train de fumer la clope du busto. Mais Samuel Anclevic n’est pas ce genre de joueur. « Ca vient Q106 au flop, doublette du 10 turn et K river. Après dix heures de jeu sur un 5k, il est vraiment pas mal celui-là ».

Difficile de ne pas parler de réussite indécente après ce genre de HH. Mais à force d’enchaîner les performances avec une régularité impressionnante, on peut soupçonner Samuel d’être compétent. Voir même, un très bon joueur de Live.

Pourtant, c’est sur les rooms online que le garçon a fait ses classes. Depuis le Portugal, il a longtemps connu les longues sessions, fortifiant sa roll au fur et à mesure des années, jusqu’à ce que le run coince. Proche de la case broke il y a tout juste trois ans, Samuel entamait sa rédemption au printemps 2022, avec une 15e place sur le WPO Madrid.

Sur un coup de tête, il décide de tenter un nouveau Vegas, un mois plus tard. Au bout d’une semaine, il remporte un 600 $ au Venetian, pour 12k. De quoi tenter un shot sur un WSOP à 1 500 $, cinq jours plus tard. Il terminera runner-up, pour 225k. Depuis, le joueur enquille les perfs, accumulant près de 300 000 $ supplémentaires sur une année de circuit Live.

Et voilà comment un an et demi après ce fameux WPO, Samuel Ancelvic se retrouve à jouer un EPT Prague, à passer dix heures à grinder des miettes, pour finalement mettre l’un de ses plus beaux bad beats sur l’une des dernières mains du jour. Il emballe finalement 63 500 jetons, et s’offre même un Day-off avec son père et son frère, qui l’ont accompagné à Prague pour profiter de la ville et de l’évènement en famille.

Miroslav Alilovic Forge

Même quand on parle de figuration, un bon agent reste toujours près de ses amis. Illustration avec Tristan Forge, pas qualifié, mais qui célèbre la qualif' du poto "Miro"Alilovic

Un petit groupe de Français escorte Samuel au Day 2 de ce Main Event EPT. En porte-drapeau, Mirosalv Alilovic a comme toujours fait parler son expérience. Pas vraiment de gros coups à signaler, le vainqueur Estrellas High Roller y est allé à la grind, pour baguer 90 000 jetons, la moyenne. Professionnel. Son frère Christian, qui jouait lui son tout premier EPT, a tenu un peu plus de trois niveaux.

Deligny

Dans un autre style, Franck Deligny (photo) aussi jouait son tout premier EPT. L’amateur, qui s’est chauffé à jouer le plus gros tournoi de sa vie après avoir braqué les Pokus, aura le droit de jouer un Day 2, grâce à une petite embellie sur la fin de journée. Ses deux flèches transpercent la paire de neuf de son opposant shortstack et Deligny bag un premier bag EPT, lourd de 89 500 jetons.

Le revenant Guy Tomaselli fait juste un peu mieux, avec 99 500. Le grinder formé en Afghanistan Benjamin Millian juste un peu moins bien avec 83 000. Le Team ATM Alexis André passe aussi avec 77 500. Voilà un beau tir groupé autour des 70 blindes. Loin devant, je vois un Cyril Mira pointé à 161 000, malheureusement passé au travers de mon radar. En queue de peloton, Arthur Conan a vécu une journée compliquée mais assure l’essentiel en qualifiant 49 500 jetons.

Les Teams Pro repasseront demain

Margets

J’ai rarement écrit ça sur un Day 1 EPT : Aucun Team Pro Winamax ne s’est qualifié pour le Day 2. A leur décharge, ils n’étaient que deux aujourd’hui à tenter l’aventure. Julien Sitbon est sorti tôt dans l’après-midi, Leo Margets a tenu presque toute la soirée. Presque.

La Catalane a subi la loi de celui qui a longtemps été le chipleader du jour : Enzo Vito. Le grinder Italien mettait une pression constante. Il l’a encore mise face à Leo sur un board A2A43. Margets a pensé que Vito abusait de son chiplead et a payé avec son 1010sc. Malheureusement, Enzo avait encore une fois frappé le flop, et même la river avec son A5.

Vito

Et en plus, ça le fait marrer.

Leo et Julien reviendront demain, accompagnés de deux nouveaux collègues, puisque Pierre Calamusa et Estelle Cohuet feront leur entrée en piste sur le Day 1B.

Kaju

Main EPT oblige, beaucoup de grands noms du circuit poinçonnent leur ticket pour le Day 2 dès le premier essai. Steve O’Dwyer a passé la journée à jouer le 50 000 €, sans succès. Il a tout de même trouvé le temps de monter 8 tapis de départ sur ce Main Event. Costaud.

Mon confrère Alex Hernando a pu observer Ka Kwan aka "Kaju" (photo) faire encore des siennes. Spécialiste de Omaha, le vainqueur du 25 000 $ PLO des WSOP semble aussi se débrouiller avec deux cartes. Aujourd’hui, il a monté 250 000 jetons, juste un peu plus que ses deux autres compatriotes Marcos Thielke et Gonzalo Veiga, qui le suivent au chipcount.

Belle journée également pour le champion PSPC Aliaksandr Shylko (165 000) -photo-, Claudio Di Giacomo (162 500), Leo Wothington Leese (156 500) ou Conor Beresford (176 000). Un petit bilan chiffré suivra avec les têtes d’affiches de cette première fournée.

Shylko

Papa Calamusa

En piste sur ce Day 1B, notre Team Pro Winamax entame un nouveau parcours personnel en tant que papa de sa première fille.

Day 1B Main Event EPT Prague

Calamusa

Le 22 novembre dernier, la vie de Pierre Calamusa a changé pour toujours. Et non, il n'a pas gagné le Main Event des WSOP, ni un PSPC, ni un méga-bounty. Ce qui lui est arrivé il y a 20 jours a eu un impact encore plus important sur sa vie. Le 22 novembre, sa compagne Delphine a donné naissance à Victoire, son premier enfant. Mazel-Tov !

Comme Pierre le raconte lui-même, l’accouchement n'a pas été de tout repos, mais heureusement, le bébé et la maman vont bien : "Ce n'était pas facile. Le travail a duré 24 heures. La petite fille est née grosse, près de 3,8 kilos, mais heureusement, tout s'est bien passé, et le bébé et la maman ont bien récupéré. C'est une immense joie", nous a confié Pierre pour ses premiers mots sur le sujet.

La vérité est que, comme le savent ceux d'entre nous qui ont vécu l'expérience de la parentalité, c'est une étape qui change totalement la vie de tout un chacun, plus que la victoire d'un tournoi important, c'est certain. Les priorités changent, les objectifs vitaux sont réévalués et le rôle de protagoniste dans la prise de décision passe de soi à la petite créature qui vient d'arriver, ce que Pierre sait bien et a plus qu'assimilé : « C'est ma plus belle perf’. Je sais qu'à partir de ce moment, ma vie a changé, tant sur le plan personnel que professionnel. J'imagine que je vais mesurer un peu plus les voyages, les tournois à faire. C'est le premier et j'imagine que l'EPT Paris sera le prochain

Calamusa

Féllicitations Delphine et Pierre, bienvenue Victoire et bonne chance dans cette nouvelle aventure.

Traduit de l'Espagnol par Fausto

Le patron se met à table

EPT Main Event 5 300 € (Day 1B)

On aime voir les gens du métier endosser le costume de joueur. Il arrive régulièrement de voir quelques croupiers, floors et couvreurs se faire plaisir sur quelques tournois du circuit. Mais sur un EPT, leur présence se fait plus rare. Alexandre Henry vient cependant montrer que le staff poker n’a pas peur de s’aligner sur les plus prestigieux tournois du monde.

Alex Henry

Les tournois “Deepstack”, ça le connait. Alexandre est tout simplement le patron d’un des plus beaux circuit de France, les fameux Deepstack Open. Voilà un paquet d’années qu’Alexandre se déplace dans les casinos de France, de Navarre et d’Europe pour organiser des festivals low-buy in (Main Event à 500 €), proposant des structures royales.

De Pornic à Marrakech, en passant par Aix-en-Provence, Malte ou la Roumanie, Alexandre voyage partout, accompagné de ses fameuses ceintures, qui participent au prestige du circuit “UDSO”. Les destinations sont nombreuses, mais aucun stop n’a jamais été prévu à Prague. Alors Alexandre, quel bon vent t’amène donc sur un EPT ?

« J’étais à La Grande-Motte jusqu’à dimanche pour la dernière étape de la saison. J’ai volé tous les pourboires des croupiers et je suis venu ici, plaisante Henry. Plus sérieusement, j’ai un ami qui m’a proposé de me stacker. Je n’avais jamais joué à Prague, je n’avais jamais joué d’EPT. Je n’avais d’ailleurs pas prévu d’en jouer, mais si on me le paie, je dis oui ».

Lié au milieu de cartes depuis belle lurette, l’ancien magicien a tout de même de bonnes bases pokeristiques. Basé à Malte, il vient de manière très irrégulière au casino de St Julian’s, et parfois même un peu plus loin, comme lors de ce fameux séjour aux Philippines, où Alexandre Henry parvenait il y a sept ans aux portes d’une finale WPT.

Depuis, sa fiche Hendon Mob n’affiche aucune perf ronflante, mais Alexandre se présente de temps à autres sur un FPS, ou un beau tournoi à Malte, où il habite depuis plusieurs années. « L’étape de la Grande-Motte s’est terminée dimanche, je suis revenu à Malte hier parce que j’ai des chats. Ma copine n’étant pas là, il fallait bien les nourrir, puis j’ai pris l’avion ce matin à six heures. Je n’ai pas beaucoup dormi, mais c’est pas grave. Les sensations sont bonnes ».

Après Jérome “Ibiza” sur le PSPC, on attend avec impatience la prochaine perf d’un visage bien connu de la profession sur un grand tournoi international.

Mercedes pied au plancher

Le meilleur départ du clan français est signé Mercedes Osti. Un double-up dès les premières mains de la journée, des réceptions de colissimo et du run good, permettent à la reg de culminer déjà à 140 000 jetons, alors que les floors viennent de siffler le diner-break.

Main Event 5 300 € (Day 1B)

Mercedes Osti

Tandis que Safwane Bahri occupait toute mon attention sur l’Eureka High Roller, je profitais d’une petite pause pour voir les Français présents sur les premiers niveaux de ce Day 1B. J’aperçois alors Mercedes Osti, et sur les blindes 100 - 300, la joueuse vient déjà d’envoyer un second Baar à 11 000 ,jetons sur un board 10936, dans un pot de 15 000 jetons. A peine ai-je le temps de prendre mon cahier que son opposant Karo Nuri riposte par un “all-in”, snap-call !

Osti montre 1010, top-set, en très bonne posture face au… 88 du Suisse, qui jouait sur ses bloqueurs. River 6, Mercedes termine en full-house et valide l’un des premiers full-double up de la journée.

Au moment de repasser quelques heures plus tard, ce n’est plus 60 000, mais bien 140 000 jetons que possède la reg parisienne. « Les mecs n’arrêtent pas de me relancer. J’ai une image serrée de meuf qui ne sait pas jouer. Mais, là, je crois qu’ils ont compris et qu’ils vont arrêter de me prendre pour une c**** ».

Fidèle à elle même, Mercedes ne mâche ni ses mots, ni ses moves. Et puisque Madame connecte bien les boards aujourd’hui, elle laisse ses adversaires s’empaler sur ses grosses mains pour monter l’un des plus gros tapis de la salle. « Il y a un joueur qui 3-betait sans arrêt. A un moment, je l’ai payé avec 66 dans un coup 3-way. Evidemment, le 6 est venu sur le flop 6108, et Monsieur a c-bet à 20 000, en léger overbet. J’ai just-call, l’autre a fold, et puisqu’il ne restait que 4 000 à Monsieur, tout est parti sur la turn et mon adversaire a montré… K3 ».

Réception immédiate de Mercedes, qui appuie encore sur l’accérateur et écrase un nouveau joueur quelques minutes plus tard. « J’ai défendu 86 en BB sur un open bouton. C’est beau K68, j’ai check-raise, bet petit turn 2 et bet encore river 5. Il m’a payé jusqu’au bout avec K4 ».

Résultat des courses : 140 000 jetons, soit un stack confortable de 250 blindes au moment de partir en diner-break. Après un rapide tour de table, j’aperçois également un Suat Uyanik à plus de 130 000 jetons, Adrien Guyon à 87 000. Fabien Perrot, Thomas Eychenne et Fabrice Maltez sont également bien.

Les jetons, Uyanik les clone

Les regs parisiens donnent le ton à Prague. Après Mercedes Osti, un autre visage bien connu des clubs de la capitale mène la vie dure aux regs de l’est. Avec 130 000 jetons, Suat Uyanik fait partie des meneurs du clan français.

Main Event 5 300 € (Day 1B)

Uyanik

Un visage fermé, un regard de tueur, qui ne laisse transparaître aucune émotion. Inutile de chercher un read chez Suat Uyanik. Le vieux briscard connait les routines du Live comme personne. En 20 ans de cercle, cet amateur chevronné a connu toutes les époques du poker, a joué tous les profils et tous les types de buy-in. Son jeu s’est adapté au fil du temps mais Uyanik garde quelques “patterns” de la vieille époque et reste fidèle à son style.

Un joueur instinctif, adepte des gros sizings, qui sait adapter sa vitesse en fonction des situations et sentir les coups fourrés. Il en a fait la démonstration dès les premiers niveaux du jour. « J’ai payé un bluff sur un board AK104Q. Il m’a fait tapis pour ses 10 000 jetons, j’ai payé avec As-Roi et il avait rien » lâche sobrement l’entrepreneur.

Voilà comment démarrer la partie avec presque un double stack. Derrière, Suat multiplie les petits pots pour passer rapidement la barre des 100 000, puis des 200 000 jetons.

Il faut dire que Suat est en forme. Deux semaines avant l’EPT, Suat ajoutait une nouvelle win à son palmarès déjà bien garni, en s’imposant sur l’APO 750, pour un peu plus de 25 briques. Il dépassait d’ailleurs le mois dernier la barre symbolique du million de dollars accumulés en carrière.

Le réveil des crusheurs

3 joueurs à succès de chez nous se signalent au retour de diner-break pour définitivement lancé leur Main Event EPT. Un vainqueur EPT, un finaliste PSPC et le numéro 1 GPI Français. Vous les avez tous ?

Main Event 5 300 € (Day 1B)

Eychenne

Commençons par cet homme qui atteignait en début d’année l’une des plus prestigieuses tables finales du monde, du côté des Bahamas. Thomas Eychenne a cette fois préféré le ciel gris de l’est au turquoise des Caraïbes, histoire de varier les plaisirs et les deep runs. LaWatch vientde passer les 100 000 jetons à la faveur d’un joli bluff.

« UTG fait tapis pour 5 000 jetons (5BB), SB call et je décide de payer 75 en BB, raconte Thomas. Le flop vient K72. SB check, je bet 4 000, il min check-raise 8 000, je call. Turn 9, il bet 10 000, je call. River A, il check et j’envoie 30 000 dans 52 000. Il hésite dix secondes, puis lâche sa main. Je pense qu’il avait un Roi. Et quand il a vu ma main, puisque UTG était à tapis, il n’était pas content ».

Wiciak

Une table plus loin, un autre héros tricolore de cette saison s’élève dans les hauteurs. Simon Wiciak a pris une autre dimension depuis sa victoire à Barcelone. Les regs du circuit l’appellent par son prénom, qu’ils l’aient déjà joué ou nom. Un respect qui n’empêche pas certains trublions de tenter de le bluffer, à l’instar de Grzegorz Kozieja.

Oui, on parle bien du joueur qui a pris un demi-million quelques heures plus tôt face à Safwane Bahri. Cette fois, le Polonais défend sur un open de Wiciak et le flop vient 663. Check-check, turn 10, check Kozieka et bet 3 500 Wiciak, payé. River 2, nouveau check et Wiciak part pour une value bien grasse : 9 500. Kozieja prend son temps puis envoie la sauce à son tour : check-raise 40 000.

Avec son A10, Simon ne croit pas à l’histoire du Polonais, et paie la relance. Grzegorz montre 93ss, pour une petite paire transformée en bluff. Décollage du champion de Barcelone : 110 000 pour Wiciak !

Sitbon

"Julien Sitbon adore l'eau, dans 20-30 ans y'en aura plus"

Enfin, un troisième champion se donne aussi de l’air. Celui-là est floqué du logo Winamax : Julien Sitbon démarre enfin son Main Event. Une petite livraison lui a d’abord permis de passer les 40 000 jetons. « HJ open 1 500, je défends A6 en BB. Le flop vient AKQ, il c-bet. 1 6000, je paie. Check-check turn A et river K, je fais 6 000 dans 7 000, et il fait tapis 16 000 avec… 33 ». Un bluff audacieux, qui s’écrasera contre le full de Sitbon.

Quelques orbites plus tard, Julin trouve un nouveau bon spot après une défense 22 en SB sur un open du HJ. La grosse blinde complète et le flop vient 642. C-bet de l’OR 3 500, raise Sitbon 8 000, 4-bet tapis 27 000, snap-call, il faudra juste éviter les valets contre le JJ adverse. Turn Q, river Q, et Julien passe à 75 000.

Joue là comme Bjorn Borg

Un Ancien qui revient aux affaires. Venu avec les copains Lucien Cohen et Suat Uyanik, Charlie Amoyal confirme sa seconde jeunesse sur les EPT. Après son beau séjour chypriote, l’amateur monte plus de 150 000 jetons, grâce à un bon « jeu de fond de cours ».

Main Event 5 300 € (Day 1B)

Charlie Amoyal

« Ca fait bien longtemps que je joue, mais j’avais arrêté pendant quelques années. Avec le boulot, c’était compliqué de me libérer. Mais en ce moment, j’ai un peu peu plus de temps. On s’est fait l’EPT Chypre avec Suat et Lucien. On a tous ITM le Main Event d’ailleurs. Et là, on est revenu pour Prague. Je m’étais dit, si je passe le Day 1, je reste, sinon, je rentre ».

Pour l’instant, Charlie Amoyal est parti pour rester. Avec 150 000 jetons devant lui l’entrepreneur compte même l’un des plus gros stacks du clan bleu. « Oui, enfin, ça peut aller très vite, calme Charlie. Je fais fais beaucoup bouger les jetons. J’agresse beaucoup, mais là, j’ai un peu plus joué fond de cour, je permute » analyse le joueur.

Pour reprendre sa métaphore tennistique, Charlie a décidé de faire durer l’échange contre son voisin tchèque. Avec AK sur le board A1044 dans un pot 3-bet, Charlie avait pourtant l’occasion de finir le point tout de suite. Il a préféré rejouer dans le court avec un check pour pousser son adversaire à la faute. La stratégie fonctionne à merveille : river 2, vilain envoie tapis 50 000 dans 40 000, snap-call et Monsieur montre 89, pour un tirage flush manqué.

Derrière, Charlie assure sur son service pour marquer quelques jeux de plus : 120 blindes pour le Parisien.

Cohen

Les copains ne sont pas mal non plus. Suat a perdu quelques plumes depuis le début de journée, mais Lucien Cohen vient à son tour de passer la barre des 100 000 jetons. « J’ai passé un flip avec 77 contre As-Roi et derrière, j’ai gagné un petit coup » résume le vainqueur de l’Estrellas Barcelone.

Les trois larrons sont tous encore dans le coup, prêt à refaire le 100% du séjour chypriote.

Mercedes en pôle

Après cette fin de partie surréaliste, revenons un peu au poker. Une Mercedes en pôle position, deux Team Pros pour sauver l’honneur du W rouge, entourés par un large peloton français. Le récap’ de cette fin de folle fin de journée et le point sur ce début d’EPT Prague, qui se porte très bien malgré la concurrence américaine.

Main Event 5 300 € (Fin de Day 1B)

Mercedes

Une Mercedes numéro 2 sur la grille. On ne parle pas de Lewis Hamilton, mais bien de Mercedes Osti. La reg parisienne s’était déjà fait remarquée avec un départ tonitruant. Elle a fini en roue libre, martyrisant sa table à coup de 3-bet pour démonter les pare-choques des shortstacks adverses.

« J’avais des jetons, j’en ai un peu profité, pose la reg parisienne. J’ai pu faire beaucoup de 3-bet, c’est plus facile quand on a du stack. Et comme il n’y avait quasi aucun gros tapis à ma table, ils m’ont laissé faire. Je ne crois pas avoir joué de gros coups… Ah si ! J’ai éliminé Juan Pardo ! ».

La Mercedes est rentré de plein fouet dans la Rolls Royce espagnole. Open 2 500 Pardo, 3-bet 7 000 Osti et la parole revient sur Pardo, qui tank une bonne minute. Avec un bon 50 000 devant lui, Juan hésite, puis décide d’envoyer directement le tapis, snap-call ! Les mains sont légitimes, As-Roi chez Juan, deux Barbus chez Mercedes, un board de briques et sortie de route de Juan Pardo, Mercedes passe les 200.

Seule en piste, elle poussera le kilométrage jusqu’à 285 avant la ligne d’arrivée. Seul le Hongrois Daniel Koloszar fait un meilleur chrono, avec 304 500 jetons dans le sac.

Derrière notre Merco nationale, deux autres carrosseries "vintage" se placent haut sur la grille. Apprenant que son acolyte Charlie Amoyal avançait à grande vitesse, Lucien Cohen a pris tous les risques pour devancer le copain sur la photo-finish : 178 000 pour le vainqueur Estrellas, 157 500 pour Charlie.

Guyon

Adrien Guyon n’est pas loin avec 152 000 jetons. Comme à son habitude, notre ex-Team Pro a joué beaucoup de mains, monté beaucoup de jetons et imposé sa loi sur une table pourtant corsée. Appliquerait-il la même recette sur un EPT que sur un WPO ? « Je suis le même joueur sur un FPO ou sur un EPT. Le poker, c’est de l’instant T. De toute ma vie, je n’ai jamais joué deux tournois pareils, je m’adapte tout le temps, explique le Team Pro Nutsr. J’ai eu une table plutôt facile au départ, ce qui m’a permis de jouer beaucoup de mains. Les bluffs sont passés et j’ai été payé avec mes grosses mains, ce qui m’a permis d’être respecté. Les tables sont devenus plus difficiles sur la fin, j’étais monté à 230 000 puis j’ai perdu quelques gros coups sur les dernières minutes. Mais 150 000 sur la fin de Day, j’aurais signé tout de suite, je suis très content ».

Dickerson Eychenne

Thomas Eychenne (99 000), Jules Dickerson (136 500) (photo), Romain Retiere (104 500), Alexandre Henry (85 500), Simon Wiciak (76 500) et Serge Chechin (70 500) ont passé une belle journée. Nicolas Zammataro (14 000), Alexandru Danes (26 000), Pierre Chevalier (33 000), Fabien Perrot (35 500) et Joseph Querleux (41 000) ne pourront pas en dire autant, mais ils auront le droit de revenir demain pour un Day 2 EPT. Ca passe aussi pour Alexandre Landron (53 000) et Fabrice Maltez (67 000).

Le Team W discret mais debout

Leo Margets Julien Stibon

Le Team ne s’est pas fait remarquer pour ses coups d’éclats aujourd’hui. Pierre Calamusa et Estelle Cohuet n’ont profité que quelques heures de leur Main Event. Il fallait donc compter aujourd’hui sur Leo Margets et Julien Sitbon, tout deux sur leur deuxième bullet après leur Day 1A infructueux. Sur ce 1B, ce n’était pas non plus une partie de plaisir.

La Catalane n’a jamais dépassé les 50 000 jetons, le Français s’est contenté de regarder les gros stacks se cogner à coups de 3-bet et de 4-bet sur sa dernière table… Mais au moment du coup de sifflet, ils sont toujours de bout. 41 500 pour Leo Margets, 75 000 pour Sitbon. L’honneur du Team est sauf et nos deux champions tenteront d’étoffer plus largement leur tapis sur le Day 2.

L’EPT ne craint pas la concurrence

Certains bruits de couloirs annonçaient un EPT maigrichon. Coincé entre un WSOP Paradise princier, et un WPT Wynn au prizepool titanesque, on pouvait s’inquiéter de voir les regs déserter le le Hilton Hotel pour s’envoler de l’autre côté de l’Atlantique. Un pessimisme que l’on peut désormais balayer d’un revers de la main.

Salle

Si les High Roller ont effectivement eu du mal à se remplir (-60% d’affluence sur le 50 000 €, un 25 000 € qui n’a pas réussi à se monter aujourd’hui), l’EPT enregistre des affluences plus que satisfaisantes sur tous les autres tournois. L’Eureka Main Event a encore battu son record d’entrées, le High Roller et la Cup ont fait carton plein et les chiffres provisoires de ce Main Event EPT sont plus que positifs : 412 entrées sur le Day 1A, soit 10 de plus que sur l’édition précédente… Et 838 sur ce Day 1B contre 825 l’an dernier.

Les inscriptions étant encore ouvertes sur les deux premiers niveaux du Day 2, on attendra le début d’après-midi pour faire les comptes mais une chose est sure : la défection annoncée n’a pas eu lieu. Bien au contraire, si les late-regs du Day 2 font leur 7% habituel, le Main Event battra son record d’affluence de l’an dernier (1 267 entrées, contre 1 250 actuellement).

La concurrence de Vegas se fait cependant ressentir du côté du contingent français, en légère baisse au regard du nombre de qualifiés pour le Day 2 (26, contre 40 l’an dernier). Il faudra du run good pour revoir, comme Antoine Saout l’an dernier, un Tricolore sur l’ultime table du tournoi. Bien que réduit, notre bataillon bleu ne manque pas de talent. Qu’on ne s’inquiète plus : les Français sont présents, comme dit Claude Makelele : « WPT ou pas, WSOP Paradise machin chouette, rien à foutre » : l’EPT Prague demeure une destination incontournable du poker mondial.

Finir sur un coup de tête

Un joueur qui pète un cable et envoie un coup de casque dans le nez d’un adversaire. On pouvait difficilement imaginer une fin de match avec autant d’action.

Main Event 5 300 € (Day 1B)

Comme Zinédine Zidane en 2006, l’histoire se finit sur un coup de tête. Cinq minutes à jouer au chronomètre, les Pilsner commencent à circuler dans la salle, les bavardages se font de plus en plus bruyants tandis que se jouent les dernières mains du jour. Mais le ton va surtout monter entre deux joueurs.

Nizzardelli

Michele "coup de casque" Nizzardelli, l'homme qui a fait de cette fin de partie de poker une bagarre de saloon

Les deux hommes répondent au nom de Ghattas Kortas et Michele Nizzardelli, respectivement Suédois et Italien. Pour comprendre l’histoire, il faut évoquer la main précédemment jouer par Michele Nizzardelli. L’homme est aux prises avec Cesar Garcia sur un board 764102. L’Italien check et l’Espagnol check derrière. Avec hauteur Roi, Cesar attend juste que Nizzardelli montre sa main, mais plutôt d’aller au showdown, Michele prend une pile de jetons et envoie un overbet.

Comment ça ? Cesar demande à appeler le floor, expliquant à la croupière que Monsieur vient de check, un move confirmé par d’autres joueurs de la table.

L’histoire prendra quelques minutes pour se régler, le check est confirmé et Michele doit montrer son jeu… Un 96, pour une troisième paire. Un showdown qui ne plait pas à Cesar. Comment aurait-il pu penser à overbet avec ce genre de main ? Ayant joué toute la journée avec Monsieur, l’Espagnol sait qu’il n’aurait jamais fait ce move avec une main si faible, et comprend que son opposant a tenté un angle-shoot.

La main se termine dans une drôle d’ambiance, les murmures évoquant la possible triche de l’Italien. Main suivante, open de Nizzardelli UTG siège 1, sur la blinde de Ghattas Kortas siège 8. Le Suédois envoie son shortstack au milieu, snap-call, deux dix contre As-Roi chez l’Italien. Roi sur la turn, Kortas est éliminé. Tandis qu’il se lève de table, le joueur laisse échapper des « cheater » en direction de l’Italien… Et se permet de taper sur le bonnet de Michele au moment de passer derrière lui !

Le couvre-chef tombe par terre et Michele n’est pas du genre à laisser passer une telle offense. Le joueur se lève, se rapproche de Ghattas qui continue de le chauffer, le fixe droit dans les yeux… Puis lui assène un énorme coup de tête en plein dans les nasaux !

Kortas

Le Scandinave se met à hurler, puis se réfugie sur les côtés de la salle en tenant son nez amoché. Les joueurs se lèvent, la partie s’arrête et Michele est fusillé de regards circonspects. "Accompagnez cet Monsieur à la sortie" ordonne le floor. La sécurité débarque et escorte le Transalpin, disqualifié du tournoi.

Sécurité Nizzardelli

Une bouffée de chaleur est venu brouiller cette fin de journée, qui se termine dans un broa et une ambiance rare. Les dernières mains se jouent, les joueurs rangent leurs jetons dans les sacs et tout le monde rentre chez soi. Maintenant, on va pouvoir parler poker.

Nizzardelli stack

C'est ballot, Nizzardelli avait monté un joli stack. Il aura mis un coup de tête à 5 000 €, au bas mot.

Day 1B : Le bilan chiffré

Day 1A : 412 inscriptions, re-entries inclus / 138 restants (dont 8 Français) - Chipleader : Ka Kwan Lau (Espagne) Day 1B : 838 inscriptions / 297 restants (dont 25 Français) - Chipleader : Daneil Koloszar (Hongrie) 304 500

Top 10

Koloszar

Daniel Koloszar (Hongrie) 304 500 (photo) Mercedes Osti (France) 285 000 Jon Kyte (Norvège) 245 500 Omar Huang (Suède) 244 500 Niall Farrell (Ecosse) 243 500 Davis Mihelsons (Estonie) 240 000 Dario Sammartino (Italie) 236 000 Wouter Beltz (Pays-Bas) 235 000 Cesar Garcia (Espagne) 230 500 Mehdi Senhaji (Maroc) 216 000

18 Français

Wiciak

Mercedes Osti 285 000 Lucien Cohen 178 000 Charlie Amoyal 157 500 Adrien Guyon 152 000 Romain Retiere 104 500 Thomas Eychenne 99 000 Alexandre Henry 85 500 Simon Wiciak 76 500 (photo) Julien Sitbon 75 000 - Team Winamax

Sitbon

Serge Chechin 70 500 Fabrice Maltez 67 000 Alexandre Landron 53 000 Joseph Querleux 41 000 Fabien Perrot 35 500 (photo)

Perrot

Pierre Chevalier 33 000 Alexandru Danes 26 000 Nicolas Zammataro 14 000

Reste du field (sélection)

Alstedt

Jason Wheeler (USA) 206 000 Niklas Astedt (Suède) 193 000 (photo) Mohamad El-Rais (Suisse) 183 000 Dimitar Danchev (Bulgarie) 144 500

Lococo

Alejandro Lococo (Argentine) 131 000 (photo)
Marle Cordeiro (USA) 109 500 (photo)

Marle Cordeiro


Alessandro Minasi (Italie) 93 500
Maria Lampropoulos (Argentina) 64 000
Leo Margets (Espagne) 41 500 - Team Winamax
Adi Rajkovic (Autriche) 40 000
Deividas Daubaris (Lituanie) 20 500

Tapis moyen : 91 704
Blindes au départ du Day 2 : 1 000 / 1 500 / 1 500