La France prend le césar de la figuration
412 joueurs pour cette première tournée de Day 1 et 131 survivants après dix niveaux de jeu. Les Français ne se distinguent ni par leur nombre, ni parr leur stack, un petit octuplé bleu passe tout de même l'épreuve du jour. Cyril Mira en tête de file, Miroslav Alilovic en professionnel, Franck Deligny en néophyte... Et l'increvable Samuel Anclevic, auteur d'un superbe bad-beat sur le gong. En revanche, le Team W fait 0 pointé.
Day 1A (Fin)
« T’en as loupé une exceptionnelle » me prévient Samuel Anclevic. Pour vous planter le contexte, voilà deux ans que je croise ce joueur un peu partout sur la planète poker. Des WPO Madrid jusqu’au WSOP Vegas, le grinder deep run à peu près partout où il passe et surf sur un run plutôt agréable. Comme un runnin-gag, Samuel se plait à me raconter tous les coups de chance qui accompagnent sa rédemption pokeristique. Et celui qu’il s’apprête à me raconter arrive directement dans le panthéon de ses bad-beats.
« J’ai 20 blindes, je décide de limp-shove A5 et en face, il y a… Deux As ». En temps normal, cette phrase devrait être prononcée par un joueur trouvé à la sortie du casino, en train de fumer la clope du busto. Mais Samuel Anclevic n’est pas ce genre de joueur. « Ca vient Q106 au flop, doublette du 10 turn et K river. Après dix heures de jeu sur un 5k, il est vraiment pas mal celui-là ».
Difficile de ne pas parler de réussite indécente après ce genre de HH. Mais à force d’enchaîner les performances avec une régularité impressionnante, on peut soupçonner Samuel d’être compétent. Voir même, un très bon joueur de Live.
Pourtant, c’est sur les rooms online que le garçon a fait ses classes. Depuis le Portugal, il a longtemps connu les longues sessions, fortifiant sa roll au fur et à mesure des années, jusqu’à ce que le run coince. Proche de la case broke il y a tout juste trois ans, Samuel entamait sa rédemption au printemps 2022, avec une 15e place sur le WPO Madrid.
Sur un coup de tête, il décide de tenter un nouveau Vegas, un mois plus tard. Au bout d’une semaine, il remporte un 600 $ au Venetian, pour 12k. De quoi tenter un shot sur un WSOP à 1 500 $, cinq jours plus tard. Il terminera runner-up, pour 225k. Depuis, le joueur enquille les perfs, accumulant près de 300 000 $ supplémentaires sur une année de circuit Live.
Et voilà comment un an et demi après ce fameux WPO, Samuel Ancelvic se retrouve à jouer un EPT Prague, à passer dix heures à grinder des miettes, pour finalement mettre l’un de ses plus beaux bad beats sur l’une des dernières mains du jour. Il emballe finalement 63 500 jetons, et s’offre même un Day-off avec son père et son frère, qui l’ont accompagné à Prague pour profiter de la ville et de l’évènement en famille.
Même quand on parle de figuration, un bon agent reste toujours près de ses amis. Illustration avec Tristan Forge, pas qualifié, mais qui célèbre la qualif' du poto "Miro"Alilovic
Un petit groupe de Français escorte Samuel au Day 2 de ce Main Event EPT. En porte-drapeau, Mirosalv Alilovic a comme toujours fait parler son expérience. Pas vraiment de gros coups à signaler, le vainqueur Estrellas High Roller y est allé à la grind, pour baguer 90 000 jetons, la moyenne. Professionnel. Son frère Christian, qui jouait lui son tout premier EPT, a tenu un peu plus de trois niveaux.
Dans un autre style, Franck Deligny (photo) aussi jouait son tout premier EPT. L’amateur, qui s’est chauffé à jouer le plus gros tournoi de sa vie après avoir braqué les Pokus, aura le droit de jouer un Day 2, grâce à une petite embellie sur la fin de journée. Ses deux flèches transpercent la paire de neuf de son opposant shortstack et Deligny bag un premier bag EPT, lourd de 89 500 jetons.
Le revenant Guy Tomaselli fait juste un peu mieux, avec 99 500. Le grinder formé en Afghanistan Benjamin Millian juste un peu moins bien avec 83 000. Le Team ATM Alexis André passe aussi avec 77 500. Voilà un beau tir groupé autour des 70 blindes. Loin devant, je vois un Cyril Mira pointé à 161 000, malheureusement passé au travers de mon radar. En queue de peloton, Arthur Conan a vécu une journée compliquée mais assure l’essentiel en qualifiant 49 500 jetons.
Les Teams Pro repasseront demain
J’ai rarement écrit ça sur un Day 1 EPT : Aucun Team Pro Winamax ne s’est qualifié pour le Day 2. A leur décharge, ils n’étaient que deux aujourd’hui à tenter l’aventure. Julien Sitbon est sorti tôt dans l’après-midi, Leo Margets a tenu presque toute la soirée. Presque.
La Catalane a subi la loi de celui qui a longtemps été le chipleader du jour : Enzo Vito. Le grinder Italien mettait une pression constante. Il l’a encore mise face à Leo sur un board A2A43. Margets a pensé que Vito abusait de son chiplead et a payé avec son 1010sc. Malheureusement, Enzo avait encore une fois frappé le flop, et même la river avec son A5.
Et en plus, ça le fait marrer.
Leo et Julien reviendront demain, accompagnés de deux nouveaux collègues, puisque Pierre Calamusa et Estelle Cohuet feront leur entrée en piste sur le Day 1B.
Main EPT oblige, beaucoup de grands noms du circuit poinçonnent leur ticket pour le Day 2 dès le premier essai. Steve O’Dwyer a passé la journée à jouer le 50 000 €, sans succès. Il a tout de même trouvé le temps de monter 8 tapis de départ sur ce Main Event. Costaud.
Mon confrère Alex Hernando a pu observer Ka Kwan aka "Kaju" (photo) faire encore des siennes. Spécialiste de Omaha, le vainqueur du 25 000 $ PLO des WSOP semble aussi se débrouiller avec deux cartes. Aujourd’hui, il a monté 250 000 jetons, juste un peu plus que ses deux autres compatriotes Marcos Thielke et Gonzalo Veiga, qui le suivent au chipcount.
Belle journée également pour le champion PSPC Aliaksandr Shylko (165 000) -photo-, Claudio Di Giacomo (162 500), Leo Wothington Leese (156 500) ou Conor Beresford (176 000). Un petit bilan chiffré suivra avec les têtes d’affiches de cette première fournée.