PokerStars European Poker Tour Prague 2022 #2-Main Event - 2

Relancer la machine

Main Event 5 300 € (Day 2)

Après le premier tour de qualification, entrecoupé pour certains d’un jour de pause, les 413 survivants de ce Main Event sont de retour dans l’arène du Hilton. Les jetons sont ressortis du fourreau, les TD sonnent le cor de guerre, il est temps de repartir à l’assaut de cet EPT Prague.

Adrian
Nos combattants du Team sont en place. Un cinq majeur composé de Pierre Calamusa, Loïc Debregeas, Davidi Kitai, Gaëlle Baumann et Adrian Mateos pour défendre l’honneur du W rouge. Pour le champion espagnol, aucun mal à ré-activer le mode combat. Il ne le quitte jamais vraiment et la simple vue du tapis vert réveille sa soif de jetons.

Ce mercredi, la "máquina" n’a pas mis beaucoup de temps à se remettre en route. Une main, et l’Espagnol s’offre déjà sa première élimination du jour, sans vraiment besoin de forcer son talent. Deux As chez l’Espagnol, deux Rois chez son voisin David Docherty, et le Britannique bust sur la première main de son re-entry. 77 000 pour Mateos.

Comme le malheureux Docherty, plusieurs joueurs reviennent avec un stack tout neuf de 30 000, soit 20 blindes pour profiter d’un nouveau tour de piste EPT et tenter de rejoindre le peloton.

Mazerolle
Hugues Mazerolle fait partie de ces joueurs ressuscités. « J’ai re-entry Day 2 comme un reg » se félicite le récent finaliste du High Roller Eureka. « D’ailleurs c’est étrange, il nous ont mis trois re-entry à la table » remarque Hugues, effectivement entouré des revenants Ivan Kaziv et Patrick El Kallas. Serait-ce une aubaine pour Alex Réard, assis dans sa diagonale devant cinq starting stacks ? « A vrai dire, je préfère avoir des plus gros stacks à table, corrige le Team Pro Unibet. Ils ont vingt blindes, et ce sont des joueurs qui savent jouer avec ce stack. Mais je connais aussi mes ranges pour jouer contre cette profondeur » assure Alex, qui pourra également profiter de quelques duels à 100 BB deep face à ses deux voisins Namhyunbg Kim et Thore-Fabian Kyunze.

Saout
Juste derrière lui, un autre taulier du clan tricolore se lance dans sa première grosse main du jour. Antoine Saout 3-bet en position, C-bet sur A7K, check-check turn J et parpaing river 5 qui fera coucher le Roumain Victor Vozain. Idéal pour se chauffer les doigts au démarrage de cette grosse journée. Mais au fait Antoine, il est où le copain Alban Juen, qu’on a vu faire des étincelles il y a peu du côté d’Aix-en-Provence ? « Il a préféré rester en France pour voir la Coupe du Monde avec ses potes » explique celui qui officiait comme supporter numéro 1 lors de ce dernier FPS. « D’ailleurs, je ne comprends pas, il y a des télés partout dans la salle et pourtant ils ne mettent les matchs nulle part, regrette Antoine. Il faudrait qu’on en parle aux floors, pour voir si ça peut se faire. Au moins une télé sur deux ».

Comme tous les Français présents dans la salle, Antoine a en tête le deuxième gros match de cette journée, qui se jouera en parallèle ce soir à partir de 20 heures. Le focus sera en effet partagé entre la bulle du Main Event, et l’exceptionnel France-Maroc qui nous attend. Le match sera retransmis dans la petite fan zone installée dans le hall du Hilton. La deuxième mi-temps est stratégiquement calé sur l’horaire du dinner-break. Mais pour le reste, les batailles pour l’argent de l’EPT, et la finale de la Coupe du Monde se dérouleront en simultané. Et évidemment, nous serons sur tous les fronts. Allez les Bleus !

Pour information, nous jouerons des niveaux de 90 minutes aujourd'hui, et une pause de 20 minutes à la fin de chaque level. Combien ? On ne le sait pas encore. Ce qui est sûr, c'est que le dinner-break sera planifié pour permettre au plus grand nombre d'assister à la deuxième mi-temps du match des Bleus, vers 21 heures.

Le seat-draw du Day 2

Ils ont réglé la mire

Main Event 5 300 € (Day 2)

Sonny
Pour quelques joueurs, le Day 2 n'est pas une dernière chance d'entrer dans le tournoi, mais plutôt une opportunité. Pour Sonny Franco par exemple, c'est un choix délibéré : "J'aime bien jouer shortstack, et quand j'ai sauté sur un Day 1, j'aime bien garder ma deuxième bullet pour le Day 2." "Mais c'est chiant d'être shortstack", se plaint Maher Nouira, assis à la table d'â côté et qui a démarré le Day 2 avec 47 500. "Au moins, tu n'as pas de regrets si tu bust", lui répond Sonny. "On a quand même des regrets de ne pas avoir monté de jetons", renchérit Maher. Une chose est sûre, les deux joueurs vont devoir doubler assez rapidement pour revenir dans la moyenne, qui tourne aux alentours des 100 000 jetons une heure et demie après le coup d'envoi. Et Sonny est bien parti : deux heures après le début de la journée, il pointait à 90 000 : "J'ai 3-bet shove deux fois, 4-bet shove une fois, gagné un petit coup..." Le voilà désormais avec 45 blindes en sa possession.

Samir
D'autres n'avaient pas ces problèmes : c'est le cas de Samir Hadj, et non pas Nacer Hadj, comme cela était indiqué sur les chipcounts officiels. Après avoir achevé le Day 1B avec 166 000 jetons, le Strasbourgeois possède actuellement plus de 220 000 mais confie cependant être rapidement descendu à 70 000 dans ce Day 2 : "J'ai 3-bet avec deux Valets, j'ai c-bet sur un flop 4-4-2. Mon adversaire m'a check-raise sur un turn 10, et j'ai foldé : il m'a montré deux Rois..." Pour son premier EPT, Samir fait en tout cas le plein de sensations, lui qui a décidé de re-entry le Day 1B après s'être qualifié pour le Day 1A. "Je ne joue pas trop d'habitude, car je n'ai pas trop le temps avec mon travail de commercial. Seulement à l'occasion avec des amis, en mode récréatif. Et le rêve de tous les joueurs de poker, c'est de jouer les EPT ou les WSOP... Alors après avoir joué l'Eureka sans succès, j'ai sauté le pas. J'avais fait quelques bonnes sessions de cash game live avant..."

On l'a compris, Samir, venu à Prague avec un pote, est avant tout ici pour "prendre du plaisir. C'est le plus important. C'est vraiment un truc de dingue de jouer un EPT, hier j'étais avec Adrian Mateos... On peut être impressionné, et jouer tight, mais en fait, j'ai conservé mon style de jeu agressif. Quand tu joues et que tu as les bonnes sensations, le bon feeling et les bons timings, ça se passe bien." Si la route est encore longue pour un premier ITM en EPT (rappelons que les places payées devraient être atteintes ce soir), Samir va en tout cas tenter de faire mieux que sa meilleure perf en live, une finale sur le Mini Main Event des WSOPC Rozvadov 2021, qui lui avait rapporté un peu plus de 10 000 €. Sa première place payée sur le circuit remonte, elle à 2013, déjà à Rozva, à une époque où le lieu n'était pas encore réputé au niveau européen. "Cela fait si longtemps que je n'ai pas fait de tournois, explique Samir. J'ai un peu perdu la patience. En tout cas, on chill, et dans tous les cas, on gardera de bons souvenirs." Et pourquoi pas aussi une bankroll un peu mieux garnie ?

Maestro Grieco, chipleader soprano

Main Event 5 300 € (Day 2)​

Grieco
Du côté des étrangers, un homme se fait remarquer. Par son édifice massif de jetons, comme par sa parlotte, alternant entre chanson mélodieuse et hurlements agressifs. Étonnement, l’homme en question est Italien. Ses cheveux gominés descendent le long de sa nuque et ses jetons montent d’orbite en orbite : voici Nicola Grieco, l’un des nouveaux chipleaders de ce Day 2.

« Il touche absolument tout » témoigne Parham Ahoor, aux premières loges au siège 7 pour assister au spectacle du Transalpin, qui attire les jetons, mais aussi les réprimandes des floors. « D’abord, il s’est pris un avertissement parce qu’il n’arrête pas de parler en italien (avec son compatriote Jamal Laghzaoui). Ça doit faire trois fois que les floors lui rappellent que c’est english only. Et là, il s’est carrément levé de table après avoir fait tapis, et les floors ont dû le ramener à table en lui disant que ce n’est pas possible ».

Un coup qui illustre parfaitement la réussite et l’impertinence de Nicola Grieco. Limp 2 000 UTG, over limp et Jamal Laghzaoui monte les enchères à 9 000. Payé deux fois et le flop vient 6A5. Lead 3 000 de Grieco, certainement avec l’idée d’exciter l’action : call 3 000 et raise 18 000 de Jamal, payé par son compatriote. Turn 2, check Grieco, 38 000 Laghzaoui… Et check-raise tapis Grieco, pour les 130 000 restant de son opposant. Et voilà Nicola qui se lève de sa chaise, et marche autour de la table, avant de se faire rattraper par la patrouille tandis que son adversaire est toujours en plein mal de crâne.

Jamal (qui a sauté depuis) finira par coucher sa main et Grieco claque deux beaux Six sur la table, avant de rejoindre son rival et compatriote pour la pause. On ne sait pas trop s’il lui hurle dessus ou s’il est en train de le consoler, mais son stack est à la mesure des décibels. Plus de 400 000 pour l’ex-finaliste EPT Monte-Carlo 2019.

En parlant de gros stacks étrangers, un certain Adrian Mateos poursuit son départ de feu. L'Espagnol remporte beaucoup de coups, dont un gros pour décoller sans même besoin de showdown. Open CO, payé par les deux blindes. C-bet 1/3 sur J82, call de Kim Namhyunbg en BB. Turn J, 2-barrel 17 000 dans 21 000... Et check-raise du Coréen pour 42 000. Tapis chez Mateos, pour seulement 30 000 de plus. C'est déjà trop pour Kim, visiblement pris en flagrant délit de bluff. Voilà Adri près des 90 blindes sur ce niveau 1 000 / 2 000.

Baumann
Chez ses coéquipiers du Team Winamax, Pierre Calamusa n'avait pas encore décollé et stagne avec un tapis réduit, tandis que Gaëlle Baumann a franchi la barre des 130 000 jetons. Davidi Kitai a été déplacé sur le podium télévisé, et ne semble pas lui non plus avoir connu de gros "up" pour le moment. En revanche, c'est fini pour Loic Debregeas, qui laisse ses coéqupiers à quatre sur ce Main Event EPT Prague. Le Top Shark 2022 a perdu un coinflip pour 60 blindes préflop avec deux Valets contre As-Roi. Il va maintenant tenter de jouer le Mystery Bounty à 3 000 € : actuellement sur le sat, _Winda s'inscrira directement s'il ne prend pas le ticket.

Un grand huit pour l’histoire

Main Event 5 300 € (Day 2)

Davidi
On a attendu pendant de très nombreuses années le premier doublé European Poker Tour de l'histoire. Puis, en 2014, Vicky Coren a brisé la malédiction en gagnant l'EPT San Remo, huit ans après s'être adjugée l'EPT Londres. Une fois que l'Anglaise avait prouvé que cette performance était possible, deux joueurs ont réussi à l'imiter : Mikalai Pobal (Barcelone 2012 et Prague 2019) ainsi que qu'un joueur sur les épreuves EPT online, WhatIfGod, qui s'est adjugé deux fois le Main Event de ces festivals en ligne. Et ce fameux doublé, huit joueurs pouvaient encore en rêver à 15 heures ce mercredi, après que Dominik Panka et Ognyan Dimov ont été éliminés rapidement dans ce Day 2.

Vainqueurs
Parmi ce grand huit, deux membres du Team Winamax, Davidi Kitai (également en lice pour égaler le record de places payées sur un Main Event EPT) et Adrian Mateos. Le premier n'a pas encore décollé, mais le second a passé la surmultiplée en ce début de Day 2, amassant les jetons comme des perles grâce à un grind efficace. Nul doute que nos deux stars sont plus déterminées que jamais a marquer l'histoire du circuit... Le tenant du titre Gregorz Glowny est également toujours en lice, alors que Mike Watson et Aliaksei Boika ont démarré la journée assis côte-â-côte.

Le Cap Horn sur une pirogue

Main Event 5 300 € (Day 2)

Deuxième pause du jour. On commence à sentir l’odeur de l’argent. 245 joueurs encore sur le pont, il faudra donc que 60 matelots quittent le navire pour toucher sa paie. Si Julien Sitbon, Erwann Pécheux ou Pierre de Almeida voguent sur de beaux paquebots de jetons, un petit groupe de Français abordent le cap fatidique sur un frêle esquif, et résistent aux vagues des superstacks qui tentent de les renverser.

Frezza

Ces petites chaloupes sont cependant commandées par des skippers de talent. Nicolas Vayssières, Benjamin Chalot, Hugues Mazerolle ou encore Parham Ahoor naviguent tous entre 50 000 et 70 000 jetons, alors qu’on entre sur le niveau 1 000 / 2 500. Un corsaire moins connu des grandes régates accompagne ce petit groupe, un certain Pascal Frezza, prêt à ajouter une nouvelle ligne prestigieuse pour son come-back sur le circuit.

Ancien reg de l’ACF et du Concorde, Pascal a mis le poker entre parenthèses après la fermeture des cercles parisiens. Résident à Saint-Cloud, il apprend seulement cet été la nouvelle législation qui a permis la réouverture des clubs. Ni une, ni deux, Pascal fonce au Club Circus pour jouer les quelques festivals estivaux… et le run revient aussitôt. Pascal deep run nombre de tournois, multiple les finales, parmi lesquelles une 2e place sur le Super High Roller de l’APO 2 500 face à Julien Sitbon et une 4e place sur le Road to PSPC pour environ 25 briques à chaque fois.

Après ce rodage en terre parisienne, Pascal s’offre son premier grand festival international, avec un EPT. Et si on fêtait ça avec un ITM ? Avec 20 blindes à 60 left de l’argent, Pascal est toujours dans le coup. « 50 000 jetons, ça joue, mais il faut des cartes. Et pour l’instant, elles sont restées à Paris. On est en train de tester ma patience » commente Pascal. Eh bien la patience paie. À l'instant, open 910 UTG, payé cinq fois. 1052 au flop. C-bet 5 000, payé deux fois. Turn 5, 2-barrel 15 000, payé zéro fois et voilà Pascal à 90 000 !

Davidi revient des abysses

À l'instar de ses homologues français précédemment cités, Davidi Kitai essaie de maintenir sa pirogue à flot malgré la marée montante. Le Génie a même frolé la noyade en table télévisée sur l'une des premières vagues du jour.

Davidi

« Un joueur venait de perdre deux gros coups, je le croyais un peu tilté. Il open 3 500 en SB sur 1 000 / 1 500, je défends QJ. Flop A102, il c-bet 6 000, je paie, turn Q, tapis 22 000. Je réfléchis et je paie en pensant qu’il peut avoir des K-9 » raconte Kitbul. C’était en fait un A9 qui fracasse le stack de Davidi, échoué sur l'estrade télé avec 6 000 jetons, 4 blindes… Puis Davidi ressaute à l’eau !

« Main suivante, je quadruple avec 86 en touchant mon 8, puis je remonte à près de 60 000 ». Il était même tout près de revenir aux 100 000 jetons sur un spot où sa paire de 3 se fait counterfeit alors que Davidi avait isolé un short stack avec A-10 sur un flop 8-8-7. Toujours une grosse vingtaine de blindes pour Davidi.

Et pendant que Davidi se refait la cerise, Pierre Calamusa tente lui aussi de décoller à coup de parpaings préflop. Avec un tapis de 60 000 et après une relance UTG, Pierre call au siège suivant avec AQ, imité par le cut-off et la small blind. Mais la big blind, un joueur au nom cauchemardesque pour un reporter (Wojciech Szczytkowski, merci l'option copier/coller), ne l'entend pas de cette oreille et squeeze à 24 000. Le joueur UTG fold, et LeVietF0u décide de 4-bet shove pour 32 000 de plus. Son adversaire choisit de ne pas complèter la somme..."Il devait vraiment avoir une merguez, genre K-5 suité", conclut Pierre, qui en profite pour remonter à 92 000, le tout sans showdown.

Capitaine Dubonnet passe la tornade

Pour terminer ce passage en revue de l’équipage, comment ne pas citer celui qui porte depuis deux jours une superbe casquette de capitaine ! Samy Dubonnet porte fièrement le chapeau du chipleader de la Team ATM, qu’il a chipé à Benjamin Chalot en fin de Day 1. Il a bien failli la perdre suite à de grosses bourrasques en début de Day, mais le vainqueur 4 Million Event s’est remis à flot aussitôt.

« Je fais full contre full sur la première main du Day contre Papazian, explique Dubonnet. QJ contre KQ sur JQKQ5, je raise pas river parce qu’il me met deux gros sizings. Et deux mains plus tard, je 3-bet 88 en SB, bouton 4-bet tapis, je paie, A9 en face, et on hold ».

124 000 to 66 000 to 130 000 en trois coups. De belles sensations pour se lancer dans l’étape du jour, avant de se stabiliser au milieu de l’océan, avec 160 000 jetons. Alors capitaine, premier ITM EPT en vue ? « Jusqu’ici, j’ai toujours multi-bullet. Mon record, c’est 45 left de l’argent, ici même en mars ». On y est presque.

Cessy bon !

Main Event 5 300 € (Day 2)

Cressy
Lui aussi faisait partie des gros tapis français au début du Day 2, avec 163 500 jetons : eh bien, ce tournoi continue à se dérouler à merveille pour Laurent Cessy, puisque le Bordelais (et pas Marseillais, comme cela a pu être écrit) vient de franchir la barre des 400 000 jetons après 4 heures de jeu dans ce Day 2 ! Il vient notamment de prendre un joli pot sur un setup préflop, avec ses deux As au cut-off contre les deux Dames du bouton, qu'il a éliminé par la même occasion. "Quand on ne prend pas des horreurs, c'est plus facile !" sourit Laurent, qui explique jouer plutôt en ligne depuis le début du tournoi. "Au départ, j'avais des tables agressives, puis j'ai pu monter davantage de jetons. J'ai joué avec Erwann Pécheux hier. Aujourd'hui, j'ai aussi fait brelan contre top pair/top kicker."

De quoi rêver aux places payées pour ce joueur qui n'a commencé les tournois live que cette année : "J'ai fait l'EPT Prague en mars, puis Monaco, où j'étais chipleader au Day 2, et Barcelone. Avant, je jouais en cash-game. Je me suis mis sérieusement aux MTT cette année, j'ai pris un coach qui m'a pas mal apporté au niveau technique : en début de tournoi avec beaucoup de jetons, je n'avais pas de problèmes, je montais du stack, mais le jeu à 20-40 BB n'a rien à voir. Il y a aussi l'aspect mental, le fait de savoir quand folder... J'ai aussi un coach sportif, cinq fois par semaine." Et le travail semble donc porter ses fruits pour celui qui joue au poker depuis plus de 25 ans - il en a 42 aujourd'hui - mais qui a attendu d'avoir une "vie plus stable" - il bosse dans l'immobilier de tourisme et la restauration à Marbella, en Espagne - pour véritablement se lancer : "Le poker, c'était un rêve", confie cet ancien footballeur de bon niveau, puisqu'il a joué en 2e et 3e division suisse. Laurent explique retrouver un peu dans le poker le côté "compétition et adrénaline", lui qui a été formé aux Girondins de Bordeaux, avec Pascal Feindouno. Pour la suite de ce Day 2, Laurent joue avec l'ex-vainqueur de l'EPT Monte-Carlo Jan Bendik, mais aussi avec Antoine Labat.

Labat
Pourtant, le Français n'était pas en très bonne posture, après avoir entamé le Day 2 avec 32 500 jetons. Sauf qu'il a trouvé deux fois les Rois, dans des coups où il est parti deux fois à tapis au flop, pour pointer désormais à 130 000 ! "Non, je ne suis pas fâché avec cette main", sourit le Francilien, en référence au coup dantesque qui l'avait éliminé en 9e place du Main Event des WSOP en 2018. "Il y a aussi le talent," blague celui qui n'est jamais avare de petites plaisanteries durant les tournois. "On va pouvoir faire ITM", espère Antoine, qui a déjà fini 107e du Main Event Eureka, ce qui reste sa meilleure perf à Prague jusqu'ici.

Vayssières
Petit point également sur les éliminés du jour : Jamil Wakil, Yahouda Marciano, Florent Estegassy, Claas Segebrecht, Benjamin Souriau, Nicolas Vayssières (photo), Dimitar Danchev, Alexandru Papazian, Dimitar Danchev, Konstantin Farber, ou encore Ami Barer.

Le million, le million !

Le vainqueur de l'EPT Prague sera millionnaire 183 joueurs seront payés, 8 empocheront un gain à six chiffres Main Event 5 300 € (Day 2)

Payout
Le Day 2 avait repris depuis plus de trois heures quand le superviseur en chef de cet EPT a pris le micro pour un moment que l'on attendait depuis le début de la journée : l'annonce du payout du Main Event. Et il y a de quoi être fier pour les organisateurs de l'événement, puisque le field record de 1 267 entrées a permis de générer un prizepool de 6 144 950 €, et surtout de réserver un gain à sept chiffres pour le futur champion : 1 054 500 € ! Les huit premiers encaisseront eux un gain à six chiffres, et on jouera pour un différentiel de près de 350 000 € en heads-up... 183 joueurs seront payés un minimum de 8 650 €.

L'échelle des gains complète :

# Gains # Gains
1er 1 054 500 € 16e-17e 43 400 €
2e 658 750 € 18e-20e 36 150 €
3e 470 500 € 21e-23e 30 400 €
4e 361 950 € 24e-27e 26 400 €
5e 268 450 € 28e-31e 23 000 €
6e 214 150 € 32e-39e 19 950 €
7e 164 750 € 40e-55e 17 400 €
8e 126 700 € 56e-71e 15 100 €
9e 97 450 € 72e-95e 13 150 €
10e-11e 74 950 € 96e-119e 11 450 €
12e-13e 62 450 € 120e-143e 9 950 €
14e-15e 52 050 € 144e-183e 8 650 €

Camembert
On n'allait pas vous laisser sans le traditionnel camembert des nationalités pour ce Main Event EPT Prague 2022 deuxième édition ! Sans surprise quand on connait l'attirance des joueurs français pour cette étape incontournable du circuit, les Frenchies sont le contingent le plus représenté dans le tournoi (10% du field), à égalité avec nos amis Italiens. Les Allemands ne sont "que" troisièmes (on a toujours l'impression qu'ils sont partout ici) et les Tchèques ne constitue que 3% des inscrits (même si en terme de trash-talk, Martin Kabrhel parle pour au moins 50% du field).

Les trois doigts de la main

Deux de chute pour le Team Wina, Mateos en table télé et un duo Fabrice Bigot - Yannick Cardot pour mener la délégation bleue. Voilà les quelques infos notoires avant d'attaquer la bulle de ce Main Event EPT.

Ils étaient cinq au départ de ce Day 2, ils ne sont plus que trois à représenter le W rouge dans ce Main Event. Pierre Calamusa a subi les foudres des cartes dans la dernière ligne droite menant à la bulle. LeVietF0u avait pourtant bien négocié le début de Day, grattant quelques jetons avec peu de jeu, puis flirtant avec les 100 000 jetons après ce New-York-Back Raise avec AQ. Mais un cruel 70-30 perdu avec AK contre KQ vient stopper l’élan de Pierrot.

Calamusa

Tombé à 25 blindes, Calamusa opte pour le 3-bet shove avec 77 après un open early. Mauvais timing, son voisin Arie Kliper se réveille avec deux As pour achever notre Team Pro. A la même table, Nico « Chèvre.Miel » Vayssières rendait les armes quelques minutes plus tôt. Il n’y aura pas de cinquième ITM consécutif pour notre prodige français.

Fin de parcours également pour Florent Estegassy, Sergio Coutinho, David Hu ou encore… le Marocain Mehdi Chaoui, éliminé selon lui pour pouvoir profiter sereinement de la demi-finale à venir.

Côté Winamax, il reste donc trois représentants. Adrian Mateos poursuit son Day 2 de patron avec plus de 350 000 jetons. Vous pouvez d'ailleurs actuellement observer la "máquina" rouler sur ce Day 2 en table télé avec les commentaires des inimitables Yu et Benny. Après Davidi ce matin, Gaëlle dans l'après midi, c'est au tour d'Adri d'animer le streaming Pokerstars, qui aime décidément le Team Winamax.

Gaëlle résiste autour des 100 000 tandis que Davidi Kitai serre les fesses avec 13 blindes au moment de reprendre sur le niveau 1 500 - 3 000… En grosse blinde. « J’ai juste un zéro de moins que toi » observe Kitai, tandis que Fabrice Bigot annonce son stack de 400 000 au moment de la pause. « J’ai dû remporter douze des quinze derniers coups à ma table, avec trois 4-bet en quinze minutes » brag Fabrice, prêt à valider son premier ITM en Main Event EPT.

Cardot

Sur la table voisine, Yannick Cardot, qui lui a déjà connu un beau parcours sur l’édition monégasque de cette année, vient aussi de passer la barre des 400. « J’ai même pas un showdown a te raconter » s’excuse presque YayaPro. Pas grave, sans les cartes c’est bien aussi.

Open 5 500 UTG, flat SB et 3-bet de Cardot en BB à 22 000. Seul la SB paie, et le flop vient Q22. Première casserole, 20 000. Payé. turn 5, deuxième marmite, 65 000. Payé encore. River 8, cette fois, c’est la couscoussière toute entière, pour 110 000 jetons, mais Eitan Cohen finira par coucher.

Encore 25 joueurs à éliminer, mais plus que le nombre de joueurs à éliminer, les joueurs veulent savoir si elles la bulle explosera avant le coup d’envoi de France - Maroc. Les floors se mouillent avec un « oui » plutôt serein. On va pouvoir regarder le match peinard.

Ce n’est que partie remise

Main Event 5 300 € (Day 2)

Kitai 5
Ça lui trottait dans un coin de la tête : "J'y pensais un peu quand j'étais shortstack..." Mais malheureusement, Davidi Kitai va devoir cesser de spéculer, du moins provisoirement, sur le record du nombre de places payées sur des Main Events EPT : il a en effet été éliminé du tournoi à une vingtaine de places de l'argent. Clairement une petite déception pour le Belge, qui était tombé à 40 000, soit 13 blindes, mais semblait avoir trouvé un bon spot pour doubler et se remettre en selle.

Après une relance au cut-off, l'énorme Laurent Cessy place un 3-bet au bouton. Dav' découvre AK en BB, et envoie son tapis. Si le cut-off passe, Laurent paye "commit" avec 77, qui fait directement brelan au flop Q72. "C'est pas gentil !" balance le Génie à la croupière, qui ne lui apporte pas le trèfle qu'il appelait pour le turn, qui sera un éliminatoire 6. "Il était assez actif, j'avais bon espoir de le dominer, je voulais voir un bon Roi-Dix off...Je n'avais plus de fold equity. J'ai swingué tout le temps, je me suis accroché quand j'étais shortstack. Je suis un peu dégoûté", soufflait Davidi quelques instants après sa sortie.

Mais le Génie est bien conscient que le record est plus que jamais à sa portée : pour rappel, il ne lui manque que deux places payées pour dépasser Johnny Lodden, et notre pro est le seul parmi les cinq premiers du classement à jouer encore tous les Main Events EPT. "J'y arriverai à un moment ou un autre, c'est une question de temps", concluait le détenteur de la Triple Crown, avant de repasser à sa chambre d'hôtel puis d'aller jouer le Mystery Bounty. Dav' devra attendre avant de rentrer encore un peu plus dans la légende du poker...

Quant à son bourreau Laurent Cessy, il ne cesse de prendre de la hauteur, et possède désormais 515 000 ! "En plus, j'élimine mon idole, une référence au niveau du poker !" s'enthousiasmait le Français, qui va pouvoir passer très sereinement la période de la bulle. Ils sont encore 198 en lice pour 183 places payées : plus que 14 joueurs à éliminer avant le main-par-main !

Tableau de bord 198 joueurs restants (sur 1 267 inscriptions) Blindes : 1 500 / 3 000 / 3 000 Tapis moyen : 191 005 183 places payées

Dans le plus grand des calmes

Il n'y a pas eu de bulle : 183 joueurs sont dans l'argent, sans même une phase de main-par-main Gaëlle Baumann et Adrián Mateos peuvent toujours prétendre au million d'euros ! 22 Français sont assurés d'empocher 8 650 € Main Event 5 300 € (Day 2)

Gomez

Qualifié online, shortstack, Mathieu Gomez avait tout pour trembler à la bulle de ce Main Event... Ça passe finalement tranquille pour le sudiste, qui valide son premier ITM en EPT, sans même vivre de stone bubble

19h30 au Hilton. Plus que 186 joueurs restants dans le Main Event de l'EPT Prague. Seulement deux éliminations nous séparent de la bulle et de la phase de main-par-main, écueil traditionnel de n'importe quel tournoi de poker. Quelques joueurs sont shortstacks, les petits tapis pratiquent le stalling, certains ont encore quelques mains devant eux avant que ce soit leur tour de poser les blindes... Bref, on s'attend à une bulle des plus classiques, qui va prendre son temps avant de désigner le malheureux joueur qui terminera 184e et bubble-boy de l'épreuve.

Mais il faut croire que les dieux du poker avaient décidé d'écouter les prières de tous les Français présents dans le field, et plus largement de tout le clan bleu travaillant sur le Main Event : en résumé, tout ceux qui redoutaient de rater toute la demi-finale de la Coupe du Monde entre la France et le Maroc, prévue à 20 heures. Car de bulle, il n'y eut pas ! En effet, alors que le main-par-main n'avait pas encore été annoncé, ce sont trois joueurs qui se retrouvent à tapis couvert sur trois tables différentes. On ne comprend pas tout de suite ce qu'il se passe : aucun attroupement autour des tables, aucun mouvement de foule quand les croupiers annoncent un all-in and call... Les trois coups se terminent, dans l'indifférence générale : personne ne s'attend à ce que la bulle éclate, là, tout de suite. Et pourtant...

Seul un joueur shortstack semble se rendre compte de ce qu'il se passe : il pousse un cri de joie, qui détonne dans le silence ambiant. Il vient de voir que le tableau affiche 183 joueurs restants ! Oui, cela signifie que tous les survivants sont désormais In The Money. Tout le monde commence alors à prendre la mesure de la situation, et jette à son tour un œil sur les panneaux, où la clock est arrêtée. On imagine que les floors managers sont alors en train de recompter précisément le nombre de survivants du tournoi : la situation est rarissime, pour ne pas dire inédite sur un EPT, et il ne faut surtout pas faire d'erreur ! Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'a lieu l'annonce que tout le monde attend : une des floors prend le micro pour officialliser la bonne nouvelle. "Vous êtes bien 183 joueurs, vous êtes dans l'argent, félicitations !" Et là, nous vivons enfin une des scènes ordinaires de la bulle d'un tournoi de poker : une salve d'applaudissements des joueurs ITM, des high fives, et des cris de joie dans l'aire de tournoi. Il y a de quoi : les rescapés sont désormais assurés de remporter 8 650 €, et peuvent encore rêver du million d'euros promis au vainqueur.

Bon, un tournoi de poker reste un tournoi de poker : il faut avancer, surtout que le but des organisateurs est de finir ce Main Event avant la finale de la Coupe du Monde, prévue dimanche à 16 heures. Les joueurs encore en course vont donc devoir attendre la fin du level 8 pour rejoindre la fanzone de l'hôtel et mater la deuxième mi-temps du match. Il est 20h10, la France mène déjà 1-0. Et au poker, on a aussi une grosse équipe : comme sur TF1, on vous dévoile la liste des 22 qualifiés pour la phase finale de notre Coupe du Monde à nous.

Bigot capitaine, Saout en pointe et Mercedes en défense

En fait, le onze de la France contre le Maroc est déjà connu. Le double onze de la sélection tricolore ITM sur ce Main Event praguois aussi. Dans le rôle de capitaine, Fabrice Bigot a profité de son stack déjà massif pour appuyer sur sa table, relativement docile. Sans se presser, "Yepaki" a trouvé les bons spots pour être le premier tricolore à passer la barre du demi-million de jetons, et découvrir par la même occasion l’existence des jetons verts de 25 000.

« Tu connais pas encore ceux de 100 000, » calme Antoine Saout, assis juste derrière l’amoureux de GTO. Le double finaliste Main Event WSOP lui, n’en est pas à son premier ITM EPT. Avec 340 000, il peut aborder sereinement la fin de journée et tentera de faire mieux que lors de la dernière édition praguoise, où il terminait 34e.

Dans le gang des anciens, Miro Alilovic (350 000), Erwann Pécheux (220 000) et Antoine Labat (235 000) passent la barre à l’aise avec un stack supérieur à la moyenne (211 000). Alex Réard lui, a subi les foudres du Lituanien Paulius Vaitekunas, qui a 3-barrel tapis sur la tête du team Pro Unibet sur un board A6945. Réard a fini par lâcher pour se garder un stack de 20 blindes. Qualifié sans trop trembler, Gaëlle Baumann pourra envisager la post-bulle avec une grosse trentaine de blindes, tout comme Parham Ahoor et Julien Sitbon.

Sitbon

Julien a légèrement perdu de sa superbe mais garde un stack plus que décent pour la suite du tournoi

Même sans main-par-main, les secondes ont semblé bien longues pour Mathieu Gomez et Mercedes Osti. Qualifié sur internet, le premier scrutait autour de lui les petits stacks pouvant tomber avant lui. « J’ai jeté de ces mains, confiait Mathieu. Sur un open et un 3-bet devant moi, je dois lâcher AK alors que j’aurais fait carré ! ». Le sérieux de Gomez a payé puisque le sudiste s’offre son premier ITM sur un EPT. On peut fêter ça avec un shove 35 000 KQ dès la première main de la post-bulle. Payé par QQ, Roi tout de suite et double-up pour Gomez, qui pourra savourer le run encore quelques minutes au moins.

La jeune garde est également aux affaires. Yannick Cardot montre les crocs sur la première table avec plus de 400 000 jetons, seulement contesté par… Pierre De Almeida, l’autre Français de la table, avec 450 000 jetons.

À l’autre bout de la salle, c’est un quatuor bleu qui valide l’ITM. Une brochette Alexandre Hocquaux - Samy Dubonnet - Miro Alilovic - Stéphane Gabarre, tous correctement stackés. Ça passe aussi pour Grégoire Auzoux, Edouard Mignot, Pascal Frezza et Samir Hadj. Après une belle résistance, Hugues Mazerolle, lui, est l’un des seuls Français à être tombé à quelques encablures de la bulle, avec Benjamin Chalot.

Dubonnet Alilovic Gabarre

Les Bleus à la queue-leu-leu avec Hocquaux, Dubonnet, Alilovic et Gabarre

Je n'en aurais pas oublié un ? Ah oui. Un certain Sonny Franco fait son trou jusqu’à l’ITM de ce Main Event. En même temps, avec son maillot, on ne saurait dire s’il est Français. Alors Sonny, on supporte qui pour le match ?

Franco

Big Name or Big Stack

Évidemment, de nombreux grands noms du circuit passent également l'épreuve de l'ITM. En premier lieu, comment ne pas citer Adrian Mateos ? Auteur d'un Day 2 exemplaire, le champion espagnol a stabilisé son stack de plus de 100 blindes en table télévisée, aux côtés de son compatriote Ramon Colillas. Plus haut encore, le Coréen Jaesung Lee est pointé à 730 000 jetons, un stack qui fait de lui le chipleader à la bulle de ce Main Event EPT.

Lee

Jaesung Lee 730 000 Parker Talbot 682 000

Parker

Jovvas Gomez 630 000 Marci Horecki 612 000 Lou Ka Knan 580 000 Nicola Grieco 565 000 Timothy Adams 540 000

Adams

Karol Bogusz 445 000 Robert Cowen 404 000 Adrian Mateos (Team Winamax) 318 0000 Ramon Colillas 280 000 Mike Watson 177 000 Vladimir Troyanovskiy 172 000 Jason Wheeler 141 000

Rootsah et Fausto

Pas de prolongations pour Amadi

Main Event 5 300 € (Day 2)

Adrian
La partie a repris depuis peu après 75 minutes de break et 139 joueurs left : il restait 18 minutes à jouer au level 18, blindes 2 000 / 4 000 / 4 000, avant un dernier niveau de 90 minutes. Mais alors que la France est qualifiée pour la finale de la Coupe du Monde, Adrián Mateos en revanche ne pourra défendre les couleurs de l'Espagne pour la TF du Main Event : le Madrilène a été éliminé avant la pause-dîner, sur ce qu'on pourrait comparer à une barre rentrante de la part de son adversaire.

On n'a rien vu en direct, car "Amadi_17" avait les honneurs de la table télévisée. Mais après une relance de ce joueur à 9 000 UTG+1, le pro Winamax 3-bet à 36 000 depuis la small blind, muni de deux beaux Barbus. Son opposant s'aligne, et Adrián choisit de checker le flop 8-7-6 rainbow. 25 000 chez le joueur UTG, et Adri place alors un check-raise à 90 000. Payé Monsieur. Sur le turn Q, le quadruple vainqueur WSOP envoie une nouvelle mise, et voit son adversaire envoyer son tapis : l'Espagnol ne peut se résoudre à folder, et se voit montrer Q-Q pour un terrible brelan. La river ne le sauve pas, et malgré quatre blindes restantes pour tenter de remonter la pente, Adrián est le dernier joueur à sauter avant le palier à 9 950 €. Il remporte 8 650 € : on parie qu'il les réinvestira demain dans le High-Roller Single Day à 25 000 € ?

Gaëlle Baumann est donc la dernière représentante du Team W dans ce Main Event : elle évolue actuellement avec un stack tout neuf de 240 000 (plus de détails à venir).

Ils remportent 9 950 €

138e : Robert Cowen 143e : Claudio Di Giacomo

Ils remportent 8 650 €

Osti

144e : Adrián Mateos (Team Winamax) 154e : Pascal Frezza 158e : Vladimir Troyanovskiy 162e : Jason Wheeler 166e : Mathieu Gomez 167e : Samir Hadj 170e : Nathan Tetard 171e : Mercedes Osti

Ils repartent bredouille

Alejandro Lococo, Bruno Fitoussi

Tableau de bord
130 joueurs restants (sur 1 267 inscriptions)
Blindes : 2 000 / 4 000 / 4 000
Tapis moyen : 294 651
Prix assuré : 9 950 €

Gaëlle seule contre tous

Main Event 5 300 € (Day 2)

Dernière Team W en en course, dernière joueuse française en course et tout bonnement dernière femme en course dans ce Main Event EPT. Seule contre tous, Gaëlle Baumann continue de percer ce magnifique tournoi et ce n’est pas Juan Pardo qui va la stopper dans son élan. Avec une petite trentaine de blinde, notre Team Pro a trouvé le bon spot pour prendre appui sur la tête du top reg eEspagnol et revenir près des cinquante blindes.

Gaelle

Open 8 000 Gaëlle au CO, et comme à son habitude, Juan Pardo prend l’option agressive. 3-bet 30 000 en SB. Mais avec la meilleure main du poker, Gaëlle n’est pas prête de passer. Connaissant les fréquences de son adversaire, elle opte pour un just-call afin de laisser Juan s’empaler encore un peu plus profondément. Et en effet, Juan appuie encore sur le flop J107. 39 000 demandé. Avec environ 120 000 jetons devant elle, Gaëlle annonce le tapis. L’Espagnol préfère arrêter les frais ici et Baumann prend un très bon pot pour revenir à 240 000 jetons.

C’est presque le même stack que Miroslav Alilovic, qui vient de s’asseoir à gauche de notre Team Pro. On ne leur souhaite pas les mêmes problèmes de voisinage que Parham Ahoor et Mathieu Gomez. Le premier a stoppé net la remontée du second en ouvrant deux As après un 3-bet shove de son compatriote qui tenait KQ. Pas de miracle et Mathieu Gomez se contentera de 8 650 €. Pas mal pour un investissement de 250 € sur un satellite online.

À l’approche du dernier niveau du jour, je compte encore 13 Français sur les 135 restants. Alex Réard vient de doubler sur un petit flip contre Thomas Julian, Sonny Franco se maintient à 140 000, Julien Sitbon est juste au-dessus, Saout et Labat sont bien, Bigot et Cardot encore mieux, mais pas autant que Pierre De Almeida, porte-drapeau de notre délégation avec 750 000. Mais pour conserver le suspense, nous attendrons la fin de journée pour vous compter les péripéties de l’ex staff PMU, qui comme lors des deux derniers Vegas se fait remarquer en bien à chacune de ses apparitions sur le circuit live.

Gaëlle Baumann au finish

Une fin de journée tonitruante et notre ultime Team Pro s’envole pour un nouveau Day 3 EPT. Laurent Cessy mène le contingent bleu composé de 12 joueurs de talent, toujours en lice pour le million d'euros sur cet EPT Prague record.

Main Event 5 300 € (Fin du Day 2)

Baumann
« Les poissons, c'est catastrophique ! Si tu savais ce que mangent les saumons ! D’un point de vue nutrition, c'est vraiment horrible » clame Fabrice Bigot au moment de rejoindre Gaëlle Baumann au coup de sifflet final de ce Day 2. Les deux grinders partageaient le repas de ce midi, sans visiblement suivre le même régime. Ils auront le droit de se remettre à table demain pour un Day 3 EPT, avec tous deux un stack plus que confortable, gagné après un joli tour de montagnes russes.

Tombée à 13 blindes à deux niveaux de la fin, Gaëlle a connu une fin de journée magique pour s’envoler au meilleur des moments. Un premier double-up avec 1010 contre A10, ce fameux slow play avec deux As contre Juan Pardo puis sur la dernière demi-heure, Gaëlle est inarrêtable. « Il faut faire des paires à ce jeu, analyse la joueuse en baggant ses 401 000 jetons. J’en ai touché quelques-unes, j’ai pris plein de petits pots, j’ai pu placer quelques 3-bet… Maintenant, je suis explosée, ça va être dodo direct ! ».

Gabarre
Sur la table en diagonale, Stéphane Gabarre, lui n’a pas l’air fatigué. « Oh magnifiiiique ! Double-up sur la dernière main, hurle le joueur, qui vient en effet de passer le flip fatal avec 1010 contre AJ sur un board 889210. J’en avais même pas besoin de ce dix, ça c’est le panache à la Française ! Pourquoi on arrête là, je suis tout chaud ! On y va pour toute la nuit », s’enflamme Stéphane.

Il faut dire que l’homme est plutôt habitué à monter dans les tours. On connaissait le Gabarre skipper, mais ce Gabarre-là est plutôt speaker. Voix officielle du Stade Français, Stéphane a également pris le micro sur le Tour de France, à Roland Garros ou au Stade de France lors des matchs des Bleus. Cette fois, c’est dans la salle du tournoi du Hilton que la voix de Gabarre résonne et avec 178 000 jetons au Day 3, l’homme qui s’est qualifié pour 580 € en début de semaine devrait encore monter en décibel.

De Almeida
Pierre de Almeida, lui, monte des tours, mais de jetons : celui qu'on avait notamment découvert lors de son deep run sur le Main Event des WSOP l'an passé sera le second au chipcount du clan français avec 646 000, juste derrière Laurent Cessy (665 000). Il expliquait que son jeu était plutôt bien adapté à ce genre de structure, et qu'il avait connu une bonne journée : "J'ai vécu un très bon run, j'ai eu les bons spots, j'ai passé de bons bluffs, et j'ai fait des bons hero folds : en plus, mes adversaires me montraient quand ils avaient du jeu, ça rassure !". Une journée somme toute pleinement réussie !

Dans un genre plus discret, Sonny Franco mène toujours sa barque dans ce Main Event. L’homme aux quatre bagues WSOP-C a fait parler sa ruse et son sens du timing pour valoriser le seul spot qui s’est présenté à lui sur cette fin de Day. « Open 15 000 de MP, je vois deux Rois au bouton et je décide de just call puisque la BB qui vient de perdre gros a 30 000 devant elle. Il jam, et MP rejam. En face, il y a QJ et 97 en MP » raconte le renard de Marrakech. Un board sans frayeur et voilà comment passer de 110 000 à 410 000 dans le money-time. Ça fera 70 belles blindes pour demain.

Hockaux
Lui aussi n'en fait pas des tonnes, et est peut-être le Français le moins connu du field : et pour cause, Alexandre Hocquaux dispute son tout premier EPT ! Qualifié en live pour 580 €, il s'était jusqu'ici contenté de jouer des "EPT National" à 1 100 €. Pourtant, cela fait plusieurs années qu'il joue au poker selon ses propres termes, et travaille un aspect devenu essentiel au jeu de haut niveau : le mental. "Je travaille moi-même sur le stress", confie le Doubiste. Et il fallait être solide aujourd'hui : "Ça n'a pas été facile, j'étais un peu short à la bulle." Alexandre reviendra poursuivre son rêve demain avec un tapis de 262 000.

Antoine Saout, lui, est bien plus habitué des joutes EPT, et il en compte un paquet dans son escarcelle. Pour tenter d'atteindre une première table finale depuis toutes ces années (bon, il a fait la taff sur les Main Events WSOP), le Breton reviendra avec 481 000 à l'issue d'une journée assez tranquille, qu'il avait démarré avec 77 500 : "J'ai fait une overpaire contre une top paire, ça m'a bien fait grimper. Je me suis battu durant un moment, mais ma table était cool." Rien à signaler non plus de notable chez l'autre Antoine du field, j'ai nommé Monsieur Labat : pourtant, il est passé de 32 500 à 386 000 jetons ! Il y a de quoi être satisfait...

On retrouvera également les shortstacks Alex Reard (87 000) et Samy Dubonnet (107 000), qui devront cravacher pour revenir dans la course au titre. Mais nul doute qu'il ne feront pas d'erreurs demain avec un tapis réduit.

Chip
Si les Français seront présents en nombre au Day 3, ils ne seront pas les seuls à vouloir tracer leur route vers le titre : le chipleader sera le Sud-Coréen Jaesung Lee, seul joueur à passer la barre du million de jetons (1 035 000). On retrouvera également au Day 3 Mike Watson, Parker Talbot, Nicolas Grieco, Jerry Odeen, Timothy Adams, Marcin Horecki ou encore Conor Beresford.

Erwann Pécheux était également bien parti pour rejoindre la cohorte de Français présente ce jeudi : on l'a vu toute la journée avec pas mal de jetons devant lui. Sauf que l'ex-pro PMU a de son propre aveu perdu deux pots énormes : 7-7 contre A-10 offsuit pour un pot de 240 000 jetons, puis J-J contre 5-5 et A-K offsuit dans un pot de 310 000. Et voilà comment, alors que tout allait bien, on se retrouve dans le rail...

Autre ombre au tableau, nous avons perdu le roi du poker français 2022 : Julien Sitbon n’est plus de ce Main Event. Enchaînant les spots galères depuis le début de journée, coincé à une table trustée de regs et menée par un Timothy Adams superstack, Julien a tenu bon, jusqu’à trouver ce spot légèrement favorable contre Jakub Koecklar.

Open MP Julien, call de Jakub au bouton et le flop vient 103K. Check de Sitbon, 15 000 chez le Tchèque, payé. Turn 8. Check Sitbon, 32 000 chez le Tchèque… Et tapis Sitbon pour 110 000 jetons. Payé par 107. Sitbon doit éviter quelques cartes… Dont le 9 tombé sur la river. Cette fois, Julien se contentera de 9 950 €.

Pascal Frezza, Vladimir Troyanovskiy, Jason Wheeler, Mathieu Gomez, Samir Hadj, Nathan Tetard, Mercedes Osti, Jamil Wakil, Yahouda Marciano, Florent Estegassy, Claas Segebrecht, Dimitar Danchev, Alexandru Papazian, Konstantin Farber, Ami Barer, Parham Ahoor, Edouard Mignot, Grégoire Auzoux, Sam Greenwood et Pablo Brito Silva voient également leur parcours s'arrêter sur cette fin de Day 2.

Ils seront donc 117 à revenir ce jeudi pour le Day 3, qui reprendra à 12 heures aux blindes 3 000 /6 000 BB Ante 6 000, pour un average à 324 872 jetons. Tout le monde est assuré d'un prix de 11 450 €, et la journée s'annonce longue : on cherchera à réduire le field le plus possible dans l'optique de finir le tournoi avant la finale de la Coupe du Monde dimanche ! En tout cas, nous serons présents pour vous raconter ce qu'il se passera pendant ces nombreux niveaux de 90 minutes. Rendez-vous sur ce reportage dans un petit tour d'horloge !

Senda
Petit erratum : nous annoncions dans le post précédent Gaëlle dernière joueuse en lice de ce Main Event. Mais c'était sans compter sur la présence d'Emika Senda. Masquée, tout au fond de la salle de tournoi, cette joueuse japonaise bagge un tapis de 306 000 jetons et accompagnera notre Team Pro demain, déjà assurée de battre son record de gains acquis cette année sur l'Asian Poker Tour à Incheon.

Fausto et Rootsah

Day 2 : le bilan chiffré

Day 1A : 402 inscriptions, re-entries inclus / 124 restants (dont 15 Français) - Chipleader : Javier Gomez (Espagne) 341 000 Day 1B : 825 inscriptions / 270 restants (dont 25 Français) - Chipleader : Ka Kwan Lau (Espagne) 322 000 Day 2 : 40 inscriptions / 434 partants / 117 restants (dont 13 Français) - Chipleader : Jaesung Lee (Corée du Sud) 1 132 000

Top 10

Luigi
Jaesung Lee (Corée du Sud) 1 132 000 Parker Talbot (Canada) 960 000 Javier Gomez (Espagne) 891 000 Luigi D’Alterio (Italie) 870 000 Klas Lofberg (Suède) 813 000 Timothy Adams (Canada) 759 000 Bleron Maliqi (Suisse) 669 000 Laurent Cessy (France) 665 000 Jerry Odeen (Suède) 654 0000 Pierre De Almeida (France) 646 000

12 Français

Reard
Laurent Cessy 665 000 Pierre De Almeida 646 000 Fabrice Bigot 555 0000 Yannick Cardot 510 000 Antoine Saout 481 000 Sonny Franco 411 000 Gaëlle Baumann (Team Winamax) 401 000 Antoine Labat 385 000 Alexandre Hocquaux 262 000 Stéphane Gabarre 178 000

Samy Dubonnet 107 000 Alexandre Réard 87 000

Reste du field (sélection)

Adams
Timothy Adams (Canada) 759 000 Nicola Grieco (Italie) 578 000 Conor Beresford (Grande-Bretagne) 523 000 Karol Bogusz (Pologne) 491 000 Jussi Matila (Finlande) 391 000 Pascal Lefrançois (Canada) 379 000 Marcin Horecki (Pologne) 311 000 Patrick El Kallas (Jordanie) 305 000 Lander Lijo (Espagne) 243 000 Simon Mattson (Suède) 203 000

Pardo
Ka Kwan Lau (Espagne) 202 000 Juan Pardo (Espagne) 188 000 Jan Bendik (Slovaquie) 185 000 Julian Thomas (Allemagne) 159 000 Aliaksei Boika (Biélorussie) 159 000 Mike Watson (Canada) 158 000 Imad Mahmoud (Tunisie) 90 000 Ramon Colillas (Espagne) 62 000

Tapis moyen : 342 872 Blindes au départ du Day 2 : 3 000 / 6 000