redirection

PokerStars European Poker Tour Londres 2022-Main Event - 1

L’appel de Londres

Coverage EPT Londres

Huit ans. Huit ans que le circuit European Poker Tour n'avait plus posé ses valises à Londres. Autant dire que depuis la victoire de Sebastian Pauli le 17 octobre 2014, bien des hectolitres d'eau ont coulé sous les ponts surplombants la Tamise. 26 Champions EPT ont été couronnés dans des lieux ajoutés puis supprimés du programme, tels que Dublin, Malte et Sotchi ; la marque même European Poker Tour a disparu le temps d'une saison avant de renaître de ses cendres ; le PCA aussi a fait son grand retour, en même temps que voyait le jour le démentiel PSPC à 25 000 $ ; les World Series of Poker ont déménagé sur le Strip ; Winamax a organisé deux des plus gros tournois 6-max de la planète et s'apprête à ressusciter à son tour un Winamax Poker Tour injustement disparu ; bref : le petit monde du poker n'a plus grand-chose à voir avec celui qu'il était alors.

Sur un plan plus personnel, à l'automne 2014, l'auteur de ces lignes n'avait jamais entendu parler de Davidi Kitai et était très loin de se douter que l'une des moitiés de NTM était déjà un joueur émérite. D'ailleurs, on est prêt à prendre le pari que l'immense majorité des joueurs qui taperont le carton sur ce festival jusqu'au vendredi 28 octobre n'était pas de la partie il y a huit ans. On en connait beaucoup qui n'étaient même pas majeurs.

Buckingham Palace

Paradoxalement, ce retour en grâce de l'EPT en Perfide Albion arrive au moment où le pays traverse l'une des périodes les plus troubles de son histoire récente. Depuis le vote du Brexit à l'été 2016, le Royaume-Uni doit faire face à des vagues de crises chroniques, pas franchement aidé par une instabilité certaine au sommet de son gouvernement. En six ans et trois mois, les Britanniques ont connu quatre Premiers Ministres différents et s'apprêtent à en élire un cinquième, suite à la démission en milieu de semaine de la dernière "PM" en date, Lizz Truss, après seulement 44 jours de mandat. Un (triste) record s'expliquant par une situation sociale, financière et économique désastreuse, dont elle était en partie responsable.

Déjà cet été, un ministre en poste depuis trois ans peinait à répondre à une journaliste lui demandant ce qui fonctionnait bien, en ce moment, dans le pays. En un an, les tarifs de l'énergie ont doublé, entraînant une inquiétude grandissante de la part de Britanniques pris à la gorge et progressivement plus nombreux à avoir du mal à boucler leurs fins de mois. Ajoutez à cela le décès, le 8 septembre dernier, après 70 ans de règne, de la reine Elizabeth II, et vous obtenez une atmosphère morose, presque pesante, au cœur de la sixième puissance mondiale. Au moment de passer devant les grilles de Buckingham Palace au beau milieu d'une nuit pluvieuse comme Londres sait si bien en offrir, on pouvait ressentir un je-ne-sais-quoi d'inquiétant. "Ominous", comme ils disent ici.

Chinatown

Qu'est-ce que le poker a à voir avec tout cela, me direz-vous ? Pas grand-chose, et c'est justement ce décalage qui détonne. Situé aux abords de Hyde Park, encerclé par les quartiers posh de Mayfair, Knightsbridge, Chelsea et Kensington, le London Hilton on Park Lane où se déroule le festival, ressemble à une tour d'ivoire surplombant ces zones presque hors du temps, où l'impact des crises successives se ressent nettement moins qu'ailleurs. Pour l'heure, ce retour inattendu semble fonctionner. Souvent bon indicateur de l'affluence globale du festival, le tournoi d'ouverture à 1K, ici UKIPT (pour United Kingdom and Ireland Poker Tour), a généré 1 458 entrées, effaçant des tablettes le précédent record datant de 2013, avec une marge de plus de 30%. On reste loin, très loin, des 6 300 inscriptions de l'Estrellas du dernier EPT Barcelone, et personne ne s'attend non plus à ce que soient battus les 2 294 inscrits du rendez-vous catalan, mais il y a de quoi espérer pour les jours à venir.

Londres reste une ville extrêmement chère (sinon la plus chère de notre Vieux Continent) et l'on se doute que bon nombre de joueurs ne peuvent se payer, sinon le déplacement, du moins de quoi y passer une semaine - sans compter ceux qui n'arrivent pas à remettre la main sur leur passeport. On s'attend donc à un contingent de nos compatriotes du genre "petit mais costaud", ne serait-ce que parce que beaucoup de professionnels ont choisi la capitale anglaise comme lieu d'expatriation. Et comme le dit le dicton : on ne dit pas non à un EPT à la maison ! Le Team Winamax aussi sera de la partie, quasi au grand complet et représenté par l'intermédiaire de Davidi Kitai, Adrián Mateos, Mustapha Kanit, João Vieira, Romain Lewis, Kool Shen, Guillaume Diaz, François Pirault, Loïc Debregeas, Alejandro Romero et Alexane Najchaus. Certains se sont lancés dans le grand bain du Main Event dès le Day 1A qui a démarré ce samedi à midi, quand d'autres - on vous laisse deviner qui - sont actuellement en course pour atteindre la table finale du Super High Roller à 50 000 £. Après cette longue introduction, l'heure est venue de rentrer dans le vif du sujet. Shall we?

Regent Street

Les temps fort de l'EPT Londres 2022

18-22 octobre : UKIPT London Main Event 1 100 £ 21-22 octobre : UKIPT High Roller 2 200 £ 21-23 octobre : Super High Roller 50 000 £ 22-28 octobre : Main Event 5 300 £ 24-26 octobre : Platinum Pass Mystery Bounty 3 000 £ 26-28 octobre : High Roller 10 300 £

Tea for two

Kool Shen et Alejandro Romero avancent au Day 2, en compagnie de quatre autres Français Le tournoi est déjà terminé pour François Pirault Main Event - 5 300 £ (Fin du Day 1A)

Tournament Room

Ne nous voilons pas la face : c'est un petit Day 1 de Main Event EPT auquel nous venons d'assister. Le plus petit auquel il nous a été donné d'assister depuis longtemps : 261 entrées seulement, pour 83 survivants recensés autour de minuit. Un taux d'élimination de presque 70% qui fut fatal à João Vieira et surtout à François Pirault, éliminé deux fois aujourd'hui et ayant déjà dit au revoir à toutes ses prétentions sur ce festival. Alors que le gros du Team Winamax prendra le chemin de la salle de tournoi du Hilton Park Line demain dimanche, ils seront tout de même deux à pouvoir se reposer en ce Jour du Seigneur : Kool Shen et Alejandro Romero.

Alejandro Romero - Kool Shen

Une relâche bien méritée pour le Top Shark espagnol, qui a vécu dix heures à table bien agitées. "J'ai fait les montagnes russes, commente And1ero. Je suis monté au plus haut à 90 000 et descendu au plus bas à 20 000." Tout ça pour terminer quelque part entre les deux, à 49 500. "J'ai perdu 30 000 jetons sur le dernier niveau, j'ai perdu tous les coups." La faute à une table nettement plus difficile qu'en début de journée. "J'ai commencé par jouer beaucoup de mains, sans rencontrer trop de résistance. Et puis plus ça allait, plus mes adversaires étaient agressifs. Je me suis donc adapté, j'ai été plus patient." Encore novice sur le circuit mais comptant déjà l'expérience d'une table finale EPT, l'Andalou sait que le principal, sur ces Day 1... c'est de les franchir !

Kool Shen

Un constat que partageait son collègue KS, même si le rappeur ruminait un coup perdu un peu plus tôt. "J'ouvre deux As et un joueur paie. Je c-bet sur Dame-6-5 et on check tous les deux sur une doublette de la Dame turn. River blank, je check et il overbet. Je paie et il avait Roi-Dame. C'est rageant parce que sans cette Dame turn, je pense que je lui envoie trois barrels et il me suit jusqu'au bout. C'était le coup pour monter à 120 000." À la place, Bruno a bag 65 000 jetons, soit un tapis lui octroyant tout de même plus de quarante blindes, mais assez nettement en dessous de la moyenne, situé à 94 337.

Stéphane Abehassera

Si cela peut le rassurer, ce n'est guère plus brillant du côté de nos autres compatriotes, au nombre de quatre. Du haut de ses 74 000 pions, le chipleader national répond au nom de Stéphane Abehassera (photo). Il devance Arnaud Enselme (63 500), Jonathan Barusta (48 500) et le revenant Benjamin Pollak (20 000). La liste des sortants est elle nettement plus étoffée, puisqu'on y retrouve Ivan Deyra, Thomas Cazayous (deux fois chacun) Fabrice Bigot, Sylvain Loosli, le finaliste du Main Event UKIPT Olivier Arnault, Antoine Labat, Benjamin Souriau, Cédric Schwaederle, Mikaël Guenni ou encore Axel Hallay. Des têtes que l'on espère recroiser dimanche, avec un peu plus de réussite.

Alexandre Veuilleumier

Partis avec mon confrère Tapis_Volant pour le ranger parmi les Français, nous avons dû nous rendre à l'évidence : si nos sources sont exactes, Alexandre Vuilleumier est bel est bien Suisse. Dommage, avec son tapis de 188 000 le plaçant dans le Top 10, on aurait bien récupéré cet ancien joueur d'échecs dans notre camp.

Vicky Coren
Il faudra en passer par une seconde bullet dimanche pour que la gagnante de l'édition 2006 Victoria Coren Mitchell puisse croire en ses rêves de triplé EPT. Elle accompagne dans le clan des illustres sortants du jour Alexandru Papazian, Benny Glaser, les Champions du Monde Espen Jorstad et Hossein Ensan, Steve O'Dwyer, Barny Boatman, Byron Kaverman, Sam Grafton ou encore Mike Watson.

Day 1A : le bilan chiffré

Day 1A : 261 inscriptions, re-entries inclus / 83 restants (dont 5 Français) - Chipleader : Luis Pinho De Faria (Portugal) 260 000

Top 10

Ognyan Dimov

Luis Pinho De Faria (Portugal) 260 000 Reddy Patur (USA) 233 500 Sergio Coutinho (Portugal) 205 500 Ognyan Dimov (Bulgarie) 200 500 Frederik Brink (Danemark) 197 500 Roland Rokita (Autriche) 197 500 Alexandre Vuilleumier (Suisse) 188 000 Alan Pham (Australie) 183 500 Alexis Laroche (Canada) 182 500 Patrick Brooks (UK) 182 000

5 Français

Benjamin Pollak

Stéphane Abehassera 74 000 Kool Shen (Team Winamax) 65 000 Arnaud Enselme 63 500 Jonathan Barusta 48 500 Benjamin Pollak 20 000

Reste du field (sélection)

Anton Wigg (Suède) 175 500 Kenny Hallaert (Belgique) 124 000 Jack Sinclair (UK) 114 500 Ramon Colillas (Espagne) 86 000 Dimitar Danchev (Bulgarie) 84 500 Stefan Schillhabel (Allemagne) 76 500 Igor D'Ursel (Belgique) 68 500 Conor Beresford (UK) 62 500 Daniel Dvoress (Canada) 62 500 Timothy Adams (Canda) 59 000

Alejandro Romero

Alejandro Romero (Espagne, Team Winamax) 49 500 Pablo Brito (Brésil) 48 000 Alexander Keating (USA) 32 500 Ben Heath (UK) 30 500 Preben Stokkan (Norvège) 29 500 Dario Sammartino (Italie) 23 500

Tapis moyen : 94 337 Blindes au départ du Day 2 : 1 000 / 1 500 / 1 500

Le vétéran et le novice

Main Event - 5 300 £ (Day 1B)

Hilton on Park Lane

"Où est-ce que les joueurs ont l'habitude de se retrouver ici ?" À quelques minutes d'intervalle, Davidi Kitai et Nicolas Vayssières ont posé la même question. Il faut dire que tous deux sont encore en train de prendre leurs marques, après avoir posé leurs valises à Londres il y a moins de 24 heures. Car si Kitbul fait partie des rares qui ont déjà tapé le carton dans la capitale britannique le temps d'un EPT, le festival se tenait alors au milieu des moulures du De Vere Grand Connaught Rooms, une salle de réception située non loin de Covent Garden. C'était il y a huit ans déjà.

"J'aurais même dit dix, ça me parait loin, précise Dav'. En tout cas je suis content de rejouer un EPT, j'ai une revanche à prendre à Barcelone : j'ai tout re-entry sans faire le moindre ITM, ça ne pouvait pas me coûter plus cher. Mais là, il n'y a pas grand-monde pour un Main Event," ajoute-t-il en jetant un œil à la clock du tournoi affichant 363 inscriptions après quatre niveaux d'une heure. Une maigre affluence que le Belge, toujours très bien renseigné, pense pouvoir expliquer. "Plusieurs joueurs français m'ont dit qu'on ne pouvait pas s'inscrire à un tournoi en espèces, et que même par carte, c'est assez compliqué. Le plus simple apparemment est de passer par son compte joueur online, mais je crois que ça en a freiné beaucoup pour venir."

Davidi Kitai

Que dire alors de ceux qui sont là ? A-t-on affaire à un règlement de comptes entre réguliers fortunés du circuit ? "À ma table, j'ai un peu de tout, détaille le Génie. J'avais repéré un fish assez tight : je l'ai beaucoup 3-bet et check/raise au flop, il a fini par tilter contre un autre." "J'ai trois Asiatiques un peu fous et un quatrième joueur assez mauvais avec moi, je suis bien tombé, poursuit de son côté Chevre.Miel, qui devra tout de même composer avec l'Ukrainien Pavel Veksler. En plus, j'ai récupéré le siège d'Antoine Goutard, il m'a donné des infos sur tout le monde."

Contrairement à son illustre aîné, Nico découvre tout de Londres, à commencer par ses tarifs exorbitants. "On a un peu galéré avec Jonathan Therme, et on a fini par trouver une chambre à 25-30 minutes à pied d'ici. Mais à 200 € la nuit, je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi petit pour deux personnes." Welcome to London, son marché hôtelier hors du commun et son éternelle météo grisâtre. D'ailleurs, on dirait qu'il commence à pleuvoir, et le tournoi va bientôt reprendre, il est temps de rentrer.

Shark Tank

Main Event - 5 300 £ (Day 1B)

L'avantage de se retrouver au milieu d'un tournoi en comité réduit (la barre des 400 inscrits vient tout de même d'être franchie), c'est que l'on peut admirer bon nombre de tables comptant au moins deux figures connues. Voici venu l'instant galerie, celui où l'on se délecte de ces rencontres qu'on ne peut voir que sur des Main Events EPT.

Hossein Ensan - Bruno Fitoussi

On démarre par un duel de vieux briscards entre le vainqueur EPT et Champion du Monde 2019 Hossein Ensan et notre King à nous, Bruno Fitoussi. On ose à peine imaginer le nombre d'heures de vol à une table de poker à eux deux...

Gianluca Speranza - Ludovic Geilich
Gianluca Speranza et Ludovic Geilich aussi ont bien roulé leur bosse en Europe et à travers le monde, le premier ayant décroché sa plus belle perf' en mai dernier en battant un certain Kool Shen en heads-up du 25K de clôture de l'EPT Monte-Carlo. Quant à l'Écossais, il tentera cette semaine de faire mieux que sa quatrième place obtenue sur ce Main Event, ici même à Londres, en 2013.

Steve O'Dwyer - Ana Marquez
Ana Marquez est à tapis (spoiler : son adversaire a fini par fold), face à Steven 'la plus belle queue de cheval du circuit' O'Dwyer.

Alexandre Reard - Charlie Carrel
Et que dire de la crinière de Charlie Carrel, scrutée de près par Alexandre Réard dans l'une des nombreuses batailles de blindes à laquelle vont se livrer les deux hommes.

Tedeschi - Barer - Wellenbach
Paul-François Tedeschi se retrouve lui à la droite d'Ami Barer, sous les yeux du finaliste du dernier PCA Scott Wellenbach (à droite) et du runner-up de l'EPT Barcelone 2015 Steven Warburton (premier plan).

Ils sont chez eux

Main Event - 5 300 £ (Day 1B)

Ce n'est un secret pour personne : les Français aiment Londres et Londres aime les Français. Que ce soit seuls ou en colocation, ils sont nombreux à avoir sauté le pas de l'expatriation, la plupart depuis de nombreuses années.

Antoine Saout

C'est le cas notamment d'Antoine Saout, sans nul doute le plus anglais de tous les Frenchies présents ici, puisque le Breton a récemment acquis la citoyenneté britannique. Rassurez-vous : pas de quoi pour autant remplacer dans ces colonnes son drapeau blanc-bleu-rouge par l'Union Jack. "Ça fait neuf ans que j'habite ici, donc c'est vrai que c'est plus pratique comme ça, explique Tonio. D'autant que les conditions pour venir vivre en Angleterre en tant que Français se sont nettement durcies depuis quelque temps." Même si ce passeport britannique n'a rien d'évident à obtenir, surtout pour un joueur de poker. "Il y a tout un dossier à remplir, avec un test d'anglais et un autre de culture. Et il faut pouvoir prouver que tu n'as pas vécu à l'étranger plus de 450 jours sur les cinq dernières années. On te demande tes dates d'entrée et de sortie du territoire. J'ai dû retracer tous mes mails de voyages..."

Une nouvelle citoyenneté qu'Antoine a célébrée il y a une dizaine de jours en remportant le High Roller à 2 000 £ du Grosvenor UK Poker Tour, avant de s'arrêter en demi-finale du High Roller du UKIPT hier, le tout pour environ 50 000 £. "Et là, c'est ma deuxième bullet," précise-t-il. Au moins, en cas d'élimination prématurée, il n'aura aucun mal à rentrer chez lui, dans l'est de Londres, du côté de Canary Wharf. "C'est trente minutes en transport avec la Jubilee Line."

Romain Lewis

Un qui a longtemps brillé par son absence en revanche sur ce Main Event, c'est Romain Lewis. Dans le clan des observateurs français, son nom était sur les lèvres depuis hier. "Je n'allais quand même pas ne pas jouer à la maison !, fanfaronne le Bordelais, empêtré dans des histoires de déménagement. On n'a pas pu repousser d'une semaine, on a dû faire ça entre hier et aujourd'hui. Mais là c'est bon, c'est réglé." Surtout, rLewis avait toute une stratégie en tête pour justifier ce late reg : "Je ne fais jamais rien sur les Main Events EPT, je bust toujours au niveau 400/800. Donc cette fois j'ai décidé d'arriver sur 500 / 1 000 pour être sûr d'aller plus loin." Un plan qui n'avait aucune raison d'échouer... jusqu'au premier gadin ayant entraîné un passage par la case re-entry environ un niveau plus tard. Allez, objectif Day 2.

Jonatham Therme

Jonathan Therme lui, a payé nettement moins cher son inscription à ce tournoi. "C'était jeudi, je venais de bust deux fois du 1K, je m'apprêtais à rentrer et je croise Matthieu Rodriguez qui me parle d'un satellite à un peu plus de 1 000 £." Un qualificatif au format Hit&Run, où l'objectif était de monter cinq fois le tapis de départ pour repartir avec son ticket à 5 300 £. "Je late reg avec une vingtaine de blindes et je triple d'entrée avec une paire de 3 contre As-Dame et As-Dame. Derrière, je gagne un petit coup, je bust un short stack et c'était gagné. Ça m'a pris au total 15-20 minutes." Si le Guinness Book est intéressé, on tient peut-être là un nouveau record.

Julien Sitbon

Ça rigole aussi du côté de Julien Sitbon, qui faisait partie des rares Français pointés au-dessus des 100 000 jetons avant le dinner break. Le Londonien a commencé sa journée avec une paire de 9 transformée en full turn pour battre un brelan floppé, avant de gagner "plein de petits pots à 5K. J'ai aussi gagné brelan contre brelan pour 20 000." Quadruple vainqueur cette année, notamment sur deux Side Events à Monte-Carlo puis Barcelone, Julien a frôlé une nouvelle finale vendredi, se classant onzième du Main Event UKIPT après avoir attaqué le Day 3 avec un énorme chiplead.

Jeremy Saderne

Pour en finir avec ce contingent de tricolores locaux, ce Day 1B est en revanche terminé pour Jérémy Saderne et Corentin Ropert.

Meneurs de troupe

Main Event - 5 300 £ (Day 1B)

Bruno Soutavong - Jérôme Finck

La fin de journée approche à grands pas, il est donc temps de nous intéresser à ceux qui commencent à monter de belles piles de jetons. Et cela tombe bien car s'est déroulé sous nos yeux un joli pot impliquant deux de nos compatriotes : Bruno Soutavong (photo, à droite) et Jérôme Finck (au premier plan). Le deuxième cité lance les hostilités avec une ouverture à 2 600 depuis le cut-off (on joue le niveau 600 / 1 200) et se fait 3-bet par le premier, en petite blinde à hauteur de 8 300. Le Parisien enchaîne avec un continuation bet à 6 500 sur le flop Q85, puis un deuxième barrel nettement plus cher, à 18 500 sur le K turn. Couvert par son compatriote, il envoie ensuite la boîte, pour un total de 87 600, sur le 5. Jérôme préfère abandonner, laissant Bruno monter vers les 160 000 jetons, tandis que la moyenne ne dépasse pas les 70 000.

Sonny Franco

Il rejoint dans les hauteurs du classement tricolore un homme y figurant depuis le tout début de journée, et dont l'identité ne surprendra pas grand-monde : Sonny Franco. Pour le résident marrakchi, tout avait commencé par un bon vieux 3-way all-in des familles. Après avoir min-raise sur 300 / 600 avec deux Dames, il voit un short stack faire tapis pour environ 12 000... puis la grosse blinde, qui tourne lui autour de 45 000. Avec 42 000 devant lui, Sonny se résout à payer, pas franchement ravi et se voit montrer deux Valets (chez le short) et deux 8 (chez la BB). Propulsé au-delà des 100 000 sur ce coup, il en compte désormais le double. Nous l'avons notamment vu remporter un pot 3-bet hors de position avec une paire de 9 sur JJ1072, alors que le joueur qui avait surrelancé s'était contenté de c-bet au flop. De quoi impressionner un Kool Shen venu prendre des nouvelles de son poto sur son jour off.

United Colors of Winamax

Adrián Mateos, Davidi Kitai et Loïc Debregeas compostent leur ticket pour le Day 2 Journée noire pour le local Romain Lewis Un total de 14 Français franchissent cette journée Main Event - 5 300 £ (Fin du Day 1B)

Adrián Mateos - Loïc Debregeas - Davidi Kitai

C'est un Français, un Belge, un Espagnol et un Italien qui reviendront demain pour le Day 2 de l'EPT Londres. Quelle meilleure ville que la cosmopolite capitale anglaise, où l'on peut entendre mille et une langues différentes en se promenant quelques minutes dans n'importe quel quartier, pour célébrer la diversité de cultures qui règne depuis quelques années au sein du Team Winamax. Alors certes, on triche un peu en jouant avec les mots - veuillez nous excuser, ce n'est que notre métier.

Car si Adrián Mateos, Loïc Debregeas et Davidi Kitai ont composté "à la loyale" leur ticket pour la suite des opérations, Mustapha Kanit, éliminé à quelques minutes de la fin de journée, profitera de son option de re-entry, valable jusqu'au coup d'envoi du Day 2, pour retenter sa chance avec un tapis qui ne vaudra plus que vingt blindes. Une chance dont ne pourra bénéficier Romain Lewis : le Franco-Britannique a grillé ses deux cartouches dès aujourd'hui, la seconde étant également partie en fumée lors des dernières mains de ce Day 1. Bien avant cela, peu avant la deuxième pause, Alexane Najchaus avait quant à elle vu son premier Main Event EPT tourner court suite à une série de pots perdus, tandis que João Vieira n'a pas connu plus de réussite sur sa deuxième tentative après son échec de la veille.

Loïc Debregeas

Au final, parmi ce trio de qualifié, le mieux loti reste comme souvent Amadi, seul W rouge à atteindre les six chiffres avec un tapis de 101 500. S'étant vite élevé au-dessus du tapis moyen, le Madrilène est resté constant à ce niveau. La máquina le sait : l'essentiel sur un premier jour comme celui-ci, écrémant près des deux tiers du field, c'est de garder des jetons pour la suite. Seulement alors il y aura intérêt à passer la vitesse supérieure. Constat similaire du côté de _Winda. "J'ai stagné," synthétise le Top Shark, qui avait atteint tôt la barre des 50 000 à la faveur d'un pot 4-bet remporté et bag finalement 47 000 pions.

Davidi Kitai - Antoine Saout

Chez Kitbul en revanche, c'est tout l'inverse. "Je n'ai pas arrêté de faire les montagnes russes entre 30 000 et 70 000 et j'ai fini par bust, explique-t-il pour résumer sa première bullet. J'étais sans doute un peu trop agressif. Sur la deuxième, je me suis battu, je me suis accroché. Je suis rapidement tombé à 17 000 et je suis remonté à la force du poignet. Puis en fin de journée, j'ai fait deux paires avec As-Valet pour gagner 20 000. Au final, j'ai perdu 6 000 aujourd'hui." Comprenez : le Belge a placé 54 000 jetons dans le sac. C'est 40 000 de plus que son voisin Antoine Saout, 155e et avant-dernier au classement.

Nicolas Vayssières

Le Breton intègre ainsi tout juste un wagon de 14 froggies, mené par un Sonny Franco en grande forme qui termine sur le podium avec un tapis de 253 000. Les autres stacks au-dessus de la moyenne appartiennent à Bruno Soutavong (166 500), Nicolas Vayssières (121 000, photo), Jérôme Finck (114 000) et Julien Sitbon (98 000). À l'inverse, on ne retrouvera pas lundi sur ce Main Event Antoine Goutard, Antoine Labat, Alexandre Réard, Sylvain Loosli, Corentin Ropert, Jérémy Saderne, Matthieu Rodriguez, Arthur Conan, ou Otto Richard.

Guenni - Sacrispeyre - Derwiche

Ça passe pour Patrick Sacrispeyre (32 500, au milieu) et Imad Derwiche à sa deuxième bullet (26 000, à droite) mais pas Mikaël Guenni.

Tan Le
On pensait tenir avec Tan Le, compté à 277 000, le chipleader de ce Day 1B, mais le Britannique a été coiffé sur le poteau par un certain Ole Schemion. On se retrouve très vite dans le prochain poste pour faire le point sur les principales têtes de série.

Juan Pardo
Pas de Day 2 pour l'épouvantail de ce début de festival Juan Pardo, qui pourra donc continuer de terroriser les tournois High Rollers comme il sait si bien le faire. Parmi les autres déçus du jour, citons également Christoph Vogelsang, Alexandru Papazian, Andras Nemeth, Samantha Abernathy, Antonio Buananno, Walter Treccarichi, Roberto Romanello, Bruno Volkmann, Ana Marquez, Hossein Ensan, Sam Greenwood ou encore Espen Jorstad.

On se retrouve lundi à partir de midi pour le coup d'envoi du Day 2, en espérant que le Team Winamax et nos petits Français attaquent la semaine du bon pied. Bonne nuit !

Day 1B : le bilan chiffré

Day 1A : 261 inscriptions, re-entries inclus / 83 restants (dont 5 Français) - Chipleader : Luis Pinho De Faria (Portugal) 260 000 Day 1B : 452 inscriptions / 156 restants (dont 14 Français) - Chipleader : Ole Schemion (Allemagne) 280 500

Top 10

Ole Schemion (Allemagne) 280 500 Tan Le (UK) 277 000 Sonny Franco (France) 253 000 Marc MacDonnell (Irlande) 243 500 Sahil Chuttani (Inde) 229 500 Christopher Maguire (UK) 223 500 Anthony Desai (UK) 206 000 Thomas Hueber (Autriche) 205 000 Marc Foggin (UK) 186 000 Mohammed Ifzail (UK) 183 000

14 Français

Jacob Amsellem

Sonny Franco 253 000 Bruno Soutavong 166 500 Nicolas Vayssieres 121 000 Jerome Finck 114 000 Julien Sitbon 98 000 Jacob Amsellem 96 000 Paul-François Tedeschi 85 500 Loïc Debregeas (Team Winamax) 47 000 Jonathan Therme 42 000 Bruno Fitoussi 37 000

Paul-François Tedeschi

Patrick Sacrispeyre 32 500 Florian Guimond 32 000 Imad Derwiche 26 000 Antoine Saout 14 000

Florian Guimond

Reste du field (sélection)

Florian Duta

Danny Tang (UK) 156 500 Florian Duta (Roumanie) 124 500 Ludovic Geilich (UK) 105 000 Adrian Mateos (Espagne, Team Winamax) 101 500 Harry Lodge (UK) 100 000 Steven Warburton (UK) 93 500 Paul Newey (UK) 92 500 Henrik Hecklen (Danemark) 88 500 Erik Seidel (USA) 87 500 Ami Barer (Canada) 78 000

Erik Seidel

Jeffrey Hakim (Liban) 65 000 Gianluca Speranza (Italie) 63 500 Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 54 000 Chris Moorman (UK) 37 000 Martin Jacobson (Suède) 36 500 Charlie Carrel (UK) 29 000 Orpen Kisacikoglu (Turquie) 26 500

Chris Moorman

Tapis moyen : 86 923 Blindes au départ du Day 2 : 1 000 / 1 500 / 1 500