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PokerStars EPT Monte-Carlo 2023-Main Event - Fin

Une finale joyeusement deep

PokerStars European Poker Tour presented by Monte-Carlo Casino®️ Main Event 5 300 € (Day 5)

Finale EPT Monte Carlo coverage Winamax
Il ne faut pas regarder le classement, mais la profondeur de chacun. Car si Samy Boujmala et Arnaud Enselme ne sont classés que 6e et 7e, respectivement, au départ de la finale, la hauteur de leurs tapis leur assure d'avoir chacun une belle carte à jouer. Et avec un short-stack qui n'a de short-stack que le nom, on peut supposer qu'il nous reste encore pas mal d'heures à jouer avant de tomber à six joueurs, l'objectif de cette avant-dernière journée.

Siège Nom Pays Stack BB
1 Maduka Meragal Canada 1 280 000 26
2 Jason Wheeler USA 2 105 000 42
3 Samy Boujmala France 3 050 000 61
4 Mike Watson Canada 3 730 000 75
5 Arunas Sapitavicius Lituanie 3 250 000 65
6 Leo Worthington-Leese UK 5 680 000 114
7 Leonard Maue Allemagne 4 240 000 85
8 Arnaud Enselme France 2 340 000 47
9 Joachim Haraldstad Norvège 7 255 000 145

Blindes : 25 000 / 50 000 pendant encore 17 minutes

Les prix en finale

Finale EPT Monte Carlo coverage Winamax
Virgile Turchi, Samy Boujamala : derniers encouragements avant le coup d'envoi

Rang Prix
Vainqueur 1 070 260 €
2e 668 850 €
3e 447 750 €
4e 367 500 €
5e 282 700 €
6e 220 800 €
7e 184 000 €
8e 153 350 €

Quand rage, joie et soulagement se mélangent

Alors que sa finale prenait des airs de douloureuse traversée du désert, Arnaud Enselme trouve une oasis pour se restaurer.

PokerStars European Poker Tour presented by Monte-Carlo Casino®️
Main Event 5 300 € (Finale)

Arnaud Enselme
"OUAAAAAAAIRRRRRRRRRRRRRRRRR !"

Quand soudain, venant troubler l'étonnante quiétude d'une Salle des Etoiles pourtant remplie, un cri. Du genre qui vient du fond, des tripes. Un hurlement qui expulse toute la frustration du monde, et fait se déverser une vague de soulagement libératrice. Ce cri, il vient des poumons d'Arnaud Enselme. Deux heures trente en apnée. C'est le début de finale qu'a vécu le Bordelais, dont les tourments s'extériorisaient de plus en plus à mesure qu'il rendait ses cartes au croupier sans combattre, main après main, faute de trouver les armes nécessaires à la bataille. Il fallait le voir à la pause faire les cent pas, se demandant sans doute quand est-ce qu'il allait enfin trouver une main jouable pour faire bouger un tapis s'étant progressivement réduit pour chuter sous la barre des 25 blindes, bon dernier.

Cette main, elle est arrivée au début du niveau 40 000 / 80 000. Relance de Leonard Maue en milieu de parole, 3-bet d’Enselme depuisd le hi-jack. La parole revient à l’Allemand qui répond avec un 4-bet all-in. Avec KK, le Français ne demandait pas mieux.

Il fait face à A3 et, puisqu’au poker comme dans la vie rien n’est jamais facile, Enselme doit d’abord affronter un flop 6J8. Gigotant de tous ses membres, des pieds à la tête, des coudes au menton, le Français retient son souffle en voyant tomber un 2. Un temps de pause du croupier, long, bien trop long, et puis la sentence tombe : un 5.

En une formidable impulsion, Arnaud Enselme saute et se retrouve debout. Un geste qui envoie tout valser : sa chaise, son micro, sa mauvaise humeur. High fives dans le rail. Un pot de 3,8 millions. Presque 50 blindes. Mais il faut se rassoir. Arnaud est essoufflé. Secoué. C'est aussi pour ça qu'il joue au poker. Et il peut maintenant recommencer à jouer au poker.

Pierre Calamusa
Il n'y a pas qu'Arnaud Enselme qui a hurlé après la rivière

Un éliminé, enfin !

Maduka Meragal quitte le premier cette table finale, pour 82 350 €.

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Meragal

Il aura fallu attendre trois heures, mais ça y’est : nous avons un premier sortant ! Pas d’inquiétude, il ne s’agit pas d’un tricolore, mais bien du dernier amateur présent au casting. Maduka Meragal.

Défense du Canadien avec 109 après un open de Leo Leese et un call de Leonard Maue et Meragal se croit beau au moment de voir le flop 945. Maduka ne s'embarrasse pas et envoie le lead-tapis, pour 1 325 000, tout de même, soit une grosse quinzaine de blindes.

Problème, Leo Leese avait lui aussi open avec un 9, cependant kické au K. Le Britannique paie, l'Allemand se barre et il faudra donc deux briques pour trouver notre premier sortant. Un J sur la turn puis un 8 river feront l'affaire, Maduka Meragal est éliminé de ce Main Event EPT.

Parti chiploser, le Canadien a vaillamment tenu pour se maintenir autour du million et demi de jetons, mais sans jamais trouver le spot pour se donner de l’air. Maduka réalise tout de même la plus belle perf’ de sa carrière, et de loin. Il avait bien vécu quelques deep runs sur de beaux tournois, entre WPT Montreal et PartyPoker Punta Cana, mais jamais le natif de l’Ontario n’avait connu une grande table finale internationale. 82 350 € pour récompenser cette ce bel accomplissement.

Nos deux Français, ainsi que leurs six concurrents, sont désormais tous assurés de repartir avec un gain à six chiffres.

TF 8-left

Jason maudit

L'élimination de Jason Wheeler boucle la première partie de la finale (septième pour 139 750 €) PokerStars European Poker Tour presented by Monte-Carlo Casino®️ Main Event 5 300 € (Finale)

Jason Wheeler
Revenant de pause-dîner avec le stack le plus en danger (14 blindes), Jason Wheeler n'a pas ménagé ses efforts pour tenter de se sortir de son bourbier, relançant ou sur-relançant préflop les quatre premières mains du niveau 50 000 / 100 000. L'Américain a pris le pot préflop à chaque fois, sans rencontrer de résistance... Il aurait bien aimé se faire contrer, d'ailleurs : sur deux de ces quatre coups, il avait trouvé une paire de Rois !

Au final, cette abnégation aura été vaine : Wheeler fut bel et bien le prochain à sortir. Il pourra se rappeler la citation du Cyrano de Rostand : on ne se bat pas dans l'espoir d'un succès, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile. Mais je digresse. Revenons à nos jetons : c'est bien un méchant setup qui a privé Wheeler de Day 6 à Monte Carlo.

Défendant sa grosse blinde avec K10 face à une relance hi-jack de Leo Worthington-Leese, le quasi vainqueur de l’EPT Prague 2017 trouve un flop des plus séduisants : 265. Vu la taille réduite de son stack (moins de 20 BB), le donk-bet n’est pas la pire option. Sauf que son adversaire britannique vient de flopper un brelan de 6, et s’empresse de faire gonfler le pot avec une relance à 475 000. Foutu pour foutu, et muni d’un excellent tirage, tout de même, Wheeler envoie la boîte. Snap call de Worthington-Leese, évidemment.

Turn 9, rivière 7 : la première partie de la finale est terminée. Elle se jouera sans Jason Wheeler. L’Américain expatrié en Europe quittera Monte Carlo plus riche de 139 750 €.

Le bonus et le bon stress

Le rêve continue pour les deux Français. Samy Boujmala et Arnaud Enselme arrachent leur place au Day 6. Un bonheur partagé dans un état d’esprit bien différent. “Que du bonus” chez le Sudiste, “rien n’est fait” pour Arnaud, mais les deux copains ont tout deux rempli leur objectif du jour. Demain, il s’agira d’aller chercher un trophée et 890 patates.

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Main Event 5 300 € (Finale)

Arnaud Enselme et Samy Boujmala EPT Monte Carlo reportage Winamax
Inséparable duo. Depuis le début de la semaine, ils franchissent ensemble les obstacles d’un tournoi ayant rassemblé 1 100 inscrits. Ils se sont joués sur les mêmes tables, ils discutent entre les coups, se retrouvent pendant les pauses et voilà qu’ils partagent côte à côte l’interview de fin de journée pour la deuxième soirée consécutive. Et à chaque fois, c’est pour commenter un exploit de plus en plus grand. Ce soir, c’est celui d’avoir composté leur billet pour le Day 6 d’un Main Event EPT, à six places d’un trophée légendaire,et de 890 000 €.

Les deux potes vivent le rêve ensemble, mais pas de la même manière. Qualifié sur un satellite, Samy nous disait déjà hier que ce Main Event était d’une importance cruciale pour sa bankroll. Mais loin d’être intimidé par les enjeux, le Sudiste a parfaitement géré ses émotions et les demi-finales pour gagner son siège autour de la dernière table. Le voilà déjà assuré de 180 900 €. Et au moment de passer devant les micros, on sent Samy à l’aise, presque libéré de la pression qui pouvait peser sur lui.

« L’objectif est déjà atteint, affirme Samy Boujmala. Je vois ce qui reste comme du bonus uniquement. On se rapproche de plus en plus du trophée. Je commence à y croire, et on va tout donner pour. »

Dans le feu de l’action, le joueur donnait déjà l’impression d’être en détente. « Il va gagner l’EPT en pantoufles ! » hurlait le frère Boujmala depuis les gradins, faisant référence aux chaussons d’hôtel portés par son frangin depuis la reprise de diner-break.

« Je suis rentré prendre une douche, je me suis mis plus à l’aise, explique Sammy. On a un peu transpiré toute la journée donc je voulais me mettre dans les mêmes conditions que lorsque je grind online dans ma chambre. »

Un accoutrement qui lui a plutôt réussi, puisque au moment de reprendre la bataille, Samy a pris quelques jetons d’une importance cruciale.

« On avait tous les deux le même scénario en tête, révèle le Sudiste. Soit (Jason) Wheeler allait doubler, soit il allait bust… Et là, il gagne les quatre premiers coups. Je regardais Arnaud, je me disais “ça se passe comme on n’avait pas envie que ça se passe”.
- Et finalement, tout est bien qui finit bien, reprend Arnaud.
- Et non seulement il a bust, mais en plus, on a gagné un ou deux coups avec Arnaud, donc on arrive avec un stack vraiment décent demain. Le coup contre Watson fait vraiment du bien. Je suis curieux de savoir ce qu’il avait. Je pense à un 9x suité…

Le joueur évoque cette main où SirWatts décide de 3-bet Boujmala dans un duel SB contre bouton, en optant pour un très petit sizing : 525 000 sur un open 200 000 du Français, qui paiera avec son KQ pour voir tomber un flop agréable : 9Q5. Check du Britannique et Samy prendra une value de 350 000 sur le flop, avant de faire fuir son opposant sur la turn 6. Le streaming cards up révèlera que son adversaire détenait en réalité KJ.

« C’est le joueur plus complet, le plus expérimenté, commente Arnaud Enselme. Et ça se sent à table, c’est lui qui dégage le moins d’émotions. C’est le favori. »

Arnaud Enselme et Samy Boujmala EPT Monte Carlo reportage Winamax
Contrairement à son pote sudiste, le Team Pro Unibet ne dégage pas une décontraction manifeste. Depuis le début de journée, on voit un Arnaud en contrôle, focus sur son match, parfois même un peu crispé. La tension naturelle d’une table finale EPT… Jusqu’à cette explosion sur ce fameux double-up avec deux Rois contre A3, où Arnaud hurle son soulagement, jusqu’à en faire valdinguer sa chaise.

« C’est ça les fins de tournoi, répond Arnaud pour justifier cette tension ambiante. C’est là où il faut faire attention à tout. Surtout en live ou les occasions ne se représenteront peut-être pas. Il faut vraiment tout donner pour n’avoir aucun regret ».

Le Girondin est lui aussi assuré d’améliorer son plus gros score en live (et sa deuxième place lors de l’APO 2 500, derrière un certain Mehdi Chaoui, pour 105 000 €)… Mais le détenteur d’un bracelet WSOP Online a d’autres objectifs en tête. Le trophée, par exemple ? Pour ne pas se déconcentrer, ou peut être se jinxer, Arnaud refusait même de le regarder lors du photo shoot de fin de journée, signe que dans sa tête, le tournoi est loin d’être terminé.

« Il n’a pas de célébration de mon côté. Enfin, sauf sur le coup à tapis. Mais je suis encore hyper concentré dans le tournoi. Là, j’y pense encore. Il n’y a rien qui est fait. On a une chance d’être là, maintenant, il faut la saisir ».

Arnaud Enselme
« Nono » est prêt à faire parler la poudre demain, pour aller chercher ce qu’il considère comme le plus prestigieux titre auquel un joueur de poker peut aspirer. Mais avant, il faut tout de même se reposer après cette grosse journée.

« Perso, chaque Day qui passe, je perds des heures de sommeil. L’objectif c’est de récupérer et d’essayer de manger un truc. Ça fait deux jours que j’ai du mal à manger. Là, j’ai avalé six pâtes ce soir, je n’arrive à rien me mettre d’autre dans le bide », confesse Arnaud.
- De toute façon, on arrive à un stade du tournoi où il reste qu’un jour et les enjeux sont au max, donc c’est sûr qu’on sera boosté par l’adrénaline même si on fait pas notre nuit, enchaîne Boujmala.

Les deux hommes seront poussés par l’adrénaline, les montants délirants pour lesquels il jouent… Mais aussi leur clan. Enselme a déjà souligné l’importance de sa copine, de sa famille, qui a débarqué ce matin dans la salle des étoiles. Samy a pu lui profiter du soutien de son frère et de ses amis, célébrant chaque pot gagné par leur héros. « C’est énorme. Il y a Virgile, et aussi mes deux meilleurs amis Hicham et Lafont qui étaient là aujourd’hui. C’est vraiment que du kiff de les avoir à côté ».

Les 6 derniers joueurs

Mike Watson
100 % de professionnels au sein du sextet final ! Ce qui n’est pas réellement une surprise sur un festival comme l’EPT Monte Carlo, qui se montre une nouvelle fois à la hauteur de sa réputation de joyau sur la carte du poker européen. Sans vouloir manquer de respect au chip-leader Leo Worthington-Leese, que l’on ne découvre véritablement que cette semaine, le grand favori à six restants sera bel et bien Mike Watson (photo). Le Canadien a tout pour lui : longévité, palmarès, placidité, et aussi un peu de réussite - hey, même les pros en ont besoin pour aller au bout.






















































Siège Joueur Pays Tapis BB
1 Samy Boujmala France 3 675 000 37
2 Michael Watson Canada 8 135 000 81
3 Leo Worthington-Leese UK 8 270 000 83
4 Leonard Maue Allemagne 4 305 000 43
5 Arnaud Enselme France 3 415 000 34
6 Joachim Haraldstad Norvège 5 130 000 51

Les éliminés du jour

EPT Monte Carlo
Neuf heures ont été nécessaires pour passer de 13 à 6 joueurs. Un Day 5 plutôt long, donc, mais il est vrai que nous n'avons pas été aidés par les multiples pauses décrétées entre chaque niveau, et à la constitution de la table finale.

Position Joueur Pays Prix
7 Jason Wheeler USA 139 750 €
8 Arunas Sapitavicius Lituanie 107 050 €
9 Maduka Meragal Canada 82 350 €
10 Oleg Vaslychenko (photo) Ukraine 63 300 €
11 Ori Hasson Israël 63 300 €
12 Kenan Taylor UK 52 750 €
13 Nicola Grieco Italie 52 750 €

Les derniers prix à aller chercher

EPT Monte Carlo

Rang Prix
Vainqueur 890 000 €
2e 556 600 €
3e 397 450 €
4e 305 750 €
5e 235 150 €
6e 180 900 €
7e 139 750 €

Une petite demi-heure de sommeil en rab (ou une demi-heure de nervosité, selon leur état psychique le Jour J), c'est ce qui attend les six derniers joueurs du Main Event de l'EPT Monte Carlo samedi... puisque la partie reprendra à 12h30 au lieu du tarif habituel de midi. Nous serons bien entendu là pour boucler cette quinzaine monégasque en beauté, en respectant le délai de 30 minutes du streaming "cards up" afin d'éviter les spoilers. Et puis il nous faudra garder un œil sur la conclusion de l'autre grosse affaire de cette fin de festival : le High Roller à 25 000 € et son million d'euros promis au vainqueur. Là, on peut vous spoiler : le vainqueur sera forcément un top player très connu !

Fausto & Benjo

Qui sont les prétendants au titre ?

Bios rédigées par Florence Mazet (PokerStars)

Siège 1 : Samy Boujmala, 29 ans - Marseillan (France) 3 675 000 jetons (37 BB)

BoujmalaSamy Boujmala est le grinder par excellence. Voilà déjà près de 10 ans qu’il écume les tables du .fr, sous le pseudo « chlagito ». Qualifié sur un satellite live la veille du Jour 1B, le Sudiste de 29 ans a connu un tournoi de rêve, chipleader général des Jours 1 puis toujours dans les hauteurs du classement depuis. « Je mets tout mon focus sur le fait de bien jouer et je fais abstraction de tout le reste. Je suis presque surpris de moi pour ça », raconte Boujmala qui doit sa venue à Monaco à un autre tricolore, Virgile Turchi, qualifié online pour l’événement. « Il me coach depuis trois mois et il m’a embarqué avec lui pour cet EPT. Je dois aussi beaucoup à un autre Français, Hedi Boussetta, qui m’a fait énormément progresser, poursuit Boujmala qui connaît bien l’autre français de cette finale. C’est un vrai kif de deep run avec Arnaud, jamais je n’aurais pu imaginer ça. On jouait des 3€ il y a dix ans ensemble online et on se retrouve en finale d’un EPT, c’est magnifique. » Avec 330 000 dollars de gains en live, Boujmala a déjà explosé son meilleur score réalisé lors du Main Event WSOP 2018. Assuré d’un gain à 5 chiffres, il visera sa première victoire sur un circuit majeur.

Siège 2 : Mike Watson, 39 ans - St Johns (Canada) 8 135 000 jetons (81 BB)

WatsonIl faut être un vrai vétéran pour se souvenir de la première participation de Mike Watson à un événement PokerStars. Il était l'un des quatre membres de l'équipe canadienne ayant participé à la première World Cup of Poker, organisée pendant l'EPT Barcelone en 2007. L'équipe, emmenée par Daniel Negreanu, avait terminé quatrième et les joueurs avaient reçu 4 000€ chacun. Déjà à cette époque, « SirWatts » se faisait un nom sur les tables en ligne et sa carrière s’est développée pendant les 15 années suivantes. Watson est aujourd'hui un habitué des plus grosses parties mondiales et compte 19 millions de dollars de gains en tournois live. Il a notamment remporté le Main Event du PokerStars Caribbean Adventure (PCA) en 2016, seulement le cinquième plus gros score de sa carrière. Watson a également gagné un 50 000€ aux WSOP Europe et un WPT lors de la Bellagio Cup 2008. Sans oublier son palmarès en ligne avec 3 titres WCOOP et 7 titres SCOOP dans 6 variantes différentes. Watson est de loin le joueur le plus expérimenté de cette table finale EPT et sa réputation n’est plus à faire. Après Victoria Coren Mitchell et Mikalai Pobal, Mike Watson pourrait devenir le troisième joueur à réaliser un doublé EPT.

Siège 3 : Leo Worthington-Leese, 31 ans - Brighton (UK) 8 270 000 jetons (82 BB)

WoprthingtonSi Brighton est la ville natale de Leo Worthington-Leese, ce joueur de poker professionnel n’y retourne que rarement pour voir sa famille. L’Anglais de 31 ans passe son temps sur les routes à voyager pour le poker. Depuis qu’il est pro, il a accumulé plus de 540 000 dollars de gains sur le circuit live un peu partout en Europe. Son plus gros score a été obtenu grâce à une cinquième place au Battle of Malta en 2019, pour 56 470€. « J’aime découvrir des endroits et j’alterne les étapes incontournables comme les EPT avec des destinations plus modestes, à forte EV », confie Worthington-Leese. Le Britannique a découvert le poker entre amis à l’université et a tellement apprécié qu’il a écumé les parties de sa région par la suite. Des pubs locaux aux casinos, sa progression s’est faite naturellement. « Je me sens vraiment bien, a déclaré le trentenaire qui a récemment frôlé la victoire sur d’importants tournois. Tout m’a préparé pour être à l’aise ici. » Il sera le chipleader pour attaquer la finale à 6.

Siège 4 : Leonard Maue, 28 ans - Braunschweig (Allemagne) 3 675 000 jetons (37 BB)

MaueLeonard Maue a commencé à jouer au poker il y a une dizaine d'années et cela fait 5 ans qu’il est passé professionnel à plein temps. Il a suivi le même chemin que de nombreux autres professionnels allemands et s'est installé à Vienne. Maue joue exclusivement en MTT et préfère les parties en ligne aux tournois live. Mais voyager sur le circuit live constitue un bon équilibre pour ce jeune homme de 28 ans qui a participé à la plupart des EPT ces derniers temps. « J'ai toujours aimé les retransmissions EPT. J'avais l'habitude de les regarder tout le temps », a-t-il déclaré. Qualifié sur PokerStars, Maue a utilisé son option re-entry au début du Jour 2. Même si grâce à ce deeprun, Maue décroche son premier cash sur un Main Event EPT, il possède déjà un palmarès impressionnant en live avec une victoire sur un High Roller à 25 000€ lors de l’EPT Barcelone 2022. Il lui faudra donc l’emporter pour dépasser son plus gros gain live de 653 160€. « Je connais tous mes adversaires, je suis venu préparé », a-t-il déclaré.

Siège 5 : Arnaud Enselme, 29 ans - Bordeaux (France) 3 675 000 jetons (37 BB)

EnselmeEn l’espace de quelques années, Arnaud Enselme a pris une nouvelle dimension au sein du poker tricolore. Des petites limites du .fr aux plus gros buy-in du .com, le Français de 29 ans a franchi toutes les étapes en MTT online et live pour devenir un des meilleurs réguliers français, reconnu par ses pairs. Ancien espoir de la voile, Enselme a fait la transition avec le poker de haut niveau avec succès. Il a déjà enregistré plus d’1,2 million de dollars de gains en carrière live et malgré quelques victoires et places d’honneur dont une bague WSOPC, un pique remporté à Prague sur un Hyper Turbo et un bracelet WSOP Online, il manque encore à Enselme la consécration sur les tournois live les plus prestigieux. « Deeprun un EPT, c’est un rêve depuis que j’ai commencé à m’intéresser au poker. Le circuit EPT, c’est le plus prestigieux pour moi. Je me rends compte de la chance que j’ai d’être encore dans ce tournoi et de toucher du doigt mon rêve. » Enselme joue au poker depuis presque 10 ans et connaît bien l’autre français de cette finale, avec qui il a commencé sur le .fr. « C’est incroyable de partager ça avec Samy, on se connaît depuis longtemps, on va être relié à vie ! » En finale, Enselme pourra compter sur le soutien de son père et de sa copine dans le rail mais aussi de toute la communauté tricolore, sur place comme à distance.

Siège 6 : Joachim Haraldstad, 34 ans - Kirsianasand (Norvège) 3 675 000 jetons (37 BB)

HaraldstadC’est il y a 6 ans que Joachim Haraldstad a arrêté de jouer au poker juste pour le plaisir et a décidé de passer pro. « J’ai rallié ma femme à cette cause, elle m’a fait confiance et m’a soutenu pleinement dans cette nouvelle carrière », explique le Norvégien. À l'époque, Haraldstad était agent de sécurité dans sa cité natale de Kristiansand, une ville côtière du sud de la Norvège, où il patrouillait 12 heures par jour dans les bâtiments et les rues. Il travaillait la moitié de la semaine et jouait au poker l'autre moitié, se testant sur des EPT et d’autres événements live lorsqu’il le pouvait. Haraldstad s'est notamment rendu à Monaco en 2013, où il a remporté un Side Event à 1 000€ et a participé à deux autres tables finales, mais il n'a pas été en mesure d'y retourner au cours de la décennie suivante. Il a remédié à cela cette année et il est très heureux de l'avoir fait. Haraldstad est désormais en finale du Main Event de l'EPT Monte Carlo, avec les yeux rivés sur le premier prix de près de 900 000 €. Père de deux jeunes garçons, Haraldstad est suivi à distance par sa femme Kristiane et d’autres membres de sa famille. Le père de famille avoue préférer le PLO et jouer principalement en ligne. Il sera en lice ce samedi pour devenir le premier vainqueur norvégien d’un EPT depuis Kevin Stani à Tallinn en 2010.

Les Bleus marquent leur territoire

Le rail français prend possession du plateau télé tandis que les deux tricolores grignotent quelques premiers jetons.

PokerStars European Poker Tour presented by Monte-Carlo Casino®️ Main Event 5 300 € (Finale)

Des applaudissements qui retentissent toutes les dix minutes. Pas de doute, c’est le clan bleu qui se fait entendre. "Tonin" dans le rôle du Capo, Romain Lewis tient le haut-parleur entouré de toute une flopée de regs français et amis de nos deux héros.

Rail

Antonin Teisseire, Romain Lewis, Virgile Turchi, Clément Thymy, Ewen Trevidy, Julien Sitbon, la copine, le frère, les amis... Voilà un rail français de qualité

Si les Français ne sont pour l’instant pas les plus frais en stack, en termes de supporters, il n’y a pas match. Les Bleus ont dores et déjà gagné la bataille du rail. Chaque coup remporté, chaque vol de blindes provoque de nouvelles clameurs. Arnaud Enselme qui revient d’un tour aux toilettes, juste à temps pour jouer sa grosse blinde ? Le public s’enflamme encore.

Les supporters donnent de la voix et les joueurs mouillent le maillot. Samy et Arnaud sont tous deux bien entrer dans leur match. Déjà deux petites batailles de blindes gagnées par Boujmala contre Sir Watson, dont une avec un petit bluff mignon avec hauteur valet. Quant à Arnaud, il a joué la line parfaite pour abuser de Worthington-Leese, qui tentait lui aussi de jouer de malice.

Open JJ bouton de l’Anglais sur la blinde du Français qui défend son Q9. Arnaud frappe la top paire sur le board 25Q, check-check. Enselme part pour value la turn 3. Lead 200 000… Et raise du Britannique, pour 475 0000.

Un move malicieux, qui a pour objectif d’éviter un deuxième barrel du Français, qui pourrait choisir un gros sizing sur la river, mais aussi de valoriser contre les petites paires adverses. Mais Arnaud n’est pas né de la dernière pluie.

Payé dans un premier temps, puis sur la river 7, lead du français pour 230 000. Un sizing léger, parfaitement calibré pour le genre de main que tient le Britannique. Leese ne parvient pas à trouver le fold et Arnaud prend un joli pot : 4 500 000 pour le Team Pro Unibet.

Samy gravite autour des 4 millions, tandis que Halarsdadt et Leese sont intercalés entre les deux Français. Les quatre joueurs se tiennent dans un mouchoir de poche, tandis que Mike Watson domine toujours les débats, avec 7,8 millions de jetons.

Nono, c’était juste le premier saut

Arnaud Enselme se fait prendre dans les griffes de Mike Watson et termine sixième de ce Main Event EPT pour 180 900 €.

Enselme

Quelques petites bourrasques sur la côte monégasque, et un vent de déception sur la terrasse du Sporting. Vêtu de son survêtement des Girondins de Bordeaux, Arnaud a pris quelques minutes pour faire redescendre les émotions, aux côtés de sa copine Madison.

Les copains sont là pour consoler Arnaud. On se check du poing, on se tape sur l’épaule, même s’il est dur de trouver les mots, quelques minutes après un tel coup de massue.

« Il m’a just call deux valets, il me prenait vraiment pour une barre, rumine Arnaud. Il est fort ce Watson ».

On rembobine la cassette. Dix minutes plus tôt, on joue le dernier coup avant la pause. Tous les joueurs sont partis, à l’exception des deux joueurs engagés, Arnaud Enselme et Mike Watson ainsi que Joachim Haraldstad, qui comme toujours, reste jusqu’à la dernière seconde pour observer ses adversaires.

Le Français a open 250 000 CO et le Britannique a payé depuis la SB pour voir le flop 369. C-bet 375 000 et check-raise de Watson, qui fait 875 000. Arnaud prend une quarantaine de secondes avant d’annoncer tapis, pour 4 325 000 jetons.

Avec son flegme caractéristique, Watson prend vingt petites secondes avant d’avancer les jetons, avec un visage qui veut dire “je suis bien obligé de payer”. Avec ses deux Valets, le flop est trop beau pour lui.

Dans beaucoup de cas, le Britannique verra une main à équité chez le Français. Il tombe finalement contre le meilleur combo qu’il pouvait espérer : deux Dix.

Arnaud tourne autour du spot télévisé en appelant timidement un dix. Mais ni le K, ni le 6 ne viendront sauver le Team Pro Unibet, éliminé du tournoi en 6e position.

Enselme

« Il peut avoir un neuf, un combo comme dame-valet avec backdoor flushdraw, et puis je suis pas mécontent de tout mettre contre un tirage couleur » analyse Arnaud en refaisant le coup avec ses frères d’arme Romain Lewis, Corentin Ropert et Quentin Laügt. J’avais ma stratégie en tête. J’étais prêt à prendre les spots contre Watson. Je voulais me donner une chance de gagner. Pas faire 4e en me disant que je n’ai pas saisi ma chance ».

Cette fois, Arnaud se contentera d’une sixième place, évidemment décevante, quand on revient à 6 left de 890 000 €. « C’est sûr que j’ai pris de l’XP de fou sur ce tournoi. Mais la probabilité que je refasse une finale EPT est très faible ». Corentin et Romain le rassurent à raison : Il y en aura d’autres.

Enselme

Arnaud vient seulement de réaliser l’un de ses premiers accomplissements Live sur un grand tournoi international. Il nous a fait vibrer pendant six jours, en jouant ce poker affuté, malin et complet qu’est le sien. A l’arrivée, ça fera 180 900 €, sa plus belle perf en Live. Et nul doute que l’ancien voileux améliorera encore ses temps de passage sur de prochains grands rendez-vous. GG Nono.

Maintenant, tous derrière Samy !

Maue s’invite dans le cockpit

Gros bras de fer au retour de break. Leonard Maue foncé sur le chipleader Mike Watson pour le rejoindre en tête du tournoi.

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Maue

C’est l’un des premiers “troisièmes baaaaaaar” de cette table finale. Il est signé Leonard Maue, le joueur le plus agressif et le plus “dégen” du casting. Un style dangereux, mais qui permet souvent de se faire payer lorsqu’on a frappé les boards. Sauf quand on tombe contre Mike Watson.

Le Canadien a logiquement défendu son A7sc suite à un open de l’allemand, qui place le premier sur le flop AQ2. 250 000, payé. La turn 4 amène une deuxième praline. Un peu plus sucrée cette fois : 1 075 000. Avec sa paire d’As, Sir Watts ne s’en va nulle part : payé encore. En revanche, quand Leonard met le troisième sur la river6, le call mérite réflexion. Mike usera donc de quelques time-banks avant de prendre la bonne décision. Fold avec sa paire d’As, effectivement battue par le AQ de l’Allemand, qui avait trouvé “top two floppé”.

Inséparables, jusque dans le busto

Une demi-heure après Arnaud Enselme, Samy Boujmala quitte à son tour ce Main Event. Qualifié sur un satellite, le Sudiste réalise la perf de sa vie et repart avec la 5e place pour 235 150 €.

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Boujmala

Dix minutes en enfer. Conservant honnêtement son stack malgré le peu de jeux qu’il voyait, Samy Boujmala tombe dans deux spots inévitables où il se retrouve à chaque fois dominé. Porté par le run depuis le début du tournoi, le Sudiste s’est fait lâcher par les cartes pour se faire éjecter en 5e positon.

Sur le premier, il prend ses responsabilités pour tenter d’éliminer Leo Worthington-Leese. Tombé à 7 blindes après un terrible duel AJ contre le A7 d’Haraldstad (qui trouvait la flush turn), le Britannique envoie le re-steal au CO pour 1 million de jetons. En grosse blinde, Samy Boujmala trouve deux Valets. Une main largement assez bonne pour se frotter à la range de l’anglais. Re-shove, pour faire fuir Watson qui avait open UTG. Malheureusement pour Samy, Leo tient la pointure supérieure et les deux Dames tiendront sur le board 688AQ.

Boujmala

Boujmala tombe à 1,6 million, onze blindes, qui s'envoleront quelques minutes plus tard... chez le même adversaire. Samy trouve un spot de re-steal avec KQ suite à un open Q10 de Maue UTG.

Deux crans plus loin, Leo Leese se réveille avec AQhs et annonce tapis pour presque 3 millions. L’Allemand se barre, et ça sera donc un 70-30 en faveur de l’Anglais. Rien pour aider le Français sur le board Q2692 et Samy prend la 5e place, pour 235 150 €.

Comme avec Arnaud, c’est sous le soleil monégasque, entouré de ses amis que nous retrouvons le joueur pour nous donner son ressenti.

Boujmala

« Je sens que là je suis en train d’extérioriser toutes les émotions que j’ai réussi à contrôler pendant trois jours. Là, j’ai encore le corps tremblant, confesse Samy, qui a déjà retrouvé son sourire ensoleillé. J’ai été assez card-dead en carte finale. J’estime quand même avoir assez bien joué, je me suis bien défendu avec les cartes que j’avais. J’ai eu As-Roi et deux Valets… Qui tombent contre deux Dames. Ce n'était pas le scénario rêvé, mais vu la distribution des cartes, 5e, c’est quand même bien d’avoir fait 5e ».

Habitué des tournois à 500 et 1 000 €, Samy score une perf dantesque sur un grand tournoi international, en réalisant le rêve de bien des joueurs de poker, celui d’atteindre une finale EPT. « Je n'en demandais même pas autant, affirme Boujmala. Ça fait dix ans que je joue et ça fait plusieurs années que je fais des dixièmes places sur des gros deep run. Je voulais juste gagner un tournoi, mais quelque chose avec 60k ou 80k à la gagne. Pour autant, je ne vais quasiment rien changer à mes habitudes, mais je vais être beaucoup plus à l’aise. J’avais un BRM qui était limite, là, je vais pouvoir jouer les mêmes games en étant BRM. Ça va m’aider à être plus performant sur les futurs tournois ».

Place aux célébrations, et un gros resto avec son clan, venu nombreux pour le soutenir dans le rail. Puis, on retrouvera Samy dans quelques semaines, dans une destination qu’il avait déjà coché avant sa perf, sur un autre Main Event légendaire, du côté de Las Vegas.

Chipcount :

Mike Watson : 13 900 000 Leonard Maue : 9 550 000 Leo Worthington Leese : 5 230 000 Joachim Halardstad : 5 100 000

Blindes : 100 000 - 200 000 Ante 200 000

Tu as tué mon frère Haraldstad

Le 4-max a tourné court pour le reg norvégien et Joachim Haraldstad sort au pied du podium, pour 305 750 €.

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Haraldstad

Celui que Benny et Yu surnommaient l’arracheur d’Oslo aurait pu sauter déjà une heure plus tôt sur cette rencontre A7 contre AJ chez Worthington-Leese. Revenu des enfers en deux rencontres contre Samy Boujmala, le Britannique tient finalement sa revanche contre le Joachim Haraldstad. Et il n’a pas eu besoin de set-up cette fois.

Open bouton du Norvégien sur la blinde de Wortginton-Leese, qui paie les 450 000. C-bet 500 000 sur le flop J103, payé par Leo pour voir la turn 5.

L’action ralentit avec deux checks puis repart de plus belle sur la river A. Nouveau check Leese et 1 400 000 envoyé par le Norvégien… Snap-call. Et pour cause, l’Anglais avait trouvé deux paires turn avec son 105. Il a astucieusement laissé s’empaler le Scandinave et son K9 pour prendre un pot crucial.

Tombé sous les 2, puis sous les 1,5 million de jetons, le natif de Kristiansand enverra ses 8 blindes en SB avec K6. Mike Watson se prête au jeu avec son 108 et trouve un flop plutôt favorable. 91010. L’affaire est scellée dès la turn 9 et Joachim Haraldstad termine 4e de ce Main Event EPT.

Finaliste d’un 10 000 $ Omaha lors des derniers WSOP, le Scandinave améliore de 20 000 € sa meilleure performance et retrouvera sa famille à Kristiansand plus riche de 305 750 €.

PS : Pour ceux qui n'auraient pas compris le titre.

Ca ne sera pas l’an Leese

Cinq minutes après Haraldstad, voilà Leo Worthington-Leese qui descend les escaliers. Le jeune Anglais se heurte aux deux Valets de Leonard Maue et prend le bronze pour 397 450 €.

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Leese

Tout part d’un limp 200 000 de Leese sur la blinde de l’Allemand. Toujours aussi agressif, Leonard monte les enchères à 650 000 et l’anglais paie pour voir le flop 973d. Plutôt pas mal pour son 105.

Mauer c-bet à 600 000 et Leo profite de son tirage pour rebondir sur son adversaire : check-raise à 3 000 000. Un gros sizing, sachant qu’il ne lui reste que 2 330 000 derrière.

Malheureusement pour lui, Mauer est armé. Avec son JJ, c’est tapis annoncé et le Britannique devra donc toucher un carreau pour rester en vie. Le 5 turn lui ajoute quelques outs supplémentaires, mais le 6 n’en fait pas partie.

Leo salue ses deux adversaires puis quitte tout sourire le plateau télévisé. Chiploser après le bad-beat contre Haraldstad à 5 left, le Britannique se contente largement de cette 3e place, bonne pour 387 450 €. Le natif de Brighton pulvérise son meilleur score en carrière, acquis avec cette 6e place de la Battle of Malta 2019 (pour 56 470 €).

Et voilà comment en dix minutes, on passe du 4-max au heads-up. A 18H00. On est peut-être sur un record de rapidité. En attendant, il ne reste que deux prétendants au titre : Mike Watson, toujours en lice pour ce fameux doublé, et Leonard Mauer. 15 500 000 pour l’Allemand contre 17 000 000 chez l’Anglais, sur des blindes 150 000 - 300 000. Voilà un “HU” bien équilibré et bien deep.

Élémentaire mon cher Watson

Plus expérimenté, plus technique et plus doté en jetons que ses adversaires, Mike Watson a assumé son statut de favori pour aller chercher la victoire sur cet EPT Monte-Carlo, devant Leonard Mauer. Il remporte, après deal 749 425 €, mais surtout, un deuxième titre EPT, sept ans après le PCA Bahamas. Un accomplissement qui le fait entrer dans l’histoire, puisqu’il est seulement le troisième joueur à accomplir cet exploit.

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Watson

La cérémonie est toujours aussi diffuse et lancinante. Le ballet des caméras, les répétitions des présentateurs, les mises en scène des photographes et les applaudissements forcés, entrecoupés de longues minutes d’attente... On sent que Mike Watson goute peu à ce spectacle. Mais bon, il tient quand même un trophée EPT entre les mains. Un deuxième à ajouter à sa large galerie. Et puis, il faut bien marquer le coup après cet exploit historique : en domptant le féroce Leonard Mauer lors du heads-up, le Canadien devient le troisième joueur à remporter deux Main Event EPT.

C’est l’hypothèse dont tout le monde parlait depuis hier soir. Si Mike Watson gagne, il inscrira son nom à la liste, très courte, des doubles-vainqueurs, avec Victoria Coren (Londres 2006 et San Remo 2014), et Mikalai Pobal (Barcelone 2012 et Prague 2019). Et bien c'est fait !

Un double couronnement qui fait plaisir, même si Mike Watson n’en faisait pas une fixette. « C’est un accomplissement formidable. La deuxième fois, la saveur est encore plus douce. Et ça rend la chose encore plus significative » commentait sobrement le joueur, à l’heure de la traditionnelle interview post-victoire.

Favori des bookmakers, "SirWatts" est allé chercher ce titre avec la manière. Pour commencer, un coup rondement mené pour attraper Arnaud Enselme dans ses filets, une gestion de finale impeccable et un splendide hero-call pour finir.

HU

Après une première balle de match raté sur un duel KQ contre A4, Mike Watson recommence le travail et se remet à grinder son opposant.Lle coriace Leonard Mauer ne trouve pas la clef pour bouger le Canadien. Quarante minutes plus tard, Mike s’engage encore dans un coup de haute voltige, mais cette fois, tout se passe post-flop.

Open 650 000 de Watson, défense de Maue et le flop vient 1075. C-bet 1 200 000 et check-raise de l’Allemand qui monte les enchères à 3 millions. Payé.

A turn, Leonard opte pour le check et Watson check sagement derrière afin de voir la river 7. Un petit "time-bank" utilisé chez Leonard et tapis annoncé, pour 7,5 millions de jetons.

Maue

Le jeu high-variance et plein d'audace de Leonard Maue a fait des ravages durant tout le tournoi. Mais lors du heads-up, Leonard n'a jamais trouvé la recette pour cuisiner Watson. Le pro allemand réalise tout de même la plus belle perf de sa vie, un an après sa victoire sur un High Roller à 25 000 € sur l'édition barcelonaise de l'EPT.

Le Canadien, lui, utilisera cinq "time-bank" avant de trouver un call avec 109. Deuxième paire, dans un pot de 130 blindes. Et c’est bon face à la hauteur 43 de Leonard, en pampa complète avec son double tirage raté. Un hero-call élémentaire pour Sir Watson.

« Il ne représente pas beaucoup de combos en value sur la river, affirme Mike. Au contraire, il y a beaucoup de combos en bluff qui ont blank river. Dans le tank, j’essayais de me figurer les mains fortes qu’il pouvait avoir. C’était une grosse décision, donc j’ai quand même pris mon temps ».

Watson

Un call élémentaire, seulement pour un joueur de ce calibre. Écumant le circuit high stakes depuis déjà de nombreuses années, glanant les perfs et les trophées partout sur le globe, Watson n’avait pas besoin de ce titre supplémentaire pour montrer le joueur exceptionnel qu’il est. Cette victoire à 750 briques ne constitue d’ailleurs “que” son 5e plus gros gains en carrière.

Le score est légèrement supérieur à son premier Main Event EPT de 2016. Mais plus que de comparer les titres et les scores, il faut plutôt souligner le chemin qui a été fait. Et le vainqueur le dit lui-même, il y a une grande différence entre le Mike Watson des Bahamas 2016 et celui qui prend son deuxième sacre, ce soir, à Monte-Carlo.

« Je ne suis certainement pas le même joueur. J’ai beaucoup grandi depuis. J’ai mis beaucoup de travail dans les 5-6 ans notamment. Quand je regarde en arrière, c’est juste extraordinaire de voir comment j’ai progressé. Il y a eu des bonnes et des mauvaises années, mais à la fin, j’ai continué de travailler, de mettre les heures nécessaires et à la fin, ça paie ».

Bon, après plus de quinze ans de circuit, après avoir gagné les plus grands titres, parfois deux fois, on ne serait pas un peu lassé ? Mike Watson cherche-t-il encore à accomplir quelque chose ? Qu’est-ce qui le pousse à revenir encore et encore aux tables ? « Je ne cherche rien de spécifique. C’est juste que j’aime toujours ce jeu, j’aime toujours les tournois. Ça peut être stressant, frustrant parfois, on peut attendre longtemps entre deux victoires (dit le joueur qui en est déjà à sa troisième win de l’année). Mais c’est un jeu extraordinaire, et c’est ça qui compte ».

Mehdi Chaoui, 1er festival, 1ère victoire

Pour sa première sortie sous les couleurs du Team, notre nouvelle recrue ramène un pique rouge et une win à six chiffres, sur l’ultime tournoi de cet EPT Monte-Carlo.

PokerStars European Poker Tour presented by Monte-Carlo Casino®️​ 5 150 € 6-max (Fin)

Il se faisait discret sur le début de festival. Deux bullets infructueuses sur le Main Event, un High Roller compliqué, quelques essais non convertis sur les Sides… Mais la persévérance a payé. Sur l’ultime tournoi de cet EPT Monte-Carlo, Mehdi Chaoui sort de sa boite et remporte ce 5 150 € 6-max pour un gain de 103 900 €.

Chaoui

Le récent finaliste EPT Paris domine un field de 76 joueurs pour remporter son premier pique rouge, sa première victoire sous les couleurs du Team et son troisième plus gros gain en carrière.

Le tournoi de Mehdi a tourné peu avant la bulle. Engagé dans un coup face à Pedro Neves, l’un des gros stacks de la table, le Marocain trouve le bon call pour surgir parmi les gros stacks du tournoi.

« On était à 18 left pour 11 joueurs payés et Pedro me couvrait, contextualise Chaoui. Il open bouton et je défends J9 en BB. Le flop vient 109]6, check-check et turn , je check encore et il envoie 2/3. Je call et river doublette du 6, il me fait encore cher, autour de 80% pot. C’est une situation assez compliquée. Il a assez peu de bluff en perçu et pas mal de value hand. J’ai quand même décidé de call, et il m’a retourné As-Valet pour un bluff. C’est le coup qui m’a mis assez bien à l’approche de la bulle. La structure était assez turbo et ça s’est bien passé ».

La finale se joue à coups de jam et de re-steal. Le Marocain gratte aussi quelques petits coups post-flop, jusqu’à se retrouver en heads-up contre Hirokazu Kobayashi.

« C’était un Japonais. Il a fait un léger avantage en stack mais bataillait peu post-flop, raconte notre nouvelle recrue. J’ai pu le grind petit petit, et il a fini par envoyer tapis avec 5 blindes Q6, j’ai payé AQ et ça a tenu ».

Une main qui permet à Mehdi d’ajouter un premier pique rouge à sa galerie de trophées et un succès qui boost la bankroll et la confiance, surtout après un festival qui avait pourtant assez mal commencé.

« J’en parlais un peu avec Steph aujourd’hui avant d’aller jouer. C’était particulier cet EPT Monte-Carlo. Ça ne s’est pas très bien passé au départ, je n’ai pas eu un gros run et je n’étais pas à 100% dans ma tête. Certainement avec le regard des gens qui a changé, et peut-être d’autres facteurs. Sur ce dernier tournoi, il n’y avait plus grand monde, j’étais just focus avec moi-même, j’étais concentré sur ma performance et ça s’est bien passé. La discussion avec Steph’ m’a bien servi ».

Révélé lors de ce fameux APO 2 500 il y a un peu plus d’un an, le jeune homme, qui nous racontait encore hier son envie de filer vers les hautes limites du jeu, réalise sa troisième perf à six chiffres en Live, deux mois après sa finale sur l’EPT Paris. Un score colossal, mais évidemment moins significatif en termes de roll que sa victoire au Clichy Montmartre.

« L’APO, c’était ce qui m’a lancé, rappelle le Marocain. Maintenant, je me suis installé sur des limites un peu plus chères. Ca fait plaisir de gagner celui, là de prendre ce premier pique, en espérant qu’il y en ait d’autres derrière ».

Un pique glané sur le dernier tournoi du festival, sur l’un de ces « turbos fatigués du dernier jour » pour reprendre les mots de Davidi Kitai, mais qui peut largement sauver un festival mal démarré.

« C’était ce tournoi que mon pote Maher (Nouira) avait gagné à Prague. Ca fait plaisir de gagner celui-là. On peut dire que j’ai défendu son titre ».

Tableau 5 160 € 6-max - 76 entrées

1er : Mehdi Chaoui : 103 900 € 2e : Hirokazu Kobayashi : 67 000 € 3e : Timothé Busso : 47 800 € 4e : Roman Hrabec : 36 800 € 5e : Jea-Vincent Lehut : 28 300 € 6e : Mark Telstcher : 22 500 € 7e : Yasuhiro Waki : 18 000 € 8e : Eric Sfez : 14 400 € 9e : Ghassa Bitar : 11 500 €

Davidi à un cheveu du titre

PokerStars European Poker Tour presented by Monte-Carlo Casino®️​ 2 100 € 6-max (Fin)

Kitai

Peu avant la victoire de Mehdi Chaoui, Davidi Kitai complétait la moisson de perfs du Team sur cet EPT Monte-Carlo. Après la finale de Leo Margets sur la Cup, la table finale d’Adrian Mateos sur le Super High Roller, Davidi prenait l’argent sur le 2 100 € 6-max.

Auteur d’une partie remarquable et d’un run agréable, le Génie faisait mentir les pronostics en enchainant un 30-70 puis un 20-80 crucial avec deux Valets contre deux As pour gagner sa place en 3-max. La structure turbo et les stacks très serrés incitaient les joueurs à trouver un arrangement, pour s’assurer chacun un peu plus de 45 000 €.

Après l’élimination d’Alessandro Righetti, le Belge s’offre une première balle de match contre Milos Petakovic. Mais le Serbe remporte le 60-40 pour revenir sur Davidi. La deuxième rencontre ne sera pas plus heureuse : Un duel A2 contre K10 où Milos trouvera l’as dès le flop, et Davidi se contente de la 2e place, pour 45 956 €.

Tableau 2 100 € 6-max - 142 entées

1er : Milos Petakovic : 46 969 € 2e : Davidi Kitai : 45 969 € 3e : Alessandro Righetti : 47 515 € 4e : Igor Pihel : 23 300 € 5e : Renat Bohdanov : 17 900 € 6e : Dominik Nitsche : 13 750 € 7e : Daisuke Ogita : 10 600 € 8e : Georgios Karakousis : 8 800 € 9e : Julien Sitbon : 7 350 €