redirection

PokerStars EPT Monte-Carlo 2022 - Main Event - 2

Day 2 ? Dédale !

EPT Main Event 5 300 € (Lancement du Day 2)

EPT Monte Carlo
Le créateur de Super Mario Bros Shigeru Miyamoto passait-il ses vacances à Monaco ? On a envie de le croire : c'est en se promenant dans le dédale de ruelles de la micro-nation qu'il a trouvé le concept du plus célèbre jeu vidéo de l'histoire. Chacun de nos trajets entre l'hôtel et le Sporting accueillant l'EPT est l'occasion de tester de nouveaux passages secrets nichés entre deux immeubles de quarante étages, d'emprunter un escalier escarpé jusqu'ici caché par un buisson, de faire fausse route après avoir emprunté un de ces ascenseurs publics ouverts 24h/24. Tentaculaire malgré sa petite taille, indéchiffrable horizontalement comme verticalement, Monaco est un labyrinthe grandeur nature dont on n'aura jamais fini de découvrir les recoins et raccourcis.

Et pour les 332 joueurs encore en course dans le Main Event, ce Day 2 a tout l'air d'un nouveau Level de difficulté supérieure. Il va falloir éviter les carapaces adverses, trouver des Power Up pour reprendre des points de vie, et sauter au-dessus des obstacles et précipices pour se rapprocher un peu plus de la princesse - euh, de la dotation, qui va avoisiner les cinq millions d'euros.

Gaëlle Baumann Pierre Calamusa
Peu avant le coup d'envoi, un rapide briefing s'est tenu entre Gaëlle Baumann et Pierre Calamusa. Ce dernier a rencardé sa coéquipière à propos d'une table 6 où l'on reconnaît François Pirault et Julien Martini, et qui ne tardera pas à offrir de l'action - on vous en parle dès le prochain article.

Nicolas Vayssieres
Belle table aussi pour Nicolas "Chevre.Miel" Vayssieres, qui affrontera pêle-mêle Kitty Kuo, Ana Marquez, Alexandre Amiel et Hassan Fares.

Sylvain Loosli
Il n'est plus dans le Team Winamax, mais il n'a pas quitté nos cœurs : Sylvain Loosli a franchi le Day 1 avec un joli stack de 161 000, mais presque tous ses adversaires en table 19 possèdent autant, voire plus de jetons.

Patrik Antonius
On n'a encore fait que peu de cas de sa présence, car le bougre est arrivé très en retard malgré son statut de régional de l'étape : le résident monégasque Patrik Antonius entame le Day 2 avec 106 000, à une table où il bavarde aimablement avec Victoria Coren, tout en surveillant Christoph Vogelsang à sa droite.

Lâcher le cheval d’entrée

Terrible accident entre trois grands noms du poker français pour donner naissance à un nouveau chipleader. Une scène d'ouverture à la Scorese, fracassante, pour démarrer le film de ce Day 2.

Baumann Martini Pirault

3 Team Pro Français à la même table. Dont deux des plus gros stacks du jour. Après un premier coup gagné, Gaelle Baumann trône devant un bon 200 000 jetons pour démarrer ce Day 2 et discute tranquillement avec son collègue François Pirault ainsi que l'ami de PMU Julien Martini. Tout va bien sur ce début de journée… Jusqu’à cet énorme carambolage entre ambassadeurs du poker tricolore.

Gaelle Baumann

Open de Julien Martini 3 500 UTG et flat de Gaelle au bouton avec deux belles femmes. En SB, Mario Mosboek croit trouver le bon spot de shove avec son AQ et envoie ses 34 000 jetons. Derrière lui, François Pirault se joint à la sauterie et décide de cold-call le tapis de son voisin. La parole revient sur Julien… Qui envoie la boite : 180 000. Mais c’est quoi ce coup ?

Le piège posé par Gaelle Baumann a marché mieux que prévu... Peut-être même un peu trop. Elle prend deux bonnes minutes pour évaluer la range de Julien, mais ces deux dames sont trop belles : payé, et après que François Pirault ait jeté ses cartes, nous avons un tapis 3-way pour le chiplead du tournoi !

Julien Martini révèle alors ses deux as, en très bonne position face à la premium de Baumann et le As-Dame de Mosboek. La croupière déroule un board sans frisson 363JK et voilà le Team Pro PMU à 440 000 jetons. Le nouveau chipleader du tournoi, c’est lui. Gaelle devra repartir de 10BB pour reconstruire son joli stack.

Baumann Martini Pirault

Vogelsang dans le gang

EPT Main Event 5 300 €

Le High Staker allemand dicte son rythme à sa nouvelle table et s'invite dans la locomotive du tournoi.

Vogelsang Fausto

Une jolie diagonale Christoph Vogelsang - Patrick Antonius en table 3. Au moment où j'aperçois ces deux colosses du poker mondial, les deux hommes sont aux prises dans un coup 3-way. Le Finlandais C-bet 4 000 sur un flop J33, payé par Vogelsang au bouton, ainsi que par la SB Tibor Halatsch. La turn 2 calme les ardeurs des trois joueurs, qui check tous pour voir la river 5. Tibor sent la faiblesse et part à l'assaut : 11 500 pour suivre, ce que ne fera pas Patrick Antonius. Christoph Vogelsang non plus d'ailleurs. L'Allemand prend une de ses pillasses bleues et l'avance au milieu, signifiant à son compatriote « c’est tout ou rien mon pote ». Halatsch répond vite à la question et met ses 30 000 derniers jetons au milieu en retournant son A3. C'est pas mal, mais c'est derrière le 55 de Vogelsang qui a trouvé le fullhouse sur la river.

L'homme au 26 millions de dollars de gains en carrière ramasse ce joli pot. Fort de son gros stack, il enchaînera d'ailleurs avec trois opens pour trois petits pots gagnés. 245 000 jetons pour Christoph Vogelsang.

Darmani d’un geste adroit

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Anthony Darmani
Notre première rencontre in real life remonte à un mois, mais sur Winamax, cela fait déjà un bail qu'on le croise virtuellement : Antony Darmani alias ANTOM8KZEPOT, pseudo derrière le membre du Riviera Poker Club a déjà remporté deux Main Event et quelques-uns des tournois quotidiens les plus chers du site, les Battle Royale, Highroller et autres Purple. Après avoir fait son premier pèlerinage à Vegas à l'automne, ce joueur en pleine ascension découvre cette semaine le joyau des festivals de poker européens.

Le tirage de table du Day 2 a placé Antony à la table de Davidi Kitai, et le sudiste n'a pas attendu longtemps avant de procéder à une belle démonstration de force propice à impressionner notre Génie belge. Ouvrant préflop depuis le hijack, Antony voit son voisin de gauche Nariman Yaghmai 3-bet à 11 500. La réponse d'Antony ? Un tout petit 4-bet à 20 500 représentant un quart de son stack. Son adversaire Iranien pondère ses options quelques instants avant d'opter pour un call.

Le flop tombe 8J2 et Anthony place un 3-bet tout aussi mesuré : 13 000 dans un pot dépassant déjà les 40 000. Longue réflexion chez Nariman, qui finira par choisir la prudence. En récompense, le jeune Français lui proposera de révéler une carte. Nariman retournera au hasard un A. Après ce move, Darmini repasse au-dessus de la barre des 100 000.

Deux jeunes cracks en action

EPT Main Event 5 300 €â€‹

Deux pépites du poker francophone à deux sièges d’écart. Tous deux bien stackés, Arthur Conan et Mehdi Chaoui animent leur table, chacun à leur manière, en usant d’armes bien différentes.

Chaoui

Pas connu pour être un grand bavard, Mehdi Chaoui semble être en forme aujourd’hui. D’un point de vue poker, mais surtout d’un point de vue parlotte. Le Marocain s’est fait pote avec tous les anglophones de sa table et démontre sa parfaite maîtrise de la langue de Shakespeare, en enchaînant les plaisanteries, avec ses nouveaux copains Andreas Bolling et Martin Stausholm. L’Autrichien ne manque pas d’ailleurs de troller son voisin Marocain, qui a osé un triple-check après avoir floppé une couleur avec K10.

« Il aurait pu avoir un full, rétorque Mehdi. Si tu n’as pas les nuts, tu ne bet pas… C’est le Main Event quand même ! » - C’est cela, coupe Andreas Bolling. Dis-moi mon ami créatif, qu’est-ce que tu avais tout à l’heure, demande l’Allemand, en faisant référence à un coup où le Marocain semble lui avoir pris gros. - Ha mon ami, je suis joueur professionnel, je ne peux pas te dire mes mains », plaisante Chaoui, avant de rassurer son opposant, qui aura droit àdes infos à la prochaine pause.

conan

Deux places à droite du Marocain, Arthur Conan se fait plus discret à table. Du moins, d’un point de vue des bavardages. Le Français reste sagement posté dans le coin droit et se contente d’amasser les jetons, sans plus de fioritures. Déjà près de 100 000 pions en plus sur les deux premiers niveaux.

« Pas besoin de noter les mains. Tu peux juste dire que c’est une luck-box qui enchaine les bustos », précise son voisin Stausholm alors que je m’approche du Français.

« J’open AQ, c’est payé par la SB et ça vient AK5 explique le Français. Et là, le mec lead 7 500, payé. Turn 3, il envoie 19 000, parpaing. Payé. River Q, il fait tapis 60 000, payé et il montre K5 ».

Juste après cette explication, Arthur se retrouve encore en position d’éliminer un joueur. En l’occurence, son compatriote Jean-René Fontaine, qui a défendu 32 puis check-raise tapis sur le flop 856. Arthur paye son petit tapis de 20 000 jetons avec A7, personne ne touche et Jean-René est éliminé. Conan continue son ascension, avec désormais plus de 260 000 jetons

A la force du poignet

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Pierre Calamusa
Excellent premier niveau pour Pierre Calamusa, qui en 90 minutes est passé de 140 000 à 240 000 pions. Que s'est-il passé ? Une confrontation deux As contre deux Rois ? Un brelan qui piège une overpaire ? Un tirage couleur qui rentre après deux barrels ?

Rien de tout ça : LeVietF0u est allé chercher les jetons en voleur, directement dans la poche de l’adversaire, entendez par là à l’aide d’un bluff gonflé. Récit : « Relance à 3 000, je suis en position avec 109, je mets 9 000. C’est payé. Flop 832, check, je mets 7 000, c’est payé. Turn 8, check/check. Rivière : triplette du 8, il mise 12 000, je lui mets son tapis, 90 000. Il passe. » Pierre a-t-il montré son bluff ? Mais quelle question, évidemment qu’il a montré son bluff.

939 840 € pour le vainqueur

Avec 1 073 entrées, il s'agit du deuxième plus gros EPT Monte Carlo de l'histoire

Lot non compris dans le prizepool
Lot non compris dans le prizepool

À deux doigts du record ! Avec 1 073 inscriptions (re-entries inclus) sur le Main Event de l'EPT Monte Carlo l'évidence crève les yeux : les joueurs attendaient avec impatience le retour du plus prestigieux des festivals de poker d'Europe, et lui ont offert sa plus belle affluence depuis 2016, année du record absolu (1 098 participants). Tout ce beau monde a permis la constitution d'une dotation de 5,2 millions d'euros.

Day 1A : 418 entrées
Day 1B : 631 entrées
Late reg début de Day 2 : 24 entrées
Total : 1 073 entrées

159 joueurs seront payés selon l’échelle des prix suivante :
































































































Position Prix Position Prix
1 939 840 € 16-17 41 680 €
2 564 640 € 18-20 36 480 €
3 397 590 € 21-23 31 280 €
4 298 710 € 24-27 26 230 €
5 228 460 € 28-31 22 220 €
6 167 050 € 32-39 19 310 €
7 125 420 € 40-55 16 440 €
8 89 770 € 56-71 13 790 €
9 69 990 € 72-95 11 550 €
10-11 58 130 € 96-119 10 410 €
12-13 52 090 € 120-143 9 320 €
14-15 46 890 € 144-159 8 690 €

Verra-t-on la bulle ce soir, ou faudra-t-il attendre le Day 3 ? Le compteur affiche 240 joueurs restants après seulement deux heures de jeu. On a donc envie de croire que les places payées seront atteintes dès aujourd'hui.

Mariani mène le bataillon

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)​

Encore une bonne soixante-dizaine de français parmi les 235 joueurs restants. Le bataillon français est pour l’instant mené par deux « Julien ». En première ligne, Martini vient d’être rejoint par Mariani.

Magliocco Mariani

Depuis deux jours, Julien Mariani glisse sur ce Main Event EPT. Un bon gros stack de 150BB monté dès le premier jour et en à peine trois heures de jeu, le Français a déjà doublé son tapis. Le Français s’est allègrement servi dans le stack de son voisin Daniel Rezaei qui a subi par deux fois les foudres du Français, notamment sur ce coup malicieusement joué.

Open du grinder autrichien UTG 3 500 et just-call de Julien Mariani juste derrière lui avec AK. Le flop est bau. AA4 sur lequel Rezaei c-bet à 2 500. C’est trop peu pour Julien qui demande 7 500 de plus. Daniel n’est toujours pas d’accord sur le prix et monte les enchères à 29 000. Cette fois, c’est payé par le Français. La turn 2 offre encore plus de projets à Mariani, qui fait face à un bet de 33 000. Call, et sur la river Q, Daniel stoppe l'agression. Julien envoie un péchon à 57 000 et ça suffit pour faire coucher son voisin.

Quelques minutes plus tard, les deux joueurs entament un nouveau bras-de fer en bataille de blindes. Tout démarre doucement, avec un limp et check-back de Mariani avec J8. Il trouve une top paire sur le flop 872, de quoi payer le c-bet adverse. Une double paire sur la turn J, de quoi justifier un overbet après le check de Rezaei. Et un full sur la doublette du J river. Allons-y pour un nouvel overbet, à 52 000 jetons et c’est call-muck par Rezaei. 360 000 pour Julien Mariani.

Plusieurs joueurs tricolores culminent comme lui au delà des 100 blindes, alors qu’on vient d’entrer dans le niveau 1 000 - 2 000. Pierre Calamusa, Eric Sfez, Hassan Farès, Sénol Ardic, Ganghzou Hu, Anthony Darmani ou encore Nicolas Julien poursuivent leur belle percée sur le Day 2. Mais voici donc un petit chipcount pour vous faire une idée de l’ordre de marche de notre armée tricolore.

Chipcount partiel français :

Julien Martini : 378 000 Julien Mariani : 362 000 Jean Marc Cristiani : 266 000 Francky Magliocco : 259 000 Hassan Farès : 235 000 Nicolas Julien : 222 000 Sénol Ardic : 202 000

Ardic

Déjà croisé du côté de Cannes, Sénol Ardic se plaît aussi bien dans les autres tournois azuréens. 100BB pour le régional de l'étape.

Anthony Darmani : 201 000 Fabien Motte : 172 000 Arnaud Mattern : 170 000 Sylvain Loosli : 169 000

Loosli

Nicolas Vayssières : 162 000 Yannick Cardot : 150 000 Guillaumme Diaz : 147 000

Diaz

Gros duel entre Guillaume Diaz et Stefano Ferrara. Volatile préfèrera garder son stack confortable sur ce coup. Ange Besnainou : 135 000 Antonin Teisseire : 122 000 Gaelle Baumann : 85 000 François Pirault : 61 000 Arnaud Peyroles : 55 000 Michel Cohen : 53 000 Alain Goldberg : 51 000

Farès Amiel Chèvre Miel

Une jolie triplette Amiel-Farès-Vayssières. Pour l'instant, c'est Hassan Farès qui se débrouille le mieux des trois, avec lui aussi plus de 200 000 jetons.

Air Gaelle remet les gaz

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)​

Le come-back du jour est signé Gaëlle Baumann. Tombée à 7 blindes après le carambolage de début de journée, la joueuse réalise un retour à base « d’American Airlines » pour planer de nouveaux dans les hauteurs de ce Main Event.

Baumann

Une histoire de flèches. Transpercée par les deux as de Julien Martini sur l’une des premières mains de la journée, notre Team Pro voyait son beau château de jetons s’écrouler d’un coup d’un seul. Heureusement, il restait quelques pierres à son édifice . 12 000 jetons pour être précis et Gaëlle s'est lancée dans une entreprise folle, en voulant rebâtir son temple, colonne par colonne.

Pour mieux reconstruire son château, quoi de mieux que de faire appel à celui qui a causé sa destruction. Au moment de reposer les premières poutres, Gaëlle trouve deux as qui assomment le AQ de François Pirault. Le chantier est posé. Quelques orbites plus tard arrivent les tractopelles.

Deux nouveaux as, contre deux valets chez le siège 8 et le châtelet commence à reprendre forme, avec une première tourelle de jetons bleus.

Quelques coups de grind pour poser les remparts, même si un accident de chantier provoquera l’effondrement d’une tourelle par Julien Martini, mais à l’instant, Gaëlle Baumann vient d’achever la construction de son dernier donjon... Qui culmine encore plus haut que le palais de jetons originel.

Baumann

Deux nouveaux as en grosse blinde pour Gaëlle qui fait face à un open 5 000 de Daniel Chisu. Petit 3-bet 15 000 pour poser la grue et le 3-barrel est envoyé : 13 000, 28 000 et 50 000 jetons qui seront payés sur le board K1086J. 250 000 jetons pour Baumann, architecte éclaire, qui profite de nouveau de la vue vertigineuse de sa citadelle.

Oldie but goodie

Main Event 5 300 € (Day 2)

Antonin Teisseire
La séquence date d'hier soir, mais on s'en serait voulu de la passer sous silence. Nous sommes à la toute fin du Day 1B, les dernières mains de la soirée sont annoncées, et Antonin Teisseire trouve le moyen de 3-bet préflop avec un 9 et un 3. Une dédicace à son grand ami Kool Shen ? La vraie explication est à peine plus rationnelle : "Je déteste les gens qui relancent tout à la fin de la journée !", tonnera-t-il de sa voix rocailleuse... après avoir, tout de meme, trouvé deux 9 sur le board lui permettant de montrer la main gagnante au showdown.

Assis à sa gauche, Massou Cohen intervient : « Tu as chassé la meilleure main, j’avais Roi-Valet de carreau j’aurais floppé une…. »

Antonin ne le laisse même pas terminer : « Ha bah évidemment que quand je 3-bet avec ça, c’est pas pour chasser une main moins bonne, hein ! » Cohen est resté coi. Que voulez-vous répondre à ça ?

Revenons au présent. Antonin est assis derrière un tapis de 140 000, pas loin de la moyenne, et le compteur vient de passer sous la barre des 200 joueurs restants.

Parmi les récents éliminés, on peut citer Mustapha Kanit, Byron Kaverman, Sonny Franco, Jean-René Fontaine, Maxime Chilaud, Kity Kuo, Dominik Nitsche, Vicky Coren

Mattern calme les audacieux

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)

Mattern

Arnaud Mattern aime profiler ses adversaires. Durant de longues heures, il scrute, observe chaque détail pour définir la meilleure stratégie une fois le duel lancé. Pour ce qui est de son voisin, il n’a pas eu de mal à tirer le portrait. « Il en met absolument partout, résume le vainqueur EPT Prague 2007. Je l’ai vu raise-fold face à des tapis de 10BB, il squeeze beaucoup, il s’embarque dans des coups sans maîtriser les profondeurs… Il est complètement fou ».

Ce joueur, c’est Kitano Kosai. Avec un telle agressivité, inutile de le titiller. Arnaud a préféré attendre sa main pour le cueillir au meilleur des moments.

« Je décide de limp 2 500 AK UTG. Je sais qu’il aime isoler » raconte Arnaud. Chose promise, chose due, Kitano fait 21 000. Le joueur sait-il qu’il n’est pas dans la salle de cash game ? « Je lui réponds par un raise 51 000 en me disant qu’il peut très bien exploser à tout moment. Il m’envoie tapis, je snap ». À quelques encablures de la bulle, ce n’est pas l’idéal, mais contre ce joueur, Arnaud est très content du spot, surtout quand il voit son adversaire retourner KJ.

Quelques sensations sur le board 105KQ5, mais ça passe pour Arnaud, qui met la main sur un pot à 323 000 sur la dernière main du niveau, avant de profiter d’une petite pause.

De l’autre côté de la salle, Francky Magliocco appuie lui aussi sur l’accélérateur. Le reg parisien a payé A9 en SB dans un pot 4-way pour trouver double paire sur le flop AJ9. Ermanno Di Nicola envoie alors trois péchons. Un à 9 000, un à 24 000 sur la turn 7, puis un dernier bien chargé à 87 000 sur la river 3, mais aucun ne réussit à faire fuir Francky qui ramasse le pot après que son adversaire ait muck ses cartes. 410 000 pour l’un des nouveaux chipleaders tricolores.

188 joueurs partent à l'instant en pause. C'est 29 de trop pour atteindre l'argent de ce Main Event EPT. Une odeur de bulle commence à se faire sentir dans la salle des étoiles...

Migraine arbitrale

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)​

Cas d'école arbitrage
Quittons un instant l'actualité des hand histories, chip-counts et autres évènements qui rythme, minute après minute, une journée de tournoi, pour nous arrêter sur un cas d'école d'arbitrage. Que serait un gros tournoi sans au moins un bon gros casse-tête de ruling ? Celui auquel j'ai assisté juste avant la deuxième pause du Day 2 a duré une bonne vingtaine de minutes et monopolisé l'attention de pas moins de trois superviseurs. Sans que l'on arrive à résolution véritablement satisfaisante car, comme vous pourrez le constater, la chose était plus ou moins impossible.

Que s'est-il passé ? Julien, assis à la table mais spectateur du coup, a tenté de me résumer le merdier :

« Donc c’est le joueur au siège 1, il se retrouve à tapis sur le turn, la rivière est retournée, et là il pense avoir perdu. Il se lève, s’éloigne de la table… et la croupière commence à pousser les jetons vers l’autre joueur ! »

Cas d'école arbitrage
Sauf que, vous l'avez déjà deviné, le joueur au Siège 1, qui s'appelle Kazuhiko Yotsushika, n'a pas perdu le coup, et son adversaire, qui s'appelle Halil Coknez, ne l'a pas gagné.

Dans cette main, Kazuhiko avait les As et Halil avait KQ. L’argent est parti sur un board 108QJ, et après la rivière 8, le Japonais s’est cru battu.

Cas d'école arbitrage
Le problème, c'est que les tapis ne chacun n'avaient semble-t-il pas été comptés par le staff au moment où ils sont partis au milieu. Dès lors, comment reconstituer le montant du double-up revenant à Kazuhiko puisque les jetons ont été mélangés ? Une seule solution : le compromis... qui ne sera atteint qu'à la suite d'une interminable discussion - pas du tout facilitée par les différentes barrières linguistiques dressées entre chaque interlocuteur - entre superviseurs, joueurs impliqués dans le coup, joueurs pas du tout impliqués dans le coup, etc. Après avoir entendu la version de chacun, l'équipe d'arbitrage arrivera au chiffre de 74 500 comme montant du tapis de Kazuhiko.

Mais l'incident n'était pas terminé puisque cinq minutes plus tard, Kazuhiko (chauffé par ses potes qui n'avaient rien loupé du bazar), a de nouveau protesté, argumentant qu'on ne l'avait pas compensé correctement. Après un nouveau décompte, un superviseur a ordonné à Halil de lui donner 5 000 unités supplémentaires. Derrière, ce dernier a tenté de négocier ce qui me semblait être une compensation financière auprès d'un autre superviseur. Une demande restée lettre morte.

Flip de la mort et bluff mignon

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)​

Plus que 18 joueurs à éliminer avant l’éclatement de la bulle. Un moment peu convenable pour s’engager dans des flips de haute voltiges ou des bluffs en tant que shortstack. Fabien Motte et Mehdi Chaoui viennent de prouver le contraire.

Motte

Le champion du monde WSOP Koray Aldemir, le taulier italien Mustapha Kanit (malheureusement éliminé depuis) ou bien Sam Greenwood sous les projecteurs de la table télévisée… Mais ne vous détrompez pas : le roi de la table, c’est bien Fabien Motte.

Pas du genre à être impressionné par tous ses noms ronflants, le Niçois a parfaitement résisté aux assauts des stars qui l’accompagnaient pour se forger un stack digne de ce nom. Enfin, c’est surtout à son compatriote Anthony Darmani que le livetard a causé des misères. À l’approche de la bulle, Fabien s’est engagé dans un flip à 140 BB. Deux dames chez Darmani, AK chez Fabien, qui trouve un K dès le flop pour éliminer son voisin.

« Et derrière, je l’ai bluff lui » ajoute Fabien, en me désignant le champion du dernier Main Event, Koray Aldemir. Ça se goupille bien pour le Niçois, qui possède désormais 320 000 jetons, avant de laisser sa place en table télévisée à... Davidi Kitai et Leo Margets, accompagnés de Christoph Vogelsang et (anciennement) de Patrick Antonius.

Chaoui

Dans des hauteurs moins vertigineuses, Mehdi Chaoui nous a gratifié d’un bluff bien audacieux. Pour le passer, il a d’abord cuisiné pendant deux heures son adversaire au bob multicolore, le Russe Nikolai Tulin. Plusieurs coups déjà joués entre les deux hommes, où Mehdi se montrait plutôt sérieux, tout en alimentant l’action de quelques bavardages agréables et cocasses. Mais cette fois, le move est loin d’avoir fait rire son opposant.

Open de Chaoui EP et Nikolai paye en SB pour voir le flop 87J. Les deux joueurs checkeront sur le flop, puis sur la turn 5, avant que le Russe ne passe à l’attaque sur la river 7. Un bet à 15 000 jetons sur lequel Mehdi riposte par un raise à 50 000. Un move qui cause un sacré mal de crâne au Russe. Loin d’être le plus gros stack de la table, Mehdi oserait-il bluff ce spot ? Nikolai estime que non et rend ses cartes en révélant… un 7 ! Une marque de respect qui donne des idées à Mehdi.

« Tu veux voir laquelle, propose le Marocain ? Celle là ? Ah, ce n’est pas la bonne, indique Chaoui en révélant un A bien random ».

Mehdi avouera plus tard que cet as était accompagné d’un 10, idéal pour prendre le spot de bluff. Le Marocain retrouve un stack confortable à quelques encablures de la bulle. 190 000 pour Chaoui.

Didrik

A part ça, je crois avoir trouvé un chipleader dans cette marée de joueurs. Un Norvégien qui répond au nom de Mantor Didrik. Aucune info ni sur son parcours dans ce Main Event, ni sur sa carrière, si ce n’est qu’il a gagné la fameuse Christmas Poker Week de Gothneborg il y a deux ans, son dernier cash officiel. Devant lui, il y a 720 000 jetons, 240 blindes, solide.

Pour le suspens, on repassera

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)​

Inigo

On attendait une atmosphère étouffante, de l’électricité dans l’air de la salle des étoiles, des caméras qui percutent les passants se trouvant sur le chemin du bubble-boy… Il n'en a rien été. Nous avons vécu une bulle lancinante, sans coup du destin particulier, et puis la bulle a sauté dans une étrange indifférence, sans qu’on ne sache vraiment qui était le réel bubble-boy de ce tournoi.

De l’intérieur, de nombreux shortstacks ont tout de même sué. Michel Cohen le premier. Massou a vu ses quatre dernières blindes payées par son voisin qui tenait 95. Pas la pire des mains face à son 66, jusqu’à ce flop 958. Une jolie brique sur la turn et pan ! Un miraculeux 7 vient sauver le Français sur la river.

Amiel bulle

Alexandre Amiel a du jouer son tournoi lors de cette bulle indécise et les caméras ont pu capter son double, ma foi assez tranquille

Après lui, plusieurs petits tapis connaîtront le même destin, mais aucune main n’émoustillera réellement les spectateurs et caméras qui s’attarderont sur ces « all-in and call ». Inigo Martin trouvera un as tout de suite avec son AK pour doubler face au J3 de Nicola Grieco. Alexandre Amiel évitera le bad beat avec ses deux rois contre le 55 de Marius Levinskas, qui trouvera lui-même un J dès le flop dans un duel KJ contre K6 pour sa survie.

Et puisque les floors n’annoncent toujours pas le main-par-mains, à deux joueurs de l’ITM, les coups continuent de s’enchaîner sur toutes les tables sans que personne ne stoppe l’action ou n’avertisse l’assemblée d’un potentiel éclatement de la bulle.

Pike

Danny Pike stoïque, voyant ses deux valets battus par les deux rois de Sebban à la bulle d'un Main Event EPT.

Pour trouver le "bubble-boy", il faut y aller à l’instinct. Un shortstack en BB ? Restons aux aguets voir s’il envoie ses dernières blindes. Un attroupement de l’autre côté de la salle ? Courons voir ce qu’il s'y passe. À ce petit jeu, j’observe l’élimination de Danny Pike, dont les deux valets s’empalent sur les deux rois d’Ariel Sebban. Problème : un autre joueur est à tapis de l’autre côté de la salle et sort quelques secondes plus tard, sans même que le coup ne soit arrêté pour les caméras du streaming.

Au moment où j’arrive, je vois Guillaume Diaz ramassé les jetons. « C’est moi qui l’ai busté, raconte Volatile. Deux as contre deux dix, pour environ 80 000 jetons et ça vient AJJ sur le flop. - Tu sais qui c’était ? - Absolument pas ».

Diaz

Guillaume Diaz offre l'ITM aux 159 survivants de cet EPT Monte Carlo

L’homme a déjà disparu de la salle des étoiles, mais heureusement, un collègue de Pokernews a trouvé le nom du malheureux. Un certain Harpreet Gill, qui n’aura donc pas droit à sa photo de bubble-boy. À moins que ce ne soit plutôt Danny Pike ? Bref, pour prolonger cette atmosphère décousue, les joueurs erreront 15 minutes sans information avant que les floors n’annoncent enfin le traditionnel « Bravo, vous êtes tous dans l’argent » pour les laisser aller diner tranquilles.

bubble boy

La photo officielle du bubble-boy de ce Main Event, assis à droite de la croupière.

Les 159 survivants s’en vont ainsi célébrer leur ITM dans les restaurants monégasques. Parmi eux, certains se sont déjà bien gavés en jetons durant cette bulle indécise. J’ai vu un Javier Zapatero à plus de 600 000, un Jason Wheeler près du demi-million et toujours un Didrik Mantor impérial, à plus de 700 000. Mais surtout, un Eric Sfez en grande forme, lui aussi près des 200BB ! 70 minutes de pause, et on revient pour la traditionnelle valse des bustos.

Zapatero

Un joueur qui s'est bien régalé pendant la bulle, l'Espagnol Javier Zapatero

Marquez Vayssières

Ana Marquez et Nicolas Vayssières ont serré les fesses durant cette bulle. Ils se sont même engueulés quelques instants, l'Espagnol jugeant que Nicolas abusait du tank sur ses décisions. Mais tout est rentré dans l'ordre. Ana et Nico ont fait la paix et partent manger avec un ITM EPT en poche.

Leo Bulle
L’un des folds les plus douloureux de la période de la bulle s’est produit en table TV. Dans cette période où les considérations ICM prennent le pas sur tout le reste, la Catalane n’avait guère d’autre choix face à un adversaire très agressif mais qui aurait probablement joué de la même manière avec un Valet en main…

Assemblée de payés

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)​

EPT
Profitons de l'entrée dans les places payées pour décharger les cartes-mémoire de nos appareils photos, et afficher les visages de quelques-uns des joueurs venant d'atteindre l'argent sur ce Main Event monégasque.

Ah, et puis tiens, avant d'aller à la pizza, les stacks du Team Winamax à la pause-dîner :

Guillaume Diaz 350 000 (58 BB)
Pierre Calamusa 250 000 (42 BB)
Gaëlle Baumann 230 000 (38 BB)
Leo Margets 100 000 (17 BB)
Alex Romero 58 000 (10 BB)
Davidi Kitai : vraiment pas beaucoup
François Pirault : éliminé pas loin de la bulle
Mustapha Kanit : éliminé en milieu d'après-midi

Jérémy Saderne
Jérémy Saderne
Massou Michel Cohen
Massou Cohen
Ole Schemion
Ole Schemion
Timothy Adams
Timothy Adams
Alexandre Réard
Alexandre Réard
Ange Besnainou
Ange Besnainou
Niall Farrel
Niall Farrell
Sofia Lovgren
Sofia Lovgren
Gaëlle Baumann François Pirault
En compagnie du confrère PMU Greg Ceran-Maillard, Gaëlle Baumann et François Pirault - photo prise peu avant l'élimination d'On_The_Road, très card dead puis très short stack quand est venue la bulle
Eric Sfez
Dans la famille Sfez je demande le père : Eric
Lucas Sfez
Dans la famille Sfez je demande le fils : Lucas
Tapis Volant
Tapis Volant n'est pas ITM mais notre confrère a vécu plus de bulles à l'EPT que la grande majorité des joueurs ITM aujourd'hui

A 100 à l’heure

EPT Main Event 5 300 € (Day 2)​

Comme le veut la coutume, les deux niveaux post-bulle ont provoqué une pluie de bustos. En conséquence, une belle érosion du field qui vient de passer sous la barre des 100 joueurs, à l’entame de la dernière difficulté de la journée.

Encore trois Team Pro Winamax dans la course au titre EPT. Les deux shortstacks, Leo Margets et Davidi Kitai n’ont pas résisté à la tempête post-bulle, rendant rapidement les armes au retour du diner-break. Côté espagnol, Alex Rormero fait de la résistance. Pour son premier ITM en Main EPT, "And1ero" manie son petit tapis avec adresse pour se maintenir autour des 20BB. Pierre Calamusa n’a presque pas bougé depuis le retour de break, attendant son moment, avec une quarantaine de blindes pour attaquer le niveau 3 000 - 6 000. Guillaume Diaz vibre pour le Real Madrid tout en conservant son stack de 30BB. Enfin, Gaëlle Baumann continue son magnifique numéro monégasque et poussant la remontée près du demi-millions de jetons.

Motte

Un autre Français qu’on arrête plus : Fabien Motte (photo) prend les commandes de la délégation bleue. À l’instant, il me raconte un énorme coup contre « ce joueur autrichien » qu’il a en face de lui, sans savoir qu’en vérité, il est allemand et vainqueur du dernier Main Event WSOP. « J’open K8 11 000, il me 3-bet à 37 000, je call et ça vient 8T3. Il C-bet petit 17 000, je call et check-check sur la turn A. River 8, j’envoie 75 000, il tank assez longtemps mais fini par me call-muck ». Un nouveau joli pot ajouté à son stack déjà conséquent et voilà Fabien Motte à plus de 800 000.

Ssaderne

Enfin, on signalera la tentative de record du monde du tank le plus long. Jeremy Saderne s’est essayé à cet exercice, sans succès. Faisant face à un Pot size bet 80 000 de Stefano Ferrara sur un board J58A9, il a pris deux, trois, cinq, sept minutes pour prendre une décision river. Le reste de la salle part en pause et Jeremy poursuit sa réflexion, sans broncher, sans même un mouvement de tête, tandis l’Italien ne demande pas le Time. Trois minutes après la pause, Jeremy pose finalement le jeton du call. Dans la seconde suivante, Stefano retourne son T7, pour une suite, bien valorisée.

Vayssières

A part ça, de nombreux français ont rendu les armes. Voici donc la liste de ces joueurs ITM, qui ne reviendront pas combattre sur cette fin de Day 2 : Massou Cohen, Mickael Chetrit, Alexandre Amiel, Julien Mariani, Alex Réard, Laurent Vauqelin, Philippe Peyratoux, Senol Ardic, Gangzhou Hu, Dan Djorno, Jules Hamidou, Arnaud Peyroles… Et Nicolas Vayssières. Deuxième ITM en deux tentatives sur des Main Event EPT. Le tout après une finale à 137 briques et un premier pique rouge remporté cette semaine. On a pas tous la même vie, ni le même talent, d’ailleurs.

Un deuxième acte compact

85 joueurs, dont 3 pros du Team Winamax, avancent jusqu'au Day 3 EPT Main Event 5 300 € (Fin du Day 2)​

Monaco by night
C’est une décision de l’organisation qui n’en finit pas d’être commentée par les joueurs, le staff et les journalistes depuis le début de cet EPT Monte Carlo : raccourcir le Main Event d’une journée, en le faisant s’étaler sur six jours, contre sept habituellement. Si l’on n’a pas d’explication officielle à ce rabotage (certains avancent une théorie non vérifiée : les organisateurs craignaient une affluence plus faible que celles observées avant l’ère Covid), ses conséquences sont elles faciles à deviner : des journées plus longues, afin que ce tentaculaire tournoi à 1 073 joueurs puisse se terminer dans le délai imparti, c’est-à-dire d’ici à samedi soir. Résultat : le Day 2 qui s’est tenu ce mercredi a vu se succéder une myriade de phases bien distinctes. La grande réunification des survivants des Day 1A et 1B à midi, puis l’écrémage rapide des short-stacks, la tension qui monte progressivement à mesure que se rapproche la bulle, puis la bulle en elle-même, et derrière quatre longues heures de jeu supplémentaires qui ont vu des dizaines de joueurs collecter un chèque après leur élimination, tandis que d’autres restaient bien accrochés à leur siège, consolidant leur capital à coup de 3-bets préflop et de coin-flips gagnants.

ORLY Alex Romero Guillaume Diaz
O RLY, And1ero, Volatile38 : la triplette W du Day 3

Cet enchaînement de séquences fut observé aussi dans les parcours individuels de chacun. Prenez Gaëlle Baumann : dès la première heure du Day 2, O RLY chutait à sept blindes après une confrontation aussi énorme que terrible entre ses deux Dames et les deux As de Julien Martini. Gaëlle ne le savait pas encore, mais ce coup inévitable représentait le début de quelque chose, et non la fin : douze heures plus tard, la joueuse du Team Winamax emballait un tapis de 464 000, bien au-dessus de la moyenne, et savourait la promesse d’un temps mort bien mérité après avoir bouffé de l’émotion par kilos. « Quand ce coup arrive contre Julien, je ne suis pas dégoutée, pas vraiment. Je me dis juste ‘Next’, je me prépare à passer à la suite. » Sauf que la suite, ça sera un double-up avec les As contre le coéquipier François Pirault, une quinte trouvée pile au moment où un adversaire a cherché à la bluffer, et encore deux autres paires d’As. Derrière, Gaëlle traversera des eaux plus tranquilles, et arrivera à un bon port nommé Day 3. Et elle ne fut pas la seule à passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel poker aujourd’hui. À la bulle, Ana Marquez zieutait discrètement sur son tel ses grilles de push-or-fold, en se lamentant sur un tapis qui n’en finissait pas de fondre, tombant aussi bas que quatre blindes alors qu’on allait entamer le « hand for hand ». Mais non : deux heures après être entrée dans l’argent, l’Espagnole revenait bousculer le milieu du classement avec un average stack.

C’est un Guillaume Diaz visiblement excité que nous avons retrouvé au bord des tables vers une heure du matin, débordant d’adrénaline après une journée passée à boxer, à trouver des gutshots, à sortir des joueurs (dont le bubble-boy), et échanger les coups avec d’autres joueurs chauds d’action comme lui. Les 43 blindes qu’il emmène au Day 3 lui laissent espérer la possibilité de danser sur le ring pendant encore un bon moment. Alex Romero, lui, affichait le visage hagard mais satisfait d’un Rocky Balboa resté debout jusqu’au dernier round. Car pour le Top Shark 2022, faire l’argent sur un tournoi à 5 300 euros représentait une proposition inédite, et un réservoir d’EV infinie. Mission accomplie : short-stack toute la journée, ayant trouvé la discipline de folder de nombreuses belles mains pour éviter de tomber sur la case de la bulle avant de trouver un beau double-up juste avant le gong (JJ vs AQ), l’Espagnol réalise son premier ITM d’envergure, trois mois après le lancement de sa carrière de professionnel. Et avec un stack de 45 blindes, l'aventure est peut-être loin d'être finie.

Koray Aldemir
85 joueurs ont franchi le Day 2, à peine un quart des partants du jour. On vous épargnera donc un interminable listing des éliminés, se contentant de citer Mustapha Kanit et François Pirault (sortis avant l’argent), Davidi Kitai et Leo Margets (en souffrance en table TV, ils ont tout de même collecté un min-cash), ou encore Christoph Vogelsang, gros stack n’ayant pas tenu la distance, Nicolas Vayssieres, Arnaud Peyroles, Antonin Teisseire, et Korai Aldemir – le Champion du Monde en titre était à trente minutes d’aller au Day 3.
Père Fils Sfez
Pas besoin d'aller chercher bien loin pour trouver LA belle histoire de ce Main Event : il est là, sous nos yeux, le duo père-fils formé par Eric et Lucas Sfez. On connaissait déjà le talent atypique mais réél du papa : on découvre le style, peut-être plus mesuré, du rejeton, qui aura causé en toute fin de journée la chute de Pierre Calamusa, sur un coup tout à fait classique - deux Valets contre As-Roi dans un pot de 500 000. Eric Sfez entamera le Day 2 avec 600 000, Lucas sera muni de 480 000.

Ils seront aussi au Day 3 : Fabien Motte (809 000), Jérome Zerbib (524 000), Jason Wheeler (511 000), Arthur Conan (421 000), Mehdi Chaoui (364 000), Christophe Panetti (338 000), Arnaud Mattern (250 000), Sylvain Loosli (205 000), Yannick Cardot (193 000), Hassan Farès (162 000), Lucien Cohen (150 000), Kamel Atoui (130 000) et Alexandros Kolonias (69 000).

Schemion Magliocco
Ole Schemion et Francky Magliocco terminent très fort la journée. Les deux hommes s’étaient boxés à plusieurs reprises en début de Day 2 avant de voir leur table casser. Le Français est allé faire parler son audace en table télévisée, où il a monté près de 800 000 jetons, tandis que le fantasque Norvégien a placé l’accélération dans la dernière heure, et notamment sur l’ultime main, avec un full contre quinte qui lui permet de faire partie des trois joueurs à passer la barre du million de jetons.

Niall Farell
Un drapeau écossais flotte tout en haut du chipcount. Niall Farell remporte l’une des mains de la journée dans les dernières minutes du Day pour s’emparer du chiplead. Open CO, payé par son voisin Toru Ida, puis les deux joueurs s’engagent dans une bataille de cliques sur le flop A8Q. Check de Niall, 15 000 chez Toru, check-raise 50 000, re-raise 100 000 et payé. 100 000 encore demandé sur la turn K et le tapis 240 000 sur la river 5. Niall paiera avec son AQ, pour une double paire supérieure face au A8 du Japonais et le Britannique devance tout le monde sur le gong, avec 1 175 000 jetons.

Le Day 3 débutera jeudi à midi pétantes. D'ici là, nous aurons publié un classement un peu plus complet et ordonné, où devraient figurer un total de 27 français. Bonne nuit, les aminches.

Benjo & Fausto

85 joueurs franchissent le Day 2

Day 1A : 418 inscriptions, re-entries inclus / 121 restants (dont 30 Français) - Chipleader : Merijn van Rooij (Pays-Bas) 253 000 Day 1B : 631 inscriptions, re-entries inclus / 187 restants (dont 52 Français) - Chipleader : Morten Hvam (Danemark) 327 500 Day 2 : 332 joueurs / 85 restants (dont 27 Français) - Chipleader : Niall Farrell (Écosse) 1 175 000

Le classement complet

Ole Schemion

Niall Farrell (Écosse) 1 175 000 Ferenc Deak (Hongrie) 1 137 000 Ole Schemion (Allemagne) 1 046 000 Javier Gomez Zapatero (Espagne) 866 000 Fabien Motte (France) 809 000 Fausto Tantillo (Italie) 802 000 Ramon Colillas (Espagne) 796 000 Francky Magliocco (France) 780 000 Vlado Banicevic (Monténégro) 725 000 Shyngis Satubayev (Kazakhstan) 690 000

Marcelo Simoes (Brésil) 664 000 Dragos Trofimov (Moldavie) 658 000 Éric Sfez (France) 600 000 Claudio Di Giacomo (Italie) 587 000 Daniel Golder (UK) 582 000 Nariman Yaghmai (Iran) 580 000 Nikolai Tulin (Russie) 564 000 Hugo Pingray (France) 540 000 Jussi Nevanlinna (Finlande) 536 000 Danut Chisu (Roumanie) 535 000

Lucas Sfez

Jacques Der Megreditchian (France) 531 000 Jérôme Zerbib (France) 524 000 Jason Wheeler (USA) 511 000 Stefano Ferrara (Italie) 503 000 Lucas Sfez (France) 495 000 Flavien Mullet (France) 474 000 Morten Hvam (Danemark) 465 000 Gaëlle Baumann (France, Team Winamax) 464 000 Marc Foggin (UK) 460 000 Erkan Soenmez (Allemagne) 446 000

Ana Marquez (Espagne) 442 000 Arthur Conan (France) 421 000 Christian Rotundo (Italie) 406 000 Ariel Sebban (France) 388 000 Julien Veyssière (France) 383 000 Justin Saliba (USA) 369 000 Mehdi Chaoui (Maroc) 364 000 Leonard Herrmann (Autriche) 355 000 Marc Cristiani (France) 351 000 Jonas Lauck (Allemagne) 339 000

Christophe Panetti (Suisse) 338 000 Tommaso Briotti (Italie) 332 000 Huy Pham (Vietnam) 323 000 Artem Kasidin (Suisse) 317 000 Charles-Henri Garnero (France) 316 000 Didrik Mantor (Norvège) 312 000 Oliver Bosch (Autriche) 289 000 David Lopez (Espagne) 279 000 Alejandro Romero (Espagne, Team Winamax) 265 000 Franz Bracher (Suisse) 262 000

Sofia Lovgren

Guillaume Diaz (France, Team Winamax) 262 000 Andrian Simone (Italie) 259 000 Boris Kuzmanovic (Croatie) 255 000 Terje Bremseth (Norvège) 255 000 Arnaud Mattern (France) 250 000 Sofia Lovgren (Suède) 244 000 Ramzi Karam (Liban) 234 000 Alexis Nicolai (France) 230 000 Peter Turmezey (Hongrie) 212 000 Sylvain Loosli (France) 205 000

Jaime Cervantes (USA) 204 000 Aram Sargsyan (Arménie) 203 000 Yannick Cardot (France) 193 000 Stephan Salzmann (Suisse) 192 000 Andrea Rasulo (Italie) 192 000 Nicola Grieco (Italie) 181 000 Rintaro Kagawa (Japon) 174 000 Julien Martini (France) 170 000 Nicolas Julien (France) 165 000 Zhong Chen (Pays-Bas) 163 000

Lucien Cohen

Hassan Fares (France) 162 000 Shakhabiddin Muradov (Lettonie) 157 000 Lucien Cohen (France) 150 000 Kamel Atoui (France) 130 000 Pavel Veksler (Ukraine) 123 000 Inigo Naveiro (Espagne) 117 000 Mickaël Guenni (France) 115 000 Josip Simunic (Autriche) 110 000 Demosthenes Kiriopoulos (Canada) 103 000 Laurent Chenet (France) 94 000

Dylan Lambert (Suisse) 94 000 Mikal Blomlie (Norvège) 82 000 Enrico Mosca (Italie) 81 000 Alexandros Kolonias (Grèce) 69 000 Sylvestre Ceccaldi (France) 41 000

Blindes au départ du Day 3 : 4 000 / 8 000, BB ante 8 000 Prix assuré : 11 550 € Coup d'envoi jeudi à 12h