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PokerStars EPT Monte-Carlo 2022 - Main Event - 1

Un premier all-in

EPT Main Event 5 300 € (Day 1A)

Au moment de prendre place dans la Salle des Étoiles, pour le coup d'envoi du Main Event, on a envie d'imaginer que Mustapha Kanit s'autorise quelques secondes de nostalgie. Un bref moment de rêverie, le temps de repenser à toutes les belles choses accomplies à l'intérieur d'une des plus belles salles de poker du monde. Car c'est bien ici à Monaco que l'Italien a signé les deux performances les plus lucratives de sa carrière en live. Une victoire à presque un million d'euros sur un highroller à 50 000 €, c'était en 2015… puis une seconde place bien plus juteuse encore l'année suivante : 1,5 million d'euros, sur le fameux Super Highroller à 100 0000 €, après un duel perdu face au copain Ole Schemion.

Mustapha Kanit
Mais probablement que Mustapha chasse bien vite ces souvenirs, aussi heureux soient-ils. Car pour un joueur de poker, un seul moment compte, le présent, et une seule main vaut la peine qu'on s'y attarde : celle qui vient d'être distribuée. Tiens, d'ailleurs, voilà notre moustachu préféré qui paie au bouton ce qui ressemble fort à un 4-bet préflop envoyé par la grosse blinde. Nous avons manqué les premières secondes du coup, mais on imagine bien Mustapha avoir 3-bet en position une ouverture d'un des joueurs assis à sa droite. Mais c'est maintenant dans une position de défense que le joueur du Team Winamax voit tomber le flop :

8 5 5

Le joueur en grosse blinde, un jeune inconnu de nos services, envoie un logique c-bet de 1 500. C'est payé plutôt rapidement par Mustapha, et le turn est retourné :

8

Pas de deuxième barrel du joueur en BB sur cette seconde doublette. C'est donc l'Italien qui a l'initiative, et il ne faut pas le prier : au tour de Mustapha de miser. 3 500 au total. Réflexion chez la grosse blinde… qui s'empare des jetons et complète la mise. Le croupier retourne la rivière :

K

Un dernier check de la BB. Mustapha ne s’embarrasse pas de calculs savants pour déterminer le montant optimal de sa dernière mise. « All-in », dit-il laconiquement. Le croupier avance le triangle prévu à cet effet. Mustapha avance ses jetons. Il y a là un peu plus qu’un stack de départ, moins les montants déjà engagés sur les tours précédents. 26 000 environ.

Visiblement nerveux, le joueur en grosse blinde entre dans une intense réflexion au cours de laquelle il va successivement s'enquérir du montant, demander au croupier d'étaler les jetons déjà au milieu (afin d'y voir plus clair) et s'excuser de la durée de la dite réflexion. Pour une décision finale que l'on imagine frustrante : un prudent abandon. Le mystère restera entier pour lui comme pour nous, spectateurs : inhabituellement calme, Mustapha Kanit encaisse les jetons sans rien dire, ni montrer ses cartes.

Embouteillage d’étoiles

EPT Main Event 5 300 € (Day 1A)

EPT Monte Carlo
A Monaco, même quand il n'y a plus de place, on se débrouille pour en trouver

Le compteur sur le Main Event a récemment franchi la barre des 300 inscrits : la Salle des Etoiles continue de se remplir petit à petit. Si l’on se rappelle que le Day 1A d’un Main Event EPT ne représente généralement qu’une fraction du Day 1B (entre 50 et 60 %, à la louche), alors on peut rapidement en conclure que les chiffres de la dernière édition pré-Covid seront battus sans forcer. En 2019, 922 inscriptions avaient été enregistrées, re-entries inclus, sur une édition dominée par un vétéran Allemand, Manig Loeser.

Autour des tables, j'ai tant bien que mal repéré pas mal de têtes connues, plus ou moins bien cachées derrière un masque plus ou moins bien porté. Les arbitres et croupiers rappellent régulièrement les règles au micro, mais pour le moment chacun fait un peu ce qu'il veut avec les consignes : le fameux masque est indifféremment porté sous le nez, sous le menton, sur l'oreille, voire carrément dans la poche.

Alex Romero
Première visite à Monte Carlo pour le dernier entrant dans le Team Winamax Alex Romero. Le Top Shark 2022 enchaine les tournois depuis quatre jours, sans résultat jusqu’à présent. « Pas grave, c’est celui-là qui compte vraiment », sourit And1ero

Erik Seidel Yoh Viral
Monaco aurait-elle perdu de son pouvoir d’attraction sur les joueurs Américains ? Pour le moment, je n’ai pas croisé des masses de pros ayant traversé l’Atlantique pour prendre part à l’évènement phare du poker européen. Bah, tant pis : la présence d’un seul Erik Seidel (ici aux côtés de Johan « Yoh Viral » Guilbert) compense largement l’absence de dix Joe Random

Vicky Coren Ramon Collilas
Deux joueurs ayant marqué les circuits PokerStars de leur empreinte, chacun à leur manière : Vicky Coren, seule et unique détentrice de deux titres European Poker Tour (Londres en 2006 puis San Remo en 2014) et Ramon Collilas, vainqueur en 2019 du PokerStars Players Championship, le plus gros tournoi highroller de l'histoire, pour 5,1 millions de dollars
Ana Marquez
Ceux d'entre vous qui se sont penchés sur la version espagnole des Winamax Live Sessions auront reconnu Ana Marquez, au casting de la première saison tournée à Madrid. Tiens, un petit scoop au passage : nos équipes sont actuellement en train de préparer la saison 2 !

Un peu trop relax

EPT Main Event 5 300 € (Day 1A)

François Pirault
Vous le savez si vous le suivez sur les réseaux sociaux et ne manquez aucun de ses articles sur le blog du Team : François Pirault est un homme organisé et méticuleux, qui gère sa carrière de joueur de poker sans rien laisser au hasard. Préparation physique, travail mental, perfectionnement poker, sessions live et online : chaque journée du Top Shark 2021 est planifiée de A à Z selon un programme précis à la seconde près.

Enfin, tout ça, c’est ce qu’il voulait nous faire croire. Car derrière cette image de premier de la clase qu’il cherche à nous vendre se cache en réalité un élève dissipé, qui se pointe aux examens importants sans avoir révisé. Vous trouvez qu’on exagère ? Arrivant à Monaco pour la toute première fois, On_The_Road a cru que taper dans Google Maps les mots-clés « Casino Monaco » lui permettrait de rejoindre ses coéquipiers du Team Winamax dans la Salle des Étoiles. En lieu et place, François s’est retrouvé… devant l’historique casino de Monte Carlo, en plein centre de la Principauté. Un endroit certes classieux, mais pas le bon endroit du tout. « Je suis rentré, et au bout de quelques minutes à chercher en vain les tables de l’EPT, je me suis dit que quelque chose clochait. » Effectivement : cela fait bien longtemps qu’on n’a pas joué une main de poker dans le « vieux » casino de la ville. Pour y trouver l’EPT, Français aurait dû emprunter une machine à voyager dans le temps et revenir en 2005 : la première étape monégasque de l’histoire s’était bel et bien déroulée là-bas, avant de prendre ses quartiers définitifs au Monte Carlo Bay, à l’extrémité est du Rocher.

Carte Monte Carlo
On a beau jouer dans l'un des plus petits pays du monde, entre les deux casinos de Monte Carlo, il y a tout un monde à traverser

Bon, on se moque un peu, mais on aimerait bien savoir combien de joueurs mal rencardés commettent cette erreur de débutant lors de leur première visite de la Principauté. Dans tous les cas, pour François, cela va signifier marcher un peu plus longtemps que prévu cette semaine : « Mon Air BNB censé être à 20 minutes à pied du casino se trouve en fait à 45 minutes ! » C’est donc en ayant fait deux fois plus d’exercice que François a finalement trouvé l’endroit qu’il cherchait, et a pris son siège dans le Day 1B. Nous l’avons retrouvé peu avant la pause-dîner avec un tapis sérieusement amputé : 9 800 restants, soit un tiers des 30 000 de départ. « J’ai une table cool… Le joueur à ma droite fait n’importe quoi… Sauf que pour l’instant, il touche ! »

Plus fou que LeVietF0u

EPT Main Event 5 300 € (Day 1A)

Pierre Calamusa
Son élimination aux confins de la bulle sur le FPS High Roller semble déjà loin. Bien caché tout au fond de la Salle des Etoiles, Pierre Calamusa affiche la banane des grands jours : même ce masque rose imposé par le règlement a du mal à dissimuler un grand sourire monégasque de circonstance.

C'est que LeVietF0u a déjà quintuplé son capital de départ, affichant un massif stack de 160 000 à mi-chemin du Day 1A. Une ascension fulgurante qu'il choisira de nous résumer avec une seule hand history - même si on imagine qu'elle vient après d'autres coups croustillants.

« Blindes 200 / 400, j’ouvre à 1 000 au bouton avec Dame-Valet dépareillés. La petite blinde, un joueur complètement fou, fait 3 500. On joue tous les deux 80 000 : je paie. Flop QJ2. Il mise 2 500, j’envoie 7 500, c’est payé. Turn 8 qui ouvre un tirage couleur. Il check, je mise 13 500 et il m’envoie la boite avec As-10 dépareillés. »

Heureusement pour Pierre, son adversaire à la gâchette sensible ne trouvera pas l’une de ses huit outs sur la rivière : ses deux paires max tiennent bon. Pas trop dur, de devoir payer son tapis aussi vite dans le tournoi ? « Un peu, mais il était tellement narvalo… » Parole de VietF0u : quand le type en face est cinglé, il ne faut pas se dérober.

Thorel, semeur de terreur

EPT Main Event 5 300 € (Day 1A)

Jean-Noel Thorel
Jean-Noël Thorel qui s'inscrit sur un Main Event : la chose est finalement assez rare. Jetez un œil à la fiche de résultats du plus imprévisible des amateurs Français : ses tournois, Thorel les aime très chers (10 000 balles l'entrée, grand minimum), si possible pas trop longs (trois jours tout au plus, et joués avec ses "collègues" habituels, la faune des pros Highroller du genre Chidwick, O'Dwyer, Adams, etc. En conséquence, un Main Event EPT à 5 300 € présente plusieurs inconvénients à Thorel, qui se retrouve à jouer pour moins cher que d'habitude une épreuve s'étalant sur cinq longues journées, et où il aura très peu de chances de tomber sur des joueurs qu'il connaît.

Mais n’allez pas croire que Thorel boude son plaisir dans ce « petit » Main Event. Au contraire, il y joue avec le même style ultra-agressif qui a fait sa légende auprès des plus gros pros du circuit, ceux-là même qui estiment aujourd’hui qu’après toutes ces années à les affronter, le riche hommes d’affaires a considérablement affûté son style de jeu, se transformant au fil des ans en un redoutable adversaire.

Lors d’un coup observé à la fin du Level 6, j’ai pu voir Thorel 3-bet préflop pour 3 700 depuis le cut-off, après une ouverture à 1 200 du joueur assis deux crans à sa droite. Une praline payée par le joueur en petite blinde, puis le relanceur initial. Compliqué à gérer, un pot 3-bet en multiway ? Pas pour Jean-Noël Thorel, qui une fois retourné le flop KK3 a immédiatement c-bet 7 000, soit un tiers de son tapis, et obtenu deux folds successifs.

La nouvelle star ibérique

EPT Main Event 5 300 € (Day 1A)

Yaman Nakdali
Les Espagnols nous l'avaient bien caché, ce trésor national qu'est Yaman Nakdali ! Heureusement, l'adaptation en français de la dernière saison des Winamax Live Sessions, intégralement tournée à Madrid, nous a permis de découvrir ce joueur high-stakes de l'ombre, aussi agressif à table qu'attachant en dehors.

Actuellement installé au fond la Salle des Etoiles aux côté d’un certain Alexandre Réard, Yaman a vu sa dernière tentative d’agression tomber à l’eau, avec deux gros barrels envoyés sur un turn 729KQ qui n’ont pas été suffisants pour faire coucher la pocket paire de 7 adversaire, qui avait donc floppé un brelan. Yaman, lui, avait transformé en bluff sa top paire floppée avec J9.

Un digeo et au dodo

Il reste deux heures à jouer EPT Main Event 5 300 € (Day 1A)

22 heures 30 à Monte Carlo. Un peu plus de 150 joueurs ont encore des jetons dans le Main Event, soit un peu plus d'un tiers des 471 inscrits, et c'est d'un pas nonchalant qu'ils regagnent leur table au terme de la dernière pause de la journée. Si certains sont lents à revenir à leur table, c'est parce qu'ils ont beaucoup de jetons. Pas stressés, ils se projettent déjà dans l'après : une journée de pause demain (ou un tournoi en vitesse), tandis que d'autres tenteront leur chance sur l'autre Day 1. Et puis il y a ceux qui ne se pressent pas car ils n'ont pas beaucoup de jetons : ils font durer le plaisir, car ils savent que leur partie pourrait bien s'arrêter net d'un moment à l'autre, bien avant le gong de fin de journée, qui retentira peu après minuit.

Gaëlle Baumann
Avec ses 85 000, Gaëlle Baumann fermement accrochée au-dessus du stack moyen, et apprécie visiblement le field, jugé de qualité supérieure à la moyenne d'un tournoi dont l'entrée coûte 5 300 euros. "J'ai vu des trucs aujourd'hui que je n'avais pas vu depuis cinq ans !"
Timothy Adams
Plusieurs déçus du Super High Roller à 100 000 euros se sont immédiatement consolés en s'offrant le ticket pour le vingt fois moins cher Main Event. L'un d'entre eux est Timothy Adams, sauté en 13e place du 100K mais souriant avec ses 70K à deux heures de la fin de journée
Alexandre Amiel
"Personne ne saura jamais que j'ai sorti mon plus beau sourire pour cette photo". Mais si, Alexandre Amiel, le monde entier le sait désormais. Et le producteur télé, auteur d'un récent deep-run à Prague (16e sur 1 190 inscrits), a de bonnes raisons d'avoir la banane : son stack de 180 000 le place parmi les chip-leaders les plus visibles du field. Sa méthode, il l'a résumée ainsi à mon collègue Fausto : "Il y a un Italien qui payait tout, alors j'ai envoyé des overbets avec ma paire d'As." Simple, mais diablement efficace
Eric Qu
Je vous parle d'un temps que les grinders de moins de trente ans ne peuvent pas connaître : celui où le Parisien Eric Qu signait la plus belle perf de sa carrière. C'était en 2009, dans cette même Salles des Etoiles : une 5e place sur le Main Event bonne pour presque un demi-million d'euros. Depuis, Eric n'a jamais manqué le pèlerinage annuel au sein du lieu qui l'a rendu riche et célèbre. Toujours adepte d'un style conservateur, il affiche aux dernières nouvelles un stack de combat : 50 000
Julien Martini
Qui est-ce qui détient trois bracelets WSOP mais qui cherche encore son premier deep-run sur un Main Event de l'European Poker Tour ? Réponse : Julien Martini, dont le high-score est une 53e à Monte Carlo en 2019. Sur les side-events, en revanche, le bonheur fut presque total à Barcelone, avec cette deuxième place sur l'EPT National à 1 100 € derrière Jean-René Fontaine. Une quasi-victoire qui lui avait rapporté 323 000 €. Ce soir, nous avons croisé Martini assis derrière des piles valant 130 000 au bas mot

Lucien Cohen
Lucien Cohen, lui, a récemment fêté le onzième anniversaire de son sacre EPT. C'était à Deauville en janvier 2011 et nos oreilles s'en souviennent encore. Avec 102 000 de stack à deux heures de la fin du Day 1A, Cohen laisse pour le moment ses jetons faire la discussion

Les fusées de fin de journée

EPT Main Event 5 300 € (Day 1A)

Si certains s'acharnent à grinder durant des heures pour se construire un stack blinde par blinde, d'autres en gardent sous le capot pour placer l'accélération sur les derniers niveaux. Ce lundi, Leo Margets et Julien Martini ont opté avec succès pour la deuxième stratégie.

« Tout va mieux depuis le diner » pose Leo Margets. Après une petite fringale de jetons en début de journée, Leo mange les pots avec gourmandises pour se refaire une santé sur la fin de journée. La championne espagnole a connu de jolies sensations pour se remettre en selle. Avec une petite vingtaine de blindes, elle se retrouve à jouer son tournoi avec une paire de 77 contre le A8 de son adversaire. A82 sur le flop, je vous laisse devinez la turn magique qui a sauvé le tournoi de Leo.

Leo Margets

De retour en piste, Margets enchaîne avec quelques petits coups malicieux, à l’image de ce move contre son voisin Nander Forenc. Open HJ 3 000, payé par Leo au CO et 3-bet du bouton pour 12 000 jetons. Le HJ se barre, mais pas Leo qui call pour voir un flop KJ3. Le C-bet à 6 500 est payé, et la turn A donne de nouvelles idées à la Team Pro. 2-barrels 13 000 et check-raise tapis, pour les 50 000 restants à son opposant, qui préférera garder ses jetons en avouant détenir un tirage couleur. 93 000 pour Leo Margets, à l'aube du dernier niveau.

À l’autre bout de la salle, un autre Team Pro profite allègrement de cette fin de Day 1A. Il appartient à une autre écurie, qui verse davantage dans les courses hippiques. Vous l’aurez compris, Julien Martini se régale, avec désormais plus de 150 000 jetons devant lui. Le joueur nous a gratifié d’un joli coup de poker pour planer dans les hauteurs du tournoi. Open bouton 2 100 de Martin au bouton, défendu par la BB et c-bet 2 000 sur le flop KQ5. C’est payé par son adversaire, qui fait face à un 2e barre à 11 000, léger overbet, sur la turn 2. Cette fois, ça sera un check-raise à 25 000 jetons. Martini paie. River 10 et l’histoire de son adversaire se poursuit par un check. Un aveu de faiblesse qui lui causera un joli mal de crâne, après que Martini lui ait envoyé le tapis, pour plus de 50 000 jetons. Couché et voilà Martini avec un tapis à six chiffres. Et pendant qu’il me racontait le coup, Julien offre en direct un petit hero-call mignon.

Julien Martini

Limp UTG, iso 3,5BB de Martini au CO payé. Check-check sur le flop 678. Lead 4 200 payé sur la turn 6 et nouveau bet, à 4 300, sur la river 3. Après un temps de réflexion, Martini n'y croit pas et paye avec… AQ. Et c’est bien devant le A9 de son opposant. 5 startings avant d’aborder le dernier niveau du jour.

À l’ombre de la máquina

4 membres du Team W franchissent une première étape sur le Main Event EPT Main Event 5 300 € (Fin du Day 1A)

Team Winamax - Fin du Day 1A EPT Monte Carlo 2022
Pour le Team Winamax, LA perf de la journée n'est pas à chercher sur le Main Event, qui de toute façon vient à peine de débuter. Le nouvel exploit d'Adrian Mateos, cette nouvelle accession en finale d'un Super High Roller, on y reviendra très bientôt. Avant, un mot sur le Day 1A du tournoi principal, qui s'est achevé avec moins de 130 joueurs sur un total de 419 inscrits. Si le Day 1A n'a pas duré aussi longtemps que prévu pour Mustapha Kanit et François Pirault, quatre porteurs du W rouge ont validé leur qualification pour le Day 2.

On avait croisé Gaëlle Baumann avec un stack de 85 000 à deux heures de la fin du Day 1A. De fait, O RLY termine avec beaucoup plus : 181 000 qui la placent bien au-dessus de la moyenne. « Plein de petits pots, et un gros bluff à la fin », résume Gaëlle. Dans le détail, cela donne un 7-8 qui trouve un flop As-5-6 et un turn 8, mais qu’elle transforme en bluff en mettant son adversaire à tapis (ou quasi) après l’apparition d’un Roi sur la rivière. « Il avait 3-bet 13 000 préflop face à deux joueurs, et misé seulement 5 000 au flop. Sur le turn, on a checké. Sur la rivière, j’ai pensé pouvoir lui faire passer une main comme les Dames. » Quoi qu’avait son adversaire, la manœuvre a fonctionné !

Pierre Calamusa navigue lui aussi bien au-dessus du gué, ayant emballé 140 000 unités en fin de journée - presque 90 blindes pour entamer le Day 2. « Un départ sur les chapeaux de roue » (qu’on vous a en partie raconté), suivi « d’une deuxième partie plus dure. J’ai perdu deux flips, mais j’en ai gagné un gros à la fin. » Un mot sur Adrian Mateos ? « C’est magnifique, incroyable. J’ai l’impression qu’à chaque Highroller, c’est le même scénario : Adrian arrive chip-leader en TF. »

Leo Margets gardait le sourire en nous annonçant son décompte de fin de journée : 98 000. Pile dans la moyenne… et pas mal pour quelqu’un qui était tombé à 20 000 après six heures de jeu. « Au bout de deux heures, j’avais 80 000. La table était difficile, comme souvent lorsque tu late reg. » Mais de fait, c’est contre un joueur étiqueté « récréatif » qu’elle perdra son plus gros pot de la journée. « J’ai perdu la moitié de mon stack contre lui ! » C’est après le dîner que l’Espagnole parviendra à se remettre sur pied.

Avec 67 000, Alex Romero disposera de 42 BB pour attaquer le Day 2 mercredi. Le plus petit stack pour le dernier arrivé dans le Team, mais pas un montant ridicule si l’on considère que le Top Shark 2022 a été card dead durant les quatre premières heures du Day 1A. « Je n’ai reçu aucune carte jouable… Derrière, je me suis maintenu en ne jouant des petits pots. »

Eux aussi ont franchi le Day 1A : Alexandre Réard, Yaman Nakdali Ole Schemion, Vicky Coren, Ramon Colillas, Julien Martini, Ana Marquez, Jérôme Zerbib, Yoh Viral Sofia Lovgren, Sylvain Loosli, Koray Aldemir…
Ils vont re-entry sur le Day 1B, ou se chercher un autre tournoi : Mustapha Kanit, François « On_The_Road » Pirault, Kenny Hallaert, Dietrich Fast, Hossen Ensan, Alejandro Lococo, Julien Sitbon, Arnaud Mattern…

Les chiffres officiels et définitifs du Day 1A seront publiés dans un prochain article.

Day 1A : le bilan chiffré

Day 1A : 419 inscriptions, re-entries inclus / 121 restants (dont 30 Français) Chipleader : Merijn van Rooij (Pays-Bas) 253 000

Top 10

Ramon Colillas

Merijn van Rooij (Pays-Bas) 253 000 Bruno Volkmann (Brésil) 240 000 Andrew Hulme (UK) 238 500 Kazuhiko Yotsushika (Japon) 233 500 Ramon Colillas (Espagne) 231 000 Oliver Bosch (Autriche) 228 500 Justin Saliba (USA) 224 500 Hugo Pingray (France) 215 000 Yuri Dzivielevski (Brésil) 205 500 Josip Simunic (Autriche) 191 500

30 Français

Hugo Pingray

Hugo Pingray 215 000 Dan Djorno 190 500 Julien Martini 184 000 Gaëlle Baumann (Team Winamax) 181 500 Arthur Conan 177 500 Oleg Bessaev 164 500 Alexandre Amiel 164 000 Sylvain Loosli 161 500 Julien Veyssière 160 000 Lucien Cohen 150 500

Morgan Aceto

Francky Magliocco 150 000 Jean-Philippe Peyratoux 145 000 Morgan Aceto 141 000 Pierre Calamusa (Team Winamax) 140 000 Jérôme Zerbib 110 500 Pierrig Robin 104 000 Alexis Nicolai 90 500 Jonathan Barusta 87 500 Ewen Trevidy 84 000 Patrick Faraut 83 000

Axel Hallay

Olivier Murrachioli 78 500 Flavien Mullet 66 000 Olivier Theuillon 58 500 Axel Hallay 54 500 Bruno Desnos 54 000 Youness Ait 54 000 Eric Qu 50 000 Charles-Henri Garnero 47 500 Alexandre Réard 40 000 Johan Guilbert 28 000

Le reste du field (sélection)

Koray Aldemir

Timothy Adams (Canada) 144 500 Sam Greenwood (Canada) 123 000 Sofia Lovgren (Suède) 117 500 Christian Rudolph (Allemagne) 117 000 Thomas Muehloecker (Autriche) 101 000 Leo Margets (Espagne, Team Winamax) 98 500 Koray Aldemir (Allemagne) 89 000 Niall Farrell (Écosse) 87 000 Daniel Dvoress (Canada) 86 000 Juan Pardo (Espagne) 76 000

Manig Loeser

Stefan Schillhabel (Allemagne) 71 500 Álex Romero (Espagne, Team Winamax) 67 000 Manig Loeser (Allemagne) 61 000 Kitty Kuo (Taïwan) 59 500 Ana Marquez (Espagne) 53 500 Victoria Coren Mitchell (UK) 47 500 Ole Schemion (Allemagne) 44 500 Seth Davies (USA) 32 000 Byron Kaverman (USA) 28 500 Dominik Nitsche (Allemagne) 24 500

Blindes au départ du Day 2 : 1 000 / 1 500 BB ante 1 500 Day 1B : coup d'envoi mardi à 12h

Un rituel en catimini

EPT Main Event 5 300 € (Day 1B)

Loic Debregeas
Pour prendre part à l'une des plus exquises traditions de l'EPT Monte Carlo, il fallait arriver en avance... et surtout ne pas bouger. Cinq minutes et pas une de plus : c'est le temps durant lequel le toit coulissant de la Salle des Etoiles s'est ouvert pour asperger les premiers arrivés de la clarté azur des cieux monégasques. C'est peu. Et on pourrait même se plaindre que la tradition ne fut qu'à moitié respectée puisque les rideaux, eux, sont restés désespérément tirés, nous privant de la perspective intégrale sur la Principauté de Monaco.

Qu'importe : Loïc Debregeas fut de ceux ayant pu profiter de ces quelques instants de poésie princière. Arrivé de Marseille hier soir, c'est presque en régional de l'étape qu'il participe à son tout premier Main Event EPT - rappelons qu'en mars le Top Shark 2022 avait dû faire une croix sur l'étape de Prague.

À 12 heures, le compteur affichait près de 200 joueurs prêts à en découdre sur dix niveaux d'une heure (pause-dîner après le sixième) avec un stack de départ de 30 000 et des blindes démarrant aussi bas que 100 / 100, BB ante 100. Avec un guichet d'inscription qui restera ouvert toute la journée pour ne fermer qu'à midi demain, le chiffre total sera bien supérieur : les joueurs en late reg ne constitueront pas une exception, mais bien la majorité, et il faudra y ajouter les re-entries éventuels - un seul est autorisé aux joueurs qui n'en ont pas déjà profité hier. Ils étaient 419 hier sur le Day 1A : va-t-on dépasser les 1 000 au global ? J'ai envie de me la jouer péremptoire : assurément, mon grand.

Dépucelage EPT

EPT Main Event 5 300 € (Day 1B)

Jouer son premier EPT, à Monaco, entouré des légendes qui nous ont fait aimer le jeu depuis notre enfance. Ce mardi 3 mai, Mehdi Kechiche réalise un rêve que caressent tous les passionnés de poker. Grinder amateur, cet Audonien s’est plutôt bien débrouillé ces dernières années en ligne. Sous le pseudo de « federer », ou plus récemment de « Lugent Dortz », ce fan de tennis est parti des petites limites pour croquer un à un les MTT des grilles Pokerstars et Winamax.

Mehdi Kechiche

S’il passe le plus clair de ses dimanches devant les rooms online, Mehdi est loin d’être un habitué des festivals internationaux. De temps à autre, il tente sa chance sur quelques tournois low buy-ins des clubs parisiens. Il connaît aussi les Guiness du WPO Dublin, où il remportait d’ailleurs il y a trois ans le tournoi d’Irish Poker, alors qu’il ne connaissait pas les règles au moment de s’inscrire. Dans les couloirs des salles de poker, on le confond parfois avec Adrián Mateos, pour son allure et son style capillaire, peu éloignés en effet du champion espagnol.

Mais cette fois, Mehdi joue dans la même salle que son idole du Team Winamax. Tandis qu’Adrian désosse un énième High Roller à 100 000 sous les projecteurs de la table télévisée, Kechiche tâte pour la première fois les jetons d’un Main Event EPT.

Pas du genre à flamber sa bankroll qu’il a savamment construite au fur et à mesure des années, Mehdi se retrouve parachuter au milieu de ce field princier grâce à un satellite. 250 € transformé en un ticket à 5 300 € et une semaine offerte au Monte-Carlo Bay.

Pour l’occasion, Mehdi s’est même organisé un petit enchaînement de festivals, avec une triplette WSOP-C Cannes-EPT Monte Carlo-WPO Madrid. Sur la Croisette, le grinder a connu une petite douche froide. Un seul petit min-cash à se mettre sous la dent, fragilisant un peu l’enthousiasme qui accompagnait son premier grand voyage dédié au poker Live.

Mais avec cet EPT, point d’orgue de cette virée pokeristique et bien évidemment le plus grand tournoi de sa carrière, tout peut basculer. Et pour ce début de tournoi, Mehdi semble avoir les cartes avec lui.

Mehdi Kechiche

Dès le deuxième niveau, notre qualifié s’embarque dans un coup à sensations. Open UTG 500, 3-bet 1 500 au bouton et Mehdi découvre KQ en BB. « Je décide de cold-4-bet 4 200, raconte l’intéressé, au moment de prendre sa première pause du jour. Je suis payé par le bouton et ça vient J46. Rien, pas même une backdoor flush. Je fais 1/4 pot et le joueur me call. K sur la turn, je check, il me fait 8 000, je paye et river 4. Check, et il me fait tapis pour environ 10 000 jetons. Je prends une bonne minute pour réfléchir, mais j’ai une bonne main pour payer. Je call, et il montre 97. Air total. ».

Un Cold-4-bet light, et un move malicieux où il laisse son adversaire bluffer avec air total. Voilà un joli premier gros pot pour son premier gros tournoi. Dans la foulée, il prend même un petit 15 000 jetons chez le pote de son sosie Mateos, son voisin Peña Caballo et après 2h30 de jeu, Mehdi Kechiche a déjà 3 startings. La maquina audonienne, c’est lui !

Roublards, jeunes stars et Volatar

EPT Main Event 5 300 € (Day 1B)​

Antonin Teisseire & Davidi Kitai

Les vieux roublards du circuit sont au rendez-vous. Antonin Teisseire, Arnaud Mattern, Antoine Saout… Quelques grands noms du poker français qui sentent bon le poker d’il y a dix ans figurent toujours dans le field de cet EPT Monte Carlo 2022. Le champion Niçois a pris place à côté d’un autre monument du poker francophone, notre génie maison Davidi Kitai. Les deux amis prennent tranquillement leurs marques dans ce Main Event, avec un stack légèrement supérieur au tapis de départ.

Arnaud Mattern

Amateur de belles cylindrées, Arnaud Mattern a passé les vitesses un peu plus vite. Dès la fin du deuxième niveau, le vainqueur EPT Prague 2007 pointait à 75 000 jetons. Arnaud est allé chercher un flop avec une main accident et a fait payer l’assurance à Jean-Philippe Rohr. Sur un open 600, Arnaud décide de 3-bet au bouton avec 53. Derrière lui, Jean Philippe Rohr place le 4-bet à 4 400, Mattern paye la relance et son flush-draw vient sur le flop 822.

C-bet 4 000, c’est payé bien sûr et sur la turn 6, Jean-Philippe opte pour le check. « Je le vois sur une grosse paire ou sur As-Roi » analyse Arnaud, qui trouvera sa réponse en plaçant un bet à 7 200. Call de Jean-Philippe, « pas du genre à payer avec As-Roi dans ce genre de spot » selon le champion EPT. Un J bienvenu apparaît sur la river et nouveau check d’Arnaud, qui envoie 16 500. La mise sera payée et voilà Mattern avec 75 000 jetons.

Les vieux pirates du field devront se coltiner les jeunes moussaillons pétris de talents. Nicolas « chèvre.miel » Vayssières par exemple ou encore Florian « La Twice » Guimond. Le premier a pris un pique rouge dès son premier jour sur un Hyper Turbo, le second a pris 124 briques hier en prenant la 3e place du FPS 1 100 €, et enchaîne ce mardi avec un double-up rapide sur ce Main Event.

« Je me suis bien reposé hier. On a pris un verre, mais on fera la fête à la fin du festival » précise Florian. Pour ce début de Main Event, il a pris un petit paquet de jetons à son compatriote Ekrem Sanioglu.

Limp d’Ekrem au High Jack, Iso 3,5BB de La Twice au CO et c’est complété par trois joueurs pour voir un flop AJ4. Quatre « check » plus tard, le croupier dévoile une turn 10. Sanioglu fait monter les enchères avec un bet midpot, suivi par Florian Guimond et par le bouton. Nouveau 10 sur la river, et Sanioglu enchaîne avec un nouveau bet midpot, pour 6 500 jetons. Ce n’est pas assez pour Florian qui relance à 18 500. Mal de crâne chez le bouton qui décide de fold KQ. Ekrem tient la même main et paiera lui avec sa suite royale. Malheureusement pour lui, Guimond avait trouvé le full sur ce runout coquin avec J10. Voilà la Twice à 60 000 jetons.

Guimond Franco

Sony Franco tient Guimond dans son viseur mais n’est pas encore à portée de tir. Et pour cause, le collectionneur de bague WSOP-C a pris les rois contre les as d’entrée. Pas encore au point de re-entry, puisque Sonny est déjà remonté à 15 000 jetons.

Dans cette même salle des palmiers, signalons la présence de notre Team Pro Guillaume Diaz, déjà à 60 000 jetons, accompagné des Français Victor Salinier, Roger Taieb et Yannick Cardot. Ibrahim Senoussi et Mercedes Osti sont également dans les parages, avec un peu moins que le stack de départ.

Touche pas à mon pote

EPT Main Event 5 300 € (Day 1B)​

Beaucoup d’action dans le virage de Mehdi Chaoui. Le Marocain est connu sur le circuit francophone pour ses moves de « dégen », notamment à base de gros overbet river. Mais cette fois, c’est lui qui se fait prendre à son propre jeu, en subissant les assauts de son voisin Cassio De Almeida.

Chaoui

Limp 600 de Chaoui sur la blinde du Brésilien qui isole à 2 000 et les deux joueurs découvrent un flop 9J6. Check-check chez ces messieurs et nouveau check de Chaoui sur la turn 9. Le Brésilien passe à l’attaque et demande 2 500 à Mehdi qui paiera la mise adverse. River 2, une joli brique qui donne des idées au vainqueur des Brazilian Poker Series : 15 500 dans 8 500. Un move qui fait sourire Mehdi Chaoui. Lui-même raffole de ce genre de move, mais cette fois, c’est lui qui se retrouve à tanker deux minutes, avant de finalement rendre ses cartes.

Dix minutes plus tard, je reviens autour de la table… Plus de Cassio De Almeida. En fin observateur, je devine que le stack du Brésilien s’est fait aspirer par Maher Nouira. « Je n'aime pas qu’on touche à mon pote Mehdi » explique le Tunisien, qui s’est donc chargé de faire payer la sentence dans un duel bouton vs BB. Maher n’a pas fait dans la dentelle. « J’open, il me 3-bet et je lui mets tout avec 77, il m’a payé avec AK et ça passe sur Q9656 » raconte Nouira. Déjà auteur de quelques petits moves en début de journée, le grinder passe la barre des 100 000 jetons.

Chaoui Nouira

La connexion tunisiano-marocaine Maher Nouira et Mehdi Chaoui, en toute détente dans ce Day 1B

En parlant du Maroc, je viens de croiser une table qui sent bon le Es Saadi. Hassan Farès, Mohamed Mehalleg, Jean Koja et Massou Cohen se sont retrouvés à boxer ensemble dans le bord de la salle. Entouré de ses copains, difficile d’arrêter les palabres de Massou. « Only English please » répète sans succès la croupière. Pour l’instant, c’est Michel Cohen qui s’en sort d’ailleurs le mieux, avec un peu plus de deux tapis de départ, quand les autres francophones de la table gravite autour du tapis de départ, voire un peu moins chez Jean Koja.

EPT Marrakech

Atoui et Mansouri en colosses

EPT Main Event 5 300 € (Day 1B)​

OUass

Kamel Atoui et Ouassini Mansouri peuvent partir diner tranquilles. L’esprit léger, le stack plein de jetons et le sentiment du devoir accompli. Posté au siège 2 et 8, les deux colosses ont aspiré la majeure partie des jetons ayant circulé à leur table. Et ce sans même besoin de faire de folie. « Quasiment aucun show-down, aucun tapis pré-flop, même pas un flip » pose Kamel Atoui, en comptant ses énormes pilasses. « J’avais la position sur les deux gros stacks de la table et j’ai beaucoup flat derrière eux, même lorsque j’avais de grosses mains. J’ai touché quelques boards et je leur ai mis beaucoup de pression post-flop. Toutes les heures, j’ai pris entre 15 et 20 000 de plus ». Une progression rêvée, qui lui permet de culminer à 145 000 jetons, et d’endosser le costume de chipleader français.

Atoui

Début de journée rêvée pour Kamel Atoui, qui mène le contingent français avec près de cinq tapis de départ

Deux sièges à sa droite, Ouassini n’est pas mal non plus. 110 000 jetons pour le taulier tricolore qui a suivi la même recette que son pote Kamel. « J’ai pris plein de petits coups. On s’est pas mal boxé avec l’Ukrainien (Andriy Liubovietskyi). Il est fort, aucune erreur. C’est ça qu’on aime à l’EPT, on peut vraiment jouer au poker » commente Ouass’, toujours amateur de beau jeu.

Malheureusement, Ouassini n’aura plus l’occasion de croiser le fer avec l’Ukrainien. Tandis que les deux meneurs du clan tricolore discutent de leur futur restaurant, Liubovietskyi s’embarque dans un coup de haute voltige avec Hansen Sindre. Le Norvégien vient de le re-raise à 15 500 sur un flop A108, et Andriy annonce tapis, pour environ 40 000. Hansen vérifie ses cartes puis paye avec son AK. C’est loin derrière le 1010 de Andriy qui l’a parfaitement attrapé. Les deux joueurs se lèvent pour voir la suite : Turn 2, River 6. Flush backdoor ! Les deux joueurs lâchent simultanément un cri. L’un de joie, l’autre de dégoût.

Bad Beat

« Elle est bien sale celle-là » commente Ouass’, après s’être mis d’accord avec Atoui. Ça sera le restaurant du Méridien. Bon appétit Messieurs !

Duel fratricide

EPT Main Event 5 300 € (Day 1B)​

Explication entre Team Pro. Le hasard du Seat draw avait placé Davidi Kitai et Joao Vieira côte à côte. Une rencontre plus tard, il n’en reste plus qu’un.

Davidi Kitai

Bataille de blindes lusitano-belge dans laquelle Davidi tient la plus belle main du poker. Limp 600 du génie, « iso » de Joao pour 2 000 jetons, et Davidi décide de just call. K73 sur le flop et Joao envoie un premier barrel, petit, payé sans trop de problème par Davidi. Doublette du 3 sur la turn et deuxième barrel, plus gros cette fois, payé sans trop de problème par le Belge. River 6 et Joao envoie la sauce. Tapis « Pot-Size-Bet » demandé par le Portugais. Cette fois, cela mérite réflexion. « On avait une table plutôt soft, je me disais qu’il y avait peu de chance qu’il bluff dans cette situation. Il a quelques trois, quelques suites, mais je n'ai pas vraiment pensé à folder » analyse Kitai. Pas de bluff en effet chez Naza, qui tentait le value bet avec KQ, finalement attrapé par le slow-play du Génie.

Mustapha Kanit
Depuis, Davidi a trouvé une couleur bien valorisée pour passer la barre des 110 000. C’est lui qui mène le bataillon du Team Pro Wina sur ce Day 1B. On y retrouve également Mustapha Kanit, avec un peu moins de trois tapis de départ, François Pirault, dans les mêmes eaux, Guillaume Diaz est encore dans le coup, tout comme Romain Lewis et Adrian Mateos. En revanche, c’est terminé pour Kool Shen, qui encourage désormais le copain « Tonin » Teisseire dans le fond de la salle des étoiles. Le Niçois se porte d’ailleurs plutôt bien, avec un bon 100 000 jetons devant lui.

Tonin Kool Shen

Tel DJ Khéops sur l'album Sad Hill, l'EPT Monaco rapproche les tauliers du sud et de l'île de France. Kool Shen donne de la voix pour l'un des grands Monsieurs du game, Tonin Teisseire !

Accrochés à leur Rocher

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4 pros du Team franchissent le Day 1B
Ils seront 8 logos au Day 2
EPT Main Event 5 300 € (Fin du Day 1B)​

Team Winamax EPT Monte Carlo
Avec 631 inscrits sur le deuxième et dernier flight du Main Event, la Salle des Étoiles n'a guère désempli aujourd'hui, (de même que son annexe, la Salle des Palmiers) et la barre des 1 000 joueurs a été franchie. Pour autant, nous ne sommes pas en présence d'un record à Monte Carlo : celui-ci, qui date de 2016, ne fut que frôlé (voir historique ci-dessous). Mais qui sait, peut-être qu'une bande de milliardaire monégasques en goguette va se pointer demain les poches bourrées de pesos, et rejoindre le tournoi juste avant la fermeture du guichet d'inscription. En attendant, dans l'ombre d'un Adrian Mateos plus brillant que jamais, le reste du Team Winamax a tenté de suivre l'exemple du jeune et légendaire patron du poker espagnol.

Pour Loïc Debregeas, Joao Vieira, Kool Shen, Romain Lewis et Adrian Mateos (qui a eu le temps de sauter deux fois après sa victoire sur le Super High Roller), l’aventure s’est arrêtée aujourd’hui. Mais quatre autres de nos pros ont tenu bon au cours des dix niveaux d’une heure programmés aujourd’hui. Si l’on ajoute les quatre déjà qualifiés la veille, ils seront un total de huit porteurs de logo au Day 2. Avec des tapis somme toute similaires, oscillant autour de la moyenne. 103 000 pour François Pirault, 94 000 pour Mustapha Kanit, 100 000 pour Guillaume Diaz… tout ça, c’est kif-kif bourricot, comme dit ma mère qui n’a pourtant jamais franchi un Day 1 de sa vie. Seul Davidi se détache un peu avec ses 150 000. « Quand tu sors Joao, c’est plus facile après », a lâché Davidi avec ce demi-sourire traduisant une pointe de regret d’avoir éliminé un coéquipier, a fortiori en l’ayant fait patienter avant de call (voir notre article « Duel Fratricide »). « Quand Joao est parti, j’avais toute la table rien que pour moi ! Je me suis fait payer de gros value bets… » Mais Davidi de tout de même faire remarquer qu’il a vu son stack taper la barre des 200 000 pendant un temps, avant de redescendre après une collision avec un joueur Français au style qualifié de « bizarre ».

François Pirault
De son côté, François se satisfait d'un re-entry qui l'emmènera quoi qu'il arrive plus loin que sa première bullet du Day 1A. "Hier, mon max de tapis était 33 000. Avec le recul, je réalise que j'ai été bien card dead car aujourd'hui, c'était plus la même. Dès que tu peux te permettre de faire un c-bet après avoir relancé, ça change tout !" En début de journée, François n'a pas tardé à passer par la case "frisson" en tentant un gros bluff. "Il me serait resté 10 000 s'il n'était pas passé." Mais son adversaire n'a pas vérifié les papiers, et François a franchi la douane monégasque sans encombres. Enfin, au moment de nous résumer sa journée, Guillaume sélectionne une main qu'il a perdue. Elle vaut le détour : "Je me suis fait bluffer deux fois sur les quatre derniers niveaux. L'un d'eux, j'ai As-Dame, je relance, la BB défend. Flop Roi-10-10, je c-bet 1,5 BB, c'est check/call. Turn : Valet qui ouvre un tirage couleur. Je mise le pot, check/call. Rivière : doublette du Roi, il me donk-bet genre 20 000..." Guillaume ne peut se rédoure à payer : il se voit montrer la main préférée de Davidi Kitai par un adversaire goguenard ! (Dame-8 ou Dame-Ouitre, pour ceux qui ont manqué une ou deux saisons de Dans la Tête d'un Pro).

52 sièges dans le train bleu

Nicolas Vayssieres
Un joli wagon tricolore accompagnera nos quatre Team Pro au Day 2. Dans la locomotive, l’inévitable Nicolas « Chèvre.Miel » Vayssières. Le jeune homme qui nous a fait vibrer sur le dernier Main Event WSOP continue son histoire d’amour naissante avec les festivals EPT. Après une première table finale juteuse à Prague et un premier pique rouge pour son arrivée à Monaco, Nico termine tout en haut du chipcount tricolore, grâce à un joli double-up sur les ultimes mains du Day.

Open 3 000 du High Jack, Nicolas flat au bouton 89 puis voit la BB squeeze à 13 000. « C’est un reg, je décide de payer et ça vient 952 au flop, raconte le grinder. Ça check-check, 9 sur la turn, et il envoie 21 000. Je prends mon temps, et je paye, poursuit Nico. River 7, il me fait tapis pour 68 000 ». Et voilà comment revenir au Day 2 d’un EPT avec 135 blindes.

Sfez
Avec seulement une blinde de moins, Eric Sfez (photo) et Arnaud Mattern représentent fièrement le clan des vieux briscards. Le premier nous a d’ailleurs offert l’une des mains de la journée à quinze minutes du gong, en claquant un bluff qui risque de causer quelques cauchemars à son compatriote Mickael Chetrit. Open 2 600 de Sfez EP et 3-bet du Savoyard dans les blindes pour 8 200. Eric complète et découvre un flop J82. Mickael envoie un premier péchon à 12 500 jetons, payé par Eric, un deuxième à 20 000 sur la turn 9, payé par Eric, avant de ralentir sur la river K. Eric voit l’ouverture et s’engouffre : un bet à 52 600 dans les dents de Chetrit, qui mettra quelques minutes avant de fold deux dames face-up. Dans la seconde suivante, Eric Sfez montrait son A10, c'est-à-dire rien du tout, avant de ramasser la tonne de jetons.

Cardot
Devant ce trio bleu, le chipcount indique une autre étoile bleue, un peu plus lointaine encore, avec un certain Hu Ganzhou pointant à 272 000 jetons. Mentionnons également le décollage de Yannick Cardot (photo), qui a trouvé un joli spot sur le dernier niveau. Open shove UTG 21 000 avec As-Roi, re-shove 200 000 du bouton avec As-Roi et Yannick se réveille dans les blindes avec deux as. Merci pour le double-up et demi et voilà Cardot juste en dessous des 200 000 jetons.

Dans le train pour le Day 2, Antonin Teisseire, Julien Mariani, Ange Besnainou et Laurent Vauquelin réservent un siège en première classe avec plus de 90 blindes. Massou Cohen, Omar Lakhdari, Hassan Farès, Florent Estegassy, Anthony Darmani reviendront également avec un tapis confortable. À l’arrière du train, Maxime Chillaud et Sony Franco se sont gardés respectivement 30 et 20BB pour revenir dans la partie.

Romain Lewis
Mehdi Chaoui sera au Day 2, ce qui ne sera malheureusement pas le cas de Romain Lewis

Ils franchissent aussi le Day 1B : Patrick Antonius, William Kassouf, Matas Cimbolas, Jason Wheeler, Hassan Fares, Jérémy Saderne, Florian Guimond…
Pour eux, le Main Event c’est comme Capri (c’est fini) : Loïc « _Winda » Debregeas, Joao Vieira, Kool Shen, Paul-François Tedeschi, Jonathan Therme, Hossein Ensan, Romain Lewis…

EPT Monte Carlo : un historique

EPT Monte Carlo
2005 : 211 joueurs, prizepool 1 983 400€, Rob Hollink (Pays-Bas) pour 635 000 €
2006 : 298 joueurs, prizepool 2 801 200€, Jeff Williams (USA) pour 900 000 €
2007 : 706 joueurs, prizepool 6 636 400€, Gavin Griffin (USA) pour 1 825 010 €
2008 : 842 joueurs, prizepool 8 420 000€, Glen Chorny (Canada) pour 2 020 000 €
2009 : 935 joueurs, prizepool 9 350 000€, Pieter De Korver (Pays-Bas) pour 2 300 000 €
2010 : 848 joueurs, prizepool 8 480 000€, Nicolas Chouity (Liban) pour 1 700 000 €
2011 : c’était à Madrid et personne ne s’en souvient
2012 : 665 joueurs, prizepool 6 650 000€, Mohsin Charania (USA) pour 1 350 000 €
2013 : 531 joueurs, prizepool 5 310 000€, Steve O’Dwyer (Irlande) pour 1 224 000 €
2014 : 650 joueurs, prizepool 6 500 000€, Antonio Buonanno (Italie) pour 1 240 000 €
2015 : 564 joueurs, prizepool 5 640 000€, Adrian Mateos (Espagne) pour 1 082 000 €
2016 : 1 098 joueurs, prizepool 5 325 300€, Jan Bendik (Slovaquie) pour 961 800 €
2017 : 727 joueurs, prizepool 3 525 950€, Raffaele Sorrentino (Italie) pour 466 714 €
2018 : 777 joueurs, prizepool 3 768 450€, Nicolas Dumont (France) pour 712 000 €
2019 : 922 joueurs, prizepool 4 471 700€, Manig Loeser (Allemagne) pour 603 777 €

Tous nos reportages à Monte Carlo

Day 1B : le bilan chiffré

View

Day 1A : 419 inscriptions, re-entries inclus / 121 restants (dont 30 Français) - Chipleader : Merijn van Rooij (Pays-Bas) 253 000 Day 1B : 631 inscriptions, re-entries inclus / 187 restants (dont 52 Français) - Chipleader : Morten Hvam (Danemark) 327 500

Top 10

Vayssieres
Morten Hvam (Danemark) 327 500 Gangzhou Hu (France) 272 000 Boris Kuzmanovic (Croatie) 259 500 Didrik Mantor (Norvège) 232 500 Claudio Di Giacomo (Italie) 231 000 Daniel Rezaei (Autriche) 230 500 Rocco Palumbo (Italie) 226 000 Jonathan Genovese (Royaume-Uni) 211 000 Ferenc Deak (Hongrie) 203 500 Nicolas Vayssières (France) 203 500

52 Français

Sfez
Gangzhou Hu 272 000 Nicolas Vayssières 203 500 Arnaud Mattern 202 000 Eric Sfez 201 000 Yannick Cardot 199 500 Julien Mariani 188 000 Jules Dickerson 187 000 Laurent Vauquelin 184 000 Marc Cristiani 167 000 Michael Chetrit 160 500

Lakhdari
Karim Abdelmoumene 155 000 Ariel Sebban 153 000 Ange Besnainou 147 000 Laurent Chenet 142 000 Antonin Teisseire 134 000 Omar Lakhdari 132 000 Hassan Fares 131 500 Lucas Sfez 128 500 Senol Ardic 123 000 Antony Marchetti 121 500

Pirault
Manuel Labous 119 000 Gregory Teboul 111 500 Florent Estegassy 110 000 Jonathan Pastore 108 000 Thierry Morel 108 000 Nicolas Julien 107 500 Antony Darmani 104 500 Francois Pirault (Team Winamax) 103 000 Guillaume Diaz (Team Winamax) 100 000 Fabien Motte 90 500

Guimond
Jeremy Saderne 88 500 Jacques Der Megreditchian 87 000 Michel Cohen 87 000 Sébastien Le Baron 83 000 Kamel Atoui 80 500 Ilan Cohen 75 500 Eric Bensimhon 64 000 Florian Guimond 60 000 Rachid El Yaacoubi 57 000 Alain Goldberg 56 500
Mansouri
Jeremy Degny 51 000 Maxime Chilaud 41 500 Mikael Guenni 38 500 Didier Mambour 38 500 Christophe Pollet 35 500 Franck Makaci 29 500 Sonny Franco 28 000 Sylvestre Ceccaldi 28 000 Jose Astima 24 000 Ouassini Mansouri 17 500

Mohamed Mehalleg 15 500 Jean-Louis Perez 13 500

Le reste du field (sélection)

Kitai
Rafael Moraes (Brésil) 201 500 Fabian Quoss (Allemagne) 175 500 Armin Rezaei (Autriche) 174 500 Mehdi Chaoui (Maroc) 165 000 Paul Hoefer (Allemagne) 163 500 Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 154 500 Christoph Vogelsang (Allemagne) 154 500 Matas Cimbolas (Lituanie) 142 000 Aram Sargsyan (Arménie) 138 500 Conor Beresford (Royaume-Uni) 130 500
Javi Gomez
Rainer Kempe (Pays-Bas) 126 500 Mikalai Vaskaboinikau (Biélorussie) 111 500 Fabio Peluso (Italie) 107 500 Patrik Antonius (Finlande) 106 000 Jakob Miegel (Autriche) 105 000 Javier Gomez (Espagne) 104 000 Maher Nouira (Tunisie) 103 500 Valentino Konakchiev (Bulgarie) 98 000 Mustapha Kanit (Italie, Team Winamax) 94 000 Jason Wheeler (Etats-Unis) 78 000
Akkari
Demetrio Caminita (Italie) 70 000 Marcelo Simoes (Brésil) 61 000 William Kassouf (Royaume-Uni) 52 500 Alexandros Kolonias (Grèce) 47 000 Laurynas Levinskas (Lituanie) 42 000 Dinesh Alt (Suisse) 39 500 Cristopher Franck (Allemagne) 39 000 Bryan Paris (Etats-Unis) 34 500 Andre Akkari (Brésil) 23 500

Blindes au départ du Day 2 : 1 000 / 1 500 BB ante 1 500
Day 2 : coup d'envoi mercredi à 12h