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PokerStars EPT Chypre 2023-Main Event - 1

La qualif’ suffira

Quatre pros Winamax passent au Day 2 Mais seul Adrian Mateos termine au dessus de la moyenne 15 Français seront au rendez-vous mercredi Main Event 5 300 $ (Fin du Day 1A)

EOTD Day 1A
Il y a un adage bien connu chez les joueurs de tournois live : l'important pour un Day 1, lors d'une épreuve prévue pour durer plusieurs jours, c'est surtout de survivre et de passer au Day 2. Et nul doute que ce bon conseil, le Team Winamax le connait par coeur. Sur les cinq joueurs de l'équipe engagés aujourd'hui, quatre se qualifient ainsi pour le tour suivant, seul Mustapha Kanit n'ayant pas passé le cut. Et c'est bien ce que l'on retiendra, car aucun d'entre eux n'a réussi à monter de gros tapis. Seul Adrian Mateos est ainsi parvenu à au minimum doubler son stack de départ de 30 000 jetons, tandis que Gaëlle Baumann termine en deuxième partie de tableau, et que Joao Vieira et Mehdi Chaoui finissent en bas du classement.

Pour l'Espagnol, la journée a été plutôt courte : à midi, au moment du coup d'envoi du Day 1A, il était ainsi encore engagé dans le Super High Roller à 50 000 $. Une fois son élimination en 11e place digérée, Adri s'est lancé dans le Main Event : et s'il termine avec un stack de 70 500 jetons, c'est surtout parce qu'il est parvenu à gagner un gros coup avec As-Roi contre deux Rois. Mais nul doute qu'il s'en contentera, et tentera de passer la surmultipliée lors du Day 2, qui se jouera mercredi.

Pour ses trois coéquipiers en revanche, le chemin a été plus tortueux. Gaëlle, qui termine avec 40 500 et a passé la fin de journée avec Dario Sammartino, l'un des chipleaders, à sa droite, avait pourtant tutoyé la barre des 100 000 durant la journée. "Puis j'ai dégrind, et je suis tombé à 70 000." Mais le Strasbourgeoise a fini par perdre un pot qui lui a coûté cher : "Un joueur relance, et je complète juste avec deux As en BB. Je check-call 4 400 dans 6 000 au flop K-10-2. Je pense à relancer, mais je n'aime pas son sizing. Puis je paie 7 800 sur un turn J, et 18 500 sur la river. Il a 2-2 pour brelan. Ensuite, j'ai doublé avec A-Q contre K-J."

Joao Vieira, lui, termine avec... 500 jetons de plus que le starting stack, soit 30 500. Lui aussi s'est inscrit dans l'après-midi après avoir sauté du Super High-Roller, mais n'a visiblement pas réussi à passer la seconde. Mais ce tournoi est peut-être l'occasion pour lui de terminer pour la première fois de sa carrière dans le top 10 d'un Main Event EPT, lui qui possède un palmarès bien garni sur les Sides events du circuit : pour l'instant, il n'a jamais fait mieux que 13e, à Monte-Carlo en 2014, et à Londres en 2016.

Quand à Mehdi Chaoui, il n'avait pas énormément de jetons à mettre dans le sac : 22 500 exactement, soit le 131e tapis des 133 survivants de ce Day 1A. Le Marocain nous confiait avoir bluffé tout de même en fin de journée, mais n'avait rien de spécial à signaler. Il repartira avec 13 blindes au coup d'envoi du Day 2.

Les quatre membres du Team seront accompagnés par une bonne cohorte de Français, comme nous le confiait Florian Guimond : "On croise toujours un mec qu'on connait à table !" Le meilleur d'entre eux a été Simon Wiciak, qui termine dans le top 10 du jour avec 233 000. Le vainqueur de l'EPT Barcelone il y a quelques semaines semble donc comme un poisson dans l'eau, même si ce tournoi ne ressemble pas du tout au scénario espagnol : "J'avais mal commencé à Barcelone, j'espère que ça ne fera pas l'inverse ici ! J'ai eu une table très animée, il ne fallait pas se tromper dans les dynamiques. Mais j'ai su être calme quand il le fallait. Puis il y a un Anglais qui a open au cut-off avec 75 BB deep, et j'ai 3-bet à 4x avec J-J en BB. Il a jam directement... Ici, il a souvent As-Roi ou un truc nul, car il ne montrait que des merguez. Il avait 10-10, cela m'a permis de passer de 80 000 à 160 000 jetons. Il y en a eu d'autres, mais s'il y en a un à retenir, c'est celui-là. C'était dur de mixer ma stratégie entre les regs et les récréatifs."

Simon est suivi au chipcount par un trio Thomas Santerne (155 500) - Benjamin Tessier (155 000) - Pascal Dabrion (153 500), sans oublier Ivan Deyra (139 500), Julien Sitbon (119 000), Johan Guilbert (110 000), Israel Amoyal (102 500), Nathan Tetard (98 000), Senol Ardic (73 500), Julien Montois (65 000), Florian Guimond (52 500), Lucien Cohen (48 500), Ludovic Periaux (48 000) et Jacques Der Megreditchian (43 500). En ajoutant notre Gaelle nationale, cela fait donc 15 Tricolores qualifiés pour le Day 2. Nul doute qu'ils seront encore plus nombreux ce mardi à l'issue du Day 1B !

Yoh ViraL est peut-être l'un des joueurs français qui connait le mieux le spot chypriote. Il nous a surtout raconté un coup intéressant : "Un pro relance UTG, je call UTH+1 avec A-A. Il a 29 000 de stack. On check sur Q-4-5 rainbow, puis je call 4 000 sur un turn 6 qui n'offre aucun tirage couleur. Sur la river, il check, je fais tapis 23 000, il tank deux-trois minutes et paye avec A-8... Au flop, j'ai souvent 7-7, 8-8 ou 9-9, K-10 suité peut-être si je suis vraiment loose. Ma range globale est plutôt faible. Au turn il essaie justement de faire folder les paires dans le genre. Sur la river, il n'a pas compris ce qui se passait, je n'ai pas vraiment de mains qui valuent aussi cher..."

Au niveau international, le field est largement dominé par Milos Skrbic avec 402 000, devant Dario Sammartino (297 000) et Parker Talbot (276 000). On retrouve aussi dans le top 10 Dimitar Danchev, puis Conor Beresford, Omar Del Pino, Dmitry Yurasov, Andrea Dato ou encore Alexandre Vuilleumier.

Le chipcount complet du Day 1A

On se posait aussi des questions sur l'affluence de ce Main Event, car n'oublions pas qu'il s'agit d'une première. Avec pas moins de 467 entrées à 5 300 € enregistrées, on peut dire que ce Day 1A a réalisé un bon score, et que l'affluance globale devrait sans problème franchir la barre des 1 000 entrées à l'issue du Day 1B. Oui, il y a du monde à Chypre, c'est confirmé ! Pour constater cela de vos propres yeux, on vous donne rendez-vous dès 12 heures dans notre reportage sur place. Bonne nuit à tous !

Karsenty, une première déjà réussie

Finaliste du High Roller Estrellas pour son premier EPT, David Karsenty teste son run sur le Main Event ce mardi. Ce joueur de cash game online compte bien profiter à fond de la fin de son séjour à Chypre...

Main Event 5 300 $ (Day 1B)

Farsenty
Il était un peu l’attraction française des tournois lundi : au milieu de noms tricolores bien connus alors qu’il ne restait plus grand-monde dans le Day 2 de l’Eureka High Roller, David Karsenty était pourtant le seul à faire son trou dans les premières places du chipcount, quand il n’était pas carrément large chipleader. De quoi susciter la curiosité des journalistes et des suiveurs… Mais le tournoi s’est terminé au beau milieu de la nuit, David terminant à une très belle 5e place, bonne pour 118 000 $.

Cela n’a pourtant pas empêché le Français d’enchaîner avec le Day 1B du Main Event. Il faut dire qu’il n’a pas énormément de temps pour jouer, et qu’il s’agit de son premier EPT : alors autant en profiter. « Je suis arrivé le 14, et je repars dimanche 22 », explique David, qui nous raconte ensuite son plus beau deeprun en live. « C’était vraiment sympa. Je suis un peu miraculé, car assez tôt durant le Day 2 de ce High Roller, j’ai gagné un très gros pot avec deux Dames contre deux As. Ensuite, j’ai eu une réussite folle : je passais tous mes 70/30, je gagnais des coinflips incroyables où je ne jouais plus que 1% au flop… J’ai éliminé 5 ou 6 joueurs en une heure. » L’embellie n’a cependant pas duré : "Je suis tombé très shortstack à 12 joueurs restants, je n’avais plus que 5 blindes. Mais j’ai doublé, redoublé… Et la finale était assez étrange : il y avait des stacks disparates, mais 15 blindes d’average. Et tous les shortstacks doublaient, il y a eu au moins 15 tapis payés sans aucun sortant ! Au final, la structure était devenue assez turbo, alors j’ai essayé d’envoyer. En tant qu’ancien joueur d’Expresso, je suis habitué à jouer shortstack.« 

Farsenty
Mais si on ne connaissait pas David avant ce tournoi, c’est normal : nous avons affaire à un joueur pro de cash-game online, comme il se définit lui-même. Cet EPT, pour lui, c’est un peu les vacances : « J’ai décidé de venir accompagner des potes », explique ce joueur résidant à Manchester. En temps normal, je ne fais jamais de tournois, j’ai juste joué le WPT Championship à Vegas l’an passé, mais j’avais tout « briqué ». Mais quand j’étais plus jeune, j’étais admiratif en regardant ces épreuves. Jouer ce genre de tournois, c’est un peu accomplir ce dont on rêvait, et ça me change de la routine. Même le passage de la bulle, c’est un bon moment à vivre quand tu n’es pas habitué. Là, on se rappelle des mains, contrairement au cash game, un peu comme quand tu te souviens de tes premiers coups de poker à 18 ans. » La majorité, c’est d’ailleurs l’âge auquel David a décidé de devenir pro de poker, une ambition qui a eu le temps de mûrir. « À six ou sept ans, je jouais déjà les parties gratuites de Zynga Poker sur Facebook », explique ce joueur né à côté de Goussainville, dans le Val d’Oise. Aujourd’hui, David facture 24 printemps, et a donc déjà expérimenté différents formats dans le poker : « J’ai commencé en Expresso, puis je me suis mis au cash-game, notamment au cercle Clichy-Montmartre, dès mes 18 ans. Mais très vite, je me suis concentré sur le online. Je suis content de ma carrière. »

Et cette carrière, justement : sera t-elle davantage axée sur les tournois dans le futur ? « Je vais retourner à Vegas pour le WPT », sourit David, visiblement enchanté par le spot chypriote : « L’hôtel est cool, les croupiers sont excellents, il y a une bonne ambiance aux tables… » Alors si en plus, ça se passe bien niveau poker… D’ailleurs, après avoir re-entry dans ce Day 1B (personne n’est parfait), David semble être davantage en réussite sur sa seconde bullet : il possédait plus du double du tapis de départ, soit environ 70 000 jetons, au moment de partir en dinner-break. « Je veux faire honneur à la France ! » affirme David. Alors, allez le Bleu !

Chypre Vs le reste du monde

EPT Main Event - 5 300 € (Day 1B)

Salle tournois

Grâce à notre article précédent en forme d'état des lieux, vous avez pu vous faire une petite idée des installations relativement irréprochables des différents hôtels estampillés Merit (et encore, on ne vous a pas montré les buffets). Mais les premiers concernés, à savoir les joueurs, qu'en pensent-ils ? On ne va pas vous mentir, il nous fut bien difficile (pour ne pas dire impossible) de trouver des sons de cloches discordants. La salle de tournois principale (ci-dessus) parle pour elle-même, avec une impressionnante hauteur sous plafond, des moulures distinguées, une moquette molletonnée qui empêche les chaises de grincer et suffisamment d'espace entre chaque table pour déambuler à sa guise sans gêner personne. En bref, on n'est pas loin de la perfection.

Alexane Najchaus

"Tu as vu, c'est super ici !, nous glisse ainsi une Alexane Najchaus tout sourire. C'est le meilleur emplacement d'EPT que j'ai fait jusque-là," poursuit celle qui a pratiquement déjà coché toutes les cases, de Londres à Barcelone en passant par Paris et Monte-Carlo. "S'ils décident de faire plusieurs éditions ici, je reviendrai les yeux fermés. Surtout que le field est super," ajoute-t-elle d'un air malicieux, désignant sans le dire tout à fait les nombreux businessmen et joueurs récréatifs venus d'Europe de l'est, de Turquie et de Russie. Il faut dire que, reconnue comme un État sur l'échiquier international uniquement par la Turquie (contrairement à l'ONU et le Conseil de l'Europe qui la considèrent comme un territoire occupé), la République turque de Chypre du Nord, de son nom complet, commence à être bien connue pour ses... largesses de tous ordres.

Grégoire Auzoux

"C'est très facile de bouger de l'argent ici, confirme Grégoire Auzoux, quelle que soit la devise, ou même en cryptos. Je connais des croupiers ou des floors ici qui paient leur loyer en pounds, touchent leur salaire en dollars et vivent au quotidien en livres turques." Le Français en sait quelque chose : depuis début 2020, il vit à seulement deux heures en voiture d'ici, à Limassol, la deuxième plus grande ville de l'île, située sur la côte sud. "Le sud n'a pas grand-chose à voir avec le nord, détaille-t-il. Autour de chez moi, c'est beaucoup plus méditerranéen, ça ressemble davantage à une île grecque ou à la Corse." Par rapport à ce que l'on a vu sur la route entre l'aéroport d'Ercan et notre hôtel, ça donne envie.

À peine le temps de nous décrire plus en détails son lifestyle, que le poker reprendre ses droits. Ouverture de Samy Boujmala en début de parole, payée deux crans plus loin, 3-bet du joueur au cut-off à 6 500 (on joue sur 300 / 600), dont Greg est le seul à s'acquitter depuis le bouton. Sur le flop Q27, c'est le François qui choisit de miser 6 500, pour mieux se faire relancer à tapis pour un peu plus de 30 000. C'est payé avec une main de choix, AQ, qui domine largement le AK adverse... jusqu'à ce qu'un K débarque au turn. "Rah, on a beau avoir l'habitude, ça fait toujours aussi mal. Je pense qu'il fait ça parce que je l'avais 4-bet shove juste avant avec une paire de 9 et j'avais tenu contre son As-Roi. J'avais réussi à l'attraper, il m'avait livré ses 50 blindes..." Il va falloir repartir au combat pour Greg, qui nous confiait quelques minutes plus tôt "adorer les EPT." Pour le moment, au lendemain d'une quasi-bulle sur le 50K, l'EPT lui rend difficilement.

Florian Ribouchon

De l'autre côté de la salle, Florian Ribouchon aussi semble accuser le coup. "Je suis là depuis le début, je n'ai raté que le Freezeout d'ouverture, je n'ai pas fait une place payée. Ça commence à coûter cher," confie le vice-Champion du Monde. Pourtant, il ne fait pas partie de ceux qui ont accepté de débourser 350 € par nuit au Merit Diamond. "On a un Airbnb avec Gaëtan (Balleur). C'est dix minutes de trajet avec notre voiture de location. C'est pas si mal, mais je crois qu'à le refaire, je prendrais une chambre ici. Oui, c'est cher, mais au final, une fois que tu es là, tout est gratuit. Et il n'a pas que le buffet, même la chicha est à volonté, c'est fou ! Bon par contre, en dehors du complexe, ici il n'y a rien. On se croirait dans la campagne de la campagne du Maroc." Tout ne peut pas être parfait non plus.

Joueur applaudi

Preuve supplémentaire que ce Main Event n'est pas tout à fait comme les autres : après avoir doublé, ce joueur s'est levé de sa chaise et a exulté en criant "I love this game!" et s'est fait applaudir par la moitié de la salle, dont bon nombre de joueurs hilares. Même sur une étape freeroll du Winamax Poker Tour, on n'en voit pas souvent des comme ça !

Le Main heureux, enfin ?

Main Event 5 300 $ (Day 1B)

En France, nous avons d'excellents spécialistes de sides events EPT. Mais certains d'entre eux ne parviennent pas forcément à rééditer leurs performances sur les Main Events du circuit européen... C'est le cas d'Alexandre Reard et Sonny Franco.

Jugez plutôt : le premier a notamment remporté l'Eureka High Roller de Prague en 2019, pour 342 810 €, et collectionne les tables finales sur les 10k EPT : 3e à Prague en 2019 et à Deauville en 2013, 6e à Barcelone cette année. Mais aussi une 9e place sur l'Eureka Main Event à Prague en 2022, et une multitude de finales et de beaux deepruns. En revanche, sur les Main Events, le double champion WSOP attend encore son one time : il n'a encore jamais fait mieux que 39e à Barcelone en 2018, ou 53e à Monaco en 2015.

C'est un peu le même son de cloche pour Sonny Franco : runner-up de ce même Eureka High Roller en 2018 pour 206 540 €, ce qui reste son second plus gros cash en carrière à ce jour, le résident marrakchi a également fini second d'un 1 100 € en 2022 pour 54 000 €. Et lui aussi, cela fait un moment qu'on le voit jouer les Main Events, sans pour autant qu'il claque la grosse perf : 41e à Prague en 2015, 40e à Monaco en 2018... Sonny compile pas moins de 7 places payées sur ces tournois, sans être parvenu à atteindre les gros sous. On espère pour le duo que cela change enfin à Chypre, et ça tombe bien : Alex et Sonny sont bien partis dans ce Day 1B.

Reard-Cordeiro
Concernant Alex, on l'a quitté avant le dernier break avec un stack de 140 000 jetons. "J'ai gagné pas mal de beaux pots," nous explique le pro Unibet, qui joue en face du récent 3e du Super High Roller, Teun Mulder, et à la droite de Marla Cordeiro. "C'est qui elle ? Tu la connais ? Elle joue bien." Pour l'instant, Alex nous confie aussi avoir réussi deux ITMs au Merit : "Je perds un peu, mais je n'ai pas l'impression de très bien jouer. Enfin, sauf aujourd'hui. Alors si en plus je me mets à run good... Ce Main Event, c'est l'objectif de la quinzaine." On attendait d'ailleurs sa femme Aurélie Reard sur ce tournoi, surtout après sa 10e place sur l'Eureka Cup : mais Alex nous explique qu'elle a finalement décidé de faire l'impasse pour tenter sa chance sur le 1k PLO ce mercredi. Pour la suite, on retrouvera le couple à Las Vegas pour le WPT World Championship et son garanti dantesque de 40 millions de dollars. "On arrivera tôt, le 29 novembre [le Main Event débutera le 12 décembre]. Il y a aussi un 1k avant qui s'annonce super beau..." Mais pour l'instant, les mariés comptent bien faire encore parler la poudre sur cet EPT Chypriote !

Sonny
Sonny Franco, lui, pointait à 130 000 jetons au moment de profiter de cette pause de 20 minutes. Il nous raconte sa journée : "Je suis monté rapidement à 45 000. Puis sur 250/500, un joueur open à 1 300 UTG, payé par UTG+1, et je défends 1010 en BB. Le flop vient K85, et je suis le seul à payer un c-bet de 1 500. Le turn est un 10, je check, il mise 5 000 avec 21 000 derrière. Je fais tapis, il paye avec As-Roi sans pique, drawing dead. Ce pot me fait grimper à 85 000. Puis sur 500/1 000, relance UTG à 2 000, et je fais 6 200 UTG+1 avec deux As. Le bouton, qui je crois est le speaker du PSG, fait tapis 27 000 avec 9-9... Je gagne le coup. Puis je sors un shortstack, qui fait tapis pour 8 000, payé par la SB. Je fais 25 000 en BB avec 10-10, la SB passe, et je gagne le flip contre K-J." Du bon boulot pour Sonny, qui peut aborder sereinement la fin de ce Day 1B.

Alexane
Alexane Najchaus, elle, devra en revanche faire plus attention : avec 45 500, elle a moins de marge de manoeuvre aux blindes 600 /1 200. "Depuis que j'ai perdu 20 000 avec A-K contre A-Q, rien à signaler," explique notre dernière Team Pro en lice aujourd'hui, alors que Mustapha Kanit, éliminé, n'a pas réussi à faire mieux qu'hier pour sa deuxième bullet.

Suède
Duel de génération en Suède, entre le vétéran du circuit EPT Anton Wigg (à droite) et l'un des meilleurs joueurs de tournois online de ces dernières années, le terrible Nicklas Astedt. Pour l'instant, la jeunesse est plus forte que l'expérience, avec 90 000 pour Nicklas, contre 30 000 pour le champion de l'EPT Copenhague 2010. Les deux compatriotes, qui papotent, étaient d'accord sur le fait que les Français, toujours présents en masse sur les festivals EPT, aimaient beaucoup le poker. On ne va pas les contredire...

Ils ont fait du Chypre

Alexane Najchaus rejoint ses coéquipiers au Day 2 Belle affluence pour ce premier Main Event EPT chypriote Main Event - 5 300 $ (Fin du Day 1B)

Toute la journée, nous n'avons eu de cesse dans ces colonnes de vanter les mérites de cette destination inédite pour le circuit European Poker Tour. Que ce soit au niveau du cadre, somptueux en bord de mer, que de l'organisation, des à-côtés ou des conditions de jeu à proprement parler, joueurs comme reporters et autres membres du staff étaient dithyrambiques. Mais à l'arrivée, un élément allait servir de juge de paix : l'affluence. Ce Day 1B désormais derrière nous, on peut affirmer que nous venons d'assister à une très belle journée de Main Event EPT. Au final, le compteur s'est arrêté à 819 inscriptions (pour 275 survivants), qui, avec les 467 entrées de la veille, portent le total provisoire à 1 286. Si l'on ajoute le traditionnel lot de retardataires qui ne manqueront pas de faire grossir ce chiffre à l'orée du Day 2, on devrait tranquillement franchir la barre des 1 300. Certes, c'est évidemment moins que les 2 120 entrants de Barcelone ou les 1 606 de Paris, mais assez nettement au-dessus des 1 098 de Monte-Carlo ou des 749 de Londres de l'an passé. Même une étape aussi populaire que celle de Prague, qui avait rassemblé 1 267 buy-ins l'an passé, se retrouve dépassée par l'engouement chypriote. Mission accomplie !

Alexane Najchaus EOD

Pour le Team Winamax en revanche, elle ne l'est qu'à moitié. L'élimination de Mustapha Kanit aujourd'hui, sur sa seconde bullet après celle lâchée la veille, empêche nos W rouges de scorer un 100%. C'est donc seule qu'Alexane Najchaus a pris la pose, avant de nous raconter sa journée. "J'ai pas mal swingué, démarre LaSirenita. J'étais même tombé à 25 000 avant de doubler lors des dernières mains sur un coup qui n'existe pas. Un joueur super nit ouvre à 2,5x. J'ai deux As de grosse blinde et je 3-bet à 12 000 en me laissant autant derrière. Bon, il n'a pas compris, il a shove avec deux 10." Un cadeau salutaire, qui permet à Alexane de "bagger" 56 000 jetons. "40 blindes pour demain, c'est pas si mal." Nous n'aurions pas dit mieux.

Antoine Saout

Du côté des meilleurs Français, c'est Suat Uyanik qui s'en est le mieux sorti aujourd'hui avec 192 500 jetons, en toute discrétion. Son dauphin se nomme Antoine Saout : preuve de sa belle journée, c'est lui qui a fait le chiprace des petits jetons de sa table, pour empocher 184 500, après s'être pourtant coltiné pendant des heures un Steve O'Dwyer lui aussi bien fourni en jetons juste à sa gauche. Un stack que le Breton a visiblement construit palier par palier, en grindant efficacement : "Je suis monté à 40 000, puis 60 000, et 80 000 au dinner-break, toutes les deux heures. À la dernière pause, j'avais 140 000. Je n'ai jamais joué de pot de plus 30 000." Une bien meilleure journée qu'hier pour le double finaliste du Main Event WSOP, lors de laquelle il avait rejoint le rail en cinq levels. Le runner-up de l'EPT Prague 2022 aimerait certainement rééditer cette performance...

Nicolas Vayssières

Deuxième bullet payante également pour Nicolas Vayssières, qualifié avec un joli stack de 144 500. "C'est fou comme d'une journée à l'autre tout peut changer. Hier je suis arrivé dès midi, j'ai bust direct, et aujourd'hui je me pointe à la fin du niveau 6 et ça se passe parfaitement." Comme Antoine, lui aussi a dû composer avec un client juste à sa gauche, un certain Omar Lakhdari (ci-dessous), qui termine lui avec 60 500 pions. "Au final, on s'est évité mutuellement, commente Chevre.Miel. Je l'ai juste 4-bet shove une fois pour 40 blindes, j'avais As-Roi. Ah et quand j'avais 65 000, j'ai doublé avec deux Dames contre As-Dame chez un reg espagnol. Il ne m'a pas cru." Une deuxième en matière passée à dérouler donc, bien aidé par un petit coup de pouce du destin. "On a joué toute la journée à sept, un mec n'est jamais venu. Grosso modo il y avait trois regs et quatre récréas. Mais les récréas d'ici sont plus aggros qu'à Vegas par exemple, il faut faire attention. En revanche quand tu touches, tu peux prendre gros." Une bien belle leçon d'exploit.

Omar Lakhdari

Toujours chez nos tricolores, ça passe également pour le finaliste du High Roller Eureka David Karsenty (94 500), le finaliste de l'EPT Paris Fabrice Bigot (93 500), le double Champion du Monde Alex Réard (71 500), Florian Ribouchon (60 000) et Antoine Labat (22 500). Selon notre recensement, ils sont un total de 14 Français qualifiés aujourd'hui, rejoignant les 16 d'hier. Ils devront notamment en découdre avec l'indécrottable Teun Mulder (252 000), Alex Kulev (190 500), les Suédois Anton Wigg (175 000) et Niklas Astedt (110 000), Nils Pudel (109 500), Nicolas Chouity (99 500), Chris Frank (78 000), Jennifer Shahade (76 500), Juan Pardo (61 000), Farid Jattin (53 000) ou encore Tom Bedell (49 000).

Benjamin Spragg

À moins d'avoir gardé une bullet sous le coude pour éventuellement retenter le coup en début de Day 2, c'est en revanche terminé pour Sonny Franco, Nicolas Dumont, Cécile Ticherfatine (sortis deux fois tous les deux aujourd'hui), Jérémie Zouari, Thomas Eychenne, Mehdi Violleau, Samy Boujmala, Grégoire Auzoux, Gaëtan Balleur ou encore Karim Rebei. À l'international, il faudra désormais faire sans les Dominik, Panka et Nitsche, Rui Bouquet, Benjamin Spragg (photo), Ognyan Dimov, ainsi que notre blaze préféré de la semaine Johnny Nedved.

Reprise des hostilités mercredi à midi (11 heures en France), avec au moins 410 joueurs sur la ligne de départ, le long d'un Day 2 qui devrait nous amener jusqu'aux places payées. Nous, on sera là. Et vous ?

Flegmatic & Rootsah