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PokerStars Championship Monte Carlo - Main Event - 4

Le jour de vérité

Le Day 4 d'un Main Event EPT/PokerStars Championship est de ces jours charnières, où l'on commence à voir se dégager les joueurs véritablement capables d'endosser le costume de vainqueur. Car aujourd'hui, au moins autant que les cartes, les masses de jetons vont parler, les égos de chacun vont ressortir, et la capacité à supporter la pression de l'enjeu va devenir cruciale. Immanquablement, des gros tapis vont s'effondrer, tandis qu'une poignée de short stacks vont réussir à sortir de la zone rouge, avant peut-être de venir tutoyer les sommets.

Davidi Kitai

Un véritable ballet incessant, diablement excitant, et sur lequel nous aurons un oeil privilégié, au milieu des six dernières tables d'un field drastiquement réduit, suite à un Day 3 bouclé à la vitesse de l'éclair. Forcément, Davidi Kitai aura un rôle majeur à jouer dans cette représentation, lui qui reprendra à midi avec le troisième plus gros tapis des 45 survivants. Et après le numéro de haute voltige réalisé par le Génie hier, on se demande encore quelles arabesques il va bien pouvoir nous inventer. Kitbul aura un large avantage en jetons sur les sept joueurs de sa table, même s'il devra se méfier à sa gauche de deux Français Romain Nardin et Karim Souaid.

Chipleader tricolore et même leader tout court de ce tournoi, Michael Kolkowicz aura lui aussi fort à faire, puisqu'il sera assis à la droite de celui qui le suit directement au classement, le discret Allemand Stefan Schillhabel. Toujours côté français, on ne serait pas surpris de voir Bertrand 'ElkY' Grospellier démarrer en table télévisée, où il a passé la majeure partie de sa journée d'hier, ni d'entendre les deux short stacks Paul Testud (10 BB) et Rémi Castaignon (14 BB) annoncer "Tapis !" dès les premiers instants de ce Day 4. Au milieu de tout cela, Paul-François Tedeschi (56 BB), Renaud Lejal (47 BB) et Jérôme Brion (40 BB) peuvent nourrir de réels espoirs.

Comme hier, cinq niveaux de 90 minutes sont initialement prévu, à moins que l'on connaisse avant cela les 16 demi-finalistes. Coup d'envoi à midi.

Tableau de bord 45 joueurs restants sur 727 entrants Tapis moyen : 484 667 Blindes : 5 000/10 000, ante 1 000

Payout du jour 45e - 32e : 15 420€ 31e - 24e : 19 840€ 23e - 17e : 25 700€

Les Français bombent le torse

La dynamique est bonne, voire très bonne du côté du clan français en ce début de Day 4. La première bonne nouvelle est venue de la table télévisée, où le short stack officiel tricolore Paul Testud a réussi à doubler son tapis avec une paire de Valets gagnante contre le As-Valet de l'Ukrainien Dmytro Shuvanov.

Rémi Castaignon

Autre joueur en difficulté ce midi, Rémi Castaignon est parvenu à s'extraire de la zone rouge. Après avoir poussé son tapis plusieurs fois sans être payé, le vainqueur de l'EPT Deauville a joué un joli tour à son voisin de gauche. Alors que tout le monde a passé avant lui, Rémi décide de simplement complètement sa petite blinde. À sa gauche, Vicente Delgado tank avant d'annoncer tapis, et se fait snap call par le Français qui retourne... deux Rois. L'Espagnol était légèrement en pampa avec As-2 dépareillés, et permet à Rémi de grimper à 460 000.

Romain Nardin

Romain Nardin continue quant à lui sur sa lancée d'un Day 3 de rêve. Juste après s'être fait check/raise river par Davidi Kitai, 'Y.Strahovski,' comme il se fait appeler sur les tables online de Winamax, est ensuite monté au-delà des 900 000 unités, mais aux dépens de son compatriote Karim Souaid. Grand amateur de swings depuis le début de la journée, ce dernier a fini par tout envoyer en bataille de blindes avec Q9, pour finalement tomber face au AJ de Romain. Sa 41e place lui rapporte 15 420€.

Quant à Paul-François Tedeschi, j'aurais aimé vous dire qu'il tutoie désormais le million de jetons, mais l'histoire est un petit peu plus compliquée que cela, et mérite un article à part entière.

Le call de trop

Paul-François Tedeschi

Il était sur la bonne pente, lancé vers les sommets, mais une fois encore Paul-François Tedeschi n'a pas réussi à s'extraire de la situation difficile dans laquelle il s'est embarqué. Si PFT est techniquement encore vivant sur ce Main Event, il vient à l'instant de subir un énorme coup dur après un départ quasi parfait.

Polo s'est dans un premier temps chargé de mettre fin au parcours du Mongol Shijirbaatar Sanjaasuren, qualifié Spin & Go de son état, et qui était parti à tapis sur le flop 9106 avec K10 pour se faire payer par le QJ du Français qui trouvera un Valet au turn. Le membre du Team Onpok a ensuite enchaîné deux 3-bet préflop suivis de continuation bets gagnants contre Stefan Schillhabel et Sergio Aido. Il attaquait ainsi cette main fatidique avec 650 000.

UTG+1 Paul-François ouvre à 23 000 et se fait 3-bet par Lee Hon Cheong depuis le bouton. Le Hong-Kongais refuse le c-bet sur le flop 879, ce qui incite Polo à prendre le lead sur le 4 au turn. Il poursuit son agression après le K tombé river en ajoutant 188 000 au milieu.

C'est alors que Lee se réveille en poussant son tapis pour 411 000 jetons effectifs. Montrant pourtant tous les signes avant-coureurs d'un fold, PFT finit par payer la mort dans l'âme après près de six minutes de réflexion et un Time ayant nécessité l'invervention de Thomas Gimie. À son J10 pour une quinte floppée, son adversaire répond par un A8 et une couleur max trouvée in extremis. Lee Hon Cheong grimpe à plus d1,1 million tandis que Paul termine ce coup cripplé à 95 000, soit sept blindes au moment d'attaquer le niveau suivant. Voici ses plans grandement compromis sur ce Day 4.

Augmentation de la cadence

Ils ne sont plus que 33 en course dont 8 Français

Après un premier niveau très tranquille qui n'a vu que cinq joueurs gagner le rail, les premières quarante minutes de ce level 20 (blindes 6 000/12 000, ante 2 000) en ont déjà poussé vers la sortie sept autres, tous récompensés à hauteur de 15 420€.

Paul-François Tedeschi

Et surprise, Paul-François Tedeschi ne fait pas partie de ceux-là ! Mieux, le Corse pointe désormais au-dessus du milieu de jetons. Une remontée fantastique qui s'est faite en plusieurs fois : un shove avec les As sans trouver preneur, un donk shove au flop avec top paire payé par moins bien, un resteal non payé et l'élimination d'un joueur short stack avec As-10 contre As-6.

PFT a ensuite une nouvelle fois fait parler son agressivité. Il limp tout d'abord UTG+1, avant de s'acquitter d'une relance à 30 000 de Sergio Aido depuis le bouton, également payée par Stefan Schillhabel de petite blinde. Ce dernier paie ensuite le continuation bet à 82 000 de l'Espagnol sur un flop Roi78 mais Polo ne l'entend pas de cette oreille et fait monter les enchères à 235 000. Seul l'Allemand reste dans le coup, avant de jeter ses cartes lorsque le joueur Onpok envoie son tapis sur le 4 au turn. Et hop, back in the business !

Jérôme Brion

Si les nouvelles sont un peu moins bonnes du côté de Jérôme Brion, le Français s'est tout de même offert le scalp de l'un des cinq joueurs encore en course ce midi à avoir remporté un Main Event EPT (je vous laisse trouver les quatre autres), Jan Bendik. "Le premier bad beat que je mets du tournoi," précise Jérôme dont le A9 est passé devant le AQ du Slovaque après un board 9741010. Récupérant au passage les quelques 90 000 jetons du tenant du titre, il les rendra sur la main suivante, pour pointer à 360 000.

Sachez également que le dernier éliminé en date n'est autre que l'Américain Dan Smith (34e), victime de notre Paul Testud national. Le Q8 du highstaker américain est resté derrière le AK du vétéran tricolore, bien décidé à ne rien lâcher du haut de ses 350 000.

Davidi Kitai

Par ailleurs, Davidi Kitai se maintient autour du million de jetons, mais déplacé en table télévisée, il sera pour moi plus difficile de vous narrer ses exploits.

Tableau de bord 33 joueurs restants sur 727 entrants Tapis moyen : 660 909 Blindes : 6 000/12 000, ante 2 000 Prix assuré : 15 420€

Trois Français en moins

Le contingent français est passé de huit à cinq joueurs avec les sorties rapprochées de Rémi Castaignon, Renaud Lejal et Jérôme Brion.

Tombé aux alentours des 300 000 jetons malgré un début de journée réussi, le premier cité est tombé face à Diego Zeiter. Après avoir défendu sa grosse blinde avec 42, le vainqueur de l'EPT Deauville paie le continuation bet de l'Argentin sur un flop A49, avant de check/raise à tapis pour ses derniers 230 000 sur le turn 3 qui lui donne un tirage quinte flush. Les papiers de Zeiter étaient en règle avec A3 et la rivière 2 ne permet pas au Français de passer devant. Finalement 33e de ce Main Event, Rémi encaisse 15 420€.

Renaud Lejal

Coup beaucoup plus classique en revanche pour Renaud Lejal. Revenu de la pause en table télévisée avec moins de 15 blindes, celui qui arbore le logo du Team Onpok envoie tout préflop avec AQ et se heurte au AK du Brésilien Douglas Ferreira Souza. Sorti juste après l'élimination de Hossein Ensan en 31e place, Renaud franchit un palier, et sort de la Salle des Étoiles plus riche de 19 840€.

Quant à Jérôme, ses quelques 20 blindes sont parties au milieu préflop avec A10, et ont filé du côté de son voisin de gauche, le Russe Andrey Bondar, mieux armé avec une paire de Valets. Sa 30e place lui rapporte également 19 840€.

Tableau de bord 29 joueurs restants sur 727 entrants Tapis moyen : 752 068 Blindes : 8 000/16 000, ante 2 000 Prix assuré : 19 840€

Quelques nouvelles du front

Le Main Event de ce PokerStars Championship a beau s'est réduit à quatre petites tables, il s'est passé au moins un petit événement sur chacune d'entre elles lors des dernières minutes. Rembobinons :

En table télévisée, Paul-François Tedeschi a pris sa revanche sur Lee Hon Cheong. Après un squeeze à 140 placé préflop, PFT envoie un premier barrel à 162 000 sur le flop Q4K, puis son tapis de 375 000 sur le 2 au turn. Le Hong-Kongais passe sagement.

Sebastian Malec

Non loin de là, le jeune Polonais Sebastian Malec a joué sa survie sur ce tournoi, mais avec deux Valets contre une paire de 10, il n'était pas vraiment en danger, et parvient à doubler pour remonter à 650 000.

Sur la table d'à côté, Romain Nardin semble s'amuser comme un petit fou. Après avoir déjà poussé une première fois son tapis contre son voisin de gauche, 'Y.Strahovski' s'est fendu d'un petit squeeze au bouton à 155 000, suite à une ouverture UTG+1 payée deux fois. Tout le monde s'est couché, et le Français a montré un 4.

Davidi Kitai s'est chauffé avec son voisin de droite, Alexandru Papazian. Sur la rivière d'un board A6910K pourtant anodin, où le Génie avait ouvert à 40 000 UTG, c-bet le flop pour le même montant avant de check le turn, le Roumain place un presque bet pot pour 149 000. Comme à son habitude, Kitbul prend le temps de la réflexion mais finit par lâcher l'affaire.

Paul Testud

Enfin, nous avons dû dire au revoir à Paul Testud. J'arrive à sa table alors que les cinq cartes K7QJ3 sont déjà dévoilées. Suite à une mise à 93 00 de Papazian - encore lui - le doyen tricolore du jour a poussé son tapis de 254 000. Mais avec A10, il était derrière le 87 du Roumain. 29e de ce Main Event, Paul signe là sa 945e ligne Hendon Mob - à peu près - et empoche 19 840€.

Sur ces entrefaits, les 27 joueurs restants viennent de partir en pause pour vingt minutes. Il restera ensuite deux niveaux à jouer.

Tableau de bord 27 joueurs restants sur 727 entrants Tapis moyen : 807 778 Blindes à la reprise : 10 000/20 000, ante 3 000 Prix assuré : 19 840€

Aller plus haut

Romain Nardin et Davidi Kitai continuent d'engranger

Romain Nardin

"On est chipleader papa !" C'est avec ces quatre mots que m'accueille Romain Nardin, alors que mon regard s'était immanquablement tourné vers les énormes piles de jetons devant lui. "Sur la première main au retour du break, j'ouvre As-Valet au cut-off et le joueur en small blind - le Belge Arne Coulier - 3-bet shove pour 22 blindes avec Roi-Valet, ce qui est plutôt standard. Et bien sûr, ça hold !"

Déjà grimpé à 1,8 million, le premier joueur de l'histoire à avoir monté un milliard de jetons sur Winamax est aussi devenu le premier à dépasser les deux millions sur ce tournoi. Derrière une ouverture à 40 000 du cut-off payée par la petite blinde, Romain place un énième squeeze à 139 000, dont seule s'acquitte la SB. Rien n'est misé sur le flop 5J6, avant que le turn 10 n'incite l'adversaire du Français a envoyer une salve à 254 000. Tout le monde se calme ensuite sur le 6 river et les jeux sont retournés : AK chez Romain pour hauteur As et... A4 chez son voisin pour une moins bonne hauteur As. Voici le jeune grinder confortablement installé en tête du classement avec 2,25 millions.

Davidi Kitai

Dans les minutes qui suivent, Davidi Kitai aussi se charge de faire grossir son tapis, en récupérant les 20 blindes du chipleader du Day 1B Gianluca Speranzab, grâce à un flip remporté avec As-Roi contre une paire de 4. Le Génie est pointé autour de 1,5 million. Sebastian Malec sorti juste avant en 26e position (As-9 pas bon contre As-Valet), ils ne sont donc désormais plus que 24 en course pour le titre et les 500 800€.

Tableau de bord 24 joueurs restants sur 727 Tapis moyen : 908 750 Blindes : 10 000/20 000, ante 3 000 Prix assuré : 19 840€

ElkY fait de la résistance

ElkY

Tombé aussi bas qu'une douzaine de blindes, ElkY n'a pas dit son dernier mot sur ce Main Event, bénéficiant, il faut bien le dire, du soupçon de réussite nécessaire à tout deep run qui se respecte. Bertrand a tout d'abord a doublé avec A5 contre le A8 de Marius-Catalin Pertea. Le flop 233 est déjà clairement en sa faveur, lui offrant une gutshot ainsi que de multiples possibilités de split. Si le 6 au turn ne lui est pas d'une grande aide, tout change avec l'arrivée du tant attendu 4 sur la rivière.

Quelques minutes plus tard, le Français trouve même un second double up avec un AK qui reste en tête face au A10 de Vicente Delgado. Bertrand grimpe du même coup à plus de 800 000, soit une bonne quarantaine de blindes.

Pendant ce temps, le Péruvien Diego Ventura s'est fait sortir sur un lancer de pièce par Moritz Dietrich (24e, 19 840€), puis le presque bourreau de Paul-François Tedeschi Lee Hon Cheong a rejoint le rail, éliminé par le Russe Andrey Bondar (23e, 25 700€).

Tableau de bord 22 joueurs restants sur 727 entrants Tapis moyen : 991 364 Blindes : 10 000/20 000, ante 3 000 Prix assuré : 25 700€

MER IL SON FOUS

Michael Kolkowicz

Davidi Kitai et Michael Kolkowicz viennent de se livrer un mano à mano dantesque sous les spotlights de la table télévisée, qui a acoucché d'un résultat pour le moins surprenant. Rembobinons le fil de ce coup à plus de 2,3 millions.

C'est le Français qui démarre les hostilités en ouvrant en premier de parole à hauteur de 58 000, payé par Andrey Bondar au cut-off et Dav' au bouton. Le Parisien refuse le c-bet sur le flop 1056, pour mieux placer à un check/raise à 190 000 derrière une mise à 75 000 de Kitbul. Le Russe s'écarte du chemin mais pas notre Belge préféré, qui paie une seconde salve à 235 000 sur le 9 au turn. À ce stade de la main, il me parait bon de préciser que chacune de ces décisions est le fruit d'une intense réflexion de la part des deux joueurs, qui prennent conscieusement leur temps avant d'annoncer quoi que ce soit.

Ce n'est ainsi qu'après plusieurs minutes que Michael envoie un troisième barrel à 650 000 sur le 8 tombé dans la rivière. Davidi paie dans la seconde et les jeux sont dévoilés : paire de 7 chez le Génie et... A7 pour Kolkowicz pour un superbe split pot.

Tout ça pour ça, diront les grincheux. "Wow !" s'exclameront simplement les amateurs de poker champagne, heureux de voir deux joueurs se rentrer dedans ainsi sans retenu. "Si l'As vient je paie," lâche même Davidi après coup, tout persuadé qu'il était que le Français était en bluff. Résultat des courses, les masses ne bougent donc pas des deux côtés, avec des tapis similaires autour d'1,5 million.

Vers l’infini et au-delà

Alors que vient de démarrer la dernière pause de la journée, allongée à trente minutes au lieu des vingt habituelles - ne me demandez pas pourquoi - un joueur trône tout en haut du classement provisoire. Et ce joueur, c'est encore et toujours Romain Nardin. Juste avant le break, ce dernier s'est chargé de renvoyer à ses chères études Vicente Delgado.

Depuis sa grosse blinde, l'Espagnol a placé un squeeze à 250 000 derrière une ouverture en début de parole du Français, payée par le bouton, et a vu 'Y.Strahovski' lui revenir dessus pour l'intégralité de son tapis, à savoir environ 800 000 jetons de plus. Plutôt bien armé avec AK, l'ami Vincent s'acquitte de la somme mais doit faire face à la meilleure main de départ du Texas Hold'em, deux beaux As. Le board 3J8107 offre juste ce qu'il faut de suspense mais laisse notre jeune tricolore devant. Le voilà désormais à 3,5 millions, soit plus de trois averages. Un tapis qui pourrait certainement lui permettre d'attaquer sereinement la table finale.

Oui mais voilà, il reste encore douze joueurs à perdre avant d'y parvenir, le field s'étant réduit à 20 survivants, après la sortie du Russe Sergei Petrushevskii en 21e place (25 700€).

Tableau de bord 20 joueurs restants sur 727 entrants Tapis moyen : 1 090 500 Blindes à la reprise : 12 000/24 000, ante 4 000 Prix assuré : 25 700€

PFT, c’est terminé

Paul-François Tedeschi

Grosse désillusion pour Paul-François Tedeschi. À l'image de sa 25e place ici-même l'an passé, le Corse échoue à une belle mais ô combien frustrante 18e place. Revenu du diable-vauvert après être tombé à sept blindes, PFT a mal négocié son passage en table télévisée, se faisant progressivement grignoter.

Revenu au niveau fatidique des sept blindes, après un coup perdu contre Michael Kolkowicz - "J'ai 3-bet de grosse blinde et il a shove après mon c-bet sur un flop As-Valet-2 en montrant un As." - Polo s'est retrouvé à jouer un flip pour sa survie dans ce Main Event. Avec KJ, il a envoyé ses derniers 405 000 derrière une énième ouverture de Kolkowicz, qui a retourné 99. Le board 4510107 n'est pas venu à la rescousse du membre de la Team Onpok. Il repart de la Salle des Étoiles plus riche de 25 700€.

Dans la foulée, Michael s'est chargé d'éliminer un autre short stack, en la personne du chipleader du Day 1A Jeffrey Hakim. Pour ses ulitmes 12 blindes, le Libanais a poussé 109 et est tombé contre le A10 du Français, qui le pousse ainsi vers la sortie en 17e position (25 700€).

Deux dernières éliminations qui précipitent ainsi la fin de ce Day 4, rendez-vous dans une poignée de minutes pour le bilan chiffré et le récap' complet de la journée.

Les 16 demi-finalistes du PSC Monte-Carlo

Récapitulatif Day 1A : 235 joueurs / 107 survivants (dont 12 FR) - Chipleader : Jeffrey Hakim (Liban) 305 300 Day 1B : 481 joueurs / 222 survivants (dont 48 FR) - Chipleader : Gianluca Speranza (Italie) 201 500 Day 2 : 340 joueurs / 134 survivants (dont 26 FR) - Chipleader : Nick Petrangelo (USA) 562 000 Day 3 : 134 joueurs / 45 survivants (dont 9 FR) - Chipleader : Michael Kolkowicz (France) 1 445 000 Day 4 : 45 joueurs / 16 survivants (dont 3 FR) - Chipleader : Romain Nardin (France) 3 956 000

Alexandru Papazian

Romain Nardin (France) 3 956 000 Michael Kolkowicz (France) 2 983 000 Diego Zeiter (Argentine) 1 848 000 Alexandru Papazian (Roumanie) 1 759 000 Raffaele Sorrentino (Italie) 1 622 000

Andreas Klatt

Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 1 536 000 Andrey Bondar (Russie) 1 283 000 Marius-Catalin Pertea (Roumanie) 1 110 000 Maxim Panyak (Russie) 1 082 000 Andreas Klatt (Allemagne) 1 059 000

Sergio Aido

Dmytro Shuvanov (Ukraine) 887 000 Sergio Aido (Espagne) 695 000 Bertrand 'ElkY' Grospellier (France) 653 000 Douglas Ferreira Souza (Brésil) 536 000 Moritz Dietrich (Allemagne) 451 000 Stefan Schillhabel (Allemagne) 354 000

Tableau de bord 16 joueurs restants sur 727 entrants Tapis moyen : 1 363 125 Blindes au départ du Day 5 : 12 000/24 000, ante 4 000 (pour 41 minutes) Prix assuré : 25 700€

Les Français récompensés du jour 18e : Paul-François Tedeschi 25 700€ 29e : Paul Testud 19 840€ 30e : Jérôme Brion 19 840€ 31e : Renaud Lejal 19 840€ 33e : Rémi Castaignon 15 420€ 41e : Karim Souaid 15 420€

Kitbul, c’est la Champions League

Davidi Kitai franchit sereinement le Day 4 du PSC Monte-Carlo Romain Nardin et Michael Kolkowicz mènent les troupes avant les demi-finales

Davidi Kitai

Alors que la majorité des regards se tournaient, ici à Monaco comme dans le reste de la France, vers le Stade Louis-II, où l'ASM affrontait la Juventin de Turin en demi-finale aller de la Ligue des Champions, une autre partie à gros enjeux prenait fin dans la Salle des Étoiles du casino de Monte-Carlo. Et ce match là, le clan francophone l'a bouclé à la perfection. Sur les trois joueurs tricolores qui peuvent encore prétendre au titre, deux occupent les plus hautes places du chipcount. Quant au plus Français des Belges de la planète poker Davidi Kitai, il n'a pas semblé trembler une seule fois aujourd'hui.

Rail Kitbul

Le rail était en place

"C'était vraiment une bonne journée, conclut Kitbul. J'ai joué globalement plus serré qu'hier, choisissant bien mes spots après avoir décidé de jouer assez low variance. Je n'ai eu à faire de coup trop sick, à part celui avec la part de 7. D'ailleurs sur cette main, j'ai presque misé au flop pour induire un check/raise. Je savais que s'il faisait ça il n'allait rien représenter. En fin de journée, j'ai dû un peu adapter ma stratégie parce qu'il y avait pas mal de joueurs short stacks. Mais en tout cas ça fait vraiment plaisir de deep run à nouveau un Main Event [de type] EPT."

La dernière vraie belle perf' du Génie sur feu le circuit européen remonte en effet à Prague 2014, où il s'était classé dixième. Autrement dit, une durée bien trop longue pour un joueur de son calibre. Avec 1,536 million de jetons au départ du Day 5, lui offrant la sixième place du classement, il peut en tout cas légitimement espérer faire mieux. Mais juste après avoir empaqueté son stack, Kitbul n'avait qu'une seule idée en tête : filer voir le match. La traditionnelle interview de l'organisateur attendra bien demain matin.

Romain Nardin

Mais que le beau Day 4 de Davidi - et les doux souvenirs qu'il réveille en nous - n'éclipse pas les toutes aussi belles perf' de Romain Nardin et Michael Kolkowicz. Parti très fort très vite, le premier est parvenu à accélérer encore davantage sur la deuxième moitié de journée, multipliant les agressions pré et post-flop, signant au passage un paquet d'éliminations. La dernière en date, celle de l'Espagnol Vicente Delgado le catapulta notamment à des années lumières de ses poursuivants. Il sera au départ du Jour 5 avec 3,956 millions de jetons, soit très exactement trois tapis moyen. Titanesque.

Michael Kolkowicz

À distance respectable mais avec tout de même 2,983 millions de pions, Michael poursuit de son côté son impressionnant parcours. C'est bien simple, depuis le Day 1B, il n'a jamais terminé de journée moins bien classé que deuxième ! Aujourd'hui, le Parisien a continué de faire agir ce détonnant cocktail de sérénité apparente et de moves assez improbables, comme lors de ce fameux pot splitté avec Davidi Kitai. Reste à voir si son manque d'expérience à ce niveau peut lui jouer des tours dans le sprint final où s'il parviendra au contraire à rester lui-même.

Enfin, bien que moins bien classé, n'oublions pas non plus ElkY. Semblant par moments quelques peu désabusé à mesure que son tapis diminuait, Bertrand a certes bénéficié d'un soupçon de réussite pour ne pas voir son tournoi s'arrêter en cours de Day 4, mais conserve un atout que la majorité des 15 autres joueurs du field n'ont pas : la science des grands rendez-vous. Une chose est sûre, sa seule présence suffit à donner un cachet résolument vintage à ce PokerStars Championship.

Rémi Castaignon

Avec Davidi Kitai, ils sont en tout cas les deux seuls à compter à leur palmarès un titre EPT - et même une "triple couronne" - après les éliminations successives aujourd'hui de Jan Bendik (36e), Rémi Castaignon (33e, photo), Hossein Essan (32e) et Sebastian Malec (26e). Puisque l'on parle de sortants, rendons justement hommage aux autres Français tombés au rang d'honneur ce mercredi, à savoir Karim Souaid (41e), Renaud Lejal (31e), Jérôme Brion (30e), Paul Testud (29e) et Paul-François Tedeschi (18e).

Pas de quoi cependant entacher nos espoirs pour ce Day 5 à venir. Trois Français plus un Kitbul en finale, histoire d'imiter la TF de l'an passé, avouez que cela aurait une certaine gueule. Vivement demain !

Davidi & ElkY toujours in, ça fait bien plaisir. :slight_smile: