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PokerStars Championship Barcelone 2017 - Main Event - 4

Trouver le second souffle

Vendredi midi. Déjà, le début du week-end pour beaucoup de barcelonais : sur le chemin vers le casino, on peut en croiser des centaines marchant dans la même direction que nous - sauf que eux s'arrêteront deux cent mètres plus loin, là où le béton se termine pour laisser place à la plage. A l'intérieur du casino, le Main Event a repris : en ce début de Day 4, nous avons autant de journées devant nous que derrière. A mi-chemin, quoi ! Les 70 joueurs restants peuvent être fiers du chemin parcouru : en trois jours de jeu, ils ont surclassé 95% des inscrits à l'épreuve. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers, ou de considérer la partie comme déjà gagnée : il leur faudra jouer (et bien jouer !) trois jours supplémentaires pour aller au bout. Le poker de tournoi, en particulier sur les grosses épreuves comme celle-ci (la plus grosse de l'année en Europe, en fait) peut s'apparenter à un marathon. Pour les 70 derniers jours, il faut maintenant trouver le second souffle. S'adapter à la profondeur des tapis, qui se réduit à mesure que les enjeux augmentent. Nous arrivons au moment où les prises de risque sont les plus dangereuses, mais aussi les plus lucratives : celui qui parviendra à faire croître son tapis sera probablement quelqu'un ayant gagné de belles confrontations préflop, mais aussi tenté de beaux moves. Avec un tapis moyen sous la barre des cinquante blindes, nous entrons dans la phase où le poker devient de moins en moins un jeu de cartes, et de plus en plus un jeu de jetons. Et ces deux jeux sont bien entendu complètement différents.

Grégory Janin
Nous avons perdu l'un de nos quatre derniers français dès la reprise de la partie : Grégory Janin ne possédait qu'une dizaine de blindes pour entamer le Day 4, et s'est immédiatement engagé avec un A9 tout à fait adapté. Il tombera malheureusement contre A10. Sa 70e place lui rapporte 18 190 €.

Une heure, treize éliminations

Event #18 : Main Event - 5 300€ (Day 4)

Beaucoup d'animation en ce début de Day 4… Et plusieurs bonnes nouvelles côtés françaises. On vous livre pêle-mêle tout ce qu'on a vu, et entendu.

Quentin Lecomte
Quentin Lecomte ne pouvait rêver meilleur départ avec son stack légèrement inférieur à la moyenne : le pro Unibet trouve rapidement une paire de Dames avec laquelle il re-shove après la relance all-in d'un short-stack. Un troisième joueur, qui les couvre tous les deux, s'engage lui aussi. Quentin est en tête face à un combo 10-10/As-Roi, et trouvera une Dame sur la rivière dont il n'avait pas besoin pour gagner le coup, mais elle fait plaisir quand même (on imagine). Hop, voilà Quentin qui franchit le cap du million d'unités pour la première fois dans ce tournoi, lui offrant un confort de jeu inédit.
Alexis Fleur
La marge de manoeuvre d'Alexis Fleur vient elle aussi de s'amplifier : le runner-up du SISMIX 2016 a gagné un flip avec 88 contre As-Roi au cours de la première heure de jeu.
Kyle Bowker
Parmi la douzaine de sorties survenues entre douze et treize heures : celle du pro américain Kyle Bowker, contraint de boîter avec un 108 qui ne s'améliora pas contre le As-Roi de son voisin de gauche.
Nick Petrangelo
Sans doute le pro avec la plus belle Hendon Mob parmi les joueurs restants (neuf millions de dollars ma bonne dame), Nick Petrangelo vient d'éliminer l'autrichien Markus Grabher avec un Q10 battant facilement 109.
Matas Cimbolas
Beau joueur, Matas Cimbolas a gardé le sourire au moment de jouer, et perdre son dernier coup : un banal flip avec une paire de 5 contre As-Valet.
Ricardo Graells
Connu en France comme "le père de Gloub" (pour des raisons évidentes), le suisse Ricardo Graells a trouvé un flop 872 parfait pour son J8. Parfait, sauf lorsque l'on joue contre une pocket paire de 7. L'argent était parti préflop, et Graells n'a pas trouvé de coeur salvateur sur le turn et la rivière.

Le nouveau William Kassouf ?

Event #18 : Main Event - 5 300€ (Day 4)

Patrick Leonard
L'une des personnalités les plus intéressantes de ce Day 4 est en train de se dévoiler sous nos yeux : un joueur nommé Patrick Leonard, actuellement assis aux côtés de Quentin Lecomte. L'anglais a tout pour plaire :

Un pedigree impressionnant en ligne (2,75 millions de dollars de gains rien que sur PS - pseudo : pads1161 - et le titre de joueur online de l’année en 2014)
Près de deux millions de dollars de gains en live, avec notamment un run irréel cet été à Vegas : trois victoires en quatre jours à l’Aria et au Bellagio, pour plus d’un million de profit au total !
Un style de jeu privilégiant l’hyper-activité, et une panoplie de moves très complète.
Un tapis qui fait le yoyo en permanence, conséquence directe de ses tactiques agressives.
Et, c’est là où je veux en venir, un certain penchant pour le « speech play » dont William Kassouf nous avait offert de très beaux (ou très enervants, c’est selon) exemples lors du Main Event des WSOP 2016.

C’est sur ce dernier point qu’une controverse a éclaté au cours des dernières 48 heures, à propos d’une main jouée en table télévisée. Voyez ci-dessous ce tweet de Daniel Negreanu, où la superstar de PS demande à ses followers si une main jouée par Leonard durant le Day 3 constitue un « angle shooting », autrement dit un « coup de vice », ou une tentative de déborder un peu en dehors des règles de bien séance à une table. Cliquez pour lancer la vidéo, écoutez bien le dialogue et observez le comportement de Leonard : considérez-vous son attitude comme réglo ? Personellement, je trouve qu’il n’y a pas de bonne réponse à ce sondage. Tout est dans l’intention de Leonard. Avait-il décidé de folder quoi qu’il arrive avant de faire ce petit commentaire final ? Ou s’est-il servi de la réaction de son adversaire pour prendre sa décision ? On ne le saura jamais, car nous ne sommes pas dans la tête de Leonard.

Do you think this was shooting an angle by @plenopads during Barcelona main event? https://t.co/OaWeIjr3Bt

— Daniel Negreanu (@RealKidPoker) 25 août 2017

EDIT : Tandis que je tapais ces lignes, l'élimination de Patrick Leonard vient de survenir sur l'écran de télé de la salle de presse diffusant le streaming live. Après avoir tutoyé les sommets du classement, Leonard s'était retrouvé short suite à un gros bluff manqué. On vient de passer sous la barre des 40 joueurs !

Chip-counts français
Alexis Fleur 1,35 m. (après un nouveau coin-flip gagné !)
Mesbah Guerfi 1,19 million
Quentin Lecomte 800 000
Blindes 10 000/20 000, ante 3 000

Mesbah
Pendant ce temps, Mesbah Guerfi est assis en table télé, et joue hors de position sur le croupier sosie de Clément Thumy (nous ne nous lasserons pas de cette blague tant que l’un des deux n’aura pas pris sa retraite)

Dites 32

Event #18 : Main Event - 5 300€ (Day 4)

Table TV
Coup crucial que celui joué par Mesbah Guerfi en table télévisée au cours du Level 23. Le genre de main qui fait la différence entre une décevante (et oubliable) élimination aux alentours de la 40e place et un run potentiellement plus mémorable (beaucoup plus mémorable). Un coup qui vaut donc plusieurs centaines de milliers d'euros en équité, littéralement.

De grosse blinde avec A8 et un tapis d’un million environ, Mesbah a logiquement défendu sa grosse blinde dans un pot très familial : quatre joueurs en tout, depuis le cut-off (Albert Daher) jusque Mesbah en passant par le bouton (Usman Siddiquee) et la SB (Jackson White). Le français floppe le jackpot sur A89.

« Je checke », explique t-il après coup, « et je vois Albert Daher qui c-bet. » Siddiquee fait de même, mais pas White. « Avec un peu plus de jetons, je pourrais juste payer, mais avec un million [42BB], je n’ai pas trop le choix. »

Mesbah envoie son tapis. Daher réfléchit un peu (« pour le spectacle », estime Mesbah) et abandonne. Cela ne sera pas le cas de Siddiquee, qui ne saura se résoudre à passer une très belle main : lui aussi a floppé gros avec A4 !

L'affaire est désormais hors des mains de Mesbah : c'est le destin qui va décider de sa survie. Deep-run frustrant comme en 2015 (53e), ou chevauchée fantastique vers beaucoup mieux ? Les dieux du poker vont opter pour la seconde option, en offrant à Mesbah un carreau et un pique en guise de turn et rivière.

Les blindes viennent de passer à 15 000/30 000 avec une ante de 4 000. Il reste 32 joueurs disposés autour de quatre tables, et Mesbah dispose d'une belle marge de manoeuvre. C'est un peu moins le cas pour ses deux cadets :

Mesbah Guerfi 2,115 millions
Alexis Fleur 1,195 m.
Quentin Lecomte 830 000

Le chip-leader n’est autre qu’Andre Akkari : le brésilien du Team PokerStars dispose de presque cinq millions. Mais d’après l’un de ses adversaires croisés à la pause, Akkari est loin d’être le joueur le plus dangereux encore en course : « Il pratique un poker simple et sérieux, très ABC. Il ne fait pas de conneries, mais il ne pose pas de problèmes non plus. »

Débiter Lecompte

Event #18 : Main Event - 5 300€ (Day 4)

Quentin
Un français de moins dans ce Main Event... Eliminé par un autre français, qui plus est. Vous me direz que cela n'a aucune importance, et qu'à la table seuls les jetons et les cartes comptent, peu importe ce qu'il y a d'écrit sur le passeport. Vous aurez raison ! Mais cela ne nous empêchera pas de faire grise mine en regardant Quentin Lecomte quitter le podium télévisé.

Muni d'une paire de Dames, le pro Unibet a 3-bet à 175,000 après une relance UTG à 65,000 placée par Mesbah Guerfi. Ce dernier a envie de voir un flop.

Le flop en question est parfait pour Quentin : 5Q4. Mesbah checke, et Quentin l’imite : on passe directement au turn, un 10. Mesbah checke encore. Quentin value-bet 180,000, mais se fait relancer à 400,000 par Mesbah. Pour le jeune pro, la décision implique l’ensemble de son tournoi : il lui reste environ 520,000 après avoir misé. Après quelques instants de réflexion, Quentin appuie sur la gâchette : « all-in ».

Board
Mesbah ne pouvait pas payer plus vite. Et pour cause : avec A9, il possède le jeu max. Quentin peut encore s'améliorer sur la rivière de plusieurs façons, mais le K n'en fait pas partie.

Mesbah
L’expression de Mesbah après le coup : à moitié un soupir de soulagement à moitié une grimace à l’idée d’avoir éliminé un joueur qu’il connaît. Ce n’est que mon interprétation perso. Si ça se trouve, Mesbah vient tout simplement de se rappeler qu’il a oublié de finir de cocher sa grille de Loto Foot.

Quentin
"Je ne le mettais pas vraiment sur un couleur", nous dira Quentin après coup, "parce que la présence de la Dame et du 10 de trèfle enlève plein de combinaisons avec lesquelles il paie un 3-bet : AQ, A10, KQ, etc... Je ne le voyais pas payer un 3-bet aussi cher avec As plus faible. Un autre brelan me paraissait plus probable..."

Avec cette 29ème place, Quentin remporte 31 900 euros et dépasse maintenant les 500,000$ de gains sur le circuit live. Il ne reste plus que deux joueurs français en course dans le Main Event et forcément, Mesbah Guerfi est désormais très bien placé parmi les 28 derniers joueurs !

On se retrouve après une pause-dîner de 75 minutes : il restera encore trois heures de jeu après cette pause.

GG 2Balla !!!

A fleur de peau

Event #18 : Main Event - 5 300€ (Day 4)

Alexis Fleur
Alexis Fleur était revenu de pause-dîner avec l'un des plus petits tapis parmi les 28 joueurs restants : 1,15 million, soit 28BB pour attaquer les deux derniers niveaux de la journée. Short-stack, ce fut un peu le lot du runner-up du SISMIX 2016 tout au long de ce Day 4, même si Alexis avait réussi à doubler à plusieurs reprises durant les deux premières heures de jeu, ce qui lui permit de conserver ses espoirs intacts plutôt que de devoir se contenter d'une maigre 60ème place.

Une fois la partie reprise, Alexis est rapidement retombé à moins de 20BB, doublant un joueur avec As-3 contre une paire de 10. Quelques minutes plus tard, il joue son dernier coup de ce Main Event, poussant ses jetons depuis le bouton avec Roi-Valet après une relance du cut-off. Derrière, le joueur en grosse blinde fait tapis. Normal : il est muni des Rois. Alexis trouvera un tirage ventral au flop, mais rien de plus.

Son élimination en 26ème place lui rapporte 37 300 €, le deuxième plus gros gain de sa carrière en live, quinze mois après son heads-up marocain face à Kool Shen.

Quelques minutes plus tard, on perd un joueur de plus (l'ukrainien Igor Dubinskyy), ce qui signifie qu'il ne reste plus que trois tables actives ! Mesbah Guerfi est le dernier français de cette édition 2017 du PSC Barcelona, et évolue toujours en table TV à l'heure actuelle, avec un stack archi confortable de trois millions.

Les trois dernières tables

Event #18 : Main Event - 5 300€ (Day 4)

Combien de joueurs reconnaissez-vous dans le casting des 24 prétendants au titre sur ce PSC Barcelona, qu'on pourrait légitimement considérer comme le plus prestigieux de l'année ? En ce qui me concerne, la réponse est un maigre 4.

Table TV

Table TV
1/ Tsugunari Toma (Japon) 3 370 000 2/ Donald Duarte Sierra (Nicaragua) 2 115 000 3/ Mauricio Salazar Sanchez (Colombie) 1 150 000 4/ Alex Difelice (Canada) 3 525 000 5/ Andre Akkari (Brésil) 5 570 000 6/ Mesbah Guerfi (France) 3 050 000 7/ Hugo Gomes Andrade (Portugal) 1 410 000 8/ Rens Feenstra (Pays-Bas) 1 105 000

Table 1

Table 1
1/ Lachezar Plamenov Petkov (Bulgarie) 1 615 000 2/ Sebastian Sorensson (Suède) 1 515 000 3/ Benjamin Richardson (Australie) 1 900 000 4/ Albert Daher (Liban) 2 205 000 5/ Niek Minten (Pays-Bas) 2 080 000 6/ Scott Wellenbach (Canada) 1 415 000 7/ Usman Siddique (UK) 3 380 000 8/ Andrew Hedley (UK) 1 500 000

Table 2

Table 2
1/ Aeragan Arunan (UK) 1 600 000 2/ Yaron Zeev Malki (Israël) 1 630 000 3/ Raffaele Sorrentino (Pays-Bas) 990 000 4/ Kent Roed (Norvège) 790 000 5/ Heorhii Doroshev (Ukraine) 1 340 000 6/ Brian Kaufman Esposito (Uruguay) 4 580 000 7/ Mykhailo Hladilin (Ukraine) 500 000 8/ Nick Petrangelo (USA) 150 000

Blindes 20 000/40 000 ante 5 000
Prix assuré 37 300 €

Late night tales

PS Championship High Roller 10 300 € (Day 1)

Highroller
Minuit à Barcelone. Plus de 500 inscrits dans le dernier Highroller du PSC Barcelone, et c'est pas fini, les inscriptions et re-entry sont encore possibles jusque une heure du matin. Celui qui a dit que le poker était passé de mode devrait venir faire un tour au Gran Casino barcelonais : la bousculade qu'il devra traverser au moment où les joueurs partent en pause lui fera peut-être questionner ses certitudes.

La neuvième heure de jeu a débuté il y a peu : c’est l’avant-dernière au programme du premier tour d’une épreuve qui en comportera trois. Faisons un point (pas tout à fait exhaustif) sur les forces tricolores en présence.

Sylvain Loosli & Romain Lewis
Avant de trouver un nouveau siège à la gauche de Sylvain Loosli, Romain Lewis a du passer par la case re-entry après un hero call pas si héroïque que cela. « Un joueur moyen ouvre à 1200 en milieu de parole. Le cutoff 3-bet, c’est un bon joueur. J’ai 80,000 effectifs, je flat call deux Dames au bouton. Le relanceur initial paie aussi. » Le flop tombe 10-4-3. dépareillés. Romain check/call 5000 et se retrouve en heads-up. Le turn est un J qui ouvre un tirage couleur. Romain paie 15,000 supplémentaires. Rivière : un 2, la couleur est rentrée. « Il fait tapis pour 55,000. J’ai call. » La main adverse ? Q9 pour une couleur runner-up !

Après cette main qui a provoqué moult débats contradictoires au sein du Team (« Tu représentes pas mal JJ/TT, du coup il se level moins », « Vaut mieux hero QQ avec un coeur bb », « Il va plus bluff AQ/KQ avec un coeur à mon avis », etc), Romain a récupéré un stack tout neuf de 50,000, qu’il avait réussi à gonfler à 80,000 avan la dernière pause de la journée.

Pendant ce temps, Sylvain Loosli rigolait à la pause. « Je me suis fait avoir par un amateur ! Il m’a eu à la parlote. Il mise tout petit sur la rivière, et il me dit « Tu devrais passer. » Je suis tombé dans le panneau ! » Se faire avoir, ici, ça veut dire payer ou passer ? « Payer ! Car les joueurs moyens, quand ils parlent sur ces spots, c’est pour dire la vérité en général. » Précision : sur ce spot, Sylvain n’a ni payé, ni passé, mais… relancé ! « J’avais rien. Il m’a payé avec une paire d’As. Ca m’a couté un time bank cette histoire. »

Guillaume Diaz
Guillaume Diaz a joué son dernier coup peu avant minuit, au terme d'une partie riche en prises de têtes diverses. "J'avais 120,000 avant le dinner break pourtant." Que s'est-il passé ? "Préflop, j'avais des décisions compliquées et post-flop, je ne touchais pas de jeu." Exemple : Guillaume 3-bet 11,000 avec As-Roi après une relance et un call. Le relanceur initial 4-bet à 27,000 ! "Les stacks effectifs sont de 110,000. J'ai payé, et j'ai du abandonner sur 8-7-5." Un autre : "Le même mec, deux mains plus tard : je 3-bet 11,500 après relance du hijack et call du cutoff, la parole revient à lui : il fait 27,000 encore. J'ai du passer."

Volatile38 jouera son dernier coup avec une paire de 10 noire transformée en bluff sur un turn As-J-5-K avec deux piques au flop. « Le cutoff ouvre 3,000, je 3bet 8,600, il paie. Il check/call sur le flop. Je vais tapis sur le turn. Q10 en face… J’avais 42,000 au début du coup. »

Ivan Deyra
Ivan Deyra ne décolle pas avec 38,000, mais reste optimiste. "J'étais plus bas, tout à l'heure. Je suis content de mes décisions pour le moment." C'est déjà bien, même si ValueMerguez ne refuserait pas non plus un petit rush de cartes.

En d'autres nouvelles

J’ai recroisé Benjamin Pollak pour la première fois depuis la finale du Main Event des WSOP. Quoi de neuf, Magicdeal ? « Je suis rentré à Londres tout de suite après la finale, j’avais un déménagement prévu depuis longtemps. Après, j’ai vu ma famille en France, et me voilà à Barcelone. » Tu as beaucoup joué ? « Très peu. J’ai sauté sur le Day 1A du Main Event, un 25K€, puis ce Highroller. En revanche, j’ai été en table finale de toutes les soirées barcelonaises ! » Hi hi. Pollak pointe à 70,000.

Autre finaliste du Main Event 2017 : Antoine Saout. « J’ai 51,000. J’ai perdu un pot de 150,000 avec brelan max contre flush floppée. Le coup était 3-bet préflop…. »

Nicolas Cardyn 90 000
Alexandre Réard 40 000

Mesbah Guerfi est en demi-finales

Il reste 16 joueurs On ne les connaît pas tous, mais ils sont bons Event #18 : Main Event - 5 300€ (Fin du Day 4)

Demis
Moins de trois heures de jeu auront été nécessaires pour passer de 24 à 16 joueurs, et donc terminer la quatrième journée du Main Event. Les demi-finales sont prêtes ! Chacun rêve déjà de la finale, mais avant cela, une nouvelle longue journée de poker attend les candidats, et il n'y aura pas de place pour tout le monde : la moitié d'entre eux repartiront déçus au cours de la journée de samedi.

Au cours des deux derniers niveaux, on a perdu une tête de série incontestable, Nick Petrangelo (19e), qui était par ailleurs le dernier américain en course : une fois n'est pas coutume, la nation qui a vu naître le Texas Hold'em ne sera pas présent en finale !

Ultime prétendant français après les éliminations de Grégory Janin (tout en début de journée, en 70e place), Quentin Lecomte (29e) et Alexis Fleur (26e), Mesbah Guerfi a franchi le cap de fort belle manière, parvenant à augmenter son tapis avec régularité tout au long de la journée : au cours des six niveaux du Day 4, le parisien est passé de 1,5 à 5 millions, ce qui le place en quatrième position parmi les seize derniers joueurs.

Pourtant, le parisien nous a confié ne va avoir vu beaucoup de jeu dans l’ensemble, une carence compensée par une variance de son côté sur les moments cruciaux : lorsqu’il s’est retrouvé à tapis avec deux paires contre un tirage couleur, lorsqu’il a trouvé une couleur turn contre le brelan floppé de Quentin Lecomte, où lorsque sa paire de 8 a tenu contre le As-Roi d’un short-stack (Hugo Gomes Andrade, éliminé en 20e place). « J’ai bien rentabilisé », résume t-il. En fin de journée, Mesbah a disputé un gros coup contre Andre Akkari, assis à sa droite en position de chip-leader. « Je n’ai pas misé gros sur la rivière [459J3]. Il a réfléchi longtemps, mais il n’a pas payé. Dommage, j’avais du plomb ! »

Mesbah Guerfi
Mesbah Guerfi est un concentré de paradoxes. On le connaît bien : on l’observe deep-run des tournois depuis maintenant huit ans, depuis la grande époque de l’ACF (7e du Grand Prix de Paris en 2010) jusqu’au dernier Main Event des WSOP, en passant par l’EPT (finaliste à Monte Carlo en 2010, 34e à Deauville en 2013, 53e à Barcelone en 2014), des tournois qu’il paie toujours de sa poche. Mais en même temps, on ne le connaît pas : le bonhomme est discret, ne joue finalement que peu de tournois, ses destinations préférées se comptent sur les doigts d’une main, et sont toujours les mêmes. A table, il joue plutôt serré, mais absolument pas « scared money ». Il peut parler des heures de poker, des joueurs, des stratégies, des tendances. Mais il n’aime pas qu’on parle de lui ! Il est excessivement sympa avec les journalistes qui suivent les tournois. Mais moins les journalistes écrivent sur lui, mieux il se porte ! « C’est cool, vous allez pouvoir vous reposer demain », nous a t-il lancé en fin de journée. « Y’a plus aucun français à suivre ! » Il ne plaisantait qu’à moitié ! « Non, parce que ça serait quand même dommage de passer la journée juste à me regarder moi. Vous pourriez jouer un tournoi aussi, non ? »

Peu importe, au final : le destin médiatique de Mesbah Guerfi dans ce PSC Barcelone est hors de nos mains. Même si nous n’écrivions plus une seule ligne à son sujet au cours des 48 prochaines heures, l’intégralité du tournoi sera diffusée en direct sur Internet, commentée en plusieurs langues, et analysée sur les forums et réseaux sociaux. Aussi détendu qu’au coup d’envoi du Day 1, Mesbah va aborder la fin de la partie sans changer une iota de sa stratégie : « S’il faut tout mettre au milieu, je n’aurai pas peur de tout mettre au milieu. Mais je ne vais pas balancer les jetons. J’aimerais bien aller en finale, mais c’est pas grave si c’est pas le cas. Et quand tu regardes les mecs autour de moi, ils pensent presque tous pareil. Ils ne sont pas affectés par l’argent, les paliers de gains… Ils sont presque tous très forts. Tu prends Usman Siddique, par exemple, il est vraiment pas mal. Il ne craque pas, les pions sont durs à prendre chez lui. Albert Daher, c’est un bonhomme très différents mais il n’a pas peur. Il joue les gros cash-games du Bellagio et à Chypre. »

ONU
Mesbah et ses quinze derniers adversaires forment un véritable comité des Nations Unies : treize pays et quatre continents seront représentés au départ des demi-finales ! Je ne prétendrai pas pouvoir vous sortir une bio toute faite de Tsugunari Toma, le japonais, ou de Mauricio Salazar Sanchez, le colombien. En revanche, vous reconnaîtrez peut-être Raffaele Sorrentino, l'italien sacré sur le PSC Monte Carlo en mai, ou Andre Akkari, le brésilien du Team PokerStars roulant sa bosse sur le circuit depuis plus de dix ans, avec à la clé une victoire WSOP en 2011. En ce qui concerne Brian Kaufman Esposito, l'urugayen, ou encore Donald Duarte Sierra, venu du Nicaragua, il me faudra aussi faire quelques recherches demain. C'est quelque chose qui ne cessera jamais de m'épater sur ces gros tournois européens : ils sont très chers et très difficiles, mais on n'y cesse de croiser de nouvelles têtes, des têtes plus souvent que jamais bien faites. Tout le monde a sa chance, tant et si bien qu'il est capable d'abattre le boulot nécessaire pour atteindre le haut niveau (et qu'il fasse preuve d'un peu de réussite !)

Les demi-finalistes

Table 1 1/ Andrew Hedley (UK) 1 005 000 (16BB) 2/ Andre Akkari (Brésil) 6 160 000 (102BB) 3/ Tsugunari Toma (Japon) 3 440 000 (55BB) 4/ Usman Siddique (UK) 4 650 000 (75BB) 5/ Sebastian Sorensson (Suède) 2 555 000 (51BB) 6/ Aeragan Arunan (UK) 3 480 000 (55BB) 7/ Yaron Zeev Malki (Israël) 1 510 000 (30BB) 8 Albert Daher (Liban) 3,810,000 (80BB)

Table 2
1/ Mauricio Salazar Sanchez (Colombie) 655 000 (11BB)
2/ Brian Kaufman Esposito (Uruguay) 5 480 000 (90BB)
3/ Donald Duarte Sierra (Nicaragua) 2 510 000 (45BB)
4/ Lachezar Plamenov Petkov (Bulgarie) 3 630 000 (60BB)
5/ Mesbah Guerfi (France) 4 065 000 (65BB)
6/ Rens Feenstra (Pays-Bas) 1 565 000 (25BB)
7/ Alex Difelice (Canada) 2 775 000 (45BB)
8/ Raffaele Sorrentino Italy 3 000 000 (50BB)

Blindes : 30 000/60 000 ante 10 000 (après une brève entame de match - dix minutes - à 25K/50K)

Les prix

Vainqueur 1 410 000 €
Runner-up : 790 500 €
3e : 554 000 €
4e : 402 000 €
5e : 317 960 €
6e : 252 000 €
7e : 193 000 €
8e : 136 000 €
9e : 104 000 €
10e & 11e : 87 100 €
12e & 13e : 77 800 €
14e & 15e : 69 600 €
16e : 61 400 €

Les éliminés du Day 4

17e : Scott Wellenbach (Canada) 61 400 €
18e : Heorhii Doroshev (Ukraine) 53 200 €

Nick Petrangelo
19e : Nick Petrangelo (USA) 53 200 €

20e : Hugo Gomes Andrade (Portugal) 53 200 €
21e : Niek Minten (Pays-Bas) 45 000 €
22e : Kent Roed (Norvège) 45 000 €
23e : Benjamin Richardson (Australie) 45 000 €
24e : Mykhailo Hladilin (Ukraine) 37 300 €
25e : Igor Dubinskyy (Ukraine) 37 300 €
26e : Alexis Fleur (France) 37 300 €
27e : Jackson White (USA) 37 300 €
28e : Aleksandr Gofman (Russie) 31 900 €
29e : Quentin Lecomte (France) 31 900 €

30e : Valentin Anghel (Roumanie) 31 900 €
31e : Paraskevas Tsokaridis (Grèce) 31 900 €
32e : Gustavo Mastelotto (Brésil) 27 200 €
33e : Jan-Eric Schwippert (Allemagne) 27 200 €
34e : Nadia Wanzi (Pays-Bas) 27 200 €
35e : Alan Mehamed (Argentine) 27 200 €
36e : Jakub Senk (Rep. Tchèque) 27 200 €
37e : Victor Ilyukhin (UK) 27 200 €
38e : Ramon Miquel Munoz (Pays-Bas) 27 200 €
39e : Benjamin Rolle (Allemagne) 27 200 €

40e : Patrick Leonard (UK) 22 680 €
41e : Alexandros Papadopoulos (Grèce) 22,680 €
42e : Arezki Belaidi (Canada) 22,680 €
43e : Tibor Nagygyorgy (Hongrie) 22 680 €
44e : Johnny Hansen (Danemark) 22 680 €
45e : George McDonald (UK) 22 680 €
46e : Nuno Pereira Ascensao (Portugal) 22 680 €
47e : Sebastian Ruiz Figueroa (Chili) 22 680 €
48e : Kevin Stani (Norvège) 22 680 €
49e : James Romero (USA) 22 680 €

50e : Jonathan Proudfoot (UK) 22 680 €
51e : Daniel Smiljkovic (Allemagne) 22 680 €
52e : Diogo Veiga (Portugal) 22 680 €
53e : Liow Ming Kee (Malaysie) 22 680 €
54e : Jamie Whyte (UK) 22 680 €
55e : Philippe D'Auteuil (Canada) 22 680 €
56e : Florian-Dimitrie Duta (Roumanie) 18 190 €
57e : Giuliano Bendinelli (Italie) 18 190 €
58e : Matas Cimbolas (Lithuanie) 18 190 €
59e : Ricardo Graells (Suisse) 18 190 €

60e : Markus Grabher (Autriche) 18 190 €
61e : Kyle Bowker (USA) 18 190 €
62e : Erik Friberg (Suède) 18 190 €
63e : David Algarra Vidana (Espagne) 18 190 €
64e : Jose Latorre (Espagne) 18 190 €
65e : Pim Kuipers (Pays-Bas) 18 190 €
66e : Frederico Spilimbergo Volpe (Brésil) 18 190 €
67e : Gabriel Chiva (Roumanie) 18 190 €
68e : Hady El Asmar (Liban) 18 190 €
69e : Martin Prado (Argentine) 18 190 €
70e : Gregory Janin (France) €18 190 €

Reprise de la partie samedi à midi !