Quatre ans qu’on attendait ce moment
Un petit motel de bord de route. Une terrasse en bois qui surplombe le parking, une réception aux horaires peu tardives, et pas une supérette à moins d’un kilomètre. On se croirait perdu sur une autoroute au milieu de la pampa américaine. Mais depuis le balcon, le décor qui s’offre à nous permet un replacement géographique. Un étroit banc de sable introduisant l'étendue infinie d'une mer azure. Mon confrère espagnol Alex et moi sommes arrivés hier, mais la nuit ne nous a pas permis d’apprécier le décor qui nous entourait. Il est 7h00, et le soleil se lève de l’autre côté de l’île pour faire briller peu à peu ce dégradé de bleu. Voilà les Bahamas !
Ce décor pourrait être le point de départ d’une baroude en sac à dos, d’une semaine de camping au bord de l’eau ou encore d’un baraquement pour hippies trimbalant leurs guitares sur les plages. Mais non, ce sont des carnets que nous nous allons gratter toute la semaine. Ce motel sera notre camp de base, mais c’est dans un resort autrement plus luxueux que nous allons vivre l’aventure caribéenne.
De grandes tours d’un blanc éclatant qui s’élèvent dans le ciel, des piscines toutes plus affolantes les unes que les autres, qui se succèdent dans les jardins de palmiers, jusqu’à ce bras de mer, toujours aussi claire. Bienvenu au Baha Mar !
J’ai bien tenté de faire le tour de la propriété, mais il me faudrait deux heures pour aller d’un bout à l’autre du complexe. Et le temps nous manque puisque sous les coups de midi sonnera le coup d’envoi d’un des plus grands de tournois au monde. Trouvons donc la Poker Room !
L’action se passe dans l’aile gauche du Resorts. Il faut traverser l’espace casino, les innombrables allées de machines à sous, dans un décor de Palace calqué sur ceux de Las Vegas. Les salles, les machines, même les lettres des panneaux de directions sont les mêmes qu’à Sin City. À la différence que si on a des corps à faire disparaître, ça sera dans la mer plus que dans le désert.
Récupération des badges, armement des appareils photos, et Alex et moi épions les environs en attendant le coup d’envoi. Dans les couloirs, on croise des têtes familières. Tiens, voilà Davidi Kitai qui promène la poussette avec Madame Kitbullette. Une petite balade au soleil, histoire de prendre l’air, filmer quelques stories, et prendre l’énergie des siens avant de partir au combat.
Devant le « Convention Center » abritant la salle de tournoi, on entend des clameurs. L’accent est espagnol, et c’est Ramon Colillas qui est sur la table, entouré des amis d’EducaPoker, Poker Red, et du staff ibérique Pokerstars. Tout le monde espère suivre les traces du champion PSPC, l’homme qui jadis transformait un Platinum Pass en 5 millions de dollars, le temps d’un tournoi qui changeait sa vie à jamais.
Le tenant du titre a bien évidemment été placé en table télévisée pour le coup d'envoi...
... En compagnie d'un logo Club Poker ! Si c'est pas beau ! Alban Beysson, l'homme qui trouvait un Platinum Pass en ouvrant une enveloppe sur le FPS Mystery Bounty d'Aix-en-Provence est placé d'entrée sous le feu des projecteurs. Et ce n'est pas l'ambiance internationale et les discussions anglaises qui vont intimider notre Cpiste, puisque "Karabusto" est tout bonnement polyglotte et interprète. Observez donc sa finesse, dans les moves, comme dans les trolls et traits d'esprit, sur le Streaming de Pokerstars.
C’est le rêve que promet le PokerStars Players Championship. Vous connaissez la recette : 25 000 $ l’entrée, un buy-in que ne peuvent s’autoriser que les meilleurs joueurs du monde, ou plutôt les plus riches. Et surtout, une armada de joueurs, pour la plupart anonymes, loin de pouvoir s’offrir des tournois aussi princiers, qui s’apprêtent à se frotter à la crème du poker mondial. Ce sont les fameux détenteurs de « Platinum Pass », ce ticket d’or délivré par Pokerstars donnant le droit à une semaine de vacances dans ce Resorts de rêve et un ticket pour ledit tournoi.
Plus de 400 ont été mis en jeux, depuis maintenant près de quatre ans. Un virus a en effet retardé, et même fait déménager le tournoi, initialement prévu à Barcelone. Un changement de calendrier qui a tout de même permis à l’organisateur de multiplier les opérations promotionnelles, tournois qualificatifs et loteries, permettant de mettre la main sur le précieux sésame.
Deux Tonios et un Chino. Deux légendes du jeu, et un jeune prodige, qui est allé arracher son Platinum Pass après moult péripéties. Mais Antoine Goutard est bien de la partie !
Parmi ces plus de 400 Platinum Pass, un bon paquet de Français. Nous attendons encore la confirmation auprès de Pokerstars pour vous donner un nombre exact, mais une grosse cinquantaine de tricolores ont en effet remporté l’un de ces tickets d’or. Clément Eloy, un designer lillois, fut le premier à poinçonner son billet, il y a déjà plus de quatre ans. La distribution s’est poursuivi à travers des freerolls, des Road To PSPC, des challenges de “Rake” sur Pokerstars, des all-in shoutout, et même des nominations… Comme hier avec Julien Brécard ! Notre légendaire commentateur a eu la belle surprise de recevoir hier ce petit cadeau de 25 000 $, et entre en piste au moment où j’écris ces lignes, pour jouer le plus gros tournoi de sa vie.
« Benny va assurer en solo, puis les bustos le rejoindront aux commentaires. J’espère le rejoindre le plus tard possible » me confie Yu, quelques secondes avant de connaître sa table.
Entre Clément et Julien, des dizaines de joueurs, amateurs complets, semi-pros, gambleurs, spineurs, podcaster, entrepreneurs, croupier, interprètes… Les profils sont innombrables et ce sont autant de belles histoires qu’il me tarde de vous conter.
Le maillot du Gunners floqué Thierry Henry pour se donner la force du champion. "Je l'avais testé à Londres, j'ai pas passé le Day 1, mais je persiste !" commente Dorian Decauche, à quelques secondes du plus gros tournoi de sa vie.
« Ca fait trois ans et demi que j’attends ce moment » me rappelle Dorian Decauche, passionné de longue date, responsable Poker chez Unibet, et qui avait chopé l’un des satellites à 250 € sur Pokerstars. Cette fois, le voilà devant ses jetons, en compagnie de Joffrey Esteve, vainqueur des Championnats de France étudiant. Pour les séparer, un certain Diego Ventura, plus grand joueur péruvien et runner-up… PCA. Tous regardent vers l’estrade où un homme s’égosille devant le micro.
Il s’agit de Bruce Buffer, le speaker officiel de l’UFC. « Le moment que tout le monde attend est venu… SHUFFFFLE-UUUPPP AND DEEEEAAAAALLLL » hurle la voix du MMA. Le combat peut commencer. Messieurs-dames, faites nous rêver !