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PokerStars Caribbean Adventure 2023-PSPC - 1

Quatre ans qu’on attendait ce moment

Playa

Un petit motel de bord de route. Une terrasse en bois qui surplombe le parking, une réception aux horaires peu tardives, et pas une supérette à moins d’un kilomètre. On se croirait perdu sur une autoroute au milieu de la pampa américaine. Mais depuis le balcon, le décor qui s’offre à nous permet un replacement géographique. Un étroit banc de sable introduisant l'étendue infinie d'une mer azure. Mon confrère espagnol Alex et moi sommes arrivés hier, mais la nuit ne nous a pas permis d’apprécier le décor qui nous entourait. Il est 7h00, et le soleil se lève de l’autre côté de l’île pour faire briller peu à peu ce dégradé de bleu. Voilà les Bahamas !

Sunset Stay

Ce décor pourrait être le point de départ d’une baroude en sac à dos, d’une semaine de camping au bord de l’eau ou encore d’un baraquement pour hippies trimbalant leurs guitares sur les plages. Mais non, ce sont des carnets que nous nous allons gratter toute la semaine. Ce motel sera notre camp de base, mais c’est dans un resort autrement plus luxueux que nous allons vivre l’aventure caribéenne.

Baha Mar

De grandes tours d’un blanc éclatant qui s’élèvent dans le ciel, des piscines toutes plus affolantes les unes que les autres, qui se succèdent dans les jardins de palmiers, jusqu’à ce bras de mer, toujours aussi claire. Bienvenu au Baha Mar !

J’ai bien tenté de faire le tour de la propriété, mais il me faudrait deux heures pour aller d’un bout à l’autre du complexe. Et le temps nous manque puisque sous les coups de midi sonnera le coup d’envoi d’un des plus grands de tournois au monde. Trouvons donc la Poker Room !

Baha Mar

L’action se passe dans l’aile gauche du Resorts. Il faut traverser l’espace casino, les innombrables allées de machines à sous, dans un décor de Palace calqué sur ceux de Las Vegas. Les salles, les machines, même les lettres des panneaux de directions sont les mêmes qu’à Sin City. À la différence que si on a des corps à faire disparaître, ça sera dans la mer plus que dans le désert.

Baha Mar

Récupération des badges, armement des appareils photos, et Alex et moi épions les environs en attendant le coup d’envoi. Dans les couloirs, on croise des têtes familières. Tiens, voilà Davidi Kitai qui promène la poussette avec Madame Kitbullette. Une petite balade au soleil, histoire de prendre l’air, filmer quelques stories, et prendre l’énergie des siens avant de partir au combat.

Devant le « Convention Center » abritant la salle de tournoi, on entend des clameurs. L’accent est espagnol, et c’est Ramon Colillas qui est sur la table, entouré des amis d’EducaPoker, Poker Red, et du staff ibérique Pokerstars. Tout le monde espère suivre les traces du champion PSPC, l’homme qui jadis transformait un Platinum Pass en 5 millions de dollars, le temps d’un tournoi qui changeait sa vie à jamais.

TV Table

Le tenant du titre a bien évidemment été placé en table télévisée pour le coup d'envoi...

Beysson

... En compagnie d'un logo Club Poker ! Si c'est pas beau ! Alban Beysson, l'homme qui trouvait un Platinum Pass en ouvrant une enveloppe sur le FPS Mystery Bounty d'Aix-en-Provence est placé d'entrée sous le feu des projecteurs. Et ce n'est pas l'ambiance internationale et les discussions anglaises qui vont intimider notre Cpiste, puisque "Karabusto" est tout bonnement polyglotte et interprète. Observez donc sa finesse, dans les moves, comme dans les trolls et traits d'esprit, sur le Streaming de Pokerstars.

C’est le rêve que promet le PokerStars Players Championship. Vous connaissez la recette : 25 000 $ l’entrée, un buy-in que ne peuvent s’autoriser que les meilleurs joueurs du monde, ou plutôt les plus riches. Et surtout, une armada de joueurs, pour la plupart anonymes, loin de pouvoir s’offrir des tournois aussi princiers, qui s’apprêtent à se frotter à la crème du poker mondial. Ce sont les fameux détenteurs de « Platinum Pass », ce ticket d’or délivré par Pokerstars donnant le droit à une semaine de vacances dans ce Resorts de rêve et un ticket pour ledit tournoi.

Plus de 400 ont été mis en jeux, depuis maintenant près de quatre ans. Un virus a en effet retardé, et même fait déménager le tournoi, initialement prévu à Barcelone. Un changement de calendrier qui a tout de même permis à l’organisateur de multiplier les opérations promotionnelles, tournois qualificatifs et loteries, permettant de mettre la main sur le précieux sésame.

Tonio Chino

Deux Tonios et un Chino. Deux légendes du jeu, et un jeune prodige, qui est allé arracher son Platinum Pass après moult péripéties. Mais Antoine Goutard est bien de la partie !

Parmi ces plus de 400 Platinum Pass, un bon paquet de Français. Nous attendons encore la confirmation auprès de Pokerstars pour vous donner un nombre exact, mais une grosse cinquantaine de tricolores ont en effet remporté l’un de ces tickets d’or. Clément Eloy, un designer lillois, fut le premier à poinçonner son billet, il y a déjà plus de quatre ans. La distribution s’est poursuivi à travers des freerolls, des Road To PSPC, des challenges de “Rake” sur Pokerstars, des all-in shoutout, et même des nominations… Comme hier avec Julien Brécard ! Notre légendaire commentateur a eu la belle surprise de recevoir hier ce petit cadeau de 25 000 $, et entre en piste au moment où j’écris ces lignes, pour jouer le plus gros tournoi de sa vie.

« Benny va assurer en solo, puis les bustos le rejoindront aux commentaires. J’espère le rejoindre le plus tard possible » me confie Yu, quelques secondes avant de connaître sa table.

Entre Clément et Julien, des dizaines de joueurs, amateurs complets, semi-pros, gambleurs, spineurs, podcaster, entrepreneurs, croupier, interprètes… Les profils sont innombrables et ce sont autant de belles histoires qu’il me tarde de vous conter.

Dorian Decauche

Le maillot du Gunners floqué Thierry Henry pour se donner la force du champion. "Je l'avais testé à Londres, j'ai pas passé le Day 1, mais je persiste !" commente Dorian Decauche, à quelques secondes du plus gros tournoi de sa vie.

« Ca fait trois ans et demi que j’attends ce moment » me rappelle Dorian Decauche, passionné de longue date, responsable Poker chez Unibet, et qui avait chopé l’un des satellites à 250 € sur Pokerstars. Cette fois, le voilà devant ses jetons, en compagnie de Joffrey Esteve, vainqueur des Championnats de France étudiant. Pour les séparer, un certain Diego Ventura, plus grand joueur péruvien et runner-up… PCA. Tous regardent vers l’estrade où un homme s’égosille devant le micro.

Il s’agit de Bruce Buffer, le speaker officiel de l’UFC. « Le moment que tout le monde attend est venu… SHUFFFFLE-UUUPPP AND DEEEEAAAAALLLL » hurle la voix du MMA. Le combat peut commencer. Messieurs-dames, faites nous rêver !

Salle

Aurélie Réard, le cadeau qu’on attendait pas

Une Réard floqué d’un écusson Pokerstars ? L’association a de quoi étonner. Mais pas autant que l’interview qu’a vécu Aurélie hier avec les représentantes de la room Maya et Sophie.

Réard

Pour replacer le contexte, souvenez-vous qu’en aout dernier, Aurélie était à deux doigts de choper le Platinum Pass, à l’occasion d’un Sit & Go télévisé rassemblant huit femmes la communauté Poker. La joueuse tenait une occasion unique de rejoindre son mari Alex sur l’un des plus gros tournois du monde. Malheureusement, les cartes décidaient qu’Aurélie échouerait en deuxième position. Le PSPC se fera en tant qu’accompagnatrice.

Après la partie, Pokerstars avait prévu une interview avec la joueuse, pour avoir son ressenti. Mais puisque les caméras sont encore occupées avec la gagnante, Giada Gang, l’entrevue est repoussée, puis même annulée et Aurélie part de Barcelone sans interview… Et toujours sans Platinum Pass.

Six mois plus tard, Aurélie est à Nassau. Elle accompagne bien sûr Alex, et prévoit de jouer quelques petits Sides, dont le Ladies d’hier. Elle raconte.

« Maya et Sophie me demande si je compte jouer le ladies et me disent qu’on pourrait enfin faire cette interview dès que j’ai un peu de temps. En plus, j’étais allée à la soirée open-bar la veille, j’étais en grosse gueule de bois, même pas maquillée… Mais bon, je sors sur un flip et on se trouve un créneau. Devant les caméras, elles me disent qu’elles étaient vraiment tristes après cette 2e place et me demandent comment j’ai vécu cette déception de Barcelone ». Voudraient-elles remuer le couteau dans la plaie ?

« Je leurs dis que je n’étais pas déçu, que c’était déjà magnifique d’avoir pu jouer ce tournoi, puis elles me demandent mon programme des Bahamas. Je leur dis qu’il y a les 330 $ du soir, le 550 $ Mystery bounty, plein de petits tournois à jouer… Puis elle me répond “Je crois qu’on va légèrement modifier ce programme“. Maya se retourne… Je vois encore l’action au ralenti... Et sort un Platinum Pass de sa poche en me disant qu’elle me l’offre au nom de Pokerstars ».

Aurélie n’en croit pas ses yeux et fond en larmes direct. « Ce n'était pas des larmes de joie, mais des larmes de choc ! Je leur dis “Mais pourquoi ? Mais merci ! Mais c’est vrai ? Mais pourquoi… J’étais en boucle ! Alex avait été prévenu et était en backstage. Il avait aussi les larmes aux yeux ».

Aurélie se remet tout juste de ses émotions. Elle a quelques heures pour préparer le plus gros tournoi de sa vie. « Si j'avais gagné le Pass à Barcelone et que je savais que je devais jouer un 25k, jamais je n'aurais bu comme ça deux jours avant. Là, ça tombe comme un cadeau du ciel, j’ai juste dormi tôt et puis, insh’allah ! ».

Madame Réard est désormais en place et a même déjà grappillé quelques jetons… Pendant que les messages continuent d’affluer. « Beaucoup me disent bravo, qu’ils sont fiers de moi... C’est vrai que les mots de Maya et Sophie résonnent encore. Elle m’a dit que je le méritais, que c’était pour tout ce que j’avais fait dans le poker, pour la communauté… Ça m’a beaucoup touché ».

C'est tout le poker français qui est heureux et fier d'avoir une représentante comme Aurélie. Maintenant, terminé l'émotion, c'est l'heure de monter des pions !

Trading Places

C’est un habitué des tournois les plus chers et les plus prestigieux du monde… En tant que croupier. Aujourd’hui, Jérome Moreau est assis au siège 1, prêt à boxer contre les joueurs à qui il a l’habitude de donner des cartes.

Jérome

Dans le milieu, on le connaît sous le nom de Jérome "Ibiza". Et si vous ne connaissez pas son nom, vous l’avez surement croisé dans les rooms. Avec ses presque deux mètres, sa carrure et son style toujours impeccable, il est tout simplement l’un des croupiers les plus remarquables du circuit, dans tous les sens du terme.

Son adresse et son expérience l’ont amené à dealer les plus grosses parties, dans toutes les grandes places du jeu. Et si vous ne l’avez pas croisé en vrai, vous l’avez surement vu sur les tables télévisées des Triton ou des EPTs. Mais cette fois, la donne a changé. Jérome n’est pas en train de dealer, mais bel et bien de jouer un 25 000 $ !

« Je l’avais gagné il y a presque trois ans (sur un freeroll de plus de 3 000 joueurs). C’est comme un cadeau qui est sous le sapin depuis trois Noël, mais tu ne peux pas y toucher » commente le joueur, qui a troqué sa veste de smoking contre un T-Shirt assez original. Des petits mots écrits à la main partout sur ses manches, le ventre, le dos… « En fait, j’ai eu des petits soucis de santé, si bien que je n’ai pas pu travailler sur le dernier EPT. Mes amis croupiers et du staff m’ont fait ce T-Shirt pour me soutenir pendant ma convalescence ».

Jérome est bien rétabli et sent toute la Team Croupier derrière lui. Maintenant, il s’agit de boxer contre les joueurs à qui il a l’habitude donner les cartes, comme Sam Greenwood assis juste à sa gauche. Mais du coup Jérôme, tu dois avoir des reads sur tous les Highstaker ?

« Des reads, c’est compliqué. Mais quand tu deals, tu as des yeux partout, tu fais attention à tous les détails, même dans la vie de tous les jours d’ailleurs. J’ai tellement l’habitude de croiser ces joueurs que je connais un peu leur style de jeu, ça m’aide à profiler certains joueurs ».

Si on connaît Jérome le croupier, Jérome le joueur était un peu moins visible sur le circuit. « J’ai fait un petit 500 à Malte en octobre dernier, j’ai fait douzième 1 300 joueurs. Mais sinon à l’époque, je jouais avec la « SPANK », le club associatif de Valence, la ville d’où je viens ».

Et alors, qu’est-ce qu’on vise sur ce PSPC ? Un ITM pour repartir avec le cash ? « Step by step. J’ai tenu le premier break, maintenant on vise la fin de journée… Puis l’ITM, et après, le plus loin possible »

Plutôt deux fois qu’une

Choper un Platinum Pass, c’est bien. Choper deux Platinum Pass en deux éditions, c’est mieux. Pierre Lewandowski a réussi cet exploit, en usant de différents chemins, pour atterrir à chaque fois aux Bahamas.

Lewandowski

C’est un coutumier des Platinum Pass. Lors de la dernière édition, en 2019, il s’était invité en remportant un Mega Stack à 170 balles, à Dublin, où Pierre Lewandowski habitait à l’époque. « Je me souviens qu’en table finale, le chipleader avait proposé aux cinq derniers de partager les gains, et de jouer uniquement pour le Platinum Pass. J’étais dernier, donc évidemment j’ai accepté. On a tous pris 9 000 €, et derrière, c’était un Winner Take All ».

Depuis, l’informaticien a déménagé. Il fallait trouver un autre moyen de se qualifier. Pourquoi pas avec ces Megapath, ce système qui permettait de gravir les étapes jusqu’à la grande finale à 1 000 €. « Je me suis inscrit pour 2 € sur le premier round. C’était très fluide, je me suis qualifié au Round 2, puis au Round 3. J’ai dû redescendre une fois de Round, mais ensuite, c’était tout droit jusqu’à la finale. Pour la petite histoire, c’était le jour de mon annviersaire… Et j’ai eu le plus beau des cadeaux ».

Indécent de réussite. Quatre ans après sa première à l’Atlantis, revoilà Pierre Lewandowski au Bahamas, cette fois du côté du Baha Mar. Et pour sa deuxième, Pierre a prévu quelques ajustements.

« La première fois, je suis arrivé la veille du tournoi. Tu n’as même pas le temps de profiter de l’endroit, tu commences direct et tu penses juste à ne pas bust au premier niveau. J’étais hyper stressé. J’ai duré jusqu’au jour 2, puis je suis reparti, c’est passé très vite et j’ai à peine vu le soleil, raconte Pierre, qui a bien appris de cette première expérience. Là, je suis beaucoup plus détendu. Je suis toujours avec ma compagne, mais cette fois, on a pris une semaine de vacances avant. On a pu profiter des Bahamas, des activités proposées par Pokerstars… J’ai même pu jouer quelques sides, en faisant d’ailleurs ITM sur le 1 000 $. je suis bien plus en confiance que la première fois ».

En revanche, il faudra trouver le moyen de contrôler ce trublion de Tommy Nguyen. Le Canadien envoie parpaing sur parpaing et le dernier a légèrement touché notre serial Platinumer. 3-bet 3 500, c-bet 2 000 sur 47J, 2-barrel 17 000 (180% pot) turn 7 et tapis 55 000 river 10. Les deux Dames de Pierre ne battent plus grand chose, c’est couché. Toujours 51 000 pour Lewandowski.

Lewis en appétit, la Pasta pour Mustapha

Dinner Break - Level 4 - 500 / 1000 Ante 1 000 à venir

Les floors viennent de siffler le premier dinner break de ce PSPC. Le moment parfait pour faire un premier point comptable, et prendre des nouvelles du Team Winamax, mené pour l’instant par Romain Lewis et Mustapha Kanit.

Lewis

Une première barre symbolique en passe d’être franchie. Celle des 1 000 joueurs. Il faudra quatre inscriptions durant le diner pour atteindre, déjà, les 25 millions de dollars de prizepoool. 822 joueurs encore en lice, et parmi eux, cinq logos Winamax.

Romain Lewis montre l’exemple avec un départ rapide et maitrisé. Il trouve un double-up rapide en attrapant parfaitement un adversaire italien bien audacieux. Open Luigi Serrichio 1 100 au bouton, Romain 3-bet 4 200 en SB et 4-et 12 000 ! Avec deux Dames, c’est payé par le Français qui trouve un bon flop J62.

C-bet 5 500 de l’Italien, payé, puis Luigi ralentit sur la turn 5… Pour mieux repartir sur la river 2. Romain Lewis est pourtant parti à l’attaque pour 11 800. Serrichio riposte par un tapis, pour les 45 000 total du Français. Romain sent l’entourloupe et paie, pour voir l’Italien révéler… A8. C’est la mode des bloqueurs… Mais Lewis a une saison d’avance. 125 000 pour Romain, qui vient de refiler 20 blindes à son voisin Italien après un petit bad beat avec AQ contre le QJ de Luigi.

Kanit

Mustapha Kanit paraît lui aussi dans un bon jour. Il joue même les mimes devant la caméra. J’ignore s’il cherche à parodier l’Italien déclarant « Ma queeeeee » ou s’il veut me dire qu’il a fin à quelques minutes du diner… En tout cas, Kanit a déjà bien mangé les jetons, avec un bon 140 000 devant lui.

Kool Shen

Joao Vieira et Leo Margets n’ont pas beaucoup bougé, Adrian Mateos est toujours en rodage… En revanche, c’est terminé pour Kool Shen, qui ponctue un séjour difficile par une journée en enfer. « J’ai pris, A-10, je fais l’as au flop quand l’autre fait brelan de 4… Je trouve brelan turn sur 7322 alors que l’autre a top set floppé… Je paie A-9, ça vient A92, je me dis enfin je vais doubler… Il a deux As j’étais drawing-dead ». Vous en voulez encore ?

Coucou, revoilà Rebei

Il était l’un des grands protagonistes, et l’un des trouble fêtes du dernier Main Event WSOP. Sa parole libérée, ses bluffs acadabrantesque et ses moves improbables en ont même fait l’un des étrangers favoris des caméras d’ESPN. A l’époque, il était encore inconnu, mais peu de joueurs ignorent encore le trublion qu’est Karim Rebei.

Rebei

Cela ne suffit pas à dompter la bête. Fidèle à son jeu imprévisible et ultra agressif, le Franco-Algérien monte encore d’énormes pilasses… En fait, il est même carrément chipleader ! Au moment où je l’aperçois, le joueur se rappelle cette fameuse épopée du dernier Vegas. « Attends, je suis sur que tu vas me porter chance » annonce Karim qui s’apprête à jouer sa grosse blinde… UTG a open 2 000, BT a payé… 3-bet 9 200 chez Rebei !

Fold UTG… Et tapis de madame au bouton pour le New-York Back-raise à 19 000. Snap-call de Karim qui tient deux beaux Barbus. Je pense faire mentir Karim sur le flop A78hhh. Turn Kc, et nouvelle élimination du Français, compté à 201 000 jetons au moment d’aller diner. Pour l’instant, personne ne fait mieux.

La bohème, ça voulait dire qu’on sera riche

Une grande barbe brune siège aux côtés de Romain Lewis. Un homme dont le nom et le visage ne me rappellent aucun coverage. Normal, Bastien Hazouard vit tout simplement l’un de ses premiers tournois Live… Sur un 25 000 $, au Bahamas.

Hazouard

« J’ai gagné mon ticket en faisant une série de Spin. Ça me donnait le droit de participer à un freeroll et il y avait un Platinum Pass pour le premier ». Ce jour là, Bastien abat un field de plus de 4 000 joueurs, et décroche son ticket pour le PSPC. Un univers bien lointain de son quotidien dans le Cher, à mi-chemin entre la poésie et l’agriculture.

« Je mène une vie un peu bohème. Je fabrique du savon, des tisanes. Pendant le Covid, j’en ai produit des kilos et des kilos. Récemment, j’ai présenté le diplôme de capacité professionnelle agricole. Je travaille sur un outil paysan qui puisse apporter une valeur ajoutée, certainement à base de graines et d'humus. J’ai aussi envie de pouvoir transmettre quelque chose à mon fils. Tout le monde devrait savoir planter des graines ».

Pour l’instant, Bastien a planté sa semence sur ce Day 1 pour faire germer un stack de 80 000 jetons, sous le regard de son voisin Romain Lewis. « C’est incroyable de pouvoir jouer aux côtés de joueurs comme Monsieur Lewis. Tu es journaliste, je sais que tu cherches des mots, mais c’est un sentiment vraiment indescriptible de se retrouver là. J’ai regardé tous les “Dans la tête d’un Pro”, je travaille le jeu de mon côté, j’ai appris à ma manière. »

- Et il faut que tu racontes ce “hero-call”, coupe notre Team Pro.

Open Luigi Serrichio HJ pour 1 800 jetons, Bastien trouve deux dames au bouton et monte les enchères à 4 000. Payé. Le flop vient 232. C-bet 2 000, payé. 9s sur la turn, 2-barrel 6 000, payé encore. Ks sur la river, l’Italien prend l’initiative : Tapis pour les 30 000 derniers jetons du Français. « Je pense qu’il savait que je n’avais pas le Roi. J’ai eu un regard un peu fuyant qui m’a trahi ». Sentant que son adversaire tente de lui mettre la pression, Bastien call, plutôt rapidement. « Est-ce qu’on peut dire qu’après sept secondes, c’est un snap-call ? » demande l’amateur à son voisin Team Pro.

Luigi révélera un AJ. Bluff total. La paire de dames est bonne. Hazouard monte à 80 000.

Imad it to the top

Un Imad Moumène en feu, Kanit qui se farcit du Rebei et d’improbables voisins d’Expresso. Cette fin de Day 1 a souri au Team Winamax, qui réussit un beau 6 sur 7. Romain Lewis se place notamment à l’avant du wagon français, qui emporte 68 représentants au Day 2. Le récap des derniers niveaux.

PokerStars Players Championship (Fin de Day 1)

Moumen

Après parfois trois ans d’attente, les nombreux Platinum Pass ont eu le temps d’imaginer bien des scénarios. Monter un stack dès le Day 1, montrer les crocs face aux Stephen Chidwick et compagnie, puis baguer gros pour se placer idéalement au moment d’entamer la course vers l’ITM. Nombre d’entre eux se sont heurtés à la dure réalité. Dorian Decauche, Cédric Chevalme, Sébastien Evrard, Bouzid Maroki, Florian Bennloch… Tous ces amateurs ont vu leur rêve s’arrêter dès les premiers niveaux de ce PSPC.

Imad Moumène, lui, a parfaitement exécuté le plan qu’il s’était imaginé. Et même encore mieux. Quelques bons coups d’entrée pour prendre de la hauteur, et ce malgré la présence à sa table du numéro 1 de la All-The Money List Britannique. Au retour du diner break, il négocie parfaitement son brelan floppé pour s’envoler dans le haut du chipcount.

Open 2 000 MP, et Imad 3-bet 6 000 avec AK en postion. Son adversaire paie et le flop vient AA3. C-bet petit, payé et voilà la turn 6. 2-barrel 8 000 et riposte de vilain pour 25 000 jetons. Avec son brelan, Moumène ne va nul part et paie la somme demandée. River 9, vilain opte pour le check et Imad cherche une petite value, pour seulement 20 000 jetons. Une somme dont s’acquittera son adversaire, avant de gentiment muck sa main. 180 000 pour Moumène, et même 206 500 après quelques coups de grind : Le vainqueur du récent Road to PSPC Paris termine porte-drapeau de la délégation française.

Derrière lui, Julien Sitbon réalise comme à son habitude un Day 1 costaud avec près de 3,5 tapis de départ pour attaquer le jour 2. Antoine Saout répond encore présent sur ce grand rendez-vous avec 159 000 jetons. Spécialiste d’Expresso, Mehdi Violleau fait les bons réglages en MTT pour monter lui aussi l’un des gros stacks français du jour.

Platinum FR

Ca passe tranquille pour Yannick Cardot, Nico « Chèvre Miel », Thomas Eychenne, Jérome Brion ou encore Clément Eloy. En bas de tableau, Julien Pérouse, Kalidou Sow, Imad Derwiche, ou encore Ivan Deyra ont vécu une journée difficile, mais se gardent une bonne vingtaine de blindes pour remonter la pente demain, sur les blindes 1 000 - 1 500.

Eychenne

Thomas Eychenne a eu le plaisir de passer le Day 1 de ce PSPC... Mais aussi de faire la conaissance de celui qui lui a oté l'Expresso à 2 millions d'euros. Au moment de s'asseoir à sa droite, Lucas Pignay informe que c'est lui qui se cache derrière le pseudo "12491548", l'homme qui a remporté le plus gros Expresso de l'histoire. Quel sont les odds pour les retrouver côte à côte sur ce tournoi ? Plus encore que celle de tomber sur le fameux multiplicateur ?

Kanit dompte la bête Rebei

C’était à n’en pas douter l’une des chaudes confrontations de cette fin de soirée. Il faut dire qu’avec Mustapha Kanit et Karim Rebei, le bras de fer avait de quoi faire saliver. Pourtant, l’Italien ne sait pas encore à qu’il a affaire, tandis que le Franco-Algérien attaque sur la blinde de notre Team Pro.

Kanit Rebei

4410h sur le flop et les deux joueurs check tranquillement pour voir la turn 9. Mustapha passe à l’attaque avec un parpaing quasi à hauteur du pot, pour 4 800 jetons. Rebei paie et l’action s’excite encore sur la river 6c. Mustapha pose un jeton vert en annonçant 22 000. Rebei réfléchit un temps, puis annonce le raise, pour 53 000. Un move que n’attendait pas l’Italien. Mustapha prend deux bonnes minutes avant de payer la relance, pour voir son adversaire montrer… 72. « J’ai juste voulu m’amuser » explique la révélation du dernier Main Event WSOP. « Comment as-tu pu réfléchir autant avec brelan ? » Demande Karim en voyant le 74 de l’Italien.

« Il n’y a pas de mal à réfléchir. D’ou viens-tu en fait ? - Algérie, répond Karim. - Si j’avais su, je t’aurais snap-call ! lâchera notre Team Pro, faisant exploser de rire son adversaire en même temps que son stack.

Malgré un flip perdu en fin de journée, Kanit réalise une excellente opération sur ce Day 1. 207 500 jetons dans le sac. Il est devancé d’une petite blinde par notre Génie Belge, lui aussi en grande forme. Davidi a notamment attrapé l’intenable Ezequiel Waigel avec un just-call en position avec 1010. Top set sur le flop 1096, et Kitai a le plaisir de voir Waigel tenter le check-raise. Il laissera son adversaire s’empaler sur la turn A, puis à tapis sur la river 9. Ça fera 140 blindes pour le Day 2.

Team W

Belle journée également pour Romain Lewis (142 500) et Joao Vieira (137 000). Les Espagnols du Team sont légèrement à la traine, mais bien en vie, avec 36 500 jetons pour Leo Margets, tandis qu’Adrian Mateos ferme la marche, avec 28 500 pions.

Bigman Moorman

Les grands noms sont bien évidemment légions parmi les 678 joueurs encore en lice. Au bout de ces huit premiers niveaux, Chris Moorman trône tout en haut du chipcount avec 356 000, juste devant Tony Tran (355 000) et Josh Arieh (312 500). L’ancien étalon de l’écurie Kenney Martin Zamani pourrait bien encore faire parler après un départ au triple galop (287 000). Belle allure également pour Dario Sammartino, Sean Winter, Jeremy Ausmus, Dylan Destefano ou encore Alejandro Lococo.

Zamani

Sur les 1 005 partants, 678 reviendront demain prolonger le rêve du PSPC. Les retardataires auront encore deux niveaux pour rejoindre la partie, après quoi nous aurons les chiffres officiels de ce PSPC. Le field est si massif qu’il m’était impossible de vous conter toutes les belles histoires de Platinum Pass et de suivre tous les protagonistes, tricolores ou autres, animant ce magnifique tournoi. Il me tarde de revenir demain, enfin, dans quelques heures, pour mettre la lumière sur ces joueurs. Rendez-vous demain à partir de midi heure locale pour le deuxième segment de ce splendide PokerStars Players Championship.

Le Chipcount Français

Imad Moumen 206 500 Julien Sitbon 197 000 Antoine Saout 159 000 Mehdi Violleau 152 500 Romain Lewis 142 500 Cam Kieu 129 500 Dan Taieb 125 500 Anais Andre 115 000 Clement Eloy 112 500 Jerome Moreau 107 500

Jerome Brion 107 000 (photo) Pierre-Marie Gellon 105 500 Quentin Coueffe 104 000 Michael Manthe 98 000 Leo Benedetti 97 000 Yannick Cardot 97 000 Bastien Hazouard 94 500 Jean-Marie Benoit 93 000 Thomas Eychenne 91 000 Quentin Krug-Basse 88 600

Brion

Sylvain Loosli 87 000 Nicolas Vayssieres 86 000 (photo) Vivien Etienne 84 500 Joffrey Esteve 77 500 Antoine Goutard 73 500 Magali Bricio 73 500 Aurelie Reard 68 000 Morgan Aceto 67 500 Emmanuel Briquet 64 500

Chevre

Lucas Pignay 64 000 Sacha Rymland 63 000 Julien Casino 62 500 David Gouedard 61 000 Alban Beysson 60 500 Stephane Jory 59 000 Maxime Petitprez 59 000 Geoffroy De Boissieu 58 500 Adrien Szydlowski 58 500 Paul-François Tedeschi 58 000 (photo)

PFT Mattern

Christophe Groult 55 500 Ronan Houssein 54 000 Cedric Lechevalier 52 000 Adel Naoun 48 500 Arnaud Mattern 46 500 (photo) Tony Portail 44 500 Xavier Zuczkowski 39 000 Pierre Lewandowski 38 500 Mehdi Khorchi 36 500 Arthur Conan 36 500 (photo)

Romain Bonicel 36 000 Gregory Armand 36 000 Karim Rebei 35 000 Julien Perouse 35 500 Kalidou Sow 32 000 Corentin Houssein 32 000 Julien Brecard 30 500 Imad Derwiche 25 000 Cedric Chanzy 25 000

Frederic Delval 25 000 Romain Boussac 25 000 Ivan Deyra 23 500 Francois Robert 23 000 Steve Roedsens 22 000 Julien Poiteaux 21 000 Ilane Sasportas 20 600 Yann Benlloch 20 500 Mickael Neau 18 500 Florian Robert 17 000 Michael Mirallez 12 000

Seat-Draw complet Day 2 $25 000 PSPC