PokerStars Caribbean Adventure 2019 - PSPC - 4

En route vers la finale

PSPC 25 000 $ (Coup d'envoi du Day 4)

Shot Clock
La « Shot Clock » est en place depuis l’entrée dans les places payées. Désormais, chaque joueur dispose de 30 secondes maximum pour prendre chacune de ses décisions. En cas de spot compliqué, les joueurs disposent d’un nombre limité de jokers représentant autant de « rallonges » de 30 secondes

Coucou ! Comment ça va ? Ici aux Bahamas, le PSPC s’apprête à vivre son avant-dernière journée. 38 joueurs sur la ligne de départ (3,6 % du field), tous assurés de remporter 86 400 dollars. Une somme foutrement enviable mais qui pâlit forcément en comparaison des 5,1 millions de dollars promis au vainqueur.

L’objectif du jour pour tout le monde : la table finale. On y retrouvera 9 joueurs, mais je parie que les organisateurs vont vouloir poursuivre la partie jusqu’à obtenir les 6 derniers joueurs, car l’échelle des prix prévoit que les 6 derniers joueurs du PSPC seront tous millionnaires.

La question à mille francs : quel temps de jeu sera nécessaire pour obtenir ce club de millionaires ? Le calcul est plutôt facile :

Le tapis moyen est actuellement de 1,6 million. Cela représente 32 BB. On va prendre comme postulat que cette moyenne de 32 BB sera toujours d’actualité en table finale (cela pourrait être aussi 40 BB, voire 50 BB si les éliminations vont très vite, mais dans la vie il faut faire des choix : au vu des enjeux très importants, je prends le pari que l’action va ralentir un peu. Je reste donc sur cette moyenne plutôt faible de 32 BB).

A 6 joueurs restants, le tapis moyen sera de (1 039 joueurs au total divisés par 6 joueurs restants) multipliés par le tapis de départ de 60 000 = 10,39 millions.

Une moyenne de 32 BB avec un tapis moyen de 10,39 millions, cela donne donc une grosse blinde valant 10,39 millions divisés par 32 = 324 687. On va arrondir à 300 000.

Jetons maintenant un oeil à la progression des blindes en ce Day 4 :

Level 25 : 25 000 / 50 000 BB ante 50 000
Level 26 : 30 000 / 60 000 BB ante 60 000
Level 27 : 40 000 / 80 000 BB ante 80 000
Level 28 : 50 000 / 100 000 BB ante 100 000
Level 29 : 60 000 / 120 000 BB ante 120 000
Level 30 : 80 000 / 160 000 BB ante 160 000
Level 31 : 100 000 / 200 000 BB ante 200 000
Level 32 : 125 000 / 250 000 BB ante 250 000
Level 33 : 150 000 / 300 000 BB ante 300 000

La grosse blinde à 300 000 sera donc atteinte après 9 niveaux de jeu d’une heure. Si l’on ajoute les pauses prévues (toutes les 2 heures) puis les pauses imprévues (quand il faut casser des tables, constituer la finale, etc), on en conclut qu’on atteindra le chiffre de 6 joueurs restants aux alentours de 23h (5h du matin en France).

En pratique, on y arrivera peut-être un peu plus tôt, mais pas plus tard, à part si la partie se ralentit VRAIMENT beaucoup. Mais dans ce cas, cela voudrait dire que la moyenne sera très faible en finale, résultant en une partie aux allures de loterie. Rassurez-vous : je ne pense pas que cela arrivera.

Une première heure bien remplie

Il reste 31 joueurs Level 25 : 25 000 / 50 000 BB ante 50 000 PSPC 25 000 $ (Day 4)

On ne s'est pas ennuyé durant le premier niveau du Day 4, avec 7 éliminations observées en une heure. Kristen Bicknell a rendu très tristes les organisateurs en éliminant une de leurs favorites : Jacqueline Burkhart, dentiste dans le civil et passionnée de poker qui avait gagné son Platinum Pass grâce à ses talents d'écriture.

Les fans de Dans la Tête d'un Pro savent qu'Adrian Mateos Diaz considère Mikita Badziakouski comme l'un des meilleurs joueurs du monde : l'Espagnol l'affirmait dans l'épisode diffusé il y a dix jours. Le highroller Biélorusse aux 20 millions de dollars de gains, lui aussi détenteur d'un Platinum Pass, s'est fait éliminer dès la première heure, et a immédiatement rejoint le tournoi Turbo à 50 000 $ qui a débuté à 12h30. Son voisin de table ? Un certain Adrian Mateos. On vous parlera de ce tournoi un peu plus tard.

Les 31 joueurs restants viennent d'atteindre un palier de gains important : celui des gains à six chiffres !

Tony Gregg
Tony Gregg s'est incliné en 36e place. Il est l'un des joueurs les plus performants de l'histoire de la PCA : runner-up du Main Event en 2009 (1,7 million), 6e en 2012 (364 000 $), 6e du Super High Roller en 2014 (347 000 $) et encore runner-up du Main Event en 2016 (612 000 $)

Les premiers éliminés du Day 4 : ils remportent 86 400 dollars chacun

32e : Laurynas Levinskas (Lithuanie)
33e : Rui Sousa (Portugal)
34e : Mikita Badziakouski (Biélorussie, Platinum Pass)
35e : Evan Mathis (USA)
36e : Tony Gregg (USA)
37e : Jonathan West (USA)
38e : Jacqueline Burkhart (USA, Platinum Pass)

Sosia Jiang
Mea culpa : je me suis fourvoyé en annonçant que seulement 2 joueuses s'étaient qualifiées pour le Day 4. J'étais passé à côté de Sosia Jiang, que j'avais pourtant croisée à Macau en avril 2017 : elle avait remporté le Highroller du seule et unique PokerStars Championship organisé là-bas

Dan O'Brien
L'américain Dan O'Brien a démarré sa journée en table TV

Martini limite la casse

Il reste 23 joueurs et Julien Martini est en difficulté Les trois dernières tables sont prêtes Level 27 : 40 000 / 80 000 BB ante 80 000

Julien Martini
Le dernier Français du PSPC ne vit pas le début de Day 4 escompté. "Je passe entre les balles", nous lâche Julien Martini à la faveur d'une brève pause dans l'action. Traduit en langage poker, l'expression signifie que Julien perd des jetons avec des belles mains battues, mais arrive à limiter la casse. Un exemple ? "Je fais deux paires avec 10-9 sur un board As-Roi-10-9-8, je check back sur la rivière, il avait AA !" Julien avait payé les deux "barrels" de son adversaire sur le flop et le turn : l'opération lui coûte près d'un million de jetons. Une somme considérable à ce stade de la partie. Avec un tapis moyen à peine supérieur à 30BB, tout peu aller très vite, dans un sens comme dans un autre.

On a perdu 15 joueurs en 90 minutes de partie : il ne reste plus que 23 joueurs et les trois dernières tables ont été constituées. Muni de moins de 20 BB, Julien va rejoindre le podium télévisé. Vous pourrez suivre ses progrès en quasi-direct sur le canal Twitch de PS, mais le Français prévient : « Je ne vais pas jouer pour plaire, mais pour gagner ». Forcément : avec aussi peu de jetons, Julien ne va pas pouvoir jouer beaucoup de mains, du moins pas dans l’immédiat. Le spectacle devra attendre…

Il ne reste plus que quatre joueurs « Platinum Pass » encore en course après les sorties du champion EPT Joao Barbosa, l’Espagnol Adrian Echave Samu, le Portugais Filipe Oliveira, et le Bulgare Atanas Pavlov. Deux visages connus ont aussi quitté les lieux : les très sympathiques Dan O’Brien et Marvin Rettenmaier, de même que Sosia Jiang, dont la sortie laisse Kristen Bicknell seule représentante de la gente féminine.

Le Colombien Farid Jattin mène toujours les débats, avec plus de 7 millions en sa possession : cela représente presque 100 BB.

Les dernières éliminations

Martins Adeniya
24e : Martins Adeniya (UK, photo) 126 000 $ 25e : Joao Barbosa (Portugal, Platinum Pass) 126 000 $ 26e : Adrian Echave Samu (Espagne, Platinum Pass) 126 000 $ 27e : Marvin Rettenmaier (Allemagne) 126 000 $ 28e : Sosia Jiang (Nouvelle-Zélande) 105 000 $ 29e : Filipe Oliveira (Portugal, Platinum Pass) 105 000 $ 30e : Atanas Pavlov (Bulgarie, Platinum Pass) 105 000 $ 31e : Dan O'Brien (USA) 105 000 $

Un scénario cousu main

Michael Robionek n'a jamais déposé un centime en ligne, et pourtant il quittera les Bahamas plus riche de 150 600 dollars ! PSPC 25 000 $ (Day 4) Level 28 : 50 000 / 100 000, BB ante 100 000

C'était exactement le genre d'histoire que PS cherchait à écrire en conçevant le PSPC, un tournoi Highroller auxquels étaient les amateurs non-fortunés étaient, pour une fois, conviés à table : celle d'un joueur sorti de nulle part battant les pros à leur propre jeu, émulant le parcours de Chris Moneymaker, celui par qui tout a commencé il y a 16 ans.

Fortuné, Michael Robionek ne l'était définitivement pas - en tout cas jusqu'à aujourd'hui. Son palmarès live était entièrement vierge et en ligne, son plus gros s'élevait à… 85 dollars. En arrivant aux Bahamas muni de son Platinum Pass, l'Allemand confessait même avoir songé à annuler sa venue, tant ses finances étaient ric-rac. Dieu merci, Robionek ne l'a pas fait : il rentrera à la maison plus riche de 150 600 dollars, après avoir tenu tête 4 jours durant à des tas de pros.

Michael Robionek
Michael Robionek (au centre)

C’est le dernier Français en course Julien Martini qui a mis fin au parcours de l’organisateur de matches de foot, avec une paire d’As trouvée au bon moment pour prendre les derniers jetons de l’Allemand, envoyés avec A5. Eliminé en 21e place, il était de très loin le joueur le moins expérimenté encore en course, n’ayant jamais effectué le moindre dépôt sur un site Internet : il ne joue que des freerolls ! Il lui a fallu faire preuve de pas mal de patience et d’ingéniosité pour remporter son Platinum Pass, en terminant en tête d’un concours où il fallait regarder plusieurs vidéos successives montrant les pros du Team PS, et deviner s’ils bluffaient ou non.

Après la sortie de Robionek, il ne reste plus en course que trois joueurs étiquetés « Platinum Pass ». Julien Martini a continué sa remontée en signant une autre élimination cruciale, celle de Jack O’Neill : seulement 3 BB séparaient les deux joueurs au moment où ils se sont confrontés avec A10 (pour Martini) et Roi-Valet (pour O’Neill). Le Français pointe désormais à 40 BB, zone un poil plus confortable.

En d’autres nouvelles, le chip-leader du Dayu 4 Scott Blaumstein vient à l’instant de se retrouver à tapis préflop sur un énorme pot (9 millions) joué face à Florian Duta. Blaumstein a été chanceux : son As-10 joué en mode « relance préflop puis 4-bet all-in » a trouvé un As pour battre Dura, qui avait 3-bet avec les Valets ! « C’est très malchanceux, je suis désolé », a lâché un Blaumstein a priori sincère. « C’est pas grave, mec, ça va aller, a répondu Duta. Je reste content de ma décision. »

Il reste 18 joueurs. Encore deux éliminations, et les deux dernières tables du PSPC seront constituées. Cela ne devrait pas prendre trop longtemps : le tapis moyen continue d'être relativement faible, aux alentours de 30 BB.

Les dernières éliminations

19e : Jack O'Neill (UK) 175 300 $
20e : Luigi Knoppers (Pays-Bas) 175 300 $
21e : Michael Robionek (Allemagne, Platinum Pass) 150 600 $
22e : Luke Marsh (UK) 150 600 $
23e : Samuel Tsehai (Canada) 150 600 $

Martini s'évite un gros mal de crâne

Grâce à un très beau laydown, les Français passe une nouvelle fois entre les goutttes PSPC 25 000 $ (Day 4) Level 29 : 60 000 / 120 000, BB ante 120 000

Pour aller loin en tournoi, il faut bien entendu accumuler des jetons. Mais à côté des gros pots gagnés, un autre aspect crucial d'un tournoi réussi réside dans toutes ces mains où l'on a évité d'en perdre. Julien Martini vient de nous en offrir une nouvelle démonstration en table TV. Je vais retranscrire la main avec tous les paramètres, car elle est très intéressante d'un point de vue stratégie.

Il reste 17 joueurs autour de 3 table : la table TV est donc en format short-handed.

UTG, Griffin Benger (le joueur qui a fameusement éliminé William Kassouf du Main Event 2016 au terme d'une épique engueulade) est muni de 5 millions d'unités aux blindes 60 000 / 120 000. Avec KQ, il relance à 260 000.

Julien Martini est au cut-off avec 4,66 millions et une très belle main : AQ. Le Français opte pour le flat-call.

Au bouton, Farid Jattin hésite avec QJ, mais finit par jeter.

De petite blinde, Jason Koonce (ne pas confondre avec le pro Jason Koon - le Jason du jour n'a que 6 000 $ de gains à son palmarès) possède 4,63 millions et complète avec une petite paire 44.

De BB, Jake Schwartz jette J7.

Jason Koonce
Tout le monde trouve quelque chose sur le flop Q64, mais c'est évidemment Jason Koonce qui est maintenant dans le fauteuil du pilote. Il checke, comme il se doit, et Griffin Benger c-bet à 375 000, fort de sa top-paire.

Derrière, Martini se sent très bien aussi et paie naturellement le c-bet.

La parole revient à Jason Koonce qui check/raise. Cher ! 2 millions au total. Grosso modo la moitié du tapis de chacun des trois joueurs.

Casse-tête chez ses deux adversaires. Que faire avec leurs top-paires ? Difficile de choisir, d'autant qu'ils n'ont pas beaucoup de temps pour se décider : la Shot Clock et son décompte de 30 secondes sont en place.

Julien Martini
Incroyablement (ou pas - ils sont pros après tout), Benger et Martini vont tour à tour prendre la décision correcte, sans souffrir véritablement, abandonnant leurs mains respectives. Martini aura tout de même utilisé un joker de temps supplémentaire pour cela. Probablement qu'ils auront été très contents d'apprendre, une fois les images apparues sur le streaming en différé, qu'ils étaient dans le vrai.

Les deux dernières tables sont prêtes

PSPC 25 000 $ (Day 4) Level 29 : 60 000 / 120 000, BB ante 120 000

Scott Stewart
Scott Stewart (photo) a rendu les armes en 17e place. Son A7 joué avec moins de 10 BB ne s'améliore pas contre la paire de 5 de Tala Shakerchi. L'homme aux cinq "rings" WSOP (la version low cost des bracelets) remporte 202 400 dollars, et permet au PSPC d'entrer dans son ultime phase avant la finale : il ne reste plus que deux tables, qui ont d'ores et déjà été tirées, en voici le plan :

Table TV
1/ Talal Shakerchi
2/ Louis Boutin
3/ Griffin Benger
4/ Scott Baumstein (large, très large chip-leader)
5/ Ramon Colillas
6/ Pedro Padilha
7/ Farid Jattin
8/ Marc Perrault

Table pas vraiment TV
1/ Julien Martini
2/ Florian Duta
3/ Yiannis Liperis
4/ Chris Johnson
5/ Jake Schwartz
6/ Marc Rivera
7/ Kristen Bicknell
8/ Jason Koonce

Martini agrandit sa collection

On tombe à 14 joueurs restants PSPC 25 000 $ (Day 4) Level 30 : 80 000 / 160 000 BB ante 160 000

Julien Martini
Une élimination de plus à porter au crédit de Julien Martini. Si j'ai bien suivi, il s'agit de la troisième journée. Le coup n'est pas bien compliqué (en tout cas beaucoup moins que celui raconté précdemment, et qui l'a vu abandonner dès le flop top-paire top-kicker face à un brelan) : l'Américain Chris Johnson fait tapis UTG pour 1,9 million (12 BB) et Julien Martini l'imite au bouton, avant de retourner une paire de 8. Le Français est en flip contre KQ : il possède un plus gros tapis, mais une défaite le ferait retomber à 20 BB.

Chris Johnson
Le board tombe Valet-6-6-5-9 : Chris Johnson est éliminé en 15e place : il remporte 229 700 dollars tandis que Martini franchit la barre des 6,2 millions. Le voilà de nouveau au dessus du tapis moyen, qui représente actuellement 28 BB (4,4 millions). C'est plutôt faible : il est donc très probable que les éliminations vont continuer à s'enchaîner au cours des orbites à venir.

Les derniers éliminés

15e : Chris Johnson (USA) 229 700 $ 16e : Louis Boutin (Canada) 202 400 $

La finale n’est plus très loin

11 joueurs restants ! PSPC 25 000 $ (Day 4) Level 30 : 80 000 / 160 000 BB ante 160 000

Comme prévu, la Busto Machine (c) continue de tourner à plein régime : on a perdu trois joueurs supplémentaires en une heure. D’abord Griffin Berger (14e pour 229 700 $), dont le Roi-9 ne tient pas contre le J10 de Talal Shakerchi. Puis Yannis Liperis (13e pour 261 750 $), à qui il ne restait plus rien après un gros coup perdu dans un coup à tapis à trois joueurs.

Etonnamment, le joueur ayant bénéficié de ce « triple up », Jake Schwartz, sortira peu après - c’est là qu’on voit véritablement à quel point la structure est rapide, malgré les enjeux : Schwartz n’avait que 20 BB après avoir amélioré son K10 contre Julien Martini et Yannis Liperis, qui détenaient tous les deux la même main, une pocket paire de 7. Il jouera son dernier coup avec un Roi-Valet pas de taille contre le As-Roi de pique de Marc Rivera.

Il ne reste donc plus que 11 joueurs, dont 3 qualifiés Platinum Pass, et si j'en crois mes informations, la pause-dîner a été annulée, les joueurs ayant laissé entendre qu'ils pouvaient parfaitement se contenter se contenter d'une pause plus courte (30 minutes). Il est vrai qu'au vu de la lenteur du service dans les restos du coin, une heure de pause-dîner ne constitue pas une durée suffisante pour espérer manger mieux que les burgers et sandwiches proposés non loin de la salle de tournoi.

Il est 20h05 aux Bahamas, et le Level 31 va bientôt commencer : les blindes passent à 100 000 / 200 000, BB ante 200 000. Le tapis moyen reste sous la barre des trente blindes : on ne risque pas de devoir attendre longtemps avant de voir la table finale se constituer.

Scott Baumstein (USA) 10,175 m. (51 BB)
Marc Rivera (Philippines, Platinum Pass) 9,35 m. (47 BB)
Jason Koonce (USA) 7,55 m. (38 BB)
Farid Jattin (Colombie) 7,4 m. (37 BB)
Julien Martini (France) 5,025 m. (25 BB)
Pedro Padilha (Brésil, Platinum Pass) 4,275 m. (21 BB)
Kristen Bicknell (Canada) 3,775 m. (19 BB)
Marc Perrault (Canada) 3,525 m. (18 BB)
Ramon Colillas (Espagne, Platinum Pass) 3,05 m. (15 BB)
Talal Shakerchi (UK) 2,95 m. (15 BB)
Florian Duta (Roumanie) 2,375 m. (12 BB)

Ah, tiens, j'étais en train de finir cet article que tombe la nouvelle suivante : le Day 4 s'arrêtera d'ici deux niveaux, ou lorsque le casting des huit finalistes sera connu. Pour le moment, tous les joueurs en course sont assurés de remporter au moins 328 500 $.

Martini prive Bicknell de finale

PSPC 25 000 $ (Day 4) Level 31 : 100 000 / 200 000 BB ante 200 000

Kristen Bicknell
Sur la table non télévisée, Julien Martini ouvre l'action avec min-raise à 400 000 lancé depuis le cut-off. De BB, Kristen Bicknell marque un temps de pause, puis décide de défendre.

Le flop tombe K35. Julien c-bet pour 300 000 : encore une fois, la Canadienne s’arrête avant de prendre sa décision. Un « time bank » plus tard, elle complète la mise.

Le turn est un 8. Kristen checke encore, et Martini enlève les gants, annonçant « all-in ». Il couvre largement Bicknell, à qui il ne reste plus à ce stade que 1,1 million. Sans trop tarder, elle paie et les jeux sont retournés, ils sont identiques à un petit détail près, le kicker :

KJ chez Bicknell,
KQ chez Martini.

Attente interminable pour Bicknell : l'équipe TV contrôle le rythme de l'action, et fait durer le suspens au maximum avant de faire signe au croupier. Celui-ci retourne la rivière :

un 9 qui ne change rien.

Bicknell / Martini
Kristen Bicknell est éliminée en 11e place : celle qui est probablement la joueuse la plus performante en MTT de ces trois dernières années manque la finale de peu. Elle remporte 328 500 dollars, et une salve d'applaudissements de la part du rail.

« Elle ne pouvait rien faire, c’est un coup dur pour elle », réagira Martini à chaud. « Elle a 10 BB, c’est l’équivalent d’un set over set avec 100 BB. Si je me mets à sa place, elle s’attends à ce que je check le turn si j’ai un Roi, afin de la laisser bluffer la rivière. En faisant tapis, je représente plutôt un tirage couleur. Elle n’aurait pas pu jouer autrement… »

Julien Martini n’est plus qu’à une élimination de la finale du PSPC ! Et avec un gros tapis qui plus est. « Là, je commence à le sentir », glisse t-il, un peu secoué. On le serait à moins…

Pedro perd

PSPC 25 000 $ (Day 4) Level 31 : 100 000 / 200 000 BB ante 200 000

Pedro Padhila
L'élimination de Kristen Bicknell est encore toute fraîche que des cris parviennent de la table TV : le Brésilien Pedro Padhila est à tapis pour 9 BB contre le massif chip-leader Scott Baumstein.

Avec A4, Baumstein est derrière contre le 55. « Cinq ! Cinq ! Cinq » hurle le clan brésilien. Le flop tombe 643. Les brésiliens ne veulent plus de 5. Ce n’est pas ce qui tombera sur le turn, mais c’est kif-kif : un A donnant l’avantage à Baumstein.

La rivière est un 9 sans importance : Pedro Padhila est éliminé du PSPC en 9e position. Qualifié via un freeroll reservé aux gros rakers brésiliens, il remporte 328 500 dollars.

En d'autres nouvelles : la dernière table est devant nous ! Il reste 9 joueurs. Encore une élimination, et l'on tiendra le casting officiel des joueurs autorisés à revenir demain pour se disputer le titre de champion du PSPC, et la somme de 5,1 millions de dollars.

La seule certitude que j’ai, c’est que Duta ne gagnera pas

PSPC 25 000 $ (Day 4) Level 32 : 125 000 / 250 000 BB ante 250 000

Florian Duta
La finale à 9 a débuté depuis une trentaine de minutes lorsque l'un des short-stacks se retrouve à tapis. Il s'agit de Florian Duta et son As-7 est mal en point contre As-Roi. Le board J-J-2-2-5 lui offre un split savtateur. Mais c'est reculer pour mieux sauter : quelques minutes plus tard, le voilà de nouveau all-in avant le flop. Cette fois, son As-Roi est en tête contre le AJ de Farid Jattin. Las : le board 88646 fait passer le curseur du côté du gros stack, et scelle l'élimination du Roumain en 9e position.
Florian Duta
6 mois après avoir remporté le Main Event de la Wynn Poker Classic pour 429 161 dollars, Florian Duta manque de peu le dernier jour du PSPC mais égalise quasiment son meilleur score : il remporte 405 000 dollars.

Avant de vous présenter les huit finalistes, en particulier son représentant Français Julien Martini, une minute de silence pour…

Les éliminés du Day 4

9e : Florian Duta (Roumanie) 405,000 $
10e : Pedro Padilha (Brésil, Platinum Pass) 328 500 $
11e : Kristen Bicknell (Canada) 328 500 $
12e : Jake Schwartz (USA) 261 750 $
13e : Yiannis Liperis (UK) 261 750 $
14e : Griffin Benger (Canada) 229 700 $
15e : Chris Johnson (USA) 229 700 $
16e : Louis Boutin (Canada) 202 400 $
17e : Scott Stewart (USA) 202 400 $
18e : Luis Faria (Portugal) 175 300 $

19e : Jack O'Neill (UK) 175 300 $
20e : Luigi Knoppers (Pays-Bas) 175 300 $
21e : Michael Robionek (Allemagne, Platinum Pass) 150 600 $
22e : Luke Marsh (UK) 150 600 $
23e : Samuel Tsehai (Canada) 150 600 $
24e : Martins Adeniya (UK, photo) 126 000 $
25e : Joao Barbosa (Portugal, Platinum Pass) 126 000 $
26e : Adrian Echave Samu (Espagne, Platinum Pass) 126 000 $
27e : Marvin Rettenmaier (Allemagne) 126 000 $

Florian Duta
28e : Sosia Jiang (Nouvelle-Zélande) 105 000 $ 29e : Filipe Oliveira (Portugal, Platinum Pass) 105 000 $ 30e : Atanas Pavlov (Bulgarie, Platinum Pass) 105 000 $ 31e : Dan O'Brien (USA) 105 000 $ 32e : Laurynas Levinskas (Lithuanie) 86 400 $ 33e : Rui Sousa (Portugal) 86 400 $ 34e : Mikita Badziakouski (Biélorussie, Platinum Pass) 86 400 $ 35e : Evan Mathis (USA) 86 400 $

36e : Tony Gregg (USA) 86 400 $
37e : Jonathan West (USA) 86 400 $
38e : Jacqueline Burkhart (USA, Platinum Pass) 86 400 $

Garçon ! Remettez-moi un Martini, s'il vous plaît

Après une année 2018 exceptionnelle, Julien Martini marque déjà 2019 de son empreinte PSPC 25 000 $ (Table finale)

50 joueurs Français ont participé aux d'ores et déjà historique PSPC aux Bahamas. L'un d'entre eux est parvenu jusqu'en finale. Il ne s'agit pas de l'un des nombreux amateurs ayant eu la chance de participer à l'épreuve, mais, de façon plus convenue (mais tout aussi réjouissante, bien entendu) d'un professionnel. Son nom dira forcément quelque chose à ceux qui ont suivi l'actualité récente des tournois, car c'est en 2018, à l'âge de 26 ans, que le talent de Julien Martini a véritablement éclaté au grand jour : un bracelet WSOP en Pot-Limit Omaha High-Low, un podium sur le Razz à 10 000 $ trois semaines plus tard, une quasi-victoire à Barcelone sur l'EPT National… Rien n'a semblé pouvoir arrêter Martini en 2018, et un esprit result oriented pourra considérer son accession en finale du tournoi qui a fait parler la planète poker entière depuis un an comme presque logique. Presque !

Julien Martini
En joueur expérimenté, Martini tempère pourtant notre enthousiasme. "La variance est clairement de mon côté. Vu le peu de travail que j'ai fait en tournois, je ne devrais pas être là ! C'est fou, j'ai joué peut-être 20 tournois en 2018, j'ai fait l'argent dix fois, j'ai run comme Jésus !" Hé oui : si on ne connaissait Martini que de loin avant 2018, c'est parce qu'il ne prenait pas encore les tournois véritablement en sérieux, préférant travailler sa stratégie en cash-game, en ligne comme en live, en Mixed Games comme en No-Limit, dans la Bobby's Room de Vegas comme à Macao (non loin de Taiwan, sa terre d'adoption) où il croise régulièrement le fer aux limites 1 000 / 2 000 KHD en No Limit (150 / 250 €). Si ce gros bosseur s'est mis à jouer plus de tournois, c'est parce qu'il y a vu une opportunité. "En analysant les mains des finales télévisées, j'ai été étonné de voir à quel point beaucoup de joueurs déviaient de la stratégie GTO. Je me suis dit 'Il y a encore de la marge, il y a quelque chose à faire en tournoi." Bien vu !

Avec plusieurs années de grind au compteur et des perfs très lucratives en tournoi l'an passé, Julien Martini s'efforce de paraître détaché des sommes qui seront en jeu en finale du PSPC. « Je préfère ne pas penser qu'il n'y a plus que 7 joueurs à battre pour gagner 5 millions, explique t-il. C'est juste un tournoi de poker qu'il faut gagner. Il faut juste que je prenne les bonnes décisions, coup après coup. Bien sûr, je vais faire attention aux paliers de gains, respecter l'ICM. »

Julien Martini
Martini entamera la finale avec le troisième plus gros tapis parmi 8 joueurs : 8,6 millions, soit 34 BB. Lorsqu'on lui demande quels seront ses joueurs, le Français cite d'abord le joueur possédant le moins de jetons : Marc Perrault (10 BB). "Il a tous les gros joueurs Canadiens autour de lui, et si l'on juge un joueur de poker a ses amis, hé bien... J'espère juste qu'il va être éliminé rapidement." Autre bon client : le Colombien Farid Jattin. "Il est imprévisible, et il est à ma gauche. C'est le joueur le plus dangereux pour mon stack."

« Dans l'ensemble, la table finale sera plus facile que prévu, en tout cas sur le papier, car pas mal de 'cadres' sont tombés aujourd'hui. Avec la structure assez rapide, la variance a joué un gros rôle. Aujourd'hui, j'ai du gagner un 60/40 pour presque tout mon tapis, puis un gros coin flip derrière. Idéalement, je préfèrerais jouer post-flop, c'est là que je suis le plus à l'aise, mais là, on ne pouvait pas faire autrement. » Derrière ces gros coups gagnés au showdown se cachent aussi des triomphes plus subtils : ces mains où Martini possédait un gros jeu, mais un gros jeu battu : à plusieurs reprises, le Français a réussi à s'en sortir en perdant le minimum de jetons. On se souviendra notamment de ce spot où Martini n'eut d'autre choix que de jeter top-paire, top-kicker au flop : son adversaire - Jason Koonce - avait relancé cher avec brelan… « Ce coup n'a aucun sens, rigole Martini. Il jouait très loose, montrait des mains bizarres, du coup je dois faire quoi, là ? Mais j'étais confiant dans mon fold. Je me suis dit : il y aura de meilleures situations ensuite. Vraiment, ce n'est pas un fold aussi compliqué que celui de Thi Nguyen avant-hier ! »

Julien Martini
Avec Adrien Delmas lors du Day 2

Nous éloignant du PSPC et de la grosse affaire qui l'attend demain, nous évoquons le futur. « Si je gagne les 5 millions, je pense vraiment que je pourrais arrêter le poker. Il y a tellement d'autres choses à faire, dans la vie ! » Vraiment ? « En tout cas, si je gagnais, je serais sufisamment à l'aise financièrement pour mettre à disposition des autres tout ce que j'ai appris. Au cours des dernières années, pour une heure que j'ai passée à table, il y a deux heures de travail derrière. » Un travail qui a porté ses fruits, on dirait… et qui implique de nombreuses soirées à refaire les coups devant son ordinateur, les passer à la moulinettes dans divers simulateurs, afin de confirmer ou infirmer leur validité. « Regarde les Bonomo, les Chidwick, les Vogelsang : dès qu'ils ont fini de jouer, ils allument leur PC, et ils mettent tout dans le logiciel. »

Après avoir marqué 2018, Julien Martini peut-il définitivement graver son nom dans tous les esprits, en remportant ce qui s'annonce comme la finale la plus suivie de l'année hors-WSOP ? « Je suis confiant ! J'ai mes chances… Mais il va falloir chatter un peu, tout de même ! »

L'année 2018 de Julien Martini

Août 2018 - EPT Barcelone - Runner-up de l'EPT National pour 323 000 €
Juin 2018 - World Series of Poker - 3e de l'Event #56 (Razz 10 000 $) pour 134 587 $
Mai 2018 - World Series of Poker - Vainqueur de l'Event #4 (Omaha High Low 1 500 $) pour 239 771 $
Mai 2018 - Aria 10K-07 - 3e du NLHE 10 500 $ pour 56 000 $
Avril 2018 - WPT Bellagio Elite Poker Championship - Vainqueur de l'Event #5 pour 72 750 $

Vraiment pas terrible, ce x/r :confused: