PokerStars Caribbean Adventure 2019 - PSPC - 2

La bronzette attendra

PSPC 25 000 $ (Coup d'envoi du Day 2)

PSPC
Bonjour/bonsoir à toutes et à tous ! De retour pour la deuxième journée de notre reportage consacré à la piscine de l'hôtel de Paradise Island, Bahamas. Au programme aujourd'hui : le sandwich poulet épicé à 14 dollars servi au snack pas loin du toboggan aux requins. Installez-vous confortablement, car je vais tout vous raconter : les tranches de pain tout sec, le goût de carton bouilli de la volaille, l'attente interminable, les touristes américains pleins de coups de soleil qui te bousculent dans la file d'attente, la TVA de 12%, le pourboire obligatoire de 15%. Je sens qu'on va vivre un truc énorme aujourd'hui, des moments du genre qui marquent une vie à tout jamais, ça va être du grand journalisme, coco, j'ai envoyé mon CV au comité du Prix Pulitzer, cette fois je sens que c'est mon année.

Pardon, je m'égare. Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos poissons. Le PSPC ! Après un Day 1 joué à toute vitesse dans une salle pleine, place à un Day 2 joué à toute vitesse dans une salle pleine. Car huit niveaux d'une heure sont au programme aujourd'hui pour les 745 joueurs encore en course (plus les quelques retardataires qui vont s'inscrire en toute dernière minute), parmi lesquels 33 Français.

Pour ceux qui tiennent les comptes à la maison, sachez que 16 des 23 tricolores détenteurs d'un Platinum Pass (parmi lesquels Guillaume Diaz) ont franchi le Day 1. Nous allons tenter d'aller à la rencontre de quelques-uns d'entre eux aujourd'hui, tout en gardant bien entendu un oeil sur les 10 pros du Team Winamax sur la ligne de départ.

Autre info que l'on attend avec impatience : le prize-pool et l'échelle des prix, qui seront probablement annoncés en milieu d'après-midi.

Les points de pression, un art martial

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 9 : 600 / 1 200 ante 1 200

Le coup d’envoi est donné, le bruit des jetons qui s’entrechoquent commence à envahir la salle, les croupiers lancent leurs premiers cris « Player out ! », et Adrien Delmas se met immédiatement au travail, fort de l’imposant tapis constitué hier. Au bouton, le chip-leader du clan Français voit un flop 437 en compagnie de trois autres joueurs. Je n’ai pas vu l’action préflop, mais au vu du nombre de jetons au milieu et des positions des joueurs, cela m’a tout l’air d’une séquence « relance UTG » suivie de « call UTG+1 », « call Adrien au bouton », et enfin « call de la BB ».

Sur le flop, donc, c'est UTG+1 qui mise, un joueur Polonais prénommé Andrzej et par ailleurs détenteur d'un Planitum Pass. Adrien paie la mise de 7 500.

Adrien Delmas
Le turn est un 3. Cette doublette plaît à Adrien : le Top Shark relance à 36 000 le second barrel (12 500) envoyé par Andrzej. "How much ?" questionne ce dernier, et la réponse ne l'impressionne pas : il paie immédiatement.

Le 9 sur la rivière fait rentrer le tirage couleur. Andrzej check. Adrien lâche un arc-en-ciel de jetons : des jaunes, des bleus, des roses, pour un total de 48 500. Son adversaire abandonne.

Le proverbial tournoi d’une vie

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 9 : 600 / 1 200 ante 1 200

On a eu l'occasion de mentionner le chiffre à plusieurs reprises : 23 joueurs Français ont remporté un Platinum Pass durant l'année 2018, leur permettant d'accéder en freeroll au PSPC. Parmi eux, quelques pros que vous connaissiez bien (Guillaume Diaz, Paul-François Tedeschi…), mais surtout une majorité de joueurs disputant pour la première fois un Highroller

Gino Cardenia
Parmi les 16 rescapés "en platine" du Day 1, attardons nous sur Gino Cardenia. Gino a remporté son Platinum Pass chez lui à Lille, précisément au casino Barrière de la capitale nordiste, lors du PokerStars Festival organisé là-bas en juillet dernier. "On était 860 joueurs, dont 150 joueurs PS qui participaient à un last longer." Sa 7e place sur ce Main Event fut bonne pour un prix de 20 540 euros, et un bonus exceptionnel : en remportant le last longer, le membre de Poker à Lille a décroché le fameux Platinum Pass d'une valeur de 30 000 dollars. Le voilà maintenant à l'autre bout du monde pour disputer la partie de sa vie, soutenu par son ami Ismael. Son Day 1 s'est plutôt bien déroulé (87 000 unités), et le nordiste ne semble pas décontenancé par l'atmosphère sérieuse qui règne ici, et de la quantité de stars présentes : "Les pros, je n'y fais pas attention... Tant qu'ils sont pas à ma table !"

Des pros, justement, on en repère au moins deux en jetant un oeil au seat draw de Gino : Randy Lew au siège 5 (véritable légende du poker en ligne, connu pour ses capacités à multitabler) et Matt Glantz (6 tables finales WSOP et 3,7 millions de dollars de gains). Malgré ce pedigree, les deux démarrent avec des tapis relativement faibles : moins de 30 BB chacun. Gino a peut-être une belle carte à jouer…

Gino
Gino et Ismael lors d’un évènement Poker à Lille

Dernier arrivé, premier parti

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 10 : 800 / 1 600 ante 1 600

Parmi les deux douzaines de joueurs ayant rejoint le PSPC à la toute dernière seconde, c'est à dire au coup d'envoi du Day 2, un seul Français, et j'aurais du parier sur son identité, car ce n'était pas facile à deviner. Il habite à mi-temps à Miami, on le croise sur la plupart des Highrollers européens : Gilbert Diaz ne pouvait décemment pas manquer ce tournoi historique.

Ou peut-être qu'il aurait du : j'ai croisé le Lyonnais dans les couloirs de l'Atlantis une heure après le coup d'envoi, à la recherche d'autres distractions que le poker. « 99 contre deux As ! Mais pas préflop, hein ? Je vois le flop, je trouve le brelan. Ca part à tapis. Turn : l'As ! » Encore sous le choc de ce busto express, Gilbert ne compte pas retrouver tout de suite le chemin des tables : « Je vais attendre le Main Event ! Quand les cartes sont comme ça, il ne faut pas insister. »

Du côté du Team Winamax, j'ai le regret de vous annoncer l'élimination des deux joueurs qui étaient le plus en difficulté au départ du Day 2 : Joao Vieira et Leo Margets. On poursuit avec les têtes de série avec zéro jetons : Kevin Mathers. Le grand, l'indispensable twouitteur en chef Kevmath a tenté le semi bluff avec QQ sur un board A-carreau-brique-J : il se fait payer par As-3 et ne trouve pas d'aide sur la rivière.

D'après les live updates de PokerNews, les joueurs suivants ont sauté aussi : Maria Lampropulos, Nick Petrangelo, John Cynn, Jennifer Shahade, Jason Koon, Anthony Zinno, Nnad Medic, Lex Velduis, Dominik Nitsche

Oui, ça fait beaucoup de monde : on a perdu une bonne centaine de joueurs durant les 90 premières minutes du Day 2.

5,1 millions de dollars pour le vainqueur !

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 9 : 600 / 1 200 ante 1 200

Trophée
Ramener les 5,1 millions à la maison ne devrait poser aucun problème. Pour le trophé, en revanche, cela va être une autre histoire

On connaît depuis peu l'info la plus importante de la journée, celle qui va faire saliver les joueurs encore en course, et sangloter ceux qui ont sauté : la dotation !

Je vous balance tout ça en mode Power Point :

1 039 joueurs au total (sans re-entry !)
26 455 500 $ dans le prize-pool
5 100 000 $ pour le vainqueur (somme comprenant, comme promis par PS, un bonus de 1 million ajouté à la dotation)
181 places payées
Un min-cash à 25 450 $
Les six finalistes du PSPC seront millionnaires.

Un min-cash vraiment mini

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 11 : 1 000 / 2 000 ante 2 000

Discussion intéressante avec le Team Pro à l'occasion de la première pause de la journée, après deux heures de jeu. N'ayant lu qu'en diagonale l'échelle des prix, la chose ne m'avait pas frappé : les premières places payées (de la 181e à la 152e) offriront 25 450 dollars chacune. Autrement dit : le prix d'entrée du PSPC.

La chose est peu courante de nos jours, mais vient probablement de la volonté des organisateurs de tenir compte du nombre important de joueurs amateurs dans le field : lorsque l'on notre bankroll poker ne dépasse pas les trois chiffres et qu'on s'est qualifié en freeroll, être remboursé du buy-in est déjà une très, très belle récompense.

Aussi, 181 places payées dans un tournoi avec 1 039 joueurs, cela représente 17,5 % du field. Au dessus des 15 % désormais réglementaires. Puisque la 151e place va payer 35 000 $, il est donc tentant de penser que les organisateurs ont décidé au dernier moment d’une petite « rallonge », avec une trentaine de min-cash vraiment minis qui n’étaient pas initialement prévus.

En tout cas, Davidi Kitai adore cette échelle des prix : « A la bulle, je vais vraiment pouvoir jouer sans peur, et mettre la pression sur les amateurs. Quand la bulle représente 50 000 dollars ou plus, tu peux te mettre à douter, jouer autrement. Là, ce ne sera pas le cas, je vais pouvoir y aller à fond. Il est vraiment paradis, ce tournoi ! »

Adrien Delmas : « Oui, c’est une bonne décision, ce min-cash. Il fallait prendre en compte le fait qu’il y a beaucoup d’amateurs. »

Les anciens ont répondu présent

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 11 : 1 000 / 2 000 ante 2 000

Rob Hollink
Parmi les pros old school, retraités du poker ou simplement moins actifs qui sont sortis du bois pour affronter les centaines d'amateurs du PSPC, j'ai une tendresse particulière pour Rob Hollink. Avec son compatriote Noah Boeken (lui aussi très rare sur le circuit de nos jours), le Hollandais est le seul joueur dans le field pouvant se vanter d'avoir gagné un EPT dès la première saison du circuit phare de notre continent.

C'était à Monte Carlo en 2005, et cela lui avait rapporté 635 000 euros (seulement 211 joueurs s'étaient inscrits cette année-là : le boom du poker n'avait pas encore véritablement atteint l'Europe). Au cours des années suivantes, Rob a continué à perfer en MTT, remportant notamment un bracelet en 2008 (c'était en Limit Hold'em). Son palmarès est cependant quelque peu en pause depuis 2013, avec seulement 8 ITM en live enregistrés en six ans, la plupart sur des tournois organisés au casino d'Amsterdam, sa seconde maison. C'est là que le soupçonne fortement de passer maintenant le gros de ses journées, se gavant tranquillement et sans faire de vagues aux tables de cash-game du Holland casino, en PLO bien sûr - c'est sa variante favorite.

Actuellement, Rob reste prudent avec un stack au dessous de la moyenne - 35 BB environ.

Le sacre de Rob Hollink à l'EPT Monte Carlo. Attention, images garanties 100 % vintage !

Une moitié de field, une moitié de Day 2

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 12 : 1 000 / 2 500 ante 2 500

16h31 sur Paradise Island. Deuxième pause de la journée. Les pros sortent de la salle en un troupeau désordonné. Ils n’ont que quinze minutes pour satisfaire leurs envies les plus pressantes. Faire la queue pour commander un hamberger. Aller pisser. Fumer une cigarette. Ou un pétard. Dans le second cas, il conviendra de se mettre à distance du coin fumeur, en se planquant derrière un container situé à uné dizaine de mètres. En même temps que tout cela, une constante, un rituel : raconter ses coups aux collègues. Parfois avec un éclat de rire, parfois avec l’oeil noir, selon que les coups se soient bien passés ou pas.

Jetons un oeil au compteur : il affiche 408 joueurs restants. Tout de même : on a perdu plus de 350 joueurs en quatre heures de jeu seulement ! Il en reste autant à jouer. Atteindra t-on les 181 places payées ce soir ? Probablement pas : le rythme va forcément se ralentir. Mais on va s’en rapprocher fortement.

Bruce Buffer
Au milieu de la poignée de VIP invités par PS, Bruce Buffer fut l'un des rares à franchir le Day 1. Assez discrètement d'ailleurs, ce qui contraste avec le style exhubérant du présentateur TV lorsqu'il prend le micro pour lancer un combat d'UFC. Le parcours de Buffer s'est arrêté au cours du troisième niveau du Day 2.
DLTDP
Scène de break : Mustapha Kanit et les équipes de Dans la Tête d'un Pro. Ne vous fiez pas cette photo donnant l'impression que Paco est en train de raconter à Muss la blague des deux canards coincés dans un ascenseur (elle est absolument hilarante), en fait c'est un peu la panique à borde chez nos vidéastes : l'appli smartphone permettant au Team Pro de noter les cartes qu'il reçoit n'a semble t-il pas fonctionné en début de journée (d'où l'air soucieux de Régis à droite), et par dessus le marché, Muss va être déplacé à une des tables les plus proches du podium TV, où il n'y a pas assez de place pour filmer. Mais nos équipes sont pleines de ressources : je leur fais confiance pour trouver rapidement une solution.

Direction la plage pour...

Dominique Lamy
Accrochez-vous, y'a du lourd : Cliff Josephy, Fatima Moreira de Melo, Sergio Aido, Joe Cada, Patrik Antonius, Alexandre Réard, Arthur Gavard, Frédéric Delval, Elio Fox, Brian Rast, Jasmon Mercier, Josh Arieh, Alex Foxen, Dario Sammartino, Rob Hollink, Terrence Chan, Marius Conan, Chris Moorman, Phil Hellmuth, Randy Lew, Lionel Foulquier, John Juanda, Victor Choupeaux, Guillaume Merlinge, Kenny Hallaert, Isaac Haxton, Paul-François Tedeschi, et Dominique Lamy (photo) qui avait été par PS pour représenter la France après consultation auprès de la communauté via les réseaux sociaux.

Du côté du Team W

Du bon et du moins bon. Il ne reste plus que 6 W rouges en course !

C’est officiel je ne gagnerai pas 5millions de dollars aux bahamas. Triste nouvelle:frowning: Quel tournoi de mutant quand même!

— Romain Lewis (@RomainLewis) 7 janvier 2019

Après 2niveaux j’ai 75K. Perdu 2coups à tapis preflop 99<QQ et QQ<AK. Puis hero fold AK sur un board A high. Ma table est peut-être la plus dur du field, mais j’y crois encore, je joue bien auj! #PSPC @Winamax

— Kitai Davidi (@KitBul) 7 janvier 2019

Raté pic.twitter.com/BuhM2Osvwh

— Gaëlle Baumann (@_O_RLY) 7 janvier 2019

Le cercle des vertueux

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 14 : 2 000 / 4 000 ante 4 000

Quelques visages piochés parmi ceux qui affichent actuellement un stack correspondant à deux ou trois fois la moyenne, voir plus, alors que le compteur affiche 328 joueurs restants et trois heures à jouer…

Benjamin Pollak
Benjamin Pollak vient de terminer une année à 3,9 millions de dollars, riche en finales et en victoires. Il lui suffirait (sic) d'un nouveau sacre sur le PSPC pour faire mieux en 2019, et ce dès le 10 janvier. Bon, il reste encore un peu de boulot.
Jimmy Guerrero
A l'instar de Mustapha Kanit, Jimmy Guerrero est un showman naturel, qui n'est à l'aise que lorsqu'il est parvenu à mettre tous les joueurs de sa table dans la poche. Aux francophones, il lance des blagues en français. Avec les autres, il converse en anglais avec un accent irrésistible. Et avec le sens de l'altruisme : "Benjo ! Tu as vu qui c'est à côté de moi ? Johan Girard, la futur star !" A sa droite est effectivement assis l'un des détenteurs français du Platinum Pass.
Sven McDermott
Tiens, un ancien finaliste du Winamax Poker Open ! Ca fait toujours plaisir. 5e de notre raout irlandais en 2013, Sven McDermott a lui aussi gagné un Platinum Pass, de façon originale qui plus est : en remportant un concours organisé sur la chaîne Twitch de PS.
Mustapha Kanit
Mustapha Kanit, enfin, est le chip-leader du clan Winamax - il n'en reste plus que cinq - avec presque 600 000 unités. Vous allez me dire : "Chouette, cela va faire de très bons épisodes de Dans la Tête d'un Pro." Ouais, sauf que depuis que notre Italien a été déplacé sur l'une des tables les plus proches du podium TV, nos équipes n'ont plus le droit de filmer, car les grosses caméras de PS prennent toute la place. La table de Muss n'est pas à proprement parler une table TV, mais elle est filmée en permanence au cas où il se passe quelque chose d'intéressant qui pourrait être diffusé sur le stream.
DLTDP
Quand le héros de ta série TV est en train de tourner une autre série TV. Chômage technique pour les filmeurs de DLTDP ! Le bad beat.

A cent places du cash

Mais ça sera pas pour ce soir PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 14 : 2 000 / 4 000 ante 4 000

Guillaume Diaz
290 joueurs au compteur alors que vient de sonner le dernier break du Day 2. Si vous lisez les titres des articles, vous êtes déjà au courant : le président Kennedy s'est fait assassiner à Dallas ! Euh attendez, c'est pas ça. Je reprends. Si vous lisez les titres des articles, vous êtes déjà au courant : nous ne sommes plus qu'à une centaine de places de l'argent !

Mais la délivrance, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Même s’il ne reste que deux heures à jouer et qu’on a perdu 80 joueurs par heure en moyenne, Adrien Delmas ne croit absolument pas être payé dès ce soir. « Le tournoi va s’endormir un peu, là. Sur un tournoi à 25 000 dollars, la bulle c’est jamais un truc réglé en vitesse. Si tu ajoutes en plus tous les amateurs encore présents… On a le temps ! »

Il ne reste plus que 4 pros du Team Winamax en course, car deux éliminations supplémentaires sont venues semer la tristesse et le désespoir au sein du clan W (voir ci-dessous) :

Mustapha Kanit 650 000
Adrien Delmas 560 000
Guillaume Diaz 250 000
Pierre Calamusa 100 000

Vous le voyez, la température reste au beau fixe pour les deux moustaches du Team. Adrien m’a raconté avoir éliminé un adversaire réputé dangereux : « Stefan Huber, très bon joueur Suisse. Je relance au hijack avec deux Rois, et il envoie ses 23 blindes au bouton avec As-Valet, ça tient. » Aussi curieux que nul au poker, je demande à Adrien si la décision de Stefan est bonne. « Oui, c’est logique de jouer comme ça. »

Davidi Kitai
Un peu plus tôt, les rêves de Davidi Kitai se sont heurtés de plein fouet à un mur, quand son As-Dame n'est pas resté en tête contre As-Valet. Lui échappe un pot qui l'aurait fait remonter à la moyenne, ainsi que tout espoir de briller sur le PSPC. On le retrouvera bien vite au rendez-vous de l'un des nombreux gros side events au programme de cette PCA, et gare à ses adverdaires : Davidi revient toujours plus fort et plus motivé après s'être mangé un bad beat.
Kool Shen
Juste avant la pause, Kool Shen nous a offert le résumé le plus succint possible de la fin de son tournoi sur le chat online du Team : "Bust" On n'en saura pas plus, même si Bruno semble avoir souffert aujourd'hui, n'ayant jamais eu beaucoup de jetons à une table remplie de regs américains.

Ils ont aussi quitté la grande salle de bal d'Atlantis : Marc-Etienne McLaughlin, le détenteur français d'un Platinum Pass Laala Redjouh, le vainqueur de l'EPT Monte Carlo Nicolas Dumont, Pierre Lewandowski, Steven van Zadelhoff, Jake Cody, Thomas Boivin, Michael Gathy, Matas Cimbolas, Stephen Chidwick, Justin Bonomo, Matt Glantz, ou encore Joey Ingram.

Le tapis moyen est de 222 000, ce qui représente 44 BB de moyenne aux blindes 2 500 / 5 000. Allez hop, c'est reparti.

Les jetons parlent, mais les cartes décident

PSPC 25 000 $ (Day 2) Level 15 : 2 500 / 5 000 ante 5 000

Sur n’importe quel tournoi, dès que la bulle se fait proche, la même rengaigne revient comme un mantra, systématiquement : quand on a des jetons, il faut mettre la pression. C’est quasiment une faute professionnelle de ne pas se mettre à attaquer toutes les mains lorsque les places payées ne sont plus très loin. Un joueur avec un gros stack se doit de le faire. Ca serait presque un manque de respect envers les short-stacks que de ne pas se montrer agressif - car eux n’en ont pas la possibilité, n’ayant d’autre choix que de rester patients, de s’ennuyer, de ne rien faire.

Cette « zone de pression », nous y sommes. On vous parle souvent des fois où la technique fonctionne, pour la bonne raison qu’elle fonctionne souvent. Voici l’exception qui confirme la règle.

A la table de Guillaume Diaz, le joueur UTG ouvre pour 11 000. Volatil38 est au cut-off et 3-bet à 32 000 avec KQ en main.

Son adversaire paie le 3-bet. Il possède légèrement moins de jetons que le Team Pro.

Flop : A53. Guillaume c-bet 23 000. C’est encore payé par UTG.

Turn : 10. Guillaume zieute le tapis de son adversaire : il reste quelque chose comme 100 000. C’est le moment d’appliquer la pression maximum, celle qui ne laisse que deux options à l’adversaire. All-in. La main de Guillaume, un tirage ventral, ne pèse pas lourd, mais ce n’est pas ce qui compte. A ce stade du tournoi, les jetons sont plus importants que les cartes, ce sont eux qui envoient les messages, ce sont eux qui servent à convaincre et à faire basculer les cerveaux. Et le message de la mise de Guillaume est clair : « Si tu paies et que tu te goures, c’est fini pour toi. »

Malheureusement pour Guillaume, son adversaire prendra la décision correcte en risquant son tournoi avec AQ. La rivière n’apporte pas le Valet, seule carte qui pouvait lui donner la gagne. La croupière compte les tapis de chacun : après avoir payé la main gagnante, il ne reste à Guillaume que 25 000. Cinq blindes qui partiront au milieu bien assez vite. Sans succès.

Guillaume Diaz
"Je me sens 100 fois plus mal que ce que la photo laisse entendre", dira ensuite Guillaume sur Twitter. Forcément ! Volatile38 est éliminé à 80 places de l'argent sur le tournoi qu'il attendait, comme tant d'autres, depuis plus d'un an.

Il ne reste plus que trois pros du Team Winamax en course au milieu d’un field de 265 joueurs. Au global, nous recensons une quinzaine de Français candidats au Day 3.

Le Day 2 se termine à 30 places de la bulle

PSPC 25 000 $ (Fin du Day 2)

22h15 sur Paradise Island. La deuxième journée du PSPC est terminée depuis une bonne heure. Pas mal d'infos à développer au cours des articles suivants, dont quelques nouvelles réjouissantes. Pour les insomniaques, je vous donne tout de suite le menu :

Il reste quelque chose 215 joueurs - on à perdu plus de 500 joueurs aujourd’hui. 75 % du field ! Avec 181 places payées, on va se régaler dès le début du Day 3 !
En deuxième position au classement, un certain… Mustapha Kanit ! Après avoir passé le Day 1 à rigoler avec Paul Pierce, on dirait que Muss’ s’est véritablement mis au boulot aujourd’hui.
Le clan français s’est réduit à une douzaine de membre au cours de la journée, dont deux pros du Team : Adrien Delmas et Pierre Calamusa. Il semblerait que les amateurs qualifiés via l’opération « Platinum Pass » aient complètement deserté le navire… A l’exception d’Alexandre De Zutter, le vainqueur du FPS Lille, qui sera au Day 3 avec un énorme stack.

Les 11 français du Day 3 sont tous des pros, ou presque

PSPC 25 000 $ (Fin du Day 2)

Sur les longs tournois live, ceux qui durent cinq ou six jours, c'est généralement lors du Day 2 que la Machine à Broyer les Rêves (attention ce terme est copyrighté) tourne avec le plus d'intensité. Lors du premier jour, structure deep aidant, le rythme des éliminations reste lent : tout joueur amateur dont le but est coûte que coûte franchir la journée y parvient généralement, s'il parvient à éviter les bad beats. Le lendemain, c'est forcément une autre histoire : ceux qui ne sont pas parvenus à monter des jetons sont forcés, tôt ou tard, de subir l'épreuve du coup à tapis, le plus souvent préflop.

Julien Martini
Tout cela pour vous dire qu'il n'y a pas plus darwiniste qu'un tournoi de poker : les plus forts ont de meilleures chances de survie que les autres. Résultat : en cette fin de Day 2, au terme d'une journée où 75 % du field a plié bagage, vous reconnaîtrez sans peine la plupart des 11 survivants Français. La plupart sont des pros à la notoriété déjà bien établie. Regardez ci-dessous : Julien Martini (photo) gagnant d'un bracelet WSOP l'été dernier. Benjamin Pollak, l'horloge suisse du poker Français, performant chaque année que Dieu fait depuis qu'il a découvert les cartes et les jetons. Corentin Ropert, qui, selon la formule de Matthieu Sustrac, "n'a jamais sauté une seule fois d'un tournoi à 25 000 $". Forcément, son premier était le mois dernier à Prague et il l'a remporté. Ajoutez à cela représentants du Team Winamax et un couple de cash-gamers que vous avez déjà aperçus dans les Winamax Live Sessions, et il ne reste plus beaucoup de place pour les amateurs !
Alexandre De Zutter
Allez ! Les Martini, Calamusa, Pollak et autres Guerrero vont tout de même devoir se pousser un peu afin qu'Alexandre De Zutter puisse apparaître sur la photo de famille du Day 3. Pas tout à fait inconnu, le joueur de Troyes, puisqu'il doit sa présence aux Bahamas à une belle victoire à 154 000 euros : c'était en juillet 2018 à Lille, sur l'étape nordiste du circuit France Poker Series. Cumulant 275 000 dollars sur le circuit live depuis 2015, Alexandre avoue ne jamais jouer sur Internet. "Je compense mes faiblesses techniques avec les tells !", sourit-il. Son Day 2 s'est passé comme un rêve éveillé, avec un tapis multiplié par 10 en huit heures de jeu, en partie grâce à deux coups qu'il n'oubliera probablement pas de sitôt. D'abord une paire de Rois qui tient à tapis contre As-10 et As-Dame, puis un énorme bad beat collé au très populaire Jason Sommerville. Comme raconté par mon confrère Henry sur le blog français de PS, Alex a trouvé le moyen d'améliorer son A7 face à la couleur max floppée de Sommerville sur 1097, avec un full runner runner tombé du ciel. Après cette journée à sensations fortes, Alexandre entamera le Day 3 aux portes de la bulle avec 87 BB.

Les 11 Français du Day 3

Julien Martini 832 000 Alexandre De Zutter (Platinum Pass) 700 000 Damien Le Goff 437 000 Adrien Delmas (Team Winamax) 432 000 Benjamin Pollak 299 000

Jérémie Sarda
Jeremie Sarda (photo) 208 000 Thi Xoa Nguyen 194 000 Johan Girard (Platinum Pass) 185 000 Pierre Calamusa (Team Winamax) 111 000 Corentin Ropert 107 000 Jimmy Guerrero 72 000

Jimmy Guerrero
Mention spéciale à Jimmy Guerrero (photo), qui avait entamé le Day 2 avec 18 BB. Après huit heures de bataille et pas mal de tours de manège, il sera au Day 3 avec sa compagne Thi Nguyen et un tapis de... 9 BB. Juste au dessus, on retrouve un Corentin Ropert un poil dégoûté : il va lui falloir la jouer serrure à l'approche de la bulle, alors que deux heures avant la fin, il planait en tête du classeement avec 800 000 ! Nous ne connaissons pas encore Johan Girard, l'autre survivant du clan des Planitum Pass français (ils étaient 23 en début d'épreuve), mais une rapide recherche nous apprend que nous avons affaire à un grinder appliqué et performant sur le .FR...

Parmi les Français éliminés aujourd'hui : Kool Shen, Alexandre Réard, Victor Choupeaux, Dominique Lamy, Romain Lewis, Dominique Lamy, Paul-François Tedeschi, Gino Cardenia, Adrien Allain, Nicolas Cardyn, Gaëlle Baumann, Nicolas Dumont, Ness Kourdourli, Guillaume Diaz

Il ne fait pas que déconner, il sait aussi jouer

Mustapha Kanit termine le Day 2 en seconde position au classement Il disposera de 100 BB pour entamer la phase cruciale de la bulle PSPC 25 000 $ (Fin du Day 2)

Mustapha Kanit
Existe t-il aujourd'hui un joueur de poker high-stakes plus agréable à observer à une table que Mustapha Kanit ? La question est purement réthorique. L'italien du Team Winamax est le rêve de tout spectateur. Un bon client, un très très bon client pour nous autres couvreurs. Peu importe qu'il soit en train de jouer plein de coups, ou dans une phase plus calme, Mustapha nous offre toujours un petit quelque chose de racontable. Un bon mot. Dix bons mots, même. Encore plus de fous rires. Et au delà du bagoût, il y a le talent au poker. Ce talent qui lui a permis aujourd'hui de multiplier son tapis par six, et de terminer la journée en seconde position au classement des 207 survivants, juste derrière le Colombien Farid Jattin.

Ainsi, après avoir passé le Day 1 à rigoler avec la légende du basket Paul Pierce, pour le plus grand plaisir des caméras de Dans la Tête d'un Pro puis ds spectateurs du streaming (cette table ne devait être diffusée que deux niveaux : au final, les producteurs l'ont laissée tourner non-stop durant six heures, jusqu'à la fin de la journée !), Mustapha s'est véritablement mis au travail aujourd'hui. La déconne d'abord, le boulot ensuite ? Hé bien, sachez que cela fait partie d'une stratégie bien huilée.

« Le Day 1 d'un tournoi, ce n'est pas là que je vais faire des vagues, explique Mustapha . On a beaucoup de jetons, il faut être prudent, prendre son temps. Je préfère attendre les journées suivantes, où mon edge est plus important. Quand arrive le Day 2, la stratégie bascule. Je commence à mettre la pression. Aujourd'hui, j'avais une table difficile, mais j'avais aussi la meilleure position. J'ai réussi à en profiter. J'ai joué beaucoup de mains. C'était presque facile, les jetons n'ont fait que s'accumuler. Plus je gagnais, plus j'étais confiant et plus j'étais confiant, plus les autres avaient peur. J'ai bluffé un peu… Beaucoup ! [rires]. Je me suis fait attrapper quelques fois, mais ce n'est pas grave. »

Derrière le clown que nous avons observé tout au long du Day 1 se cache, sans vraie surprise, un professionnel accompli. Naturellement jovial, Mustapha sait que sa bonne humeur est un atout crucial dans sa stratégie. « Déjà, si tu décides que le poker est ton métier, c'est quand même mieux si ce métier est amusant, non ? C'est important, de se marrer au bureau ! Et puis, vis à vis des joueurs amateurs, cela me semble très important de faire en sorte qu'ils passent un bon moment. Sinon, ils n'auront pas envie de revenir nous voir ! On devrait toujours bien traiter ses invités… »

Détenteur de plusieurs titres Highrollers, cumulant 11 millions de dollars de gains en live depuis 2010, Mustapha Kanit ne cherchera pas un min-cash demain. « La victoire est la seule chose qui m'importe. Ce tournoi est tellement beau, et en plus on ne sait pas s'il y aura jamais une seconde édition. Le remporter, cela laisserait une belle marque…. »

Interrogé sur sa rencontre avec Paul Pierce, Mustapha est formel : « Je ne l'avais pas reconnu ! Bien sûr, je sais qui c'est, en Italie nous suivons beaucoup la NBA. Mais sur le coup, je ne savais pas que c'était lui. J'ai juste vu quelqu'un à qui j'ai commencé à parler, quelqu'un qui était cool, et avec qui je me suis bien entendu. A la fin, il m'a dit qu'il voulait venir me voir en Europe. Je suis chaud ! Je me vois bien faire un petit road trip avec lui à travers cinq pays ! »

En attendant, Mustapha Kanit va reprendre le boulot dès mardi, toujours avec le sourire, et un tapis de 100 BB, toujours avec les caméras de Dans la Tête d'un Pro collées à ses basques. Enfin, seulement si l'équipe TV ne décide pas de le mettre en table TV. C'est un peu ça le problème avec Muss : il est tellement agréable que tout le monde se l'arrache.

Team Winamax
Adrien Delmas et Pierre Calamusa seront aux côtés de Mustapha sur le Day 3. Si Pierre a du passer plusieurs fois par la case "double up" pour se maintenir, Adrien Delmas a plusieurs fois changé de vitesse, alternant entre phases agressives et d'autres plus sérrées. Après avoir remporté plusieurs coups préflop en fin de Day 2, il termine avec 432 000, soit 55 BB. Avec 14 BB, LeVietF0u devra sans doute chatter un peu pour franchir le cap des places payées...

207 joueurs pour 185 places payées

Top 10

Farid Jattin (USA) 921 000 Mustapha Kanit (Italie, Team Winamax) 888 000 Griffin Benger (Canada) 885 000 Julien Martini (France) 832 000 Athanasios Polychronopoulos (USA) 797 000 Samuel Tsehai (Canada) 750 000 Martins Adeniya (UK) 748 000 Marc Perrault (Canada) 725 000 Ramin Hajiyev (Azerbaidjan) 720 000 Alexandre De Zutter (France) 700 000

Alors, concernant le chip-leader, je vous laisse considérer cet échange entamé immédiatement après la fin du Day 2 (le tweet original de Mike McDonald a été ensuite supprimé) :

11 Français

Julien Martini 832 000 Alexandre De Zutter (Platinum Pass) 700 000 Damien Le Goff 437 000 Adrien Delmas (Team Winamax) 432 000 Benjamin Pollak 299 000 Jeremie Sarda 208 000 Thi Xoa Nguyen 194 000 Johan Girard (Platinum Pass) 185 000 Pierre Calamusa (Team Winamax) 111 000 Corentin Ropert 107 000 Jimmy Guerrero 72 000

Le reste du field (sélection)

Talal Shakerchi
Talal Shakerchi (UK, photo) 691 000
Dan O'Brien
Dan O'Brien (USA, photo) 622 000

Kristen Bicknell (Canada) 631 000 Christoph Vogelsang (Allemagne) 483 000 Upeshka Desilva (USA) 435 000 Luc Greenwood (Canada) 356 000 Ryan Riess (USA) 354 000 Blair Hinkle (USA) 329 000 Nacho Barbero (Argentine) 325 000

Marvin Rettenmeier
Marvin Rettenmaier (Allemagne, photo) 304 000

Max Greenwood (Canada) 301 000
Tony Gregg (USA) 301 000
Bart Lybaert (Belgique) 285 000
Jack Salter (UK) 285 000

Will Failla
Will Failla (USA, photo) 280 000

Jonathan Abdellatif (Belgique) 218 000
Sam Greenwood (Canada) 214 000
Jake Schwartz (USA) 211 000
Robert Mizrachi (USA) 208 000
Leo Fernandez (Argentine) 207 000
Sven McDermott (Irlande) 139 500

David Benefield (USA) 135 000
Brandon Adams (USA) 131 000
Toby Lewis (UK) 124 000
Christian Harder (USA) 122 000
Victor Ramdin (USA) 117 000
Sam Grafton (UK) 67 000

Tableau de bord
207 joueurs restants (1 049 au départ)
181 places payées
Tapis moyen : 300 000 (38 BB)
Reprise mardi à 12h (18h en France)

Bravo à Dominique Lamy pour son run sur un premier évent à ce prix pour lui
Gg

Les Rois contre les As, il fallait bien ça

La bulle éclate aux Bahamas 10 français ITM, dont Adrien Delmas et Pierre Calamusa Level 18 : 5 000 / 10 000 BB ante 10 000 PSPC 25 000 $ (Day 3)

Deux Rois contre deux As. La bulle du #PSPC eclate enfin ! @Mustacchione @LeVietF0u @Ragnarok235 sont ITM. pic.twitter.com/YTV5TGLxWP

— Winamax (@Winamax) 8 janvier 2019

Avec le recul, on aurait pu prévoir qu'il allait falloir rien de moins qu'une confrontation KK/AA pour qu'enfin éclate la bulle du PSPC. Après deux heures de main par main et de nombreux coups à tapis, c'est à la table de Pierre Calamusa que la situation s'est finalement débloquée. Coup de chance pour votre serviteur : c'est à cette table que je squattais depuis le début, histoire de soutenir l'ultra short-stack Pierre Calamusa. C'est en spectateur que ce dernier a assisté au dénouement, sans avoir à engager ses quelques jetons. Ensemble, nous avons vu l'Irlandais Paul Leckey relancer en milieu de parole avant de se faire aussitôt 3-bet par son voisin, Tianle Wang. La parole est rapidement revenue à Leckey, qui n'a pas pris de temps avant de se décider : tapis ! Pour 235 000, soit moins de 20 BB. Wang a payé tout aussi vite, mais il a fallu attendre un long moment avant que les cartes soient retournées : comme le veut le protocole habituel, il fallait d'abord que toutes les autres tables terminent la main en cours.

Bulle
Quelques minutes d'attentes interminables pour tout le monde, durant lesquelles, comme à chaque fois, un attroupement massif s'est formé autour de la table : membres de l'équipe TV portant des caméras de cent kilos et des perches pour le son, plein d'autres joueurs, une tonne de couvreurs, une bonne quantité de touristes qui passaient par là, et même un cheval qui, bizarrement, portait un sweater bleu pas à sa taille. Non, c'est pas vrai pour le cheval, mais à ce stade je n'aurais pas été surpris.

Une fois le TD arrivé, les joueurs ont retourné leurs cartes : couvert par son adversaire, Leckey était dans une merde noire avec ses Rois, car Wang avait les papiers en règle. Les As ! « Quelqu'un a jeté un Roi ? » demanda Leckey avec un sourire un poil peiné.

Le rail anglo-saxon a appelé de toutes ses forces un Roi, mais celui-ci n'est jamais venu sur le board 3-7-10-6-6.

Leckey est le dernier joueur du tournoi éliminé avant la bulle. Sa récompense : rien ? Figurez vous que non : PokerStars l'a généreusement invité à disputer l'EPT Monte Carlo, prévu au printemps 2019. Un beau cadeau à 10 000 euros.

Parmi les joueurs ITM : 10 français dont Pierre Calamusa et Adrien Delmas, ainsi que Mustapha Kanit, Kristen Bicknell, Christoph Vogelsang, Upeshka Desilva, les trois frères Greenwood, Nacho Barbero

Forcément, vu la longueur de tout ce bazar, le tapis moyen a pris un sacré coup : il était de 28,5 blindes au moment de la bulle. Et forcément (bis), les éliminations s'enchaînent maintenant à toute vitesse : pas moins de trente durant les cinq minutes qui ont suivi. On a déjà dit « au revoir » à Bart Lybaert, Sam Grafton, Jimmy Guerrero… Et ça va continuer comme ça pendant un bon bout de temps.