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Petit guide du préflop

Voilà l’idée est de faire un petit guide du préflop en abordant de façon concise tous les concepts les plus important du préflop. Contribution, débats et critiques sont tous bienvenus ! N’hésitez pas à faire partager des liens vers des articles sur le jeu préflop, si vous en connaissez.

On commence simple :

1 - Le principe de Chris Ferguson.

« Si une main est assez forte pour suivre, alors elle est assez forte pour relancer ». Voilà un bon résumé du conseil de Chris Ferguson à propos du préflop.
C’est un excellent conseil, dans la mesure où, toutes situations confondues, un joueur agressif (le style de poker gagnant est, sans conteste, le style agressif) va soit relancer soit se coucher sur 95% voire 98% des mains. Si vous commencez par ne jouer que de cette façon, alors on peut dire que vous avez déjà fait le plus gros du chemin, car même sur le peu de mains qui reste, jouer « raise or fold » ne sera pas une erreur grossière. Bannissez donc de votre jeu tous les call avec les paires, avec des cartes connectées assorties ou toute autre main que vous affectionnez mais que vous n’aviez pas envie de relancer ; quand vous ne relancez pas, vous devez être capable d’expliquer précisément pourquoi.

Quel montant pour la relance ?
3 ou 4 big blind + 1 par limper (personne qui suit la blind, sans relancer) est un bon montant.
Et pour la sur-relance ?
Entre 3 et 4 fois le montant de la relance + 1 fois par personne qui l’a suivi. C’est dans tous les cas indépendant de votre main.
Si une relance ou une sur-relance doit engager plus de 30 ou 40% de votre tapis, il vaudra souvent mieux aller directement all-in.

Les exceptions au principe de relance :

Je vais essayer de passer assez rapidement en revue les cas où il ne faut pas relancer/sur-relancer. C’est un peu long et plus compliqué que la 1ère partie.

  • Vous n’avez pas une main assez forte pour relancer mais selon la règle de 5/10 ou de 3/6 vous pouvez suivre.

  • Vous pouvez faire ce qu’on appelle un flat call, c’est à dire payer dans l’idée de dominer la main adverse. Là encore, ne suivez pas une relance si vous estimez qu’il y a de bonnes chances pour que vous fassiez sur-relancer. Quelques exemples :
    Ex : Tapis effectifs 150 big blinds. J’ai AJ en big blind, et le bouton relance ; c’est un joueur agressif qui vole beaucoup les blinds. De par la profondeur des tapis, ma main est trop faible pour sur-relancer, mais elle est en revanche largement suffisante pour payer, car je suis favori contre les mains qu’il peut détenir.
    Ex2 : Tapis effectifs 50 big blinds j’ai JJ, je relance en milieu de table, et je suis relancé par le CO ; je vais le suivre, espérer un flop favorable (pas d’as pas de roi) pour aller tapis plutôt que de faire tapis directement, ce qui me permettra d’optimiser mes chances de gagner contre AK-AQ sans dévaluer grandement mes chances de gagner contre le reste de sa range (AA-JJ)
    Ex3 : Tapis effectifs 80 blinds, je relance au bouton avec AA, et je suis sur-relancé par un des blindeurs. Etant en position, contre un seul joueur et avec des tapis suffisamment peu profonds (le pot est sur-relancé préflop) je vais le suivre pour le piéger. Attention de ne pas le faire dans des situations inappropriées.
    Contre exemple : Joueur 1 relance dans les premiers de parole pour 4BB, joueur 2 sur-relance pour 12. Ne flat callez jamais dans ce spot si les tapis sont profonds (50BB et plus) car joueur 1 risque trop souvent de sur-relancer si votre main est bancale ; si les tapis sont profonds, il y a aussi un risque de laisser joueur 2 toucher un brelan si vous avez une grosse paire, donc il faut systématiquement sur-relancer si votre main est assez forte.

  • Vous faites un limp/reraise depuis des positions précoces (il est pour ce recommandé d’avoir au moins 30 big blinds de profondeur de tapis moyen à la table). Une minorité de joueurs pratiquent le limp/reraise, et beaucoup le considère comme une prise de risque inutile (car vous ne protégez pas votre main).

2 - Hand range et position

Hand range (abréviation HR) : littéralement éventail de mains. Quand un joueur fait une action comme par exemple relancer UTG (under the gun, premier de parole), on ne peut pas le mettre directement sur une main, mais plus sur un éventail de mains possible : on appelle tout simplement cet éventail hand range. Ce concept est très important au poker ; en effet, le plus important n’est pas d’avoir gagné ou perdu une main précise, ni même d’être favori ou non contre la main actuelle de votre adversaire, mais d’avoir pris la bonne décision vis à vis de la hand range de votre adversaire. Imaginons qu’un joueur relance en milieu de table, j’ai KK et j’ai un petit tapis, et je décide d’aller all-in ; il me suit instantanément et montre AA. Il gagne la main ; dois-je m’en vouloir ? Non car KK est largement devant la hand range de ce joueur. Il aurait très bien pu montrer AQ, ou JJ et j’aurais été dans ce cas là favori. Contre la range avec laquelle je suppose qu’il va me suivre, je suis favori, donc relancer est tout à fait sensé.

La position : C’est un facteur déterminant dans la prise de décision préflop. Avec quelle range de mains allez-vous relancer UTG, UTG+1 et UTG+2 si on se couche jusqu’à vous ?
Selon les conditions de la table, les profondeurs de tapis et votre image, cela peut varier. AA-JJ, AK constitue une range correcte et solide, mais cela dit, si vous êtes petit tapis cette range pourra être considérablement plus large, de même que sur des tapis profonds il faudra relancer plus de paires pour faire des brelans, voire même des suited connectors. Sur les positions suivantes, vous allez élargir à environ 10% des mains, ce qui veut dire AA-88 AK-AJ ; pour des tapis profonds, AA-22 AK-AQ. Ensuite, au cut-off, position à droite du bouton, vous allez relancer à peu près 25 à 35% des mains (toujours si on s’est couché jusqu’à vous) ; Et au bouton, quand tout le monde s’est couché jusqu’à vous ? Entre 35 et 55% de toutes les mains possibles du Hold’em, ce qui inclus une large part de mains poubelles. Pourquoi cette variation énorme ?

  • Vous avez beaucoup plus de chances d’être contre des plus mauvaises mains, quand le champ est réduit à 2 adversaires, plutôt qu’à 9.
  • Une fois arrivé au flop, être dernier de parole sur tous les tours d’enchère représente un avantage énorme.
    D’une manière générale vous devez jouer beaucoup plus de coups en position favorable. Vous devez prendre en compte que vos adversaires vont aussi vouloir jouer plus de coup en position favorable. Cela veut dire que si le bouton relance alors que tout le monde s’est couché jusqu’à lui, alors il n’a pas nécessairement un monstre ! Vous pouvez donc le sur-relancer avec des mains légères, comme paire de 8 ou 56s par exemple, dans l’espoir de le voir abandonner le coup, et d’avoir, dans le reste des cas, une main à peu près correcte pour disputer le flop.

En résumé :
- Élargir votre HR en position, quel que soit ce que vous entreprenez (call, relance, sur-relance), particulièrement si les tapis sont profonds

  • Élargir votre HR contre les joueurs qui relancent en bonne position
  • Resserrer votre HR de sur-relance contre des adversaires qui montrent de la force/sont très serrés

3 - Cote implicite, cote implicite inverse

Au préflop, quand on parle de cote implicite, on parle de ce que vous pourrez gagner en moyenne après le flop avec votre main, ce qui prend en compte 1)la fréquence avec laquelle vous touchez durement le flop et 2)ce que vous pouvez espérer tirer de vos adversaires une fois celui-ci touché.

Pour cela il faut apprendre les règles du 5/10 et du 3/6 (voir lien plus haut)

En position, votre cote implicite est toujours plus importante ! Un nombre élevé d’adversaire augmente également votre cote implicite

Le revers de la cote implicite est la cote implicite inverse. Imaginons que vous ayez K9o. Vous êtes face à une relance, et vous décidez de payez contre votre adversaire avec cette poubelle (ne faites pas ça chez vous les enfants :p). Vous toucherez une paire de 9 ou de rois 3 fois sur 10 au flop ; mais est-ce vraiment suffisant ? Ca le sera sûrement pour gagner un petit pot, mais vous ne pourrez pas en gagner un gros ; si votre adversaire investit encore beaucoup de jetons dans ce coup après le flop, il y a fort à parier qu’il bat une paire de 9 ou de roi mal kickée. Du coup, votre espérance est fortement diminuée, car vous vous trouvez dans un cas où vous ne pouvez que gagner un petit pot ou en perdre un gros.
Il en va de même avec toutes les grosses pocket paires qui peuvent se faire craquer au flop, et toute main susceptible de se faire dominer ; AA peut gagner un petit pot, d’autres pots un peu plus gros, mais si on imagine que vous avez investi 3 big blind préflop pour la relancer et que vous vous retrouvez à jouer un pot de 50 big blind par exemple, c’est mauvais car vous serez souvent battu !
Pour diminuer cet effet de cote implicite inverse, vous devez protéger vos mains faites, et éviter de vous retrouver dominé. Rappelez-vous aussi que, plus vous jouez en deepstack, et plus votre range de mains de relance et de sur-relance doit avoir une cote implicite inverse faible. Cela signifie que vous devez soit avoir une main très forte, soit une main totalement spéculative. Si le tapis effectif fait 200 big blind et que le bouton raise votre BB, si vous avez AJ, le sur-relancer est une erreur. Relancer AQ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très profonds, et relancer 67s sera très correct. A l’inverse coucher AJ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très faibles.

Hors position, votre cote implicite inverse est toujours plus importante qu’en position ! Un nombre élevé d’adversaire augmente également votre cote implicite inverse.

bon rappel :wink:

pour ce qui est de : " si une main est assez forte pour suivre alors elle l’est pour relancé

je trouve que c’est tres bien vu

mais il n’est pas necessaire de relancer toute les mains avec lesquelle ont veut voir le flop non :confused::

Voilà l'idée est de faire un petit guide du préflop en abordant de façon concise tous les concepts les plus important du préflop. Contribution, débats et critiques sont tous bienvenus ! N'hésitez pas à faire partager des liens vers des articles sur le jeu préflop, si vous en connaissez.

On commence simple :

1 - Le principe de Chris Ferguson.

"Si une main est assez forte pour suivre, alors elle est assez forte pour relancer". Voilà un bon résumé du conseil de Chris Ferguson à propos du préflop.
C'est un excellent conseil, dans la mesure où, toutes situations confondues, un joueur agressif (le style de poker gagnant est, sans conteste, le style agressif) va soit relancer soit se coucher sur 95% voire 98% des mains. Si vous commencez par ne jouer que de cette façon, alors on peut dire que vous avez déjà fait le plus gros du chemin, car même sur le peu de mains qui reste, jouer "raise or fold" ne sera pas une erreur grossière. Bannissez donc de votre jeu tous les call avec les paires, avec des cartes connectées assorties ou toute autre main que vous affectionnez mais que vous n'aviez pas envie de relancer ; quand vous ne relancez pas, vous devez être capable d'expliquer précisément pourquoi.

Quel montant pour la relance ?
3 ou 4 big blind + 1 par limper (personne qui suit la blind, sans relancer) est un bon montant.
Et pour la sur-relance ?
Entre 3 et 4 fois le montant de la relance + 1 fois par personne qui l'a suivi. C'est dans tous les cas indépendant de votre main.
Si une relance ou une sur-relance doit engager plus de 30 ou 40% de votre tapis, il vaudra souvent mieux aller directement all-in.

Les exceptions au principe de relance :

Je vais essayer de passer assez rapidement en revue les cas où il ne faut pas relancer/sur-relancer. C'est un peu long et plus compliqué que la 1ère partie.

- Vous n'avez pas une main assez forte pour relancer mais selon la règle de 5/10 ou de 3/6 vous pouvez suivre.
- Vous pouvez faire ce qu'on appelle un flat call, c'est à dire payer dans l'idée de dominer la main adverse. Là encore, ne suivez pas une relance si vous estimez qu'il y a de bonnes chances pour que vous fassiez sur-relancer. Quelques exemples :
Ex : Tapis effectifs 150 big blinds. J'ai AJ en big blind, et le bouton relance ; c'est un joueur agressif qui vole beaucoup les blinds. De par la profondeur des tapis, ma main est trop faible pour sur-relancer, mais elle est en revanche largement suffisante pour payer, car je suis favori contre les mains qu'il peut détenir.
Ex2 : Tapis effectifs 50 big blinds j'ai JJ, je relance en milieu de table, et je suis relancé par le CO ; je vais le suivre, espérer un flop favorable (pas d'as pas de roi) pour aller tapis plutôt que de faire tapis directement, ce qui me permettra d'optimiser mes chances de gagner contre AK-AQ sans dévaluer grandement mes chances de gagner contre le reste de sa range (AA-JJ)
Ex3 : Tapis effectifs 80 blinds, je relance au bouton avec AA, et je suis sur-relancé par un des blindeurs. Etant en position, contre un seul joueur et avec des tapis suffisamment peu profonds (le pot est sur-relancé préflop) je vais le suivre pour le piéger. Attention de ne pas le faire dans des situations inappropriées.
Contre exemple : Joueur 1 relance dans les premiers de parole pour 4BB, joueur 2 sur-relance pour 12. Ne flat callez jamais dans ce spot si les tapis sont profonds (50BB et plus) car joueur 1 risque trop souvent de sur-relancer si votre main est bancale ; si les tapis sont profonds, il y a aussi un risque de laisser joueur 2 toucher un brelan si vous avez une grosse paire, donc il faut systématiquement sur-relancer si votre main est assez forte.

- Vous faites un limp/reraise depuis des positions précoces (il est pour ce recommandé d'avoir au moins 30 big blinds de profondeur de tapis moyen à la table). Une minorité de joueurs pratiquent le limp/reraise, et beaucoup le considère comme une prise de risque inutile (car vous ne protégez pas votre main).


2 - Hand range et position

Hand range (abréviation HR) : littéralement éventail de mains. Quand un joueur fait une action comme par exemple relancer UTG (under the gun, premier de parole), on ne peut pas le mettre directement sur une main, mais plus sur un éventail de mains possible : on appelle tout simplement cet éventail hand range. Ce concept est très important au poker ; en effet, le plus important n'est pas d'avoir gagné ou perdu une main précise, ni même d'être favori ou non contre la main actuelle de votre adversaire, mais d'avoir pris la bonne décision vis à vis de la hand range de votre adversaire. Imaginons qu'un joueur relance en milieu de table, j'ai KK et j'ai un petit tapis, et je décide d'aller all-in ; il me suit instantanément et montre AA. Il gagne la main ; dois-je m'en vouloir ? Non car KK est largement devant la hand range de ce joueur. Il aurait très bien pu montrer AQ, ou JJ et j'aurais été dans ce cas là favori. Contre la range avec laquelle je suppose qu'il va me suivre, je suis favori, donc relancer est tout à fait sensé.

La position : C'est un facteur déterminant dans la prise de décision préflop. Avec quelle range de mains allez-vous relancer UTG, UTG+1 et UTG+2 si on se couche jusqu'à vous ?
Selon les conditions de la table, les profondeurs de tapis et votre image, cela peut varier. AA-JJ, AK constitue une range correcte et solide, mais cela dit, si vous êtes petit tapis cette range pourra être considérablement plus large, de même que sur des tapis profonds il faudra relancer plus de paires pour faire des brelans, voire même des suited connectors. Sur les positions suivantes, vous allez élargir à environ 10% des mains, ce qui veut dire AA-88 AK-AJ ; pour des tapis profonds, AA-22 AK-AQ. Ensuite, au cut-off, position à droite du bouton, vous allez relancer à peu près 25 à 35% des mains (toujours si on s'est couché jusqu'à vous) ; Et au bouton, quand tout le monde s'est couché jusqu'à vous ? Entre 35 et 55% de toutes les mains possibles du Hold'em, ce qui inclus une large part de mains poubelles. Pourquoi cette variation énorme ?
- Vous avez beaucoup plus de chances d'être contre des plus mauvaises mains, quand le champ est réduit à 2 adversaires, plutôt qu'à 9.
- Une fois arrivé au flop, être dernier de parole sur tous les tours d'enchère représente un avantage énorme.
D'une manière générale vous devez jouer beaucoup plus de coups en position favorable. Vous devez prendre en compte que vos adversaires vont aussi vouloir jouer plus de coup en position favorable. Cela veut dire que si le bouton relance alors que tout le monde s'est couché jusqu'à lui, alors il n'a pas nécessairement un monstre ! Vous pouvez donc le sur-relancer avec des mains légères, comme paire de 8 ou 56s par exemple, dans l'espoir de le voir abandonner le coup, et d'avoir, dans le reste des cas, une main à peu près correcte pour disputer le flop.

En résumé :
- Élargir votre HR en position, quel que soit ce que vous entreprenez (call, relance, sur-relance), particulièrement si les tapis sont profonds
- Élargir votre HR contre les joueurs qui relancent en bonne position
- Resserrer votre HR de sur-relance contre des adversaires qui montrent de la force/sont très serrés


3 - Cote implicite, cote implicite inverse

Au préflop, quand on parle de cote implicite, on parle de ce que vous pourrez gagner en moyenne après le flop avec votre main, ce qui prend en compte 1)la fréquence avec laquelle vous touchez durement le flop et 2)ce que vous pouvez espérer tirer de vos adversaires une fois celui-ci touché.

Pour cela il faut apprendre les règles du 5/10 et du 3/6 (voir lien plus haut)

En position, votre cote implicite est toujours plus importante ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite

Le revers de la cote implicite est la cote implicite inverse. Imaginons que vous ayez K9o. Vous êtes face à une relance, et vous décidez de payez contre votre adversaire avec cette poubelle (ne faites pas ça chez vous les enfants :p). Vous toucherez une paire de 9 ou de rois 3 fois sur 10 au flop ; mais est-ce vraiment suffisant ? Ca le sera sûrement pour gagner un petit pot, mais vous ne pourrez pas en gagner un gros ; si votre adversaire investit encore beaucoup de jetons dans ce coup après le flop, il y a fort à parier qu'il bat une paire de 9 ou de roi mal kickée. Du coup, votre espérance est fortement diminuée, car vous vous trouvez dans un cas où vous ne pouvez que gagner un petit pot ou en perdre un gros.
Il en va de même avec toutes les grosses pocket paires qui peuvent se faire craquer au flop, et toute main susceptible de se faire dominer ; AA peut gagner un petit pot, d'autres pots un peu plus gros, mais si on imagine que vous avez investi 3 big blind préflop pour la relancer et que vous vous retrouvez à jouer un pot de 50 big blind par exemple, c'est mauvais car vous serez souvent battu !
Pour diminuer cet effet de cote implicite inverse, vous devez protéger vos mains faites, et éviter de vous retrouver dominé. Rappelez-vous aussi que, plus vous jouez en deepstack, et plus votre range de mains de relance et de sur-relance doit avoir une cote implicite inverse faible. Cela signifie que vous devez soit avoir une main très forte, soit une main totalement spéculative. Si le tapis effectif fait 200 big blind et que le bouton raise votre BB, si vous avez AJ, le sur-relancer est une erreur. Relancer AQ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très profonds, et relancer 67s sera très correct. A l'inverse coucher AJ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très faibles.

Hors position, votre cote implicite inverse est toujours plus importante qu'en position ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite inverse.
Voilà l'idée est de faire un petit guide du préflop en abordant de façon concise tous les concepts les plus important du préflop. Contribution, débats et critiques sont tous bienvenus ! N'hésitez pas à faire partager des liens vers des articles sur le jeu préflop, si vous en connaissez.

On commence simple :

1 - Le principe de Chris Ferguson.

"Si une main est assez forte pour suivre, alors elle est assez forte pour relancer". Voilà un bon résumé du conseil de Chris Ferguson à propos du préflop.
C'est un excellent conseil, dans la mesure où, toutes situations confondues, un joueur agressif (le style de poker gagnant est, sans conteste, le style agressif) va soit relancer soit se coucher sur 95% voire 98% des mains. Si vous commencez par ne jouer que de cette façon, alors on peut dire que vous avez déjà fait le plus gros du chemin, car même sur le peu de mains qui reste, jouer "raise or fold" ne sera pas une erreur grossière. Bannissez donc de votre jeu tous les call avec les paires, avec des cartes connectées assorties ou toute autre main que vous affectionnez mais que vous n'aviez pas envie de relancer ; quand vous ne relancez pas, vous devez être capable d'expliquer précisément pourquoi.

Quel montant pour la relance ?
3 ou 4 big blind + 1 par limper (personne qui suit la blind, sans relancer) est un bon montant.
Et pour la sur-relance ?
Entre 3 et 4 fois le montant de la relance + 1 fois par personne qui l'a suivi. C'est dans tous les cas indépendant de votre main.
Si une relance ou une sur-relance doit engager plus de 30 ou 40% de votre tapis, il vaudra souvent mieux aller directement all-in.

Les exceptions au principe de relance :

Je vais essayer de passer assez rapidement en revue les cas où il ne faut pas relancer/sur-relancer. C'est un peu long et plus compliqué que la 1ère partie.

- Vous n'avez pas une main assez forte pour relancer mais selon la règle de 5/10 ou de 3/6 vous pouvez suivre.
- Vous pouvez faire ce qu'on appelle un flat call, c'est à dire payer dans l'idée de dominer la main adverse. Là encore, ne suivez pas une relance si vous estimez qu'il y a de bonnes chances pour que vous fassiez sur-relancer. Quelques exemples :
Ex : Tapis effectifs 150 big blinds. J'ai AJ en big blind, et le bouton relance ; c'est un joueur agressif qui vole beaucoup les blinds. De par la profondeur des tapis, ma main est trop faible pour sur-relancer, mais elle est en revanche largement suffisante pour payer, car je suis favori contre les mains qu'il peut détenir.
Ex2 : Tapis effectifs 50 big blinds j'ai JJ, je relance en milieu de table, et je suis relancé par le CO ; je vais le suivre, espérer un flop favorable (pas d'as pas de roi) pour aller tapis plutôt que de faire tapis directement, ce qui me permettra d'optimiser mes chances de gagner contre AK-AQ sans dévaluer grandement mes chances de gagner contre le reste de sa range (AA-JJ)
Ex3 : Tapis effectifs 80 blinds, je relance au bouton avec AA, et je suis sur-relancé par un des blindeurs. Etant en position, contre un seul joueur et avec des tapis suffisamment peu profonds (le pot est sur-relancé préflop) je vais le suivre pour le piéger. Attention de ne pas le faire dans des situations inappropriées.
Contre exemple : Joueur 1 relance dans les premiers de parole pour 4BB, joueur 2 sur-relance pour 12. Ne flat callez jamais dans ce spot si les tapis sont profonds (50BB et plus) car joueur 1 risque trop souvent de sur-relancer si votre main est bancale ; si les tapis sont profonds, il y a aussi un risque de laisser joueur 2 toucher un brelan si vous avez une grosse paire, donc il faut systématiquement sur-relancer si votre main est assez forte.

- Vous faites un limp/reraise depuis des positions précoces (il est pour ce recommandé d'avoir au moins 30 big blinds de profondeur de tapis moyen à la table). Une minorité de joueurs pratiquent le limp/reraise, et beaucoup le considère comme une prise de risque inutile (car vous ne protégez pas votre main).


2 - Hand range et position

Hand range (abréviation HR) : littéralement éventail de mains. Quand un joueur fait une action comme par exemple relancer UTG (under the gun, premier de parole), on ne peut pas le mettre directement sur une main, mais plus sur un éventail de mains possible : on appelle tout simplement cet éventail hand range. Ce concept est très important au poker ; en effet, le plus important n'est pas d'avoir gagné ou perdu une main précise, ni même d'être favori ou non contre la main actuelle de votre adversaire, mais d'avoir pris la bonne décision vis à vis de la hand range de votre adversaire. Imaginons qu'un joueur relance en milieu de table, j'ai KK et j'ai un petit tapis, et je décide d'aller all-in ; il me suit instantanément et montre AA. Il gagne la main ; dois-je m'en vouloir ? Non car KK est largement devant la hand range de ce joueur. Il aurait très bien pu montrer AQ, ou JJ et j'aurais été dans ce cas là favori. Contre la range avec laquelle je suppose qu'il va me suivre, je suis favori, donc relancer est tout à fait sensé.

La position : C'est un facteur déterminant dans la prise de décision préflop. Avec quelle range de mains allez-vous relancer UTG, UTG+1 et UTG+2 si on se couche jusqu'à vous ?
Selon les conditions de la table, les profondeurs de tapis et votre image, cela peut varier. AA-JJ, AK constitue une range correcte et solide, mais cela dit, si vous êtes petit tapis cette range pourra être considérablement plus large, de même que sur des tapis profonds il faudra relancer plus de paires pour faire des brelans, voire même des suited connectors. Sur les positions suivantes, vous allez élargir à environ 10% des mains, ce qui veut dire AA-88 AK-AJ ; pour des tapis profonds, AA-22 AK-AQ. Ensuite, au cut-off, position à droite du bouton, vous allez relancer à peu près 25 à 35% des mains (toujours si on s'est couché jusqu'à vous) ; Et au bouton, quand tout le monde s'est couché jusqu'à vous ? Entre 35 et 55% de toutes les mains possibles du Hold'em, ce qui inclus une large part de mains poubelles. Pourquoi cette variation énorme ?
- Vous avez beaucoup plus de chances d'être contre des plus mauvaises mains, quand le champ est réduit à 2 adversaires, plutôt qu'à 9.
- Une fois arrivé au flop, être dernier de parole sur tous les tours d'enchère représente un avantage énorme.
D'une manière générale vous devez jouer beaucoup plus de coups en position favorable. Vous devez prendre en compte que vos adversaires vont aussi vouloir jouer plus de coup en position favorable. Cela veut dire que si le bouton relance alors que tout le monde s'est couché jusqu'à lui, alors il n'a pas nécessairement un monstre ! Vous pouvez donc le sur-relancer avec des mains légères, comme paire de 8 ou 56s par exemple, dans l'espoir de le voir abandonner le coup, et d'avoir, dans le reste des cas, une main à peu près correcte pour disputer le flop.

En résumé :
- Élargir votre HR en position, quel que soit ce que vous entreprenez (call, relance, sur-relance), particulièrement si les tapis sont profonds
- Élargir votre HR contre les joueurs qui relancent en bonne position
- Resserrer votre HR de sur-relance contre des adversaires qui montrent de la force/sont très serrés


3 - Cote implicite, cote implicite inverse

Au préflop, quand on parle de cote implicite, on parle de ce que vous pourrez gagner en moyenne après le flop avec votre main, ce qui prend en compte 1)la fréquence avec laquelle vous touchez durement le flop et 2)ce que vous pouvez espérer tirer de vos adversaires une fois celui-ci touché.

Pour cela il faut apprendre les règles du 5/10 et du 3/6 (voir lien plus haut)

En position, votre cote implicite est toujours plus importante ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite

Le revers de la cote implicite est la cote implicite inverse. Imaginons que vous ayez K9o. Vous êtes face à une relance, et vous décidez de payez contre votre adversaire avec cette poubelle (ne faites pas ça chez vous les enfants :p). Vous toucherez une paire de 9 ou de rois 3 fois sur 10 au flop ; mais est-ce vraiment suffisant ? Ca le sera sûrement pour gagner un petit pot, mais vous ne pourrez pas en gagner un gros ; si votre adversaire investit encore beaucoup de jetons dans ce coup après le flop, il y a fort à parier qu'il bat une paire de 9 ou de roi mal kickée. Du coup, votre espérance est fortement diminuée, car vous vous trouvez dans un cas où vous ne pouvez que gagner un petit pot ou en perdre un gros.
Il en va de même avec toutes les grosses pocket paires qui peuvent se faire craquer au flop, et toute main susceptible de se faire dominer ; AA peut gagner un petit pot, d'autres pots un peu plus gros, mais si on imagine que vous avez investi 3 big blind préflop pour la relancer et que vous vous retrouvez à jouer un pot de 50 big blind par exemple, c'est mauvais car vous serez souvent battu !
Pour diminuer cet effet de cote implicite inverse, vous devez protéger vos mains faites, et éviter de vous retrouver dominé. Rappelez-vous aussi que, plus vous jouez en deepstack, et plus votre range de mains de relance et de sur-relance doit avoir une cote implicite inverse faible. Cela signifie que vous devez soit avoir une main très forte, soit une main totalement spéculative. Si le tapis effectif fait 200 big blind et que le bouton raise votre BB, si vous avez AJ, le sur-relancer est une erreur. Relancer AQ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très profonds, et relancer 67s sera très correct. A l'inverse coucher AJ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très faibles.

Hors position, votre cote implicite inverse est toujours plus importante qu'en position ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite inverse.

Pour les cotes implicites inverses c’est pas exactement ça

Les cotes implicites c’est quand tu investis peu pour gagner potentiellement beaucoup
Les inverses (ou négatives) c’est quand t’es obligé d’investir beaucoup pour gagner peu

Les mains les + sujettes aux cotes implicites inverses sont les grosses mains, qui doivent miser fort pour être protégées des tirages, mais qui risquent de perdre beaucoup si l’adversaire touche ce tirage (s’il a ses cotes implicites)
On est obligé de miser gros et en définitive soit on gagne un petit pot, soit on en perd un gros :frowning:

merci de ce beau rappel je me demande tjs combien de tps sa te prend pour faire un article complet comme ça ?

Cool un peu d’aide merci Juzzam !

Je vais modifier l’article ; il me semble que se faire outkick est aussi un cas où on parle de cote implicites inverses (ça rejoins ce que tu as dit, sois on gagne peu, soit on perd beaucoup) mais je vais parler de ça :stuck_out_tongue:

Sinon d’autres idées ? J’ai l’impression de passer à côté de beaucoup de concepts importants là :confused:

EDIT : Done ! Thanks Juzzam ! Merci pour vos encouragement à tous :slight_smile:

Voilà l'idée est de faire un petit guide du préflop en abordant de façon concise tous les concepts les plus important du préflop. Contribution, débats et critiques sont tous bienvenus ! N'hésitez pas à faire partager des liens vers des articles sur le jeu préflop, si vous en connaissez.

On commence simple :

1 - Le principe de Chris Ferguson.

"Si une main est assez forte pour suivre, alors elle est assez forte pour relancer". Voilà un bon résumé du conseil de Chris Ferguson à propos du préflop.
C'est un excellent conseil, dans la mesure où, toutes situations confondues, un joueur agressif (le style de poker gagnant est, sans conteste, le style agressif) va soit relancer soit se coucher sur 95% voire 98% des mains. Si vous commencez par ne jouer que de cette façon, alors on peut dire que vous avez déjà fait le plus gros du chemin, car même sur le peu de mains qui reste, jouer "raise or fold" ne sera pas une erreur grossière. Bannissez donc de votre jeu tous les call avec les paires, avec des cartes connectées assorties ou toute autre main que vous affectionnez mais que vous n'aviez pas envie de relancer ; quand vous ne relancez pas, vous devez être capable d'expliquer précisément pourquoi.

Quel montant pour la relance ?
3 ou 4 big blind + 1 par limper (personne qui suit la blind, sans relancer) est un bon montant.
Et pour la sur-relance ?
Entre 3 et 4 fois le montant de la relance + 1 fois par personne qui l'a suivi. C'est dans tous les cas indépendant de votre main.
Si une relance ou une sur-relance doit engager plus de 30 ou 40% de votre tapis, il vaudra souvent mieux aller directement all-in.

Les exceptions au principe de relance :

Je vais essayer de passer assez rapidement en revue les cas où il ne faut pas relancer/sur-relancer. C'est un peu long et plus compliqué que la 1ère partie.

- Vous n'avez pas une main assez forte pour relancer mais selon la règle de 5/10 ou de 3/6 vous pouvez suivre.
- Vous pouvez faire ce qu'on appelle un flat call, c'est à dire payer dans l'idée de dominer la main adverse. Là encore, ne suivez pas une relance si vous estimez qu'il y a de bonnes chances pour que vous fassiez sur-relancer. Quelques exemples :
Ex : Tapis effectifs 150 big blinds. J'ai AJ en big blind, et le bouton relance ; c'est un joueur agressif qui vole beaucoup les blinds. De par la profondeur des tapis, ma main est trop faible pour sur-relancer, mais elle est en revanche largement suffisante pour payer, car je suis favori contre les mains qu'il peut détenir.
Ex2 : Tapis effectifs 50 big blinds j'ai JJ, je relance en milieu de table, et je suis relancé par le CO ; je vais le suivre, espérer un flop favorable (pas d'as pas de roi) pour aller tapis plutôt que de faire tapis directement, ce qui me permettra d'optimiser mes chances de gagner contre AK-AQ sans dévaluer grandement mes chances de gagner contre le reste de sa range (AA-JJ)
Ex3 : Tapis effectifs 80 blinds, je relance au bouton avec AA, et je suis sur-relancé par un des blindeurs. Etant en position, contre un seul joueur et avec des tapis suffisamment peu profonds (le pot est sur-relancé préflop) je vais le suivre pour le piéger. Attention de ne pas le faire dans des situations inappropriées.
Contre exemple : Joueur 1 relance dans les premiers de parole pour 4BB, joueur 2 sur-relance pour 12. Ne flat callez jamais dans ce spot si les tapis sont profonds (50BB et plus) car joueur 1 risque trop souvent de sur-relancer si votre main est bancale ; si les tapis sont profonds, il y a aussi un risque de laisser joueur 2 toucher un brelan si vous avez une grosse paire, donc il faut systématiquement sur-relancer si votre main est assez forte.

- Vous faites un limp/reraise depuis des positions précoces (il est pour ce recommandé d'avoir au moins 30 big blinds de profondeur de tapis moyen à la table). Une minorité de joueurs pratiquent le limp/reraise, et beaucoup le considère comme une prise de risque inutile (car vous ne protégez pas votre main).


2 - Hand range et position

Hand range (abréviation HR) : littéralement éventail de mains. Quand un joueur fait une action comme par exemple relancer UTG (under the gun, premier de parole), on ne peut pas le mettre directement sur une main, mais plus sur un éventail de mains possible : on appelle tout simplement cet éventail hand range. Ce concept est très important au poker ; en effet, le plus important n'est pas d'avoir gagné ou perdu une main précise, ni même d'être favori ou non contre la main actuelle de votre adversaire, mais d'avoir pris la bonne décision vis à vis de la hand range de votre adversaire. Imaginons qu'un joueur relance en milieu de table, j'ai KK et j'ai un petit tapis, et je décide d'aller all-in ; il me suit instantanément et montre AA. Il gagne la main ; dois-je m'en vouloir ? Non car KK est largement devant la hand range de ce joueur. Il aurait très bien pu montrer AQ, ou JJ et j'aurais été dans ce cas là favori. Contre la range avec laquelle je suppose qu'il va me suivre, je suis favori, donc relancer est tout à fait sensé.

La position : C'est un facteur déterminant dans la prise de décision préflop. Avec quelle range de mains allez-vous relancer UTG, UTG+1 et UTG+2 si on se couche jusqu'à vous ?
Selon les conditions de la table, les profondeurs de tapis et votre image, cela peut varier. AA-JJ, AK constitue une range correcte et solide, mais cela dit, si vous êtes petit tapis cette range pourra être considérablement plus large, de même que sur des tapis profonds il faudra relancer plus de paires pour faire des brelans, voire même des suited connectors. Sur les positions suivantes, vous allez élargir à environ 10% des mains, ce qui veut dire AA-88 AK-AJ ; pour des tapis profonds, AA-22 AK-AQ. Ensuite, au cut-off, position à droite du bouton, vous allez relancer à peu près 25 à 35% des mains (toujours si on s'est couché jusqu'à vous) ; Et au bouton, quand tout le monde s'est couché jusqu'à vous ? Entre 35 et 55% de toutes les mains possibles du Hold'em, ce qui inclus une large part de mains poubelles. Pourquoi cette variation énorme ?
- Vous avez beaucoup plus de chances d'être contre des plus mauvaises mains, quand le champ est réduit à 2 adversaires, plutôt qu'à 9.
- Une fois arrivé au flop, être dernier de parole sur tous les tours d'enchère représente un avantage énorme.
D'une manière générale vous devez jouer beaucoup plus de coups en position favorable. Vous devez prendre en compte que vos adversaires vont aussi vouloir jouer plus de coup en position favorable. Cela veut dire que si le bouton relance alors que tout le monde s'est couché jusqu'à lui, alors il n'a pas nécessairement un monstre ! Vous pouvez donc le sur-relancer avec des mains légères, comme paire de 8 ou 56s par exemple, dans l'espoir de le voir abandonner le coup, et d'avoir, dans le reste des cas, une main à peu près correcte pour disputer le flop.

En résumé :
- Élargir votre HR en position, quel que soit ce que vous entreprenez (call, relance, sur-relance), particulièrement si les tapis sont profonds
- Élargir votre HR contre les joueurs qui relancent en bonne position
- Resserrer votre HR de sur-relance contre des adversaires qui montrent de la force/sont très serrés


3 - Cote implicite, cote implicite inverse

Au préflop, quand on parle de cote implicite, on parle de ce que vous pourrez gagner en moyenne après le flop avec votre main, ce qui prend en compte 1)la fréquence avec laquelle vous touchez durement le flop et 2)ce que vous pouvez espérer tirer de vos adversaires une fois celui-ci touché.

Pour cela il faut apprendre les règles du 5/10 et du 3/6 (voir lien plus haut)

En position, votre cote implicite est toujours plus importante ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite

Le revers de la cote implicite est la cote implicite inverse. Imaginons que vous ayez K9o. Vous êtes face à une relance, et vous décidez de payez contre votre adversaire avec cette poubelle (ne faites pas ça chez vous les enfants :p). Vous toucherez une paire de 9 ou de rois 3 fois sur 10 au flop ; mais est-ce vraiment suffisant ? Ca le sera sûrement pour gagner un petit pot, mais vous ne pourrez pas en gagner un gros ; si votre adversaire investit encore beaucoup de jetons dans ce coup après le flop, il y a fort à parier qu'il bat une paire de 9 ou de roi mal kickée. Du coup, votre espérance est fortement diminuée, car vous vous trouvez dans un cas où vous ne pouvez que gagner un petit pot ou en perdre un gros.
Il en va de même avec toutes les grosses pocket paires qui peuvent se faire craquer au flop, et toute main susceptible de se faire dominer ; AA peut gagner un petit pot, d'autres pots un peu plus gros, mais si on imagine que vous avez investi 3 big blind préflop pour la relancer et que vous vous retrouvez à jouer un pot de 50 big blind par exemple, c'est mauvais car vous serez souvent battu !
Pour diminuer cet effet de cote implicite inverse, vous devez protéger vos mains faites, et éviter de vous retrouver dominé. Rappelez-vous aussi que, plus vous jouez en deepstack, et plus votre range de mains de relance et de sur-relance doit avoir une cote implicite inverse faible. Cela signifie que vous devez soit avoir une main très forte, soit une main totalement spéculative. Si le tapis effectif fait 200 big blind et que le bouton raise votre BB, si vous avez AJ, le sur-relancer est une erreur. Relancer AQ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très profonds, et relancer 67s sera très correct. A l'inverse coucher AJ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très faibles.

Hors position, votre cote implicite inverse est toujours plus importante qu'en position ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite inverse.
Mr Deep blue:
merci de ce beau rappel je me demande tjs combien de tps sa te prend pour faire un article complet comme ça ?


Ben ça dépend. Celui là une bonne heure :( j'ai eu du mal à écrire de façon fluide, j'étais crevé. Mais je tape assez vite, sans trop "paufiner" ce que je dis ça va assez vite en fait.

Sacré travail en plus ya pas trop de fautes d'orthographe il m'a semblé :wink:

Comme quoi ya pas mal de journaliste en herbe sur wam

article fort intéressant. Je m’y inspirerait au prochain VOPT en espérant décrocher ma première victoire.
Question : doit on jouer au bouton 7-2a ?

Ca dépend ! Ce que j’explique c’est que, si tout le monde s’est couché jusqu’à toi au bouton, alors tu peux relancer presque toutes les mains (surtout si les tapis sont profonds, 30-40 BB et plus) ; certains relancent toutes leurs mains sans exception. Maintenant, d’une tu n’es pas obligé de le faire, si tu n’es pas à l’aise dans les situations marginales après le flop il ne vaut mieux pas d’ailleurs, et de deux à 10 joueurs ce ne sera pas souvent le cas, tu feras face à une relance dans la plupart des cas ; et là il faudra absolument jeter 72.

Si un ou deux joueurs limpent, tu peux éventuellement relancer quand même avec une poubelle mais il faut faire un peu plus attention car tu es du coup obligé de relancer plus fort sans être sûr de quand même de le(s) faire se coucher…

ça rafraichi la mémoire :wink:

Rajouté dans l’index :wink:

Légèrement édité

Ca commence à être vraiment complet bien qu’un peu lourd. Bah je me demande de toute façon qui va bien pouvoir assimiler tous ces concepts d’un coup :smiley:

Si vous avez des questions/suggestions/remarques je suis toute ouïe.

Mr Deep Blue que j’apprécie toujours autant.
Sans faire de pub, allez sur son blog, c’est aussi enrichissant.

Merci à toi.

Très content que mes articles plaisent !

Voilà l'idée est de faire un petit guide du préflop en abordant de façon concise tous les concepts les plus important du préflop. Contribution, débats et critiques sont tous bienvenus ! N'hésitez pas à faire partager des liens vers des articles sur le jeu préflop, si vous en connaissez.

On commence simple :

1 - Le principe de Chris Ferguson.

"Si une main est assez forte pour suivre, alors elle est assez forte pour relancer". Voilà un bon résumé du conseil de Chris Ferguson à propos du préflop.
C'est un excellent conseil, dans la mesure où, toutes situations confondues, un joueur agressif (le style de poker gagnant est, sans conteste, le style agressif) va soit relancer soit se coucher sur 95% voire 98% des mains. Si vous commencez par ne jouer que de cette façon, alors on peut dire que vous avez déjà fait le plus gros du chemin, car même sur le peu de mains qui reste, jouer "raise or fold" ne sera pas une erreur grossière. Bannissez donc de votre jeu tous les call avec les paires, avec des cartes connectées assorties ou toute autre main que vous affectionnez mais que vous n'aviez pas envie de relancer ; quand vous ne relancez pas, vous devez être capable d'expliquer précisément pourquoi.

Quel montant pour la relance ?
3 ou 4 big blind + 1 par limper (personne qui suit la blind, sans relancer) est un bon montant.
Et pour la sur-relance ?
Entre 3 et 4 fois le montant de la relance + 1 fois par personne qui l'a suivi. C'est dans tous les cas indépendant de votre main.
Si une relance ou une sur-relance doit engager plus de 30 ou 40% de votre tapis, il vaudra souvent mieux aller directement all-in.

Les exceptions au principe de relance :

Je vais essayer de passer assez rapidement en revue les cas où il ne faut pas relancer/sur-relancer. C'est un peu long et plus compliqué que la 1ère partie.

- Vous n'avez pas une main assez forte pour relancer mais selon la règle de 5/10 ou de 3/6 vous pouvez suivre.
- Vous pouvez faire ce qu'on appelle un flat call, c'est à dire payer dans l'idée de dominer la main adverse. Là encore, ne suivez pas une relance si vous estimez qu'il y a de bonnes chances pour que vous fassiez sur-relancer. Quelques exemples :
Ex : Tapis effectifs 150 big blinds. J'ai AJ en big blind, et le bouton relance ; c'est un joueur agressif qui vole beaucoup les blinds. De par la profondeur des tapis, ma main est trop faible pour sur-relancer, mais elle est en revanche largement suffisante pour payer, car je suis favori contre les mains qu'il peut détenir.
Ex2 : Tapis effectifs 50 big blinds j'ai JJ, je relance en milieu de table, et je suis relancé par le CO ; je vais le suivre, espérer un flop favorable (pas d'as pas de roi) pour aller tapis plutôt que de faire tapis directement, ce qui me permettra d'optimiser mes chances de gagner contre AK-AQ sans dévaluer grandement mes chances de gagner contre le reste de sa range (AA-JJ)
Ex3 : Tapis effectifs 80 blinds, je relance au bouton avec AA, et je suis sur-relancé par un des blindeurs. Etant en position, contre un seul joueur et avec des tapis suffisamment peu profonds (le pot est sur-relancé préflop) je vais le suivre pour le piéger. Attention de ne pas le faire dans des situations inappropriées.
Contre exemple : Joueur 1 relance dans les premiers de parole pour 4BB, joueur 2 sur-relance pour 12. Ne flat callez jamais dans ce spot si les tapis sont profonds (50BB et plus) car joueur 1 risque trop souvent de sur-relancer si votre main est bancale ; si les tapis sont profonds, il y a aussi un risque de laisser joueur 2 toucher un brelan si vous avez une grosse paire, donc il faut systématiquement sur-relancer si votre main est assez forte.

- Vous faites un limp/reraise depuis des positions précoces (il est pour ce recommandé d'avoir au moins 30 big blinds de profondeur de tapis moyen à la table). Une minorité de joueurs pratiquent le limp/reraise, et beaucoup le considère comme une prise de risque inutile (car vous ne protégez pas votre main).


2 - Hand range et position

Hand range (abréviation HR) : littéralement éventail de mains. Quand un joueur fait une action comme par exemple relancer UTG (under the gun, premier de parole), on ne peut pas le mettre directement sur une main, mais plus sur un éventail de mains possible : on appelle tout simplement cet éventail hand range. Ce concept est très important au poker ; en effet, le plus important n'est pas d'avoir gagné ou perdu une main précise, ni même d'être favori ou non contre la main actuelle de votre adversaire, mais d'avoir pris la bonne décision vis à vis de la hand range de votre adversaire. Imaginons qu'un joueur relance en milieu de table, j'ai KK et j'ai un petit tapis, et je décide d'aller all-in ; il me suit instantanément et montre AA. Il gagne la main ; dois-je m'en vouloir ? Non car KK est largement devant la hand range de ce joueur. Il aurait très bien pu montrer AQ, ou JJ et j'aurais été dans ce cas là favori. Contre la range avec laquelle je suppose qu'il va me suivre, je suis favori, donc relancer est tout à fait sensé.

La position : C'est un facteur déterminant dans la prise de décision préflop. Avec quelle range de mains allez-vous relancer UTG, UTG+1 et UTG+2 si on se couche jusqu'à vous ?
Selon les conditions de la table, les profondeurs de tapis et votre image, cela peut varier. AA-JJ, AK constitue une range correcte et solide, mais cela dit, si vous êtes petit tapis cette range pourra être considérablement plus large, de même que sur des tapis profonds il faudra relancer plus de paires pour faire des brelans, voire même des suited connectors. Sur les positions suivantes, vous allez élargir à environ 10% des mains, ce qui veut dire AA-88 AK-AJ ; pour des tapis profonds, AA-22 AK-AQ. Ensuite, au cut-off, position à droite du bouton, vous allez relancer à peu près 25 à 35% des mains (toujours si on s'est couché jusqu'à vous) ; Et au bouton, quand tout le monde s'est couché jusqu'à vous ? Entre 35 et 55% de toutes les mains possibles du Hold'em, ce qui inclus une large part de mains poubelles. Pourquoi cette variation énorme ?
- Vous avez beaucoup plus de chances d'être contre des plus mauvaises mains, quand le champ est réduit à 2 adversaires, plutôt qu'à 9.
- Une fois arrivé au flop, être dernier de parole sur tous les tours d'enchère représente un avantage énorme.
D'une manière générale vous devez jouer beaucoup plus de coups en position favorable. Vous devez prendre en compte que vos adversaires vont aussi vouloir jouer plus de coup en position favorable. Cela veut dire que si le bouton relance alors que tout le monde s'est couché jusqu'à lui, alors il n'a pas nécessairement un monstre ! Vous pouvez donc le sur-relancer avec des mains légères, comme paire de 8 ou 56s par exemple, dans l'espoir de le voir abandonner le coup, et d'avoir, dans le reste des cas, une main à peu près correcte pour disputer le flop.

En résumé :
- Élargir votre HR en position, quel que soit ce que vous entreprenez (call, relance, sur-relance), particulièrement si les tapis sont profonds
- Élargir votre HR contre les joueurs qui relancent en bonne position
- Resserrer votre HR de sur-relance contre des adversaires qui montrent de la force/sont très serrés


3 - Cote implicite, cote implicite inverse

Au préflop, quand on parle de cote implicite, on parle de ce que vous pourrez gagner en moyenne après le flop avec votre main, ce qui prend en compte 1)la fréquence avec laquelle vous touchez durement le flop et 2)ce que vous pouvez espérer tirer de vos adversaires une fois celui-ci touché.

Pour cela il faut apprendre les règles du 5/10 et du 3/6 (voir lien plus haut)

En position, votre cote implicite est toujours plus importante ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite

Le revers de la cote implicite est la cote implicite inverse. Imaginons que vous ayez K9o. Vous êtes face à une relance, et vous décidez de payez contre votre adversaire avec cette poubelle (ne faites pas ça chez vous les enfants :p). Vous toucherez une paire de 9 ou de rois 3 fois sur 10 au flop ; mais est-ce vraiment suffisant ? Ca le sera sûrement pour gagner un petit pot, mais vous ne pourrez pas en gagner un gros ; si votre adversaire investit encore beaucoup de jetons dans ce coup après le flop, il y a fort à parier qu'il bat une paire de 9 ou de roi mal kickée. Du coup, votre espérance est fortement diminuée, car vous vous trouvez dans un cas où vous ne pouvez que gagner un petit pot ou en perdre un gros.
Il en va de même avec toutes les grosses pocket paires qui peuvent se faire craquer au flop, et toute main susceptible de se faire dominer ; AA peut gagner un petit pot, d'autres pots un peu plus gros, mais si on imagine que vous avez investi 3 big blind préflop pour la relancer et que vous vous retrouvez à jouer un pot de 50 big blind par exemple, c'est mauvais car vous serez souvent battu !
Pour diminuer cet effet de cote implicite inverse, vous devez protéger vos mains faites, et éviter de vous retrouver dominé. Rappelez-vous aussi que, plus vous jouez en deepstack, et plus votre range de mains de relance et de sur-relance doit avoir une cote implicite inverse faible. Cela signifie que vous devez soit avoir une main très forte, soit une main totalement spéculative. Si le tapis effectif fait 200 big blind et que le bouton raise votre BB, si vous avez AJ, le sur-relancer est une erreur. Relancer AQ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très profonds, et relancer 67s sera très correct. A l'inverse coucher AJ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très faibles.

Hors position, votre cote implicite inverse est toujours plus importante qu'en position ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite inverse.

Bravo Mr Deep blue. Bel article !

Voilà l'idée est de faire un petit guide du préflop en abordant de façon concise tous les concepts les plus important du préflop. Contribution, débats et critiques sont tous bienvenus ! N'hésitez pas à faire partager des liens vers des articles sur le jeu préflop, si vous en connaissez.

On commence simple :

1 - Le principe de Chris Ferguson.

"Si une main est assez forte pour suivre, alors elle est assez forte pour relancer". Voilà un bon résumé du conseil de Chris Ferguson à propos du préflop.
C'est un excellent conseil, dans la mesure où, toutes situations confondues, un joueur agressif (le style de poker gagnant est, sans conteste, le style agressif) va soit relancer soit se coucher sur 95% voire 98% des mains. Si vous commencez par ne jouer que de cette façon, alors on peut dire que vous avez déjà fait le plus gros du chemin, car même sur le peu de mains qui reste, jouer "raise or fold" ne sera pas une erreur grossière. Bannissez donc de votre jeu tous les call avec les paires, avec des cartes connectées assorties ou toute autre main que vous affectionnez mais que vous n'aviez pas envie de relancer ; quand vous ne relancez pas, vous devez être capable d'expliquer précisément pourquoi.

Quel montant pour la relance ?
3 ou 4 big blind + 1 par limper (personne qui suit la blind, sans relancer) est un bon montant.
Et pour la sur-relance ?
Entre 3 et 4 fois le montant de la relance + 1 fois par personne qui l'a suivi. C'est dans tous les cas indépendant de votre main.
Si une relance ou une sur-relance doit engager plus de 30 ou 40% de votre tapis, il vaudra souvent mieux aller directement all-in.

Les exceptions au principe de relance :

Je vais essayer de passer assez rapidement en revue les cas où il ne faut pas relancer/sur-relancer. C'est un peu long et plus compliqué que la 1ère partie.

- Vous n'avez pas une main assez forte pour relancer mais selon la règle de 5/10 ou de 3/6 vous pouvez suivre.
- Vous pouvez faire ce qu'on appelle un flat call, c'est à dire payer dans l'idée de dominer la main adverse. Là encore, ne suivez pas une relance si vous estimez qu'il y a de bonnes chances pour que vous fassiez sur-relancer. Quelques exemples :
Ex : Tapis effectifs 150 big blinds. J'ai AJ en big blind, et le bouton relance ; c'est un joueur agressif qui vole beaucoup les blinds. De par la profondeur des tapis, ma main est trop faible pour sur-relancer, mais elle est en revanche largement suffisante pour payer, car je suis favori contre les mains qu'il peut détenir.
Ex2 : Tapis effectifs 50 big blinds j'ai JJ, je relance en milieu de table, et je suis relancé par le CO ; je vais le suivre, espérer un flop favorable (pas d'as pas de roi) pour aller tapis plutôt que de faire tapis directement, ce qui me permettra d'optimiser mes chances de gagner contre AK-AQ sans dévaluer grandement mes chances de gagner contre le reste de sa range (AA-JJ)
Ex3 : Tapis effectifs 80 blinds, je relance au bouton avec AA, et je suis sur-relancé par un des blindeurs. Etant en position, contre un seul joueur et avec des tapis suffisamment peu profonds (le pot est sur-relancé préflop) je vais le suivre pour le piéger. Attention de ne pas le faire dans des situations inappropriées.
Contre exemple : Joueur 1 relance dans les premiers de parole pour 4BB, joueur 2 sur-relance pour 12. Ne flat callez jamais dans ce spot si les tapis sont profonds (50BB et plus) car joueur 1 risque trop souvent de sur-relancer si votre main est bancale ; si les tapis sont profonds, il y a aussi un risque de laisser joueur 2 toucher un brelan si vous avez une grosse paire, donc il faut systématiquement sur-relancer si votre main est assez forte.

- Vous faites un limp/reraise depuis des positions précoces (il est pour ce recommandé d'avoir au moins 30 big blinds de profondeur de tapis moyen à la table). Une minorité de joueurs pratiquent le limp/reraise, et beaucoup le considère comme une prise de risque inutile (car vous ne protégez pas votre main).


2 - Hand range et position

Hand range (abréviation HR) : littéralement éventail de mains. Quand un joueur fait une action comme par exemple relancer UTG (under the gun, premier de parole), on ne peut pas le mettre directement sur une main, mais plus sur un éventail de mains possible : on appelle tout simplement cet éventail hand range. Ce concept est très important au poker ; en effet, le plus important n'est pas d'avoir gagné ou perdu une main précise, ni même d'être favori ou non contre la main actuelle de votre adversaire, mais d'avoir pris la bonne décision vis à vis de la hand range de votre adversaire. Imaginons qu'un joueur relance en milieu de table, j'ai KK et j'ai un petit tapis, et je décide d'aller all-in ; il me suit instantanément et montre AA. Il gagne la main ; dois-je m'en vouloir ? Non car KK est largement devant la hand range de ce joueur. Il aurait très bien pu montrer AQ, ou JJ et j'aurais été dans ce cas là favori. Contre la range avec laquelle je suppose qu'il va me suivre, je suis favori, donc relancer est tout à fait sensé.

La position : C'est un facteur déterminant dans la prise de décision préflop. Avec quelle range de mains allez-vous relancer UTG, UTG+1 et UTG+2 si on se couche jusqu'à vous ?
Selon les conditions de la table, les profondeurs de tapis et votre image, cela peut varier. AA-JJ, AK constitue une range correcte et solide, mais cela dit, si vous êtes petit tapis cette range pourra être considérablement plus large, de même que sur des tapis profonds il faudra relancer plus de paires pour faire des brelans, voire même des suited connectors. Sur les positions suivantes, vous allez élargir à environ 10% des mains, ce qui veut dire AA-88 AK-AJ ; pour des tapis profonds, AA-22 AK-AQ. Ensuite, au cut-off, position à droite du bouton, vous allez relancer à peu près 25 à 35% des mains (toujours si on s'est couché jusqu'à vous) ; Et au bouton, quand tout le monde s'est couché jusqu'à vous ? Entre 35 et 55% de toutes les mains possibles du Hold'em, ce qui inclus une large part de mains poubelles. Pourquoi cette variation énorme ?
- Vous avez beaucoup plus de chances d'être contre des plus mauvaises mains, quand le champ est réduit à 2 adversaires, plutôt qu'à 9.
- Une fois arrivé au flop, être dernier de parole sur tous les tours d'enchère représente un avantage énorme.
D'une manière générale vous devez jouer beaucoup plus de coups en position favorable. Vous devez prendre en compte que vos adversaires vont aussi vouloir jouer plus de coup en position favorable. Cela veut dire que si le bouton relance alors que tout le monde s'est couché jusqu'à lui, alors il n'a pas nécessairement un monstre ! Vous pouvez donc le sur-relancer avec des mains légères, comme paire de 8 ou 56s par exemple, dans l'espoir de le voir abandonner le coup, et d'avoir, dans le reste des cas, une main à peu près correcte pour disputer le flop.

En résumé :
- Élargir votre HR en position, quel que soit ce que vous entreprenez (call, relance, sur-relance), particulièrement si les tapis sont profonds
- Élargir votre HR contre les joueurs qui relancent en bonne position
- Resserrer votre HR de sur-relance contre des adversaires qui montrent de la force/sont très serrés


3 - Cote implicite, cote implicite inverse

Au préflop, quand on parle de cote implicite, on parle de ce que vous pourrez gagner en moyenne après le flop avec votre main, ce qui prend en compte 1)la fréquence avec laquelle vous touchez durement le flop et 2)ce que vous pouvez espérer tirer de vos adversaires une fois celui-ci touché.

Pour cela il faut apprendre les règles du 5/10 et du 3/6 (voir lien plus haut)

En position, votre cote implicite est toujours plus importante ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite

Le revers de la cote implicite est la cote implicite inverse. Imaginons que vous ayez K9o. Vous êtes face à une relance, et vous décidez de payez contre votre adversaire avec cette poubelle (ne faites pas ça chez vous les enfants :p). Vous toucherez une paire de 9 ou de rois 3 fois sur 10 au flop ; mais est-ce vraiment suffisant ? Ca le sera sûrement pour gagner un petit pot, mais vous ne pourrez pas en gagner un gros ; si votre adversaire investit encore beaucoup de jetons dans ce coup après le flop, il y a fort à parier qu'il bat une paire de 9 ou de roi mal kickée. Du coup, votre espérance est fortement diminuée, car vous vous trouvez dans un cas où vous ne pouvez que gagner un petit pot ou en perdre un gros.
Il en va de même avec toutes les grosses pocket paires qui peuvent se faire craquer au flop, et toute main susceptible de se faire dominer ; AA peut gagner un petit pot, d'autres pots un peu plus gros, mais si on imagine que vous avez investi 3 big blind préflop pour la relancer et que vous vous retrouvez à jouer un pot de 50 big blind par exemple, c'est mauvais car vous serez souvent battu !
Pour diminuer cet effet de cote implicite inverse, vous devez protéger vos mains faites, et éviter de vous retrouver dominé. Rappelez-vous aussi que, plus vous jouez en deepstack, et plus votre range de mains de relance et de sur-relance doit avoir une cote implicite inverse faible. Cela signifie que vous devez soit avoir une main très forte, soit une main totalement spéculative. Si le tapis effectif fait 200 big blind et que le bouton raise votre BB, si vous avez AJ, le sur-relancer est une erreur. Relancer AQ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très profonds, et relancer 67s sera très correct. A l'inverse coucher AJ UTG est une erreur si les tapis effectifs sont très faibles.

Hors position, votre cote implicite inverse est toujours plus importante qu'en position ! Un nombre élevé d'adversaire augmente également votre cote implicite inverse.

Bel article, très interessant et surtout très utile.

Je traverse actuellement une période de downswing :confused: et je dois dire que ce genre d’article me redonne à la fois confiance en mon jeu mais aussi envie de rejouer ! :slight_smile:

Merci Deep blue ! :slight_smile: