Il était une fois …
… Pas Gaëlle Baumann, mais une succession de chocs, qui commence tout naturellement par celui de Titan. Il ne s’agit encore que de grind quelques SnG et MTT sur cette room, en mode récréatif pour environ 50€ par mois. On est en 2008 et il vient au poker sans autre raison que l’attrait des cartes, belote, tarot étant jeune, puis poker fermé. Deux ans plus tard, c’est Pokerstars qui le voit faire ses premières armes en ‘ .fr’, toujours sans un intérêt vraiment marqué. Break even en MTT, le second choc est à hauteur des 1000€ qui s’envolent en Cash Game, et, à l’issue d’un huge spew, il s’interdit même d’accès à la room pendant un an. Huit mois plus tard, l’aventure repart, cette fois ce sera sur Winamax.
« Je chatte un premier MTT ‘Kill The fish’ alors que je devais aller bosser [ndlr : serveur] et j’arrive une heure en retard ».
Rien de tel qu’un troisième choc quand il prend la forme d’une première victoire pour que son intérêt pour le jeu se fasse plus présent : forums, articles, bouquins … Tout y passe, Alexis est désormais en mode Découverte. Ce sera finalement un article sur le floating qui changera radicalement son jeu et sa vision du poker, notamment parce qu’il commence alors à mettre des noms sur des moves, à appréhender plus loin que ses cartes, « toucher des flops ne me suffisait plus », ajoute-t-il. Il sera conforté quelques mois plus tard par une neuvième place en Winamax Series (Buyin 100€). Son ROI à l’époque et ses moyens ne lui permettent pas de se passer d’un boulot. Le grind doit rester secondaire. Pourtant les mois suivants seront d’une grande expérience : un jeu beaucoup trop loose aggrofish vous apprend énormément de choses. En priorité qu’un tracker est nécessaire pour ne plus jamais reperdre autant qu’il a perdu sur cette période.
Bonne pioche ! Dans la foulée, Septembre 2012 sera extrêmement prolifique, avec Dublin en point d’orgue où il atteint l’argent (60ème). Cette période le voit également faire des rencontres autour du poker, se joindre à un réseau de grinders MTT où il peut notamment faire des session reviews et améliorer encore son jeu, tout en reconnaissant encore beaucoup de défauts. L’Afterwork et le digestif tombent dans ses filets, les tables finales Xtase, Xpert, Top50 s’enchainent pour de belles sommes. La confiance grimpe … trop. En début d’année il attaque agressivement les Winamax Series où une bonne partie de sa roll disparaît, et ne sait ensuite pas s’arrêter à coup de Highrollers et autres. Messieurs, Dames, … We have a broke !
Repos un bon mois pour un retour au grind avec 500€. La forme et le mental sont là, dame variance est occupée à craquer les AA de yannouuu et chubaking. Il en profite discrètement pour s’adjuger plusieurs MTT à low buyin, mais surtout le Magnum, et l’Afterwork à nouveau, s’accordant le privilège d’y faire runner up quelques jours plus tard. Il reconnaît quelques infidélités à Winamax, même si sa bankroll ne lui permet pas d’être rollé partout, pour quelques shoots sur PMU et son field tellement EV+ ou le temps d’un staking long terme sur Barrière Poker. Il y prend d’ailleurs moins de plaisir, son démarrage sur la room correspondant à son brokage en février, et son mauvais run ne lui permettant pas de récompenser la confiance de son staker comme il l’aurait souhaité. Une expérience à refaire mais avec une mécanique différente peut-être, sur des Series par exemple.
Actuellement c’est le Cash Game qui a toute son attention. Son challenge de NL 30 à NL100 s’est achevé mi-juin par le constat positif d’être reg gagnant en NL50, et nous a régalé, nous lecteurs, durant trois semaines. On attend avec impatience le prochain défi, son objectif étant la NL100 en Septembre. Pour la partie tournoi, il se satisfera du rebuild d’une bankroll lui permettant de sit à nouveau les 100€ en espérant que la tendance du moment, à savoir diminuer les buyin, ne transforme pas les MTT phares en donkaments inintéressants à tous niveaux. Autre objectif à court terme : revoir Dublin pour faire mieux que l’an passé. Seule ombre au tableau, l’Irlande n’est pas accessible en pédalo, et toutes les planches à voile sur la côte britannique sont réservées. Il faudra donc prendre l’avion, malgré son appréhension. Ensuite ce sera un France Poker Series dans l’année qui vient, avant de penser au live en Europe. S’il n’a pas vraiment connu la période ‘.com’, c’est d’ailleurs là qu’il voit l’avenir du poker. La situation complexe dans laquelle le cloisonnement a mis les joueurs français ne lui semble pouvoir se résoudre qu’en passant par un marché européen, à la seule condition que Winamax et d’autres opérateurs puissent tenir tête à l’hégémonique Pokerstars. Sans quoi, cela n’aurait pas de sens.
« Que l’état prenne son dû, mais en considérant le marché. »
S’il ne suit pas tous les sujets d’actualité poker, celui de la fiscalité l’interpelle. En tout premier lieu parce qu’avec à la morosité du marché, cela réduit encore plus ses chances en tant que joueur semi professionnel, tout comme 80% des regs actuels. Le rake est un premier impôt indirect qui peut s’élever à quatre ou cinq chiffres, mais ses gains annuels seraient en bonne partie également ponctionnés, sans tenir compte de la variance éventuelle d’une année sur l’autre, et sans avoir de visibilité sur la partie cotisation sociale, chômage, retraite …
Beaucoup d’interrogations, à l’image d’un jeu tout aussi passionnant qu’imprévisible, qu’il appréhende avec une vraie soif de progression.
’malakibaa’by soxav
