Il était une fois …
… Une inscription à Winamax suivie d’une victoire à un freeroll pour 15$, et plus jamais le besoin de déposer ne s’est fait sentir. Nous sommes en 2008, en classe préparatoire et les loisirs sporadiques qui vont avec. Pourtant, lors d’une des rares soirées de l’année, des amis de Pierre décident d’organiser une partie de poker. Heureusement qu’elle était virtuelle, car il lui était impensable de mettre de l’argent dans un jeu dont il ne connaissait qu’à peine les règles. Il refusa d’ailleurs la partie suivante au buyin de … cinq euros. En revanche, l’approche statistique qui découle du jeu, en entendant ses potes parler de côtes, de pourcentages de chances de gagner le coup, l’intrigue au plus haut point. Dans la foulée de cette soirée, il crée un compte sur Everest, allez savoir pourquoi cette room, et démarre en Play Money, avec le niveau qui va avec : lamentable.
« * Lorsque quelqu’un relançait avant moi et que je découvrais AK, je maugréais à l’idée de payer avec, certes 2 bonnes cartes, mais qui ne faisait pas de paires pré-flop. »
Puis arrive donc ensuite cette fameuse première win en freeroll sur Winamax. Il est comme un dingue et se met aux Sit & Go 1€, pour arriver aux 10€. Le format est quelque peu ennuyant, et il a l’impression de stagner en HU SnG 10€. Il n’y retouchera plus jamais après Septembre 2009 où il se lance dans le bain du Cash Game avec sa bankroll de 800€. N10 pour démarrer, NL 20 moins de trois mois plus tard. Mais les débuts y sont difficiles : un bad run qui le fait jouer comme un donk sans en prendre conscience. Comme beaucoup de joueurs, il accable Dame Variance, responsable de tous les maux, l’analyse et la remise en question ont du mal à poindre, même s’il reconnaît aujourd’hui que ses moves à l’époque étaient dignes d’un 90/10. Une fois digéré le gap entre NL10 et NL20, qu’il juge important, il ne lui faudra à nouveau que quelques mois pour atteindre la NL50. Fort d’un pactole de 2500€ en mars 2010, il continue son grind intensif jusqu’en juin 2010 où la nouvelle loi le fait arrêter … pour mieux reprendre en Décembre sur le .com car il a la chance d’habiter à l’étranger. Il y fait la transition vers la NL100 où rien ne se passera comme prévu, avec en point d’orgue, sa pire session de tous les temps pour une perte de 11,5 Buyin. En soi, c’est une perte qui peut arriver, mais quand on shoot une limite, c’est tout simplement énorme. Il est temps de faire un break.
Il durera huit mois, jusqu’au retour en pays cloisonné. Il relance son activité poker en NL50 sur les tables de Winamax, où il ne parvient qu’à break even malgré les critiques positives de bon nombre de regs de la limite à l’époque. Il pense réellement run bad à l’époque mais comme cela durait sur plusieurs mois il se persuade qu’il est relativement mauvais à ce jeu et que cette stagnation est davantage due à un niveau de jeu très moyen plutôt qu’à un mauvais run. Puis survint le déclic ou plutôt le good run en Mai 2012 où il « godmode » tellement qu’il reshoot la NL100 en Juin pour ce qui restera son « best month ever ».
Au début cela me faisait bizarre de jouer des sommes si importantes et de jouer contre certains des meilleurs wameurs en CG.*
Enfin, en Novembre, il se risque aux tables de NL200 mais, à nouveau, les premières sessions sont difficiles et il redescend de limites jusqu’à ce début d’année. Pierre joue désormais en NL100/200 et se permet même quelques shoots en NL400 (5K hands environ) où il ne pense pas avoir le niveau requis, hormis sur des tables exceptionnelles. Sa room de prédilection reste Winamax, où il joue exclusivement aujourd’hui. Il pourrait trouver, voire devrait trouver une autre room en raison d’un trafic en NL200 plutôt limité et un niveau de plus en plus « regish ». Sa flemme en a, pour le moment, décidé autrement. La qualité du soft Winamax également : quand il est revenu en France, le niveau était beaucoup plus faible mais il ne gagnait pas forcément plus à cause du rake. En fait, la grosse différence qu’il avait notée résidait en la qualité du soft qui lui permettait beaucoup plus de jouer son A-game. Par ailleurs, s’il reconnaît ne pas s’intéresser au marché et à ses évolutions, il juge le niveau général qui augmente et le ratio reg/fish de plus en plus inquiétant. Pas de fatalisme pour autant, le marché en .fr ne va pas s’éteindre, mais il va se concentrer sur deux ou trois opérateurs maximum.
Plutôt que descendre de limites pour dominer confortablement le field, ou abandonner parce que le niveau est trop fort et que les swings sont mentalement plus difficiles à gérer, il opte pour l’option de progresser encore et toujours. Pour cela, il discute régulièrement avec des joueurs de son niveau et même meilleurs que lui, ou regarde des vidéos qui lui apportent un autre point de vue, une autre approche. Skype est devenu un outil incontournable de ce point de vue. S’il parcourt toujours régulièrement Wampoker et lis aussi parfois Clubpoker, il n’y participe plus vraiment comme bon nombre de Wameurs. Pierre considère que le .fr a tiré un trait sur la communauté, non pas par nostalgie d’un « C’était mieux avant » mais pour une raison non dénuée de sens : il n’est pas forcément évident de poster ses thinking process quand on sait qu’on joue tous les jours les mêmes regs, susceptibles de lire Wam.
« Je suis un reg ok mais j’ai bien conscience d’être encore très loin du niveau d’un top reg. »
Remarquez comment le tigre reste méfiant et surveille le fauve …
Pour sa dernière année d’étude, il avait déménagé à Strasbourg l’an dernier, mais à partir de juillet, à la faveur d’une recherche de stage de fin d’études ou de travail probablement sur Paris, il donne rendez-vous aux Wameurs pour quelques Cash Game dans les cercles parisiens. Peut-être pour un tournoi live aussi ?
« Je donne rdv bientôt aux wameurs qui voudront bien me supporter autour d’une bière ou d’une table de poker à Paris ! »
Mais méfiez-vous ! Un soir qu’il part jouer au Cercle Clichy avec un pote, il lui propose de lui payer une bière. Une fois servis, et face au regard inquisiteur de la serveuse en mode « Qui paye ? », il fouille ses poches, qui se révèlent vides : C’est Fooly qui devra régler : « La seule fois de sa vie où il a voulu faire le balla ! », se souvient ce dernier.
’EasyGaMe’by soxav