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Main Event - Day 2

Level 6, faut que ça glisse
Day 2A/2B - Blindes : 250/500, ante 50

Les premières nouvelles des Day 2A et 2C avec un Team Winamax déjà à l’action !

Par ici la monnaie

Sous le regard malicieux de Gaëlle Baumann, assise deux crans à sa droite, Ludovic Riehl ramasse un gros tas de jetons. Le pro Winamax vient d’éliminer un adversaire à l’issue d’un coup où il n’a pas eu grand-chose à faire. Une relance au bouton du Français (1,000) avec [Qc][9c], une défense du joueur en grosse blinde, puis un c-bet (1,000) sur un flop [Qh][Qs][Ts] relancé à 2,600 par son adversaire. ‹ Mikedou › call et passe alors en mode automatique, se contentant de payer la mise (5,500) sur le turn [Td], puis le tapis adverse (10,000 environ) sur la river [3c]. Confronté à [Tc][8h], Ludo l’emporte sans difficulté et grimpe à plus de 45,000

Michel, des pêches

Après un coup à tapis perdu avec deux Valets contre Q-J assortis, qui lui a couté une vingtaine de blindes, Michel Abécassis a trouvé un bon spot pour se refaire la cerise : hors de position dans un 3-way pot ouvert par le joueur au cutoff, ‹ MIK.22 › donk-bet à 2,000 sur un flop [Js][5s][Kc], puis 3-bet à 10,500 après une relance rapide à 4,500 envoyée par l’agresseur initial, qui lâche immédiatement le morceau. Alors, que pouvait bien avoir le pro Winamax dans ce coup ? Réponse dans le prochain article.

Par ici la sortie

Les éliminations vont bon train en ce début de journée : il suffit de se poster une minute à la sortie de l’Amazon ou de la Brasilia Room pour voir les joueurs défiler un à un, sacs à dos sur les épaules, téléphones à la main, racontant leurs mésaventures sur Twitter ou Facebook. Parmi les premières sorties notables, celles de Fatima Moreira de Melo, Matt Salsberg, Marc-Andre Ladouceur, Eric Froehlich, Philippe Narbonni et du gagnant KING5 Alexandre Meunier.

Cinq minutes dans la Brasilia

Action à tous les étages en ce début de Day 2 ! Deux ou trois trucs ayant attiré notre attention dans la salle Brasilia :

Dans la salle, deux mecs aux tee-shirts bariolés ont débarqué. L’un affiche la mention « Jesus peut vous sauver », l’autre « Lucifer ». Tous deux se sont approchés de Gaëlle Baumann, lui demandant si elle « croit en Dieu. » Réponse avec un grand sourire de la joueuse du Team Winamax : « je le saurai après le tournoi ! » Gaëlle possède un tapis de 35 blindes.

Ludovic Lacay est opposé à Damien Lhommeau. Sur un turn [4h][Kh][5c][2h], ‹ Sir Cuts › pousse son tapis pour 10,475, soit deux tiers du pot. ‹ Wintops › fait la moue et passe, permettant à Ludo de remonter à 25,000.

Et allez, en supplément, une main disputée par Thibaud Guenegou. Le Français relance premier de parole, est payé deux fois, et va envoyer trois salves : 2,100 sur [7h][Tc][4d] (un payeur), 2,600 sur une [Qc] (un payeur) et 5,100 sur un [5s] à la rivière (zéro payeur). Il est de retour à la cave de départ.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • « Phil Ivey m’a invitée chez lui, mais je lui ai mis un vent. » - Signé : Lucille Cailly, qui, malade, a été obligée de manquer la réunion des pros Ivey Poker dans l’antre du boss. Dommage, ils sont peu nombreux à pouvoir se vanter d’avoir pu boire un coup dans le jardin d’Ivey.

  • Nombre de joueurs éliminés chaque minute depuis le début de ce Day 2A/2B : 2 environ, c’est une boucherie messieurs.

  • « 4% de femmes dans tout le Main event et 4 rien qu’à ma table » - Signé : Michel Abécassis sur Twitter, bien entouré en ce début de journée.

  • Nombre de champions du monde 2003 éliminés durant les deux premières heures : 1. Il s’agit bien entendu de Chris Moneymaker.

Voici comment nous imaginons l’état d’esprit d’un joueur arrivant au Day 2 avec un stack modeste

Benjo, Harper & Kinshu

Level 7, le temps des galipettes
Day 2A/2B - Blindes : 300/600, ante 75

Rétropédalage

Sur cette photo, vous aurez peut-être reconnu Thomas Denis, alias « samow » sur Winamax. Devant lui, une jolie paire de Dames avec laquelle il vient de remporter un pot au showdown. Mais il lui faudra patienter avant de pouvoir collecter les jetons : l’action a été stoppée net, le croupier prétendant avoir rendu trop de monnaie à un joueur ayant jeté ses cartes au flop. En bref, the pot is not right. Le joueur en question proteste, et demande à ce que le coup soit reconstitué en entier afin de vérifier les dires du croupier. Il s’agit de 1,000 jetons, tout de même.

Un superviseur arrive et le coup est simulé depuis le début. Antes (75 fois 9) et blindes (300/600) sont posées, et chaque joueur doit annoncer la décision prise preflop. Fold, fold, fold, relance à 1,300, 3-bet à 3,150 d’un autre, Samow complète avec sa paire de Dames. Jusqu’ici tout va bien.

Sur le flop [9c][Jh][Th], le 3-betteur mise 5,500, c’est payé par Samow mais pas par le joueur a qui on reproche d’avoir reçu trop de monnaie. Le turn (un Valet) et la rivière (un 4) sont checkés (le 3-betteur possède As-Roi et Samow remporte le pot).

Le superviseur a fini de compter, et conclut que le croupier a raison : le troisième joueur doit bien remettre 1,000 au pot.

Samow possède 65,000 environ.

Alban, la brute et le truand

Une récente finale à l’ISPT, une tonne de pions sur le Main, un massage, tout va pour le mieux pour Alban Juen, qui a assuré sur Twitter « que les chances [qu’il] ne gagne pas le tournoi sont proches du néant. » Cela amuse certains mais d’autres, ne voyant pas l’ironie, s’en agacent. « C’est pour plaisanter ! » assure celui qui se fait appeler ‹ Poker is EZ › sur Winamax.

Avec un tapis de 120,000 jetons, Alban possède près de deux fois la moyenne. « Je salve la table ! » glisse le Lyonnais dans un sourire. Comme sur cette main où, après une sur-relance payée avant le flop, il envoie 4,900 (léger overbet) sur [Ks][6s][3c] puis 18,550 (un énorme overtbet !) sur un [2c] au turn. Son adversaire passe.

Princesse Sarah

Le but était de prendre une photo de Sarah, mais son random de voisin a insisté pour s’incruster

Sarah Herzali résiste comme le peut en ce début de Day 2B : la Française s’est laissée tomber à 25 blindes avant d’inverser la vapeur en remportant un petit pot où elle a tout de même dû engager son tapis.

Sarah ouvre à 1,500 en milieu de parole et obtient un call d’un jeune Mexicain à moustache derrière elle. Sa mise (1,650) sur le flop [5c][5s][6c] est vite payée. Mais son check-raise à tapis (12,500) suite à l’ouverture (3,000) de son adversaire sur le turn [Kc] ne l’est pas. Cela permet à la joueuse tricolore de remonter à plus de 35 blindes.

Travail à la Shen

Parfois, le poker, c’est simple. Demandez à Kool Shen, qui a payé une relance en position avec [Ac][7c]. La grosse blinde s’immisce aussi et c’est cette dernière qui va check-call trois mises du pro Winamax : 1,400 sur un flop [Ah][6c][9c], 3,000 sur un turn [Kc] puis 7,000 sur un [5s] à la rivière. Bruno grimpe à un tapis de 65,000. Deux crans à sa droite, Nicolas Levi possède 35,000.

Le chattard de la semaine

Il y a quelques jours, nous faisions état d’une idée très marrante de la part des organisateurs pour promouvoir la version online des WSOP (qui ne devrait pas tarder à être lancée en argent réel pour les résidents de l’Etat du Nevada) : tirer au sort un joueur au début de chaque journée et le récompenser de mille dollars en échange d’une inscription sur le site.

Devinez qui fut l’heureux élu du Day 1B avant-hier ? Nicolas Pons, alias Woody all in sur Winamax ! Tiré au sort parmi 1,942 (!) joueurs, ce cutard de malade n’a même pas compris ce qu’il lui arrivait, n’étant pas au courant de l’opération quand son numéro de table et siège a été annoncé sur les hauts-parleurs de la salle.

Pour vous donner une idée des probabilités, il est plus facile de faire runner-runner quinte flush pour battre un carré floppé que d’être tiré au sort parmi presque 2,000 joueurs. Bref, Woody a cramé l’intégralité de sa réserve de chatte pour un mois, et va probablement se faire renverser par un taxi en rentrant à son hôtel ce soir.

Allain de loin

Adrien Allain (ici au second plan, assis avec Brian Benjamou) avait entamé ce Day 2A/2B avec l’un des plus gros tapis du clan Français, mais un départ catastrophique a précipité sa sortie : trois heures après le coup d’envoi, Zlatan35 est OUT. Tirages manqués, un bluff raté, des grosses paires lâchées à contrecoeur, un setup avec deux paires max contre brelan : Adrien en a vu de toutes les couleurs avant de finalement perdre ses derniers jetons avec Roi-Valet contre As-Roi.

Raide Devil

David Ritter, plus connu sur le banc de presse comme « The Devil », est un joueur amateur venant chaque année animer les tables du Main Event. Ritter vient de se prendre une petite claque. Eh oui, ça ne fait jamais plaisir de perdre un coup all-in préflop avec les As. Surtout que le spot était parfait pour engranger des jetons facilement : une relance à 1,500 payée une fois, puis un squeeze à tapis (11,000) avant lui. Confronté à un Valet et un 10, le diable a alors vu rouge en voyant son adversaire transformer sa main en quinte sur le tableau. Pas encore mort, le diable des WSOP n’a cependant plus qu’une petite trentaine de blindes devant lui.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • « T’aurais dû attendre cinq minutes de plus, j’aurais payé… » - Signé : Ludovic Riehl à un joueur ayant fait tapis après sept minutes de réflexion dans une main où le pro Winamax avait 4-bet avant le flop (Bien entendu la décision de Mikedou était prise depuis longtemps)

  • 143,000 : le tapis d’Annette Obrestad après un niveau et demi dans ce Day 2

  • Récents éliminés : Chad Holloway, le couvreur de PokerNews ayant remporté le premier tournoi des WSOP 2013 (celui des employés de l’industrie du jeu), le meilleur pote d’ElkY Eugene Katchalov,

Le compte-rendu du Day 2 d’Adrien Allain

Benjo, Harper & Kinshu

Level 8, on reprendra deux fois des frites
Day 2A/2B - Blindes : 400/800, ante 100

KIKABUST ?

Saurez-vous deviner lequel des deux est éliminé ? Bien vu (ou pas), personne ! Rémi Le Meur joue son Day2 demain et, pendant ce temps, Lucille Cailly a monté un beau tapis de 75,000, presque cent blindes. « Ma table est faible et les seuls bons joueurs ne sont pas chiants. » nous confie Lucille. Ce qui la change de la première journée, où elle était prise en sandwich entre Eugene Katchalov et Rupert Elder.

La rencontre idéale

Pour monter un tapis de 200 blindes, le plus simple, c’est d’avoir une bonne rencontre. Demandez à Kool Shen, qui a eu une paire de Valets contre une paire de Six sur un flop J64. Pas besoin d’entrer les détails, les tapis ont rapidement volé et un pot de 180,000 a été formé. Seul coup de pression pour Bruno, ne pas voir le croupier retourner un six pour donner un carré à son adversaire. Je vous rassure, ce ne fut pas le cas, et Bruno double son tapis sans effort.

36 15 Jaskula

En difficulté à une table où figure notamment Scott Seiver, le Français Ugo Jaskula a vu son tapis fondre au fil des heures. Descendu juste en-dessous de la barre des 20 blindes, ‹ Insulogie › a alors eu la bonne idée de trouver deux Rois, et surtout un adversaire avenant payant son tapis avec Dame-Valet assortis. Un petit coup de boost pour le grinder tricolore qui est revenu à hauteur de sa cave initiale (38,000).

Vis ma Wigg

« Anton Wigg qui chatte, ce n’est pas génial ». Assis en face du Suédois, Ludovic Lacay fait référence au pot de 160 blindes que Wigg vient de remporter à la suite d’une confrontation à tapis avant le flop, entre deux Rois et deux As, et ce grâce à l’apparition d’un troisième Roi sur le flop. De son côté, le pro Winamax poursuit sa belle progression, avec désormais 140,000 devant lui.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Vu à l’instant sur Twitter : Nicolas Levi enclenche la deuxième vitesse, doublant son tapis à 110,000 avec deux As contre As-Roi.

  • Nombre de tables encore actives dan la zone Orange de l’Amazon Room : 8. Tout comme la Pavilion consacrée au Day 2B s’est vidée à toute vitesse durant la première moitié de la journée, l’Amazon est de plus en plus calme à mesure que les heures et les éliminations défilent. Le calme est seulement troublé de temps à autres par les techniciens d’ESPN montant les différents podiums télévisés qui seront en place durant le reste du Main Event.

  • Deux français sont assis en table 388 dans cette zone Orange : Nicolas Cardyn (plutôt short avec 20,000), et Mathieu Lemontagner (remonté de l’enfer à sa cave initiale - 38,000).

  • Tweet-chamaille entre deux joueurs du Team Winamax durant le Level 8, témoin cet échange :
    Nico Levi : « 70k. Jeu de patience et de grind. »
    Puis, quinze minutes plus tard :
    Ludo Lacay : « 140k. Jeu de patience et de grind. »

Comment on imaginait les sentiments de Gaëlle envers Mikedou après son élimination, mais en fait pas du tout.l

PAUSE-DINER CA TOMBE BIEN ON A GRAVE LA DALLE

Benjo, Harper & Kinshu

Level 9, encore un peut tôt pour la teuf’
Day 2A/2B - Blindes : 500/1,000, ante 100

La température monte dans l’Amazon

Nous l’avions mise de côté depuis quelques heures et, pourtant, de nombreux joueurs y siègent encore. L’Amazon Room, qui accueille le Day 2A, compte en effet une quarantaine de tables en activité. Parmi les imposants tapis, on retrouve deux joueurs ayant marqué l’édition 2012 : Elisabeth Hille, 11e l’an dernier, avec 150,000, et Greg Merson (photo), champion en titre, qui culmine à 240,000. Phil Galfond, runner-up de l’épreuve short-handed à 25,000$, est également en forme avec 250,000 de tapis. Les Français Guillaume Jenner (au-dessus de la moyenne avec 100,000) et Nicolas Cardyn (shorstack avec 15,000) y sont aussi présents.

Brian has left the kitchen

Fin de partie pour Brian Benhamou. Le Parisien 3-bet de petite blinde pour 14BB avec un As et un 2, et le bouton n’a pas envie de jeter son [Kc][6c]. Flop : 6-3-2, le turn et la rivière ne changent rien.

A fond les ballons

Il y a de ces coups qui, sur un détail, changent la destinée d’un joueur dans un tournoi. A l’instar de ce pot, contenant environ 80 blindes, dans lequel Mélanie Weisner engage à la rivière son tapis de 45 blindes, sur un tableau affichant [8d][6c][Kc][Js][Th] ; son adversaire hésite un long moment avant de finalement passer. De potentiellement éliminée, la joueuse New-Yorkaise se retrouve, en l’espace d’une seconde, à posséder le double de la moyenne. Alors, était-elle en bluff, ou en value ? Nous le saurons sans doute jamais. Mais cela m’aura au moins permis de caler cette photo qui trainait sur ma carte SD.

La photo souvenir

Quoi qu’il arrive, le qualifié Winamax Simon Biehler gardera une expérience inoubliable de ce Main Event, en ayant croisé le fer avec le légendaire Doyle Brunson.

Le Top 10 actuel selon PokerNews.com

Raj Vohra (USA) 370,000
Sergio Castellucio (Italie) 317,000
Annette Obrestad (Norvège) 265,000
Cliff Josephy (USA) 262,000
Jonas Lauck (UK) 256,000
Miguel Proulx (Canada) 254,000
Age Ravn (Norvège) 251,000
Greg Merson (USA) 247,000
Phil Galfond (USA) 242,000
Evan Panesis (USA) 240,000

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Nombre de doggy bag demandés par Gaëlle au restaurant typiquement Américain servant des plats pouvant nourrir 12 personnes chacun : 2

  • Contenu des doggy bag : 4 onions frits, 1 demi plat de raviolis, 1 muffin, et 1 patate encore dans son papier d’alu.

  • Combien de temps Gaëlle pourra tenir avec le contenu des doggy bag ? A vue de nez, 1 semaine.

  • Eliminations récentes : Barry Greenstein et Kristen Bicknell (championne du tournoi Ladies cette année), tous deux avant le dîner.

  • On nous rapporte un double-up récent de la charmante Sarah Herzali aussitôt installée à une nouvelle table, grâce à deux As trouvés contre deux Valets, un As tombe pour rendre le truc encore plus chouette.

  • « Une pensée pour tous ceux qui ont fumé la même weed que moi hier soir et qui jouent le Main Event aujourd’hui… » - Signé : la compagne d’un joueur Français, sur Facebook.

Kinshu & Benjo en pause-dîner

Benjo, Harper & Kinshu

Level 9, si tu passes je te montre un bluff
Day 2A/2B - Blindes : 500/1,000, ante 100

Le mec ne joue que valet-huit

Un joueur atypique est assis entre Bruno Lopes et Nicolas Levi. Cet homme debout, qui lève la main pour commander une bouteille d’eau, fait partie de cette famille de joueurs qui a une main préférée. Où qu’ils soient placés à table, quel que soit l’état de leur tapis, ils la jouent. « Moi, c’est Valet-Huit ! » confie-t-il, « ça date d’une session au Bellagio en 30$/60$ (on notera au passage le petit brag) J’ai gagné huit mains d’affilée avec cette main ! » Une belle histoire qui n’a pas duré : « Depuis un an, Valet-Huit ne fonctionne plus. J’ai changé. Désormais, c’est Dame-Dix ! » Allez, encore quelques cagoules et ce joueur finira par adopter les As comme cartes de prédilection.

Nicolas Levi : 110,000
Bruno Lopes : 165,000

Ludo limite la variance

Bourreau de Gaëlle Baumann, Ludovic Riehl s’inquiète : « Elle ne m’en veut pas, hein ? » Oh, non, Ludo, c’est le jeu ! ‹ mikedou › poursuit sa progression dans ce Day2 et possède un tapis de 70,000. Tout va bien, donc, si ce n’est cette petite toux que je trouve persistante. Nous avons des médocs’ si tu en as besoin, l’ami. Ludo a profité de notre passage pour raconter la main suivante : « Au cut-off, je relance à 2,000 avec une paire de Valets et paie le 3-bet du bouton à 5,000. Je check-call ensuite un flop 852 pour 5,000, on check un 7 au turn et je check-call 5,000 sur un 3 à la rivière. Il a deux As ! Je pense avoir perdu le minimum… »

KING3

Les trois représentants de l’équipe victorieuse du KING5 encore en course sont dans une position délicate : llebasque13, Armis34 et barca67 ont un tapis compris entre vingt et trente blindes. Allez les gars, on s’accroche !

Juste comme sur l’ordi

Daniel Negreanu mène actuellement une fronde contre ce groupe (à mon goût de plus en plus large) de joueurs aimant un peu trop prendre leur temps sur la majorité de leurs décisions, même lorsqu’ils ne sont pas en face d’un casse-tête insurmontable. Je rejoins de tout coeur le Canadien sur ce sujet-là, car j’ai bien l’impression que ces dernières années, la durée moyenne d’un coup de poker a augmenté de manière proportionnelle à l’amélioration des structures. En résumé, les joueurs disputent des tournois de plus en plus deep, mais dans le même temps ils jouent de moins en moins de coups sur une journée donnée. Le pire, c’est que ce sont les joueurs online qui sont le plus souvent pointés du doigt comme étant responsables de ce ralentissement généralisé du jeu en live, alors que devant leur ordinateurs, ceux-ci sont capables de cliquer cent fois par minutes sur 25 tables différentes.

Tout ceci pour dire que je viens de voir une main jouée vite et bien par Ludovic Lacay, tout pareil que sur Winamax. Un joueur relance à 2,000 UTG et son voisin 3-bet à 4,500. Tout le monde passe jusque Ludovic Lacay qui complète de grosse blinde. Le relanceur UTG abandonne.

Le reste du coup ne prendra pas plus d’une minute :

Flop [4h][Td][2h], Ludo checke, son adversaire aussi.

Turn [4s], Ludo jette un pion orange de 5,000, c’est payé.

Rivière [Jd], Ludo jette deux pions orange, c’est payé, Ludo montre [2d][2s] pour un joli full, son adversaire dit « pretty strong hand » avec un hochement de tête approbateur, et Cutsybaby encaisse.

Après cette main, le joueur du Team Winamax pointe à 205 (mille) à deux heures de la fin de ce Day 2A/2B. « Comme ma première (et dernière) voiture », dit-il. D’ailleurs, voici Ludo avec la voiture en question, sur une photo datant de 2008 :

Comme vous le voyez, le train de vie de Ludo a toujours été celui d’un ministre

La bonne pointure

La Russe Irina Batorevich s’accroche plus qu’elle ne sacoche dans ce Day 2 : la finaliste du Winamax Poker Tour 2012 s’est laissée tomber à 20 blindes avant de trouver un spot parfait pour doubler son tapis, une bataille de blindes où sa paire de Dames a dominé la paire de Valets de son voisin.

Benj-pirate à l’abordage

Intercalé entre Antoine Saout et Daniel Cates, on retrouve ‹ benj-pirate ›, l’ancien candidat de la saison 2 de Top Shark, assis derrière plus de 150,000. Benjamin a la gachette facile, en témoigne cette main où il relance UTG à 2,000, puis place un 4-bet à 12,000 après un call et un 3-bet à 5,800, faisant passer ses deux adversaires.

Ce mec visite les WSOP depuis 2007 (au moins), portant toujours les mêmes T-shirts bardés de messages religieux. Hé oui, il faudra bien que quelqu’un amène tous ces vilains pêcheurs de joueurs de poker vers la Lumière Divine.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Nicolas ‹ woody allin › Pons a chuté à 30,000, après une rencontre difficilement évitable, entre sa paire de Rois et une paire d’As adverse.

  • ‹ The Devil › est passé de 6 à 12 blindes en doublant avec une paire de 5 contre 8 et 6. De quoi rallonger un peu plus sa survie dans le tournoi. Oh, mais attendez, il est immortel, donc aucun problème.

  • Album écouté en boucle par Benjo pour faire taire le bruit des jetons : « Overgrown » par James Blake.

Des nouvelles de notre animateur radio Jay Pee : ce soir, c’est virée sur le Stripl

Benjo, Harper & Kinshu

Level 10, avant que dans le lit on se glisse
Day 2A/2B - Blindes : 600/1,200, ante 200

Le tapis du mec qui était chipleader

Il est le joueur qui avait le plus de jetons à déballer ce midi. Avec un tapis de 207,500, Clément Tripodi a effectivement débuté la journée en tête. Son Day 2 a été plus chaotique, puisqu’il possède désormais 158,000 jetons. La faute notamment à un joueur ayant décidé de le 6-bet à tapis avec une paire de Quatre ! Clément paie avec As-Roi et perd ce coin flip contenant 150 blindes. Pas d’inquiétude néanmoins, il possède toujours un tapis près de deux fois supérieur à la moyenne.

Michel est dans la zone

Où en est notre cher Michel Abécassis ? Tombé à un tapis de 25,000, le Parrain va mieux, et en profite même pour taper la pose avec Benjo. Avec 52,000 de tapis, il possède 43 blindes. « C’est dur de m’exprimer » regrette MIK, qui montre son talent en passant de très belles mains. C’était le cas après une relance d’un jeune joueur et un 3-bet de Lionel Rozenberg. Michel ouvre As-Roi de trèfle et décide de directement passer ! Le flop arrive Q93, et Lionel check derrière un check adverse. « Il a brelan de Dames », confie Michel à un ami dans l’assistance. Confirmation quelques minutes plus tard par l’intéressé. Le radar fonctionne à merveille !

Un peu plus tard, Michel limp au bouton et voit un flop [Td][Qd][3c] en compagnie des blindes. Tout le monde checke. Sur le turn, un autre [Tc], la SB mise et Michel paie. Rivière : un [6d]. Check de la petite blinde et Michel mise 6,000. Suffisant pour faire passer son adversaire (Michel avait [Jc][9c], pas que ce soit important dans le raisonnement sur ce coup, puisque son adversaire était très certainement en bluff lui-même)

Main suivante : Michel est au cutoff avec une premium : deux Valets. Relance à 2,700, c’est payé par le bouton et la grosse blinde. Miguel floppe le brelan sur As-Dame-Valet dépareillés. On a brelandé papa.

C-bet : 3,300. C’est payé par le bouton seulement. Flop : un [7d] qui apporte un second carreau. Rivière : doublette de la Dame, Michel est plutôt confiant et c’est sans se creuser la tête qu’il va check/call une mise de 18,000.

Michel pointe désormais à 83,000.

Une Seiver correction

Ugo Jaskula a eu le malheur de se frotter à l’Américain Scott Seiver. Le Français y a d’ailleurs laissé sa peau dans le tournoi. C’est sur un flop [2h][3c][5h] que l’action s’est envenimée : check-raise à 15,000 d’Ugo sur les 6,000 de Seiver qui 3-bet ensuite à 29,000, 4-bet all-in pour 80,000 chez le Français, call de l’Américain. Les jeux ? [Kh][Jh] pour Ugo, drawing dead contre le [Ah][4h] de Seiver, propulsé à plus de 170,000 dans ce Day 2.

Le dernier rempart

Rien ne va plus pour nos vainqueurs du KING5 2013 ! La New Team n’a plus qu’un de ses membres en course - Eric ‹ Armis34 › Clement - suite à l’élimination d’Olivier ‹ llebasque13 › Elissalde, dont la paire de Dames a été battue par 7 et 4 sur un flop 7-7-4, moment où les pions ont volé au milieu. Encouragé par ses potes, Eric n’est pas au mieux, avec seulement une quinzaine de blindes en guise de tapis…

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Barrels payés par Benj-Pirate sur un board [Td][Qd][3d][Tc][6c] : 3. Son adversaire a montré le brelan de Valets floppé, c’était la meilleure main, et ça coute assez cher.

  • Sur une échelle de 1 à 10, degré d’ambiance dans les deux salles abritant le Day 2A et le Day 2B :
    Amazon (2A) : 3 (plus beaucoup de tables, rien à se mettre sous la dent)
    Brasilia (2B) : 6 (malgré la légère odeur de moisi flottant en permanence dans cette salle, il y a beaucoup plus à y voir)

  • Récentes éliminations : Andu Black, Mike Sowers, Vicky Coren, Philippe Grostard, Mike Sexton, John Juanfa…

  • En heures, temps de sommeil moyen des couvreurs depuis le début du Main Event :
    Harper : 6
    Benjo : 6,5
    Kinshu : 5,5

Benjo, Harper & Kinshu

Day 2A/2B : la machine à busts a tourné à plein régime
Main Event des World Series of Poker

La quatrième journée du Main Event des WSOP vient de se terminer. La quatrième pour nous autres observateurs, car c’était seulement la seconde pour les joueurs que nous avons observés aujourd’hui. 584 étaient issus du Day 1A et jouaient dans l’Amazon Room, 1296 avaient passé avec succès le Day 1B et se sont retrouvés dans les salles Pavilion et Brasilia.

Après dix heures de jeu supplémentaires mardi, ils ne sont plus que 240 encore en course environ (pour les joueurs du Day 1A/2A) et 520 à peu près (pour ceux du Day 1B/2B). Faites le calcul : le taux d’éliminations aujourd’hui fut de 60%, contre 40% pour le Day 1 ! Forcément, la progression des blindes et le creusement de l’écart entre les tapis a facilité les éliminations. Autrement dit : ce Day 2 fut une belle boucherie, et le prochain tour ne devrait pas être différent.

En conséquence, on ne sera pas surpris d’apprendre que nombre de fines lames du poker mondial ont du rendre les armes en ce Day 2 : Steve O’Dwyer, Eugene Katchalov, Johnny Lodden, Barry Greenstein, Eric Mizrachi (le frère de l’autre), David Williams, Mike Sexton, John Juanda, Andy Black… Au passage, on aura aussi dit au revoir à Chris Moneymaker aujourd’hui : l’ex comptable du Tenessee fêtait les dix ans de son historique victoire.

Parmi les joueurs qui ont attiré le plus l’attention aujourd’hui : Greg Merson et Doyle Brunson. Au terme de cette deuxième journée, nous sommes heureux de constater que le jeune champion en titre et le patriarche du poker pro ont tenu la distance, se constituant même des tapis enviables.

Parmi les autres pros ayant vécu une belle journée, on compte Ruper Elder (vainqueur à San Remo il y a deux ans), Cliff Josephy, Annette Obrestad, Phil Galfond, ou encore Melanie Weisner.

Et au sommet du classement ? D’après les organisateurs, un joueur du nom de Nick Schwarmann, ayant empaqueté 413,600 à la conclusion de la partie.

Français : on est pas mal du tout

Chip-leader du clan Français au départ de la journée, l’expatrié Londonien Clément Tripodi n’a pas réussi à faire progresser son tapis - il a même perdu un peu, mais n’a absolument du capital avec lequel il entamera le Day 3 : environ 145,000.

Clément a été rattrapé aujourd’hui par plusieurs Français, notamment Ludovic Lacay, qui a grimpé 179,400 en restant décontracté à table (en témoigne le ton léger affiché sur son compte Twitter), et Benjamin alias ‹ benj-pirate ›, qui a piqué un sprint durant la dernière heure de jeu pour passer la barre des 200,000.

En découvrant qu’ils partageaient la même table, on craignait qu’ils se cherchent, se chamaillent et finissent par s’entretuer. Il n’en a rien été, Nicolas Levi et Bruno Lopes ont profité d’une table accueillante pour tous deux monter d’imposants tapis. « Le meilleur joueur de la table était un rappeur, c’est te dire ! » s’est marré Croc à l’issue de la journée. « C’est typiquement ce qui fait la différence avec des European Poker Tour » a poursuivi Croc, « des tables faciles ». Résultat : Nicolas attaquera le Day 3 avec un tapis de près de 100 blindes, pendant que Bruno Lopes figurera parmi les 50 plus importants tapis.

Le scénario fut plus compliqué pour les grinders que sont Nicolas Cardyn, Thomas ‹ samow › Denis et Nicolas ‹ woody all in › Pons. Aucun d’entre eux n’a réussi à faire décoller son tapis et les jeunes français reviendront en troisième journée avec un tapis inférieur à trente blindes. Les journées de Ludovic Riehl et Guillaume Jenner furent semblables. Le premier a dans un premier temps éliminé Gaëlle Baumann puis a progressivement monté son tapis sans être inquiété, terminant dans la moyenne et dégageant l’impression d’un type qui connait son métier. Scénario identique pour Guillaume, qui tentera de faire mieux qu’en 2011, année où il avait échoué à quelques places de l’argent.

Assis à la table du français Lionel Rozenberg, qui termine proche du tapis moyen, Michel Abécassis a connu une journée en dents de scie, voyant son tapis fondre à une vingtaine de blindes avant de remonter. « J’ai passé As-Roi et As-Dame avant le flop ! » souligne MIK.22, qui à deux reprises avait pris la bonne décision. Sa patience a payé : Michel reviendra en troisième journée avec un tapis supérieur à cinquante blindes (71,900). Thibaud Guenegou se situe dans la même zone avec 81,200.

Quelle journée pour Sarah Herzali ! Tombée à 8,000 au plus bas, la charmante joueuse tricolore s’est bien accrochée, doublant son maigre capital aux dépens de Doyle Brunson, avant de complètement redresser la barre, en multipliant les coups à tapis préflop gagnants (deux As contre deux Valets, paire de Valets contre As-Valet). C’est finalement avec plus de 120,000 jetons que la radieuse Sarah a fini ce Day 2 !

« J’ai passé la journée en bluff, jamais en value » confie Alban Juen. C’est pourtant en valorisant un maximum une paire de Rois que le Français a décollé dans ce Day 2, un pot 4-bet en toute fin de journée, où Alban et son adversaire, muni d’une paire de Valets, ont chacun mis plus de 100 blindes au milieu, dont la majorité ont été engagées sur le flop 2-8-3. En totale confiance, Alban va disputer son deuxième Day 3 des WSOP consécutif, lui qui avait terminé 59ème de l’épreuve l’an passé.

Parmi les autres Français qui ont rallié le Day 3 : Leo Laslandes (50,000),Antony Cercio (105,00) et l’animatrice TV Estelle Denis (120,000).

KING5 : Journée noire pour la NewTeam

Après un Day 1 placée sous le signe de l’embellie avec cinq joueurs qualifiés et ‹ llebasque13 › parmi les chipleaders, le Day 2 a été synonyme de désenchantement pour l’équipe gagnante du KING5. Certes, il y a les bons souvenirs, comme l’heure que ‹ barca67 › a passé assis à côté de Doyle Brunson, mais la désillusion est réelle pour la NewTeam. A commencer par celle de ‹ llebasque13 ›, qui a vu l’intégralité de son tapis de 200 blindes fondre au cours de la journée. Avant lui, ‹ alex.17000 › et ‹ Royal Rookie › avaient déjà rejoint la sortie. Bilan : quatre éliminations, et un seul représentant au Day 3, ‹ Armis34 ›, qui devra lutter avec un tapis de quinze blindes.

Rendez-vous à 20 heures pour le Day 2C

Le premier Day 2 étant bouclé, place à la seconde fournée ! Les 3,647 survivants du Day 1C se retrouvent mercredi à midi (heure locale) afin de disputer leur seconde journée de tournoi. Parmi eux, nous retrouverons les joueurs du Team Winamax Davidi Kitai, Yann Del Rey et Manuel Bevand, ainsi que le vainqueur de l’opération Trip to Vegas Marcel Vicaud et les qualifiés Ludovic Sultan et Kevin Rumeur.

Cette journée sera bien sûr à vivre grâce au dispositif mis en place par Winamax : le Multiplex poker, votre radio en direct, dès 20h (heure française), et le reportage écrit à partir de 21h.

Même après avoir bossé douze heures, les couvreurs gardent la pêche sur le trajet du retour vers l’hôtel. Bonne journée les gens !

Benjo, Harper & Kinshu

Day 2A/2B : le bilan chiffré

800 joueurs ont franchi les Day 2A et 2B, dont 29 Français, parmi lesquels figurent 5 joueurs du Team Winamax ! Le tenant du titre Greg Merson s’est également qualifié, avec un gros tapis - 276,600. Tour d’horizon du classement.

Day 2A
238 survivants, dont 7 Français

Top 10

  1. Jason DeWitt 382,900
  2. Sergio Castelluccio (en photo) 360,500
  3. Felix Kurmayr 324,800
  4. Michiel Brummelhuis 309,500
  5. Jonathan Lane 303,400
  6. Kenny Tran 301,00
  7. Gregory Morris 300,900
  8. Steve Gee 300,600
  9. Stephane Lacas 292,500
  10. Mikhail Shalamov 283,600

Les Français

  1. Vincent Robert 175,400
  2. Gregory Benac (en phto) 145,200
  3. Guillaume Jenner 122,300
  4. Laurent Bellaiche 101,800
  5. Henri Chapuis 90,300
  6. Pierre Milan 31,500
  7. Nicolas Cardyn 23,900

Day 2B
562 survivants, dont 22 Français

Top 10

  1. Nick Schwarmann 413,600
  2. Age Ravn 370,900
  3. Rupert Elder (en photo) 342,500
  4. Mikhail Petrov 328,000
  5. Ian Gordon 324,600
  6. Nick Guagenti 322,600
  7. Raj Vohra 322,200
  8. Jonas Lauck 308,300
  9. Kyle White 303,200
  10. Herbert Farber 298,900

Les Français

15. Bruno Lopes (Team Winamax) 254,300
50. Benjamin Ane ~200,000
70. Ludovic Lacay (Team Winamax) 179,600
89. Leon Phung 170,200
108. Clement Tripodi 159,800
121. Alban Juen 151,200
131. Sarah Herzali 144,100
163. Nicolas Levi (Team Winamax) 128,200
195. Estelle Denis 118,
235. Anthony Cierco 104,500
289. Ludovic Riehl (Team Winamax) 87,500
311. Lionel Rozenberg 82,600
316. Thibaud Guenegou 81,200
346. Yann Migeon 73,300
351. Michel Abecassis (Team Winamax) 71,900
361. David Zakine 70,000
386. Antoine Saout 64,400
475. Leo Laslandes 38,800
486. Nicolas Pons 36,600
501. Eric Clement (KING5) 32,600
520. Thomas Denis 26,100

Reprise aux blindes 800-1,600 ante 200

Kinshu

Day 2C : plus de 60 Français au départ

Aujourd’hui se joue le troisième et dernier Day 2, avec au départ les 2306 survivants du Day 1C. On y retrouve une soixantaine de Français et 3 joueurs du Team Winamax - Manuel Bevand, Yann Del Rey et Davidi Kitai. Le point sur le classement avant le coup d’envoi de la journée.

Top 10

  1. Mark Kroon 249,900
  2. Imari Love 214,300
  3. Karlo Lopez 196,550
  4. Michael Mizrachi 176,100
  5. Frederik Jensen 169,975
  6. Muhammad Abdel Rahim 163,075
  7. Marc Carpenterperrault 155,250
  8. Josh Pollock 154,025
  9. Dinesh Alt 151,400
  10. Sameer Aljanedi 150,200

Et aussi…

  1. Phil Ivey 119,650
  2. Vanessa Selbst 115,225
  3. Phil Hellmuth 92,850
    938. Davidi Kitai (Team Winamax) 46,575

Les Français

  1. Patrick Sacrispeyre 108,500

  2. Julien Brecard 95,825

  3. Phillippe Ktorza 91,300

  4. David Benyamine 85,525

  5. Maxence Dupont 77,725

  6. Pascal Hocquard 77,400

  7. Nicolas Le Floch 71,125

  8. Nesrine Kourdourli 69,850

  9. David Susigan 69,625

  10. Julien Jolivet 68,725

  11. Giuseppe Zarbo 68,275

  12. Jean-Pierre Besancon 67,100

  13. Fabrice Touil 58,350

  14. Remi Castaignon (Qualifié Winamax) 57,350

  15. Borris Berthomet 57,125

  16. Romain Gravisse 51,000

  17. Nicolas Chappuis 50,750

  18. Jean Montury 50,200

  19. Bertrand Grospellier 50,025

  20. Rocco Covino 50,025

  21. Jullian Feriolo 49,100

  22. Fabien Perrot 47,900

  23. Cedric Seguin 47,050

  24. Sylvain Loosli 46,675

  25. Clement Thumy 44,725
    1190. Yann Del Rey (Team Winamax) 38,700

  26. Youssef Mrizeq 38,125

  27. Emile Petit 37,625

  28. Stephen Monceau 36,900

  29. Arnaud Mattern 35,175

  30. Daniel Savic 32,700

  31. Christophe Benzimra 31,700
    1454. Manuel Bevand (Team Winamax) 30,900

  32. Sylvain Esposito 30,500
    1486. Marcel Vicaud (Qualifié Winamax) 30,200

  33. David Jaoui 29,100

  34. Harry Touil 29,000

  35. Pierre Peretti 28,175

  36. Michael Descote 27,775

  37. Jean-Jacques Zeitoun 27,000

  38. Gabriel Nassif 26,650

  39. Benjamin Pollak 26,575

  40. Didier Pitcho 25,075

  41. Chris Pereira 25,000

  42. Bernard Guigon 24,975

  43. Martial Blangenwitsch 22,800

  44. Philipe Giraud 20,975

  45. Remi Le Meur 20,100

  46. Julie Monsacre 20,000

  47. Erwann Pecheux 20,150

  48. Valentin Granier 19,600

  49. Yannick Bonnet 19,050

  50. Cyril Pusset 18,350

  51. Gregory Dequeker 17,075
    1986. Ludovic Sultan (Qualifié Winamax) 17,000

  52. Christopher Ducrot 16,650
    2055. Kevin Rumeur (Qualifié Winamax) 14,900

  53. Julien Di Pace 14,750

  54. Kevin Abecassis 11,750

  55. Albert Balayn 10,125

  56. Maxime Adam 8,200

La structure du jour

250-500 ante 50
300-600 ante 75
400-800 ante 100
500-1,000 ante 100
600-1,200 ante 200

Main Event - le programme

Samedi 6 juillet : Day 1A
Dimanche 7 juillet : Day 1B
Lundi 8 juillet : Day 1C
Mardi 9 juillet : Day 2A et 2B
Mercredi 10 juillet : Day 2C
Jeudi 11 juillet : Day 3
Vendredi 12 juillet : Day 4
Samedi 13 juillet : Day 5
Dimanche 14 juillet : Day 6 (jusque 27 joueurs)
Lundi 15 juillet : Day 7 (jusque 9 joueurs)

Kinshu

Level 6, on reprend du service
Blindes : 250/500, ante 50

Première tournée de nouvelles de ce Day 1C !

Le scénario rêvé

Manuel Bevand ne pouvait espérer plus belle entame de journée. Pourtant, l’action était tellement folle à sa table qu’on le croyait perdu… Second de parole, manub_ relance à 1,000 avec une paire de Rois. Un joueur paie et Jake Cody 3-bet à 3,800. Une femme paie depuis la petite blinde et Manuel 4-bet à 8,500. Le joueur intercalé passe, mais pas Jake, qui envoie un 5-bet à 13,000. La femme s’accroche et paie ! C’est le moment que choisit Manuel pour 6-bet à 40,000 et tapis. L’action ne s’arrête pas là : les deux joueurs paient ! Oui, oui, trois joueurs viennent d’investir 80 blindes avant le flop ! Le pot est déjà énorme quand le flop vient [9h][7c][2d]. L’ensemble des tapis volent entre les deux joueurs qui révèlent… [Qc][Qs] et [Qd][Qh] ! Ils n’ont plus la moindre chance de gagner le pot et Manuel s’envole à 112,000.

Dwan d’honneur

Inscrit au Day 1C, Tom Dwan n’avait pas pris la peine de se déplacer, ayant sans doute mieux à faire ailleurs - comme une partie de cash-game ou de poker chinois à des enjeux hors de prix. Le high roller Américain a finalement fait son apparition aujourd’hui, et récupéré ce qu’il lui restait de tapis après que ses blindes aient tourné durant les cinq premiers niveaux du tournoi, soit 17,825. Peu concerné, Dwan n’a pas mis bien longtemps à dilapider ses jetons. Merci quand même d’être venu.

Autre joueur dans le même cas de figure : Gus Hansen. Le Danois, dont les apparitions sont devenues rares sur le circuit, a lui pris un peu plus au sérieux le tournoi que son compère de parties highstakes. Hansen a déjà rattrapé une partie de son retard, en payant rivière avec [Tc][8c] une mise adverse (4,100) sur un tableau [Qd][Ts][6c][4s][7d], l’emportant contre [Th][2s].

Faux départ

Mauvaise entame en revanche pour les deux autres pros du Team Winamax, Davidi Kitai et Yann Del Rey, qui ont chacun chuté à moins de 40 blindes dans ce Day 2.

Mon ami Gabi

Un pot 4-bet avant le flop, entre deux joueurs relativement shortstacks, ne se terminant pas à tapis : c’est la situation dans laquelle s’est retrouvé Gabriel Nassif. Suite à une ouverture à 1,100 du cutoff et un 3-bet à 2,600 du bouton, le Français surenchérit à 5,250 depuis la petite blinde. Si son premier adversaire passe, le second paye, engageant alors 20% de son tapis. Après un check rapide des deux joueurs sur le flop [6c][5h][Ks], Gabriel lâche sur un turn [7d] une toute petite mise (3,000), suffisante à faire passer son opposant. Le joueur tricolore, en course pour une 5e place payée dans ces WSOP, repasse au-dessus des 60 blindes.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • « C’est de la merde ! Ils font de la merde ! » - Signé : un reporter désespéré par le niveau des joueurs qu’il doit suivre. Je vous rassure, ce fils spirituel de Jean-Pierre Coffe ne suit pas les joueurs Winamax.

Manub constatant que ses adversaires n’ont aucune chance de gagner le coup contre ses Rois

Benjo, Harper & Kinshu

Level 7, on chasse la galinette
Blindes : 300/600, ante 75

DaProd respire, Kitbul soupire

Assis à des tables adjacentes, Davidi Kitai et Yann del Rey ont vécu un début de journée similairement désastreux, tombant tous deux à 16,000. Puis ils ont pris des chemins différents. Yann a réussi à se donner de l’air. Derrière une relance à 1,200 payée par un môssieur d’un certain âge, Yann squeeze à 4,100 avec les Dames. Il est payé par le papy et tombe un flop [Ts][6s][9d] : Yann mise 5,100 et est payé. Vient un [Ac] et le pro Winamax pousse son tapis pour le même montant, 5,100. Son adversaire… passe ! Notre Top Shark grimpe à 26,000. C’est en revanche beaucoup plus compliqué pour Davidi, qui ne cesse de se faire sur-relancer. Il a déjà passé As-Valet et As-Dame préflop ! « Sur un autre tournoi, c’était « I’m all in ! » » confie Davidi, « mais là, je ne veux même pas prendre un coin flip ! » Il reste 12,000 à notre Belge préféré.

BREAKING NEWS : Davidi Kitai double son tapis avec Roi-Dame contre Dame-Ouitre sur un flop hauteur Dame et est de retour à 25,000.

Benyamine ne chôme pas

Le meilleur joueur Français du monde (et donc, logiquement, le meilleur joueur Français de ces WSOP 2013) est installé dans l’Amazon Room. J’arrive à sa table alors qu’il est impliqué dans un coup contre un joueur Américain. La rivière est déjà tombée, le board est

[6s][Ah][2c][Qs][8h]

L’Américain checke et Benyamine mise 12,500. Cela représente presque la totalité du tapis de son adversaire, qui se met à réfléchir avec un sourire amusé.

« Monne-ssieur Benne-Ya-Mine », dit-il en Français avec l’accent qui va bien. Le Ricain finit par payer.

Benyamine montre aussitôt une paire de 6 pour un brelan gagnant.

« Biénne-choué », dit l’Américain, qui est de grosse blinde la main suivante et fait tapis pour 3,325 après une relance du même Benyamine et un call du joueur au bouton, qui reste dans le coup pour voir le flop

[Jc][4h][3h][3d].

Benyamine et son adversaire checkent sous l’oeil anxieux de l’Américain à tapis. Sur le turn, un [3d], Benyamine mise 4,500, suffisant pour faire abandonner le troisième larron.

Le Français montre [Qs][Js] : son adversaire est mort avec [Th][8c].

A noter qu’à la table voisine de Benyamine se trouve assis mon meilleur pote de boîtes de nuit Chawips, autant dire que je vais camper toute la journée dans ce coin-là de l’Amazon.

Le bon spot

Double-up de Benjamin Pollak ! Tombé à moins de 30 blindes dans ce Day 2, le Français ouvre à 1,200 avec [As][Qh] et obtient un call du joueur au bouton. Il mise 2,200 sur le flop [Qd][Jc][5c], puis engage ses derniers 15,000 suite à la relance (6,100) de son adversaire. Payé par [Qh][8c], Benjamin est vite rassuré avec l’apparition d’un [Js] turn. Ne pouvant plus perdre le coup, le joueur BetClic évite un improbable partage river, et remonte ainsi à 33,000.

Rumeur se propage

Shortstack au début de la journée, le qualifié Winamax Kevin Rumeur a réussi à s’extirper de la zone rouge. Aucun coup à tapis préflop n’a été nécessaire pour ‹ KiiKoor › qui a doublé son capital de départ en remportant de nombreux petits pots. Assis en face d’un autre Français - Fabien Perrot, Kevin possède désormais 50 blindes.

Yu plonge à la rivière

Pas un très bon départ pour notre commentateur poker préféré : Julien Brécard a perdu près de la moitié de son stack de 95,000 durant le premier niveau. « J’ai joué un peu ‹ pop ›, ‹ long ball › », sourit-il. « J’ai reçu plusieurs fois As-Dame, j’ai 3-bet et perdu des jetons. »

Et il y a eu aussi ce coup ou Julien décide de 4-bet avec [Ks][Ts] après une sur-relance du bouton. Ce dernier paie et le flop tombe

[Td][8s][7h]. Julien mise une première fois, c’est payé, puis une seconde sur le turn [5s] qui lui donne un tirage couleur. Rivière : un [Ah]. Check/check : Julien perd contre As-Valet, il avait la meilleure main jusque là.

Son stack : 55,000, presque 100 blindes, ça vaaaaaaa, c’est large.

Ness Kourdourli a sorti la tenue de camouflage, alors que lors du Day 1, seulement 30% de l’épiderme de la Parisienne était recouvert par du tissu. On ne lui en voudra pas de cette erreur de débutante, Ness vient tout juste d’arriver à Vegas et n’était pas au courant des températures polaires de la Pavilion Room.

L’outil de reconnaissance faciale de Facebook a besoin de quelques réglages. Ou peut-être que 45 jours à Vegas, ça use vraiment.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Eliminations récentes, deux jeunes grinders Français : Clément Thumy (77 contre JJ) et Erwan Pecheux. En outre, Remi Le Meur n’est plus assis à la table de David Benyamine, ce qui nous laisse à penser qu’il aurait subi le même sort.

  • « J’ai relancé dix fois, je me suis fait 3-bet dix fois, ça ne m’était jamais arrivé de toute ma vie » - Signé : un Davidi Kitai dépité par le scénario de sa journée

  • « Je ne veux pas sauter ! » - Signé : un Davidi Kitai qui vient de relancer dix fois, et de se faire 3-bet dix fois

  • Nombre de railbirds ayant sauté suite à la sortie de Daniel Negreanu : une vingtaine.

  • 1 : le nombre total de place payée aux World Series cette année par Sam Trickett (20e du 5,000$ pour 20,450$), éliminé du Main Event, un résultat bien moins flatteur que sa 2e place obtenue en 2012 sur le Big One for One-Drop (pour 10 millions de dollars)

  • Des statistiques fort intéressantes proposées par Nolan Dalla, directeur média des WSOP : à quelle position finale terminent les joueurs chip-leaders à l’issue du Day 1 du Main Event ?

2012 : les trois chip-leaders des Day 1A, 1B et 1C n’ont pas fait ITM !
2011 : Fred Berger a terminé 80e, Ben Lamb 3e (pas mal !), Maynard Little a fait un min-cash, tandis que Kevin Song n’a pas fait ITM.
2010 : Deux des 4 chip-leaders ont fait un min-cash.
2009 : Le vainqueur Joe Cada était chip-leader du Day 1C, les leaders des trois autres Day 1 n’ont pas fait l’argent.
2008 : deux min-cash, deux qui ne font pas ITM.

Nolan nous propose aussi de regarder le tapis que possédaient les vainqueurs après leur Day 1, cliquez ici pour lire l’article en entier.

Benjo, Harper & Kinshu

Level 7, mieux qu’un gala de claquettes
Blindes : 300/600, ante 75

Ils peuvent divorcer à tout moment

« Viens voir, viens voir », m’appelle un mec en table 429 à grands renforts de signes. « Le mari vient d’envoyer son tapis contre sa femme ! »

Sans déconner ? Je t’assure, qu’il me dit le mec, ils viennent de se marier, c’est leur lune de miel. J’arrive au galop pour observer un joueur baraqué venant d’avancer son maigre stack de 10,000 sur un flop [9s][Ad][Jd]. La joueuse en face, qui avait misé 2,000, réfléchit avec intensité. Finalement, après une minute, elle décide de faire un gros fold, elle jette ses cartes en les montrant : As-Dame pour la top-paire !

Peut-être pour éviter que le prétendu couple ne soit taxé de collusion, le mari montre sa main aussi : As-Valet pour les deux paires max. La mariée exulte, satisfaite d’avoir pris la bonne décision. Eclats de rire à la table.

A gauche la mariée, à droite le marié

De retour à mon ordinateur, je vérifie le plan de table sur le site officiel : les deux joueurs ne portent pas le même nom (Laura Green et Scott Born), mais sont listés comme venant du même bled : Woodstock, en Géorgie. L’histoire colle !

Se qualifier, c’est bien, gagner, c’est mieux

En 2009, Stephen Chidwick a remporté 100 packages pour le Main Event des WSOP. Vous avez bien lu, 100 ! C’est plus que le nombre de qualifications en jeu sur l’ensemble des sites français en 2013 ! Pourtant, le britannique n’a jamais réussi à atteindre l’argent sur l’épreuve reine. Déjà hauteur de huit places payées cette années lors des tournois préliminaires (dont deux tables finales, obtenant plus de 450,000$ de gains), ‹ stevie444 › figure parmi les chipleaders de ce Day 2C avec un tapis de 230,000.

Ils ont tué le mort !

Scène hors du temps à la table de Manuel Bevand. Derrière une relance, le pro Winamax place un 3-bet. C’est alors au joueur assis à sa gauche de jouer. Ce dernier est sous une capuche avec des lunettes noires, et il est impossible de voir le moindre trait d’expression sur son visage. Ses mains sont posées sur ses cartes. Trente secondes passent avant que le croupier ne lui fasse un petit signe pour lui rappeler que c’est à lui de jouer.

Il n’esquisse pas le moindre mouvement. Voilà désormais une pleine minute que la parole est à ce joueur, et il n’a pas bougé d’un millimètre. Manuel retire son casque audio, et agite sa main devant la tête de son adversaire. Qui ne réagit pas. « Et merde, s’il était mort ? » semble se demander la table. C’est quand même peu probable, sa tête serait tombée, il ne resterait pas ainsi droit comme un piquet. Deux minutes. Le croupier cherche le regard des autres joueurs, se demandant quelle est la solution miracle à cette situation qui tourne au drame.

Un joueur la trouve, demander le temps, et ainsi faire venir un superviseur. A l’issue de la minute règlementaire, après tout, il devra rendre ses cartes au croupier, et on saura bien s’il est mort ou non. Cinquante secondes pour prendre sa décision. Rien n’a bougé. Ni la capuche, ni les lunettes, ni les mains sur les cartes. Trente secondes. Une boule s’est glissée dans le ventre de ses adversaires, car là, maintenant, c’est sûr, ce type est mort debout.

Dix secondes. Mouvement du majeur, puis de l’index. L’adversaire de manub_ glisse ses cartes au croupier, puis pète un énorme plomb à l’attention de la table : « ce coup-là, je le joue pour la survie de mon tournoi, et vous demandez le temps ! C’est irrespectueux ! » Pour rappel, il n’avait pas encore le moindre jeton engagé dans cette main, le flop n’était même pas encore tombé ! Il se lève alors, et quitte la salle pour aller s’oxygéner. Cela ne semble pas être une mauvaise idée.

Monsacré sur sa lancée

Dix jours après sa troisième place obtenue sur le Ladies (pour 67,331$), Julie Monsacré brille sur le Main Event, où elle possède près de deux fois le tapis moyen. Grâce notamment à cette main, où elle complète une relance en milieu de parole avec [As][Qh] depuis la petite blinde. La BB s’invite également. Le flop est [Qc][9d][7c] et Julie est la seule à check-call une mise de 2,300. Elle prend l’initiative sur le turn [Ad], qui lui donne une double paire, en envoyant 3,500. Elle est payée et ralentit l’action sur un [4d] à la rivière en checkant. Son adversaire fait de même et ne peut montrer mieux. Julie grimpe à 105,000.

Un héros très discret

Le champion du monde 2001 Carlos Mortensen est en train d’accumuler les pions à vitesse grand V dans l’Amazon Room. Parmi les vainqueurs du Main Event de ces quinze dernières années, l’Espagnol est sans doute celui dont la discrétion est la moins proportionnelle au talent. En revanche, déception : pour le moment, Mortensen refuse d’ériger un superbe bâtiment à la Gaudi comme il en a coutume. Remboursez !

Mortensen lors du WPT à 25,000$ du Bellagio qu’il a remporté en 2007

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Ils ont sauté durant les quatre premières heures du Day 2C :
    Brian Hastings, Tom Dwan, Maria Ho, David Jaoui (AA contre 44), Gus Hansen, Ben Lamb, Sam Trickett, Jean-Pierre Chevènement, Daniel Negreanu, Nick Shulman, Nam Le, ta mère.

  • « Romain a mît 18 minutes a rouler un pete vu qu’il joue a winamax bâtard » - Signé : un mec sur Twitter. Les fautes ne sont pas de nous.

  • De 14,000 à 115,000 en trois mains : c’est l’exploit que vient d’accomplir Emile Petit avant la pause. On l’apprend via Facebook.

Benjo, Harper & Kinshu

Level 8, on envoie les pépites
Blindes : 400/800, ante 100

La chute du Génie

L’image des World Series of Poker de Davidi Kitai qu’on retiendra, c’est celle-ci, celle de sa victoire dans une épreuve de Pot-Limit Hold’em à 5,000$ qui lui a permis d’obtenir le second bracelet de sa carrière. Car le Main Event de Kitbul vient de s’arrêter.

Au retour de la deuxième pause du Day 2C, Davidi a pourtant pris un bon départ, remontant à 45,000 après avoir joué agressivement un tirage couleur. Puis sa chute s’est dessinée en deux temps. Derrière une relance, le Belge paie en position et le bouton fait de même. Sur le flop [2d][4s][Ad], c’est le pro Winamax qui prend l’initiative de miser 2,200. Les deux paient. Le joueur en blinde mise alors 3,300 sur le turn [Qs] et Davidi est le seul à payer. Enorme sacoche de 17,000 de la blinde sur un [6c] à la rivière. Moins de vingt secondes plus tard, le Belge a payé, mais ne peut montrer mieux que le [2h][2s] de son adversaire pour un brelan.

Quelques mains plus tard, après une relance du hi-jack et un 3-bet du bon joueur assis au bouton, Davidi pousse son tapis de 22 blindes avec [Kh][Jh]. Il tombe contre As-Roi, trouve un Valet au flop, mais voit un As s’abattre sur le turn. C’en est terminé de ses WSOP 2013 !

Y’a plus de respect

Que se passe-t-il quand, sur des blindes 400/800 ante 100 et après la relance d’un joueur à 1,700, la grosse blinde pose 2,200 jetons devant elle ? Réponse : elle doit sur-relancer à un total de 2,600. C’est ce qu’a décidé le superviseur, et la blinde (à gauche, rasée) s’est exécutée, non sans montrer sans mécontentement. Le relanceur initial (le jeune joueur au centre sur la photo) en profite pour placer un 4-bet à 6,400. Il est immédiatement payé par la blinde qui s’excite, disant à sa table : « Ah, ça vous plait ça qu’on me fasse chier ! » Le reste des joueurs lui disent de se calmer, et de simplement se concentrer sur sa main.

[Qc][8d][Ts]

Le joueur en blinde décide alors tout simplement de check-raise de 7,000 à 80,000 et tapis, provoquant un fold rapide de son adversaire, qui n’avait pas dit le moindre mot depuis le début de la main. « Voilà, ça t’apprendra à faire le malin, on ne t’entend plus là hein ! » Insulter les autres pour justifier ses erreurs, il faudra m’expliquer l’intérêt du concept.

Et un, et deux, et troi Zarbo

ITM lors des deux dernières éditions du Main Event des WSOP, Giuseppe Zarbo est chaud bouillant pour réaliser une enviable passe de trois. Le Franco-Italien possède 85,000 environ.

A sa table, un compatriote, Fabrice Touil. J’ai vu le finaliste du dernier Partouche Poker Tour c-bet à 7,200 sur un flop [As][Qc][8c] - son adversaire fait tapis pour 17,600 et Fabrice passe. wtf !!!1

Aussi à la table de Zarbo, une demoiselle portant sur les oreilles un casque audio résolument balla :

Multiplex Poker : zapping des émissions de lundi et mardi

Vous avez manqué notre émission de radio quotidienne ? Jay Pee vous a compilé les répliques les plus croustillantes des deux dernières éditions :

wtf man sick #whenwillitend

ElkY est un fan invétéré des reportages Winamax, sur lesquels il est branché en permanence via son téléphone, et commençait à s’impatienter de ne pas avoir été mentionné dans nos colonnes aujourd’hui. L’oubli est réparé : Grospellier est en train de vivre un Day 2 de rêve jusqu’à présent puisque son tapis est passé de 50,000 à 170,000 en cinq heures à peine. ElkY n’a atteint l’argent qu’une seule fois au Main Event, c’était en 2009 (122e).

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • 33,000 : C’est le tapis de Julien Brécard après cinq heures de jeu. Allez Yuestud, on s’accroche.

  • Jamie Gold est le champion du monde le plus controversé de l’histoire (de part son style de jeu, de part son comportement à table…) et est actuellement en souffrance à une table de l’Amazon Room. Une table qu’il partage avec Richard Lee, lui aussi finaliste du Main Event en 2006. Le saviez-vous ? Durant les sept années qui ont suivi son sacre, Jamie Gold a engrangé moins de 150,000 dollars de gains en tournoi.

  • « Quand je vois la tête du type en face, je me dis que c’est foldable » - Signé : Davidi Kitai, alors que Yann Del Rey lui raconte l’élimination d’un joueur à sa table avec les Rois contre les As d’un soixantenaire moustachu à chapeau.

  • 3 minutes : le temps passé par un serveur auprès d’une joueuse, tout en lui touchant l’épaule et en l’appelant « lovely »

  • 3 minutes : le temps de la grimace d’une joueuse qui a vu un serveur lui toucher l’épaule en l’appelant « lovely »

  • 3 jours : durée de vie du T-shirt Abercrombie vert pomme de Chawips, et cela ne semble pas parti pour s’arrêter. Parti pour un Grand Chelem crado, l’ami Chap.

Benjo, Harper & Kinshu

Level 8, avant d’aller à la marmite
Blindes : 400/800, ante 100

Le partenaire de cagoule

Parmi les français ayant profité de ce Day 2C pour monter des jetons, on retrouve Emile Petit. ‹ Milou ›, c’est le super poto de Guignol, le mec avec qui il passe des heures au téléphone pour parler paris sportifs ou bien préparer la prochaine partie de backgammon. On l’aime bien notre Emile, et on est content qu’il ait eu un bon coup de chance. A tapis avec les Rois contre les As, il a doublé son tapis de 15,000 à 30,000 en trouvant un full. Le Français trouve ensuite une couleur pour doubler à nouveau puis un brelan pour prendre un pot énorme. Il culmine désormais à 120,000, deux fois le tapis moyen !

« Nice hand, sir »

Bertrand Grospellier continue d’accumuler les pions. En position, je le vois payer une relance à 1,900 et miser 2,000 après un check adverse sur un flop [Qc][7s][6c]. Payé, il décide de check le turn [8d] et voit un [6s] tomber sur la rivière. Son adversaire mise 5,900 et Bertrand paie en dix secondes avec [4d][4s]. Son opposant retourne [Kc][Jc] pour un tirage raté et le Français grimpe à 190,000. « Nice hand ! » lâche un fan d’ElkY dans le public qui le suit depuis le début de la journée. Bertrand le remercie d’un sourire.

Le Top 10 actuel selon PokerNews.com

Mark Kroon (USA) 327,000
Michael Mizrachi (USA) 323,300
Marc Carpenterperrault (Canada) 254,200
Jean-Robert Bellande (USA) 240,000
Ercan Olgun (Turquie) 225,000
Stephen Chidwick (UK) 220,000
Matthew Bray (USA) 218,500
Joseph Flagiello 201,050
Jonathan Jaffe (USA) 200,000
Harabolos Voulgaris (USA) 196,500

Tirée du Sun de Las Vegas, cette carte montrant la progression de l’incendie faisant rage sur le Mont Charleston depuis maintenant une semaine. Comparez l’étendue du sinistre à la superficie de Las Vegas. Les autorités indiquent que l’incendie ne sera pas contenu avant le vendredi 19 juillet au minimum. « Contenu » ne voulant pas dire « éteint », mais plutôt « hors d’état de nuire ». A cette date, les WSOP seront déjà terminés depuis quatre jours.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Nombre de stars internationales du football éliminées durant le Level 8 : une seule. Il s’agit de Gerard Piqué, défenseur central du FC Barcelone, qui a brièvement été en possession d’un gros tapis en fin de Day 1.

  • Ils ont sauté récemment aussi : Vanessa Selbst, Matt Perrins, Frank Kassela, Joe Serock, Joe Hachem…

  • « Je suis passé pour la première fois du tournoi sous la cave de départ » - Signé : Julien Brécard, qui a débuté la journée avec 95,825 et pointe désormais à 29,500

Mario-Guignol et Luigi-Chawips adorent faire les cons dans leur chambre d’hôtel

PAUSE-DINER, CIAO LES LOULOUTES

Benjo, Harper & Kinshu

Level 9, ça manque quand même un peu de meufs
Blindes : 500/1,000, ante 100

La persévérance de Marcel

Qualifié pour 5€ via l’opération Trip to Vegas, Marcel Vicaud continue de s’accrocher dans ce Main Event. Pourtant, les cartes lui font quelque peu la tête. Comme sur cette main, où Marcel part à tapis avec J9 sur un flop T99 et est opposé à 95. Un 5 sur le turn le prive d’un pot conséquent. Pareil sur cette autre main, où comme lors du Day 1, il se fait craquer ses As par une couleur à carreau. Pourtant, Marcel est encore présent sur le tournoi. Persévérant, il s’accroche et possède encore un tapis de 27,000, un véritable exploit à la vue des mauvais coups qu’il a subis !

La stratégie du morpion

Yann Del Rey est de cette catégorie de joueurs particulièrement difficile à éliminer d’un tournoi. Il lui arrive de survivre une dizaine d’heures avec un tapis compris entre dix et vingt blindes, se contentant de se maintenir à flot, sans jamais être payé. C’était le cas dans ce Main Event durant trois heures, et il a réussi à sortir de la zone rouge pour atteindre la pause diner avec 48 blindes.

L’estomac plein, Yann a poursuivi son ascension, gagnant un petit pot avec As-Roi. Puis est venue la main clé de sa journée. Second de parole, ‹ DaProd › relance avec [Kd][Js] et trouve trois payeurs, mais également un flop de rêve : [As][Qs][Td] ! Il mise 3,600, voit un joueur payer, et un autre envoyer une sacoche à 12,500. Il se contente de payer pendant que le second s’éclipse. Le turn est un [Jh] qui risque de ralentir l’action. Son adversaire mise 15,000, et Yann pousse son tapis pour 35,000. Il est immédiatement payé par [Ah][Qd] ! Son adversaire a 5% de probabilité de gagner le coup, mais ne touche pas de carte miracle. Ce pot propulse Yann à 105,000 !

Les éliminations vont bon train, et les joueurs de la Pavilion Room sont petit à petit transférés dans l’Amazon Room, la salle où se concluera ce Main Event…

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • En revenant dans l’Amazon Room après le dîner, impossible de manquer le voile de fumée flottant dans toute la (grande) salle. « L’alarme incendie s’est déclenchée toute à l’heure », dit un confrère.

Début d’incendie ? Non non, il s’agit juste des équipes TV d’ESPN qui ont profité de la pause pour shooter un segment « arty » sur le podium télévisé, filmant en gros plan des cartes et des jetons avec un équipement qui doit couter ouate-mille balles, notamment, donc, une machine à fumée et tellement de spots lumineux télé-guidés qu’on se croirait pourchassés par une escouade d’hélicoptères de la police du Nevada, mais je suis serein, y’a prescription de toute façon.

Le shooting est terminé, et le Day 2C du Main Event a repris, mais un mince filée de fumée continue de planer au dessus des têtes.

  • Une table très difficile une fois de plus, et le coin-flip le plus banal en guise de dernière main (As-Roi contre deux Dames) : le tournoi d’Arnaud Mattern s’est malheureusement achevé peu avant le dîner. Salut à toi fidèle lecteur, et à très bientôt sur le circuit. Si tu restes un peu à Vegas, tu sais où nous trouver.

  • Le point commun entre Julien Brécard et Jason Mercier ? Tous deux ont été éliminés du Main Event il y a 26 minutes, respectivement avec As-Dame contre As-Roi et As-Roi contre les As.

  • « Ca va, ils m’ont rien craqué cette fois ! » - Signé : le qualifié Winamax Marcel Vicaud, qui s’est fait craquer une grosse main à chaque fois que les reporters Winamax l’ont pris en photo.

Benjo, Harper & Kinshu

Mon barman préféré

Pour faire tourner l’énorme machinerie des World Series of Poker, ils sont des centaines à travailler en coulisse. Les croupiers et croupières au premier plan, les serveurs et les serveuses bien sûr, apportant cocktails, cafés et Red Bulls à toute heure du jour et de la nuit, mais aussi les agents de sécurité, les hommes d’entretien, les machinistes, les caissiers, « chip-runners », masseuses, cuisiniers, et j’en passe. Pour beaucoup la tâche est ingrate. Les breaks sont peu nombreux et le salaire dérisoire.

Tous ou presque de ces petites mains des WSOP ont en commun une gentillesse et une serviabilité qui ne cesse de m’épater année après année. C’est bien souvent avec eux que j’ai les conversations les plus passionnantes autour d’une cigarette, à trois heures du matin après une longue nuit.

Laissez moi vous présenter l’un de ces hommes de l’ombre.

Victor vient de Sofia. C’est en 1995 qu’il a quitté la Bulgarie, où il travaillait dans des boîtes de nuit, pour s’installer à Las Vegas. Pourquoi quitter la terre mère pour le désert à l’autre bout du monde ? « C’est le pays des opportunités », sourit-il en haussant les épaules. « Je me suis dit qu’ici, il y aurait quelque chose pour moi. »

Depuis 2002, Victor est barman, travaillant en rotation dans plusieurs casinos de Vegas. Au milieu du désert, il a trouvé plus qu’un job, il a trouvé une vie. Marié avec une compatriote qu’il a rencontrée ici, ils élèvent deux enfants et Victor semble tout à fait à son aise dans la Ville du Vice. « On est beaucoup de Bulgares installés ici. C’est une vraie communauté. »

Aux World Series of Poker, c’est en coulisses qu’il se tient, préparant les cocktails que lui commandent les serveurs avant de les apporter ensuite aux joueurs. Whisky-coca, vodka-orange, Corona, Jagermaister, gin-tonic, pas de problème, Victor a tout sous la main, avec à chaque fois un petit mot sympa et prévenant, une blague pour détendre, il connaît tout le monde par leur prénom, et inversement.

J’ai rencontré Victor en 2006, lors de ma première année aux WSOP. Depuis, je le retrouve chaque année à son poste dans le couloir de service du Rio, et nous reprenons la conversation là où elle s’était arrêtée un an plus tôt. Nous parlons principalement de football - Victor connaît les championnats Européens et tous les grands joueurs sur le bout du doigts. Il a surement vu plus de matches du PSG que moi la saison passée. Il n’y a pas un championnat majeur dont il ne connaisse pas le classement, pas une équipe de rang dont il ne connait pas tous les remplaçants.

« Tu sais », lui ai-je dit tout à l’heure, « mes souvenirs sportifs les plus vivaces sont ceux des défaites. Je me rappelle des victoires, bien sur, mais ce sont les échecs qui me laissent les impressions les plus fortes. »

L’occasion donc de parler du fameux France-Bulgarie de novembre 1993. Cette année là, les Bleus n’avaient besoin que d’un petit point en deux rencontres pour partir disputer la Coupe du Monde aux Etats-Unis. Après une défaite improbable contre Israël (deux buts encaissés dans les dix dernières minutes), nos joueurs avaient réalisé la pire contre-performance de leur histoire contre l’équipe supportée par Victor, avec un second but encaissé à la dernière minute suite à un fatal cafouillage de David Ginola. Sans surprise, Victor se rappelle de ce match comme si c’était hier, détaillant l’action comme si elle se déroulait devant nos yeux, citant les joueurs de l’équipe un par un : Penev, Kostadinov, Balakov, Yankov… « Avec tous les employés, on s’était réunis pour regarder le match avant l’ouverture du club. Je te raconte pas la soirée après… Whisky pour tout le monde ! »

Une serveuse blonde arrive, interrompant notre conversation avec une nouvelle commande.

« Victor, il faut que tu me trouves une… Comment ça s’appelle, une Desperados ? »

Haussement de sourcils chez Victor. Je leur explique ce que c’est qu’une Desperados. Sans doute un joueur Européen ayant le mal du pays.

« De la bière avec de la téquila ? C’est vendu en bouteille ? Je peux essayer d’en faire une peut-être. »

Sur mes conseils, la blonde repartira avec une Corona qui fera parfaitement l’affaire.

Benjo

Level 9, qui vole un oeuf paie sa teuf
Blindes : 500/1,000, ante 100

La machine Michael Mizrachi

En 2010, Michael Mizrachi revenait sur le devant de la scène en remportant le Poker Players’ Championship et en parvenant dans le même temps à se hisser en 5e place du Main Event des WSOP, remportant cet été-là près de 4 millions de dollars. Depuis, l’Américain n’a pas perdu le rythme, encaissant 850,000$ en 2011, deux millions en 2012 et déjà 200,000$ en 2013. Au coeur de ce Day 2C, il est chipleader du Main Event ! Monté à 550,000 jetons un peu plus tôt dans la journée, il possède actuellement 450,000 de tapis.

We have a winner !

On vous le répète assez souvent, le Main Event est un marathon. Nombreux sont les joueurs qui ont débuté la journée avec ce qui représentera le tapis moyen au Day 3 et sont déjà éliminés. D’autres se sont accroché et décollent désormais. C’est le cas de Ben Pollak, qui a « vagabondé toute la journée avec vingt blindes », et en possède désormais soixante. « J’ai l’impression d’avoir gagné le tournoi ! » sourit Ben, qui partage la table d’un Bryn Kenney très en forme. Hein ? Non, je ne parle pas de son bidon, allons, mais bien de son tapis de 220,000.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Champions du monde éliminés durant le Level 9 : un seul. Il s’agit de Jamie Gold, dont la quinte n’a pas été de taille contre un full, le vainqueur de l’édition 2006 a réfléchit un moment mais n’a pas réussi à jeter ses cartes sur le turn. C’est PokerNews qui nous rapporte l’information.

  • Profondeur du rail pour suivre Phil Hellmuth : au moins 25 personnes.

  • Profondeur du rail pour suivre Vladimir Geshkenbeing : personne, sauf 1 type à l’air patibulaire que je n’aimerais pas croiser dans la cour des fumeurs après minuit.

  • Eliminés récents : Jason Mercier, Sebastien Ruthenberg, Pieter de Korver, Nadine Morano, et Joseph Cheong.

Les reporters apprenant que Kinshu a fait la bulle du tournoi qu’il disputait ce soir au Rio

Benjo, Harper & Kinshu

Level 10, qu’on en finisse
Blindes : 600/1,200, ante 200

Plus qu’une heure à jouer en ce Day 2C : c’est le moment pour nous autres reporters de faire un grand tour de salle afin de repérer qui est encore là, et avec combien de jetons. On regarde la liste des partants du jour, on biffe ceux dont a eu la confirmation de l’élimination, ceux qu’on ne connaît pas (tout du moins pas encore - désolés les mecs de vous ignorer de la sorte ! Mais promis, on va s’intéresser à vous dès que le contingent Français sera suffisamment clairsemé pour que nous puissions suivre tout le monde), et l’on se met en route.

Dans la Brasilia, il m’est facile de trouver ElkY, la faute à la coupe de cheveux, et au positionnement central du Français. Notre vainqueur Triple Crown se porte toujours bien avec 200,000 environ, bien au dessus de la moyenne. En revanche, Julie Monsacré est introuvable. On peut se tromper, mais la finaliste du Ladies était revenue du dîner avec peu de jetons, alors…

Tout au fond de la salle, Giuseppe Zarbo navique tranquillement avec 115,000, après une journée en forme de montagnes russes. Le Franco-Italien a vu Fabrice Touil sortir un peu plus tôt. Apparemment, le finaliste du PPT était en mode « gamble », jouant de nombreuses mains pas toujours premium. Gabriel Nassif est à la peine avec quelques jetons devant lui seulement.

De retour dans l’Amazon Room, je constate que David Benyamine est toujours bien en place, mais pas Nicolas Chappuis, qui était assis à la table d’à côté. Chawips se traînait depuis un moment avec peu de jetons. Mon confrère de PMU m’indique que Philippe Ktorza survit tant bien que mal, et que son qualitié Maxence Dupont (ITM en 2012) vient de doubler à 65,000. Au fond, je constate que Nesrine Kourdourli est confortablement installée derrière un tas valant 200,000.

Vicaud a des chips !

Refait, notre qualifié Winamax Marcel Vicaud ! Le vainqueur de l’opération Trip to Vegas a remporté deux pots majeurs pour sortir de la zone rouge, d’abord avec 97 sur un flop 976 qu’il a check-raise à tapis, puis en partant à tapis avant le flop avec une paire de Rois contre As-Dame. Ca tient, et voilà Marcel assis derrière un tapis de 85,000, à peu de choses près la moyenne.

He can dodge Kings

Patrick Sacrispeyre a un grand sourire : « Je viens de passer les Rois avant le flop ! » Hein ? Qui ? Quoi ? Les Rois ?!? Il y avait les As en face ? « Non, mais je suis content, parce que j’aurais perdu. » Ah. En début de parole, Patrick a relancé et vu un joueur le 3-bet depuis le cut-off. Derrière un 4-bet de la grosse blinde, le Français a préféré directement jeter ses rois. Le cut-off a lui payé et l’ensemble des jetons a volé sur un flop AJ4 : la grosse blinde avait As-Roi, le bouton paire de Quatre pour un brelan floppé ! La décision n’était pas forcément juste avant le flop, mais elle permet à Patrick d’économiser de précieux jetons. Il possède 160,000 de tapis.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Nombre de paquets de chips (non-entamés) de la marque « Ruffles » traînant par terre dans les salles Amazon, Pavilion et Brasilia, ils étaient donnés gratuitement à chaque joueur en début de journée : plusieurs centaines.

  • Pourcentage de pomme de terre contenu dans un sachet de « Ruffles », qui pour info sont des chips en forme de frite : pas plus de 20% à vue de nez, c’est dégueulasse cette merde.

  • Nombre de champions du monde encore en course à une heure de la fin du Day 2C selon Andrew Feldman d’ESPN : 4 (McEvoy, Chan, Hellmuth, Mortensen)

Benjo, Harper & Kinshu

Les choses sérieuses vont enfin commencer
Fin des Day 1 et 2 au Main Event des World Series of Poker

[Amazon Room, casino Rio de Las Vegas. Minuit cinquante-sept. Deux reporters poker réfléchissent à leur dernier article de la journée à propos du plus gros tournoi de poker du monde.]

"- Écoute, il est tard, ça fait une semaine qu’on campe ici quatorze heures par jour, j’ai vraiment pas envie de m’éterniser ce soir. D’autant qu’on vient à peine de terminer le round d’introduction. C’est demain que les choses sérieuses vont commencer, avec tous les joueurs restants enfin réunis en même temps. Allez, on torche ce truc en vitesse. Qu’est-ce qu’on écrit ?

  • Justement, c’est exactement ça qu’il faut écrire : avec la fin des Day 1 et Day 2 étalés sur cinq jours, on vient enfin de terminer le chapitre de présentation du tournoi. Un premier tri a été opéré : on s’est débarrassé des joueurs les moins compétents, ou les moins chanceux, ou les deux. C’était intéressant mais pas forcément significatif dans la grande marche du tournoi. Regarde, Nolan Dalla disait tout à l’heure que l’année dernière, aucun des chip-leaders des trois Day 1 en 2012 n’avait fait ITM. Au Day 3, on va voir des vrais affrontements, des pots importants, les joueurs vont montrer de plus en plus d’émotion, ressentir de plus en plus de tension. On va surement voir un joueur dépasser la barre du million de tapis, alors que tout le monde avait débuté avec 30,000.

  • Ouais, pas mal du tout ça ! Il faut parler chiffres, aussi. Les gens aiment bien quand on leur balance des chiffres, ça aide à visualiser.

  • Facile : 2,306 joueurs étaient au départ du Day 2C. Je n’ai même pas besoin de compter le nombre de tables restantes pour savoir combien il en reste après dix heures de jeu. Vu qu’hier, 60% des partants ont sauté des Day 2A et 2B, c’est forcément plus ou moins pareil aujourd’hui. Je sors ma calculette : à peu près 900 joueurs ont donc passé le Day 2C. Tu ajoutes les 800 survivants des Day 2A et 2B, et ce sont 1,700 joueurs et joueuses qui seront au départ du Day 3. Sachant qu’il y a 648 places payées…

  • OK, ça fait un max d’éliminations, ça. Plus d’une toutes les 30 secondes en fait ! Dans le lot des malheureux, y’a qui ? Faut qu’on fasse le traditionnel paragraphe sur « ceux qui ne reviendront pas demain ».

  • Un paquet de Français hélas, comme nos amis Arnaud Mattern, Nicolas Chappuis ou Julien Brécard. Et plein qu’on aime pas, mais on va pas écrire qui c’est hein.

[Les deux reporters se mettent à rire pendant 26 minutes.]

  • Où on en était ? Ah, oui, les mecs qui ont sauté aujourd’hui. Ben, on a perdu un seul joueur du Team Winamax, notre Belge préféré Davidi Kitai, et aussi des qualifiés online : Ludovic Sultan, Kevin Rumeur, notre champion EPT Rémi Castaignon. Sont aussi passés au travers Erwann Pecheux, Remi le Meur, David Jaoui, Clément Thumy, Fabien Perrot, Fabrice Touil… Bref, un paquet. Et il y en a surement encore plus que ça car avec 60 Français au départ du Day 2C, on n’a pas pu faire connaissance avec tout le monde.

  • Y’a aussi Philippe Ktorza qui a sauté. D’ailleurs, trop drôle, je le croise dans les couloirs, il me voit et raccroche aussitôt son téléphone : « J’te rappelle ! » Il me fonce dessus : « J’me suis pris une horreur ! » Bon, j’écoute l’horreur, puis je rentre dans la Brasilia, et j’entends au loin « Allo ? J’me suis pris une horreur ! » Bref, il est OUT, quoi, pas de doute là-dessus.

  • Ah oui, gravement. Oublie pas de faire un paragraphe là dessus. Et du côté des têtes de série ?

  • Je sais pas si on peut qualifier Jamie Gold de tête de série, mais toujours est-il qu’il n’a pas tenu la distance aujourd’hui. Tom Dwan et Gus Hansen se sont pointés après avoir intégralement sit-out le Day 1, et ont vite sauté leurs quelques blindes pour retourner en cash-game à l’Aria. Sinon, on peut citer Daniel Negreanu et sa caravane de railbirds qui le suit partout jusque dans les toilettes, mon footballeur Espagnol préféré Gérard Piqué, Jason Mercier, ou encore Joe Hachem. Tous sautés comme des pommes de terre.

  • S’il te plaît, retiens toi de mettre ce jeu de mot dans l’article final. Mais sinon, y’a des champions du monde qui sont passés aujourd’hui ? J’ai croisé Hellmuth, il était en tilt mais encore assis à la table.

  • Y’a Tom McEvoy, Carlos Mortensen qui a bien déroulé, et Johnny Chan en mode incognito. Sinon, côté tête de série, c’est surtout Michael Mizrachi qui a fait le spectacle. Le mec est monté aussi haut que 550,000 avant de dégueuler un max. Il lui reste tout de même 320,000 environ. Dans les hauteurs du classement, y’a aussi Phil Ivey et Jean-Robert Bellande, tu sais le mec qui est toujours broke mais avec un train de vie de ministre.

  • J’ai entendu qu’il y a trois jours il faisait la teuf’ au Hakkasan avec Paris Hilton.

  • Mouais, c’était peut-être balla en 2005 mais maintenant je sais pas trop.

  • Qu’est-ce qu’on va raconter du côté des Français ? Pour le Team, on écrit la tartine habituelle comme quoi c’est les meilleurs, ou on écrit qu’ils ont été malchanceux ?

  • Ben écoute, avec Manub à 129,000 et Yann Del Rey à 149,000, on est pas trop mal, vu que la moyenne est de 110,000 environ. Manub a kiffé comme un malade d’entrée de jeu, il s’est retrouvé à tapis avec deux Rois contre deux mecs drawing dead vu qu’ils avaient tous les deux les Dames. En tout, on a 7 joueurs de l’équipe sur 9 qui ont passé les deux premiers jours, honnêtement c’est déjà une belle performance de groupe. Après, va falloir assurer le cachou jusqu’à l’ITM et sacocher comme un homme pour faire une VRAIE perf’. Si personne ne fait mieux que Gaëlle on sera quand même déçu. Bon, je veux pas trop m’avancer non plus.

  • Moi j’ai été vérifier, David Benyamine est encore là, pareil pour ElkY qui se place bien avec environ 200,000. Y’a aussi Nesrine Kourdourli, dont je ne me lasse pas des photos de profil en maillot de bain sur Facebook.

  • Patrick Sacrispeyre a bien assuré aussi. Je suis pas sur que Gabriel Nassif ait passé la dernière heure, à une heure de la fin il était en maladie avec trois pauvres pions. Emile Petit se situe dans la moyenne, et le qualifié PMU Maxence Dupont a réussi à doubler durant le dernier niveau. Y’a aussi Giuseppe Zarbo, le mec a déjà fait ITM sur les deux derniers Main Event, tu peux être sur qu’il lâchera pas le morceau.

  • Il est sympa Zarbo, je l’aime bien. Au fait, faut qu’on parle du mec qui s’est qualifié sur Wina pour 5 euros, sinon on va se faire taper dessus par le marketing.

  • Ah yes, Maxime, le gars du Nord ! Très bon, lui.

  • C’est Marcel son prénom. Mais oui, il faisait plaisir à voir aujourd’hui. Un peu stressé au Day 1, mais en pleine détente aujourd’hui. Il sera au Day 3 avec la moyenne, tu le crois ça ?

  • C’est beau, c’est beau. J’espère qu’il fera au moins l’argent, ça lui ferait un des meilleur rendements de tous les Français, vu que tous les autres se sont cagoulés comme des porcs durant six semaines.

  • Faudrait peut-être qu’on pense à la conclusion de l’article à ce stade ? Qu’est-ce qu’on peut raconter d’autre ? L’ambiance, les p’tites conneries qui font marrer les gens, on met quoi ?

  • On mettra un paragraphe sur le travelo qui a débarqué dans la Brasilia avant minuit, on fera une ou deux blagues sur les Mexicains, et on terminera avec deux trois taquets sur les handicapés, on a été un peu faibles là dessus aujourd’hui.

  • Grave, y’a du relâchement. Faut aussi rappeler l’anecdote du type qui est mort à la table de Manub avant de revenir à la vie, et j’ai bien aimé aussi le sosie de Stéphane Matheu en croupier de 70 ans. Tu invites les lecteurs à lire ou relire les articles de la journée, tu balances les liens, ils viennent de se lever en plus, ils vont pouvoir tout lire en glandant au bureau c’est parfait.

  • Ah, j’allais oublier ! Y’avait ce couple de jeunes mariés qui sont tombés à la même table, tu parles d’un tirage au sort ! J’ai été vérifier, ils sont passés tous les deux, pas beaucoup de jetons mais c’est beau quand même. Ils se sont pas fait de cadeau, et les caméras d’ESPN les ont traqués toute la journée, à la fin je crois que le mari en pouvait plus qu’on mate sa femme en permanence.

  • Hé hé. Après on fait le dernier paragraphe en annonçant 7 joueurs du Team au départ du Day 3, l’émission de radio en direct à partir de 20h, heure Française. D’ailleurs tu me feras penser à réveiller JayPee demain matin, il était encore à la bourre, il commence à me saouler avec ses sorties en stripclub tous les soirs, si ça continue on le fera pas revenir à Vegas en 2014.

  • Hé bé. Bon, c’est simple en fait cette conclu. J’appelle Kinshu pour qu’il s’en occupe. Il a fait la bulle de son tournoi, il a rien d’autre à foutre ce soir. On va boire un coup ?"

Benjo & Harper