Level 8, j’ai mon coeur qui palpite
Main Event - Day 2C
Atteinte à Levi privé

« Je n’arrive pas à gagner un pot à cette table ! » me confie Nicolas Levi. Pour vérifier ses dires, je suis resté durant deux mains à sa table. Et ça n’a pas loupé…
Main #1 : Derrière un limp à 600 et un call de la petite blinde, le pro Winamax relance à 2 300 depuis la BB. Seul le limper paie. Sur le flop [6d][4c][5h], Nico place un c-bet à 3 000 et est payé. Il décide alors de check-fold une mise de 8 100 sur un [9h] au turn.
Main #2 : Après une relance du bouton à 1 250, ‹ CrocMonsieur › place un 3-bet à 3 600 depuis la petite blinde. Payé, il envoie une petite banderille à 3 000 sur un flop [4h][2c][3c] mais préfère abandonner lorsqu’il est relancé à 13 500.
Postulat vérifié : sur un échantillon massif de deux mains, Nicolas Levi n’a pas gagné le moindre pot. Son tapis est en berne et pointe à 29 500.
Notre père à tous
Soyons honnêtes, aucun joueur de poker ne m’impressionne au point de me transformer en groupie fanboy demandeur d’autographes. Ce sont juste des types qui jouent aux cartes, après tout. Si je me retrouvais dans la même pièce que, disons, Robert de Niro ou Elvis Costello, je me retrouverais probablement en panique rapidement, mais les Ivey, Hellmuth et autres Negreanu ne font plus aucun effet depuis bien longtemps. Exception faite de notre doyen à tous : Doyle Brunson. J’avoue que lorsque je me retrouve en noter de noter une relance de Big Papa sur mon carnet, je ne peux m’empêcher de penser que je suis en train d’observer l’équivalent pokérien d’un Zidane, Michael Jordan ou Lance Armstrong. Et puis, chaque WSOP que dispute Doyle pourrait bien être le dernier, hélas, alors autant essayer d’en profiter, cela fera de bons souvenirs quand viendront mes vieux jours à moi.
Bref, j’arrive à la table de Doyle alors qu’il vient de se prendre un immonde bad beat. C’est ce que me souffle mon confrère d’ESPN sans prendre la peine de me donner les détails. « Devine qui lui a mis le bad beat ? C’est le type qui est rouge de honte en empilant ses jetons. » Pas bégueule, Doyle limpe dès la main suivante depuis le hi-jack. Le bouton relance pour 1,050 de plus et Doyle paie après avoir demandé le compte.
Flop [As][6h][Td]
Doyle check-call une mise de 2,000. Le turn est un autre 10 et les deux joueurs checkent. La rivière fait doubler l’As, apportant deux paires sur le board. Doyle checke, et son adversaire checke en secouant la tête.
Doyle montre un piteux [9c][8s] (avec lequel il a donc limp-call préflop hors de position, hmmm ok pourquoi pas). « Tu as la meilleure main », dit l’autre joueur en retournant une paire de 5 qui vient de se faire « counterfeit », comme on dit en VO.
Le doyen du poker pointe à environ 80,000, au dessus de la moyenne donc.

Allez, encore une photo nostalgique, qui date des WSOP 2008 : lors d’une nuit tardive dans l’Amazon Room passée à couvrir un tournoi de Mixed Games, je saisis ce cliché surprenant de Doyle Brunson. Big Papa avait froid, et s’est donc offert un sweat à capuche à la boutique officielle des championnats du monde, se transformant de facto en un jeune joueur de poker online. Le sourire, c’est parce qu’il m’a grillé avec mon appareil photo !
Kitai patron
À l’instar de ses compères Ludovic Lacay et Tristan Clemençon, le Belge Davidi Kitai a franchi le seuil des 100k de tapis.
Son dernier coup gagné ? ‹ Kitbul › flat UTG+1 la relance à 1 300 du joueur UTG. La joueuse en grosse blinde fait de même. En position sur ses deux adversaires, Davidi glisse une mise à 2 800 sur le flop [Qc][Jh][Ks] après un double check. Il est payé deux fois et remet une seconde couche en avançant 5 500 sur le turn [3h] suite à un nouveau check de ses opposants. C’est le moment que choisit la joueuse dans les blindes pour pousser son petit de 15 000. Le joueur intercalé passe et le joueur Winamax snap en révélant [Th][9h] pour la quinte flopée. Son adversaire dévoile de son côté [Ah][As] pour un piège qui a tourné au fail. Le croupier ne fait pas l’erreur de distiller un 10 river, ce qui permet à notre cher ‹ Kitbul › de passer à 105 000.
Mattern connait la chanson

Pour la énième fois de sa carrière, Arnaud Mattern s’est fait expulser à l’issue d’un coup où il était largement favori.
Cette fois-ci, c’est les gros barbus qui ont trahi le joueur du Team PokerStars. Avec [Kc][Kh] au bouton, le Français arrive préflop à faire mettre au milieu tous les pions d’une joueuse dans les blindes en possession d’une paire de 10, et ce pour un pot équivalent au tapis moyen ! Mattern tombe alors de haut en voyant le croupier dérouler sous ses yeux un tableau [Ts][4c][9c][5c][4h].
Ludo délire
Ludovic Lacay relance en début de parole, comme, j’imagine, il a fait une main sur deux depuis qu’il s’est assis aujourd’hui. C’est payé par son voisin de droite et la petite blinde.
Le flop est [9d][4c][3h]. Ludovic c-bet à 2,300. C’est payé uniquement par son voisin.
Le joueur du Team Winamax va envoyer à nouveau la sauce sur le turn (5,200 sur [6c]) et la rivière (15,000 sur un [Ts]). Son adversaire consent à abandonner sur la dernière carte, payer lui aurait couté la moitié de son tapis.
Ludovic empoche les jetons (faisant monter son stack à 100,000, soit le tapis moyen tel qu’il sera en fin de journée, confortable) et se lève pour m’annoncer qu’il est malade. Je n’ai pas de médicaments anti-rhume à sa disposition, donc je lui demande sa main à la place. « 5 et 3 de careau, une petite paire et un tirage raté… » Probable qu’il n’avait pas envie de se faire payer.
Mer il est toqué !

Vainqueur du Grand Prix sur Winamax en juin 2011, François ‹ francisco83 › Tosques est un tueur à gage des tournois du site, puisqu’il a déjà remporté de nombreuses victoires sur le HIGHROLLER, l’XPERT, l’XTASE et a atteint à deux reprises la finale du Main Event. Ayant démarré cette journée avec 85 000 jetons, le sudiste a connu quelques variations de tapis, parvenant à monter à 120 000 avant de rechuter à 90 000, qui correspond à l’état actuel de son tapis. « J’ai deux bons joueurs à ma table mais rien d’inquiétant, c’est possible de grinder » confie celui qui partage la table de Surinder Sunar.
Statistiques et citations à la con
Nos prédictions concernant le nombre de joueurs à la fin de chaque journée :
- Ce soir (Day 2C, 2300 joueurs au départ) : 920
- Fin du Day 3 (jeudi) : 741
- Fin du Day 4 (vendredi) : 236 (ITM ce jour-là donc)
- Fin du Day 5 (samedi) : 74
En ce qui concerne les 2 dernières journées, le nombre de joueurs restants est fixé dans la structure : les organisateurs veulent 24 joueurs dimanche soir (Day 6) et la table finale lundi soir (Day 7). Cette finale se jouera fin octobre…
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Nombre de sosies de Sébastien Tellier encore en course : 1
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Nombre de sosies de Michel Rocard encore en course : 0 (malheureusement)
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Nombre de champions du monde virés du Surrender hier soir : 1 (indice : il est québécois)
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Citation : « J’aurais préféré porter un logo Winamax, mais je me suis qualifié sur un autre site… » - Signé : un joueur français qui nous aime bien.
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Citation : « Vraiment pas en forme j’ai du faire une intoxication alimentaire, quelqu’un a un tips pour faire passer ça? Je suis cloué au lit là
». Signé : un Marc Inizan ayant probablement mangé à la Poker Kitchen lors de son Day 2 hier.
Benjo, Harper et Kinshu