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Main Event - Day 1

Main Event des WSOP 2013 - Jour 1A

Les professionnels du circuit l’attendent chaque année avec impatience, les amateurs rêvent d’y participer depuis le jour où ils ont découvert ce jeu… Le Main Event des championnats du monde, le seul tournoi faisant frissonner des milliers et des milliers de joueurs, est sur le point de démarrer.

Pour cette 44ème édition du festival, le Main Event vient conclure une série de 62 tournois, débutée le 29 mai dernier. Le prix d’entrée et la formule sont les mêmes que les années précédentes : 10,000 dollars l’inscription, un tapis de 30,000 en jetons, et une structure de rêve avec des niveaux de deux heures débutant sur des blindes à 50 et 100.

On se pose chaque année les mêmes questions à propos de l’épreuve reine : combien de joueurs y aura t-il ? Est ce qu’un Français arrivera en finale ? Avec quel accoutrement Phil Hellmuth se présentera t-il ? Est-ce qu’un Mexicain atteindra les places payées ? Les joueurs du Team Winamax seront-ils au rendez-vous ? On tâchera de répondre à toutes ces interrogations au fil des jours, au fur et à mesure de l’avancement du tournoi.

L’an dernier, Gaëlle Baumann avait réalisé l’aventure de toute une vie, en se classant 10e de l’épreuve qui avait rassemblé 6598 joueurs. Au terme d’un marathon de dix jours durant lequel elle était passée par toutes les émotions, l’atout charme du Team Winamax se voyait privée de finale. C’est finalement Greg Merson qui avait été sacré champion du monde et décroché la bagatelle de 8,5 millions de dollars.

Qui écrira un nouveau chapitre de l’histoire des World Series ? Pour le savoir, retenez votre souffle et plongez avec nous en immersion : c’est parti pour dix jours d’anecdotes, de coups marquants, d’interviews, de gifs animés, et de statistiques indispensables !

La structure du jour

Tapis de départ : 30,000
Niveaux de 120 minutes

50-100
100-200
150-300
150-300 ante 25
200-400 ante 50

Main Event - le programme

Samedi 6 juillet : Day 1A
Dimanche 7 juillet : Day 1B
Lundi 8 juillet : Day 1C
Mardi 9 juillet : Day 2A et 2B
Mercredi 10 juillet : Day 2C
Jeudi 11 juillet : Day 3
Vendredi 12 juillet : Day 4
Samedi 13 juillet : Day 5
Dimanche 14 juillet : Day 6 (jusque 27 joueurs)
Lundi 15 juillet : Day 7 (jusque 9 joueurs)

Kinshu

Level 1, lâchez les chiens
Plus de 1,000 joueurs à l’assaut du Day1A

Le plus beau et plus attendu tournoi de l’année vient de débuter ! Chaque fois que je vois le visage d’une personne ayant déboursé 10,000$ pour s’inscrire à l’épreuve phare des championnats du monde, je ne peux m’empêcher de l’imaginer ce matin, se préparant pour LE tournoi. Chacun a les rêves les plus fous, et nombreux sont ceux qui ont la certitude que le futur champion du monde, c’est lui (ou elle). Ils sont un peu plus de 1,000 à avoir choisi le Day 1A comme journée d’introduction, un chiffre semblable à l’an dernier, et donc conforme aux prévisions de voir environ 7,000 joueurs participer au tournoi. Afin de vous plonger dans l’ambiance, on vous a fait un petit tour du propriétaire.

Section Tan (24 tables)

Je suis toujours impressionné par l’engouement que suscite le Main Event. Au-delà des joueurs, nombreuses sont les personnes venant encourager leurs proches, voire même simplement regarder le tournoi. Et croyez-moi, il faut être courageux ! Debout derrière des barrières, ils doivent rester plantés comme des piquets durant une dizaine d’heures pour voir - la grande majorité du temps - de simples vols de blindes. Dans la section Tan, située dans l’Amazon Room, la tendance est à la casquette, près d’un joueur sur cinq en porte une ! Parmi les joueurs repérés, on trouve Phil Galfond, récent runner up de l’épreuve short-handed à 25,000$. Elio Fox (vainqueur du Main Event des WSOPE 2011), Ruben Visser, Justin Bonomo et le Français Sébastien Comel sont également dans le coup. Il y a aussi un mec endormi. Mais genre vraiment endormi. Son voisin est obligé de lui donner des petits coups de coude à chaque donne pour lui signifier que c’est son tour. C’est pas sérieux, les gars.

Section Orange (40 tables)

Dans la section Orange, on retrouve des visages qui nous ont marqué lors de l’édition 2012, comme celui de l’homme-parapluie (enfin, ce n’est pas tant son visage mais plutôt son chapeau qui nous avait étonné), le mec qui craint les giboulées d’intérieur, mais surtout celui d’Elisabeth Hille, 11e de l’épreuve l’an dernier (pour 590,442$), qui a depuis disputé quelques tournois tout en conservant son boulot de serveuse. Payé l’an dernier sur l’épreuve, Johan ‹ YoH_ViraL › Guilbert est également dans cette section.

Section Purple (25 tables)

Dans la section Purple (violette, quoi, yes aille dou spik inglish), on retrouve une belle brochette de champions du monde qu’on a déplacé sur des petites tables à l’écart, en mode tout confort. Ils se mettent bien les types. Il y a notamment Greg Merson (photo), champion du monde en titre. On retrouve aussi Pius Heinz (victoire en 2011) et Joe Cada (c’était en 2009). Sinon, on a aussi vu Mike Sexton (qui a perdu les deux tiers de son tapis), Olivier Busquet, Vicky Coren, Mike McDonald et Faraz Jaka.

Section Silver (20 tables)

Une petite vingtaine de tables sont actives dans la zone Silver de la Brasilia Room. Et peu nombreux sont les visages familiers dans ce coin du Rio. Le seul joueur Français rencontré en parcourant les tables fut Nicolas Cardyn, assis à la droite du fantasque Italien Alessio Isaia. Juste à côté, dans la section Red, se joue le Day 2 de l’Event 60, la dernière boucherie de l’été à 1,500 dollars.

Section White (0 table)

Dans la Pavilion Room, les dizaines de tables remplies ne sont pas celles du Main Event, mais d’un satellite géant à 1,060 dollars, l’une des dernières occasions pour des centaines d’amateurs de se qualifier à moindre coût pour le plus beau tournoi du monde. A l’autre bout de la salle, c’est le final du Little One for One Drop qui se dispute. Pour le Main Event, on repassera demain.

Statistiques et citations à la con

  • Consommation des reporters à la soirée des qualifiés Winamax
    Benjo : 1 Heineken, 2 Coronas, 5 whisky-coca
    Kinshu : 3 Heineken, 1 Corona, 2 whisky-coca
    Harper : 5 whisky-coca
  • Nombre de bouteilles de Grey Goose bues par les qualifiés Winamax : 7
  • Heure à laquelle les reporters du Team Winamax ont quitté la soirée des qualifiés
    Benjo : 1h50
    Kinshu : 2h
    Harper : 2h30
  • Heure à laquelle se sont couchés les reporters du Team Winamax
    Benjo : 2h10
    Kinshu : 5h
    Harper : 3h30
  • Nombre de jetons utilisés durant l’intégralité des World Series of Poker : 525,000
  • Prix du sandwich « bout de dinde dégueulasse enfoui dans un croissant encore plus dégueulasse » : 11$

Citation : « Je m’en tape, maintenant, tu arrêtes ce que tu fais, et tu me trouves la table de Paul Pierce » - Signé : un grand black musclé à un couvreur de Winamax après que ce dernier ait dit ne pas savoir où se trouve le célèbre basketteur

Multiplex Poker - best of du 5 juillet

Harper & Kinshu

En marge du Main Event

Trois tournois préliminaires restent en cours. On vous en donne tout de suite de fraiches nouvelles…

Event 61 : Pot-Limit Omaha 10,000$

L’attraction dans cette épreuve de Pot-Limit Omaha, c’est la présence de Paul Pierce, l’ailier mythique des Celtics de Boston récemment transféré chez les Nets de Brooklyn. Paul, c’est 2,01 mètres, 107 kilos, plus de 20,000 points inscrits en carrière, et un salaire annuel supérieur à 15 millions de dollars. On pourrait croire que The Truth (son surnom) est venu tuer le temps en gaspillant 10,000$ sur une épreuve dont il connait à peine les règles, mais il n’en est rien. Assis à ses côtés, Ludovic Lacay est catégorique : « c’est le meilleur joueur de la table (avec moi) ! » Et l’Américain monte des jetons : il possède 180,000 pour une moyenne à 72,000.

Le pro Winamax est plus en difficulté avec un tapis de 25,000 (soit 25 blindes). Parmi les 150 survivants du tournoi (45 d’entre eux seront payés), on retrouve également Ben Pollak, très shortstack, Ilan Boujenah avec la moyenne, Jonathan Guez avec 90,000, et Nicolas Faure avec près de 170,000. Les grosses pointures sont évidemment de sortie : Jason Mercier, Yevgeniy Timoshenko, Dermut Blain et Jonathan Duhamel ont tous monté de gros tapis.

Event 58 – Little One for One Drop NLHE 1,111$

Soutenu par son colocataire - Alban Juen - et ses amis, Arnaud Durif poursuit son petit bonhomme de chemin dans le Little One for One Drop. Il est le dernier représentant tricolore dans ce tournoi suite à l’élimination de Pierre Nousse en 48e position. A 40 joueurs restants, ‹ Arno_84 › possède une quinzaine de blindes devant lui et la garantie d’encaisser 13,526 dollars quoi qu’il arrive.

Event 60 – NLHE 1,500$

La bulle a éclaté dans la dernière boucherie de l’été. Mauvaise nouvelle : notre confrère Matthieu Sustrac, qui n’avait que 4 blindes à l’entame de la journée, n’a pas réussi à rallier les places payées. Bonne nouvelle : notre collègue Aurélien Guiglini, est lui toujours en bonne posture, confortablement assis derrière plus de 50 blindes. Moins de 200 joueurs sont encore en course dans le tournoi.

Harper & Kinshu

6000 kids with a dream
Un tournoi unique au monde

Chaque année à la veille du grand jour, c’est la même chose. Le sommeil qui tarde à arriver. Les yeux grands ouverts à fixer le plafond de notre chambre d’hôtel de Las Vegas, la cervelle qui tourne à plein régime. Les pensées s’entrechoquent, rebondissent dans la boîte crânienne comme des balles de ping-pong. Comment ça va être, cette fois ? Est-ce que je vais tenir la distance ? Dix jours, c’est long. Vais-je rendre une copie solide ? Serai-je bon ? Aurai-je assez d’énergie pour aller jusqu’au bout ? C’est la semaine la plus importante de l’année pour moi.

Mais il n’y a pas que l’anxiété qui retarde notre sommeil. Elle est accompagnée d’une immense excitation, d’une impatience ressentie uniquement à cette date, et à cet endroit. Une envie folle d’en découdre : il n’y a aucun autre endroit où nous aimerions être en ce moment. Nous sommes à l’épicentre, au point zéro. Nous avons attendu ce moment toute l’année. Le voici. Le show peut débuter.

Je n’ai jamais disputé le tournoi principal des World Series of Poker. Je ne le disputerai sans doute jamais. Cette semaine, je ne toucherai aucune carte, aucun jeton. Les caméras d’ESPN ne se précipiteront pas pour me filmer en train d’éliminer Daniel Negreanu avec un brelan floppé. Je ne me lèverai pas pour m’applaudir, moi et mes adversaires, au moment d’entrer dans les places payées. Je ne remporterai pas un coin-flip crucial pour me catapulter au sommet du classement. Je ne serai pas soutenu par des dizaines d’amis et connaissances chantant sur le podium télévisé durant la longue marche vers la table finale. Cette semaine, je ne deviendrai ni riche, ni célèbre.

Je n’ai jamais disputé le tournoi principal des World Series of Poker et pourtant, je sais parfaitement ce que ressentent tous, absolument tous ceux qui vont y prendre part cette semaine. Je le sais, car leur anxiété et leur excitation, elle est aussi mienne. Après neuf ans à parcourir le circuit de poker en long et en large, après huit ans à faire le pèlerinage des WSOP chaque été, il n’y encore et toujours aucun autre endroit au monde où j’aimerais être aujourd’hui.

On peut se moquer du circuit du poker, des illusions de grandeur de nombre de ses habitués, de la vulgarité intrinsèque de cet univers où l’argent ne quitte jamais le premier plan des discussions, une vulgarité magnifiée par le théâtre des opérations de chaque été, la ville de Las Vegas, parc d’attraction pour adultes dénué de substance, où le fond n’aura jamais une chance contre la forme, strass, paillettes, néons, les divertissements d’une pauvreté affligeante mais pourtant hors de prix, l’obsession du maintenant, je veux tout, et tout de suite, après moi le déluge, pas de place pour le passé, encore moins pour le futur.

On peut ironiser, on peut prendre une saine distance par rapport à ce cirque souvent navrant de bêtise, c’est plus qu’un droit, c’est un devoir. Mais cela ne nous empêchera pas de conserver une vraie part d’émerveillement pour le plus grand tournoi de poker du monde. Lorsque Ludovic Lacay, jeune joueur professionnel roulant sa bosse sur le circuit depuis assez longtemps pour, déjà, être considéré comme un vétéran, nous dit qu’il est à la veille du Main Event just a kid with a dream, il n’est pas en train d’ironiser, bien au contraire.

Ludovic Lacay partage le même rêve de gosse que 6000 autres joueurs venus de plus de 50 pays, des amateurs, des professionnels, des hommes, des femmes, des riches, des moins riches. Le rêve d’y arriver. D’accomplir quelque chose. De réaliser un exploit dont on se souviendra. De tenir la distance. De ressentir cette fabuleuse montée d’adrénaline que peu de choses peuvent procurer en aussi grande quantité qu’un gigantesque coup de pile ou face remporté sur la dernière carte du paquet. C’est la compétition dont toute la planète du poker parle, celle où tout le monde est présent, ou voudrait être présent. C’est la compétition à laquelle des dizaines de milliers rêvent de participer un jour, et lorsque ce rêve se réalise enfin, après parfois de longues années à s’entraîner, à travailler son poker, c’est déjà aussi beau que si l’on avait gagné. C’est le moment où même les professionnels les plus aguerris redeviennent les amateurs qu’ils ont tous été un jour. Des fans de poker, tout simplement.

Les tournois de poker défilent, les vainqueurs aussi, success stories que l’on débite à longueur d’année, presque mécaniquement, tant il est difficile de les différencier les unes des autres. Mais cette semaine, je n’aurai aucun effort à faire pour mettre de côté mon cynisme blasé, cette couche de protection qui est presque devenue une seconde peau au fil des années.

Non, cette semaine, je serai naïf et premier degré. Debout autour des tables, nerveux, impatient et excité, je serai en train de rêver, en compagnie de 6000 autres kids with a dream.

Benjo

Level 3, ça envoie du bois

Dans les yeux, j’ai dit, dans les yeux

Quand il joue une main, Johan Guilbert aime fixer ses adversaires. Intensément. Limite avec passion (ceci est une opinion personnelle). Ceux-ci n’ont pas hésité à lui faire remarquer : « Tu me stresses à me regarder comme ça, tourne la tête la prochaine fois ! » lui dit un de ses opposants. Puis un autre s’immisce dans la conversation : « Moi, je veux que tu me fixes. Mais pas pendant les coups. Si tu veux, après le tournoi, on va dehors, puis on se fixe. » Johan ne se dégonfle pas et lui répond alors : « Je veux bien faire ça, mais seulement intégralement nu ! » Silence de trois secondes, puis explosion de rire générale à la table. Le tapis de ‹ YoH_ViraL › donne un peu moins le sourire au Français : il a déjà perdu la moitié de sa cave initiale.

Il a dit non

« C’est pas là le cash-game ? » s’exclame Guillaume Cescut après avoir poppé dans l’Amazon Room, avant de vite se rendre compte que la salle est entièrement dédiée au Main Event. Le joueur parisien a bien tenté de décrocher son ticket pour l’événement via le gros satellite à 1,060 dollars, mais il n’a pas réussi. Las, il a donc décidé de faire l’impasse sur le plus beau tournoi de l’année. « Dommage, les tables ont l’air sympa » lâche-t-il en repartant vite s’adonner à son activité favorite.

Orphelin

C’est littéralement le premier joueur que j’ai vu assis à la table en entrant dans l’Amazon Room au moment du coup d’envoi du tournoi : Robert Iler, que beaucoup d’entre vous auront immédiatement reconnu comme le fils de Tony Soprano dans la séminale série d’HBO.

L’acteur se rend chaque année aux WSOP depuis la fin de la série, disputant une poignée de tournois sans attirer l’attention sur lui – nous avons affaire à un personnage discret. Observant quelques instants sa table, j’ai vu Iler mini-relancer à 600 en début de parole. C’est payé par un joueur au hi-jack. Le bouton 3-bet à 1,950. La parole revient à Iler qui réfléchit avant de 4-bet à 3,900.
Ses deux adversaires passent rapidement : Papa Tony aurait été fier.

Décédé il y a trois semaines au grand chagrin de millions de fans, Tony Soprano alias James Gandolfini entretenait une relation spéciale avec Iler. Notamment lorsque ce dernier fut accusé d’un larcin minable à l’encontre de deux touristes dans New York et pincé en possession d’herbe qui fait rire : Gandolfini avait personnellement écrit au tribunal pour témoigner en faveur de son rejeton fictif. « Je n’avais pas pleuré depuis des années, et maintenant je n’arrive pas à m’arrêter », a t-il écrit en apprenant la nouvelle de sa mort à 51 ans. « Dites moi que c’est un mauvais rêve. »

James Gandolfini, Edie Falco et Robert Iler dans le dernier épisode des Sopranos

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Temps passé par Benjo à chercher les tables du Main Event dans les salles Brasilia et Pavilion : 12 minutes

  • Nombre de tables du Main Event dans les salles Brasilia et Pavilion : 0

  • Nombre de Français en lice dans le Little One for One Drop : 0, après l’élimination de Arnaud Durif en 37e position, pour un gain de 13,526 dollars.

« C’est qui la grande sauterelle ? » - Signé : un reporter voyant débarquer une journaliste inconnue mais pas dénuée de charme.

Exclusif : des images de la soirée Winamax hier

La photo du jour : Michel Abécassis avec les vainqueurs du KING5 2013

Level 3, l’estomac est aux abois

Pourquoi font-ils ça ?

Les gars, on vous a dit que le Main Event, c’est la plus belle structure du monde. Pourquoi vous tenez absolument à vous envoyer en l’air comme ça ? Ce type là, par exemple, que vous voyez partir avec sa veste sur l’épaule, derrière une mise de 10,000 (dans un pot de 10,000) sur un turn [Td][Js][7h][3c], il n’a rien trouvé de mieux que pousser son tapis pour 23,000 avec [9s][9d] en main. Il est payé par un brelan de dix et doit prendre la sortie. 23,000, c’est 76 blindes à ce stade-là du tournoi !

Scène de vie : l’acteur Kevin Pollak (à droite) raconte son dernier orgasme à Andy Black

Qu’a fait Lategano ?

Nicolas raconte sa sortie à son copain Paul, apparemment captivé par son histoire

Nicolas Lategano a été l’un des derniers à quitter la soirée Winamax, mais a quand même décidé de jouer le Day 1A. Il n’aurait peut-être pas du : son tournoi a pris fin après cinq petites heures. Qualifié sur Winamax sous le pseudo FMyLife, le jeune Italien a été éliminé sans qu’on ne voit ses cartes, suite à un call-muck-bust sur un tableau [4s][5c][9s][Ah][Qs] face à un adversaire qui a révélé [7s][5s]. Ciao !

On va se Jenner

On ne l’avait pas reconnu, et pour cause, ses cheveux ont disparu suite à un pari perdu dans le courant de l’été : Guillaume Jenner joue également ce Day 1A Main Event. Le chouchou du Cercle Clichy-Montmartre a pris un bon départ (42,000) à une table où les relances « poignée » sont légion.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Chiffre officiel de la participation au Day 1A (les inscriptions sont closes pour la journée) : 943. L’an passé, ils étaient 1,066 à avoir choisi cette journée de départ.

  • Taux de précipitations dans l’Amazon Room durant le Level 2 : 0

  • Utilité d’avoir un parapluie sur la tête : 0

  • Nombre de spectateurs assis dans les gradins pour regarder la table télévisée à 10 mètres de distance : 28

  • Nombre de spectateurs faisant attention à ce qu’il se passe en table télévisée : 4 (J’en ai même vu un qui dormait)

  • Poker News nous rapporte l’élimination de TJ Cloutier durant le troisième niveau. A croire que son passage au micro du Multiplex Poker jeudi lui a porté la poisse.

  • « Non mais le panini ça va en fait » - Signé : un reporter commentant sur les nouveautés positives apportées à la désastreuse Poker Kitchen depuis l’an passé.

Harper apprenant qu’on va manger au In-N-Out Burger

Harper apprenant qu’en fait on ira finalement au Roma Deli, un resto Italien pourtant tout à fait sympathique

Benjo, Harper & Kinsu

PAUSE-DINER : RDV à 6H DU MAT LES GONZES

Level 4, y’en a qui sont déjà patraques

La chip est une femme

Parmi les hommes de tête, une femme. Liya Gerasimova, une Russe qu’on a vu sourire pour la dernière fois en 1983 (c’était devant un film sur la production de salami dans les pays de l’est), a multiplié sa cave de départ par quatre, et possède ainsi un impressionnant tapis de 120,000 jetons. Liya est la femme d’Ivan Demidov, et on l’a découverte à l’occasion de la PokerStars Caribbean Adventure 2009, où elle avait terminé quatrième d’un tournoi à 25,000$ l’entrée ! Elle compte également une table finale aux WSOP 2009 (5e d’une épreuve de No-Limit Hold’em pour 142,688$), mais n’a pas brillé depuis : un 0 pointé en 2010, 22,761$ de gains en 2011, 26,109$ en 2012 et 8,523$ en 2013. Liya tient une bonne occasion de renverser la vapeur.

Un mec connu pas connu

« Euh, c’est qui le mec à ma droite ? » me demande Guillaume Jenner. Pas un fan de bonnes séries TV, l’ami Slipman : il n’a pas reconnu Robert Iler, le fils de Tony Soprano. (Et moi je n’avais pas calculé Jenner lors de mon premier tour de tables, sans doute ébloui par l’aura de l’acteur).

Plutôt que de donner la réponse tout cru dans le bec à Slipman, je lui des indices successifs :

C’est un acteur…
… Qui a participé à l’une des séries les plus importantes du 21ème siècle…
… Il jouait le fils du personnage principal…
… L’acteur qui incarnait le personnage principal est mort il y a trois semaines…

Non, toujours pas ? Tant pis Guillaume, la réponse est dans ces colonnes !

Pendant ce temps, Iler grinde tranquillement, avec un tapis de 32,000 environ. Une dame plus âgée que lui ne loupe aucun de ses gestes depuis le rail. « Sa copine ? » demande une productrice ESPN. « Une prostituée », réponds-je sans hésiter, espérant que cela soit mentionné dans le montage final des WSOP diffusé par la chaîne sportive.

Des nouvelles de la boucherie à 1,500 balles

Tout comme son sosie John Lennon, Vincent Bosc nous a quittés trop tôt. Coïncidence ? Je ne crois pas. ‹ ZozoLeClown › avait jusque-là bien résisté dans la dernière boucherie de l’été, mais une nouvelle augmentation des blindes a finalement entrainé sa perte en 64e position. Une belle place pour un tournoi ayant enregistré 2541 inscriptions, pourtant chichement récompensé de 6,792 dollars.

Toujours en lice dans cette épreuve, Aurélien Guiglini a lui bénéficié de meilleurs timings, poussant à deux reprises son petit tapis (une dizaine de blindes) sans pour autant trouver payeur. L’élimination de son compatriote a permis à notre collègue adoré de franchir un palier dans l’échelle des gains, lui assurant désormais une somme à cinq chiffres.

Le Main est un long grind tranquille

Nicolas Cardyn, c’est la force tranquille, et un tapis qui monte progressivement, sans que personne ne semble lui opposer la moindre résistance, comme l’indique son fil Twitter :

« Up to 38k at the end of level 1 »
« 48k after 2 levels »
« 53k after 3 levels »

Alors, comment Nico monte ses jetons ? En rentabilisant ses belles mains mais également en plaçant de beaux bluffs, comme cette main où un joueur relance à 450 sur des blindes 100/200 premier de parole. Un autre paie et Nicolas complète sa petite blinde avec [Kd][Td]. Le flop [Jd][8h][6h] est checké par les deux joueurs et Nico prend l’initiative de miser 750 sur un [4d] au turn. Le joueur UTG place une mini-relance à 1,500, l’autre s’efface et Nicolas envoie une praline à 7,200 qui lui permet de prendre le pot.

Statistiques et citations à la con

  • 122,000 : C’est, selon Poker News, le tapis qu’a réussi à monter un joueur du nom de Gal Erlichman en six heures de jeu. Cela représente plus de quatre fois la cave de départ au Main Event.

Pause-dîner des couvreurs : citations non-attribuées et sorties de leur contexte

« Hmmm, j’aime bien quand c’est chaud, ouais. »
« Il espérait une mobylette, il a eu un petit frère. »
« Je transpire pas les dollars, vois-tu. »
« On se fout tout le temps de sa gueule mais on l’aime bien quand même. »
« Regarde, il va être bien mon jambon, là. »

La chanson entendue dans la voiture qui colle parfaitement à l’actualité

« Les engrenages dans le ciel n’en finissent pas de tourner » : c’est vrai pour tous les joueurs de poker, aucun d’entre eux n’étant entièrement maître de son destin lors d’un tournoi.

[evideo]- YouTube

A peine trois jours à Vegas et l’on a déjà bien du mal à réveiller notre animateur radio Jay Pee pour aller bosser le matin

Benjo, Harper & Kinshu

Level 5, debout sur le zinc

Quelques nouvelles en direct de l’ultime niveau de 120 minutes de ce Day 1A !

YohViral neutralisé

Journée catastrophe pour Johan Guilbert, premier des notables Français a quitter ce Main Event. YohViral nous raconte sur Facebook : un As-9 dépareillé poussé pour 23 grosses blindes. Johan est payé par Dame-Valet qui trouve un board à sa convenance. Après quatre heures de jeu, Yohan avait déjà perdu les deux tiers de son tapis. Bref, le tournoi le plus attendu de l’année s’est vite terminé pour lui. Vivement le prochain !

Une nuit avec Sergio

Parmi les actuels chipleaders, on retrouve Sergio Castelluccio avec un tapis de 150,000. Ce mec-là, je ne pourrai jamais l’oublier. C’est en octobre 2009 que j’ai fait sa connaissance. C’était à Evian, et nous avons passé une nuit ensemble. Sans rien se dire. Il faut dire qu’il jouait au poker, un tournoi à 2,000€ que je couvrais et dont il avait atteint le heads up. Son face à face interminable disputé face à Aurélien Guiglini s’était conclu sur le coup des 9 heures du matin. Endormi, j’avais (presque) réussi à louper la dernière main. C’est Guignol qui avait fini par s’imposer. Aujourd’hui, l’Italien débute un nouveau marathon, et ceci de la meilleure des manières.

Ils ont la position

Certains joueurs adoptent d’étranges postures pour taper le carton. Je me demande laquelle est la plus confortable entre ces deux-là : la version « affalé sur la chaise avec la tête qui dépasse tout juste du bord de la table » ou la position « fœtale » qui permet de se gratter le menton directement avec les genoux.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Nombre de joueurs impliqués dans un coup à tapis dont a été témoin Andrew Feldman d’ESPN : 5. Les jeux ? Deux Dames (OK), As-Roi (bien entendu), deux Valets (pourquoi pas), As-10 (ha bon ?) et… 4-3 assortis. « Le mec avec 4-3 a snap-call », précise Andrew – on ne sait pas si c’était pre-flop, mais probablement. Au fait : c’est la meilleure main de départ qui a gagné.

  • Aurélien Guiglini vient de nous quitter en 31e place de l’Event 60. Le membre du Staff Winamax remporte un prix de 14,133 dollars. Bravo collègue !

  • « Whoooooo ! Yeaaaaah ! Thank you ! Thank you ! YEAAAH ! » - Voilà le premier gueulard du Main Event 2013, avec cette série de cris lâchés debout, les bras au ciel, aux alentours de 23 heures. Le mec précisera ensuite les raisons de sa joie : il est de retour à sa cave de départ de 30,000.

  • « Un vieux demande à l’Asiate fou de la table s’il a joué dans The Hangover. » - Signé : Nicolas Cardyn sur Twitter.

Voyons voir :

L’Asiat’ du film

L’Asiat’ de la table. Hmmmm. Non, vraiment pas.

Benjo lorsqu’un apparaît nouveau message Twitter venant d’un énième joueur s’extasiant d’avoir augmenté son tapis de 30,000 à 34,000 en quatre heures de jeu durant la première des dix journées de ce tournoi

Benjo, Harper & Kinshu

Trois finales au programme

En marge du Day 1B du Main Event, trois finales vont se disputer aujourd’hui ! Passage en revue du programme de la journée.

Event 61 – Pot-Limit Omaha 10,000$

Il ne faudra pas manquer de jeter un oeil à ce tournoi aujourd’hui. Puisque dans les 32 joueurs encore en lice figurent 3 Français ! D’ores et déjà assurés de remporter 21,081 dollars, Nicolas Faure, Philippe Clerc et l’indéboulonnable Mesbah Guerfi (en photo) peuvent espérer gagner jusqu’à 852,692 dollars !

Les 32 derniers joueurs
Alexey Rybin 977,000
Mike Watson 773,000
Johannes Strassmann 744,000
Nadar Kakhmazov 692,000
Nicolas Faure 680,000
Daniel Alaei 676,000
Jonathan Duhamel 664,000
Gjergj Sinishtaj 478,000
Philippe Clerc 406,000
Oleksii Kovalchuk 405,000
Alex Kravchenko 399,000
Tom Marchese 354,000
Mesbah Guerfi 327,000
Nacho Barbero 315,000
Mark Davis 301,000
Daniel Merkus 296,000
Numit Agrawal 275,000
James Wiese 271,000
Andy Miller 261,000
Yevgeniy Timoshenko 259,000
Stephen Chidwick 255,000
Jan Collado 238,000
Sean Dempsey 207,000
Michael Schwartz 204,000
Morten Stenheim 182,000
Rickie Vedhara 148,000
Rory Rees Brennan 136,000
Tony Cousineau 131,000
Jared Bleznick 100,000
Joseph Cheong 89,000
Lasell King 70,000
Mihails Morozovs 14,000

Blindes 5,000-10,000

Event 58 – Little One for One Drop NLHE 1,111$

Random, vous avez dit random ? La table finale du Little One for One Drop intéressera certainement beaucoup de monde, mais pas nous ! 8 Américains et 1 Canadien composent l’ultime table de cette épreuve. Le vainqueur repartira avec 663,727 dollars !
La meilleure performance française dans ce tournoi est à mettre à l’actif de Arnaud Durif (37e pour 13,526$).

La table finale (par ordre de siège)
Nghi Tran 4,130,000
Justin Zaki 2,300,000
Joe Morneau 2,585,000
Alex Case 1,760,000
Roland Israelashvili 3,375,000
Kevin O’Donnell 655,000
Brian Yoon 2,650,000
Cuong Van Nguyen 1,050,000

Blindes 50,000-100,000 ante 10,000

Event 60 – No Limit Hold’em 1,500$

La dernière boucherie de l’été n’a toujours pas rendu son verdict : 15 joueurs vont aujourd’hui s’affronter pour le bracelet et un premier prix de 609,017 dollars. Et là encore, on ne connait pas grand monde, pour ne pas dire personne.
Le dernier représentant tricolore, Lionel Lefevre, s’est éclipsé en 22e position (17,426$) dans cette épreuve où notre chef de produit Aurélien Guiglini a terminé 31e (14,133$).

Les 15 derniers joueurs
Cy Williams 1,372,000
Bijon Notash 1,255,000
Daniel Cascado 1,106,000
Hiren Patel 1,099,000
Mika Paasonen 911,000
Yongshuo Zheng 854,000
Jason Reynolds 746,000
Yngve Steen 678,000
Loni Harwood 669,000
Asi Moshe 650,000
Cormac Ohiggins 615,000
Ryan Julius 479,000
Maksim Tyurin 433,000
Ashwin Sarin 383,000
Yongjun Lu 230,000

Blindes 10,000-20,000 ante 3,000

Kinshu

Level 1, ça donne faim
2,000 joueurs au départ du Day 1B

On monte petit à petit en puissance dans le plus beau tournoi de l’année. Après un Day 1A plutôt terne avec seulement 943 joueurs au départ, le Day 1B est beaucoup plus animé : les trois salles de tournoi du Rio regorgent de joueurs, dont de nombreux Français. Plus de 210 tables sont en activité en ce début de journée, et la barre des 2000 inscriptions devrait être dépassée. Petite mise en bouche avec le tour du proprio !

Section Purple (40 tables)

Beaucoup de Français ont pris place dans cette partie du Rio, où 40 tables sont actives. Dont le déjanté ‹ woody all in › (photo) qui m’a alpagué pour me demander si je connaissais quelqu’un à sa table. Le truc c’est que 1/ Je n’ai pas le droit de divulguer de ce genre d’information 2/ Je ne reconnais personne hormis lui. Au moins, ça m’a permis de hocher rapidement la tête tout en m’échappant vers une autre table. Deux membres de l’équipe gagnante du KING 5 - la New Team, Raphaël ‹ Royal Rookie › et Olivier ‹ llebasque13 › se trouvent dans cette section, tout comme Estelle Denis, Steven Moreau, Adrien Allain, Nazim Guillaud, Brian Benhamou, Yann Migeon et le qualifié Winamax Maxime ‹ TITAN_FR › Conte.

Section Orange (47 tables)

Avec 47 tables, c’est la section la plus fournie du Rio. Le pro Winamax Michel Abécassis, l’un des vainqueurs du KING 5 - Eric ‹ Armis34 ›, Yohann Aubé, Leo Laslandes, Thomas ‹ Samow › Denis ou encore Lucille Cailly, font partie des tricolores jouant dans ce coin-là de l’Amazon Room.

Section Tan (17 tables)

Les pros du Team Winamax Bruno Lopes (voisin de table de Alexandre ‹ alex.17000 ›, l’un des cinq gagnants du King 5) et Ludovic Lacay ont débuté leur Main Event dans la section Tan (à chaque fois que j’écris ce mot, je ne peux m’empêcher de penser à un Chinois en train de s’égosiller tout en faisant une prise acrobatique de Kung-fu). Ce sont d’ailleurs les trois seuls Français observés dans cette zone.

Section White (24 tables)

Peu de visages familiers dans cette section, si ce n’est ceux de Annette Obrestad, Chris Moneymaker, Georges Danzer et Dennis Phillips. Pour encourager des joueurs tricolores, ce n’est pas là qu’il faut aller.

Section Bronze (20 tables)

L’ami Ludovic Riehl tape le carton dans cette section de la Brasilia Room. Le pro Winamax était tout excité d’avoir trouvé une quinte dans un pot 3-bet dès la première main de la journée.

Section Gold (19 tables)

Le qualifié Winamax Alexis ‹ Iplay4LV › Bouchiouane est le seul Français aperçu dans ce coin durant mon tour du propriétaire.

Section Silver (25 tables)

Du beau linge dans la section Silver avec la présence des pros Winamax Nicolas Levi et Gaelle Baumann, mais aussi de Valentin Messina, Damien Lhommeau, Alban Juen et Ugo Jaskula.

Section Red (27 tables)

Trois grinders tricolores se situent dans l’aire de jeu Rouge (ou Red, pour faire plus branchouille) : Flavien Guenan, Thibaud Guenegou et Ronan Monfort, qui va avoir du pain sur la planche avec à sa table Erik Seidel et Kevin Saul.

Statistiques et citations à la con

La « New Team », l’équipe gagnante du KING 5 2013, a investi le Day 1B du Main Event !

  • Nombre de Français croisés durant le premier tour des tables : beaucoup trop !

  • Temps qu’a pris le premier tour des tables : une bonne heure.

  • Joueurs du Team Winamax présents dans le Day 1B : 6 (Nicolas Levi, Michel Abécassis, Gaelle Baumann, Bruno Lopes, Ludovic Lacay et Ludovic Riehl).

  • Joueurs de la New Team (vainqueur du KING 5) présents dans le Day 1B : 5 (‹ Armis34 ›, ‹ barca67 ›, ‹ llebasque13 ›, ‹ alex.17000 › et ‹ Royal Rookie ›). Bonne chance à eux !

  • Runner-up du tournoi l’an dernier, l’Américain Jesse Sylvia a mordu la poussière dès le premier niveau de la journée ! Vous avez dit variance ?

  • Citation : « J’ai une table typique des World Series, avec des amateurs moyens et des amateurs mauvais » - Signé : un Nicolas Levi apparemment satisfait de sa table.

Kinshu

Level 2, y a pas mieux
Blindes 100/200

En direct du Rio, des nouvelles du second niveau du Day 1B !

To spew (verbe) : cracher, dégueuler

On vous disait être partisan d’une stratégie conservatrice en début de tournoi, la magnifique structure permettant de prendre son temps. Le membre du Club Poker Skip (à droite de la photo) n’est pas de cet avis. Il nous confie avoir « spew 13,000 jetons sur un coup où [il] aurait pu passer pour un génie », puis est arrivée cette main, où, derrière un limp « d’un fish » (c’est lui qui le dit), il relance à 600 avec [Jh][Th]. Sur le flop [9c][8h][8s], il se fait check-raise de 600 à 1,200 et paie. Le turn est un [5h] sur lequel, avec son double tirage quinte et couleur, il relance la mise adversaire de 1,600 à 3,600 et est payé. Tombe un [Kc] sur la rivière. Check adverse, 4,000 chez Skip, et call avec [Ah][6h] pour une hauteur As chez son adversaire ! Le membre du CP tombe à un maigre tapis de 7,000. Deux crans à sa droite se trouve le qualifié Winamax Maxime ‹ TITAN_FR › Conte, qui est monté à 40,000.

It’s all starting, baby

La légende Scotty N’Guyen est dans la place, baby ! Après une 21e place obtenue dans une épreuve de 10-Game, l’homme aux cinq bracelets WSOP part à l’assaut du Main Event, à une table où figure également Nazim Guillaud. Vainqueur du tournoi principal des championnats du monde en 1998, il a depuis atteint l’argent à trois reprises sur le Main, et pas pour des semi-performances : 18e en 2003 lors de la victoire de Chris Moneymaker, 11e en 2007 (pour 476,926$) puis 209e en 2010. Scotty n’a pas perdu de temps pour attaquer sa première bière de la journée. Pour ceux qui se demandent, c’est une Michelob Ultra, une marque qui m’était jusqu’alors totalement inconnue.

Bonne pêche

« J’ai touché des mains et j’ai été payé à chaque fois » confie Flavien Guenan. Les adversaires du jeune pro en ligne tricolore ont apparemment bien mordu à l’hameçon, ‹ LePecheur › étant déjà assis derrière 50,000 jetons. Attention tout de même, car un autre requin se trouve à sa table : l’Anglais Chris Moorman.

Elissalde transforme l’essai

Olivier Elissalde a du mal à tenir en place. Le joueur de la New Team, qualifié gratuitement grâce à sa victoire dans le KING5, est tout excité par le gros coup qu’il vient de disputer, et de gagner. Il faut dire que le jeune homme a doublé son tapis sur cette main, une aubaine au deuxième niveau d’un tournoi de cette importance. C’est un gros setup qui a permis à ‹ llebasque13 › de grimper d’une traite à plus de 60,000 : une paire de Rois chez lui et une paire de 7 chez l’un de ses adversaires, sur un tableau Q-7-4-Q-K ! Un petit tour dehors le temps de se remettre de ses émotions et Olivier pourra continuer sa progression dans le tournoi.

Statistiques et citations à la con

Nombre de badbeat entendus près des chiottes à la pause : 17

« J’ai déjà call un 3bet avec 52s… Mais j’ai fait quinte à la rivière » - Signé : Ludovic Lacay.

« Ah bah voilà, il fallait passé un day 2 depuis 3 semaines, j’ai choisi le meilleur tournoi pour ça ! Le main event des WSOP : 71900 jetons !! » - Signé : Guillaume Jenner, exprimant sa joie sur Facebook.

« I knew you had the jack, you motherfucker » (Traduction : je savais que tu avais le Valet, tu es un motherfucker) - Signé : un joueur s’adressant respectueusement à Mikedou au terme d’un coup remporté par le pro Winamax.

Harper & Kinshu

1,942 joueurs ont participé au Day 1B
Level 3 : Blindes 150/300

Les vieux lions ne meurent jamais

A 80 ans, 10 bracelets, 2 titres de Champion du Monde et 60 ans de carrière, Doyle Brunson est le Patriarche incontestable du poker, l’un des seuls professionnels dont la notoriété dépasse les frontières du circuit, et le seul joueur encore debout à pouvoir se vanter d’avoir disputé la première édition des World Series of Poker en 1970.

Impensable donc pour les organisateurs des championnats du monde de ne pas voir la légende assise autour des tables du plus gros tournoi de l’année. Mais la présence de Brunson était loin d’être assurée ! Depuis quelques mois, Big Papa Doyle a en effet eu plusieurs fois l’occasion de faire publiquement fait part de sa lassitude envers les tournois de poker via son fil Twitter, allant carrément jusqu’à annoncer qu’il ne mettrait pas les pieds au Rio, préférant s’en tenir à sa routine quotidienne faite de grosses parties de cash-games au Bellagio ou à l’Aria, qu’il ne quitte jamais après minuit, car son épouse ne peut pas s’endormir avant que Doyle ne soit rentré à la maison.

Brunson a bien fait une entorse à cette règle en participant au Players Championship à 50,000 dollars, mais les organisateurs des WSOP n’ont pas voulu prendre de risques. Ainsi, le ticket de Doyle pour le Main Event a été payé d’avance par Caesar’s Entertainement, avec un message envoyé à Doyle, grosso modo : « Tes jetons t’attendent, ramène-toi ! »

Ainsi, à midi, l’homme à l’éternel Stetson de cow-boy traînait sa carcasse sur le podium central de l’Amazon Room, et recevait des mains de Ty Stewart, président des WSOP, un buste en bronze le représentant, une représentation rajeunie rappelant ses heures de gloire. « Le problème avec ce genre d’honneurs, c’est qu’on te les fait juste avant que tu ne meures », remarquera t-il d’une manière un peu triste.

Et c’est sans doute vrai. A 80 ans, il est trop tard pour faire semblant de prétendre que Brunson sera parmi nous pendant vingt ans encore. Nul ne sait s’il expirera son dernier souffle à la table de poker, ou dans un lointain ranch Texan auprès de sa famille, jouissant d’une retraite bien méritée et si longtemps repoussée.

Ce qui est sur, c’est que Doyle Brunson est le dernier vieux lion du poker, ultime représentant d’une espèce maintenant disparue. Ce sont des gens comme lui qui ont inventé le jeu que nous sommes aujourd’hui des millions à pratiquer dans le monde entier. Et c’est avec son éternel rictus fatigué que Doyle Brunson observe aujourd’hui le cirque dans l’Amazon Room, en prenant la mesure de l’eau ayant coulé sous les ponts depuis l’époque où il traversait l’Ouest des Etats-Unis avec ses partenaires de jeu, allant de partie illégale en partie illégale, pistolet à la ceinture et liasses de billets enfouies dans les bottes.

Pourquoi l’unique vainqueur français d’un bracelet en 2012 n’est pas là cette année

En mai 2012, Aubin Cazals a gagné le seul bracelet français de l’été aux World Series of Poker, s’imposant dans une épreuve de Mixed-Max No-Limit Hold’em et récoltant par la même occasion près d’un demi-million de dollars. Il a pourtant décidé de faire l’impasse sur les championnats du monde 2013. Ce n’est pas une histoire de contrôle fiscal, car Aubin est résident londonien. Il n’est pas non plus broke, lui qui compte près d’un million de dollars de gains en live est des dizaines de victoires en ligne. Non, Aubin est simplement lassé par les cartes, et a rencontré l’amour, comme nous le confie son grand ami Johan Guilbert. Il en profite donc pour faire une pause poker. Ses World Series, il les vit donc à distance, en finançant des joueurs sur le plus beau tournoi du monde. Et en vibrant à travers les reportages.

Combien ça coûte ?

Quiz du jour : quelle place faut-il atteindre sur le Main Event pour rembourser ce kit bling-bling ?

Fossilisé

Greg Raymer n’a pas fait de vieux os au Rio. Il faut dire que ‹ Fossilman › n’a pas fait le meilleur move de sa carrière (non, on ne fait pas référence à cette sombre histoire d’arrestation ayant eu lieu dans le cadre d’un faux réseau de prostitution monté de toute pièce par les flics pour piéger les petits coquins dans son genre) : le vainqueur de l’édition 2004 des WSOP a engagé son tapis (10,500) avec [As][Kd] sur un tableau [Tc][5s][5h][3s] après l’ouverture (3,000) d’un adversaire, qui l’a payé avec [Qd][Th]. Fin de l’histoire, on dédicace un caillou, et on s’en va.

Aubé dis donc !

« Je n’ai pas gagné un seul coup » analysait froidement Yohan Aubé dans le courant du second niveau. La tendance ne s’est apparemment pas améliorée pour le Français qui a dû chuter dans la foulée, si l’on se fie au moustachu Mexicain siégeant à sa place.

A dos de Samow

Le mec, on devrait lui faire la gueule parce qu’il s’est qualifié sur un autre site que Winamax. « J’ai essayé mais raté le coche ! » assure-t-il. Bon, ça va pour cette fois. Thomas (« Samow » sur Winamax) était encore un joueur de freeroll il y a deux ans. Puis il a gagné un tournoi gratuit, s’est inscrit sur les Winamax Series et a remporté deux épreuves en peu de temps ! Depuis, il multiplie les succès, et a notamment remporté un Summer Shot cette semaine. Dans ce Main Event, il a pris un bon départ, grimpant à 43,000 grâce à une paire d’As opposée à Roi-Dix sur un tableau K23-2-T.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Nombre total de joueurs ayant participé au Day 1B : 1,942. Hier, ils étaient 943 : nous avons donc un total provisoire d’environ 3,000 inscrits dans ce Main Event 2013. Inutile de dire qu’ils en seront autant demain, voire beaucoup plus.

  • Nombre d’anciens champions du monde ayant choisi le Day 1B comme journée de départ : 5 (Doyle Brunson, Dan Harrington, Scotty Nguyen, Chris Moneymaker, et Greg Raymer, ce dernier étant déjà sorti).

  • « Je tombe à 20,000 en écoutant Jay-Z, je remonte à 50,000 avec Portishead. Je suis pas un gangster, je suis ténébreux et profond. » - Signé : un Ludovic Lacay résolument mélomane.

  • « Je n’aime pas les pauses-dîner. Elles me rendent léthargique. Combien de fois j’ai sauté après la pause repas ! » - Signé : un Doyle Brunson qui n’a pas le temps (source : @thinkingpoker sur Twitter)

Harper consultant les plats au menu de la Poker Kitchen

Benjo, Harper & Kinshu

Dernières news avant le dîner
Level 3 : 150/300

Reprendre à zéro

Il y a un an, Gaëlle Baumann déclenchait les passions en atteignant la dixième place du Main Event des championnats du monde. Un exploit loin d’être passé inaperçu aux Etats-Unis, où sa performance est passée en boucle sur les écrans de télévision (pendant encore deux heures hier soir sur ESPN !) et où nombreux sont les passionnés de cartes lui demandant une photo ou un autographe dans les couloirs du Rio.

Alors, forcément, à l’heure d’aborder à nouveau ce tournoi, une petite boule est venue se glisser dans son ventre. Il fallait oublier le Day 7, son tapis de cinq millions de jetons, la foule de supporters l’encourageant sur le podium, et reprendre ce tournoi depuis le départ, avec un tapis de 30,000 jetons et plus de 6,000 adversaires à battre. Il ne lui a fallu qu’une minute pour dissiper la pression, le temps que le croupier lui remette sa première main. Si une rencontre entre sa couleur et un full lui a fait perdre quelques jetons, elle reste loin d’être en danger avec un tapis de 20,000.

Le mec dont on regrette l’ancien look

Paco Torres avant, puis maintenant. Reviens, Super Mario !

Un tour de pénalité (avec sursis)

J’arrive à hauteur de la table de Ludovic Lacay alors que la température est semble t-il montée d’un cran. 'Il faut qu’il l’a ferme. Il faut qu’il la ferme", répète le joueur assis à sa gauche, un « Joe l’Américain » de base qui dispute sans doute son seul gros tournoi de l’année.

Que se passe t-il ? Ludo me rencarde discrètement entre deux coups. « C’est moi qu’il est en train d’insulter. J’ai deux Dames, le flop est 6-6-4, turn Valet, rivière Dame, je mise sur la rivière et il est pas content de perdre le coup avec sa paire de Rois slowplayée, ça fait depuis tout à l’heure qu’il répète que je suis nul. »

L’incident n’en reste pas là, le mec continue de jacasser (« Tu check/call tes ventrales, viens pas jouer les champions »), la goutte d’eau fait déborder le vase. "Bon, maintenant ça suffit, dit Ludo, « je n’ai rien dit, vous allez pas me parler comme ça toute la journée. Vous me dites de me taire ? Taisez vous aussi ! »

« Tu m’a dit que j’aurais pu miser au flop, et puis de toute manière je te parle comme je veux toute la journée. »

« SUPERVISEUR ! », crie le croupier.

Redbull Robbie arrive en courant, et fait tomber les menaces de pénalité, pour les deux joueurs. L’Américain défend son bout de gras, et Ludo finit par lâcher en Anglais « Il a aussi le droit de fermer sa putain de gueule, non ? » [« He can shut the fuck up too, right ? »]

Mauvais perdant, l’Américain saute sur l’occasion pour réclamer une pénalité immédiate envers Ludovic. Robbie ne se laisse pas embobiner (« Absolutely not »), l’Américain insiste, cette scène me gonfle prodigieusement, heureusement Robbie y met fin avec un définitif « Encore un seul mot l’un envers l’autre et je vous colle tous les deux un tour de pénalité ».

Fin de la récré. Pour ce qui est des jetons, Cutsy est le clair vainqueur de l’affrontement, avec un tapis de 75,000 alors que la pause-dîner va débuter.

Docteur Alban

Il avait conclu l’an dernier le Day 1 avec un tapis de 70,000, c’était alors le début d’un formidable parcours qui l’avait emmené jusqu’à la 59e place du tournoi. Alban Juen est bien décidé à rééditer sa performance de l’an passé. Engagé dans ce Day 1B, le Lyonnais s’est déjà bâti un bon capital en jetons - plus de 70,000. L’histoire se répétera t-elle ?

Moi, c’que j’kiffe, c’est d’taper des vices

Kool Shen défend sa petite blinde face à une relance venue d’un joueur en milieu de parole. Le flop est retourné et le joueur c-bet. Kool Shen agite un bras et pointe le doigt dans sa propre direction. Traduction : « C’est à moi de parler en premier. » Son adversaire s’excuse et reprend les jetons. Kool Shen réfléchit un peu, checke, le mec en face mise comme prévu, et Kool Shen jette aussitôt ses cartes. Allez, Bruno, avoue que t’as pinaillé juste pour faire chier.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Aperçu par un confrère hollandais : un joueur recevant sur son smartphone un MMS de sa petite amie, en l’occurrence une photo d’elle nue comme un ver. Pas sur sur cela aide niveau concentration.

  • 95,000 : le tapis du vainqueur KING5 ‹ llebasque13 › après 330 minutes de jeu.

  • « Tiens, je n’ai pas bu d’alcool hier » - Signé : un couvreur aussi surpris que ses collègues.

  • « Le PQ de l’Aria est ultra doux. » - Signé : Julien « Yuestud » Brécard sur Twitter.

PAUSE-DINER ! A PLUS DANS LE BUS

Benjo, Harper & Kinshu

Level 4, on repart à l’attaque
Blindes : 150/300, ante 25

Wintopsflops

Beau début de Main Event pour Damien Lhommeau, avec un tapis de 62,000 au retour du dîner. Cependant, la main que je vais vous raconter ne rentre pas dans le cadre de ce positif démarrage. Wintops paie au bouton une relance préflop venue d’UTG, ils sont 4 joueurs en tout à voir le flop [Qc][Qs][3s]. Pas de c-bet d’UTG, Damien en profite pour envoyer 1,350. C’est payé par le cutoff seulement.

Turn [5h]. Le cutoff s’empare des jetons, puis se ravise et check. La dernière fois que j’avais vu ce move moisi dans un tournoi à 10,000 dollars, George W. Bush était encore président des États-Unis.

Rivière [6h]. Là, le cutoff mise pour de vrai, sans hésiter : 2,300, et s’il n’a pas une Dame je veux bien rentrer au couvent. Pourtant, Damien veut vérifier, et paie les 2,300. Il se voit montrer un [Ah][Qd] peu surprenant.

Pour une première

Dans le palmarès de Michel Abécassis, un manque. Celui de n’avoir jamais atteint l’argent du Main Event des World Series of Poker. Notre engloutisseur de bols de guacamole préféré a pris un bon départ dans cette édition 2013 en doublant sa cave initiale durant les trois premiers niveaux. J’ai pourtant vu ‹ MIK.22 › perdre un pot étrange où il paie un 5-bet à 8,100 pré-flop avant de passer sur une mise à 2,500 sur un flop [7h][2s][Jh].

Un virage à négocier

Le Main Event, ce ne sont pas seulement des tables avec des texans à chapeau qui pourrait être inscrits sur la page fan de Derrick, mais aussi un virage très relevé où siègent trois joueurs bien connus de nos services. De gauche à droite, on retrouve Eugene Katchalov, 7,3 millions de dollars de gains, Lucille Cailly, 1,5 million de gains, et Rupert Elder, allemand vainqueur de l’EPT San Remo 2011 comptant près de deux millions de dollars de gains. Signalons l’absence de Chinois très fort, ce qui explique surement la progression du tapis de nos trois joueurs qui possèdent respectivement 34,000, 40,000 et 65,000.

Quand Denis crush

Ca crush chez Estelle Denis, dans tous les sens du terme. L’animatrice TV a monté du pion dans ce Day 1B, remportant notamment 10,000 grâce à un coup à tapis préflop où sa paire de Dames a annihilé une paire de 10 adverse. Assise derrière 58,000, la joueuse sponsorisée par Barrière Poker casse parallèlement du gros bonbon dans Candy Crush - le jeu qui fait fureur sur smartphone depuis quelques mois.

Chris Moneymaker, 10 ans déjà

Note : Ceci est la reproduction d’un article initialement publié sur Wam-Poker le 22 mai 2013 - Dix ans après sa révolutionnaire victoire dans le Main Event 2003, Chris Moneymaker dispute aujourd’hui le Day 1B

23 mai 2003 : un comptable du Tennesse répondant au nom de Moneymaker, joueur de poker amateur, remporte le Main Event des WSOP au nez et à la barbe des pros (Crédit photo : casinogaming.com)

Christopher Moneymaker, lui, se souvient parfaitement de sa journée du 23 mai 2003. Assis à l’étage exigu du vieux casino Binion’s Horseshoe, au cœur des quartiers historiques de Las Vegas, devant les caméras de télévision d’ESPN et une salle remplie à craquer, celui qui n’était encore qu’un jeune comptable de 27 ans venu du Tennessee a changé à tout jamais sa vie, et l’histoire du poker, en remportant ce jour-là les championnats du monde de la discipline, les World Series of Poker.

Un joueur amateur battant les professionnels établis à leur propre jeu, un amateur qui n’avais jamais participé à un tournoi live de toute sa vie, un amateur qui avait décroché son ticket à 10,000$ pour l’épreuve en jouant sur Internet, investissant seulement 39 dollars, un investissement qu’il a transformé en deux millions et demi : l’histoire de Chris Moneymaker – en matière de patronyme prédestiné, on a jamais fait mieux depuis –, une histoire qu’on aurait du mal à croire si elle était sortie d’un film. Cette histoire allait captiver l’Amérique, et devenir l’un des catalyseurs du boom du poker qui allait suivre. Si un quidam du Tennessee pouvait faire sauter la banque à Las Vegas, alors n’importe qui pouvait le faire. Un an après la victoire de Moneymaker, les inscriptions pour le tournoi principal des WSOP triplait, et en 2006, on comptait 8,773 participants à l’épreuve reine du poker, soit 1000% de croissance en trois ans seulement. Entre temps, Moneymaker était apparu sur toutes les télévisions, conversant avec David Letterman et Jimmy Kimmel aux heures de grandes écoutes, répondant aux questions des journalistes de tous les grands quotidiens, faisant renaître de ses cendres le mythe du rêve Américain : gloire et fortune semblaient de nouveau à la portée de tous.

Au soir de la rafraichissante et inattendue performance de Chris Moneymaker, le terrain était labouré depuis déjà quelques temps : quelques acteurs avaient en effet préparé le terrain, probablement sans se douter que les effets seraient aussi ravageurs. En 1998, Hollywood avait remis le poker sur le devant de la scène avec Les Joueurs et son casting cinq étoiles, Matt Damon, Edward Norton et John Malkovich. Un échec à sa sortie, le film s’est cependant refait une santé durant les années qui allaient suivre, trustant régulièrement les meilleures audiences lors de ses rediffusions sur le câble, et se vendant en DVD par camions entiers. De son côté, le World Poker Tour venait de terminer le tournage de sa première saison en mai 2003, et allait bientôt transformer en célébrités des personnalités charismatiques telles que Gus Hansen, Chris Ferguson, Antonio Esfandiari et consorts, et, grâce à l’idée de génie des “hole cameras” dévoilant les cartes cachées des joueurs à table, faire découvrir a des millions de téléspectateurs que le poker n’était pas seulement une affaire de chance, mais aussi de stratégie passionnante. Le terrain était prêt, il ne manquait plus qu’un “poster boy”, une tête d’affiche à laquelle le public pouvait s’identifier : Chris Moneymaker tombait à point nommé.

Chris Moneymaker aux WSOP, 10 ans après

Durant les dix années qui allaient suivre, poker live et online allaient connaitre la croissance fulgurante que l’on connait. De 32 joueurs qualifiés sur PokerStars pour le Main Event des WSOP en 2003, on passerait a plus de 800 pour l’édition 2006 de l’épreuve, plus que le nombre total d’inscrits trois ans plus tôt ! Le vote de la loi anti-jeux en ligne aux USA (l’UIGEA), allait ensuite faire reculer l’industrie Yankee de plusieurs pas, avant que le Black Friday ne porte un brutal coup d’arrêt au mouvement en 2011. Pendant ce temps, en Europe, la sauce avait pris aussi (en France, la diffusion du WPT sur Canal+ fut un facteur déterminant), et des 2006, la mallette de jetons “dice” devenait un incontournable dans les rayons jouets des supermarchés, signe indétrompable qu’une mode était en marche.

Et Chris Moneymaker, dans tout ça ? Grâce a un confortable contrat de sponsoring signé avec PokerStars, le comptable du Tennessee n’a jamais eu à exercer à nouveau un travail normal, devenant le premier “sponsorise professionnel” de l’histoire du poker. Une tâche dont il s’est acquitté avec grâce et modestie au fil des années, ne se lassant jamais de répéter encore et encore son histoire pour les journalistes. Si Moneymaker n’a jamais réédité une performance comparable à celle qui a changé sa vie du tout au tout il y a 10 ans, il n’en reste pas moins le meilleur ambassadeur que notre jeu favori a connu, une inspiration et un modèle pour des millions de joueurs du monde entier.

[evideo]- YouTube

Moneymaker tente un extraordinaire bluff lors du duel final face à Sam Farha

[evideo]- YouTube

L’ultime main de la partie

Statistiques, anecdotes et citations à la con

Nombre de joueurs regardant un film avec Jodie Foster à la table de Damien Lhommeau : 1

  • « Vu comment je gloussais en m’approchant, il a bien compris que je venais pas le prendre en photo pour son skill » - Signé : Harper à propos de l’ex-moustachu Paco Torres (voir plus haut)
  • « Hey man, what’s up ! Long time no see ! » - Ludovic Lacay saluant un joueur qu’il n’a effectivement pas vu depuis très longtemps puisqu’il a complètement oublié que celui-ci est tout ce qu’il y a de plus Français.
  • « Non, mais vous allez pas publier ces conversations sur le coverage hein ? » - Ludovic Lacay s’inquiétant durant la pause-dîner.

Les tapis du Team Winamax après le dîner

Ludovic Lacay 71,000
Michel Abecassis 60,000
Nicolas Levi 44,000
Ludovic Riehl 36,000
Kool Shen 25,000
Gaëlle Baumann 20,000

Pause-dîner des couvreurs : citations non-attribuées et sorties de leur contexte

« Un resto Chinois tenu par un Mexicain, c’est plutôt novateur. »
"Je vais sortir un livre abécédaire sur 10 ans de voyages à Las Vegas. De « A », comme « Ah, où est-ce qu’elles sont les putes » à « Z » comme « Zut, j’ai plus une thune pour me payer des putes ».
« Il avait une tête de Finlandais alcoolique. »
« Il a de la chance qu’un As arrive car, sinon, je lui envoyais une énorme marmite sur la rivière. »
« T’as vu Mikedou, il parle super bien le Chinois. »
« Il a arrêté la coke, enfin j’espère, il est devenu pilote de jets privés. »

Benjo, Harper & Kinshu

Level 4, quelques coups de matraque
Blindes : 130/300, ante 25

Dans l’enfer du taxi

Nicolas Levi était crevé au moment de la pause-dîner. Plutôt que de rejoindre notre bruyant buffet Chinois, l’ami Croc a du coup décidé de rentrer à son hôtel pour faire une petite sieste. C’est reposé qu’il a pris le taxi pour revenir au tournoi, mais pas de bol, il partageait la voiture avec le mauvais type. Non, ce n’est pas une question d’odeur désagréable. Ni un mec qui s’est barré sans payer (il aurait préféré). Le truc de ce type, c’était de raconter l’ensemble des bad beat qu’il a pris cette semaine. De quoi bien mettre en tilt Nico, qui s’est contenté d’acquiescer durant l’ensemble du trajet alors que les nerfs se roulaient en boule. Nico possède cependant un possède un tapis de 51,000.

En direct du Texas

Qualifié pour ce Main Event via l’opération Trip to Vegas, Alexis ‹ IPlay4LV › est « en plein tilt », la faute aux charmants bucherons texans qui l’entourent. « Non, mais tu as vu ma table ? » Effectivement, on y retrouve de nombreux joueurs dont les chemises ont pour motif des cartes, ce qui n’est jamais un grand signe de force. Toujours est-il que ce sont eux qui ont actuellement les jetons, Alexis devant se contenter d’un tapis de 15,000.

EDIT : 15 minutes après avoir rédigé ce paragraphe, nous apprenons l’élimination d’Alexis de la bouche du cheval lui-même, sur Twitter : un 4-bet all-in en bataille de blindes pour 30BB avec [Ad][5d], Alexis tombe sur As-Dame.

Annette 2.0

Discrète sur le circuit live depuis quelques temps, Annette Obrestad est revenue sous le feux des projecteurs avec une silhouette résolument plus sportive. En revanche, niveau poker, rien n’a changé : la Norvégienne joue agro et ne veut manquer aucun spot profitable, en témoigne cette main où Annette 3-bet préflop, se fait payer deux fois, puis remet une cartouche sur le flop [6c][7s][2d]. Elle est payée encore deux fois, et tout le monde check sur le turn, un [Ah] tout à fait scary. La rivière est un autre [Ac] et Annette se dit qu’il ne serait bête de ne pas miser avec ses Rois. Elle est payée une fois et son adversaire ne peut montrer mieux. Obrestad pointe à 60,000 environ alors que le dernier niveau de la journée va débuter.

High Cates poker

Dans la série, « me payer le Main Event me coute autant qu’un continuation bet en cash-game » : Daniel ‹ Jungleman › Cates. Le high roller Américain, dont les places payées sur le circuit se comptent sur les doigts d’une main, a pris un départ canon dans ce Day 1B, comptabilisant près de 100,000 à l’orée du dernier niveau de la journée.

Le Conte défait

Parmi les qualifiés Winamax en lice aujourd’hui, Maxime Conte, qui a décroché son ticket via le satellite dominical à 750 euros. Gros joueur en ligne, ‹ TITAN_FR › n’est pas pour autant novice en matière de joutes live ; en témoigne ce tournoi gagné à Vegas l’an dernier, un Deep Stack Extravaganza, très belle épreuve annexe aux WSOP au prix d’entrée de 1,600 dollars, qui lui avait permis d’en empocher 133,000. Dans ce Day 1B, Maxime n’est toutefois pas très bien parti et peine à s’en sortir. Tout juste a-t-il le temps d’engranger quelques jetons qu’il en reperd le triple le coup d’après, comme cette main où, dans un pot 3-bet avant le flop, il paye trois banderilles sur un tableau [2c][3h][Qs][Ad][9c], puis muck en voyant son adversaire révéler deux Dames. A la moitié du quatrième niveau, le compte n’y est donc pas pour Maxime qui ne possède plus que 12,000.

Un relou de moins

Pour ceux qui se demandent où en est le mec qui tiltait sévère avant le dîner suite à un pot perdu contre Ludovic Lacay : l’impoli a perdu ses derniers 10,000, en jouant n’importe comment d’après Ludovic. Il n’a pas serré la main de ce dernier avant de partir.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • Scène que l’on aurait bien aimé observer au beau milieu du Level 4 : Kinshu s’emparant du micro sur le podium central de l’Amazon pour se lancer dans une interprétation enfiévrée de La digue du cul. L’intéressé a formellement refusé de se prêter à l’exercice. Ses supérieurs sont actuellement en train de réfléchir à de possibles sanctions disciplinaires pour ce qui représente un cas d’insubordination caractérisée.

  • Note pour plus tard : ne jamais poser la question « Hé, t’étais pas en train de jouer le Main ? » à quelqu’un en train de fumer une clope dehors en plein milieu d’un Level, il y a 80% de chances que cette personne ait sauté et n’a aucune envie de se le voir rappelé de cette sorte.

  • Reporter PMU : « Nous avons perdu Jean-Philippe Rohr. »
    Reporter Winamax [en rigolant] : « Paire d’As ? »
    Reporter PMU [tout à fait sérieux] : « Ben oui. »

Les couvreurs se cagoulent à Vegas

Combien vos reporters favoris ont-ils cramé bêtement depuis leur arrivée à Vegas ?

  • Benjo : moins 100$ au Pai Gow en 20 minutes, moins 20$ au Vidéo Poker en 10 minutes, donc 130$ en 30 minutes, soit 4,3$ la minute, vite fait bien fait. N’a pas approché une table depuis une semaine, cela vaut mieux.
  • Kinshu : moins 400$ en jeu de skill (poker), moins 300$ en jeux de hasard, moralité : autant jouer à des jeux de hasard, c’est plus marrant.
  • Harper : moins 500$ en 6 heures (un tournoi Deepstack au Venetian), plus 235$ en cash-game en 34 minutes, il est le seul à avoir gagné quoi que ce soit mais il reste négatif.

Quand on demande à Jay Pee s’il a encore été au stripclub jusqu’à 4 heures du mat

Benjo, Harper & Kinshu

Level 5, le dernier de la journée
Blindes : 200/400, ante 50

Le meilleur Français du Day 1B ?

Il frôle les cimes du classement en cette fin de Day 1B : Clément Tripodi, avec 150,000. Venu de Londres, le joueur professionnel nous indique à demi-mot avoir vécu une journée parfaite, avec beaucoup de gros pots remportés lors de confrontations favorables. Je vous traduis en langage poker, en fait c’est plus facile à comprendre de cette manière : « Il a chatté à mort avec plein de setups. »

Il est très probable que Clément soit en tête du clan Français. En tout cas, il n’est pas si loin du chip-leader du Day 1A, qui avait accumulé 190,000 environ.

Mécénat

De l’avis de tous, le Main Event est un tournoi où les sur-relances avant le flop sont très peu répandues. Et il vaut mieux avoir un jeu en béton lorsque vous payez un tapis adverse. Valentin Messina n’a pas dû entendre ces conseils, ou doit avoir une table où l’action est beaucoup plus violente, car je l’ai vu payer le tapis d’un joueur pour 8,700 avec [Kh][9h] sur un turn [Jh][Kd][5s][6c]. Son adversaire a retourné [5d][5c] pour un brelan et le vainqueur du France Poker Tour 2010 chute à un tapis de 11,000, ce qui représente sur le marché 28 blindes.

C’est la Moorman

Spécialiste incontesté des MTT en ligne, avec plus de 10 millions de dollars de gains à son actif, Chris Moorman se débrouille également plutôt pas mal en live, comptant tout de même près de 3 millions de gains sur le circuit ! Le pro Anglais a dépassé les 65,000 dans ce Day 1B, après avoir remporté un coup contre un asiatique très collant (un peu comme le riz gluant), en ayant placé un 3-barrel de derrière les fagots au cours d’un tableau [9c][2c][5d][2d][Qc] sans se faire payer son ultime salve.

A cette table, Flavien ‹ LePecheur › Guenan s’est pris les pieds dans le filet, tombant à 42,000 à la suite d’un coup peu orthodoxe, où il a payé avec As et 10 le resteal de 25 blindes avec 5 et 2 du joueur asiatique (encore lui !) qui a transformé sa poubelle en quinte.

La chute chatte

Monté à un tapis de 45,000 dès la première heure de jeu, Ludovic Riehl a connu une suite de Day 1 compliquée qui l’a vu perdre son avance, et même un peu plus. « Lorsque j’ai cold 4-bet, je me suis fait 5-bet à tapis, et lorsque j’ai sur-relancé, on m’a immédiatement 4-bet. Pourtant, la table est censée être tight ! » C’est ce qui s’appelle ne pas avoir de bol sur les timings. ‹ Mikedou › possède un tapis de 20,175.

EDIT / GOOD NEWS : Mikedou vient de doubler à 38,000 avec As-8 sur 9-6-5 contre 10-9, le pot est 4-bet préflop, les tapis volent sur le flop, papa trouve un 7 miracle sur le turn. Game de légende, comme on dit.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

  • « On a mis les 10K frère. » - Signé : Yann Brosolo, croisé à la sortie du comptoir des inscriptions pour le Main Event. Best of luck, brother.

  • Nombre d’anciennes candidates de la Maison du Bluff aperçues dans le rail : 1 (Johanna, venue encourager son petit ami Valentin Messina).

  • En dollars, prix d’une banane à la Poker Kitchen : 3.

  • « Ouais mais bon, un pays qui se termine en « Nie » c’est tout le temps une galère : Roumanie, Birmanie, Seine St-Denis… » - Signé : un couvreur regardant avec jalousie les photos de vacances d’un confrère n’ayant pas fait le voyage à Vegas.

Benjo, Harper & Kinshu

Le Day 1B, c’est terminé
Main Event des World Series of Poker

Avec 1,942 participants, la deuxième journée de départ du plus gros tournoi de poker de l’année fut deux fois plus animée que la précédente. Après un Day 1A très calme, le vrai débarquement a eu lieu au Rio aujourd’hui, avec l’entrée en scène de nombre de têtes de série (dont cinq anciens champions du monde), et d’une ribambelle de joueurs Français : pros sponsorisés, jeunes grinders online, qualifiés (issus de Winamax, mais aussi d’autres sites concurrents mais néanmoins amis). Pour nous couvreurs, il était tout simplement impossible d’avoir le nez partout, avec seulement six yeux pour suivre des dizaines de compatriotes. Beaucoup parmi ceux qui ont joué aujourd’hui n’ont eu droit, au mieux, qu’à une brève mention aujourd’hui… Quand ils n’ont pas été tout simplement ignorés. C’est le jeu d’un reportage au premier tour d’une épreuve aussi gigantesque : les informations qu’on en rapporte ne sont que des bribes, des fragments d’une histoire humaine aux milliers de facettes.

Parmi les joueurs qui étaient sur notre radar en ce Day 1B, le plus célèbre et le plus vénérable d’entre eux, Doyle Brunson. Les organisateurs ont du un peu forcer la main au Godfather of Poker pour qu’il participe au Main Event, mais le double vainqueur du Main Event a vécu une journée somme toute sympathique sur le podium télévisé, terminant la journée avec un tapis confortable de 81,000, soit presque trois fois la cave de départ. Parmi ses successeurs, tous n’ont pas eu la même réussite : Greg Raymer (champion 2004) a été éliminé en moins de temps qu’il n’en faut pour dire le mot « choucroute ». Scotty Nguyen (1998) devra lui aussi attendre 2014 pour espérer un nouveau deep run dans le Main Event. Chris Moneymaker, dont on fête cette année le dixième anniversaire de son historique victoire, s’est qualifié avec un tapis de 35,000 environ, un peu plus de la cave de départ. Dan Harrington sera lui aussi présent au Day 2.

1200 joueurs environ ont survécu à cette journée, dont Annette Obrestad (avec environ 2 fois sa cave de départ), et Daniel Cates : Jungleman se classe carrément dans le (probable) Top 10 avec 188,425.

Clément Tripodi : chip-leader ?

Nous avons relaté en fin de journée l’impressionnant tapis constitué par Clément Tripodi, joueur pro basé à Londres. Nous avions compté 150,000 à deux heures de la fin de la journée. D’après PokerNews, Tripodi aurait encore accru son capital, terminant à plus de 200,000. Cocorico !

A l’autre bout du spectre, on mentionnera les éliminations en ce Day 1B de joueurs amis tels que Steven Moreau, Ronan Monfort, et le qualifié Winamax Alexis Bouchiouane. Adrien Allain (118,000), Flavien Guenan (52,575), Antoine Saout (29,350), Thibaud Guenegou (24,150) seront quant à eux présents au Day 2.

Team Winamax : 100% au Day 2

Six joueurs du Team avaient choisi le Day 1B… Tous sont passés entre les gouttes aujourd’hui !

Nicolas Levi, c’est la sérénité à l’état pure. Un passage à la radio Winamax avant d’attaquer le tournoi, un tapis grimpant progressivement, une sieste effectuée durant la pause diner, un massage pris pour conclure la journée, ‹ Croc › a vécu un Day 1 calme et efficace qui lui permet de terminer avec un tapis dans la moyenne.

Bruno Lopes a vécu plus de frustrations, avec un tapis fluctuant dangereusement et quelques signes d’agacement montrés lors de la perte de gros pots. On le comprend aisément, il s’agit du plus beau tournoi de l’année, et chaque petit pas effectué vers la sortie sonne comme un traumatisme. Heureusement pour Kool Shen, une paire d’As bien rentabilisée en fin de journée lui permet de terminer tout proche du tapis moyen.

Dixième de l’épreuve l’an dernier, l’arrivée de Gaëlle Baumann sur le Main Event était très attendue par les médias américains. Caméras, photographes, tous se sont relayés près d’O RLY au cœur d’une journée compliquée pour la joueuse du Team Winamax, qui a multiplié les mauvaises rencontres. Elle s’est néanmoins accrochée en fin de journée pour rester dans la course avec un tapis de quarante blindes.

Journée en dents de scie pour Ludovic Riehl : oscillant entre 18,000 au plus bas et 50,000 au plus haut, le rockeur du Team Winamax a finalement clôturé le Day 1B à l’équilibre avec la cave de départ (30,000).

Entre deux tweets et un gros bol de guacamole, Michel Abécassis a monté du pion aujourd’hui. Le pro Winamax, qui n’a jamais atteint l’argent du Main Event des WSOP, espère bien ouvrir son compteur cette année. MIK.22 débutera le Day 2 avec plus de 120 blindes. #ilestlàlevieux

Tout avait si bien commencé pour Ludovic Lacay : un adversaire en tilt, un tapis s’étoffant progressivement au fur et à mesure des niveaux. Et puis, badadoum ! Un changement de table plus de tard, ‹ Sir Cuts › retombait en dessous du tapis de départ. Agacé, le pro du Team Winamax s’est toutefois accroché, ralliant finalement le Day 2 avec 55 blindes.

Michel Abécassis 61,600
Nicolas Levi 51,000 (estimation)
Bruno Lopes 47,000 (estimation)
Ludovic Riehl 29,000
Ludovic Lacay 27,775
Gaëlle Baumann 22,000 (estimation)

Rendez-vous à 20 heures pour le Day 1C

Lundi soir, les équipes de Winamax seront de nouveau sur le pont pour vous faire vivre le Main Event des World Series of Poker ! A partir de 20h (heure française), soyez à l’écoute du Multiplex Poker, votre radio en direct où se succèdent des invités depuis les couloirs du Rio et où de nombreux cadeaux sont à gagner. Cliquez sur le bouton « play » au dessus pour un aperçu de ce que vous avez raté hier. A 21 heures, le reportage écrit reprend ses droits pour le Day 1C du Main Event où vous pourrez suivre l’entrée en lice des joueurs du Team Winamax Manuel Bevand, Yann Del Rey et Davidi Kitai. Probable aussi que l’on verra au départ les deux Français les plus performants des WSOP 2013, David Benyamine et Gabriel Nassif. Bonne journée à tous !

Manub trépignant d’impatience à la veille du départ

Citation à la con

« Tiens, je vais prévenir ma mère que je suis bien arrivé à Vegas. » - Signé : un couvreur venant de terminer sa cinquième journée de travail consécutive aux WSOP.

Benjo, Harper & Kinshu

Le bilan chiffré du Day 1B
Au moins 47 Français ont survécu

Des 1942 joueurs au départ du Day 1B, 1296 ont été recensés à l’issue des cinq niveaux disputés. Parmi les survivants, au moins 47 Français, dont Clément Tripodi, qui a provisoirement pris la tête du classement. Cocorico !

Top 10

  1. Clement Tripodi (en photo) 207,050
  2. Jevon Lam 189,250
  3. Daniel Cates 188,425
  4. Robert Russ 176,650
  5. Age Ravn 162,325
  6. Dan Owen 158,900
  7. Kenneth Silberstein 152,075
  8. Miguel Proulx 150,500
    9.Gianluca Rullo 147,800
  9. Robert Nehorayan 146,100

Les Français

Les cinq membres de la New Team - l’équipe gagnante du KING5 2013 - ont tous franchi le Day 1B. Bravo les gars !

19. Olivier Elissalde (KING5) 128,975
30. Adrien Allain 118,125
36. Olivier Averso 111,650
156. Alban Juen 77,375
177. David Zakine 74,950
236. Estelle Denis 65,500
263. Anthony Cierco 63,550
293. Michel Abecassis (Team Winamax) 61,600
313. Lionel Rozenberg 60,300

  1. Leo Laslandes 57,150
  2. Flavien Guenan 52,575
  3. Damien Lhommeau 50,400
  4. Nicolas Pons 46,625
    556. Nicolas Levi (Team Winamax) 46,325
    601. Bruno Lopes (Team Winamax) 43,025
  5. Alexandre Sette 42,750
  6. Pierre Deville 42,525
  7. Yann Migeon 42,250
  8. Edouard Mignotbonnefous 41,950

657. Simon Biehler (KING5) 39,
662. Julien Duveau 39,425
679. Benoit Mandel 38,500
685. Ugo Jaskula 38,000
785. Lucille Cailly 32,900
841. Brian Benhamou 29,825
855. Antonie Saout 29,350
874. Gaelle Baumann (Team Winamax) 28,575
875. Ludovic Riehl (Team Winamax) 28,550
891. Thomas Denis 27,825

894. Ludovic Lacay (Team Winamax) 27,725
925. Sarah Herzali 26,325
947. Yann Pineau 25,000
968. Arnaud Durif 24,175
969. Thibaud Guenegou 24,175
990. Joseph Teanotoga 23,250
997. Raphael Royal (KING5) 22,700
1016. Alexandre Meunier (KING5) 21,800
1062. Simon Cremniter 19,600
1080. Leon Phung 18,225

  1. Gabriella Faldini 14,050
    1197. Eric Clement (KING5) 12,150
  2. Damien Bierry 10,275
  3. Yorane Kerignard 8,800
  4. Etienne Durnad 8,100
  5. Nazim Guillaud 8,100

Main Event - le programme

Samedi 6 juillet : Day 1A
Dimanche 7 juillet : Day 1B
Lundi 8 juillet : Day 1C
Mardi 9 juillet : Day 2A et 2B
Mercredi 10 juillet : Day 2C
Jeudi 11 juillet : Day 3
Vendredi 12 juillet : Day 4
Samedi 13 juillet : Day 5
Dimanche 14 juillet : Day 6 (jusque 27 joueurs)
Lundi 15 juillet : Day 7 (jusque 9 joueurs)

Trois joueurs du Team Winamax entrent en piste aujourd’hui : Manuel Bevand, Yann Del Rey et Davidi Kitai !

La structure du jour

Tapis de départ : 30,000
Niveaux de 120 minutes

50-100
100-200
150-300
150-300 ante 25
200-400 ante 50

Kinshu

Level 1, on fait un premier point
Day 1C du Main Event des WSOP

C’est de loin la plus grosse journée de départ du Main Event, le Day 1C. Entre 3000 et 4000 joueurs sont attendus aujourd’hui au Rio ! Avant de faire les comptes, commençons par un petit tour du propriétaire, avec pour démarrer l’Amazon Room, où sont installés nos trois pros du Team Winamax - Manuel Bevand, Yann Del Rey et Davidi Kitai.

Monemaker ouvre le bal

Il jouait hier, mais est venu aujourd’hui lancer le traditionnel shuffle up and deal : Chris Moneymaker, vainqueur du Main Event en 2003. Un bel hommage à été rendu à l’ancien comptable du Tenessee, l’amateur qui a grandement contribué à la démocratisation du poker en ligne aux États-Unis. Les organisateurs ont notamment diffusé sur écran géant l’une des mains clés du heads-up de 2003 entre Moneymaker et Sam Farha, avant de lui offrir un buste en bronze à son effigie (décidément, c’est la mode).

Section Purple (40 tables)

C’est la zone dans laquelle nous passerons sans doute le plus de temps aujourd’hui, avec trois joueurs Winamax assis à seulement quelques tables d’intervalle : les pros Manuel Bevand et Yann Del Rey ainsi que notre chef de produit Aurélien Guiglini. Le professionnel de la roulette Julien Di Pace est également dans ce coin-là.

Section Orange (40 tables)

Winamax est également bien représenté dans cette partie de l’Amazon Room avec la présence de Davidi Kitai et des qualifiés Rémi ‹ lacaste32 › Castaignon (photo), Kevin ‹ KiiKoor › Rumeur et David ‹ OR_POSTAL › Colin. D’autres joueurs tricolores sont aussi dans cette section, notamment Otto Richard et Rémi Le Meur.

Section Tan (17 tables)

Peu de joueurs connus de nos services dans ce recoin du Rio, où une quinzaine de tables sont en activité. On y passera tout de même de temps à autre prendre des nouvelles du Français Fabrice Soulier.

Statistiques et citations à la con

  • Nombre de personnes qui campent le rail dès le niveau 1 pour regarder Daniel Negreanu jouer : 22

« Il est où Benjamin ? » - Signé : un manager BetClic ayant perdu de vue son joueur phare.
« Il est où Greg ? » - Signé : un couvreur PMU ayant perdu de vue son collègue.

« Putain, ça fait deux jours que j’ai pas bu une goutte d’alcool ! » - Signé : un couvreur qui ne devrait pas tarder à craquer.

Kinshu

Et pourquoi pas cette année ?
Par Davidi Kitai

Note : pour des raisons techniques, il ne nous est pas possible de publier de nouveaux articles sur le blog du Team Winamax lorsque nous sommes en déplacement, comme c’est le cas en ce moment et ce jusqu’à la fin du mois de juillet. Pour ne pas vous faire attendre, nous vous les publions au cœur de notre reportage du Main Event.

Le tournoi le plus important de l’année va commencer. Le tournoi que tout joueur de poker rêve de gagner une fois dans sa vie. J’ai la chance de le jouer tous les ans depuis 2006, il s’agit donc de ma huitième participation et je dois dire que mon bilan n’est pas terrible, puisque je n’ai réalisé qu’une place payée en 2007. C’est un tournoi magnifique avec une structure très profonde, et des joueurs de tout style : #callingstation #scarednit #maniacrich #tightagressive.

Des amateurs éclairés, d’autres pas, et des pros trop épuisés après une longue série de tournois pour endurer dix jours de tournoi et de concentration intense. J’en ai fait les frais d’autres années où je n’ai pas joué mon meilleur jeu.

Je connais la sensation horrible quand on sort de ce tournoi, et les regrets suite aux erreurs commises. Cette année, c’est différent, j’ai retenu les leçons. Je compte m’appliquer pour jouer un jeu solide, en limitant la variance et en trouvant des spots les plus profitables possible.

Cette année , le facteur confiance est à son apogée suite à mes bons résultats au WSOP : quatre places payées et un bracelet. Je ne pouvais espérer mieux ! Un deep run au Main Event des WSOP serait la cerise sur le gâteau.