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littérature ,je t' aime

ce petit endroit me servira à poster des extraits de textes,poèmes,chansons pour tous ceux qui aiment ça (et meme pour les autres)

et venant de relire « voyage au bout de la nuit »,je vais commencer directement par cet ouvrage majeur;quelques extraits ,donc:

« _ oh,vous etes donc tout à fait lache , ferdinand! Vous etes répugnant comme un rat…
_Oui,tout à fait lache,Lola,je refuse la guerre et tout ce qu ‹ il y a dedans…Je ne la déplore pas moi…Je ne me résigne pas moi…Je ne pleurniche pas dessus moi…Je la refuse tout net,avec tous les hommes qu’elle contient,je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils 995 000 000 et moi tout seul, c › est eux qui ont tort et moi qui ai raison,parce que je suis le seul à savoir ce que je veux:je ne veux plus mourir. »

« Dans ma chambre toujours les memes tonnerres venaient fracasser l’écho,par trombes, les foudres du métro d’abord qui semblait s’élancer vers nous de bien loin,à chaque passage emportant tous ses aqueducs pour casser la ville avec et puis entre-temps des appels incohérents de mécanique de tout en bas,qui montaient de la rue,et encore cette molle rumeur de la foule en remous,hésitante ,fastidieuse toujours,toujours en train de repartir, et puis d’hésiter encore, et de revenir.La grande marmelade des hommes dans la ville.
D’ou j’étais la-haut, on pouvait bien crier sur eux tout ce qu’on voulait.J’ai essayé.Ils me dégoutaient tous.J’avais pas le culot de leur dire pendant le jour,quand j’étais en face d’eux,mais d’ou j’étais je ne risquais rien,je leur ai crié « Au secours! Au secours! » rien que pour voir si ça leur ferait quelque chose.Rien que ça leur faisait.Ils poussaient la vie et la nuit et le jour devant eux les hommes.Elle leur cache tout la vie aux hommes.Dans le bruit d’eux-memes ils n’entendent rien.Ils s’en foutent.Et plus la ville est grande et plus elle est haute et plus ils s’en foutent.Je vous le dit moi.J’ai essayé.C’est pas la peine. »

excellente initiative :wink:

très beau récit effectivement (un souvenir ancien car je l’ai présenté au bac ) :arrow_right: on découvre la misère humaine, sociale, psychologique et métaphysique du début à la fin…
Et l’on s’apperçoit que les hommes ne peuvent pas toujours prendre le contrôle de leur vie.

petit extrait d’un putain de fucking bon bouquin,à devorer pour qui aime les 70’,et comme le dit sam wolfson,critique au NME « Plus que london calling ou brown sugar,plus que les aliens de bowie ou les éructations de johnny rotten,les ecrits de NICK KENT personnifient les seventies »

donc,nick kent « apathy for the devil »

la scene se passe le 28 fevrier 1964 à cardiif et le jeune nick cave(12 ans!!! assiste à son premier concert de rock and roll)

"je suis assis au premier rang à l’extinction des lumieres marquant l’entrée du groupe sur scène quand brusquement une nana à l’air complètement givré me demande agressivement de lui laisser ma place.Devant mon refus,elle attrape un de ses talons aiguille qu’elle brandit comme une dague avant de le plaquer sur mon cou pour m’obliger à m’exécuter.(…).Je suis encerclé de filles atteintes de psychose sexuelle au plus haut degré.Elles se touchent à des endroits inconvenants en poussant des cris primitifs.Les yeux m’en sortent de la tete.
C’est la premiere fois de ma vie que je suis confronté au "sexe"pour,pour ne pas dire à une furieuse hystérie sexuelle collective,et l expérience produit évidemment un impact majeur sur ma candide petite psyché.Elles sont tellement déchainées qu’elles me font peur,mais je comprend d’instinct la cause de cette folie:la présence des rolling stones,tout aussi hallucinante pour moi.

Les Rolling stones ne sourient jamais et,physiquement,ils sont à l’opposé complet de tout le reste de l’affiche.Pas de cravate?pas de gomina pour faire ressortir un front de jeune male.D’ailleurs les Rolling Stones n’ont pas de front.Juste des cheveux,de grosses lèvres et une aura collective d’insolence dévastatrice"