Je n’ai jamais vraiment vu l’intérêt d’avoir un blog personnel, tendance qu’ont la plupart des joueurs réguliers. A quoi bon, puisqu’après tout, personne (ou presque) ne les lit.
Jusqu’à aujourd’hui. Oh, pas un grand intérêt, certes. Mais je commence à croire que ce peut être le petit quelque chose qui permet d’aller de l’avant, de progresser, comme une séance de psy pas chère. Alors que tout joueur de poker qui se veut un tantinet sérieux doit systématiquement savoir se remettre en question et faire évoluer son jeu pour progresser, ça n’est peut-être pas un luxe.
Alors, soit, jouons le jeu. Je m’y mets. Peut-être que ça s’arrêtera à un unique billet. Nous verrons bien.
Surtout que la période est vraiment propice à la réflexion et l’auto-évaluation alors que je découvre aujourd’hui mieux que jamais à quel point le poker sait être cruel.
En effet, je viens de connaître le plus gros écart, le rapide enchaînement entre good run et bad run de ma courte expérience du poker.
Le good run d’abord :
Depuis l’arrivée du .fr, tout le monde l’a remarqué, le niveau a largement baissé. C’est incroyable de voir quelles sommes certaines personnes sont prêtes à dépenser alors qu’il leur manque objectivement et de toute évidence les fondamentaux.
Pas que je m’en plaigne, bien au contraire. Comme tout joueur de niveau correcte, j’aurais même tendance à m’en féliciter. J’ai donc enfilé ma casquette de Shark, trouvé la variante et la structure qui me correspondaient le mieux, et suis parti à la pêche.
Pour moi, c’était ce petit MTT récurrent sur Winamax en Deepstack à 10$. Une structurale idéale pour faire des essais et éviter de s’envoyer en l’air trop facilement, pour peu qu’on ait quatre heures devant nous.
Et le résultat a été plus que concluant :
5 inscriptions, 3 ITM, 5 fois dans les 18 derniers, dont une où je me suis suicidé à la bulle à cause d’un sale tilt, dont je parlerai peut-être un jour dans un autre billet.
Sur les 3 ITM, j’ai eu la chance d’être dans cet ordre 8ème, 2ème puis 1er.
De quoi vous monter le bourrichon, non ? Et surtout de quoi monter sa bankroll de façon très conséquente.
Un pur goodrun comme tout le monde aime, quoi.
Sauf que le retour de bâton est arrivé bien vite.
Fort de tout cet argent fraichement gagné, j’ai voulu le faire fructifier en cash game. La limite qui semble me convenir : NL 20$
Première session à trois tables, pas franchement terrible, mais rien de perdu, c’est déjà ça. Deux tables en déficit à -2.5 BI chacune, une troisième qui compense presque avec +4BI.
Y a du bon et du mauvais à en retirer, je me promets d’en tirer les leçons.
Sauf que depuis, c’est la dégringolade.
Enchainement de mauvais résultat. Le tilt s’installe, le doute arrive. Je change ma façon de jouer, sans succès of course. Je change de table, abandonne le fullring pour du short handed. Rien n’y fait.
De plus, la diminution progressive de ma BR m’oblige à redescendre en NL10. Je me dis, c’est pas grave, le niveau y sera sans doute moins élevé, profites-en.
Même pas sûr. Et si, après quelques jours de pause, j’avais retrouvé un peu la raison, un enchaînement de sales rivières ont ramené le tilt à la surface (bien vite, preuve qu’il n’était pas très loin), ce qui m’a aidé à bien m’envoyer en l’air.
Aujourd’hui, ma BR est bien entamée, mais pire que tout, je ne sais plus comment me remettre dans le sens de la marche. J’ai tenté d’arrêter le Cash Game un moment, pour revenir sur des sit’n’go 10 places, easy money comme je les appelle. Pas mieux. Logique.
Espérons qu’en parler ici m’apporte quelque chose. Ou alors qu’un visiteur qui se serait perdu m’apporte un précieux et salvateur conseil.
Please, help.