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Je suis le ROI du monde!

« Être, ou ne pas être, telle est la question.Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante,ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter par une révolte ? Mourir…dormir,rien de plus ;… et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c’est là une terminaison qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir… dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là est l’embarras. » 1

L’embarras, c’est surtout qu’au lieu de travailler son poker, il passe son temps à bavasser des conneries philosophiques ! Pourtant en tant que prince du Danemark, prendre soin du ROI devrait être une priorité… Au lieu de çà, cet abruti meurt transpercé par une lame empoisonnée. Vraiment, les joueurs scandinaves ont énormément progressé depuis ce fish d’Hamlet!

Suite à cet intro, vous avez sûrement compris le sujet du jour. Si vous croyez que je vais parler de l’influence du poker dans l’œuvre de Shakespeare, vous avez tout faux et vous êtes probablement un étudiant de Lettres Modernes 2. Non, aujourd’hui on va discourir une lichette sur le ROI et croyez moi il va falloir comprendre ce terme, si un jour vous voulez damner le pion à ce sick chattard d’Othello.

Quesquekecé que le ROI ?

Le ROI est le retour sur investissement (« Return On Invesment » en anglais). Il sert à calculer votre % de bénéfice sur l’argent que vous avez placé dans une partie. Prenons un exemple, vous multitablez deux sng classiques au buy-in 0,90 + 0,10 E (0,90 E allant dans le prizepool et 0,10 E dans la poche de Patrick Bruel), vous avez donc investit 2 euros dans cette session. Vous finissez 2ème et 7ème, votre profit est de 0,70 E ( 2.7 + 0 – 2 = 0,7). Mesurons maintenant votre ROI avec la formule suivante : (100 x Profit total / Buy-in total) ce qui nous donne 100 x 0,70 / 2 = 35 %! Bravo vous avez tout compris ! Vu que vous êtes très intelligent vous avez déduit bien sûr que si vous gauffrez les deux sng, votre ROI sera de -100%. Le ROI va déterminer a quelle vitesse va progresser ou décliner votre bankroll, le but est d’avoir un % positif ce qui vous classera dans la catégories des joueurs gagnants.

C’est une notion qui n’est pas exclusif au poker. Étudions le cas d’une marque de chaussures mondialement célèbre qui a le choix entre continuer de fabriquer ses produits aux USA avec un ROI de 10% ou de partir en Chine qui lui offre un ROI de 75%. Pour le bien de sa bankroll, le fabricant de chaussures choisit bien évidemment d’exiler sa production en Chine.

Vous venez de comprendre une terme essentiel du poker et en même temps l’intérêt de la délocalisation. On apprend quand même des trucs passionnants sur ce blog !

Variables et ajustement

Vos trois premiers sng à 1 euro se soldent par une victoire et votre affichez un fat ROI de 262%. Naturellement mis en confiance, vous allez sur Twitter et défiez Gus Hansen en promettant bientôt de lui « décalquer sa race ». Minute jeune padawan ! Ne vous enflammez pas trop vite ! Un ROI sur si peu de parties ne veut absolument rien dire, c’est une affaire de long terme. 3

Prenons l’exemple du joueur lambda blueindigoo. En Avril 2013 il joue 79 sng avec 45,56% d’ITM et 11,68% et victoires ; le mois suivant il joue 115 sng pour 40% d’ITM et 7,82% de victoires. Une si faible variation de pourcentage ne devrait pas avoir une si grande influence sur le ROI mensuel… hé bien détrompez-vous ! En Avril, blueindigoo affiche un ROI de 28,88% et en Mars il descend à 5,25%. Tout çà juste pour quelques bulles ratées ou de Heads-Up perdus en plus ! Donc ne prenez pas pour acquis un ROI gigantesque ou désastreux. Il va varier d’une période à l’autre et beaucoup de choses peuvent l’affecter. Penchons-nous sur ces raisons.

En premier lieu, le niveau de buy-in : rien d’étonnant car plus le droit d’entrée est cher, plus le niveau des joueurs augmentent, plus il est difficile d’être ITM, ne vous attendez pas à atteindre à 10 euros, le même ROI qu’a 0,50 !

La distraction : çà paraît évident mais évitez de faire autre chose pendant que vous gambler, le poker c’est sérieux bordel ! Rien ne vous empêche d’écouter de la musique en jouant mais; passer son temps à chercher des nouveaux morceaux sur Deezer, parce votre playlist ne vous plait plus; au lieu de faire attention à la table, c’est un truc à flinguer son ROI ! Pareil pour les réseaux sociaux, virez-moi tout ce bordel ! Oui, oui même si Jourdan Dunn s’affiche en petite culotte sur son compte Twitter. Les jetons avant les nichons !

Le multitablage 4 est une autre cause de baisse, il y a une grande différence d’ efficacité entre un gus qui joue une partie à la fois et un bourrin fini qui allume sur cinquante tables ! Le multitablage entraîne moins de concentration , moins de temps pour réfléchir et des erreurs de clicks qui nous font dévier de notre jeu optimum. Il faut essayer de trouver un nombre de table maximum qui n’entraîne pas une décapitation de notre ROI. C’est ce que j’appelle la variable Louis XVI.

ROI versus taux horaire

Le ROI permet-il alors d’évaluer notre niveau 5 ? Plus il est gros, plus on est bon ? Ce n’est pas tout à fait vrai. Prenons deux multitableurs, l’un sort d’une session où il a misé 20 euros et il a réalisé un ROI de 20% ; l’autre affiche seulement 8% sur 100 euros placés. Vous pourriez penser que le premier joueur est bien meilleur et pourtant c’est le second qui a gagné le plus d’argent ! Il a même remporté le double avec 8 euros dans sa poche ! N’oubliez pas que le poker a pour but de ramasser le plus de caillasse possible. Le meilleur des meilleurs se distingue par un énorme compte en banque et des mannequins russes de 18 ans remplissent sa salle de bain.

Si vous n’avez retenu de cet article qu’« un ROI positif c’est bien, un ROI négatif c’est vilain et Jourdan Dunn est un sacré canon », j’en suis content, çà suffit largement à faire de vous de bons joueurs !

Hasta la victoria, jugadores !

1 Acte 3 scène 1 d’ « Hamlet » de Shakespeare, pour les incultes

2 Restez quand même sur ce blog, ce n’est pas avec ce genre d’études que vous allez vous faire du fric.

3 Le long terme c’est long (ahah), au minimum 1000 parties et c’est le minimum du minimum pour constituer un bon échantillon.

4 Bien sûr, si vous êtes débutant avec une petite bankroll, ne vous amusez pas à multitabler ! Faîtes çà progressivement ! N’oubliez pas la règle des 5% (appeler aussi règle du vingtième), si vous jouez un seul sng à 0,50, vous avez besoin d’une bankroll de 10 euros mais si vous multitablez deux sng à ce même buy-in, vous aurez besoin de 20 euros !

5 Un bon ROI moyen est difficile à évaluer car entre le multitablage,la structure de prix différente selon les variantes de poker et la variance… beaucoup de paramètres sont à prendre en compte. Gagner sur le long terme est la seule chose dont vous devez vous soucier.

j’aime bien tes articles, très sympa et plutôt juste imo :wink:

oui vraiment sympa à lire! :slight_smile:

Le prochain post parlera des outils de gestion, çà va être aussi marrant qu’un contrôle fiscal.