redirection

[Interview] Skyyart : 100% Poker, 100% Winamax

[Interview] Skyyart : 100% Poker, 100% Winamax

Passionné depuis la première heure, perfectionniste et jusqu'au-boutiste, Skyyart vous attend sur les tables de Winamax !

ITW Skyyart Bandeau

Il a tout connu ou presque dans le monde de l'esport, dont il est devenu l'un des visages les plus reconnaissables de la scène francophone. Streamer, youtuber (près d'1,5 million d'abonnés recensés sur sa chaîne), commentateur mais aussi joueur au plus haut niveau de League of Legends, le jeu vidéo compétitif le plus joué dans le monde, Skyyart ne connait qu'une façon de (faire) vivre ses passions : à fond ! Obsédé par le jeu et la stratégie sous toutes ses formes, Willy (son prénom à la ville), ne pouvait donc que tomber amoureux de notre jeu préféré, qu'il pratique depuis le premier jour de sa majorité !

Aujourd'hui, celui qui se définit lui-même comme un "control freak" amorce une nouvelle phase de sa carrière : travailler mieux, pour travailler moins et se donner la chance de vivre de nouvelles expériences. Cela a commencé dès cette rentrée, avec sa participation à la nouvelle émission de W9 100% Poker et se poursuivra avec un nouvel objectif en tête : bosser, progresser, aux tables de Winamax - sous le pseudo SkyyPok - comme en dehors. Sans jamais perdre son goût pour l'apprentissage ni son amour du jeu. Rencontre avec un homme accompli, mais toujours en formation.

Le poker et toi, ça remonte à longtemps...

J'ai joué dès que j'ai pu, day one ! Pour mes 18 ans, j'ai demandé en cadeau à mes parents qu'ils m'accompagnent au casino pour une partie de cash game. J'en suis ressorti assez nettement positif, donc forcément, j'étais super content. Ensuite, j'ai un peu perdu ça de vue à cause du jeu vidéo, milieu dans lequel je me suis lancé à fond à la fin de mes études d'ingénieur.

Qu'est-ce qui t'a fait y revenir ?

D'abord, il y a une grosse base mathématique et je suis fan de chiffres. Après, parce que j'ai fini par prendre conscience de toutes les possibilités. Il y a 17 ans, quand j'ai commencé, le poker n'était évidemment pas le même, mais je ne le pensais pas du tout aussi riche. Aujourd'hui, je suis persuadé que c'est un des jeux les plus intéressants et complets auxquels j'ai joué !

Skyyart Portrait

Comment tu t'y es pris pour te remettre à niveau ?

Déjà, il faut savoir que, depuis tout petit et encore maintenant à 35 ans, je sais apprendre, ça ne me dérange absolument pas de passer des heures à étudier. J'adore comprendre ce que je fais et pourquoi je le fais. À l'inverse, j'ai beaucoup plus de mal avec le par cœur, par exemple. J'ai commencé par suivre des masterclasses, notamment celle de Julien Martini, et j'ai aussi pas mal bossé sur des solvers. Au total, je pense que j'en suis pour l'instant à environ 500 heures de théorie et j'estime qu'il m'en faudrait entre 6 000 et 8 000 pour être bon. Actuellement, je pense avoir un niveau correct, mais je fais encore beaucoup d'erreurs. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître : je préfère étudier que jouer, parfois même un peu trop. Je sais qu'il faut que je joue plus, mais travailler son jeu, je trouve ça extrêmement stimulant. Je me rends compte d'ailleurs de la quantité de travail nécessaire pour arriver et rester au haut niveau, donc je respecte énormément les joueurs professionnels pour ça.

Tu préfères jouer à quoi ?

Instinctivement, je me suis dirigé vers le cash game. Ça me correspond mieux, c'est plus standardisé et moins sujet à la variance. J'aime avoir un gros tapis devant moi, je prends plaisir à raconter des histoires postflop. Mais je m'investis plus dans le MTT récemment. Je suis coaché par Flavien Guénan depuis quelques semaines, et l'idée c'est d'y consacrer une heure par jour en moyenne pendant environ un an et demi. C'est un petit scoop, mais je prépare aussi un format de streaming avec Pierre Calamusa en coach. Je suis super bien entouré, j'ai beaucoup de chance. En tout cas, le tournoi, c'est une expérience unique : l'adrénaline qui monte à chaque gros coup et quand tu commences à deep run... ça fait quelque chose.

Et à table, tu es quel genre de jouer ?

Parce que j'ai beaucoup plus travaillé et joué en cash game, moins j'ai de tapis, moins je suis à l'aise. J'ai aussi un peu plus de mal en défense de blinde, et quand je joue hors de position en général, et je ne suis sûrement pas assez loose au bouton. Pour ce qui est de la stratégie, j'essaie de jouer exploitant, tirer profit des informations que je trouve. Je veux connaître la théorie pour pouvoir en dévier quand c'est nécessaire.

Le live, tu commences tout juste à t'y mettre...

Oui, c'est encore nouveau. J'ai participé à deux FPO et j'ai joué l'an dernier le Mystery Bounty à 1 000 $ des WSOP. Vegas, c'était une découverte folle ! Tu sens que le poker fait vraiment partie de leur culture. Bon, pour le reste, la démesure, ça fait partie du jeu, mais une fois que tu es passé sous la fausse Tour Eiffel, c'est un peu trop pour moi. J'y étais surtout pour jouer.

Skyyart WPO Bratislava

Mi-septembre, tu as pu découvrir l'ambiance des festivals live Winamax sur le WPO Bratislava.

C'était super, j'ai adoré ! Ce qui m'a le plus frappé, c'est à quel point les gens sont bienveillants. Ça fait grande colonie de vacances entre copains ou du moins entre gens qui partagent une même passion. Il y a un aspect social très fort, c'est très sain. En ce qui me concerne, ça ne s'est pas super bien passé, j'ai surtout manqué de réussite à tapis. Sur un premier Day 1, mon ITM s'est joué sur un flip, perdu avec As-Roi contre une paire de 3 pour remonter à 45 blindes. Sur un autre, je perds avec As-10 suité contre 9-6 off chez un joueur un peu fou que j'avais réussi à attraper. C'est dommage, j'étais un peu dégoûté, mais c'est comme ça. Le premier jour, j'ai quand même joué à une grosse table avec plusieurs pros, dont Romain Lewis et Maxime 'Dabou' Parys. J'étais émerveillé. Surtout, ce que j'ai aimé par-dessus tout, c'est de jouer en 6-max. C'était ma première fois en live et ça change absolument tout ! Rien que pour ça, je reviendrai.

Parlons maintenant de 100% Poker. Ça signifie quoi pour toi de participer à l'émission ?

Je suis ravi, honoré même. C'est un plaisir de faire ça avec des gens aussi talentueux qu'Erika [Moulet] et PonceP. J'en profite d'ailleurs pour remercier Antoine pour son accueil. Il m'a tout de suite mis à l'aise, je me suis senti super bien intégré. Vraiment, je suis ultra-content de la façon dont ça se passe.

Quel est ton rôle ?

Celui du passionné. Je me suis quand même donné un objectif, qui est de démontrer que le poker n'est pas qu'un jeu de hasard, qu'il doit être reconnu à sa juste valeur. Dissocier le poker du pur gambling, parce que si tu ne fais que gamble, tu te fais détruire. Bien sûr, l'argent rentre en ligne de compte, mais ce n'est pas si important, ce n'est qu'un outil. Pour durer dans le poker, pour devenir pro, il faut le mériter. Il y a une vraie forme de progression, dont je pense on peut tirer beaucoup de fierté.

Tu vois un parallèle avec le monde du jeu vidéo compétitif, d'où viennent beaucoup de joueurs de poker ?

Oui, il y a une passerelle évidente entre les deux, parce que cela demande les mêmes talents, énormément de temps, de l'égo, de grosses capacités d'introspection et de ne pas être simplement result oriented. Mais attention, il y a une grosse différence. Dans le jeu vidéo, il suffit de jouer, même s'il faut jouer beaucoup. Pour prendre l'exemple d'un jeu parmi tant d'autres, Rocket League, plus tu joues, plus tu deviens bon. La seule chose qui change est la vitesse de progression d'un joueur à l'autre. Ce qui est sûr, c'est que le jeu vidéo sait très bien récompenser l'acquisition de compétences. Dans le monde d'aujourd'hui, où l'on recherche beaucoup la gratification immédiate, ce n'est pas négligeable. À l'inverse, le poker est plus "ingrat". Il y a une décorrélation entre le temps de jeu et les résultats. On peut jouer des heures et des heures sans jamais s'améliorer, voire au contraire en reproduisant et en intériorisant les mêmes erreurs. Il faut aller passer du temps à étudier pour découvrir d'autres possibilités.

Skyyart Portrait WPO Bratislava

Au niveau mental aussi, les deux domaines sont très demandeurs.

Là encore, je dirais que c'est un peu plus facile côté jeu vidéo. Je pense qu'il faut surtout beaucoup de détermination : avoir envie de progresser, avoir un certain égo, être capable de faire des sacrifices, trouver son avantage concurrentiel. Dans le milieu, les joueurs se font coacher surtout pour apprendre à mieux gérer leur stress, pour joueur leur A-game tout au long de la partie et faire les bons choix au bon moment. Et il faut aussi parfois faire des sacrifices pour l'équipe, quitte à ce que cela impacte négativement la perception que les gens ont de ton niveau, et donc ta valeur en tant que joueur. Au poker, c'est toi et toi-même, c'est un jeu très solitaire. On peut prendre la bonne décision et perdre à cause du hasard. Le sentiment d'injustice est beaucoup plus présent, donc ce n'est pas du tout le même travail.

Comment tu vois ces prochains mois/prochaines années pour toi ?

Je commencerai par dire que je n'ai jamais été aussi heureux qu'aujourd'hui. J'ai beaucoup travaillé ces dernières années, je faisais énormément de choses moi-même, notamment le montage de mes vidéos, parce que je voulais absolument garder le contrôle. Il y a environ un an et demi, j'ai démarré de nouveaux processus, pour pouvoir produire plus de contenu en faisant en sorte que ça me prenne moins de temps. Ça a été dur pour moi de perdre cette mainmise, de voir d'autres faire les choses différemment. Mais à 35 ans, ça me laisse enfin du temps pour autre chose, pour suivre mes passions, dont le poker fait partie. Je veux faire beaucoup de volume, maximiser mon rapport temps/investissement. À côté de ça, j'ai plein d'idées, j'ai envie de relancer des concepts autour de ce que j'appelle les jeux de brain, de stratégie, de logique, les escape games...

Quelque chose qui te tente en particulier ?

Mon rêve, ce serait de participer à un jeu TV comme celui qui est sorti récemment sur Netflix, The Devil's Plan. D'ailleurs, deux des meilleurs joueurs de l'émission sont des joueurs de poker ! J'ai été contacté par une chaîne de télévision française, qui voulait me faire participer à l'un de leurs jeux, mais ça n'a pas abouti. C'est dommage : vu l'état d'esprit dans lequel je suis actuellement, ça aurait été énorme.

Retrouvez Skyyart aux tables de Winamax sous le pseudo SkyyPok, sur ses chaînes Twitch et YouTube et très bientôt sur Winamax TV !

Les pages à suivre

t in f wtv wtv wtv wtv

Merci pour cet article très intéressant.