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Interview de Pierre Lees-Melou

Interview de Pierre Lees-Melou

Du centre de formation des Girondins à un poste de surveillant des écoles, de Lège-Cap-Ferret à Nice en passant par Dijon et des tables de poker aux tops 1 sur Fortnite ; retour sur le parcours atypique de l'attachant Pierre Lees-Melou.

Pierre, quel est le secret pour passer du CFA 2 à la Coupe d’Europe en à peine trois saisons ?

C’est une bonne question ça ! Je dirai qu’il n’y a pas de secret. Il y a pas mal de chance et beaucoup de travail aussi. J’ai eu la chance de tomber sur les bonnes personnes au bon moment, sur les bons projets aussi notamment avec Dijon qui est passé très vite de Ligue 2 à Ligue 1. On m’a donné ma chance. Tout est allé très vite pour moi et je ne m’en plains pas d’ailleurs !

Revenons sur ton parcours. Tu fais tes gammes au centre de formation des Girondins avant d’être recalé en U17, notamment à cause de ta taille… Comment as-tu vécu cet échec ?

Je l’ai plutôt bien vécu car j’étais bien entouré. Mes parents me préparaient toujours au pire pour ne pas trop m’effondrer si jamais tout ne se passait pas comme prévu. Vu la saison que j’avais passé en 16 ans nationaux, durant laquelle je n’avais pas trop joué, je savais pertinemment que j’allais être dégagé et c’est ce qu’il s’est passé. J’étais préparé donc je ne l’ai pas trop mal vécu. Au contraire, j’avais beaucoup appris. Il s’en est suivi un petit retour à la réalité et à la vie normale. Moi, j’ai continué à jouer au foot en amateur parce que c’est ce qui me passionnait. Après, la suite on la connait !

Tu as une vingtaine d’années lorsque tu te retrouves dans le monde amateur à Lège-Cap-Ferret. En parallèle, tu travailles comme animateur auprès d’enfants dans une école. Pensais-tu encore pouvoir devenir professionnel ?

Il faut savoir que moi je n’ai jamais pensé à être pro. Ce n’était pas un objectif. Vraiment, je jouais pour jouer au foot car j’adore ça. En arrivant à Lège, je n’avais pas pour ambition de devenir professionnel. Je menais ma petite vie tranquille, je travaillais et je jouais au ballon. Lors de ma dernière saison à Lège, j’ai eu envie d’aller jouer plus haut mais je visais surtout le CFA, National au maximum. Après, quand ça vous tombe dessus et que plein de clubs s’intéressent à vous, forcément vous vous dites que c’est peut-être possible donc vous donnez tout. C’est ce qu’il s’est passé pour moi.

Tu goûtes au monde professionnel en rejoignant Dijon. Après une première saison remarquée en Ligue 2, tu crèves l’écran lors de ta première saison en première division. Comment expliques-tu la régularité de tes bonnes performances malgré la différence de niveau entre Ligue 2 et Ligue 1 ?

J’ai une bonne capacité à m’adapter et je suis très à l’écoute. Le staff de Dijon a pris beaucoup de temps avec moi. On a fait beaucoup de séances vidéo pour m’expliquer comment jouer. Ils me disaient que j’avais encore cette attitude de footballeur amateur donc ils m’ont changé tout mon jeu. J’ai su m’adapter. Ça a nécessité du temps mais aujourd’hui c’est rentré et tant mieux pour moi.

Toi qui a gravi plusieurs échelons en très peu de temps, peux-tu nous parler des différences entre le football amateur et le football professionnel ?

Cela va beaucoup plus vite dans les enchainements et les changements de rythmes… Moi, j’ai beaucoup progressé dans le jeu sans ballon. En pro, au début, ils m’ont reproché le fait que je ne jouais qu’avec le ballon. Je me contentais de dormir, de ne pas créer de mouvement quand je ne l’avais pas. La vitesse de jeu et les contacts changent vraiment. C’est beaucoup plus rude. C’est une adaptation à faire et elle s’est plutôt bien passée pour moi.

Tu as marqué 5 buts et délivré 6 passes décisives en championnat cette saison, ton plus haut total dans l’élite. Tu es également le joueur le plus utilisé par Lucien Favre avec Alassane Plea. Quel bilan tires-tu de ta première saison chez les Aiglons ?

On fera le bilan à la fin de la saison car ce n’est pas encore fini mais je dirai que c’est un bilan moyen. Déjà, au niveau des buts, je pourrais en avoir beaucoup plus car j’ai encore du déchet cette année. En termes de passes décisives, c’est mieux que la saison précédente donc ça c’est positif. Le vrai bilan on le fera à la fin du championnat quand on aura acquis, je l’espère, notre qualification européenne. Alors, à ce moment-là, on pourra dire que c’est une saison positive.

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Tu peux jouer ailier, milieu offensif et milieu relayeur. Tu es à l’aise avec les deux pieds. Cette polyvalence, c’est clairement ta force.

Oui, c’est une force. Quand on peut jouer à plusieurs postes, c’est mieux pour le coach. Moi, je préfère mon poste de milieu relayeur dans l’axe. C’est vrai que dès le plus jeune âge j’ai toujours travaillé les deux pieds. C’est aussi un atout. J’essaye de m’adapter au mieux à ce que demande le coach mais c’est vrai que mon poste préféré, c’est celui que j’occupe actuellement.

Que ce soit à Dijon ou à Nice, tu évolues au sein d’équipes joueuses, qui aiment avoir le ballon et où les joueurs techniques sont mis en lumière. Cela a-t-il motivé tes choix de carrière ?

Tout à fait. Dijon est un club qui joue au foot et je pense que c’est en partie pour cela qu’ils m’ont recruté. C’est aussi pour ça que je suis venu à Nice. Pour moi, il était hors de question de quitter le DFCO pour un club qui balance ou qui ne joue pas vraiment au football. Quand le Gym est venu me chercher, je n’ai pas hésité car je savais très bien que je quittais un club qui jouait au ballon pour en rejoindre un qui possède la même philosophie. Jouer en passes, vers l’avant, c’est l’identité de Nice et le fond de jeu du coach. On essaie de toujours produire quelque chose, d’être propre, tout le monde le voit. Donc je ne regrette pas mon choix. C’est ce qui me correspond le plus.

En dehors du football, quels sont tes hobbies ? J’ai entendu parler de poker… et de Fortnite ! On a même pu te voir célébrer ton dernier but en hommage à ce jeu vidéo.

Carrément ! Je joue beaucoup à la play, quand même, je l’avoue… Surtout avec ce nouveau jeu, Fortnite. J’ai réussi à ramener pas mal de joueurs sur ce jeu, on y passe beaucoup de temps. Au début, ils m’ont tous critiqué quand je leur ai dit de le télécharger. Maintenant, ils y jouent tous ! Les jeux vidéo, c’est vraiment une passion primaire. Après, j’aime bien sortir et me rendre au restaurant avec mes amis ou ma famille. Je suis souvent avec mon compère Mickael Le Bihan, on fait régulièrement des sorties après les entrainements. On s’occupe bien.

Du coup, qu’est-ce qui te rend le plus heureux : un top 1 à Fortnite ou un but en Ligue 1 ?

Je préfère un but en Ligue 1 car un top 1 sur Fortnite c’est devenu quotidien ! (rires) Non, sérieux, un but accompagné d’une célébration Fornite.

Selon un sondage Winamax Sport, tu fais partie du 11 type historique des joueurs de Ligue 1 au nom composé, en compagnie notamment de Kevin Théophile-Catherine, Kevin Monnet-Paquet, Nicolas Maurice-Belay, Jean-Kevin Augustin et Jean-Eudes Maurice. Est-ce une fierté ?

C’est une fierté d’être dans une équipe type déjà (rires). Je suis vraiment très honoré et j’espère qu’on me remettra un trophée pour ça !

Session one-shot « Tu préfères… spécial coéquipiers »

Norman ou Cyprien ?

Norman c’est un YouTubeur, c’est ça ? Cyprien !

Mario ou Luigi ?

Mario.

Film ou Séri ?

Séri !

Lettre ou Coly ?

(rires) Coly !

Polo ou Marcel (pour être sapé comme Jallet) ?

Un polo.

L’orange du marchand ou le jaune de Le Marchand ?

(rires) Le jaune de Le Marchand.

Forcer à la salle ou pousser Alassane ?

Forcer à la salle.

Prier avec Cardinale ou sortir Souquet ?

Pardon ?! Je vais dire Souquet.

Bonus : les bisous, avec la langue ou avec Malang ?

Hum… Joker ! (rires)