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Interview de Darren Tulett

Interview de Darren Tulett

La Tournée de Darren vient d’ouvrir sur Winamax TV ! Son animateur Darren Tulett nous présente la carte.

Quels alcools seront servis dans la Tournée de Darren ?

(Rires) Ce n’est pas une émission pour les alcooliques, je tiens à le souligner. C’est un bar où il n’y a pas de bière pour l’instant ! Je suis en train de négocier tout ça avec Winamax parce que là, il y a un petit truc qui ne va pas. On espère avoir quand même une bonne ambiance !

Peux-tu nous parler du concept de l’émission ?

La tournée de Darren, c’est très simple : je suis là pour parler de toutes les affiches du week-end. Le vendredi soir, on commence à se demander comment on va pouvoir gagner des sous sur le football européen. Ça commence bien entendu par les affiches du vendredi soir, mais l’idée c’est de trouver des bonnes cotes avec les parieurs Winamax. Un club ou un buteur réussit-il mieux contre tel ou tel club ? On va regarder tout ça en Espagne, en Angleterre, en Italie et en Allemagne afin de trouver les bons tuyaux à l’aide de stats. On aimerait également que ce soit participatif, c’est-à-dire que nos vieweurs passent un agréable moment avec nous. Ce sera encore plus sympa s’ils participent ! Il y aura des FreeBets à gagner ainsi qu’un maillot à l’issue de chaque émission. Cela s’articulera sous la forme d’une séance de tirs au but ! Il suffit d’appeler, un duel sera organisé. L’idée c’est de faire participer le public, qu’il ne reste pas simplement derrière son écran à nous écouter. Les questions et les commentaires sont les bienvenus sur le chat, on regardera ce qui se dit.

On a l’habitude de te voir en qualité d’animateur. Sur Winamax TV, tu vas enfiler ton maillot de chroniqueur.

Oui, c’est chouette, parce qu’effectivement mon job en tant que journaliste à BeIN Sport est de mettre les autres en valeur. Là, c’est un peu plus relax par rapport à mon rôle d’animateur parce que je peux me permettre de donner mon avis, de raconter des histoires. J’en ai vu des matchs depuis le temps ! J’ai aussi eu la chance de fréquenter beaucoup de joueurs et d’entraîneurs, donc j’ai de belles histoires à raconter. Puis j’espère qu’on va rigoler un peu aussi !

Peux-tu nous dévoiler ton meilleur souvenir de match dans un bar ?

Quelque chose vient tout de suite à mon esprit ! 1983… là je sais que la moitié d’entre vous se disent « mais j’étais même pas né à cette époque ! ». Moi, j’ai alors 17 ans, et Brighton – mon club, là d’où je viens – se retrouve en finale de la Coupe d’Angleterre, la FA Cup. Brighton joue à Wembley contre Manchester United. Lors de mon adolescence, j’allais à tous les matchs à domicile. On (Brighton) était en D1, l’équivalent de la Premier League. Vous savez que cette année Brighton est pour la première fois en Premier League, et c’est la première fois depuis 1983. Dans l’Histoire du club, qui est plus que centenaire, Brighton n’a été parmi l’élite que quatre saisons seulement. Là, en 83, on joue la finale de la Cup et en même temps on va être relégué. C’est une drôle de sensation : fabuleux d’être en finale mais triste d’être en D2. J’avais fait la queue avec mes potes pour avoir une place et aller à Wembley. Et finalement, malgré des heures d’attentes, on n’a pas eu de place. Du coup, on regarde la finale dans un bar évidemment plein à craquer, il a fallu acheter un ticket pour pouvoir entrer dans le pub tellement il y avait du monde qui voulait voir la finale. À cette époque, en Angleterre, la finale de la FA Cup était un tel évènement qu’elle était en direct dès la fin de la matinée avec trois ou quatre heures d’avant-match. On suivait en direct les bus avec des hélicoptères, c’était fabuleux ! Un truc de dingue, Brighton joue Manchester United et marque le premier but ! Le match se termine à 2-2 après prolongation. À la fin de la prolongation, il y a un contre pour Brighton avec une occasion énorme pour un joueur écossais qui s’appelle Gordon Smith. Le commentateur sur la BBC a dit une phrase que tous les supporters de Brighton connaissent par cœur depuis : « AND SMITH MUST SCORE » ! Parce que Smith doit marquer ! Et Smith, qu’est-ce qu’il fait ? Bah il tire sur le gardien et il ne marque pas… Depuis, à Brighton, il y a un fanzine qui s’appelle « And Smith must score ». Revenons à ce 2-2 héroïque, encore gravé dans ma mémoire. Pour le replay, on fait à nouveau la queue avec mes potes pour avoir des places pour le match à Wembley. Cette fois-ci, on a eu la chance d’avoir des places. On a vu Manchester gagner 4-0, c’était horrible… Les supporters se sont moqués de nous ! Le 2-2 dans le bar était plus sympa que le 4-0 à Wembley !

Le pub n’est-il pas le lieu incontournable pour suivre un match anglais ? Avec l’inflation du prix des places dans les stades, l’engouement populaire s’illustre finalement dans les bars.

C’est malheureusement beaucoup plus difficile d’aller assister à un match aujourd’hui. À l’époque de mes 16-17-18 ans, on allait au stade les jours de match sans posséder de place et on faisait la queue. C’était aussi simple que ça. On était là deux heures avant le match, avec beaucoup de mecs, car il y avait peu de filles à cette époque. On était debout derrière les buts, ça coutait cinq pounds. C’était « first come first serve ». Désormais, à cause notamment des problèmes liés aux hooligans, toutes les places sont assises. Puisqu’il y en a moins, elles deviennent plus chères ! C’est pourquoi les gens se retrouvent au pub pour voir un match. Il y a d’ailleurs beaucoup de pubs qui sont dépendants du foot puisqu’ils savent que lorsqu’il y a un bon match, les gens affluent. C’est l’endroit où il faut être avant les matchs, à côté des stades. On chante jusqu’au coup d’envoi !

On a parlé de Brighton, parlons maintenant du deuxième club de ta vie : Arsenal.

Brighton est mon club parce que je suis né là-bas mais il est vrai que, comme tous les petits, j’ai supporté le club qui gagne. En 1971, Arsenal a gagné le doublé donc c’était mon équipe. C’est comme les petits d’aujourd’hui en France, ils sont fans du PSG, pas d’un club de troisième division. On a une chose en Angleterre, c’est qu’on reste fidèle à nos clubs. Donc Brighton, toujours, parce que c’est là d’où je viens. Et Arsenal, parce que je les ai choisis.

Quel regard portes-tu sur la situation des Gunners et peut-être plus précisément le cas Arsène Wenger ?

J’ai eu la chance de fréquenter Arsène Wenger durant de longues années. D’abord lorsque j’étais chez Canal, aujourd’hui chez BeIN, il était consultant avec nous lors de l’Euro 2016 et ce fut un moment vraiment fabuleux parce que c’est un type extraordinaire. Il a une intelligence rare et une vraie joie de vivre le football, qui ne se voit pas souvent car quand tu n’as pas la chance d’être avec lui autrement que devant les caméras, tu ne suspectes pas l’espèce de boute-en-train qu’il peut être ! Quand on préparait les émissions pour l’Euroshow sur BeIN, on avait parfois Marcel Desailly, Luis Fernandez, Omar Da Fonsceca, des gens avec de grosses personnalités ; eh bien ils étaient tous massés autour d’Arsène. C’est lui qui racontait les histoires et les blagues ! Les gens ne le perçoivent pas toujours comme ça. J’ai eu la chance d’être souvent auprès de lui et j’ai beaucoup de respect pour tout ce qu’il a fait pour Arsenal. Néanmoins, il est vrai qu’aujourd’hui on est en droit de se poser des questions par rapport à la suite. Ça fait un moment que l’on a l’impression que le club tourne en rond et que les mêmes problèmes se répètent année après année. C’est sûr que l’on va devoir trancher à un moment donné. Personnellement, j’aimerais bien voir Thomas Tuchel arriver au club. Je le connais un petit peu, surtout à travers un ami qui a écrit un livre récemment. C’est un type assez brillant, qui parle anglais couramment – qui parle un meilleur anglais que la plupart des Anglais d’ailleurs – ce serait bien de voir quelqu’un qui a un vrai regard différent, un peu de jeunesse, arriver dans le club. J’ai l’impression que c’est peut-être la dernière saison d’Arsène.

Quel parcours pour les Anglais en Russie ?

Bon, la bonne chose c’est qu’on va au moins avoir trois matchs à jouer grâce au système de poules. Malheureusement, trois matchs, c’est souvent tout ce qu’il reste pour les Anglais. À l’Euro on s’est fait éliminer par l’Islande, à la Coupe du Monde par le Costa Rica, donc quand on parle d’une équipe qui se fait éliminer par de telles nations, on ne peut pas vraiment être très optimiste ! Il faut être réaliste, l’Angleterre dans les grandes compétitions, c’est déception après déception après déception… Je suis bien placé pour vous dire que ça fait mal. 1966, rendez-vous compte, c’est la seule fois que l’on a gagné quelque chose ! Depuis, même pas une finale ! C’est vrai que parfois on est malheureux, on a des tricheurs contre nous comme Maradona qui marque de la main ou les Allemands qui nous battent aux tirs au but, mais, force est de constater qu’on est nul. Il n’y a pas de raison de penser que cela va changer, même si on a une jeune génération qui commence à montrer un petit peu de talent à l’instar de Kane, Alli ou Sterling, Stones parfois. On peut penser qu’une base se dégage mais de là à être optimiste pour la Coupe du Monde en Russie, non. Save your money, ne pariez pas sur l’Angleterre !

Et si on pariait plutôt sur le Big Four ?

La saison dernière c’est Londres qui dominait avec Chelsea et Tottenham. Cette fois-ci c’est le nord-ouest avec les deux clubs de Manchester plus Liverpool. Les trois clubs de Londres sont là aussi. Manchester City va forcément être champion, la question est de savoir qui va compléter le podium ? Chelsea et Tottenham vont probablement finir deuxième et troisième. Manchester United montre trop de faiblesse à domicile avec Mourinho mais devrait se placer dans les quatre. La question, c’est Liverpool. Cette équipe est totalement imprévisible, capable de choses formidables un jour et de performances défensives inquiétantes le lendemain. Peut-être que Van Djik va aider à solidifier tout ça. C’est très difficile de dire qui va être dans les quatre. Je pense qu’Arsenal va finir sixième malheureusement. Chelsea pourrait prendre un coup derrière la tête et terminer cinquième en cas d’élimination face au Barça en Champions League.

Pariez sur Tottenham dans le Top 4

Sous l’impulsion du City de Pep notamment, les clubs anglais peuvent-ils retrouver leur clameur d’antan en décrochant le Graal en C1 ?

C’est possible cette saison ! On a cinq clubs qualifiés pour les 1/8 de finale, c’est du jamais vu dans l’Histoire de la Coupe d’Europe. Manchester City a plutôt un bon tirage. Pour Chelsea, contre Barcelone, ce sera plus compliqué. Manchester United devrait passer contre Séville. Pourquoi pas voir un club anglais gagner cette saison ? On a vu Tottenham maitriser le Real Madrid, ce n’est pas anodin. City, avec la force de frappe dont dispose Guardiola, fait peur à tout le monde. Et cela, c’est très important. Savoir que les autres équipes vous craignent, c’est précieux mentalement. Le Barça, justement, en joue depuis un moment. Les gens ont peur d’affronter le Barça, on l’a vu la saison dernière avec le Paris Saint-Germain. Il n’y a pas d’autre club, je pense, capable de faire craquer le PSG comme ça. C’est dans la tête que ça se passe et c’est dans la tête que Manchester City a marqué les esprits en étant brillant cette saison. Tout va dépendre du tirage au sort mais il n’y a pas de raison que City n’atteigne pas la finale.

Peux-tu nous concocter un petit 11 All-Star ?

Ça fait deux français et un anglais au milieu, c’est pas mal. Même si ça manque un peu de tacles, c’est pour se faire plaisir. Devant, on va mettre Ronaldo le Brésilien car c’est le joueur le plus impressionnant que j’ai vu de mes propres yeux dans un stade. Sa vitesse, sa puissance, son œil pour le but… C’était purement formidable, extraordinaire ! Messi, évidemment, parce que trop brillant pour ne pas être dans l’équipe et puis parce qu’il m’évite de prendre Maradona, ce tricheur ! Le dernier ce sera un coup de cœur, Chris Waddle, pour le divertissement ! C’est un joueur qui jouait avec le sourire et qui donnait le sourire ! Lorsqu’il jouait à Marseille, même les supporters des autres clubs aimaient le voir jouer car tout le monde voyait que c’était un type qui jouait pour le plaisir. Et ça, c’est le plus important.

One shoot "Au bar"

Morata ou Mojito ?

Morata, ce n’est pas possible ! Seulement si tu lui donnes le ballon sur sa tête ! Je vais prendre un Mojito svp.

Jack Wilshere ou Jack Daniels ?

Je prends les deux. Je bois un Jack Daniels avec Jacques Wilshere.

Emile Heskey ou mille whiskys ?

Oulalala le jeu de mots pourri ! Heskey, tu avais l’impression qu’il était nul parce qu’il était lourd et pas très rapide mais tous les mecs qui ont joué contre lui le disent : c’est difficile de jouer contre lui, il utilisait son corps pour défendre son ballon et finalement c’était un super coéquipier. Donc je prends Emile Heskey.

Drinkwater ou Drink alcohol ?

(Rires). Un joueur anglais qui s’appelle Drinkwater, c’est très suspicieux. Le mec, c’est un menteur !

Excellent l’interview