Avec mon pote et colloc’ (ça y est, l’info est lâchée… ) « fffabulous », et un troisième larron que vous croiserez peut-être un jour sur winamax sous le pseudo de « aaaaa. », on s’est lancé hier soir dans le grand bain du live au cercle wagram (et oui, c’est pour ça qu’on a raté tous les deux le free6stars
).
Bon d’accord, n’exagérons rien, c’était seulement le petit bassin :
50 € freezout du Wagram organisé par la FFDP les lundi soirs à 20h30.
Je vous propose aujourd’hui ce post pour vous conter notre petit trip d’hier soir…
L’avant tournoi
Rendez-vous est pris à 19h15 au métro Charles-de-Gaulle Etoile, sortie 4 « avenue Wagram ».
Bien entendu, je sors un peu en avance du taf pour être à l’heure et constaté que je suis le seul dans ce cas…
19h30, mes acolytes arrivent et, après un petit passage au distributeur, on se pointe au cercle Wagram.
Escalier feutré, on laisse une pièce d’identité à l’entrée et deux mecs prennent nos vestiaires pour 1€.
Un poil excités, on monte directement au deuxième, attirés et guidés par un bruit aussi familier qu’inconnu dans cette ampleur : celui des chips s’entrechoquant joyeusement !
On y est
19h45 : nous y voilà… Devant nous, une immense salle sur 2 niveaux avec un large espace ouvert au milieu.
On dirait les galeries Lafayette du poker, l’escalator central en moins !
Après s’être renseigné auprès d’un employé, on se rend au niveau supérieur pour l’inscription.
Une fois délesté de 50€, retour au bar pour prendre un verre avant le tournoi.
Celui-ci se déroulera dans la grande salle, en bas. Les tables du haut sont celles du Cash Game…
20h15 : annonce au micro. Les inscrits doivent tirés les places au sort…
La tension monte légèrement dans la salle et une imposante file indienne se créée.
Chacun prend un numéro et rejoint sa table et son siège.
La structure
Première surprise : ce sont des tables de 10 joueurs.
Deuxième surprise : une liste d’attente est en place !!!
Si 100 places sont disponibles, 135 tickets ont été distribués et les personnes sur liste d’attente remplaceront les éliminés au fur et à mesure, et ce pendant une heure…
Stack : 1500 jetons
Blinds : 25/25
25/50
50/100
100/200
150/300
…
Augmentation : toutes les 20 minutes.
Ni re-buys, ni addons (heureusement)
Autant dire que ça va saigner !
Dernier coup d’oeil à mes potes : on se sépare sans un mot (mais pas sans une petite pensé…) et chacun va vers sa table.
Table 7, siège 7:
Me voilà installé sur mon siège à tripoter nerveusement mes 1500 jetons (2 jetons de 500, 5 de 100 et 4 de 25).
J’observe mes adversaires et note que sur les 10 que nous sommes, 4 sont de bons habitués et 2 sont très probablement comme moi, des nouveaux. Quant aux autres, mystères. :
Alors que le stress commence à monter, je me rends compte que cela est vrai pour l’ensemble des joueurs, expérimentés ou non.
Du coup, je me calme et entre en phase d’observation.
Le tournoi commence.
Les premières blinds passent et je me sens de plus en plus à l’aise.
Je catégorise les joueurs dans ma tête afin de choisir ceux contre qui je vais jouer.
Tout d’un coup, un gros pot se lancent et 3 joueurs partent au tapis sur le flop : tirage couleur max vs double pair vs brelan.
Le brelan gagne et deux nouveaux joueurs s’installent immédiatement sur les sièges laissés vides.
Après quelques tours, je commence à avoir un bon tell sur un joueur large : quand il bluffe, le mec se triture la lèvre supérieur.
Deux mains après avoir noté cette observation, le mec en question relance (comme à son habitude) a 200 sur les blinds à 50, du milieu de parole. Du cut-off, je retourne Ako . Après une courte réflexion, je sur relance à 600. Tout le monde passe jusqu’à notre joueur large : il se triture abondamment la lèvre supérieure et finit par payer. A partir de ce moment, je me dis qu’il n’est pas hyper solide et qu’il va chercher un flop avec une main du type Q10, QJ, KJ.
Le flop vient sur 3 cartes insignifiantes rainbow et le mec mise 600. Je prends quelques secondes pour réfléchir et observe à nouveau le petit geste de trituration des babines . Mon cœur s’emballe et je sur relance sans même vraiment m’en rendre compte…Je viens de faire TAPIS !
Le mec me regarde et jette ses cartes. Ouf !
La fougère
A partir de là, mon stack est aux alentours de 2800 sur des blinds 25/50. J’ai donc le temps de « fougériser » un peu. :mrgreen:
Ma table est super agressive et les candidats se succèdent. Un mec (une vrai calling station) sort tous les nouveaux arrivants avec des brelans floppés, des couleurs fishés et autres coups dignes du wamarium… :mrgreen:
J’apprends durant ma phase de végétation que le mec assis à ma droite n’est autre que le gagnant du tournoi d’il y a deux semaines . Il a du jouer jusqu’à 3h30 du matin pour emporter 2000€ ! Le mec à ma gauche est aussi un pur habitué qui raconte comment il a « dealé » avec 2 de ses potes le mois dernier pour se partager à 3 le prize pool de la table finale !
Je me terre et j’observe. De temps à autre je vole un pot en position : une fois du bouton avec 10-9s , une autre fois avec KJ.
La familiale
Les blinds sont à 50/100 et presque tout le monde paie (7 joueurs) jusqu’à moi, de petite blind. Avant de retourner mes cartes, je sais déjà que j’ai les côtes et la position pour payer. Mais je ne veux pas faire le pingouin…
Je retourne K6s et décide de compléter la blind.
Le flop s’ouvre sur K62 avec deux trèffles.
De premier de parole, je mise 750 dans un pot de 800. Seul le mec aux babines me paie.
Le turn est un 10de carreau. Je mise 1200 et le mec se couche.
Me voilà à 3500 chips…
Changement de rythme.
Au bout dune heure, les « compléments de table » (joueur arrivant depuis la liste d’attente) stoppent. Notre table a déjà vu 8 mecs se faire éliminer : autant dire que il y a du courrant d’air.
Les blinds sont à 100/200 et je ne vois pas grand-chose. Notre pote « aaaaa. » n’est plus à sa place et je me doute qu’il est sorti.
En réalité, après une belle envolée jusqu’à 4000 , il perd un coup avec une suite contre un full, puis JJ (lui) vs TT qui trouve un 10 lors d’une bataille de blind. Bad luck Axel !
Ma table est très agitée. Les coups s’enchaînent rapidement et la tension monte. Un mec serré relance à 400, sur relancé à tapis par un joueur TAG, payer par le joueur large à qui j’ai piqué tous les chips que j’ai devant moi.
Et là, je retourne JJ… que je couche assez rapidement en grommelant.
Le premier relanceur paie (son tapis) et montre AA. Le second payeur (large chipleader de la table) montre AJs et le suivant TT. Le fop sort un 10 et le joueur serré est éliminé.
QQ :
Les blinds sont désormais à 150/300 et mon tapis a diminué aux alentours de 2500. Je suis en position tardive, un mec relance à 700 en milieu de parole avec un tapis a peu de chose équivalent au mien et je retourne les dames. Je prends quelques secondes pour faire comme si je réfléchissais, alors qu’en fait c’est déjà tout vu.
TAPIS
Tout le monde passe jusqu’au relanceur qui paie illico et tourne une paire de 5 !
OUOUOUOUOU ! Je me vois déjà bien !
Le flop tombe : K105
Pas d’amélioration au turn ni à la river…
Je tombe à moins de 800.
L’enchaînement.
Le coup à peine terminer, un floor manager s’approche et nous annonce que la table est cassée et que les blinds passent à 200/400.
Je me retrouve donc a une nouvelle table avec un super short stack a attendre la sentence.
Sentence qui ne tarde pas a tomber pour mon colloc’, le fabuleux fffabulous. Assis à la table juste devant ma nouvelle table, il sort une main après mon déplacement, vient me glisser un mot à l’oreille et va prendre une bière, conscient qu’il y ait peu de chance que je fasse long feu avec mon tour de blind comme stack. :mrgreen:
La fin :
Après avoir attendu une ou deux mains, je vois que les stacks de mes adversaires (ils ont tous plus de 3000 chips ) et la valeur des relances préflop (1200 en moyenne
) ne me laisse aucune chance.
Je pars donc UTG avec 45 (que je préfère a K7 ou A9 car moins souvent dominée).
Payé 2 fois puis sur relancé à tapis par le bouton. Le chip leader paie et nous sommes trois. Mon 45 fait face à un AQ et à KK ops: . Un A tombe, je trouve un tirage ventral au turn, et finalement je sors d’un coup, comme ça !
C’est tout le paradoxe et la beauté du tournoi.
Toute la tension s’arrête d’un coup, le jeu est fini pour vous, mais cela ne représente rien pour les autres. Une simple élimination de plus…
Quelle est la vrai réalité : celle du jeu, encore en cours, ou celle dans laquelle je viens de retomber ?
Je me dirige vers le bar ou fffabulous m’attend, une bière à la main.
Il m’en offre une, on discute et on se raconte nos tournois respectifs.
J’espère d’ailleurs qu’il vous fera partager son expérience…
A la maison :
On s’arrête au Quick avant de rentrer et j’appelle ma copine pour lui dire qu’on a pas gagné : un peu de consolation ne fait pas de mal !
Une fois à la maison, on débriefe encore de la soirée avant d’aller se coucher en songeant encore au ballet incessant des croupiers, des chips et des cartes !
C’est sûr, le mois prochain on y retourne ! :mrgreen: