Reportage par Harper
Le jour de gloire
Passionnant ! Formidable ! Exceptionnel ! Jamais un tournoi de poker n’aura autant déchainé les foules. Nous sommes ici, à Nantes, comme surement des milliers de français, à suivre la finale du Main Event des World Series of Poker. Une centaine de personnes massée derrière le PC, appuyant frénétiquement sur la touche « F5 », à la recherche de la moindre information. Car mesdames et messieurs, l’évènement auquel nous assistons est exceptionnel : Antoine Saout est chipleader des championnats du monde !
Difficile de se ressaisir. Pour les nombreux amateurs présents, il va falloir reprendre place autour des tables. S’ils ne jouent pas pour 8,500,000$, tous espèrent remporter l’une des dix places qualificatives pour la finale du France Poker Tour qui se déroulera en Janvier. La Cité des Congrès nantaise est désormais pleine, la tension à son comble… C’est reparti !
Le onze nantais
Franck Deluoye 19,300
Francisco Gonzales Chamorro 17,100
Thomas Beke 15,100
Benjamin Pirsou 15,000
Olivier Calvez 14,700
Alexandre Coutant 14,700
Jean-Guy Gilbert 14,100
Damien Salou 13,600
Mathieu Abiven 13,500
Aurélien Masse 13,200
Almira Skripchenko (Team Winamax) 11,800
Tableau de bord
109 joueurs restants (sur 550 entrants)
Blindes 400/800
Tapis moyen : 7,600
Antipodes
Franck Deluoye - chipleader - 19,300
Jonathan Ouisse - lanterne rouge - 1,300
Fini pour Almira
Double mauvaise nouvelle. Alors qu’Antoine Saout vient de subir un terrible « bad beat » face à Joe Cada, Almira Skripchenko vient de nous quitter dans ce France Poker Tour Nantes.
« J’ai commencé par jouer un « coin flip » avec [Kh][Qh] contre… deux paire de dix ! Mais j’ai perdu. Ensuite, j’ai envoyé le reste de mes jetons avec [Jd][9d] et ai été payé par [Ac][Jc]. Le flop a apporté un neuf… mais la rivière fut un as ! »
L’aventure nantaise s’arrête ici pour la membre du Team Winamax, non sans un excellent souvenir : « vivement Dijon ! »
Direction le jour 2
[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_FPT_Nantes/day2-1.flv[/video]
3-2-1- Blind 400-800
[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_FPT_Nantes/day2-2.flv[/video]
Couic, Gouic
Franck Deluoye. Vous vous souvenez de ce nom ? Hé bien notre chipleader en début de journée vient ni plus ni moins de sauter. La raison ? Un affrontement brutal face à un autre gros tapis : Guillaume Le Gouic. Tout est parti sur un flop [Tc][7h][5d].
Guillaume possédait [Kh][Th] et Franck [Td][9d]. Après un tournant et une rivière sans conséquence, Guillaume s’octroyait ce pot de 39,000, le plaçant en tête du tournoi. Et lui mettant deux orteils et demi dans le TGV pour Paris.
Saout, passionnément
La France du poker vient de vivre l’un des plus grands moments de son Histoire. Et des milliers de passionnés ont vibré à travers l’hexagone. C’était également le cas, ici à Nantes.
« Antoine Saout part à tapis et est payé par Joe Cada ! » Guillaume Gleize, directeur du tournoi, est scotché derrière le PC. Plus aucun bruit de jeton ne se fait entendre, les cartes semblent immobilisées, le temps est en passe de s’arrêter.
« Le breton possède une paire de huit et il fait face à as-roi… » Certaines personnes se lèvent, espérant voir un bout d’image sur l’écran. En vain. Il faudra se contenter du son. Certains se prennent la tête à deux mains, sont proches de prier.
« Rien au flop, ça tient ! » Quelques cris se font entendre : « Allez ! Hold ! » Cette fois, plus aucune table ne joue. Le centre de l’attention est devenu le PC de Paco.
« Brique au tournant… » Un silence. Intense.
« Non ! C’est un roi à la rivière… » Un retentissent « ooooh » raisonne dans la Cité des Congrès. Puis un nouveau silence. Et, presque naturellement, une salve d’applaudissements. L’assemblée salue la performance d’Antoine.
Plus qu’un « Bravo », c’est un « Merci ». Merci de nous avoir autant fait vibré. Merci de nous avoir permis de communier.
*** Pause 15 minutes ***
La première heure et demie a été active avec l’élimination d’une quarantaine de joueurs. Alors que la moyenne vient d’être réduite à six grosses blindes, le prochain niveau devrait être meurtrier. Du coup, introduction des jetons de 5,000 : ils risquent de servir !
Tableau de bord
64 joueurs restants (sur 550 entrants)
Blindes 1,000/2,000 (à la reprise)
Tapis moyen : presque 13,000
Winnar
« C’est la première fois que je joue en Omaha » s’amuse Joel Martinez, vainqueur de… l’Omaha Cup ! Après quelques tentatives sur internet, le nantais a décidé de tenter l’expérience en « live ». Bien lui en a pris : après deux jours de compétition, il s’impose devant quarante adversaires.
Sa récompense ? Une coupe, et une bouteille de champagne. Pour la boire avec qui ? « Une amie qui vient d’avoir trente ans ! Et ma femme aussi… » Ah, on préfère.
C’est mâle
Martine, dernière femme en course, vient de nous quitter. Ce qui a eu le don d’énerver Guillaume Gleize, le directeur du tournoi. Pointant son bourreau du doigt, il a annoncé la couleur : « si vous voulez la venger, sortez-le ! »
Jouant de nombreux freeroll sur Winamax depuis deux ans sous le pseudo « Troypik », Martine se faisait une joie à l’idée de disputer une finale au prix d’entrée de 1,000 euros. Il faudra retenter sa chance.
Le bec dans l’eau
Des fois, une qualification pour Paris se joue à des petits riens. Un tournant, défavorable, une rivière, abominable. Maxime Cournée vient d’en faire l’amère expérience. Envoyant directement son tapis pour 25,000 avec une paire de dames, il trouve un payeur en la personne de Thomas Beke avec [Ad][Kd].
« Yes ! » s’exprime Maxime sur le flop [2h][8c][3d]. « Pas de carreau ! » sur le tournant [Td]. Et enfin, « NON ! » (accompagné du coup de poing sur la table qui va bien) sur la rivière [2d].
Ce pot propulse Thomas en tête du tournoi avec 72,000 de tapis. « Je vais peut-être prendre une petite pause… » Je t’en prie.
What four
Et hop, plus que quatre tables. Le public nantais est massivement massé derrière elles. Pourtant, aucun son n’émane d’eux. Alors on se demande pourquoi. Un lendemain de soirée difficile à négocier ? Un « bad beat » pas encore digéré ? Un grand respect, tout simplement ? On penchera pour cette dernière option. Pronostic d’horaire pour l’éclatement de la bulle : 19 heures 23.
Tableau de bord
32 joueurs restants (sur 550 entrants)
Blindes 1,500/3,000
Tapis moyen : 25,781
Pas à la fête
Snif. On perd un wameur. « Teuf44bzh » (imaginez-vous l’interpeller à l’autre bout de la salle quand vous ne connaissez pas son prénom – un grand moment de solitude) vient de sortir.
Réduit depuis un long moment à peau de chagrin (au cours du France Poker Tour, cela représente pas plus de deux pov’ grosses blindes), l’ami « Teuf » a bien du faire quelque chose et a donc trouvé une solution judicieuse : envoyer son tapis. C’était avec [Qc][Jd]. Et il est tombé face à une « premium » : [8s][5s]. Un cinq au flop plus tard, on perdait notre wameur.
« Tu vas retenter ta chance ? » lui ai-je demandé. « Je ne sais pas trop… Peut-être à Rennes ». OK, ai-je simplement répondu. Puis, après vérification, je me suis aperçu qu’il n’y a pas d’étapes là-bas. Donc si tu repasses dans le coin, « Teuf44bzh », n’y va pas, c’est un piège. Il n’y a pas de tournoi là-bas. Promis.
8 Quads
Ça pourrait faire un bon nom de groupe. Un genre de « Alliage » remasterisé. Mais je m’emballe. Si je vous parle d’un carré de huit, c’est pour vous faire part d’un bon gros « bad beat » à la nantaise. Prêt à voir du sang ?
En milieu de parole, Loic Beucher envoie la sauce pour 17,000. En petite blinde, Yannick Michel n’hésite pas très longtemps avant de payer. Cela se comprend : il possède [Qh][Qc]. S’ensuit une hésitation interminable de Samuel Gatel en grosse blinde. Je me dis alors : « le petit malin, il gagne du temps pour espérer gratter un ou deux tours de blindes ». Que neni !
Samuel possède une vraie main, [8c][8h], et décide de payer pour ses derniers 19,000. Loic révèle pour sa part [Kc][Jc]. Pour voir du sale, rendez-vous au flop.
Voilà, on y est. Le flop : [Ad][5s][8s]. Boum, brelan ! Le tournant est un [4s] et ça, ça n’intéresse personne. Par contre, la rivière est un [8d] pour un carré et ça, c’est très drôle. Certains appellent ça du « gâchis de chatte ». Ils n’ont surement pas complètement tort. En tout cas, j’en vois un qui commence à regarder les horaires de train pour Paris.
C’est qu’avec 60,000 de tapis, on est pas mal loti. Hein Samuel ?
Erosion naturelle
[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_FPT_Nantes/day2-3.flv[/video]
Brice prend le contrôle
Vous l’avez compris : les « limps », les « check-raise », les « new-york back-raise » : c’est ter-mi-né ! Place aux bons gros tapis, tout en masse.
C’est ainsi qu’un énorme pot de plus de 100,000 jetons s’est formé au cœur de la table 3. Je vous la fais rapidement : Yannick Boissinot envoie son maigre tapis avec [Qh][Th], François Tuchais isole à tapis pour 33,500 avec [Ks][Qs] et Brice Arnault paie en l’espace d’une seconde avec [As][Ah].
On clôt le suspense : un as apparait au flop. Et hop, deux sortants. Et un premier joueur à atteindre les 100,000. Facile.
3-way all-in
Un autre pot a réuni trois tapis au centre de la table. En ne faisant cette fois qu’une victime : Christian Durville et son [Ad][Qc]. Faisant face à une paire de dix et au [As][Kh] de Johnny Lenoir, il a du s’incliner sur un board [Ks][Js][5c][7s][9s], ne pouvant lutter contre une couleur max.
Ce pot permet à Johnny de passer à 70,000, presque deux fois la moyenne.
Speedway
La dernière demi-heure a été active. Plus simplement : ça s’est emballé sévère. Ils sont comme ça nos amis nantais. Sous leurs apparences calmes, ils n’hésitent pas à envoyer la sauce, même à l’approche de la « bulle ». C’est ainsi que nous sommes déjà tombés à deux tables. Seuls 18 joueurs restent en course pour décrocher l’un des dix précieux sésames. Et, vu la tendance actuelle, il se pourrait que cela aille très, très vite. Du coup, petite pause de quinze minutes. Zou.
Tableau de bord
18 joueurs restants (sur 550 entrants)
Blindes 3,000/6,000
Tapis moyen : 45,833