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Fish de Star #3 : Kevin "Harper" Noblat

*Après avoir interviewer des joueurs de poker récréatif, des joueurs pros, des croupiers et des écrivains, découverte d’une personne exerçant un autre métier en rapport avec le poker : Harper, reporter pour Winamax.fr

De sa plume très fine (et très drôle) il nous fait vivre avec une grande intensité les tournois qu’il couvre sur l’ensemble du globe en compagnie de Benjamin « Benjo Di Meo » Gallen

A part celà Harper est aussi devenu reporter pour les News de Wam et pour ma part je les trouve vraiment excellentes, très diversifiées, bref bravo pour ton travail jusqu’à présent Harper (je n’aurai pas été aussi bon si on m’avait prix en reporter donc tant mieux !).

Trève de bavardage, je vous laisse le découvrir.

PS : si vous voulez être averti par mail des nouveaux posts sur mon blog et docn des fishs d’identité, pensez à vous abonner à mon blog :wink: *

Fish de Star #3 : Kevin « Harper » Noblat

Pseudo : Harper
Prénom : Kevin
Age : 21 ans
A découvert le poker : 2007
Variante préférée : Coverage
Format : Papier/Stylo
Limite(s) : 22 heures de flip consécutifs

Comment as-tu découvert le poker ?

Grâce à mon boss, Patrick Bruel ! Durant les révisions de mon bac passé en 2007, un ami m’a recommandé de regarder une émission sur Canal+, un certain « World Poker Tour »… Entre la verve de Patrick et l’intérêt stratégique du jeu, j’ai tout de suite accroché. Après avoir visionné une deuxième fois l’émission, je me suis fait offrir (broke inside) une mallette de 100 jetons. C’était peu mais, avec mes potes, on était en plein kiff et avons joué durant tout notre temps libre. Par la suite, j’ai déposé à coup de 5 euros sur un site une dizaine de fois et me suis « broke » tout autant de fois. J’ai donc décidé de lire du contenu stratégique et de mater des vidéos. Ca a plutôt pas mal marché ensuite.

Aujourd’hui tu es reporter pour Winamax : comment as-tu été repéré, recruté ? Depuis combien de temps arpentes-tu le globe pour suivre les tournois ?

En aout 2009, j’ai reçu un simple message de Benjo : « Ca te dit de bosser pour Winamax ? » Je suis allé à Londres, j’ai passé l’entretien et, cinq jours plus tard, je changeais de vie : déménagement de Lyon à Londres, passage du statut d’étudiant à celui de salarié, une pure folie !

Ma carrière de « couvreur » a débuté à Barcelone durant l’été 2008. J’y étais en vacances avec des amis de mon club de poker : Lyon Hold’em. L’EPT se déroulait en même temps et je n’avais qu’une envie : circuler entre les tables afin de comprendre le raisonnement des professionnels. J’ai appris que les seules personnes habilitées à circuler étaient les journalistes. J’ai alors contacté le Club Poker en leur proposant (bénévolement) mes services pour un reportage. Ils ont accepté et les quelques conneries que j’ai racontées ont plu. J’ai alors été contacté par plusieurs sites comme bwin et Unibet pour qui j’ai travaillé en freelance durant une dizaine de mois. Jusqu’à ce fameux contrat avec Winamax.

T’as-t-il fallu une formation préalable pour exercer ce métier ?

Une fois le bac en poche, j’ai attaqué une licence de sciences politiques sur Lyon avec un objectif simple : intégrer une école de journalisme afin de devenir journaliste sportif. Et puis le poker a pris de plus en plus de temps dans mon quotidien. J’ai réussi à en extraire un revenu pas forcément folichon mais régulier qui, ajouté aux reportages faits en freelance, m’ont un peu sorti la tête des cours. Bon, il y avait les soirées aussi, hein, mais je crois que c’est pour tout le monde pareil. Parallèlement, je bossais également depuis l’âge de 16 ans pour un journal couvrant la Drôme/Ardèche. J’y étais en charge de la section sport (ce fameux article sur Jean-Paul Bidochon, vainqueur de la consolante du concours de pétanque de Aouste sur Sye ? Oui, oui, c’est bien moi). Quand Winamax m’a contacté, j’ai donc tout laissé tomber alors que je venais de réussir à passer in-extremis ma deuxième année.

Comment se passe une journée d’un reporter sur le coverage d’un tournoi international ? Ou se trouve la difficulté dans ce métier (décalage horaire, journée décalées, autre ?) ?

Tous les couvreurs ont un rythme différent… Je sais que Benjo ne peut pas se passer des excellents petits dej’ servis dans nos hôtels de balla pendant que perso, je préfère gratter une heure de sommeil en plus. En général, lors d’une journée standard (c’est jamais standard), je me lève deux heures avant le coup d’envoi de l’épreuve, fais du sport quand je suis motivé (trop peu souvent malheureusement), me pointe au tournoi une heure avant le départ afin de préparer l’introduction et de mettre en forme les chipcounts (ça parait être un simple copié/collé comme ça, mais en fait, c’est une énorme tare qui nous prend une demi-heure à chaque fois). Ensuite, le tournoi débute, on note des coin flip et on se tape des barres sur les joueurs les plus folkloriques. Durant les pauses repas, on mange généralement avec le Team ou bien entre « couvreurs », selon le temps qu’on a devant nous. Une fois le tournoi terminé, je repasse en général rapidement à l’hôtel, pose mon ordinateur, enfile une chemise puis enchaine avec une fête. Après, selon l’heure, j’ai le temps d’aller dormir ou je reprends direct à la case chipcount.

La principale difficulté dans ce métier est de ne pas tomber dans la facilité. Il faut en permanence essayer d’être original et ne pas se contenter de recopier « texto » un coin flip comme le font la majorité des sites de reportage. Raconter les anecdotes entourant le tournoi, obtenir un cliché original, c’est quand même un poil plus intéressant… Il ne faut pas oublier que la majorité de nos lecteurs ne suivent pas forcément le direct mais vont lire le reportage en rentrant du boulot le soir. Savoir qui a gagné ou perdu un coin flip pour dix blindes n’est donc pas forcément leur délire, ils veulent plutôt savoir comment Durrrr a gagné 100K$ en avalant un total de 16 sushis périmés depuis 2 semaines en moins de 25 minutes. Sinon, une autre difficulté majeure qui ne m’a jamais posé de problèmes : garder les pieds sur terre. Nous sommes proches (et même amis avec quelques-uns) de joueurs de poker qui ont de l’argent et un rythme de vie de dingue. Nous, nous avons la chance d’avoir tous nos trajets en avion, taxis et hôtel 4 à 5 étoiles qui sont payés et mangeons dans les meilleurs restos. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a un loyer à payer derrière ! Je suis donc vraiment heureux d’avoir gardé une multitude de contacts hors-poker et il n’y a rien de tel que de se faire un petit camping pendant une semaine après avoir squatté pendant un mois les suites du Bellagio !

Tu couvres le circuit avec Benjamin Gallen (Benjo Di Meo) : comment faites-vous pour vous répartir les tâches, comment vous organisez-vous ?

En dehors des reportages, nous sommes aux bureaux de Winamax situés à Paris. On s’occupe de toute la communication qui entoure le Team et depuis peu, rédigeons également les news pour Wam-Poker. Nous avons un calendrier géant où sont répertoriés tous les tournois et où les joueurs du Team Winamax notent s’ils s’y rendent ou non. En fonction de l’importance du tournoi, on s’y rend seul, à deux, ou pas du tout. Bon, il y a quand même quelque fois où je n’ai pas mon mot à dire. Genre, je suis arrivé ce matin à la bourre et Benjo m’a dit qu’il avait booké son billet d’avion pour Los Angeles afin d’y suivre Almira et Davidi en finale. Les USA, c’est son péché mignon, pas touche !

Sur une journée de tournoi, nous écrivons tour à tour introduction et conclusion (un jour sur deux) et durant le tournoi, nous faisons gaffe de ne pas suivre la même table, histoire de ne pas raconter deux fois le même coup (surtout qu’on en invente la moitié à chaque fois, ce serait grillé après). Après, il y a la répartition du mini-bar. Là, il est plutôt dans le combo bière/barre chocolatée pendant que je suis sur le whisky/fraises tagada.

Ce n’est pas trop frustrant de seulement voir et ne pas jouer ?

Je ne suis pas frustré tant que je ne peux pas jouer le tournoi. J’entends par là que couvrir un European Poker Tour ne me dérange pas. C’est totalement hors bankroll pour moi et ce serait donc déplacé de ma part de ressentir de la frustration. En revanche, si je suis amené à couvrir un 500 euros, ce n’est pas la même histoire. Mais je prends tellement mon pied à raconter des âneries et à suivre des amis faire des deep run que cela ne me dérangera jamais plus que ça.

D’ailleurs joues-tu régulièrement au poker online ou live ? Si oui quel est ton format préféré, tes limites ?

Fut un temps (c’est beau de dire ça à 21 ans) où j’étais un gros grinder. Quand j’étais étudiant, j’avais un énorme volume sur les SNG (6 et 16$ à l’époque, je les multi-tablais par 16) et j’étais bien gagnant. Avec les reportages, j’ai petit à petit arrêté. J’ai repris en aout 2010 durant mes vacances et j’ai pas mal grindé avec l’ouverture des sites en « .fr ». J’ai du faire un mois à +5K. Mais bon, après toutes les dépenses à Vegas, il valait mieux… J’ai ensuite été jouer un live à Marrakech : le Deepstack Open. L’inscription était de 500 euros et j’ai fini 9ème/421 après trois jours de tournoi. Un petit billet de 4,5K à la clé (grâce à un joli swap avec mon pote Roro, qui a fini 5ème) et j’ai ensuite remis le poker de côté. Je viens d’emménager dans un nouvel appartement à Paris et suis dans de meilleures dispositions pour grinder maintenant. Je m’y suis remis il y a une semaine et j’ai fait un bon départ en prenant 6K. Je joue surtout les MTT de 30€ à 100€.

Toujours si oui, côtoyer des joueurs pros à longueur de journée t’aide-t-il à améliorer ton jeu ?

C’est inestimable ! Quand je suis en soirée avec des joueurs, je mets un point d’honneur à ce que le poker ne soit jamais évoqué (à part pour aborder cette jeune demoiselle perdue au bar, à la limite), mais en dehors, leurs conseils sont incroyables. Pouvoir échanger quotidiennement avec les meilleurs joueurs français m’a clairement fait franchir un cap et je les en remercierai jamais assez, même Moundir.

Quel est le tournoi que tu prends le plus de plaisir à couvrir ?

J’adore les étapes du France Poker Tour, car voir toute une flopée de joueurs amateurs prendre leur pied dans un tournoi gratuit me rappelle pourquoi je taff : pour transmettre la passion de ce jeu formidable qu’est le poker. Mais après, faut être honnête, le plus plaisant, ce sont les WSOP à Vegas ! Les meilleurs sont là, c’est un marathon de 2 mois durant lequel on ne court pas entre les tables à l’affut d’un coin flip mais nous faisons plus d’articles de fond… Bref, c’est bien mieux. Et puis c’est Vegas quoi !

Ton meilleur souvenir au poker ?

Difficile d’en extraire un seul… En tant que joueur, il y en a deux. Le deep-run à Marrakech pour le DSO, forcément, c’était énorme de se sentir autant soutenu sur trois jours. Mais aussi un tournoi online où il y avait 23,000 joueurs au départ… C’était sur 2 jours et j’avais atteint la table finale. Je l’avais fait avec des potes et c’était juste dingue de voir comme ça gueulait à chaque coin flip disputé ! Au final, une sixième place et 9K$ !

En tant que « couvreur », il y a ma grande première à Barcelone pour l’EPT en 2008. J’avais des étoiles plein les yeux… J’ai également adoré le heads-up entre Daniel Negreanu et Barry Shulman aux WSOPE 2009 à Londres. Il était 7h du mat’ et le casino était encore bondé, prêt à voir Daniel écrire l’histoire. Il s’est finalement incliné à cause d’un 2-outer… C’était grand. N’oublions pas non plus les deux mois à Vegas l’an dernier, Prague depuis deux ans… Bref, on vit tellement de bons moments qu’il est juste impossible d’en extraire un !

Tu côtoies donc des joueurs de poker, que l’on sait adeptes des side-bet : y prends-tu part ? Le plus fou que tu ais fait ?

Quand on partage un bureau avec Guignol, c’est difficile d’échapper aux paris ! Je me suis remis aux bets sportifs avec les championnats du monde de handball et j’ai booké une petite défaite à 300 euros.

Pour ce qui est des side-bet purs, je suis plutôt avide de les proposer, genre une telle somme pour manger telle cochonnerie, c’est bien mon trip. Par contre, j’accepte rarement quand on m’en propose ! J’en ai juste fait un il y a 5 mois : après avoir pris trop de poids à Vegas, j’ai du perdre 8 kilos en 40 jours, sinon, je devais courir le Marathon de Paris ! J’ai réussi à perdre le poids nécessaire.

Quels sont les joueurs qui t’ont impressionné, que tu admires le plus ?

J’adore regarder Phil Ivey à une table. Il donne l’impression de ne s’occuper de rien, a le nez plongé dans ses deux Blackberrys et sur les écrans retransmettant les matches, et il prend toujours tous les bons spots de 3-bet ou de 4-bet, réalisé toujours des calls de malade. Vraiment impressionnant. J’ai sinon adoré voir Alex Luneau s’enfermer dans sa chambre pendant 6 mois pour apprendre un jeu encore inconnu, devenir le meilleur du monde dans cette discipline et aller raser les high-stakes. Ca demande discipline, génie et folie, c’est un cocktail carrément explosif.

Et dans la vie, des passions autres que le poker ?

Je suis passionné de sport et suis de très près tout ce qui est football et tennis. Sinon, je suis également un grand fêtard. Tu combines tout ça, ajoute quelques heures de sommeil, des bons moments passés avec mes amis et ma famille, et voilà une vie déjà bien remplie.

Tu prévois quoi pour la suite ? Penses-tu faire ce métier toute ta vie ?

Je n’ai que 21 ans et fais déjà ce métier de « reporter poker » depuis plus de deux ans. J’ai bien conscience que j’ai une chance formidable de pouvoir vivre tout ça à un tel âge. On voyage, on fait de formidables rencontres, nous ne sommes pas dans le besoin… Mais je ne pense néanmoins pas faire ça toute ma vie. Je n’ai pas de plan de jeu précis mais j’espère bien finir par atterrir dans le milieu sportif.

15 jours sans poker ou sans sexe ?

Je ne suis pas addict au poker.

La plus belle joueuse croisée ?

Sara Underwood. Elle m’avait d’ailleurs demandé de poser avec elle. Bon, j’avais deux minutes devant moi et j’ai accepté : Hop, juste là.

Un petit mot à dire aux Wameurs ?

Merci, tout simplement ! Vous êtes des centaines à suivre nos reportages et tous vos mots d’encouragement nous font énormément plaisir. C’est également toujours un plaisir de mettre un visage sur un pseudo, n’hésitez donc pas à venir à notre rencontre lorsque nous nous croisons sur un tournoi !

[hide:5073563cd5=Hors Fish de Star]
*PS : si vous voulez être averti par mail des nouveaux posts sur mon blog et donc des fishs d’identité, pensez à vous abonner à mon blog :wink:

PS2 : j’organise une tournois anniversaire Samedi à 21h pour ceux qui n’auraient pas vu. Si vous voulez y être convier, envoyez moi un mp.*[/hide]

GG et nice pics

Je confirme car je n’ai pas eu l’occasion de te le dire :wink:

En tout cas encore gg pour ton taff :wink:

e/ @GranFada : t’es au taquet sur toutes les fishs de toi :laughing: Enfin content que ça plaise mais avec des personnages aussi intéressant ce n’est pas dur :wink:

21 ans je suis scié du cul…
Very nice fish
GG

Que 21 ans :mrgreen: sympa d’avoir l’occasion de vivre cette expérience de reporter depuis deja 2 ans aussi jeune en plus.

Nice fish de star Ju’ :wink: nice pics aussi

En tout cas pour ma part, c’est certainement la fiche que je préfere

Je sais pas si c’est celle que j epréfère mais c’est un parcours atypique, franchement intéressant avec un métier que j etrouve passionnant et vraiment complète

Pour avoir rencontre harper vite fait a Aix l’annee dernier, je peux dire qu’il est super sympa!! Et puis ca a l’air d’etre un sacre bon vivant :wink:
Geniale cette fiche!

Après avoir interviewer des joueurs de poker récréatif, des joueurs pros, des croupiers et des écrivains, découverte d'une personne exerçant un autre métier en rapport avec le poker : Harper, reporter pour Winamax.fr

De sa plume très fine (et très drôle) il nous fait vivre avec une grande intensité les tournois qu'il couvre sur l'ensemble du globe en compagnie de Benjamin "Benjo Di Meo" Gallen

A part celà Harper est aussi devenu reporter pour les News de Wam et pour ma part je les trouve vraiment excellentes, très diversifiées, bref bravo pour ton travail jusqu'à présent Harper (je n'aurai pas été aussi bon si on m'avait prix en reporter donc tant mieux !).

Trève de bavardage, je vous laisse le découvrir.

PS : si vous voulez être averti par mail des nouveaux posts sur mon blog et docn des fishs d'identité, pensez à vous abonner à mon blog ;)


Fish de Star #3 : Kevin "Harper" Noblat




Pseudo : Harper
Prénom : Kevin
Age : 21 ans
A découvert le poker : 2007
Variante préférée : Coverage
Format : Papier/Stylo
Limite(s) : 22 heures de flip consécutifs


Comment as-tu découvert le poker ?

Grâce à mon boss, Patrick Bruel ! Durant les révisions de mon bac passé en 2007, un ami m’a recommandé de regarder une émission sur Canal+, un certain « World Poker Tour »… Entre la verve de Patrick et l’intérêt stratégique du jeu, j’ai tout de suite accroché. Après avoir visionné une deuxième fois l’émission, je me suis fait offrir (broke inside) une mallette de 100 jetons. C’était peu mais, avec mes potes, on était en plein kiff et avons joué durant tout notre temps libre. Par la suite, j’ai déposé à coup de 5 euros sur un site une dizaine de fois et me suis « broke » tout autant de fois. J’ai donc décidé de lire du contenu stratégique et de mater des vidéos. Ca a plutôt pas mal marché ensuite.

Aujourd’hui tu es reporter pour Winamax : comment as-tu été repéré, recruté ? Depuis combien de temps arpentes-tu le globe pour suivre les tournois ?

En aout 2009, j’ai reçu un simple message de Benjo : « Ca te dit de bosser pour Winamax ? » Je suis allé à Londres, j’ai passé l’entretien et, cinq jours plus tard, je changeais de vie : déménagement de Lyon à Londres, passage du statut d’étudiant à celui de salarié, une pure folie !

Ma carrière de « couvreur » a débuté à Barcelone durant l’été 2008. J’y étais en vacances avec des amis de mon club de poker : Lyon Hold’em. L’EPT se déroulait en même temps et je n’avais qu’une envie : circuler entre les tables afin de comprendre le raisonnement des professionnels. J’ai appris que les seules personnes habilitées à circuler étaient les journalistes. J’ai alors contacté le Club Poker en leur proposant (bénévolement) mes services pour un reportage. Ils ont accepté et les quelques conneries que j’ai racontées ont plu. J’ai alors été contacté par plusieurs sites comme bwin et Unibet pour qui j’ai travaillé en freelance durant une dizaine de mois. Jusqu’à ce fameux contrat avec Winamax.

T’as-t-il fallu une formation préalable pour exercer ce métier ?

Une fois le bac en poche, j’ai attaqué une licence de sciences politiques sur Lyon avec un objectif simple : intégrer une école de journalisme afin de devenir journaliste sportif. Et puis le poker a pris de plus en plus de temps dans mon quotidien. J’ai réussi à en extraire un revenu pas forcément folichon mais régulier qui, ajouté aux reportages faits en freelance, m’ont un peu sorti la tête des cours. Bon, il y avait les soirées aussi, hein, mais je crois que c’est pour tout le monde pareil. Parallèlement, je bossais également depuis l’âge de 16 ans pour un journal couvrant la Drôme/Ardèche. J’y étais en charge de la section sport (ce fameux article sur Jean-Paul Bidochon, vainqueur de la consolante du concours de pétanque de Aouste sur Sye ? Oui, oui, c’est bien moi). Quand Winamax m’a contacté, j’ai donc tout laissé tomber alors que je venais de réussir à passer in-extremis ma deuxième année.

Comment se passe une journée d’un reporter sur le coverage d’un tournoi international ? Ou se trouve la difficulté dans ce métier (décalage horaire, journée décalées, autre ?) ?

Tous les couvreurs ont un rythme différent… Je sais que Benjo ne peut pas se passer des excellents petits dej’ servis dans nos hôtels de balla pendant que perso, je préfère gratter une heure de sommeil en plus. En général, lors d’une journée standard (c’est jamais standard), je me lève deux heures avant le coup d’envoi de l’épreuve, fais du sport quand je suis motivé (trop peu souvent malheureusement), me pointe au tournoi une heure avant le départ afin de préparer l’introduction et de mettre en forme les chipcounts (ça parait être un simple copié/collé comme ça, mais en fait, c’est une énorme tare qui nous prend une demi-heure à chaque fois). Ensuite, le tournoi débute, on note des coin flip et on se tape des barres sur les joueurs les plus folkloriques. Durant les pauses repas, on mange généralement avec le Team ou bien entre « couvreurs », selon le temps qu’on a devant nous. Une fois le tournoi terminé, je repasse en général rapidement à l’hôtel, pose mon ordinateur, enfile une chemise puis enchaine avec une fête. Après, selon l’heure, j’ai le temps d’aller dormir ou je reprends direct à la case chipcount.

La principale difficulté dans ce métier est de ne pas tomber dans la facilité. Il faut en permanence essayer d’être original et ne pas se contenter de recopier « texto » un coin flip comme le font la majorité des sites de reportage. Raconter les anecdotes entourant le tournoi, obtenir un cliché original, c'est quand même un poil plus intéressant… Il ne faut pas oublier que la majorité de nos lecteurs ne suivent pas forcément le direct mais vont lire le reportage en rentrant du boulot le soir. Savoir qui a gagné ou perdu un coin flip pour dix blindes n’est donc pas forcément leur délire, ils veulent plutôt savoir comment Durrrr a gagné 100K$ en avalant un total de 16 sushis périmés depuis 2 semaines en moins de 25 minutes. Sinon, une autre difficulté majeure qui ne m’a jamais posé de problèmes : garder les pieds sur terre. Nous sommes proches (et même amis avec quelques-uns) de joueurs de poker qui ont de l’argent et un rythme de vie de dingue. Nous, nous avons la chance d’avoir tous nos trajets en avion, taxis et hôtel 4 à 5 étoiles qui sont payés et mangeons dans les meilleurs restos. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a un loyer à payer derrière ! Je suis donc vraiment heureux d’avoir gardé une multitude de contacts hors-poker et il n’y a rien de tel que de se faire un petit camping pendant une semaine après avoir squatté pendant un mois les suites du Bellagio !

Tu couvres le circuit avec Benjamin Gallen (Benjo Di Meo) : comment faites-vous pour vous répartir les tâches, comment vous organisez-vous ?

En dehors des reportages, nous sommes aux bureaux de Winamax situés à Paris. On s’occupe de toute la communication qui entoure le Team et depuis peu, rédigeons également les news pour Wam-Poker. Nous avons un calendrier géant où sont répertoriés tous les tournois et où les joueurs du Team Winamax notent s'ils s’y rendent ou non. En fonction de l’importance du tournoi, on s’y rend seul, à deux, ou pas du tout. Bon, il y a quand même quelque fois où je n’ai pas mon mot à dire. Genre, je suis arrivé ce matin à la bourre et Benjo m’a dit qu’il avait booké son billet d’avion pour Los Angeles afin d’y suivre Almira et Davidi en finale. Les USA, c’est son péché mignon, pas touche !

Sur une journée de tournoi, nous écrivons tour à tour introduction et conclusion (un jour sur deux) et durant le tournoi, nous faisons gaffe de ne pas suivre la même table, histoire de ne pas raconter deux fois le même coup (surtout qu’on en invente la moitié à chaque fois, ce serait grillé après). Après, il y a la répartition du mini-bar. Là, il est plutôt dans le combo bière/barre chocolatée pendant que je suis sur le whisky/fraises tagada.

Ce n’est pas trop frustrant de seulement voir et ne pas jouer ?

Je ne suis pas frustré tant que je ne peux pas jouer le tournoi. J’entends par là que couvrir un European Poker Tour ne me dérange pas. C’est totalement hors bankroll pour moi et ce serait donc déplacé de ma part de ressentir de la frustration. En revanche, si je suis amené à couvrir un 500 euros, ce n’est pas la même histoire. Mais je prends tellement mon pied à raconter des âneries et à suivre des amis faire des deep run que cela ne me dérangera jamais plus que ça.

D’ailleurs joues-tu régulièrement au poker online ou live ? Si oui quel est ton format préféré, tes limites ?

Fut un temps (c’est beau de dire ça à 21 ans) où j’étais un gros grinder. Quand j’étais étudiant, j’avais un énorme volume sur les SNG (6 et 16$ à l’époque, je les multi-tablais par 16) et j’étais bien gagnant. Avec les reportages, j’ai petit à petit arrêté. J’ai repris en aout 2010 durant mes vacances et j’ai pas mal grindé avec l’ouverture des sites en « .fr ». J’ai du faire un mois à +5K. Mais bon, après toutes les dépenses à Vegas, il valait mieux… J’ai ensuite été jouer un live à Marrakech : le Deepstack Open. L’inscription était de 500 euros et j’ai fini 9ème/421 après trois jours de tournoi. Un petit billet de 4,5K à la clé (grâce à un joli swap avec mon pote Roro, qui a fini 5ème) et j’ai ensuite remis le poker de côté. Je viens d’emménager dans un nouvel appartement à Paris et suis dans de meilleures dispositions pour grinder maintenant. Je m’y suis remis il y a une semaine et j’ai fait un bon départ en prenant 6K. Je joue surtout les MTT de 30€ à 100€.

Toujours si oui, côtoyer des joueurs pros à longueur de journée t’aide-t-il à améliorer ton jeu ?

C’est inestimable ! Quand je suis en soirée avec des joueurs, je mets un point d’honneur à ce que le poker ne soit jamais évoqué (à part pour aborder cette jeune demoiselle perdue au bar, à la limite), mais en dehors, leurs conseils sont incroyables. Pouvoir échanger quotidiennement avec les meilleurs joueurs français m’a clairement fait franchir un cap et je les en remercierai jamais assez, même Moundir.

Quel est le tournoi que tu prends le plus de plaisir à couvrir ?

J’adore les étapes du France Poker Tour, car voir toute une flopée de joueurs amateurs prendre leur pied dans un tournoi gratuit me rappelle pourquoi je taff : pour transmettre la passion de ce jeu formidable qu’est le poker. Mais après, faut être honnête, le plus plaisant, ce sont les WSOP à Vegas ! Les meilleurs sont là, c’est un marathon de 2 mois durant lequel on ne court pas entre les tables à l’affut d’un coin flip mais nous faisons plus d’articles de fond… Bref, c'est bien mieux. Et puis c’est Vegas quoi !

Ton meilleur souvenir au poker ?

Difficile d’en extraire un seul… En tant que joueur, il y en a deux. Le deep-run à Marrakech pour le DSO, forcément, c’était énorme de se sentir autant soutenu sur trois jours. Mais aussi un tournoi online où il y avait 23,000 joueurs au départ… C’était sur 2 jours et j’avais atteint la table finale. Je l’avais fait avec des potes et c’était juste dingue de voir comme ça gueulait à chaque coin flip disputé ! Au final, une sixième place et 9K$ !

En tant que « couvreur », il y a ma grande première à Barcelone pour l’EPT en 2008. J’avais des étoiles plein les yeux… J’ai également adoré le heads-up entre Daniel Negreanu et Barry Shulman aux WSOPE 2009 à Londres. Il était 7h du mat’ et le casino était encore bondé, prêt à voir Daniel écrire l’histoire. Il s’est finalement incliné à cause d’un 2-outer… C’était grand. N’oublions pas non plus les deux mois à Vegas l’an dernier, Prague depuis deux ans… Bref, on vit tellement de bons moments qu’il est juste impossible d’en extraire un !

Tu côtoies donc des joueurs de poker, que l’on sait adeptes des side-bet : y prends-tu part ? Le plus fou que tu ais fait ?

Quand on partage un bureau avec Guignol, c’est difficile d’échapper aux paris ! Je me suis remis aux bets sportifs avec les championnats du monde de handball et j’ai booké une petite défaite à 300 euros.

Pour ce qui est des side-bet purs, je suis plutôt avide de les proposer, genre une telle somme pour manger telle cochonnerie, c’est bien mon trip. Par contre, j’accepte rarement quand on m’en propose ! J’en ai juste fait un il y a 5 mois : après avoir pris trop de poids à Vegas, j’ai du perdre 8 kilos en 40 jours, sinon, je devais courir le Marathon de Paris ! J’ai réussi à perdre le poids nécessaire.

Quels sont les joueurs qui t’ont impressionné, que tu admires le plus ?

J’adore regarder Phil Ivey à une table. Il donne l’impression de ne s’occuper de rien, a le nez plongé dans ses deux Blackberrys et sur les écrans retransmettant les matches, et il prend toujours tous les bons spots de 3-bet ou de 4-bet, réalisé toujours des calls de malade. Vraiment impressionnant. J’ai sinon adoré voir Alex Luneau s’enfermer dans sa chambre pendant 6 mois pour apprendre un jeu encore inconnu, devenir le meilleur du monde dans cette discipline et aller raser les high-stakes. Ca demande discipline, génie et folie, c’est un cocktail carrément explosif.

Et dans la vie, des passions autres que le poker ?

Je suis passionné de sport et suis de très près tout ce qui est football et tennis. Sinon, je suis également un grand fêtard. Tu combines tout ça, ajoute quelques heures de sommeil, des bons moments passés avec mes amis et ma famille, et voilà une vie déjà bien remplie.

Tu prévois quoi pour la suite ? Penses-tu faire ce métier toute ta vie ?

Je n’ai que 21 ans et fais déjà ce métier de « reporter poker » depuis plus de deux ans. J’ai bien conscience que j’ai une chance formidable de pouvoir vivre tout ça à un tel âge. On voyage, on fait de formidables rencontres, nous ne sommes pas dans le besoin… Mais je ne pense néanmoins pas faire ça toute ma vie. Je n’ai pas de plan de jeu précis mais j’espère bien finir par atterrir dans le milieu sportif.

15 jours sans poker ou sans sexe ?

Je ne suis pas addict au poker.

La plus belle joueuse croisée ?

Sara Underwood. Elle m’avait d’ailleurs demandé de poser avec elle. Bon, j’avais deux minutes devant moi et j’ai accepté : Hop, juste là.

Un petit mot à dire aux Wameurs ?

Merci, tout simplement ! Vous êtes des centaines à suivre nos reportages et tous vos mots d’encouragement nous font énormément plaisir. C’est également toujours un plaisir de mettre un visage sur un pseudo, n’hésitez donc pas à venir à notre rencontre lorsque nous nous croisons sur un tournoi !



PS : si vous voulez être averti par mail des nouveaux posts sur mon blog et donc des fishs d'identité, pensez à vous abonner à mon blog ;)

PS2 : j'organise une tournois anniversaire Samedi à 21h pour ceux qui n'auraient pas vu. Si vous voulez y être convier, envoyez moi un mp.

trés intéressant

surtout les pics :stuck_out_tongue:

vgg

Et bah ca fait rêver !! :smiley:
Super photo =)

Ca fait rêver tout ça !

Super fish et merci Harper pour tout le boulot réalisé !

Superbe fiche.

Merci Harper d’avoir pris le temps de répondre sérieusement, on sent vraiment un mec bien dans ses pompes et ouvert d’esprit, dans ce milieu étrange qu’est le poker pro.

Tks pour ton beau boulot que vous faites avec Benjo et bonne continuation !

Ma fiche de star préféré ( bien que tu sois pas une star :mrgreen: )

J’avoue que ton métier doit etre bien sympa et t’as l’air de t’éclater. Profite mec :slight_smile:

Perso ça me frusterait de ne pas pouvoir jouer ces magnifiques events et d’en voir tout les mois.

Si vous avez des bons bet pour les paris sportifs avec guignol, je suis preneur :wink:

J’avoue que Sara Underwood est une très charmante demoiselle

Bonne continuation et continue de nous transmettre les coverages avec passion !

Jolie fish de star !

Une fish différente, qui fais bien rêver surtout quand je vois que j’ai le même âge que toi !
Profite bien de ces moments unique :wink:

Je crois que sur toutes les fishes que j’ai lu, c’est la seule qui me fait envie parce que tu côtoies le monde du poker d’une manière différente et super intéressante !

Un métier fort intéressant mais qui pour lequel il doit être très difficile de percer

Very nice fish de star :slight_smile:

énorme cette fiche elle est 100 fois plus intéressante que celle de phoenix

Rofl.

Superbe fiche, un régal à lire ! Beau choix Julien.

Tres belle fish, sur un reporter que j’ai eu la chance de rencontrer sur une étape du FPT l’année dernière et je confirme, c’est un garçon éminament sympathique et professionnel!

J’ai vraiment apprécié ta fish Harper merci a toi et aussi a JulienLSDA.