Il y a des moments, dans la vie d’un joueur de poker, où les sentiments, bons ou mauvais prennent le dessus. Ces moments sont assez souvent dur à vivre et après plusieurs heures / jours de jeu on à du mal à prendre du recul.
Voilà un peu ce qui caractérise ma pensée et mon ressenti d’aujourd’hui. Certains d’entre vous en mi lisant ne vont pas me comprendre, et d’autre auront je pense une petite pensée et le petit pincement que j’ai aujourd’hui. Je sais que mon discours ressemble à un discours d’un mec qui vient de finir broke, loin de là : je sors même d’une belle perf’. Explication :
Voilà plusieurs mois où j’arrive à finir dans le top 10 du classement MTT du Club. Cette mini perf’ en soi donne accès à un tournoi nommé « TOURNOI des Champions » où les 10 meilleurs joueurs de chaque club s’affrontent pour des tickets tournois et une place à Dublin pour WPO.
Je voyais derrière ce tournoi une possibilité de jouer à field réduit et d’obtenir ce précieux sésame. Je pensai que ça allait me changer d’un tournoi quotidien boucherie à 5€ qui s’apparente souvent à un lac géant rempli de petit poisson avec un mini banc de piranhas. J’ai pas été déçu, mais e réfléchissant une deuxième fois je savais à quoi m’attentre : Une baignoire rempli de requin dans une salle de bain rikiki !
Bref je prend part au tournoi et je me rend compte assez vite qu’il va falloir être attentif, je bust donc assez vite du tournoi du jeudi (ticket 0.25cts ! Epic Win !) et du cinq majeur sur une rencontre à 10 blindes KJ<KK.
Je me concentre donc sur une unique table, chose que je n’aime pas plus que ça d’habitude, notamment quand il reste encore des « absents» forçant les joueurs à jouer plus de mains que d’habitude pour grapiller des blindes.
Je décide donc après deux heures de jeu de défendre systématiquement ma BB, et bien m’en prend puisque je touche AA sur ma BB vs KQ et double mon stack. La suite est assez simple, je suis toujours dans le tapis moyen, jusqu’à une demi heure plus tard ou je relance un peu trop fort avec KK raise à tapis par deux autres joueurs qui me force à tout envoyer. Ils retournent AQ et Q8 (lol ?) et on à tous les trois le même stack. Ma paire tiens et me voilà 3 ème du tournoi.
Je ne changerai pas de place jusque l’ITM. Après c’est le désert complet. Pas de mains, des vols qui tournent ma je me transforme de plus en plus en serrure. On arrive au 18 lefts et je suis dernier avec 10 BB. Les gros stack commencent à se la raconter dans le chat, le tournoi commence à devenir drôle. J’étais près à sortir à ce moment là, mais « la chambre » me redonne un gain d’énergie. J’arrive à « survivre » jusqu’à la TF ou je suis avant dernier et il va falloir doubler dans le pallier.
Première Main AT, all-in en milieu de parole. Je ne suis pas fan, c’est un coup à sortir sans avoir eu la chance de s’exprimer mais l’attentisme des débuts de TF peut me servir ici. Et bien faux, je suis call par me Shortstack que je couvre de 2 BB. C’est marrant car le mec avait pas mal de soutien et du coup j’avais l’impression (la fatigue peut-être ^^) que j’allais bust même avec une meilleure main. Il retourne A7 et ma main tiens jusqu’au bout. Cette main est assez décisive car elle me permet de rejoindre le ventre mou (4-7 places) et d’attendre tranquillement les spots. Un joueur écrase la table en sortant des joueurs à grands coups de premium. Une main sur trois est AT+ / TT+, incroyable. Je sais plus son nom tellement il était exécrable dans le chat, mais le cheapleader de quasi l’ensemble du tournoi « Poissman » commence à voir rouge au fur et à mesure que son stack devient ridicule à coté de cet autre joueur qui gonfle depuis les demi. On se retrouve vite à 5 joueurs et ce pendant quasiment une heure. Une rencontre de premium et une faute de patiente nous font alors tomber à trois joueurs et c’est là que le tournoi prend une dimension stressante, on est trois à y penser : le package.
La pause tombe juste après la 4ème élimination. Il est 2h00 du mat. Je suis encore dans mon canapé, un doux réveil à ma future femme, une petite tape amicale sur le chien et on file se réinstaller dans la chambre.
Notre arrogant du jour est chip avec 200k de plus que moi et poissman est à 200ke derrière. Je suis clairement le plus faible en terme d’expérience à ce niveau de jeu. Je décide donc de jouer sur mon image de serrure pour uniquement voler dans des bons spots. Je gagne des coups où les tirages sont fortement en ma faveur QT = quinte floppé, AJ = double pair, et l’ensemble de mes BB sont des AT+ / 88+ je suis confiant.
Un combat d’égo va avoir lieu entre mes deux adversaires en plaçant un dans une situation délicate, il se fera abattre deux orbites plus tard me laissant en tête à tête avec ce très bon joueur Poissman et qui de surcroît est fort sympathique. Sur l’ensemble du tournoi il mérite la gagne, et je n’hésite pas à le lui dire lorsque gentiment il m’envoi un bon gl amicale dans le chat.
Il a trois fois mon tapis. Les blindes sont hautes mais pas étouffante. Ce HU est EV- pour moi j’ai pas son niveau et je vais devoir faire évoluer mon jeu au fur et à mesure car ces lectures sont super bonnes. Je me souviens d’un coup limpé AVEC QJ ou je trouve ma quinte turn sur un 8 outs, sa lecture du coup à été impressionnante et il aura pot contrôle sans difficultés.
On est tous les deux grisés par l’enjeu. Phase d’observation d’un 20aine de mains et je prend les devants, je vais prendre le dessus sur lui pendant une bonne partie du HU me permettant même d’atteindre le millions de cheaps le laissant à 400k sur un tapis 99>AK. Mais tout se complique.
Après relecture du hands history j’ai enchaîné la mal chance : 25 – 76- Q2 – J6-48- A4… bref super compliqué alors que lui tente le tout pour le tout. Je n’arrive pas à réagir, mon jeu ne me le permet pas et chaque coup où je m’engage il me montre des flops où il touche. Je deviens transparent. Il reprend la tête et les rôles s’inversent. On va jouer une 40aine de main dans cette configuration où je ne verrai qu’une seule premium mal négocié. Je me rends compte à ce moment là que je ne pourrai rien faire sans l’aide des cartes, j’ai besoin de jeu, la tête n’y est plus mais j’arrive à rester lucide. Il joue le HU à la perfection, pas d’erreur pas de précipitation il me value super bien et arrive à se sortir de tous les coups un peu fourré. Je me rends compte qu’il veut en finir dès qu’il commence à envoyer son tapis assez souvent. J’en traduis un Ax = tapis. C’est une opportunité de revenir dans la partie.
Ma lecture est bonne mais je choisie mal mon spot j’envoi tout avec KT ma plus grosse main depuis 30 mains. Il retourne A9. Bord AxxAx. Mes illusions disparaissent.
Et voilà ce dont je parlais en début de texte. Le ressenti. Vous êtes la derrière votre PC, ça fait deux heures que vous pensez à la possibilité d’aller à Dublin aux frais de winamax et tout s’arrête. Il reste quoi ? Vous regardez votre écran et vous voyez le fameux « vous avez terminez deuxième ». Qu’est ce qu’il vous fait ce deuxième ?
Ce mal aux tripes indescriptible, ce manque que vous avez comme si on vous avait enlevé quelque chose qui vous appartenait alors que rien n’était fait, rien n’était joué. Cette impuissance subie pendant la fin d’un HU super bien commencé… Il ne reste que le côté négatif de tout ça. Je revois ma chérie se réveiller pour le HU (on doit appeler ça l’interconnection ^^) elle connaît le poker, y joue dans une moindre mesure, et elle à les superbes mots qui normalement vous reboostent, mais rien n’y fait vous êtes runner runner et vous n’aurez pas en votre possession ce super sésame qui vous aurait donné accès à un tournoi des plus sympathique.
Ce matin, le mal est toujours là. Il sera plaisant je pense, plus tard, de voir créditer deux tickets à 100€ me permettant de faire des tournois pour lesquels ma BK ne me le permet pas ( jouer 1/5ème en deux tournois, incredible ! ) mais pour le moment le moral est en berne. Je pense que j’ai frôlé du bout des cartes cette magnifique possibilité et que les occasions seront minces.
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