On n’avait jamais joué au poker dans un cadre aussi prestigieux
Vous n’allez peut-être pas me croire, mais l’étape European Poker Tour de Vienne se joue à l’intérieur du bâtiment représenté sur la photo ci-dessus. Ca en jette, hein ? Alors, pour ceux qui n’ont jamais mis les pieds à Vienne, les beautés architecturales classiques de ce genre se trouvent à tous les coins de rue, la ville ayant été relativement épargnée par les bombardements de la seconde guerre mondiale. Impossible de marcher dix minutes dans les rues sans tomber nez à nez avec l’un de ces immenses monolithes grisâtres évoquant invariablement un passé chargé d’histoire, plein de dynasties et de guerres sur fond d’opéras. Tiens, voilà, je viens de trouver l’adjectif qui convient pour décrire l’impression que donne Vienne au premier visiteur : intimidante. Cette ville est intimidante.
Et pour le coup, il sera difficile de trouver building plus intimidant dans la capitale Autrichienne. Car le bâtiment sur la photo, le bâtiment à l’intérieur duquel se joue l’European Poker Tour cette semaine, ce n’est rien de moins que le Palais Hofburg. La maison des empereurs, et actuelle demeure du Président, rien que ça ! Vous y croyez, vous ? C’est un peu comme si les prochains World Series of Poker étaient organisés à la Maison Blanche, ou la finale du Winamax Poker Tour à l’Elysée. Avouez que c’est tout de même la putain de giga classe internationale, non ?
Alors évidemment, aucune chance d’espérer croiser Heinz Fischer dans les couloirs du tournoi, le Palais Hofburg est un domaine proprement gigantesque dont la taille a petit à petit augmenté au cours des siècles, et totalisant de nos jours une bonne quinzaine d’ailes, voyez le plan ci-dessus :
Nous, on joue aux cartes dans l’est de l’aile 14, dans un espace ouvert aux conférences de toutes sortes depuis 1958. Le président, lui, squatte l’aile numéro 5. J’ai d’ailleurs été surpris de la facilité d’accès des différents bâtiments : tout est piéton et blindé de touristes, nous sommes en plein centre-ville dans la zone la plus prisée des visiteurs, avec notamment quelques beaux musées à deux pâtés de maison. Évidemment, la police surveille avec ses grosses mitraillettes, et on ne peut pas rentrer partout, mais dans l’ensemble on est loin du stress ressenti lorsque l’on s’approche du 55 Faubourg St-Honoré ou du 1600, Pennsylvania Avenue.
Apparemment, le Palais Hofburg est tellement grand qu’on a jamais réussi à en compter le nombre de pièces. C’est en tout cas ce qu’affirmait avec le plus grand sérieux notre guide hier, lors de la visite du centre-ville effectuée sur un Segway (à ce sujet : sur un Segway, on a vraiment l’air d’un con, mais d’un con qui s’amuse), en ajoutant que le chiffre tournerait autour de 2,500, la plupart inaccessibles au public.
Alors, puisque je n’ai pu visiter le Palais que de l’extérieur, venons en au coeur du sujet… Voici l’écrin dans lequel nous allons évoluer tout au long de la semaine :
On est pas bien, là ? J’ai presque envie de dire que nous autres, joueurs de poker d’Europe et d’Amérique, nous ne méritons pas un tel cadre pour jouer au poker, avec nos survêtements, nos baskets trouées et nos joues perpétuellement mal rasées. Mais cette semaine, c’est un tout autre type de bal que celui de Sissi qui va être donné… Avec l’European Poker Tour, les Valses de Vienne vont prendre un sens bien particulier.
Benjo