Ils sont en quête du doublé pour la dernière fois
Main Event (Day 1B)
On vous le répète depuis le début du festival : la dernière étape European Poker Tour de l’année 2017 est aussi la dernière tout court. L’EPT, c’est fini ! Pour ceux qui ont manqué l’information, je vous ai préparé une Foire aux Questions qui explique en détail le pourquoi du comment .
Si mes calculs sont exacts, le compteur des étapes EPT s’arrête donc au numéro 115, avec un total de 113 vainqueurs différents sur chacun des Main Event organisés au cours des douze dernières années. Un bon nombre de ces 113 vainqueurs sont en piste autour des tables du Day 1B : le photographe officiel de l’EPT en a compté 27.
Je n’ai pas la prétention de pouvoir tous les retrouver. Déjà, il y a presque cent tables (le compteur a dépassé les 800 inscrits) et puis, je ne me souviens pas de tout le monde. Bizarrement, d’ailleurs, j’ai une meilleure mémoire pour les « vieux » vainqueurs : si vous avez gagné un EPT au cours des douze derniers mois, j’ai moins de chances de vous reconnaître que si vous avez soulevé un trophée en 2008. La mémoire est ainsi faite.
Ceci étant dit, voici une sélection non exhaustive des joueurs qui peuvent prétendre, pour la dernière fois de leur carrière, à un doublé EPT… A noter que Vicky Coren, la seule joueuse pouvant accomplir un triplé, est aux abonnés absents à Prague.
Le Russe
Maxim Lykov peut se vanter d'avoir gagné une étape qui n'est apparue qu'une seule fois au programme :
celle de Kiev, durant l'été 2009. L'EPT avait décidé de se rendre en Ukraine en catastrophe après avoir été forcés d'annuler l'étape de Moscou. Probablement que je ne suis pas le seul à regretter de n'avoir jamais couvert un tournoi en Russie, mais il est vrai que les législations locales concernant les casinos et les gains aux jeux d'argent sont plutôt compliqués (on a déjà vu des pros étrangers se faire arrêter à l'aéroport parce qu'ils tentaient de quitter le pays avec plus d'argent qu'ils n'en avaient en arrivant). A l'époque, Lykov sortait de nulle part et avait fait forte impression à ses adversaires avec un style agressif et sans peur. Il a suivi ce coup d'éclat par une victoire sur une boucherie aux WSOP en 2011, et une 3e place sur l'EPT San Remo la même année. Depuis, il se fait plus rare sur le circuit.
Lorsque
Michael Tureniec a gagné en 2011 ce qui était considéré comme l'EPT le plus difficile de la saison, celui de Copenhague, le Suédois roulait sa bosse depuis déjà pas mal d'années sur le circuit, ayant manqué de peu la victoire à Londres en 2008, et atteint la finale du défunt Partouche Poker Tour en 2009. Il continue de briller régulièrement en live. Dernier fait d'armes marquant : un premier bracelet WSOP cet été, sur le One Drop à 1111$, au terme d'une finale où l'on retrouvait
Guillaume Diaz.
La victoire de
Rémi Castaignon à Deauville en 2013 reste l'un de mes moments préférés sur le circuit : modeste et rafraîchissante. Le qualifié Winamax était arrivé en finale muni de 40% des jetons - un fait rarissimme - et malgré une faute de parcours d'entrée de jeu, avait continué son travail de sape pour gagner en un temps record. Depuis, on continue de le croiser régulièrement sur les grosses finales de Winamax, et sur le circuit live, en témoigne cette belle quatrième place sur une épreuve WSOP cet été.
L'arrivée de
Benny Spindler sur le circuit, au début des années 2010, n'était pas passée inaperçue, avec sa dégaine de l'icône "emo" de Skype (toujours d'actualité aujourd'hui) et sa stratégie à contre-pied perfectionnée en ligne. A Londres en 2011, ses adversaires n'avaient rien pu faire pour le contrer.
Frederik Jensen est un autre de ces réguliers ayant eu besoin de nombreuses tentatives sur le circuit EPT avant de finalement triompher : ce n'est qu'en 2012 qu'est arrivé le titre, sur l'étape de Madrid, face à
Kool Shen,
Nicolas Levi et
Ilan Boujenah. Le Norvégien a suivi avec une victoire à la maison sur l'Unibet Open de Copenhague (2014), et une troisième place à Barcelone en 2015.
D'après
PocketFives, 27 nationalités différentes ont apposé leur drapeau sur un trophée EPT au cours des 114 étapes. Les Anglais et les Etats-Unis dominent le classement des pays, avec 17 titres chacun, mais il est indéniable que les joueurs Nordiques ont longtemps été les grands animateurs de l'EPT, occupant toujours au moins un ou deux sièges en table finale lors des premières années, avant de reculer quelque peu à mesure que d'autres pays émergaient comme places fortes du poker, comme l'Allemagne, la Pologne, ou la France. Le Danois
Anton Wigg, lui, n'a disputé qu'une seule finale EPT, mais il l'a remportée : c'était à Copenhague en 2010.
Salvatore Bonavena est obligé de Google pour se rappeler de sa victoire : cela remonte déjà à 2008 ! Bel exploit de l'amateur italien au jeu atypique, qui est resté une présence constante et joviale sur le circuit au cours des années qui ont suivi.
La dernière victoire Française en date à l'EPT
remonte à mars 2015 : elle avait d'autant plus marqué les esprits que pour la première fois, le dernier duel opposait deux Français.
Jean Montury avait triomphé de
Valentin Messina au cours d'un duel riche en émotions. Et au fait, combien de Français ont gagné un titre EPT en douze ans ? J'en compte neuf, dont cinq sont présents aujourd'hui :
Pascal Perrault (Vienne, 2005),
Jan Boubli (Barcelone, 2006),
Arnaud Mattern (Prague, 2007),
ElkY (Bahamas, 2008),
Christophe Benzimra (Varsovie, 2009),
Lucien Cohen (Deauville, 2011),
Ludovic Lacay (San Remo, 2012),
Rémi Castaignon, et
Jean Montury. Evidemment, j'ai le même souhait que vous : qu'un Tricolore boucle la boucle à Prague cette semaine.