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EPT Dublin 2016 - Jour 1A & 1B

L’EPT à l’heure de la Guinness

La trêve Européenne est terminée. Deux mois après Prague, et un mois après l'excursion annuelle aux Bahamas, le circuit European Poker Tour est de retour, posant ses valises dans une ville que nous connaissons bien, pour la visiter chaque année depuis 2010 pour le Winamax Poker Open : Dublin. Vous le savez aussi bien que nous : dans la capitale irlandaise, on respire le poker 365 jours par an, avec des cercles de jeux disséminés dans toute la ville, et de nombreux festivals de poker à petit buy-in qui ravissent les amateurs européens saison après saison.

En ce sens, il était donc logique pour l’EPT de faire son grand retour à Dublin, qui a figuré quatre ans au calendrier du circuit le plus prestigieux d’Europe, avant de le quitter en 2007, d’autant qu’il n’existait plus d’étape organisée sur un territoire anglophone depuis la disparition de l’EPT Londres il y a deux ans. Mais depuis 2007 et la victoire de l’Américain Reuben Peters face à une certaine Annette Obrestad (vous vous souvenez peut-être de la onzième place de Ludovic Lacay cette année-là, lors d’un des tout premiers voyages du Team Pro), le paysage du poker a bien changé : les joueurs Irlandais, enthousiastes dès qu’il s’agit de disputer un tournoi à buy-in friendly, répondront-ils présent pour une épreuve résolument pro à 5,300 euros ?

67 tournois de 110 à 25,750 euros l’entrée sont au programme des onze journées du festival. C’est un peu moins que pour les étapes historiques comme Prague ou Monte Carlo : on suppose que les cerveaux de Poker Stars ont voulu jouer la sécurité, et rester raisonnables pour ce grand retour à Dublin. Parmi les épreuves phares, notons :

Le Main Event à 5,300€, bien entendu. Coup d’envoi (Day 1A) ce dimanche, et finale le samedi suivant.
Le tournoi principal de l’UKIPT, circuit officiel de PS sur les sols anglais et irlandais. Le départ a été donné aujourd’hui avec 214 joueurs engagés dans le Day 1A - un chiffre guère mirobolant au regard des 1,044 inscriptions enregistrés lors d’un tournoi similaire à Prague, mais il est encore bien trop tôt pour tirer des conclusions.
Un High-Roller à 25,750€ programmé de vendredi à dimanche avec deux pros du Team au départ (voir ci-dessous).
Un High-Roller à 10,200€ en mode turbo, joué sur une seule journée le 15 février.
Un autre High-Roller à 10,300€ à la structure plus classique, qui bouclera le festival du 18 au 20 février.

Habitués à faire le voyage en terres irlandaises chaque mois de septembre, les pros du Team Winamax seront presque au complet au départ du Main Event à 5,300 euros, avec Michel Abécassis (seul membre de l'équipe avec P14B à pouvoir se vanter d'avoir déjà disputé l'EPT à Dublin), Gaëlle Baumann, Aurélie Quélain, Sylvain Loosli, Davidi Kitai (ces deux-là seront de la partie pour le High Roller) Pierre Calamusa, Guillaume Diaz, et notre tout nouveau Top Shark Florian "1flip 2win" Decamps, pour ses débuts officiels en live en tant que pro du Team. Très occupés en ce moment avec respectivement une nouveau tour de chant et un nouvel album, Patrick Bruel et Kool Shen sont excusés, de même qu'Alexandre Luneau, que l'on retrouvera dans très peu de temps au cercle Clichy-Montmartre pour la finale du Winamax Poker Tour.

Du côté des joueurs qualifiés via la série de satellites organisés le dimanche sur Winamax.fr, nous retrouverons autour des tables plusieurs noms familiers de nos lecteurs réguliers, comme le serial-qualifier Alexandre Amiel, Clément Thumy, et Julien Rouxel. Les plus fidèles d’entre vous reconnaîtront peut-être le nom de Régis Burlot, que nous avions l’habitude de croiser sur les tournois exotiques des WSOP (Omaha, Stud, HORSE…) lors des premières excursions du Team à Vegas. Qualifié lors du sat’ à 750€ organisé sur Wina le 10 janvier, le Breton fera son grand retour sur le circuit EPT dès lundi ! Un joueur italien jouant avec le pseudo ‹ Shuusui › complète cette belle brochette de qualifiés.

Les Français seront-ils nombreux à faire le déplacement ? Verra t-on l’un de nos représentants empocher le gros lot ? Les représentants anglais et irlandais du poker old-school répondront-ils présent ? Le pari de l’EPT de proposer de nouveau des tournois chers en Irlande réussira t-il ? Combien de litres de Guiness seront descendus au cours du festival ? Réponse ici-même, avec un reportage couvrant l’intégralité du tournoi à partir de dimanche.

In sur les tournées de Guinness

Ptain Ato tu te fais rare tu deviens quoi? Tu prends tjs soin du vieux krok?

Yep j’essaie en tout cas parce qu’il s’arrange pas le bougre. Cheveux longs, barbe… et il se nourrit exclusivement de bière et de chips.

hey ato! Kitbul encore in a 14 left sur le HR 25K.

Hey

Main Event : démarrage au ralenti

Avec 145 inscriptions enregistrées sur le Day 1A du Main Event de l’étape European Poker Tour de Dublin, nous assistons là à l’un des plus mauvais départs de l’histoire récente du circuit de poker le plus populaire du continent. Certes, les inscriptions sont encore ouvertes à l’heure où j’écris ces lignes (au beau milieu du Level 6, juste avant la pause-dîner), mais il n’y a quasiment aucune chance que ce score maigrichons surpasse ceux enregistrés lors d’étapes jouées récemment telles que Malte (184 joueurs au Day 1A), Monte Carlo et son prix d’entrée deux fois plus important (219 joueurs) ou encore Deauville (184 joueurs), dont la disparition justifiée à l’époque par, entre autres, de mauvais chiffres, a de facto permis la résurrection de l’étape Irlandaise, qui avait disparu du calendrier EPT en 2007.

Nous attendrons cependant de connaître les chiffres du Day 1B, qui se tiendra lundi et devrait rassembler une population autrement plus nombreuse, avant de tirer des conclusions trop hâtives. Il est maintenant établi depuis quelques saisons que la pléthore de tournois annexes offerts sur les circuits EPT, avec des prix d’entrée et des formats variés pouvant plaire à toutes les bourses, est de nature à nuire au Main Event : il y a dix ans, lorsque les tournois au programme d’un festival se comptaient sur les doigts des deux mains, personne ne faisait le déplacement sans disputer le Main Event. Aujourd’hui, avec entre 60, 80, 100, voire même 120 tournois proposés en dix jours, l’équation est complètement différentes, et ils sont de plus en plus nombreux à faire l’impasse sur le tournoi principal à 5,300 euros, préférant diluer leur risque financier en disputant par exemple cinq épreuves à mille euros. En somme, on pourrait argumenter que la méforme du Main Event est la conséquence de la bonne santé du circuit EPT dans son ensemble.

Quid du field ? Autour de la poignée des tables actives, peu de Français : j’ai repéré notre Docteur Maboul préféré Jean-Noël Thorel (il a monté pas mal de jetons durant la première moitié de la journée), Fabrice Soulier, Edouard Mignot-Bonnefous ou encore Paul-François Tedeschi. Au moins deux de nos représentants ont quitté le tournoi les mains vides avant même de passer à table : le vainqueur du WSOP Circuit de Marrakech 2015 Ricardo Manquant, et Nasrodin Pirmamod. A l’international, j’ai reconnu Pierre Neuville, Barny Boatman, Samuel Chartier, Mike McDonald, Antony Zinno, Luca Pagano ou encore Jéremy Knocke.

Un représentant du Team Winamax a pris les devants en optant pour une entame de tournoi dès le Day 1A : Davidi Kitai. Avec plus de 55,000 unités en sa possession, presque deux fois le tapis de départ, le Belge est bien rentré dans son match. Nous y reviendrons dans un prochain article. Nous nous intéresserons aussi aux résultat des (nombreux) tournois annexes au programme. Etant donné que nous sommes partis pour un reportage de six jours non-stop, ce démarrage poussif n'est pas pour me déplaire, loin de là !

Au milieu des online kids de 22 ans, Luca Pagano est l'un des rares joueurs pouvant se vanter d'avoir participé aux premières éditions de l'EPT Dublin organisées à une époque qu'ils n'ont pas connue, entre 2004 et 2007 - il y a même accompli de belles perfs, terminant en 24e place en 2006 et en 13e place en 2007 ! C'est peut-être par nostalgie qu'on le retrouve ici : l'Italien se fait plutôt rare à table depuis quelques années, étant progressivement devenu un businessman à part entière dans le monde du poker, chapeautant l'organisation de la plupart des tournois joués dans son pays.

High-Roller : Kanit, comme d’hab

Le tournoi le plus cher parmi les 67 épreuves au programme de cet EPT Dublin s’est terminé en début de soirée par la victoire de Mustapah Kanit. Pas une surprise de taille pour ceux qui ont suivi les gros titres du circuit en 2015 : il s’agit rien de moins que la troisième victoire en High-Roller de l’Italien en moins de douze mois, après Monte Carlo et Barcelone, acquise face à 57 joueurs (12 d’entre eux on re-entry) pour un premier prix supérieur à un demi-million d’euros.
Celui que l’on avait découvert en finale du Partouche Poker Tour en 2011 est resté chip-leader tout au long d’une table finale qui l’a vu affronter d’autres habitués des tournois High Roller comme Jeff Rossiter, Charlie Carrel ou encore Chance Kornuth, son dernier adversaire, contre lequel il n’a pas conclu de deal.

En course dans le day 1A du Main Event disputé à quelques mètres du podium télévisé, Davidi Kitai observe la remise du trophée et les inévitables interviews d'après-match avec un air amusé : « Hier, il m’a 6-bet all-in avec 10 et 6 alors que j’avais les Rois ! Il lui restait une poignée de jetons derrière… C’est fou ! » Davidi a quant à lui subi l’élimination dans ce High-Roller à quelques places avant l’argent. « C’est le genre de joueurs qui ont un espèce de karma positif qui les accompagne », poursuit Davidi, évoquant des rencontres heureuses gagnées par Kanit avant finale : As-Dame contre deux As, As-6 contre deux Rois... « Il est tellement cool, souriant et sympa, ce mec, qu’on a envie de le voir gagner ! » C’est vrai : un rail fourni applaudit Kanit au moment de soulever le trophée, et parmi ceux qui défileront pour prendre un cliché souvenir, on comptera même le dernier adversaire qu’il a battu en duel, Chance Kournuth lui-même !
Les confettis, c'est rigolo, sauf pour celui qui doit nettoyer après

Les victoires de Mustapah Kanit sur le circuit EPT

Monte Carlo, mai 2015 : Super High-Roller 50,000€ (936,500€) Barcelone, août 2015 : High-Roller 8-max 10,300€ (738,759€) Dublin, février 2016 : High-Roller 25,750€ (501,640€)

Davidi deguerpit

De retour de la pause-dîner, je retrouve Davidi Kitai assis à une nouvelle table. Prêt à continuer à faire grimper son tapis et terminer le Day 1A en beauté face à de nouveaux adversaires ? Hélas non : le Belge vient en fait de s'inscrire au tournoi Turbo de 23 heures, histoire d'oublier rapidement son élimination du Main Event. "J'ai eu un sale run", me glisse t-il en s'écartant de la table, loupant plusiuers mains de son nouveau tournoi afin de me raconter en détail sa chute dans le Main ("Ce n'est pas bien très important !"), qui s'est faite en trois coups :

1/ « Il ne reste plus que quelques mains avant la pause-dîner. Je trouve QJ et relance à 1,200. Mon voisin au hi-jack paie, le cut-off aussi. Dans les blindes, Kevin MacPhee fait 4,300. Je paie et les deux autres passent. Flop KQ4. Je check, il met 6,000, je paie, pour le laisser bluffer ensuite, je le sens vraiment pas max. Turn : un As. » Davidi pouvait espérer mieux, et voir MacPhee miser le reste de son tapis : 13,000. C’est payé : il fait face à un As-8 qui s’est grandement amélioré sur le turn. Le Belge loupera l’une de ses nombreuses outs sur la rivière.

2/ « Quelques secondes plus tard, je suis de grosse blinde. Le cut-off relance, le bouton paie, je squeeze avec As-10 dépareillés. Payé par le bouton. Flop K104. Je check/call 6,000. Turn 3 : check/check. Rivière : 10. Je check, il mise 11,000, je paie, il montre la couleur avec A6. »

3/ Après le dîner, Davidi va rester patient, se laissant tomber aussi bas que 8,500 sans jouer, avant de trouver un AJ qu’il poussera logiquement à tapis depuis le high-jack. Kevin MacPhee, encore lui, le paiera avec AT et sera récompensé avec l’apparition de trois coeurs supplémentaires…

Soulier et Thorel parmi les chip-leaders

Fin du Day 1A

La première des deux journées de départ de l’EPT Dublin revenu d’entre les morts s’est achevée peu après minuit avec grosso modo 80 joueurs au compteur : près de la moitié des 147 partants du jour n’ont pas tenu assez longtemps pour prendre part au rituel nocturne consistant à compter et emballer ses jetons avant de souhaiter bonne nuit et bonne chance à ses adversaires en s'enfonçant dans la glaciale nuit irlandaise pour rejoindre l'hôtel où les attendent quelques heures de repos bien méritées.

Nous avons compté sept Français parmi ceux qui ont eu la chance de pouvoir s’adonner à cette joyeuse coutume de fin de journée - la liste est non exhaustive et il se pourrait qu’un ou deux noms ayant échappé à notre vigilance figurent dans le classement définitif qui arrivera plus tard ce soir. Quoi qu’il en soit, nous sommes déjà en mesure de dire que deux réguliers du circuit ont bien géré leur premier jour, l’un est un pro établi depuis longtemps, l’autre est un amateur ne jouant que des tournois chers :

Fabrice Soulier 123,400
Jean-Noël Thorel 110,000
Edouard Mignot 70,000
Julien Martini 57,600
Paul-François Tedeschi 57,500
Arthur Conan 26,900
Matthieu « Sixcoups » Lamagnère 11,500

Jean-Noël Thorel et Matthieu Lamagnère

Le totem de chip-leader en cette fin de Day 1A semble être détenu par un joueur Allemand du nom de Gilles Bernies, avec 189,000 unités.

Quelques têtes de série internationales :

Anthony Zinno 124,800 Luca Pagano 78,000 Kevin MacPhee 59,000 Barny Boatman 34,000 Pierre Neuville 27,400 Darryl Fish 26,000

Parmi les éliminés Français du jour : Ricardo Manquant, Nasrodin Pirmamod, Sonny Franco, Anthony Borde, et Alain Teffaud. Ils ont aussi sauté : Scott Montgomery, Dario Sammartino, Moshin Charania, le Champion du Monde Ryan Riess, Rocco Palumbo, Mike Watson, Davidi Kitai, Samuel Chartier.

Lundi, les choses sérieuses commenceront véritablement avec un Day 1B au field probablement bien plus fourni que celui observé aujourd’hui. On retrouvera en tout cas la quasi-totalité du Team Winamax, dont le dernier intronisé en date Florian « 1flip 2win » Decamps, trois semaines après son sacre dans l’opération Top Shark, et une pelletée de joueurs qualifiés sur Wina dont Clément Thumy et Julien Rouxel. Bonne nuit et bon début de semaine à tous !

Day 1A : le bilan chiffré

Day 1A : 147 inscriptions : 79 survivants (dont 7 FR) / Chip-leader : Gilles Bernies (Allemagne) 189 600

Top 10

Gilles Bernies (Allemagne) 189 600 Mike McDonald (Canada) 162 400 Ian Hunter (UK) 139 400 Artem Litvinov (Russie) 138 900 Victor Ilyukhin (UK) 131 400 Adrian Mateos (Espagne) 128 800 Anthony Zinno (USA) 124 800 Fabrice Soulier (France) 123 400 Kamran Aliyev (Azerbaïdjan) 114 200 Jean-Noël Thorel (France) 110 000

7 Français

Fabrice Soulier 123 400 Jean-Noël Thorel 110 000 Edouard Mignot 70 000 Julien Martini 57 600 Paul-Francois Tedeschi 57 500 Arthur Conan 26 900 Matthieu Lamagnère 11 500

Reste du field (sélection)

Jason Mercier (USA) 83 200 Nick Petrangelo (USA) 81 600 Luca Pagano (Italie) 70 000 Kevin MacPhee (USA) 59 000 Sam Greenwood (Canada) 57 600 Charlie Carrel (UK) 49 900 Barny Boatman (UK) 34 000 Pierre Neuville (Belgique) 27 400 Darryll Fish (USA) 26 600 Jaroslaw Sikora (Pologne) 18 700

Tapis moyen : 56,000

Late règle

Le coup d’envoi du Day 1B du Main Event a été donné quelques minutes après midi : à l’EPT, la ponctualité est de mise... pour les organisateurs seulement. Les joueurs, eux n’étaient pas plus de 180 assis à leurs places respectives au moment du clap de départ. Un chiffre bien entendu très inférieur à ce que sera la participation totale : ils seront probablement autant à opter pour une arrivée tardive, avec des retards compris entre quelques innocentes minutes et une bonne dizaine d’heures. Techniquement, il est même possible de sauter le Day 1 dans son intégralité et de s’inscrire juste à temps pour le début du Day 2.

Rengaine connue : avec une période de « late reg » tendant à s’accroitre de plus en plus depuis quelques années, les gros tournois s’apparentent maintenant à des matchs de foot qui débuteraient avec seulement trois ou quatre joueurs sur le terrain, tandis que leurs camarades traînent au lit ou au petit dej’.

« On pourrait atteindre les 400 joueurs, avec un peu de chance », nous glissait un superviseur en observant les deux douzaines de tables vides, occupées seulement par des croupiers prenant leur mal en patience en attendant les inévitables arrivées tardives. Pour rappel, la dernière édition du défunt EPT Deauville avait attiré 592 joueurs, et le récent évènement Maltais organisé en octobre avait totalité 651 inscriptions : pour que Dublin puisse faire concurrence à ces deux épreuves à l’affluence considérée comme décevante, le Day 1B qui nous intéresse aujourd’hui devra comptabiliser plus de 450 joueurs. C’est pas gagné !

Parmi les joueurs ayant réglé leur réveil à l’heure, nous avons repéré ElkY, Antoine Saout, et le récent finaliste de Prague Olivier Ferrero (qui a par ailleurs disputé une demi-finale hier soir dans un tournoi annexe). Quelques joueurs dont les noms ne me sont pour le moment guère familiers viennent s'ajouter à cette liste : Philippe Soyer, Alexandre Viard, Sandrine Zeitoun, Yann Linka, Kalidou Sow et Thierry Delpui.

A l’international, nous avons repéré le Brésilien Felipe Ramos, le Danois Theo Jorgensen, l’Allemand George Danzer, le Norvégien Johnny Lodden, ou encore l’Anglais Jake Cody. Les Irlandais sont évidemment bien représentés, avec notamment Andy Black (photo), Jude Ainsworth, Gavin O’Rourke et Dermot Blain.

Profitons de ce départ au ralenti pour rappeler la structure : chaque joueur a débuté avec 30,000 unités aux blindes 50/100. Huit niveaux de 75 minutes sont au programme de ce Day 1, avec une pause-dîner programmée aux alentours de vingt heures. La progression des blindes suivra l’échelle suivante :

50/100 75/150 100/200 100/200 ante 25 150/300 ante 25 200/400 ante 50 250/500 ante 50 300/600 ante 75

Le temps d'écrire cet article, le compteur a grimpé pour atteindre 250 joueurs…

C’est dans les vieux pots

Pierre Calamusa a remporté le premier gros pot de son EPT Dublin en ayant recours à une formule classique mais à l’efficacité jamais démentie : une belle main jouée de manière agressive. Pas de chi-chi, pas de slowplay ou autre manoeuvre tricky, juste un bon vieux 3-barrel à l'ancienne se terminant par un showdown gagnant.

Je suis arrivé à la table du VietF0u juste à temps pour le voir miser 1,200 sur un flop J63. Pas sûr qu’il s’agissait d’un c-bet car le joueur situé en position UTG est dans le coup, on peut donc le suspecter d’avoir relancé avant le flop. Peu importe, au final, car celui-ci checke et abandonne sans avoir investi plus d’argent, laissant Pierre seul face au bouton.

Le turn est un A qui n’effraie pas Pierre : le voilà qui augmente les enchères pour les porter à 3,500. Là encore, le pro du Team est payé rapidement.

La rivière est un 5 et Pierre ne se renie pas, envoyant une dernière mise des plus onéreuses : 11,000. Son adversaire ne mettra pas longtemps avant de payer : on le comprend, il a floppé le brelan de 3, qu’il montre avec un air dépité en voyant qu’il est battu par le brelan de 6 de Pierre.

Sous le soleil

Après deux niveaux de 75 minutes, les joueurs se sont vu accorder une petite pause. Le bon moment pour retrouver le Team presque au complet à l’extérieur de la salle du tournoi, histoire de profiter du soleil (qui a fait son apparition à Dublin pour la première fois depuis 1978) et de prendre la température des W rouges pour la première fois en ce Day 1B :

Michel Abécassis 54,000 Aurélie Quélain 38,500 Pierre Calamusa 28,800 Gaëlle Baumann 27,000 Florian Decamps 24,000

Guillaume Diaz : late reg Sylvain Loosli : late reg Davidi Kitai : éliminé lors du Day 1A

Michel a remporté un joli pot contre un adversaire un poil trop agressif, nous y reviendrons dans un prochain article. Pierre, lui, a vu le bénéfice enregistré durant la première heure lui échapper rapidement (« J’ai 7-5 sur 7-5-2, je check/raise, turn 3, je mise 5,000, rivière Roi, je mise 6,000, il relance à 13,200, je paie, il a deux Rois »). Nous attendons encore Volatile38 et Sylvain Loosli.

Au compteur : 363 joueurs. La participation totale a donc dépassé le chiffre symbolique de 500.

Au bonheur des Dames

Michel trouve une paire de Dames QQ UTG et ouvre à 400, et joue le coup contre deux adversaires, le premier catégorisé comme "livetard" (il paie les 400), le second au profil de "reg" (il squeeze à 1,100). Michel décide de 4-bet à hauteur de 2,900. C'est payé par le reg seulement.

Flop K73. Michel envoie 2,300 et se fait relancer à 5,200. C’est payé.

Turn 6. Michel check, puis paie une seconde mise de 4,500.

Rivière : K. Une carte qui ne change rien à la situation de Michel : s’il était devant au flop, il l’est toujours sur ce dernier tour d’enchères. Son adversaire envoie une ultime salve de 8,500. « Je suis décidé à abandonner », raconte t-il après coup. « Je lui demande « Tu montres si je passe ? » et il hésite un peu avant de répondre assez rapidement « Allez, d’accord » avec une mimique amusée. » Un tell de faiblesse ? C’est la déduction de MIK22, qui engage les jetons. Bonne décision : il fait face à un AQ archi-battu.

Lewis hyper actif

Tard dans la soirée de dimanche à lundi, Romain Lewis a ouvert le compteur à perfs pour l’année 2016 en atteignant la sixième place d’une épreuve annexe à mille balles parmi 213 joueurs. Un résultat bon pour une récompense de 10,100 euros.

En ce lundi, le jeune grinder est de retour au travail, avec pour objectif d’inscrire son nom au palmarès d’un Main Event EPT pour la première fois. Son début de tournoi semble être des plus mouvementés, puisque l’on m’a soufflé dans l'oreillette que la main racontée ci-dessous, observée il y a une trentaine de minutes, est survenue immédiatement après un double-up de Romain - ce qui laisserait à penser que le Français a commencé par perdre un ou plusieurs gros pots avant de trouver un spot pour se mettre à tapis, et remonter la pente. Chiche que Romain terminera la journée soit avec zéro, soit avec 100,000 ?

Quoi qu’il en soi, la main suivante est une main perdue pour Lewis, qui mise 825 sur le flop 965 depuis la BB, et se fait payer par un joueur en milieu de parole, et son voisin de droite en SB.

Le turn Q ne provoque pas d’action et l’on passe directement à la rivière, un 7, où la SB mise 2,200. C’est payé rapidement par Romain et le joueur en MP. La SB montre A6 pour... un truc à fort potentiel au flop qui n'a rien donné de génial au final. Romain est prêt à montrer ses cartes (et certainement une meilleure main) mais se ravise en voyant le troisième joueur retourne J8 pour la quinte (heureusement pour lui, il n'a pas touché la couleur)

Un homme pressé

Dernier arrivé parmi la troupe Winamax aujourd'hui, Sylvain Loosli fut pourtant le premier à engager son tapis, après avoir passé seulement 45 minutes à table. L'issue du coup fut des plus heureuses : "Je paie le 3-bet d'un joueur au cut-off avec deux Dames, je le sentais sur une très grosse main. Flop Dame-6-3 avec deux piques : je check-raise, il paie. Je mise sur le turn, un 9, et il fait tapis : il a deux As, je n'ai pas souffert ! Il avait une tonne de jetons en plus..."

Sylvain pointe à 49,000 alors que le Level 4 est en cours : blindes 100/200 avec, déjà, des antes - 25 par coup.

Même joueur joue encore

Sur un board final 5410QA, Romain Lewis fait face à une grosse mise de plus de 9,000. Le Français finit par engager la somme et ne pourra pas battre la main montrée par son adversaire - et pour cause, ce dernier est max avec un KJ bien déguisé. Lewis semble toujours aussi actif en ce début de tournoi, sans que cela lui réussisse véritablement jusqu'à présent. Il possède moins de 20,000.

Le point à mi-chemin

Deuxième pause de la journée : deuxième occasion de vérifier où en sont les sept pros du Team en lice dans ce Day 1B de l'EPT Dublin.

Pierre Calamusa : 77,000. LeVietF0u s’est bien amusé en éliminant deux joueurs grâce à un full floppé. Il a distribué quelques jetons à une de ses coéqupières, avec qui il partage désormais une table.

Gaëlle Baumann : 57,000. « Pierre est gentil, donc ça va. J’veux dire, je lui ai pris un gros coup, quoi ! Il relance UTG, c’est payé par le bouton, je paie juste de BB avec deux Valets. Flop 8-4-3 avec un tirage couleur. Pierre c-bet, le bouton passe, je check/raise à 2,800, il paie. Turn : doublette du 3, je mise 4,400, c’est payé. Rivière : doublette du 4. Je check, Pierre mise 9,000, je paie. » Pierre bluffait avec un Roi-10 sans aucun rapport avec le flop.

Michel Abécassis : 41,000. Ca va Michel ? « Mieux, ça serait insupportable ! » répond t-il de manière énigmatique.

Florian Decamps : 31,000, soit un retour à la case départ après trois niveaux sans profits. Le TSTN (Top-Shark-Tout-Neuf) du Team a relancé avec As-Valet, s’est fait payer par les blindes, et a trouvé top-paire sur J-8-4 « Je c-bet 800, la SB paie, la BB relance à 2,700, je paie, la SB passe. Turn : As. Je paie 5,100. Rivière : un 5 qui fait rentrer un tirage backdoor. Mon adversaire checke, j’hésite à value bet mais je checke. Mon adversaire ne montre pas ses cartes, il me dira plus tard qu’il avait 10-9. » Pas de value perdue, donc.

Sylvain Loosli : 27,000. Tout est à refaire pour Sylvain Loosli qui, quelques minutes à peine après avoir rentabilisé au maximum un brelan de Dames, s’est pris un méchant bad-beat sous la forme d’un 2-outer avec deux As contre deux Rois dans un pot 4-bet préflop. « Tout part sur J-9-x avec un tirage couleur. Rivière : Roi. Brutal ! » Il ne reste plus que 12,000 à Sylvain après cette horreur : il parviendra à doubler juste avant la pause grâce à une livraison d’une adversaire qui n’a pas cru le November Nine sur un flop 10-10-8. La joueuse envoie son tapis avec A7 et Sylvain n’est que trop content de payer avec deux Rois.

Guillaume Diaz : 18,000. « J’ai mis une seule fois la main au milieu », dit-il. Traduction : Volatile38 n’a gagné qu’un seul coup depuis son arrivée. Le gallinacé me relate notamment cette paire de Rois abandonnée sur un turn J-7-2-9 - hé, un tournoi se gagne aussi en jetant des mains.

Enfin, Aurélie Quélain ferme la marche avec 12,000, soit 40 blindes à ce stade de la partie.

On attaque la seconde moitié du Day 1B !

Plus de 400 joueurs dont 32 Français

Avec un compteur affichant un chiffre de 427 joueurs à mi-chemin du Day 1B, ce Main Event Irlandais commence enfin à justifier les raisons de son retour sur le calendrier de l'EPT. Encore deux douzaines d'inscriptions, et l'on atteindra les chiffres du défunt EPT Deauville.

32 Français figurent sur la version 6 de la liste des partants qui nous a été fournie il y a moins d'une heure. Je vous la livre brut de pomme - si vous vous demandez pourquoi les qualifiés Winamax Alexandre Amiel et Clément Thumy, annoncés en début de semaine, n'y figurent pas, sachez que le premier a annulé en dernière minute, et le second a pris la décision d'attendre la toute dernière seconde pour commencer son tournoi, c'est à dire demain, en début de Day 2.

Gaelle Baumann
Guillaume Diaz
Sylvain Loosli
Aurelie Quelain
Pierre Calamusa
Florian Decamps
Michel Abecassis
Regis Burlot (Qualifié Winamax)
Julien Rouxel (Qualifié Winamax)
Olivier Ferrero

Erwann Pecheux
Oliver Morelato
Ilan Boujenah
Otto Richard
Jimmy Kebe
Pierre Chevalier
Vincent Lahalle
Romain Lewis
Alexandre Viard
Sandrine Zeitoun

Bertrand « ElkY » Grospellier
Philippe Soyer
Guy Tomaselli
Antoine Saout
Benjamin Dadon
Kalidou Sow
Yann Linka
Lorenzo Lavis
Didier Betito
Adrien Allain

Thierry Delpui
Jean-Jacques Zeitoun