EPT Berlin présenté par PokerStars.fr - Jour 1B

EPT Berlin présenté par PokerStars.fr - Jour 1B
Reportage par Benjo
Joueurs Winamax présents au Jour 1B : Manuel Bevand, Almira Skripchenko, Aurélien Guiglini, Davidi Kitai, et Tristan Clémençon.

Programme
toutes les journées débutent à midi

Mardi 5 avril : Jour 1A
Mercredi 6 avril : Jour 1B
Jeudi 7 avril : Jour 2
Vendredi 8 avril : Jour 3 (jusque 24 joueurs)
Samedi 9 avril : Jour 4 (jusque 8 joueurs)
Dimanche 10 avril : Finale

151 joueurs passent le Day 1A

Top 10

Cristian Dragomir (Roumanie) 205,500
Mayu Roca Uribe (Colombie) 190,000
Maximilian Heinzelmann (Allemagne) 186,400
Vegard Haland Vestvik (Norvège) 178,100
Martin Jacobson (Suède) 177,000
Nedzib Suman (Suède) 154,700
Antonio Buonanno (Italie) 153,100
Frank Bröderdorf (Allemagne) 147,600
McLean Karr (USA) 145,800
Mathias Kuerschner (Allemagne) 140,500

Douze français

Fabrice Soulier 114,800
Michel Abecassis (Team Winamax) 104,300
Nicolas Babel 75,300
Philippe Gellman 50,900
Valentin Messina 46,200
Marc Inizan (Team Winamax) 44,300
Nazim Guillaud (Qualifié Winamax) 40,700

Christophe Delvart 35,700
Jean Paul Pasqualini 34,000
Julien Labussiere 17,800
Arnaud Mattern 17,400
Lucien Cohen 16,700

Le reste (sélection)

Benjamin Roberts (UK) 127,800
Vergauwen Vincent (Belgique) 105,500
Nasr El Nasr (Allemagne) 98,000
Kent Lundmark (Suède) 87,500
Jeff Sarwer (Canada) 81,400
John Eames (UK) 78,300
Kevin Stani (Norvège) 78,000
Per Linde (Suède) 71,900
Jan von Halle (Allemagne) 59,400
Sam Chartier (Canada) 51,800
Marvin Rettenmaier (Allemagne) 50,000
Konstantin Puchkov (Russie) 50,000
Johan Van Til (Pays-Bas) 49,000
Tobias Wagner (Allemagne) 47,100
Toby Lewis (UK) 44,400
Kenny Hallaert (Belgique) 37,800
Casey Kastle (Slovénie) 20,500
Mika Paasonen (Finlande) 15,700

Tableau de bord
151 joueurs restants (sur 315 au départ du Day 1A)
Blindes : 600/1,200, ante 100
Tapis moyen : 62,600

Wir fahr’n fahr’n fahr’n auf der autobahn

De retour de pour une nouvelle journée de poker à Berlin, la seconde pour nous observateurs, mais la première pour quelques centaines de compétiteurs prêts à en découdre dans l’une des étapes EPT les plus populaires de la saison, et pas seulement auprès des braqueurs amateurs.

Si vous avez jeté un œil au classement du Day 1A publié ce matin, vous avez pu constater que douze joueurs français avaient survécu à cette première journée, dont Michel Abécassis et Marc Inizan du Team Winamax. Aujourd’hui verra l’entrée en lice d’un nombre significatif de têtes de séries françaises. Citons par exemple ElkY, Yann Brosolo, Alain Roy, Gilbert Diaz, Ilan Boujenah, Fabien Perrot, Clément Thumy…

Le Team Winamax sera représenté par Almira Skripchenko, pour son premier tournoi depuis le WPT Celebrity Invitationnal, ainsi que Davidi Kitai, Aurélien Guiglini, Tristan Clémençon et Manuel Bevand.

À l’international, il y aura du beau monde ici. J’ai croisé Natalia Nikitina dans les couloirs. La russe championne du WPT à l’Aviation Club de France a donc décidé de poursuivre les tournois, elle qui se refusait à en jouer avant sa victoire à Paris.

Trente minutes nous séparent du départ et croupiers et superviseurs s’agitent frénétiquement à la recherche de chaises. En effet, on compte déjà plus de 350 inscrits et les organisateurs seront donc forcés de faire jouer ce Day 1B en ‹ 10-handed ›, ce qui ne fut pas le cas hier.

Benjo

La minute touristique
The Berlin Report

Quelques photos en attendant le départ…

Pendant la Guerre Froide, la Potsdamer Platz était coupée en deux par le Mur

Un reste du Mur en question, laissé en place pour la postérité

Les touristes peuvent suivre à la trace l’emplacement originel du mur grâce à ce fil pavé traversant la ville du nord au sud (à ce sujet, il y en avait deux, des murs, techniquement, séparés par un vaste ‹ ‹ no man’s land › ›)

L’étrange mémorial de l’Holocauste, composé de blocs de béton de tailles et hauteurs variés

Je devrais probablement connaître le nom et la fonction de ce bâtiment, qui à l’air tout à fait important

*Check-point Charlie, un des points de passage Est/Ouest conservés en l’état. Moyennant une poignée d’euros, le touriste peut se faire tamponner son passeport avec un sceau de l’époque.
*

On peut visiter Berlin à bord d’une Traban d’époque. L’auto-radio vous donne les directions et pointe monuments, lieux célèbres, etc. J’aime.

Benjo

La minute musicale

Deux suggestions musicales garanties 100% teutonnes pour accompagner la lecture du reportage…

« Neu ! » par le groupe Neu! (1972)

« Autobahn » par le groupe Kraftwerk (1974)

Sold out, ou presque

Rumeur : le Day 1B affiche complet. Si vous ne vous êtes pas encore inscrits, passez votre chemin. Circulez, y’a rien à voir.

Vérité : pas tout à fait. Face à l’afflux de joueurs, le casino a débloqué en catastrophe dix tables réservées au cash-game. Résultat : il y a de la place pour 490 joueurs au total (49 tables), une limite pas encore atteinte à l’heure où j’écris ces lignes.

Dans les trois salles dédiées au tournoi (oui, il y en a trois aujourd’hui) circuler entre les tables nécessite d’exécuter des acrobaties dignes d’une gymnaste de l’ex-URSS. Atteindre la table d’Almira Skripenchko au deuxième étage m’a forcé à bousculer environ 41 joueurs. « Pardon, pardon… Sorry… Ach, ach. »

Almira est aux anges : son vol Paris-Berlin s’est passé dans le cockpit de l’avion, en compagnie des pilotes. Un privilège rare que les compagnies aériennes ne sont plus trop enclines à donner depuis le 11 septembre. La joueuse du Team Winamax n’a pas eu le droit de toucher aux manettes durant le décollage, mais a pu lancer quelques annonces au micro, à l’attention des passagers. Balla !

Dans la salle du haut, j’ai repéré Thomas Bichon, Philippe Ktorza, Dag Palovic, George Danzer, Luca Pagano, Yann Brosolo, Ramzi Jelassi, Basile Yaiche.

Benjo

Guignol n’est pas là pour rigoler

« Si tu vois un mec cagoulé foncer sur la caisse, ne panique pas : c’est moi », rigolait Aurélien Guiglini peu avant le départ, avant d’ajouter « Quoique, c’est gagner ce tournoi qui serait un vrai braquage. »

Trente minute après le coup d’envoi donné par Thomas Kremser, le joueur du Team Winamax avait déjà doublé son tapis. Un hold-up express perpétré par un tandem de Dames.

« Y’a des limpeurs, je relance à 500 au bouton, explique Aurélien. Seule la BB paie. Flop 8-5-3 dépareillé. Il check/call 600. Turn : une Dame. J’ai mon brelan. Il check/call 1,500. Rivière : un Valet. Il me check/raise à 20,000. J’ai 27,000, je fais tapis, il paie. Il ne pouvait vraiment avoir qu’un brelan de Valets ici, non ? »

Toujours est-il que Guignol pointe à 60,000, alors que les blindes viennent de passer à 75/150.

Benjo

Les troupes tricolores

Un peu plus de trente joueurs français sont au départ aujourd’hui. En voici la liste, non-exhaustive car extraite d’un fichier non définitif… Il est encore possible de s’inscrire jusqu’à la fin de la première pause (dans 45 minutes, donc). Dans cette liste, on retrouve les regulars habituels, un Local Hero Winamax, quelques randoms, et un ex-joueur du Team que l’on avait pas croisé depuis un bail, et qu’on va s’empresser d’aller saluer.

Manuel Bevand (Team Winamax)
Almira Skripchenko (Team Winamax)
Tristan Clémençon (Team Winamax)
Aurélien Guiglini (Team Winamax)
Simon Cuq (Vainqueur Grand Prix Winamax)
Rodolphe Lampe (Local Hero Winamax)

Alain Roy
Christophe Benzimra
Hugo Lemaire
Guilhem Delaporte
Stéphane Benabida

Anthony « nartoof » Hnatow (finaliste EPT Deauville)
ElkY
Jean-Philippe Rohr
Olivier Pain
Anthony Roux

Gilbert Diaz
Ilan Rouah
Thomas Bichon
Thomas Mercier
Flavien Guenan

Ilan Boujenah
Clément Thumy
Itay Rokni
Yann Brosolo
Peter Roze

Basile Yaiche
Anthony Cierco
Alexis Morlet
Candido Goncalves
Philippe Ktorza

Benjo

Un boulet de canon !

Merci à Maanu de chez Team770 pour ce bout d’info tout à fait réjouissant : Guignol vient de faire une nouvelle victime. Encore une histoire de brelan.

Sur le flop [Kh][Jh][7s], le joueur du Team Winamax mise 1,300. On le relance à 3,000. Guignol répond avec un 3-bet à 10,000, et son adversaire envoie son tapis pour 24,500. Aurélien paie avec une paire de 7 en main. En face, [Ks][Jc], qui manque ses quatre outs sur le turn et la rivière.

On a même pas joué deux heures qu’Aurélien a déjà multiplié son tapis par trois !

Benjo

Un gros dur au coeur d’or

Table intéressante que celle d’ElkY, où l’on retrouve des profils variés tels Max Pescatori (l’italien qui n’a plus rien à prouver), Matt Affleck (le jeunot privé de table finale aux WSOP suite à un bad-beat abominable), et Antonio Mattias (le businessman portugais vainqueur à Vilamoura)

Ces jours-ci, quand il ne fait pas montre de générosité lors d’émissions caritatives sur TF1, ElkY s’entraîne d’arrache-pied pour un combat au sommet contre Lex Veldhuis. Les deux joueurs s’affronteront à Las Vegas au début du moins de juin. La discipline ? Kick-boxing ! « Pieds, poings, genoux, mais les coudes », précise ElkY. Le français s’est attaché les services personnels de l’entraîneur de Johannes Strassman, autre baraqué du circuit pro. « Il me fait mal ! », dit ElkY en rigolant.

ElkY contre Lex Veldhuis sur le ring : à vos pronostics ! Le hollandais est plutôt gringalet, mais on peut s’attendre à le voir galoper tout autour du ring. ElkY aura la force pour lui. Mon coeur balance… Mais au final, le patriotisme devrait prévaloir. Rendez-vous en juin pour le verdict.

Benjo

Il nous a manqué

Devinez qui est de retour ? Anthony Roux, alias « xxTaLLxx », plus communément et affectueusement surnommé « Tallix » par ses amis, au début ça le faisait criser, mais il a bien fallu qu’il s’habitue.

Cela faisait un petit moment que l’on avait pas croisé Anthony, depuis son départ du Team Winamax en fait, après l’EPT de Vienne en octobre.

What’s up ? Depuis sa mise en « retraite » du poker sponsorisé, Tallix a disputé un tournoi à Macao (l’Asian Poker Tour, bon pour une 11ème place), revisité la Thaïlande, qu’il adore, et passé de longues heures devant son ordinateur dans son nouvel appartement londonien qu’il partage avec Ludvoic Lacay.

« J’ai grindé », résume t-il. « Et comme j’ai eu un bon mois, me voici à Berlin. »

Ça te manque, le circuit pro ?

« Quand j’ai joué le WPT de Bratislava, mon premier tournoi depuis longtemps, je n’ai pas gagné un coup et j’ai sauté rapidement ! » Bref, rien qui ne lui fasse changer d’avis quant aux tournois live.

Après deux heures de jeu, Tallix pointe à 37,000. « J’ai gagné un seul coup, et c’était avec hauteur As. Flop 7-3-2, un joueur mise, je paie avec As-Roi. Turn, doublette du 3, il mise 1,400, je paie. Rivière, triplette du 3, il mise 4,000, je snap, ‹ you win › il me dit. »

Benjo

Association de malfaiteurs

Parmi les tables à peu près impossibles d’accès au deuxième étage, il y a la table dite des « potes », où le français est la langue de choix : Manuel Bevand, Ilan Boujenah, et Clément Thumy assis dans le même virage et en face, Joël Benzinou, notre belge préféré (après Davidi).

Il y a aussi un énorme type effrayant avec des tatouages qui lui montent jusqu’à la racine du cou, représentant des flammes ou je-ne-sais-quoi. J’imagine avec un risque de me tromper de 17% qu’il est le fish de la table.

Tous nos français gravitent au dessus de la cave de départ. 32,000 pour Manuel Bevand, trois mille de plus pour Boujenah, pareil pour Thumy, Benzinou se détachant avec 40,000.

On attaque la quatrième heure de jeu : les blindes sont désormais à 150/300.

Toujours pas d’info officielle concernant le nombre de partants, mais on devrait tourner autour de 500.

Benjo

En vrac

  • Bon départ pour Tristan Clémençon, qui pointe à 39,000 après avoir trouvé un full. « J’ai value-bet le turn, mais la rivière est un As qui tue l’action. Mon adversaire a passé. »

  • A la table de Tristan, il y a un autre jeune talent français, Basile Yaiche, avec 11,000. « Il a joué une tonne de coups », dit Tristan.

  • Il semblerait que Liv Boeree ait été éliminée prématurément. On est pas contents.

  • Mer d’huile pour Almira Skripchenko avec 29,000.

Benjo

Almirage

Je reviens en salle de presse pour trouver mon espace occupé par ce que me semble être une joueuse d’échecs blonde d’origine russe.

Almira est connectée sur le site d’Air France. « Comment, je fais, pour changer mon vol ? »

J’imagine que cela répond à la question que je m’apprêtais à poser, « T’es sortie ? », sans doute la phrase la plus énervante pour un joueur de poker qui vient de, justement, sortir. « A ton avis, crétin ? » devrait être la réponse standard à cette question, en particulier quand elle est posée dehors, devant le casino, au lobby de l’hôtel voire même, pour les plus décérébrés, dans le hall d’embarquement de l’aéroport.

« J’ai value-bet un carré ! » dit Almira.

« Juste avant, j’avais perdu 15,000 avec deux Dames contre deux Rois, j’ai fait tapis sur le turn 8-8-5-As, il m’a payée… Ensuite, j’ai [Js][Ts], je relance au bouton, la grosse blinde paie. Flop [As][3s][3d]. Je c-bet, il check/call. Turn : un Valet. Check/check. Rivière [6s]. Il mise le pot, je relance, il fait tapis… Je paie. »

Benjo

Le champion en titre s’ennuie ferme

Kevin MacPhee a la belle vie : en mars 2010, il remportait la première étape EPT organisée à Berlin. Un an plus tard, l’américain est de retour en capitale allemande. À son bras, Liv Boeree, un fait d’armes valant sans doute n’importe quel trophée poker.

Pour l’instant, la magie MacPhee n’a pas encore opéré : ‹ ‹ ImaLuckSac › › pointe à 24,000 après quatre heures de jeu, et passe 90% de son temps à tripoter son iPad.

Ipad et autres smartphones branchés 24h/24h sur Angry Birds, la saison 4 de Dexter, ou les updates de PokerNews en mode « autiste-le-monde-extérieur-n’existe-pas » : sans doute le truc 3ème truc le plus énervant à la table de poker, derrière 1/ les mecs qui ‹ ‹ tank › › 30 minutes avant de jeter leurs cartes préflop suite à une relance à 300 durant le niveau 1 et 2/ les gens qui se lavent pas le matin du tournoi.

« Donc en gros tu détestes les joueurs français ? » me dit un confrère hollandais lisant par dessus mon épaule.

Hé bien…

Benjo

Un nouveau move 100% inédit

Un joueur limpe pour 300 et le finaliste de l’EPT Deauville Antony Hnatow relance à 850. Un ‹ ‹ isoraise › ›, je crois que ça s’apelle.

La parole revient au limpeur qui paie aussitôt, pour ensuite miser sur le flop [Kh][Td][8h] avant même que le croupier ait eu le temps de le retourner.

Limp-snap-call-donk-bet-in-the-dark, quoi. J’avais jamais vu.

Hnatow jette ses cartes.

« Ils ne savent plus quoi inventer », glisse mon confrère Kinshu.

Benjo

Le berceau flamand

Davidi Kitai relance à 700 en milieu de parole. Il est payé par Fatima de Melo (cut-off) ainsi que par le bouton et la grosse blinde.

Flop [Ah][7s][4s]. Davidi c-bet à 1,050. Il est seulement payé par la joueuse hollandaise.

Turn [5h] : check/check rapide.

Rivière [9s]. Davidi checke encore, et Fatima attend des heures et des heures avant de checker à son tour. Elle montre [6c][5c] pour un tirage de quinte transformé en mini paire sur le turn.

Davidi n’a rien touché avec son [Qh][Jd], et concède un petit pot.

Le belge du Team Winamax pointe à 27,000.

Ce qui se présentait au départ comme une photo complètement ratée de Fatima de Melo s’est avérée au final être une photo seulement à moitié ratée de Fatima de Melo

Benjo

Affluence en baisse : on vous explique pourquoi

Touts chauds, à peine sortis des presses, les chiffres de la participation au Day 1B : ils étaient 458 au départ aujourd’hui. Au moment où l’on apprend la nouvelle, cinq heures après le départ, cent d’entre eux ont déjà sauté, parmi lesquels Kevin MacPhee.

Couplés aux 315 participants au Day 1A, on obtient une affluence totale de 773 joueurs. La baisse est drastique par rapport à l’édition 2010, où l’on avait enregistré 945 inscriptions.

Pourquoi cette baisse ? J’ai posé la question en salle de presse…

« A cause du braquage », dit un journaliste hollandais, « et aussi parce qu’il y a moins de putes dans les couloirs de l’hôtel. » Intéressant.

« La situation économique qui s’est dégradée », dit un organisateur qui passe par là. Un journaliste portugais opine du chef.

« Les joueurs sont de plus en plus brokes alors qu’il y de plus en plus de tournois », propose la presse française.

« Trop de tournois au calendrier. Et aussi, la menace de possibles actes violents à l’intérieur de la salle du tournoi. », dit une journaliste anglaise.

« On ne pouvait pas s’inscrire directement en ligne sur PokerStars », dit une autre journaliste anglaise, et je crois qu’elle tient LA raison principale. « Pour l’EPT Berlin, les joueurs avaient le choix entre se qualifier online, ou se pointer sur place avec 5,000 euros en cash. Trop contraignant pour beaucoup de joueurs. »

Des trouillards, ces joueurs de poker : à la moindre menace de braquage, ils restent chez eux et s’enferment à double tour… (photo : droits réservés)

Benjo

Remue-ménage à la table des potes

J’arrive à la table franco-française mentionnée dans le post « Association de malfaiteurs » et constate qu’il y a eu du changement. Deux sièges sont laissés à l’abandon, dont celui précédemment occupé par la grosse brute aux tatouages remontant jusqu’au cou.

« Oui, c’est moi qui l’ai éliminé », me dit Joël Benzinou, ajoutant qu’en effet, le tatoué n’était pas une star du poker, comme je l’avais suspecté. « Il relance quatre grosses blindes de SB, je paie en BB avec [Kh][9h]. Flop As-K-2, il mise 2,000, je paie. Turn 3, il fait tapis pour 10,000 ! Je réfléchis, et paie. Il a un 2 et un 5… »

« Et sinon, j’ai call un 3-bet de Manub et je l’ai check/raise au flop. Il a passé comme un lâche. Ha ha ha ! » Méchant Joël ! Le voilà qui pointe à 45,000.

Je suspecte qu’Ilan Boujenah se soit de son côté occupé de l’autre siège libre, son tapis ayant grimpé à plus de 70,000 depuis ma dernière visite.

Manuel Bevand, lui, n’a semble t-il pas pu profiter d’aucune livraison, son tapis stagnant à 24,000.

Pendant que j’observe tout cela, Clément Thumy s’engage dans un gros coup. Le français relance au cut-off, et la grosse blinde 3-bet. Clément paie et le flop tombe [Js][4d][2s]. La grosse blinde c-bet 2,150 et Clément relance à 5,650.

INTERLUDE : Amis lecteurs, laissez moi vous dire : parfois, vous ne réalisez pas votre chance d’être simple lecteurs de ce reportage, et non observateurs de la partie au moment où se déroule. Car 1/ comme vous allez le voir, cette main n’a que très peu d’intérêt (EDIT : bon, en y repensant, c’est pas vrai, mais le résultat est frustrant, disons) 2/ elle s’est étalée sur dix interminables minutes, et 3/ vu l’attente, j’étais bien obligé de le raconter ensuite, « pour pas gâcher ». Fin de la parenthèse, on reprend, je vous donne la version accélérée :

La grosse blinde réfléchit trois bonnes minutes avant de dire « CALL. »

Le turn est le [2h] et la grosse blinde checke rapidement. Clément mise 10,550, presque la moitié de son tapis. Son adversaire, lui, possède environ 30,000 et va se tâter tellement longtemps que je regrette de ne pas avoir pris ma pause dîner durant sa réflexion, j’aurais largement eu le temps.

Finalement, Thumy dit « Time » et un superviseur arrive. La grosse blinde poursuit le remuage de méninges une minute de plus. Le superviseur entame la fin du décompte. « Ten… Nine… Eight… »

… Et la grosse blinde pousse ses jetons au milieu, tous. Thumy paie aussitôt, il est couvert.

Le français montre As-Valet.

Devant le Roi-Valet de la grosse blinde.

Expression de désespoir chez la grosse blinde. Satisfaction chez Thumy.

La rivière : un Valet !

« Oh ! » La grosse blinde est sauvée in extremis. On dirait que Thumy vient d’avaler un chat vivant.

Le pot est partagé, et Clément Thumy reste à 30,000 environ au lieu de doubler son tapis.

Je comprends mieux pourquoi les joueurs d’aujourd’hui réclament à corps et à cri des structures de plus en plus « deep ». C’est parce qu’avec leur style de jeu, on ne joue pas plus de 5 coups par heure.

Benjo

Le Génie

Une info que me rapporte mon confrère Kinshu de chez Poker-Actu : Davidi Kitai a doublé son tapis après une confrontation entre ses Dames et les Rois d’un adversaire. Coup de chance, donc, que l’apparition de cette Dame sur le flop.

Le champion WSOP/WPT du Team Winamax passe à 30,000 après ce coup, il était donc plutôt short-stack au moment où il s’est produit. Plus de détails sur la journée de Davidi après le dinner-break…

Conseil d’ami aux photographes en herbe à l’EPT : une photo d’un joueur prise « par en haut », c’est vilain, c’est moche, c’est à bannir. Un bon portrait, ça se prend avec un genou à terre ! Bon, là, j’avais pas le choix, vu l’espace entre les tables, il m’était difficile de m’étaler. Pardon, Davidi…

Benjo