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EPT Berlin 2013 présenté par Pokerstars.com - Jour 1

European Poker Tour Berlin 2013 – Jour 1

Cette semaine, le circuit professionnel nous emmène en Allemagne, où la scène poker est tout aussi bouillonnante qu’en France. Le Team Winamax alignera une équipe de rêve au départ de l’EPT Berlinois, menée le tenant du titre en personne : Davidi Kitai.

Nous serons sur place depuis les premières mains jusqu’à la désignation du vainqueur pour vous faire vivre les petites et grandes histoires de ce tournoi qui s’annonce massif !

Hyatt Hotel, Berlin
Prix d’entrée : 5,300€

Winamax : les forces en présence
Team Pro : Davidi Kitai, Ludovic Lacay, Manuel Bevand, Michel Abécassis, Kool Shen et DaProd
Qualifiés Winamax : zlatannnn, runmouse, hanStadd, Ouh1Donut, et M.Anttonen.

Programme
Toutes les journées débuteront à midi
Lundi 22 avril : Day 1B
Mardi 23 avril : Day 2
Mercredi 24 avril : Day 3
Jeudi 25 avril : Day 4
Vendredi 26 avril : Day 5
Samedi 27 avril : Table finale

Couvreur : Benjo

Day 1A : du monde mais peu de Français

Ce n’est que lundi que va débuter notre reportage en direct de l’étape European Poker Tour de Berlin, avec l’entrée en piste de six membres du Team Winamax pour le Day 1B. Jetons tout de même un oeil rapide sur l’action du Day 1A.

Ils sont plus de 340 à avoir opté pour la première des deux journées de départ : le total des inscriptions sera donc probablement bien supérieur à celui enregistré lors de l’édition 2012 remportée par notre Belge préféré Davidi Kitai (745 joueurs).

Parmi les joueurs du Day 1A, une majorité de locaux, bien entendu, parmi lesquels l’immortel Boris Becker, les champions EPT Moritz Kranich et Sandra Naujoks, ou encore Dominik Nitsche

J’ai aussi pu croiser Liv Boeree, les américains Timothy Adams, Justin Bonomo et Scott Seiver, Elisabeth Hille, Barny Boatman, Johnny Lodden, et Maxim Lykov.

Les Français sont venus nombreux à Berlin cette semaine, mais tous ne disputeront pas le tournoi principal, car le programme de cet EPT regorge de side-events tout aussi attractifs pour un prix d’entrée bien moindre. Ils ne sont que 6 a avoir tenté leur chance pour le Day 1A : Florence Allera, Alain Bauer, David Debue, Antoine Saout, Edouard Katz et Fabrice Soulier.

Pour Antoine, l’aventure berlinoise aura été de courte durée : quatre heures tout au plus. D’après le Belge Pierre Neuville, avec qui il partageait une table, le finaliste des WSOP 2009 a sur-relancé l’intégralité de son tapis sur la rivière d’un board pairé avec une couleur, pour se faire aussitôt payer par un full.

Edouard Katz (photo) fait partie du club des 5 joueurs qualifiés pour ce tournoi via les satellites organisés sur Winamax (les quatre autres seront au départ du Day 1B). Avant de monter une entreprise avec l’ex du Team Tristan Clémençon (on aura l’occasion d’en reparler), Edouard travaillait dans l’industrie du poker et s’y est fait de nombreux amis, parmi lesquels quelques grinders Français de talent qui lui ont semble t-il filé deux ou trois tuyaux poker, en témoignent deux victoires dans la cinquième édition des Winamax Series. Je suis passé dire bonjour à Edouard au milieu du niveau 4 et l’ai observé quelques minutes durant lesquelles il a relancé trois mains sur quatre. Son tapis : 37,000, soit un profit de 7,000 depuis le début de la journée.

C’est tout pour aujourd’hui : il me reste encore un peu de tourisme à faire avant que le tournoi ne débute vraiment lundi, avec l’entrée du Team Winamax pour le Day 1B (j’aurai quelques photos sympa à partager). Rendez-vous à midi !

Benjo

Day 1A : bilan chiffré

A quelques minutes du coup d’envoi du Day 1B de cet EPT Berlinois, faisons rapidement le point sur les survivants de la première journée de départ, qui s’est tenue dimanche tandis que je vivais un moment de transcendance au Berghain visitais le musée d’histoire médiévale Allemande.

Top 10

Les dix joueurs ayant accumulé le plus de jetons hier : une belle foire aux randoms (et des noms de famille à péter un high-score au Scrabble)

Ronny Voth (Allemagne) 196,100
Mike Kunze (Allemagne) 188,000
Thomas Richter (Allemagne) 176,100
Sebastian Trisch (Allemagne) 173,500
Giuseppe Vassallo (Allemagne) 169,300
Yakov Onuchin (Russie) 168,600
Pal Koppegodt (Norvège) 165,200
Artur Rudziankov (Biélorussie) 162,500
Marc Witt (Allemagne) 155,800
Theodoros Aidonopoulos (Grèce) 143,100

Un seul français rescapé (mais pas des moindres)

Ils n’étaient que six tricolores au départ du Day 1A, et seul Fabrice Soulier s’en est tiré en vie avec un tapis confortable. Notre qualifié Winamax Edouard Katz a mordu la poussière en toute fin de journée.

Fabrice Soulier 48,200

Le reste du field (sélection)

Dominik Nitsche (Allemagne) 137,900
Moritz Kranich (Allemagne) 111,500
Marc-Andre Ladouceur (Canada) 98,000
Barny Boatman (UK) 72,700
Scott Seiver (USA) 70,100
Matthias De Meulder (Belgique) 58,200
Boris Becker (Allemagne) 30,300
Timothy Adams (USA) 26,800
Felipe Ramos (Brésil) 24,100
Jan Heitmann (Allemagne) 21,900
Sandra Naujoks (Allemagne) 20,100
Max Lykov (Russie) 19,400
Liv Boeree (UK) 18,100
Elisabeth Hille (Norvège) 10,100

Tableau de bord

171 survivants (sur 347 au départ du Day 1A)
Tapis moyen: 60,000

Day 1B : à l’attaque

Un peu moins de 450 noms sont inscrits sur le listing du Day 1B qui m’a été transmis par mon espion au sein de l’organisation du tournoi via clé USB encryptée avec des codes secrets datant de l’ex-URSS… Un listing pas encore définitif car comme cela est la coutume désormais, les inscriptions resteront ouvertes jusque tard dans l’après-mid.

Si l’on additionne ces 450 inscrits aux 347 joueurs ayant tenté leur chance dimanche lors du Day 1A, on obtient un total supérieur à l’affluence de l’édition 2012 (745 joueurs). A raison de 5,000€ par tête, la cagnotte dépassera allègrement les 4 millions d’euros, ce qui est largement suffisant pour placer cet EPT allemand dans le Top 10 des tournois les mieux dotés de l’année sur le circuit Européen.

Le Day 1B marque l’entrée en piste de nombre de têtes de série, parmi lesquelles six joueurs du Team Winamax. Kool Shen, Michel Abécassis et le tenant du titre Davidi Kitai ont choisi de sauter le premier niveau (où l’on joue avec un tapis mastodonte de 300 blindes). De leur côté, Manuel Bevand, Ludovic Lacay et notre vainqueur Top Shark Yann Del Rey étaient à leur poste à midi pétantes.

Manuel Bevand est installé à une table au fond de la salle, près du podium télévisé, où j’y ai reconnu le sosie italien de Fabrice Soulier (dont l’identité m’échappe pour le moment), un jeune joueur allemand prénommé Marco, et Théo Jorgensen, qui semble pour le moment moins intéressé par le tournoi que par la gestion de la page « fan » Facebook de Théo Jorgensen sur son iPad.

Yann Del Rey, lui, fait face à une poignée de chaises vides appartenant à des retardataires. L’un des joueurs arrivés à l’heure sera en revanche à surveiller en permanence : le Canadien Sorel Mizzi, que nous avons pu voir payer une mise de 3,500 sur la rivière d’un board [6c][Kd][8d][6d][Th] avec une paire de Dames en main. Excellente décision : son adversaire bluffait avec une paire de 4.

Ludovic Lacay est lui aussi en train de jouer en comité réduit : de trois au départ, sa table comporte maintenant 5 joueurs, dont le sympathique Italien Salvatore Bonavena.

Outre le Team Winamax, nous garderons un oeil sur quatre joueurs qualifiés via les satellites organisés en ligne sur Wina, ainsi que la brochette de têtes de série tricolores en piste aujourd’hui : ElkY, Guillaume Darcourt, Philippe Ktorza, Alexandre Amiel… Mais aussi Rémi Castaignon, qui dispute sa première grosse compète depuis sa victoire à Deauville. Il sera donc attendu au tournant.

Benjo

C’est l’histoire d’un mec qui gagne souvent

Guillaume Darcourt est à Berlin avec dans les roues deux belle victoires acquises ces derniers jours : en ligne sur Winamax (l’Event 3 à 50€, pour 31,500€ de prix), puis à Cannes, à l’occasion d’une étape « National Series » du World Poker Tour pour un rondelet prix de 80,000 euros.

Bref, le Boa a retrouvé la forme des grands jours. Peut-être est-ce du à cette nouvelle coloration ? Le rose tendance Michou a disparu au profit d’un jaune canari du plus bel effet qui n’est pas sans rappeler Coluche époque « Vengeance du Serpent à Plumes » :

L’homme à abattre

Le Messie est descendu parmi nous. Ou plutôt, « Le Génie », comme l’appellent affectueusement ses coéquipiers du Team Winamax depuis maintenant plus de cinq ans.

En 2012, Davidi Kitai nous avait offert l’un des plus beaux moments poker de l’année en remportant à Berlin son troisième titre majeur sur le circuit, complétant ainsi la trilogie WSOP-WPT-EPT (2008, 2011, 2012), une prouesse que seuls quatre joueurs avaient accomplie avant lui.

A cette occasion, Davidi avait redonné du grain à moudre dans l’éternel débat sur le rôle de la chance et des compétences dans le poker. Car lors de cet EPT Berlin, comme dans tous les tournois qu’il a remportés, le Belge ne s’est pas contenté d’aligner les coin-flips gagnants ou d’attendre une confrontation brelan-contre-brelan.

Non, Davidi a été chercher les jetons, à la force du poignet, remportant des pots apparemment impossibles à remporter, payant des bluffs impossibles à payer, tentant des bluffs impossibles à tenter… Et aussi en jetant des cartes impossibles à jeter.

Vous voulez un exemple ? En voici un parmi tant d’autres :

Peut-on encore dire que le poker, « c’est que de la chance » après avoir vu une oeuvre d’art comme celle-ci ?

Souvenirs, souvenirs : notre reportage à l’EPT Berlin en 2012

Un peu d’air

De quoi parlent les joueurs de poker pendant la pause d’un tournoi de poker ? Si vous avez répondu « Ils parlent de foot », vous avez vu juste dans le cas de Ludovic Lacay et Jean-Philippe Rohr, ici en compagnie de Christophe Benzimra. Le premier aurait pu devenir pro, le second l’a été dans les années 80, ayant joué au sein du FC Metz de la grande époque, celui qui avait éliminé le Barca chez lui lors de la coupe des coupes 1984/1985. Je vous recommande d’ailleurs à ce sujet la lecture de cet excellent article paru dans So Foot.

Rassurez-vous, j’ai remarqué aussi que la lentille de mon appareil photo est dégueulasse, et ai pris les mesures nécessaires (un ptit crachat et c’est reparti, comme avec le masque de plongée)

Les tapis du Team Winamax après deux niveaux (2h30 de jeu), les blindes sont maintenant de 100 et 200 :

Ludovic Lacay 32,000
Yann Del Rey 29,000
Manuel Bevand 26,000
Michel Abécassis 24,000
Davidi Kitai 20,000
Kool Shen : inconnu

Bref, mauvais départ pour le champion en titre, et rien de probant à signaler chez les autres.

En d’autres nouvelles, nous avons allègrement dépassé le chiffre de 550 inscriptions. L’affluence est telle que des tables ont été réquisitionnées au casino en face de l’hôtel où se joue le tournoi.

Woody All in

Je ne voudrais pas transformer ce reportage en concours de sosies, mais avouez qu’avec le néerlandais Erik Van Den Berg, j’en tiens un bon, là. Non ?

Berlin : la minute touristique
(1e partie)

J’ai eu la chance de pouvoir arriver à Berlin avec quelques jours d’avance sur l’EPT. Je n’ai probablement pas vu le centième de ce qu’il y a d’intéressant à voir dans la capitale Allemande, et ces quelques jours de visite ne me donnent qu’une envie : revenir le plus vite possible !

Et puisque le tournoi vient tout juste de commencer et qu’il ne s’est pas encore passé grand chose, sortons un peu de la salle du tournoi avec quelques images :

Ça peut paraître très con d’inclure un échafaudage dans une rubrique touristique, mais on en voit partout à Berlin. Contrairement aux autres capitales Européennes que j’ai pu visiter, Berlin est encore en cours de construction. Et le plan urbain est très différent de celui de villes comme Londres ou Paris : grands espaces, terrains vagues en pagaille, boulevards gigantesques… Bref, y’a de la place pour respirer. Niveau architectural, peu de « vieux », tout est d’après-guerre, on nage dans le modernisme à la Soviétique…

… Mais une fois les constructions terminées, ça a de la gueule. La gare ferroviaire Hauptbahnhof, par exemple, est un modèle du genre, mais je n’ai pas réussi à la prendre en photo.

Un exemple de ce que la doctrine Soviétique a fait pour (ou contre ?) l’architecture de Berlin : Alexanderplatz, entièrement remodelée dans les années 70 pour refléter la gloire éternelle du socialisme. Grands boulevards, bâtiments blancs monotones et la très kitsch tour de télévision, la Fernsehturm.

On ne sera pas surpris d’apprendre que cette horloge indique majoritairement l’heure d’anciens territoires socialistes.

Et papa Karl et Fred ont encore une petite place dans le paysage urbain…

Un des rares bâtiments à avoir survécu à la guerre, le Marienkirche, la plus ancienne paroisse de Berlin (13ème siècle)

Le Marienkirche, le Fernsehturm et à droite, le Berliner Rathaus, hôtel de ville de l’Est à l’époque de la division, et depuis hôtel de ville de Berlin réunifiée

Le Berliner Dom, cathédrale de Berlin construite à la jonction du 19ème et 20ème siècle

Le plus ancien musée de Berlin (1830) : c’est surement pour cela qu’il s’appelle l’Altes Museum (Ancien Musée)

Passer à côté de la vie nocturne de Berlin serait se priver d’un oasis de liberté et de créativité comme en voit que rarement dans nos contrées. Ici, très peu de règles dans les boîtes et rave parties, si ce n’est de s’amuser sans faire chier le voisin. Chaque soir, des dizaines d’évènements sont programmés dans toute la ville, certains pouvant durer jusqu’à trois jours non-stop, et les meilleurs DJ du monde viennent régulièrement y faire tourner leurs platines.

Du légendaire Berghain, je ne vous montrerai rien de plus que cette photo pourrie prise ce matin à la sortie, avec les larmes aux yeux, des larmes de joie parce que la quantité d’amour et d’énergie que dégage ce club hors-normes est stratosphérique, et des larmes de rage parce que je n’avais vraiment, mais vraiment pas envie de partir mais je n’avais pas vraiment le choix il était déjà bien tard. Un truc à vivre une fois dans sa vie pour peu qu’on aime danser en écoutant de la musique produite par des machines.

Archives : la minute touristique lors de l’édition 2011 du tournoi

Benjo

Le quiz de Kitbul

Désolé pour la longue absence, la connexion Internet est – comme souvent dans ces salles de presses surchargées – à s’arracher les cheveux. La vitesse de téléchargement pour mettre en ligne les photos est proche de zéro, et les coupures fréquentes.

Vous pouvez actuellement admirer Davidi et Da Prod batailler en table télevisée, notamment face à Sorel Mizzi. Ce dernier a d’ailleurs été forcé d’abandonner face à un 5-bet du Belge, qui a fait mieux que nous révéler sa main, nous proposant sur Twitter de la deviner en échange de 0,5% de ses gains sur ce tournoi ! Beaucoup de propositions ont été faites (99 pour Ludovic, KK pour Manub, entre autres mauvaises réponses) mais pour le moment, personne ne semble avoir répondu correctement…

Un peu plus tard, Davidi double son tapis écorné contre le même Mizzi avec une couleur contre un brelan, mais perd avec deux Dames contre le As-Roi de Paul-François Tedeschi, puis avec deux paires contre une couleur.

Bilan comptable (provisoire) : 21,000 pour notre triple vainqueur EPT-WSOP-WPT, alors que les blindes sont passées à 150/300, ante 25.

Sextuple Crown

Nouvel arrivant à une table déjà bien fournie en talents (et qui n’en demandait pas tant) : Bertrand Grospellier, plus connu sous le pseudonyme énigmatique et claquant d’ElkY.

Les deux joueurs, qui totalisent à eux deux 6 titres sur les circuits EPT/WSOP/WPT, n’ont pas tardé à faire parler la poudre. Le premier round est revenu au Français… Qui a réussi un coup très « Davidien » en arrivant à faire jeter la quinte [Js][Ts] chez le Belge sur un board [Kc][7d][9d][8c][4c]. Davidi avait misé 6,800, plus d’un tiers de son tapis de 15,000, et n’a pas voulu payer la relance à tapis d’ElkY, effrayé on s’en doute par la possibilité de couleur. Si seulement ! L’homme aux cheveux peroxydés lui a montré une paire de 9…

Il ne manque pas de cœur

Parmi les six joueurs du Team Winamax en course aujourd’hui, le meilleur départ est à trouver du côté de chez Manuel Bevand, ayant accru son tapis de 50% de sa valeur initiale en cinq heures de jeu (Bon, là je viens d’écrire une phrase super longue alors que j’aurais pu me contenter de mettre « Manub a 46K après 4 niveaux » et ça aurait été pareil)

Parfois, la vie est simple comme un coin-flip, on dirait. « C’est contre un joueur Allemand à ma droite… Solide, vient du online probablement », commence Manub. « Je l’ai 3-bet quatre fois en position dans des configurations cutoff/bouton, il avait abandonné à chaque fois. Je trouve [Ah][Kh] et je 3-bet une nouvelle fois. Sauf que là, il me 4-bet. Il en a marre et ne veut plus se laisser faire. Il est possible qu’il ait une bonne main, mais pas toujours. Je 5-bet, il envoie son tapis [19,000 contre les 23,000 de Manub] et je paie. »

Manub fait face à une paire de 9. Son adversaire trouve un brelan sur le flop, mais le board offrira aussi une nuée de coeurs donnant au joueur du Team Winamax la main gagnante au final.

La sagesse ne paie pas

« Bon finalement je vais pas sortir ce soir, avec le tournoi demain c’est trop risqué »

C’est en ces termes que Ludovic Lacay revenait hier soir sur sa décision de m’accompagner en virée nocturne, après s’être auto-motivé en ayant eu vent de mes plans qui, initialement, prévoyaient une plage horaire bien innocente de 18h-23h pour la fiesta. « Tu as bien fait de ne pas venir », lui texterai-je depuis le dance-floor peu avant minuit au milieu de l’orgie. « Je suis foutu, je n’ai aucune idée de comment je vais faire pour m’en aller d’ici. »

Ce long préambule pour vous dire que Cutsy aura été sage pour rien : son tournoi a pris fin il y a peu, après cinq heures de jeu environ. En deux bluffs… D’abord avec un bluff manqué (enfin, je pense que c’était un bluff) avec J-9 sur un board 10-3-J-4, son adversaire réfléchit avant de payer avec deux Rois, la rivière est un autre 10 qui ne change rien. Cuts perdra ensuite ses derniers 6,000 contre Jean-Philippe Rohr, tentant le tout pour le tout sur la rivière avec rien que de l’aplomb comme munitions : avec son brelan de Valets floppé, l’ex-footballeur n’est allé nulle part.

Pour résumer :

  • Mauvaise nouvelle : Ludovic ne gagnera pas son deuxième titre EPT cette semaine.
  • Bonne nouvelle : son agenda pour les cinq prochains jours est d’un coup bien dégagé. On va où ?

Pause-dîner – RDV vers 22h

Je vous quitte pour quelques temps avec deux nouvelles fraîches que l’on aura le temps de développer un peu plus tard :

  • L’élimination de notre Top Shark Yann Del Rey.
  • Le nombre total d’inscriptions pour cette édition 2013 de l’EPT Berlin, la deuxième plus importante de l’histoire avec 912 participants !

A très bientôt !

Tableau de bord
430 joueurs restants (sur 565 au départ du Day 1B)
Blindes après le break : 250/500, ante 50
Tapis moyen : 40,000

Da Prod : da bust

En compagnie de Stéphane Matheu et Fabrice Soulier, les éliminés du jour refont le match à l’aide d’une bonne bouteille

Nous l’avons brièvement mentionné juste avant le dîner : le Top Shark 2013 Yann Del Rey a été éliminé de son deuxième EPT quelques minutes avant la pause-dîner. Une sortie classique en apparence : un coin-flip entre sa paire de 8 et As-Roi, pour un pot de 34,000, mais épicée par le déroulement du tableau retourné par le croupier : 6-6-6-x-6, les deux joueurs ont trouvé un carré, mais le kicker de l’adversaire lui donne la gagne ! Etonnament, Yann avait eu le temps de perdre une première fois avec un carré au cours de la journée, avec deux Rois sur un board 4-4-4-Q-10. Relancé sur la rivière, Yann se contente de payer : son opposant lui montre un Valet et un 4…

Pas de jeu, pas de jeu, vous avez dit pas de jeu ?

« Pas de jeu », soupire Kool Shen. Assis à une table située tout au fond de la salle, au coin, comme les mauvais élèves, le rappeur fulmine. Pourtant, un coup d’oeil à son tas de jetons laisse entendre une histoire différente : Bruno possède en effet plus de 57,000 au beau milieu du Level 7, presque deux fois sa cave de départ. « Ouais, mais ça fait trois heures que je ne joue pas, je vois passer que des Valet-4, Dame-2, dans ce genre là. »

Notre échange s’interrompt quand Bruno 3-bet à 4,600 suite à une relance d’Erik « Woody Allen » Van Den Berg en début de parole. Entre les deux, le Hollanbdais Ilja Kniep annonce une relance, mais n’a pas vu la salve initiale de Van Den Berg, et se retrouve donc forcé de juste call les 1,300 de départ. Après le 3-bet de Bruno, Woddy Allen s’en va, mais pas Kniep.

Le flop tombe [Tc][7h][Ts] et Kniep check/fold rapidement face à la mise de Kool Shen. Beau joueur, ce dernier montre [Qd][Qs] à ses adversaires. Pas de jeu, vraiment ?

Le plus important c’est l’échauffement

Avant d’entamer le tournoi principal de ce festival EPT teuton, Michel Abécassis s’est mis en jambes en participant à quelques-uns des dizaines de side-events au programme, dont la Berlin Cup, épreuve à 1,000€ ayant attiré plus de 900 joueurs. Un « warm-up » qui a résulté en une place d’honneur dans une épreuve de Omaha à 2,000€ (6e pour 5,720€).

Dans le Main Event, Michel stagne à 30,000 après 8 heures de jeu. Je viens de le voir relancer UTG et se faire payer par son voisin de gauche, Vanessa Selbst (bouton) et les deux joueurs de blinde.

Le flop est [As][5s][7d]. Michel c-bet. Il est payé deux fois et doit abandonner sur le turn, un autre [5d], quand la petite blinde « sort du bois » pour donk-bet 4,200.

Les qualifiés Winamax

Faisons le point sur les quatre partants du jour issus de notre programme de qualifications en ligne… (Autant être honnête, je n’en ai trouvé que trois, n’ayant pas réussi à localiser ‹ zlatannnn ›, dont la table d’origine a cassé)

Sylvain Taddei est un très bon ami de notre Team Manager adoré Stéphane Matheu, les deux partageant la même passion de longue date pour le tennis de compétition. On peut croiser Sylvain de temps à autre lors des gros tournois de poker, parfois en touriste, parfois en participant actif, comme c’est le cas à Berlin cette semaine. A quelques coups de la fin du Day 1B, Sylvain possède un tapis de 35,000.

Sous le pseudonyme de ‹ runmouse ›, Julien a décroché son sésame pour l’EPT Berlin lors du satellite organisé le 17 mars dernier sur Winamax. Venu de Castres, où il a récemment terminé sa troisième année de droit, Julien participe à son premier tournoi pro après avoir disputé la finale du Winamax Poker Tour à Paris. Un baptême de feu pas évident à gérer, mais Julien tient bon avec 19,000 à l’heure actuelle.

Ce facétieux joueur Finlandais fait partie du contingent de ‹ regs › étrangers hantant les tables de notre merveilleuse room franco-française. Facétieux, car choisir comme pseudo le patronyme d’un collègue pro, en l’occurence ‹ M.Anttonen ›, pour Miikka Anttonen, alors que l’on est tout sauf Miikka Anttonen, c’est pour le moins pervers. Teemu, je t’ai démasqué ! Teemu n’est pas mal placé en cette fin de journée avec un stack de 58,000.

4 membres du Team Winamax passent le Day 1

Plutôt correcte, cette entame de match pour la meilleure équipe de joueurs de poker de l’univers et de ses environs. Quatre des six joueurs du Team Winamax engagés à l’EPT Berlin cette année seront au départ du Day 2 mardi.

  • Michel Abécassis termine le Day 1B avec un tapis de 45,000. « Je n’ai pas eu de bad beat, mais je n’ai pas eu de beaux jeux non plus », dit-il. Comment gagner des jetons dans cette situation ? En tentant d’arracher les coups. Michel m’a raconté deux beaux bluffs, l’un contre Duc Thang Nguyen (vainqueur du défunt EPT Baden il y a quelques lunes de cela, tombé dans l’obscurité depuis), l’autre contre la redoutable Vanessa Selbst. Contre Nguyen, Michel s’est permis le luxe d’envoyer tous ses jetons sur la rivière, transformant son As-3 en bluff sur un board As-7-6-2-6. « Il ne pouvait pas avoir As-Roi », explique Michel, car son adversaire n’a pas sur-relancé son 3-bet avant le flop.

  • Bruno Lopes a été solide et patient tout au long de la journée, et reviendra pour le Day 2 avec un tapis correspondant à peu près à la moyenne : 53,000.

  • Davidi Kitai n’a pas eu une journée facile, se faisant notamment bluffer par ElkY sur un pot énorme où ce dernier pensait probablement avoir la meilleure main. Notre Belge préféré a néanmoins évité l’élimination en remportant quelques cruciales confrontations à tapis. Davidi pourra ainsi continuer a défendre son titre au Day 2 avec un tapis de 32,100 (moins de 30BB).

  • Avec 100,000 unités en sa possession à minuit, Manuel Bevand était bien parti pour se placer en tête du contingent Français… Jusqu’à la toute dernière main du Day 1B, où, confronté à une situation de bluff idéale (un coup classique : le joueur le plus agressif de la table squeeze sur un spot où le squeeze est au-to-ma-tik, du coup on est obligé d’aller au flop avec une main plutôt correcte, puis de float le flop avant d’envoyer la sauce sur le turn et la rivière), Manuel perd la moitié de ses jetons, victime de la paire d’As de son adversaire. Une conclusion désastreuse pour Manub, dont le tilt était palpable au moment de ranger les jetons. Ce qui ne l’empêche pas de terminer la journée dans la moyenne avec 55,400.

  • Autres joueurs français ayant passé le Day 1B : Jean-Philippe Rohr (75,000), Guillaume Darcourt (remonté de 3,200 à 42,000), Philippe Ktorza (25,000), le qualifié Winamax Julien ‹ runmouse › (12,200)… Nous publierons la liste complète dans le courant de la nuit.

  • Parmi les sortants Français, on compte Paul Testud, Paul-François Tedeschi et Alexandre Amiel, victime d’un bad beat des plus vicieux (tapis au flop avec brelan de Valets contre paire de Rois, le joueur en face trouve la quinte runner-runner).

Berlin fait le plein, Berlin fait du bien

Après seulement deux jours de compétition, il est déjà clair que l’édition 2013 de l’European Poker Tour à la sauce Allemande sera un bon cru. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec 912 participants venus de 55 pays, une cagnotte globale dépassant les 4,4 millions d’euros, et un premier prix de 880,000€, il est clair que Berlin est plus que jamais une destination de choix pour les joueurs pros Européens et Américains. Et on les comprend : pas besoin de claquer une perf dans le tournoi pour garder un bon souvenir de la magnétique capitale germanique et sa bouillonnante vie nocturne.

Au terme des deux journées de départ, la moitié des joueurs engagés ont déjà mordu la poussière. Ils pourront disputer l’un des nombreux tournois annexes au programme, ou sortir de l’hôtel pour explorer les environs. Nous publierons le classement dès qu’il sera disponible – je peux dors et déjà annoncer que le chip-leader n’est autre que Michael Mizrachi. En attendant, je vous donne rendez-vous aux alentours de midi pour la suite des hostilités.

Benjo