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EPT Barcelone 2016 par PokerStars.es - Tournois annexes

European Poker Tour : c’est la reprise !

L’European Poker Tour est de retour ! Et la saison qui débute cette semaine est dédiée à tous les triskaïdékaphobes. Ben oui, parce que les triskaïdékaphobes, c’est les gens qui ont horreur du chiffre treize. Et cette saison, je vous le donne en mille : c’est la treizième de l’histoire du tour.

Le changement c’est doucement

En surface, rien de nouveau sous le soleil du circuit itinérant de tournois de poker le plus important d’Europe (il faut dire qu'après douze années, la machine est de type bien huilée) : au menu des trois festivals déjà annoncées, que des destinations vues et revues : Barcelone, Malte, et Prague. Et on peut parier sans aucun risque de se tromper que la seconde moitié du programme de la saison, qui sera annoncée dans les mois à venir, comportera les Bahamas et Monte Carlo. Tout au plus pouvons-nous espérer une toute nouvelle étape début 2016 dans un lieu inédit, plus une nouvelle visite à Dublin (le come-back de l’hiver 2015 fut somme toute concluant) voire pourquoi pas le retour d’une étape délaissée depuis trop longtemps (rendez-nous Berlin ou Vienne, crénom !)
Du coup, on attendant d’éventuelles annonces croustillantes, on ronge son frein avec les deux ou trois nouvelles un poil intéressantes diffusées hier, à la veille du coup d’envoi de la première étape à Barcelone. A savoir : l’introduction de tournois High-Roller en Pot-Limit Omaha à 10 000 balles l’entrée (voire même 25 000 dans certains cas), de nouvelles activités hors-poker (on nous promet des parties d’échecs à Malte, du backgammon, voire même des jeux de tables traditionnels sur certaines étapes, du style black-jack, machines à sous ou roulette – vous la sentez venir, la levée de boucliers ?), et une modification de l’échelle des prix. De 15% de joueurs payés sur l’ensemble des épreuves de chaque festival (Main Event plus les annexes) lors des saisons précédentes, on passe désormais à 20% tout partout. Vous me direz : le montant du min-cash sera forcément affecté, et vous aurez raison : on passe de 1,7 à 1,2 le montant du buy-in pour les premiers joueurs ITM. Mais, les organisateurs nous le jurent le cœur sur la main, l’incidence pour les joueurs classés dans le top 15% sera négligeable. On verra à l’usage, mais je sens que nos polémistes préférés du poker de tournoi affûtent déjà leurs crayons.

Barcelone, capitale du poker Européen

Ces nouveautés ainsi présentées, passons à ce qui va nous occuper une bonne douzaine de jours : la première étape de cette saison 2016/2017, à Barcelone, donc. Historiquement l’étape la plus populaire de la saison EPT, pour tout un tas de raisons évidentes :

Après la conclusion des WSOP, cela fait un mois que les pros n’ont aucun tournoi intéressant à se mettre sous la dent : un délai beaucoup trop long.
La capitale de la Catalogne est facile d’accès partout dans le monde.
On y dort convenablement pour pas cher, et on y mange très bien pour pas un rond.
Et de manière générale, il est impossible de s’ennuyer à Barcelone : c’est une destination très agréable même lorsque l’on a été éliminé de tous les tournois que l’on comptait jouer.

Toujours organisé au Grand Casino (sur le port Olympique, réputé pour sa plage bétonnée toujours bondée, ses restos pour touristes, ses pickpockets et ses boîtes de nuit sans intérêt), le festival se compose cette saison de 64 tournois. Les premières épreuves véritablement intéressantes ont débuté dès aujourd’hui.

Le Team Pro presque au complet

Ainsi, Davidi Kitai et Sylvain Loosli sont engagées dans un 10 000€ deepstack, un nouveau tournoi joué en 8-max (avec un re-entry possible), tandis qu’ils sont presque 600 à avoir pris part à la première journée de départ du Main Event à 1 100€ de l’Estrellas Poker Tour (la sous-division de l’EPT sur le marché ibérique), parmi lesquels un joueur que l’on soutiendra particulièrement : notre confrère Victor Saumont, alias Tapis Volant, pas encore vraiment revenu sur terre après son réjouissant deep run sur le Main Event des WSOP. Lors des deux autres journées de départ de ce tournoi, on retrouvera aussi Pierre Calamusa et le Top Shark Florian Decamps.

Les Kitai et Loosli cités plus haut devraient vraisemblablement tenter aussi leur chance dans les High-Roller à 50 000 et 25 500€ organisés un peu plus tard (les 20 et 23 août). Sylvain, en particulier, aura à cœur de défendre son titre brillamment remporté dans l’épreuve à cinquante mille balles (face à un certain Dmitry Urbanovich).

Le Main Event à 5 300€ constituera le point d’ancrage principal de notre reportage sur place : il débutera lundi avec au départ la majorité du Team, un WIP très compétitif (Moundir en personne), et une quinzaine de joueurs qualifiés via nos satellites organisés sur Winamax le dimanche soir. Vous en reconnaîtrez plusieurs : le champion EPT Rémi Castaignon, Arthur Conan, Paul-François Tedeschi, Maxime Chilaud ou encore Jérémy Knock.

Surveillez cette page pour les premières infos croustillantes que nous pourrons glaner à distance au cours des prochains jours... Coup d'envoi du Main Event lundi à midi : nous serons aux premières loges !

Sylvain Loosli en finale du Super High Roller à 50 000€

La treizième saison de l'European Poker Tour commence sur les chapeaux de roue pour le Team Winamax. Comme l'an passé, Sylvain Loosli fait partie des neuf joueurs restants de l'un des tournois phares de cet EPT Barcelone : le Super High Roller à 50 000 euros l'entrée. Un back to back d'exception, qui pourrait permettre au Toulonnais de repartir avec plus d'1,3 million d'euros ! Avec 26 blindes devant lui au départ de cette ultime journée - coup d'envoi prévu à 13 heures - Sylvain attaquera celle qui n'est officiellement que la pré-table finale en cinquième position, derrière le tapis XXL du Canadien Timothy Adams ou encore la star de cet été à Vegas, l'Allemand Fedor Holz, mais devant d'autres pointures du circuit telles que Sam Greenwood, Daniel Dvoress et Erik Seidel.

En 2015, Sylvain avait effectué une remontée spectaculaire pour s'adjuger son premier titre sur le circuit (ci-dessus), au nez et à la barbe naissante du jeune prodige polonais Dzmitry Urbanovich. Il aura une nouvelle fois fort à faire en ce lundi 22 août mais tous les espoirs sont bien entendu permis. L'European Poker Tour ayant rectifié le tir par rapport à l'année dernière, vous pourrez suivre toute l'action avec cartes dévoilées à partir de de 14 heures, grâce à un streaming décalé d'une heure que vous ne devriez avoir aucun mal à trouver. Nul doute qu'une deuxième victoire en deux ans pour Sylvain dans la capitale catalane serait un exploit retentissant.

I feel like 1.3M€ today! #backtoback #letsdoit #EPTBarcelonaSHR @EPTLive @Winamax

— Sylvain Loosli (@SylvainLoosli) 22 août 2016

1/ Timothy Adams (Canada) 8 045 000 (100 BB) 2/ Alexandros Kolonias (Grèce) 1 385 000 (17 BB) 3/ Erik Seidel (USA) 850 000 (10 BB) 4/ Sam Greenwood (Canada) 1 050 000 (13 BB) 5/ Julian Stuer (Allemagne) 2 360 000 (29 BB) 6/ Daniel Dvoress (Canada) 1 050 000 (13 BB) 7/ Manuchehr Khangah (Azerbaïdjan) 3 670 000 (45 BB) 8/ Sylvain Loosli (Team Winamax) 2 120 000 (26 BB) 9/ Fedor Holz (Allemagne) 4 970 000 (62 BB)

Échelle des gains

Vainqueur : 1 300 300€ Runner-up : 903 600€ 3e : 597 500€ 4e : 467 700€ 5e : 377 100€ 6e : 293 800€ 7e : 232 600€ 8e : 181 200€ 9e : 137 130€

ORY - BCN

Il était très précisément 7 heures passées de 11 minutes ce matin lorsque j'ai réalisé, incrédule, que mon vol pour Barcelone décollait, non pas à 9 heures 20, mais bien à… 8 heures 20. Autant vous dire qu'il ne me restait guère de temps pour tergiverser, ou me demander pourquoi mon cerveau avait imprimé le chiffre neuf au lieu du huit (et je ne saurais vous dire non plus la raison pour laquelle j'ai attendu de sortir de la douche pour vérifier l'heure du vol)

Moins de dix minutes plus tard, j’étais à bord d’un Uber fonçant à travers le périphérique, les cheveux encore dégoulinants, l’oeil résolument torve, mais néanmoins tout à fait éveillé, avec dans le coffre une valise où venait d’être jetée à la hate le contenu du tiroir du milieu de la commode de la chambre. « Combien de temps vous avez ? Dix minutes ? Pas de problème monsieur, le monsieur il sera dans les temps. » Le compteur affichait encore 140 kilomètres à l’heure au moment où la voiture s’est engagée sur la deux voies menant au terminal Ouest d’Orly. Ce brave (quoiqu’un peu téméraire) chauffeur fut chaleureusement remercié, avant un sprint final à pied à travers les Halls 1 et 2 : c’est ruisselant de sueur que j’ai présenté mon passeport au guichet, après avoir grillé la politesse aux 150 voyageurs qui faisaient déjà la queue. Je fus acceuilli par un haussement d’épaules blasé : « Vous êtes largement dans les temps, monsieur. »

Je m'en serais voulu de manquer de cette manière la première journée du Main Event de la première étape European Poker Tour de la saison. Non pas, en fin de compte, à cause du Main Event en lui-même (les Day 1A ne sont généralement guère passionnants, avec une affluence invariablement faible), mais pour ce qu'il va se passer à côté.

Car poour la deuxième année consécutive, Sylvain Loosli s'est hissé en table finale du tournoi Super High Roller à 50,000 euros l'entrée : le champion en titre est en lice pour un second titre valant 1,3 million d'euros ! Sylvain entamera la finale à 13 heures avec le quatrième tapis (27BB) et affrontera des joueurs du calibre de Timothy Adams (large chip-leader), Erik Seidel et Sam Greenwood (short-stacks), et l'incontournable Fedor Holz - il ne devait pas partir en retraite après avoir gagné le One Drop, lui ?

Bonheur pour tous les férus d'action de haute volée : l'ultime étape de cette épreuve qui avait rassemblé 102 joueurs sera retransmise en direct vidéo sur Internet, avec une heure de décalage synonyme de cartes visibles ! Quant à moi, je serai là pour vous raconter tout ce que vous ne verrez pas à la télé… ainsi que les coups les plus importants, pour ceux qui ne pourront regarder le direct.

Lundi 22 août : demandez le programme de Barcelone

10h : High-Roller Estrellas 2 200€ (Day 2) Gaëlle Baumann et Guillaume Diaz ont tous les deux été éliminés, mais dans les places payées.

Midi : Main Event Estrellas 1 100€ (Day 4)
Chris Moorman et le français Mohamed Samri sont en finale de cette épreuve ayant attiré 3447 joueurs (est-ce un record en Europe ? Il me semble bien). A la gagne : 423,600€.

Midi : Main Event EPT 5300€ (Day 1A)
Eliminé à une frustrante 15ème place sur le Super High Roller (il y avait 13 payés !), Davidi Kitai sera au départ de la première des deux journées de départ du Main Event. Il sera accompagné par Moundir et plusieurs qualifiés Winamax, dont Jérémy Nock.

13h : Super High-Roller 50,000€ (Finale)
Le streaming débutera une heure plus tard (13+1 = 14, ça sera donc à 14 heures, bravo.)

14h : PokerStars Cup 440€ (Day 3)
Je suis encore à la recherche d’infos sur ce tournoi…

Vamos

Super High-Roller 50 000€ (Finale)

La table finale du tournoi le plus cher de l'EPT Barcelone a débuté peu après 13 heures 30. Une demi-heure plus tard, le stream était lancé (pour le trouver, tapez sur votre navigateur le nom de notre concurrent préféré, plus le nom de domaine "tv") D'ici quelques heures, l'un de ces joueurs va ajouter 1,3 million d'euros à sa bankroll. Tous sont assurés de remporter un minimum de 137,130 euros.
Sylvain Loosli est en sandwich entre Manuchehr Khangah (à sa droite) et Fedor Holz (à sa gauche). Présenté comme "l'homme mystère" de cette finale par les commentateurs anglais, le premier nous vient d'Azerbaijan, et est semble t-il amateur de polo (celui avec les chevaux). Sylvain le décrit plus prosaiquement comme la "baleine" de la partie : "C'est l'homme d'affaire au milieu des pros. Quelqu'un lui a fait une livraison hier..." Evidemment, le second est autrement plus dangereux : "Avec des joueurs comme Fedoz, le tournoi est compliqué dès le premier niveau. Il abandonne beaucoup moins facilement les coups, il joue agressif, il est dur à lire..." Ce qui ne veut pas dire que Sylvain l'évite comme la peste : "Avec seulement six ou sept joueurs à table face à toi, tu ne peux pas te permettre d'éviter un joueur. Si je dois jouer un gros coup contre lui, j'irai sans problème !" Que souhaiter à Sylvain pour le début de la finale ? "Que les quatre short-stacks soient éliminés rapidement !"
Le Canadien Timothy Adams (1 bracelet, 3,4 millions de dollars de gains) est large chip-leader à l'entame de la partie.

Carré d’all-in

Rien de tel pour lancer une finale à fond la caisse qu'un bon vieux coup à tapis entre quatre joueurs. Bon, là, si la logique avait été respectée, on n'aurait du voir que trois joueurs, maximum, s'engager : Erik Seidel (99 et dix blindes au bouton après un limp de Manuchehr Khangah, la décision est facile), Sam Greenwood (KK de petite blinde et 15BB), et, à la limite, Julian Stuer (TT de BB). En revanche, on ne s'attendais pas tout à fait à voir Khangah payer ces trois joueurs avec un maigre A5. Au showdown, il n'est finalement pas si mal en point avec 26% d'équité face au trois paires qu'il affronte.

En définitive, le board QJ4J2 n’améliore aucun des joueurs : Erik Seidel termine en quatrième position du coup, et donc en neuvième position du tournoi (on a beau être une légende modèle bois brut dans le monde du poker, il est dur de s’en sortir lorsque l’on est short-stack). Stuer couvrait de deux ses adversaires : il prend un coup derrière la casquette mais se rattrappe un poil sur le dos de Khangah. Pendant ce temps, Sam Greenwood quadruple à quatre millions.

Il transforme les flips en or

Fedor Holz élimine Sylvain Loosli en sixième place (293 800€) Super High-Roller 50 000€ (Finale)

Même à la retraite, il reste intouchable : le vainqueur du One Drop Fedor Holz a éliminé Sylvain Loosli à une frustrante (mais tout de même sacrément lucrative) sixième place. Le coup ? Un banal coin-flip - le premier de la saison 2016/2017 que vous lirez dans ces colonnes.

« Je suis de grosse blinde avec une paire de 8 », explique Sylvain après coup. « Fedor relance UTG. A mon sens, le seul move valable avec mes 20BB est de faire tapis. » L’Allemand le snap-call avec une main légitime, As-Roi, et trouvera un As dès le flop pour remporter le coup à cinquante.

« Si seulement on pouvait gagner des flips contre Fédor… », soupire Sylvain avec un sourire résigné. « Mais bon ! J’en ai beaucoup gagné aussi l’an passé. » Sa brève finale (seulement 27 mains jouées) s’achève cependant par un bénéfice non négligeable : il remporte près de 300,000 euros. De quoi aborder la semaine avec sérénité, avec notamment le Main Event (qu’il disputera dès aujourd’hui, se sentant sufisamment en forme) et deux autres tournois High-Roller au cours des sept prochains jours.

Si si la famille !

Victoire Française dans le tournoi principal du circuit Estrellas ! L'énorme épreuve phare de l'équivalent espagnol de l'EPT avait rassemblé 3,447 joueurs (un record absolu) : elle se termine par le sacre de s'est terminée par le sacre de Mohamed Samri. Un sacre pour le moins bruyant - la section de supporters de Mohamed était résolument fournie, et son clan a éructé comme un seul moment au moment où est tombée la dernière rivière. Tout ce beau monde portait un logo bleu-blanc-rouge où l'on pouvait lire "Team Big Roger", et le Big Roger en question (Hairabedian dans le civil), que l'on n'avait pas croisé depuis des lustres, a déboulé juste à temps pour féliciter ce qui semblait bien être son poulain, et poser pour la photo.
Pour s'adjuger le titre, Mohamed Samri est venu à bout d'une table finale où l'on retrouvait notamment Chris Moorman : large chip-leader en début de partie, l'Anglais aux dizaines de "Triple Crown" s'est incliné sur la troisième marche du podium. Jérôme Briton, l'autre Français de la finale (et ancien collocataire de Clément Tripodi) a chuté en septième position.

Mohamed a conclu un deal avec son dernier adversaire, à un moment où il était en infériorité au niveau des jetons : c’est la raison pour laquelle il remporte moins que le Néerlandais Teunis Kooij - tout de même plus de 350,000 balles. Mais Mohamed, dont le palmarès officiel ne comportait jusque là que trois min-cash en France et en Belgique, reviendra à la maison avec quelque chose qui ne s’achète pas : le titre !

Résultats - Estrellas Poker Tour
Main Event 1 100€ - 3 447 inscriptions


Vainqueur : Mohamed Samri (France) 353 220 €
Runner-up : Teunis Kooij (Pays-Bas) 372 060 €
3e : Chris Moorman (UK) 241 300 €
4e : Nicholas Newport (Irlande) 202 420 €
5e : Marius Enebakk (Norvège) 163 800 €
6e : Jean-Marc Bellini (Suisse) 125 450 €
7e : Jerome Brion (France) 87 350 €
8e : Lars Farstad (Norvège) 62 300 €
9e : Daniel Wilson (Irlande) 45 980 €

You can’t hold Fedor !

Super High-Roller 50 000€

Photo : PokerStars Blog / Neil Stoddart

Il faudra bien se l'admettre un jour, et ce jour est peut-être déjà arrivé : dès lors que l'on parle de tournoi High-Roller, il n'est pas indispensable d'observer ce qu'il se passe pour écrire un article à propos du vainqueur. Puisqu'on sait déjà qu'il s'agira de Fedor Holz !

A peine cinq semaines après avoir annoncé sa retraite du circuit professionnel suite à sa rententissante victoire dans le tournoi One Drop à 111,111$ des WSOP (sa sixième en… huit mois !), le diable d'allemand est déjà de retour, remportant le tournoi le plus cher du premier gros festival de poker organisé depuis la fin des Championnats du Monde en donnant l'impression (décidément énervante, pour le public comme pour ses adversaires) que la chose est normale, logique, voire même facile.

« Il est peut-être temps d’arrêter, maintenant », a déclaré celui qui vient d’ajouter 1,3 million d’euros à sa bankroll et tutoie les vingt millions de dollars de gains de carrière, la majorité acquis durant l’année 2016 seulement. La phrase a été lâchée avec un large sourire, car qui peut vraiment croire Fedor ? Laisser partir en fumée un tel talent, cela ne serait rien de moins que du gâchis : aucune chance qu’on cesse de le croiser d’ici tôt sur les High-Rollers du monde entier.


Résultats - Super High-Roller 50 000€
102 inscriptions

Vainqueur : Fedor Holz (Allemagne) 1 300 300 €
Runner-up : Sam Greenwood (Canada) 903 600 €
3e / Timothy Adams (Canada) 597 500 €
4e / Alexandros Kolonias (Grèce) 467 700 €
5e / Ahadpur Khangah (Azerbaidjan) 377 100 €
6e / Sylvain Loosli (France, Team Winamax) 293 800 €
7e / Daniel Dvoress (Canada) 232 600 €
8e / Julian Stuer (Allemagne) 181 200 €
9e / Erik Seidel (USA) 137 130 €

Assez sick le run de ce bois allemand :open_mouth:

Un ptit million par ci par là il se fait un petit bas de laine … C’est le missengland des Super HR.

quelqu’un aurait le % ITM de Fedor Holz sur les +25 000$ qu’il a jouer :open_mouth:

si quelqu’un a un replay de la tv je ne serait pas contre :wink:

Harder, faster, better, stronger

High-Roller 10 000€

Sans surprise, la participation au High-Roller a allègrement dépassé le palier des 500 inscriptions : à deux heures de la fin du Day 1, le compteur affiche le chiffre de 524, dont 56 re-entry. Toute la journée, les tables n'ont pas desempli, les joueurs éliminés étant aussitôt remplacés par des alternates (et ce n'est pas fini : si l'on en juge par l'écran de contrôle posté dans le couloir, l'alternate numéro 262 peut aller prendre place à table). Cette popularité du High-Roller a tellement engorgé la salle de tournoi qu'au moins un tournoi annexe a du être reporté. Certains des joueurs éliminés du Main Event aujourd'hui ont directement enchaîné sans prendre de pause, comme Nicolas Chouity, Jason Mercier, Eugene Katchalov ou Jani Sointula. La nuit, ces mecs-là doivent rêver de cartes, jetons et massages.

343 joueurs sont encore en course alors que le niveau 9 va débuter (blindes 600/1200, ante 100). Parmi ceux qui ne sont pas concernés par ce niveau (faute d'avoir encore des jetons), on compte Timothy Adams, Antoine Saout, Kevin MacPhee, Chance Kornuth, Imad Derwiche, Sergio Aido et deux des cinq pros du Team engagés dans l'épreuve : Guillaume Diaz et Kool Shen.

« Elle n’est pas terrible, cette table », me glisse Gaëlle Baumann. Je lui réponds que ce sentiment est partagé par la plupart des joueurs du tournoi, y compris les pros les plus expérimentés. Après avoir vu son tapis fondre dangereusement aussi bas que 30,000 (« J’ai perdu deux fois avec As-Dame dans des pots 3-bet, je n’ai rien touché et ai du abandonner »), Gaëlle remonte la pente depuis quelques temps grâce à plein de petits pots. « Ah, zut, j’avais deux As », chuchote t-elle après une deuxième relance préflop consécutive non payée.

Après une première moitié rêvée où son tapis a encaissé un multiplicateur X4, Pierre Calamusa est brutalement retombé sur un gros coin-flip. "Le cut-off ouvre 2500, le bouton 3-bet 7000. De BB, je fais 21,000 avec As-Roi. Je me fais shove 110,000, je paie, il a 10-10 et je peds."

Sachant que la moyenne est de 76,000 environ, voici quelques hauteurs de tapis, et une galerie photo des joueurs que nous n’avions pas encore montré jusqu’à présent.

Thi Nguyen 150 000
Pierre Calamusa 110 000
Romain Lewis 110 000
Davidi Kitai 95 000
Gilbert Diaz 90 000
Pierr Merlin 70 000
Gaëlle Baumann 50 000
Yorane Kerignard
Julien Rouxel 30 000

Guignol a quelque peu hésité avant de prendre part à ce High-Roller. D'ordinaire, à l'EPT, sa semaine s'achève après son élimination du Main Event. Une rapide discussion avec le Team Pro l'a convaincu de tenter sa chance en mode late reg, après avoir sauté d'un autre tournoi annexe. Au vu du ratio de deep runs/nombre de tournoi joués, on ne lui en voudra de s'essayer à un tournoi certes difficile mais pas du tout hors de sa portée. C'est un Guignol perplexe que vous voyez sur sa photo (il joue hors de position sur Chris Moorman) et équipé d'un stack de 80,000 au niveau 500/1000.
En bon régulier du circuit, Erwann Pecheux connaît absolument tous les adversaires de sa table, et le tableau n'est guère engageant : "Le seul qui n'est pas spécialement bon, il ne bouge pas une oreille pour le moment !" Erwan pointe à 35,000.
Un High-Roller EPT n'en serait pas vraiment un sans la présence de Jean-Noël Thorel : l'amateur possède le style de jeu le plus atypique du circuit Français. Thorel possède 70,000.
Nicolas Cardyn a monté plus de 120,000 au cours de ce Day 1.
Moment d'introspection chez Benjamin Pollak (ou simple micro-sieste), dont le tapis correspond à deux fois la cave de départ (soit 100,000)
Le secret de Jimmy Guerrero pour perfer : mâchouiller des touillettes de café. Jimmy possède 77,000.

High-Roller : le point avant le Day 2

465 joueurs ont participé au Jour 1 du High-Roller à 10,000 euros, et 104 d'entre eux ont remis la main à la poche pour rejouer après avoir perdu leur première cave. Ces chiffres vont potentiellement gonfler encore un peu puisqu'il est encore possible de s'inscrire jusqu'au coup d'envoi du Day 2, programmé ce samedi à midi et demie.

263 joueurs figurent sur la liste des survivants qui nous a été transmise durant la nuit. Cela donne une moyenne tournant autour de 108,000.

Le top 10

Marc-Olivier Perrault (Canada) 404 000
Vicente Delgado (Espagne) 352 000
Jan-Eric Schwippert (Allemagne) 341 000 (Re-entry)
Shan Huang (Chine) 316 400
Jean Ferreira (Canada) 302 000
Nabil Sasso (Sierra Leone) 301 200
Felipe Ramos (Brésil) 284 500
Iliodoros Kamatakis (Grèce) 283 000
Pasquale Grimaldi (Roumanie) 280 100
Christopher Frank (Allemagne) 257 500

11 Français

Pierre Calamusa (Team W) 220 500
Benjamin Pollak 180 700
Younes Hammouchi 175 200
Jean-Noel Thorel 175 000
Ahmed Fatah 153 000
Gilbert Diaz 141 500
Aurelien Guiglini (Staff W) 133 400
Romain Lewis 128 400
Erwann Pecheux 102 000
Pierre Merlin 43 000
Imad Derwiche 40 000 (Re-entry)
Frederic Delval 36 100
Yorane Kerignard 25 000

Le reste du field (sélection)

Euh non, y'en a trop pour tous les mettre. On va se contenter de citer Davidi Kitai. Le Belge possède 144 300.

Blindes : 1000/2000 ante 300

Des ptites games de légende

High-Roller 10 000€ (Day 2)

Dans cet article : des news du Team Pro dans le High-Roller, dont le Jour 2 a début il y a trois heures, le prize-pool, et quelques autres bricoles.

"Je suis chaud bouillant !", a annoncé LeVietF0u au Team Winamax peu avant le coup d'envoi du second tour. Son début de Day 2 est animé, mais pas de la façon dont il le souhaiterait. Un coup, en particulier, sort du lot :

« Je relance à 5000 avec A9 en début de parole. Un joueur 3-bet à 11,000 au bouton, je paie. » Pierre trouve un flop correct : AK5. Son adversaire envoie un premier barrel, puis un second sur le turn (une brique) et un dernier sur la rivière un 10, pour l’intégralité de son tapis. « Sur la rivière, cela ne représentait que 35% du pot, car il a envoyé des mises de bourrin sur le flop et le turn. Au final, il montre Dame-Valet, son tirage de quinte est rentré sur la rivière. Mais je pense que mon call est bon quand même : s’il avait manqué son tirage, il aurait certainement fait tapis en bluff. »

Un peu plus tard, j’observe Pierre relancer en milieu de parole et se fait 3-bet par le bouton. C’est payé. Le flop tombe T86 et Pierre check, laissant son adversaire miser 17,500. Réponse du pro du Team : un check/raise pour 40,500. Presque le minimum. Son adversaire ne s’en laisse pas compter : après un temps de pause, il « click back » avec une relance du montant minimum. Pierre abandonne immédiatement.

Alors que le compteur affiche 204 joueurs restants, Pierre tombe sous la barre des 100,000 aux blndes 1,500/3,000, ante 500. Et c'est désormais officiel : 119 joueurs au total seront payés des sommes comprises entre 11,695 et 849,000 euros. On n'est plus très loin, en fait ! La cagnotte totale dépasse les 5,7 millions d'euros.

Davidi, lui, est sur une trajectoire opposée avec un stack de 225,000 après trois heures, soit un profit de presque 100,000. "J'ai défendu ma blinde avec 4-2 dépareillés", rigole t-il. Evidemment, le Belge avait une idée derrière la tête : "Je jouais contre le bouton, qui avait montré des tendances passives après le flop. Bon, j'ai floppé une paire, et j'en ai trouvé une deuxième sur le turn..."

Tandis que je tapais ces lignes, la nouvelle m’est parvenue : Davidi a été déplacé à la table du VietF0u : ils sont désormais assis côte à côte. Parmi les autres Français engagés sur ce Day 2, Guignol était en souffrance avec 70,000 (23BB, « J’ai perdu un flip pour 115,000 »), avant de jouer un coup à tapis préflop contre Nicolas Cardyn (un joli setup KK/QQ) qui le fait remonter à 125,000, c’est presque la moyenne.

D'autres n'auront aucune chance de rentrer dans les places payées, puisque leur tapis actuel est de zéro : Julien Rouxel, Yorane Kerignard, Jonathan Bensadoun, ou encore Imad Derwiche. A l'international, on a déjà perdu des lumières telles que Daniel Negreanu, Philipp Gruissem, Faraz Jaka, Benny Spindler, Fedor Holz, Bryn Kenney, George Danzer, Jason Mercier, ou encore Kitty Kuo.

Une bulle interminable

High-Roller 10 000€

Soupirs, yeux qui se lèvent au ciel, paupières lourdes, pouces qui tournent sur eux-mêmes : la descente finale vers la bulle du High-Roller en a exaspéré plus d’un, autant chez les joueurs que chez les croupiers. « On ne joue pas une main, putain ! » s’est exaclamé un gros stack. « A ma table, ils vont jusqu’au bout de la clock », a glissé un autre, citant le nom d’un joueur pourtant bardé de titres très lucratifs.

Si, après un petit moment de flottement, le lancement du processus de main par main a partiellement réglé le problème (il devient alors inutile aux short-stacks de gagner du temps en attendant des plombes avant d’agir), le rythme est tout de même resté très ralenti : on joue forcément moins de mains pendant le « hand for hand », et parfois, les short-stacks ont de vrais dilemmes nécessitant de vrais temps de réflexion.

Finalement, après une bonne heure au ralenti, un joueur Canadien nommé Shyam Srinivasan a libéré tout le monde en ayant la délicatesse de sauter en 120ème place, garantissant à ses 119 adversaires une récompense minimum de 11,695 euros.

Si Pierre Calamusa fut à deux doigts de s'endormir pendant cette période de "drôle de guerre", c'est peut-être aussi parce qu'il était épuisé par les deux heures qu'il venait de vivre. Est-ce l'arrivée de Davidi Kitai à sa gauche qui lui a porté bonheur ? Toujours est-il que LeVietF0u est parvenu à doubler son tapis trois fois consécutives en un laps de temps record, d'abord avec un As-9 miraculeusement passé devant As-10, puis une quinte max floppée contre Roi-Valet sur Roi-Valet-9, puis avec un dernier coup dont nous n'avons pas eu la primeur. Faisons le calcul : 60 fois 2 = 120, 120 x 2 = 240, 240 x 2 = 480, pas mal pour quelqu'un qui était à un flip de l'élimination peu de temps avant ! Pierre s'est ensuite servi de ces jetons pour tenter des bluffs : le premier est passé, mais pas le second, son adversaire faisant un hero call avec la couleur hauteur Dame. Pendant ce temps, Davidi a souffert durant la bulle : son tapis a fondu à moins de 20BB.
Guignol n'a pas chômé non plus à l'approche des places payées, faisant remonter son stack de 60,000 à 245,000, avant de retomber à 180,000, puis de remonter à 275,000, avant d'enclencher l'accélérateur pour passer à 350,000. Vous l'avez compris : Aurélien dispose d'un passe coupe-file pour le Space Mountain.
Le stack de Nicolas Cardyn à la bulle ne valait guère plus de 12BB, mais le Londonien est parvenu à franchir le cap.
Avec 800,000, Benjamin Pollak est le chip-leader du clan Français, et de tout le tournoi par la même occasion.
Autres joueurs dans l'argent : Erwan Pecheux, Gilbert Diaz (avec plus de 450,000), Alain Goldberg et Ahmed Fatah (photo)

Ils ont sauté avant l'ITM : Jean-Noël Thorel, Pierre Merlin, Frédéric Delval, Romain Lewis.

Tableau de bord
119 joueurs restants (sur 572 inscriptions au total)
Blindes 3000/6000 ante 1000
Tapis moyen 240 000

Calamusa, c’est pas marrant

High-Roller 10 000$

Pierre Calamusa, Erwan Pecheux et Davidi Kitai confèrent au cours de la longue et tendue période de la bulle.

La déception est de taille pour Pierre Calamusa : celui qui s'était si bien lancé durant le Day 2 du High-Roller, partant d'un tout petit tapis pour se propulser parmi les leaders, a du finalement s'incliner beaucoup plus tôt qu'il n'aurait pu l'imaginer, en 83e place. Pierre nous a raconté avoir perdu plus ou moins tous les coups en revenant de la pause-dîner organisée après la bulle, et a fini par s'incliner lorsque ses vingt dernières blindes sont parties au milieu avec une paire de 9. LeVietF0u fait face à, non pas une, mais deux mains dominantes : les Dames et les As. (Pour l'anecdote, deux Dames seront retournées sur le flop).

Pierre est sorti avant que ne se produise ce qu’on a déjà surnommé la « seconde bulle » (ie. le passage à 15% du field, et donc à un min-cash un poil plus conséquent que celui promis aux joueurs éliminés entre 20 et 15%), et doit donc se contenter d’un profit modeste de 1,695 euros.

Si vous pensez que Pierre a été éliminé un peu trop vite au vite de son gros stack avant la bulle, Guignol est là pour apporter un peu de contexte : « C’est un tournoi qui va vite. Attention, je dis pas que c’est un turbo, hein ! La structure est deep, mais les rounds d’une heure assurent tout de même un rythme d’éliminations soutenu. » Ajoutez à cela la qualité du field : le niveau moyen des joueurs est très élevé, ce qui fait qu’on ne peut pas réellement se permettre d’être trop patient, sous peine de se faire manger tout cru.

Après l'élimination de Pierre, le rythme s'est quelque peu ralenti de nouveau avec la seconde bulle sus-citée (mais moins qu'à la vraie bulle, faut pas déconner.) A l'heure où nous écrivons ces lignes, je repère trois Français encore en course alors qu'il reste moins de 70 joueurs en course. Gilbert Diaz (photo) vient de sauter après une confrontation As-Dame/As-Valet, me mentionnant avoir perdu un gros coup contre Charlie Carrel ("Il a chatté grave !") Ahmed Fatah, lui, s'est incliné en 76e place.

Benjamin Pollak 600 000
Guignol 280 000
Erwann Pecheux 190 000

On n'oublie pas Davidi Kitai, qui pointe à 487,000 alors que les blindes vont passer à 6,000/12,000 : pile dans la moyenne ! On ne se risquera pas au jeu des pronostics concernant la performance du Belge. Tout au plus rappelerons-nous que Davidi a déjà disputé quatre finales High-Roller sur le circuit EPT ces trois dernières années, à Monte Carlo, Prague, Deauville et Dublin…

Tableau de bord
66 joueurs restants (sur 572 inscriptions au départ)
Blindes 6 000/12 000 ante 2 000
Tapis moyen 430 000

Le cours de l’action Davidi n’en finit pas de grimper

High-Roller 10 000€

On vient de passer sous la barre des cinquante joueurs restants dans le dernier tournoi cher de cet EPT Barcelonais, et le tapis de Davidi Kitai continue d'évoluer de façon régulière, progressant grosso modo au même rythme que la moyenne. Ce qui signifie que le Belge pointe actuellement à 600,000 alors qu'il reste deux heures à jouer en cette fin de Day 2, après avoir culminé à 485,000 une heure plus tôt.

Le clan Français est toujours représenté par les trois joueurs suivants :

Un Benjamin Pollak résolument solide avec 900,000
Un Erwann Pecheux patient avec un petit 215,000
Un Aurélien Guiglini amateur de yo-yo avec 120,000 (le pauvre vient de se prendre un 3-outer sur la rivière)

Le reste du field est composé sans surprise d'une majorité de joueurs facile à reconnaître : Felipe Ramos (Brésil), Joseph Cheong (USA), Mike McDonald (Canada), Joseph Serock (USA), Anthony Zinno (USA), Adrian Mateos (Espagne)…

Tableau de bord
49 joueurs restants (sur 572 inscriptions au total)
Blindes 8000/16 000 ante 2000
Tapis moyen 600 000

Le rêve est toujours possible

Davidi Kitai au rendez-vous High-Roller 10 000€ Il reste 36 joueurs

"Tout allait très bien... Jusqu'à cette dernière main !" C'est ainsi que Davidi Kitai débute un rapide debrief de la seconde journée du High-Roller à 10,000 dollars, qu'il a franchi - qui en doutait ? Davidi est toujours au rendez-vous des High-Rollers - avec un tapis de 15 blindes en compagnie de 35 autres joueurs. Dimanche, l'un d'entre eux soulèvera le titre et remportera plus de 840,000 euros.

Perfectionniste en diable (je suppose que c'est comme cela que l'on accumule les bracelets, 7 millions de dollars de gains, et que l'on rejoint le club très fermés des détenteurs de la Triple Crown EPT/WPT/WSO), Davidi préférait, au moment du bilan, revenir sur ses couacs de la journée plutôt que sur le fait qu'il est parvenu à rester dans la course alors que ses amis Aurélien Guiglini (éliminé en 43e place) et Erwann Pecheux (sorti sur la dernière main de la journée en 36e place) avaient du rendre les armes. En particulier celui survenu en fin de journée, qui a stoppé net une progression jusque là régulière, et le force à se contenter de peu de jetons pour entamer la dernière journée de la partie, programmée dimanche.

« Je relance avec Valet-10 dépareillés, c’est payé par le bouton, et Joseph Cheong [3e du Main Event WSOP en 2010] défend sa grosse blinde. Flop Valet-10-2 avec deux piques. Check de Cheong, je mise, le bouton passe, et Cheong paie. Turn : 5. Ma première idée, c’est de miser, et de payer s’il fait tapis, car il y a des mains avec lesquelles il va bluffer ici, comme Roi-Dame avec un pique. Mais finalement, je check derrière son check. Rivière : un 8. Il mise, et pour moi c’est dur de passer. J’ai longuement réfléchi, et puis j’ai fini par payer. En fait, il avait les nuts avec A4. »

15 blindes, c’est peu pour faire face à quelques uns des meilleurs joueurs de tournoi du moment (« C’est un field très très relevé, ce qui était moins le cas en début de tournoi ! »), mais Davidi est habitué à ce genre de défis, et sur les finales High-Roller qu’il a disputées en 2015 et 2016, on ne l’a que rarement vu avec un gros stack. La partie reprendra à midi et demie, la finale est encore loin, et Davidi ne change pas le mot d’ordre qui est le sien depuis maintenant dix ans : la gagne, sinon rien ! « De toute façon, avec cette échelle des prix, les gros gains sont concentrés sur les premières places. Si je saute dès la reprise de la partie, je gagne à peine 2,4 fois le prix d’entrée du tournoi ! Heureusement que je n’ai pas re-entry… »

Conclusion de Davidi avant d’aller se coucher : « Le rêve est toujours possible…. » Rien de plus vrai, et nous serons là pour le voir se réaliser, dès midi et demie.

Chip-leader
Ilkin Amirov (Azerbaidjan) 1 700 000

1 seul Français
Benjamin Pollak 926 000

Mais aussi
Joseph Cheong (USA) 1 412 000
Joseph Serock (USA) 1 318 000
Anthony Zinno (USA) 939 000
Natasha Barbour (Canada) 910 000
Ivan Luca (Argentine) 656 000
Mike McDonald (Canada) 509 000
Robin Ylitalo (Suède) 486 000

Blindes : 10 000/20 000 ante 3 000
Tapis moyen 800 000
Prx assuré 23 790€

Ennui et terreur

High-Roller 10 000€

Pour commencer, une précision importante : Davidi Kitai a entamé la dernière journée du High-Roller encore plus short-stack que je ne pensais. Hier soir, j'annonçais en effet que le Belge reviendrait au Day 3 avec 300,000 aux blindes 10,000/20,000, soit 15 grosses blindes. Je m'étais trompé sur la hauteur des blindes : en fait, la journée a débuté au niveau 12,000/24,000, donnant à Dav encore moins de marge de manoeuvre qu'escomté.

C’est le Champion du Monde 1983 Tom McEvoy qui a le mieux décrit ce que peut parfois être le poker, avec un aphorisme resté célèbre : « Des heures d’ennui, suivies de quelques secondes de terreur. » La phrase ne pourrait pas mieux décrire la situation dans laquelle Davidi a débuté la partie aujourd’hui. Faute d’avoir assez de jetons, le pro du Team Winamax ne peut rien faire qu’attendre, et s’emmerder ferme : il lui est impossible d’aller voir un flop avec une main semi-potable, de tenter un bluff sur la rivière, de 4-bet light, bref de jouer au poker, quoi. Mais, faute d’avoir assez de jetons, le pro du Team Winamax ne peut aussi rien faire que stresser en attendant LE moment, celui où il poussera son tapis, et priera pour 1/ ne pas être payé ou 2/ remporter la confrontation s’il est payé.

Durant la première heure de jeu, Davidi a attendu (l'ennui), mais poussé son tapis à trois reprises sans être payé (la terreur), lui permettant de voler les blindes et de se maintenir à flot. Puis, sur la quatrième… La grosse terreur. Son all-in au bouton (pour 373,000) est payé par la grosse blinde. Les jeux sont retournés, nous avons affaire à un coin-flip en bonne et due forme :

QJ contre 66

Un magnifique flop KT7 est retourné. Davidi n'a toujours pas la meilleure main, mais vient grandement d'améliorer ses chances. De fait, il est maintenant favori à 71% ! Le turn T ne l'améliore toujours pas, mais augmente son nombre d'outs encore un peu plus (il peut "counterfeit" la paire de 6 de son adversaire avec un Roi ou un 7) : il est toujours en situation de coin-flip (52%) avec une seule carte à venir.

La rivière est un magnifique 9 lui donnant la quinte, et un double-up pour plus de 760,000 !

Durant la première heure du jeu, on a perdu six joueurs dont le Finlandais Robin Ylitalo. Les blindes passent à 15,000/30,000 avec une ante de 5,000.

Dav en voit de toutes les couleurs

High-Roller 10 000€

Pour compter le nombre de coups à tapis joués par Davidi Kitai durant la dernière heure, un calculateur de la NASA ne serait pas de refus ! Après avoir relancé sa partie en remportant le coin-flip crucial raconté un peu plus tôt, le Belge du Team s'est en effet heurté à un mur de briques lorsque sa paire de Dames a rencontré une paire de Rois à tapis avant le flop.

Infime consolation pour Davidi : il possédait deux blindes de plus que son adversaire, lui donnant une maigre chance de se relancer. Dès la main suivante, Davidi a donc tenté le all-in de la dernière chance, et est parvenu a doubler avec Dame-9 contre As-8. Une pause de vingt minutes plus tard, ses cinq blindes partaient au milieu avec une paire de 5, qui resta en tête face à AT.

Ce n'est pas fini : trois coups plus tard, Davidi affrontait Natasha Harbour sur une nouvelle confrontation préflop ! Cette fois avec une main largement dominante : les Valets contre les 9.

Remonté de 2 à 20BB en quinze minutes à peine, Davidi allait reperdre des plumes à nouveau sur un pot 3-bet préflop où Natasha (à son tour réduite à une poignée de jetons) était à tapis dès le premier tour. Le troisième joueur impliqué dans le coup a misé le flop 862, et Davidi a payé, voyant tomber le turn 5. Faisant face à un second barrel, Davidi n’a pas pu continuer : son adversaire bluffait avec Roi-4, et Natasha a triplé avec 10-8 !

Le Belge se bat avec 16BB alors que le compteur est tombé à 24 joueurs restants.

Parmi les éliminés récents, on compte malheureusement le dernier Français en course Benjamin Pollak qui, après un mauvais départ, a perdu ses 15 dernières blindes avec Dame-Valet contre As-Dame. Eliminé en 29ème place, Pollak remporte 27,800 euros.