Toulouse 1 (10 décembre)
« Un dîner… parfait ! » - Récit par Jean-Michel « iltuk »
Un récit un poil plus long que d’ordinaire… Et pour cause, Jean-Michel a été jusqu’au bout du tournoi !
La veille du lendemain, je me demandais s’il était raisonnable de se lever tôt un samedi matin et faire une heure de route pour une boucherie prévisible ? Une intuition peut-être, l’envie de jouer surement, l’appel du jeton sans aucun doute…et l’impression que l’impossible est faisable ! Les calls de saucisse ne me feront pas fuir… Lever 6h30 du matin donc, inhumain comme prévu… L’esprit embrumé comme les bords de Garonne, j’arrive au stade ERNEST WALLON à 8h : le soleil lui-même n’est pas encore levé…

Note pour Mr BRUEL :
« Patrick, à Toulouse la Castagne ne commence pas avant l’apéro »
Ce temple du rugby me rappelle néanmoins de bons souvenirs, une odeur de combat traine dans l’air…ça va moucher rouge aujourd’hui ! Les portes s’ouvrent, 120 saucisses sont conviées à ce gigantesque Barbecue… La table est déjà mise, et pour le moment nous ne sommes que 3 pour ce banquet. Tout est faisable !

La vue est superbe sur un stade ERNEST WALLON endormi : il en a de la chance lui…

Que de cri sont poussés ici chaque weekend…et bientôt ce seront des jetons qui seront poussés juste derrière moi. Je paye mon buy-in : café + chocolatine = 3,50€, et me voilà avec mon bracelet : table 6 siège 9. L’organisation est bien huilée, en 2 files les brochettes se préparent tranquillement pour prendre leur place.

La structure est correcte, 150BB, on pourra jouer tranquille au début mais il va falloir monter rapidement du jeton ou aller faire les courses de Noël. A table !!! Magnifique table : ça tombe bien j’ai faim…de jetons pardi !


SHUFFLE AND DEAL… Les convives qui sont à ma table sont sympathiques, ambiance conviviale, je suis quasiment le seul habitué du LIVE. Ça joue bien au poker, pas de moves inconsidérées, les rounds s’enchainent et je me sens bien à ma table. Début du Round 5, 1h20 de jeu, sur Blindes 500/250, je touche AK au bouton. Je relance à 1500 un limper en MP, et le flop magique sort AK6 rainbow. Check de vilain, votre Hero Bet à 2000, call de vilain : ce n’est pas un LAG, il a un As, peut-être avec le 6. Turn 10 : ce serait génial que vilain ai As-10, mais il check, j’ouvre à nouveau à 3500, call de vilain. River 6 : aïe, cette Turn n’est pas top, mais vilain n’est pas une saucisse qui m’ a suivi jusque-là avec un 6 uniquement. J’envoie 5000, tant pis s’il a As-6, il faut monter des jetons aujourd’hui pour briller : call de vilain avec A8. Je monte à 22400 de stack. Aucune raison de s’emballer, la journée sera longue et le diner est encore loin… Pause repas au round 7 : blindes à 600/300, j’ai 25800. MIAM : où est la cantine ?

Note à l’attention de Mr BRUEL :
« Patrick, au pays du Rugby et du Cassoulet, on mange de la vraie nourriture. PS : tu viens quand tu veux dans notre belle région »
La vue reste superbe avec un beau soleil Toulousain :

Round 10, sur blinde 1200/600, je paye une relance avec 99 en BB. Flop 9K6, j’ouvre à 3200, vilain boite…ben payé ! Il retourne AK… j’ai un stack de 51000. 78 joueurs left, rien n’est joué mais la sauce commence à avoir bon goût.
Round 13, blinde 2400/1200, je profite bien des petits tapis qui boite et je continue à utiliser les bon spots : j’ai 93000 chips.
Tout va bien !
Un cheveu dans la soupe : un joueur fait tapis à 14500, j’ouvre les QQ et boite à mon tour pour isoler. La blinde paye et retourne As9 : les saucisses ne sont pas toutes cuites ! Un As au flop, et je retombe à 63000. Damn, le lait serait-il en train de tourner ?
Un tournant : Round 16, blinde 5000/2500, 28 joueurs restants. Average à 57000. Le bouton relance à 15000 et je suis en SB. J’ouvre les 77 et je boite à 53000. J’entends payé, et vilain retourne A10… Je passe à 110500 chips.
Round 17, j’ouvre JJ en blinde. UTG+1 relance à 25000, et UTG+2 boite à 19000. Je décide de juste call, même si je pense immédiatement que j’aurais du boiter. Flop AJ8…je décide de boiter si vilain a un As, mais il fold. Celui qui est à tapis retourne K10, et je passe à 154000 juste avant le Round 18.
20 joueurs restants, average à 80000, blindes 10000/5000 : 15BB, va falloir faire attention aux grumeaux dans la sauce… Je change de table pour la demi-finale et salue les autres cuistots. Là je passe en mode producteur d’huile : je serre tellement les fesses qu’avec une olive je ferais un litre d’huile. Je ferais même de l’huile avec le noyau !!! Je choisi mes spots, et envoi la boite en profitant de la position et des spots non relancés.
J’arrive en TF avec 126 000 jetons, sur blindes 24000/12000. Je suis 6è en jetons, mais avec 5BB je passe en mode serrure ultime : Fort KNOX est la tirelire du petit dernier à côté de moi !!!

Mickaël est super actif, aligne les tapis et son stack monte , monte…la table est paralysé par l’enjeu : uniquement 2 places sont intéressantes ! Mais les blindes nous rattrapent tous, et je vois les shorts stacks s’éliminer un par un, et mon tapis deviens aussi léger qu’un fromage blanc à 0% : 90 000 de jetons. Je sens que la sauce va tourner, et je sers tout mon tapis avec A 10 en main : Loïc me paye avec AK…oups, les carottes serait-elles cuites ? Un 10 au flop, et me voilà remonté à 195000 jetons.
Les blindes passent à 30000/15000, 7 joueurs lefts. Mickaël ralenti avec un bon stack, trop tôt à mon avis pour tenir jusqu’au bout, mais on ne l’entend quasiment plus… Tapi(s) dans l’ombre, je ne bouge pas une oreille, et j’attends… J’attends. Patience devient mon second prénom.
Sous perfusion, je me maintiens en mode survie. 5 joueurs left, puis 4…les blindes passent à 50000/25000, j’ai 120 000 et 2,5 Blindes… La blinde arrive vers moi, et je lance un « la blinde est à 120000 », Loïc folde, Mickael regarde son jeu, me regarde en souriant mais folde, l’autre Jean Michel en fait autant…j’avais 5 et 3… Je laisse filer la SB, puis viens mon rush, enfin… J’ouvre A10 au bouton, tapis…+75000 dans ma besace. A suivre AJ UTG, tapis, +75000 à nouveau. Un Walk sur ma blinde, je lâche ma SB et me voilà riche de 320000 jetons. Je suis au bouton, et les blindes viennent d’augmenter à 60000/30000, pas de quoi fanfaronner. Jean Michel annonce « relance à 120000 » Je lève un As, il va me falloir un bon Kicker… Un autre As, j’annonce tapis à 320 000 ! Jean Michel hésite, réfléchit, mais folde : je montre et il respire…
Me voilà à 530 000, ma concentration reste intacte, mais je sais que désormais mon expérience du LIVE va pouvoir parler. Je n’en aurais pas besoin : tapis de Loïc payé par MicKaël, et je snap fold AJ dans un si mauvais spot : Mickaël déchatte avec Q 10 contre le 10 3 de Loïc qui touche son 3.je n’aurais pas touché ni As ni J…
3 joueurs… Loïc boite du bouton pour notre 1ère main à 3, payé par l’autre Jean Michel : J 10 pour Loïc et Q 10 pour Jean Michel…un autre coup de chance pour Loïc ? Je fold les 22 sur ce coup, et me lève en criant intérieurement « un K, un K…. », mais c’est un 10 qui sort et donne la gagne à Jean Michel par le Kicker…
Messieurs, le Diner est servi, j’explose et libère les dix heures de tension de la journée. Je serai de la finale des Master Chef à Paris…et ça, c’est déjà une bien belle histoire…. »
Jean-Michel « iltuk »

« iparla » et « iltuk », vainqueurs de l’étape Toulouse 1