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10 ans de poker

Salut les amis !

On y est ! En cette fin d’année 2020, cela fait désormais 10 ans que je joue au poker. 10 ans de coinflips, 10 ans de bad beats, 10 ans de discussion sur la sharky pour savoir si Giroud est meilleur que Benzema… euh non pour savoir si ce spot était un bon spot ou un gros spew, mais bon ça dévie parfois :wink:

Bref ça valait bien un petit blog, que j’écris autant pour moi-même que pour ceux qui prendraient plaisir à découvrir le parcours d’un grinder padawan, et de son ascension sur Winamax afin de devenir le plus grand joueur de tous les temps… c’est trop ? le plus grand joueur de France ! Bon ok ça aussi c’est trop et en vrai je m’en fous… Un passionné gagnant qui s’éclate et qui veut voir jusqu’où repousser ses propres limites et objectifs peut le mener… ouais ça c’est moi !

Alors en avant pour cette aventure en 6 épisodes, plus un bonus avec un petit bilan et les objectifs suivants.

C’est avec plaisir que je répondrai à vos questions s’il y en a, et je vous invite à rajouter des anecdotes sur les périodes de temps racontées, car en 10 ans je vais certainement en oublier plein !

Episode I : La bankroll fantôme (2010)

Il y a bien longtemps dans une cité épiscopale lointaine, très lointaine… à une époque où l’équipe de France de foot préférait rester dans le bus plutôt que de descendre avec sur les champs-élysées…

Nous sommes donc en 2010 lorsque mon ami Julien nous invite, Paul et moi, à une traditionnelle soirée geek… enfin je veux dire pour réviser en vue de nos futurs partiels évidemment… Au programme, Fifa, Halo, et un nouveau jeu qu’il veut me montrer : le poker.
J’ai déjà entendu parler de ce jeu et je pense en maîtriser à peu près les bases : je sais que la quinte bat la couleur, qu’on peut battre un brelan avec une triple paire et que de toute façon tout ça n’est pas trop grave car c’est que de la chatte !

Nous voici donc lancés sur les freerolls d’Everest poker, des qualifs gratuits en vue d’une finale où on peut décrocher la gloire, les honneurs, et… un peu moins de 10 balles dans mes souvenirs (et quand t’es étudiant, 10 balles ça te paie la pizza du mardi soir et ça fait plaisir!).
Il me semble que nous échouons tous très loin ce soir là mais maître Runmouse, dans toute sa sagesse me suggère en partant : « Une stratégie il y a peut-être dans ce jeu de chattard… nous pencher dessus nous devons ». La machine est lancée, de ce jour à la fin de nos années fac, les repas de midi au resto U seront des sessions de review orales de mains, et de whines et brags en tout genre :wink:

Après avoir grapillé quelques cents par ci par là, me voilà en possession d’une belle bankroll à 2 chiffres ! Ignorant que j’étais alors du sacro saint livre du BRM, et à une époque ou toute la galaxie s’écharpe sur le.com, je lance un soir de mai le traditionnel tournoi à 2,25$ de Winamax.
Grâce à ma technique désormais affutée (3X préflop, 100% de c-bet flop, et pour seul sizing le demi-pot) je m’empare alors de la 1ère place de ce tournoi pour un gain de 400$ !!! Ca peut paraître drôle à l’heure actuelle, mais je vous assure qu’en 2010, jouer comme ça et avoir un tout petit peu de mental et de patience suffisait pour approcher un ROI de 100% en MTT…

Je m’empresse de cash-out 300 pour effectuer un double up sur mon compte en banque et c’est avec quelques dizaines d’euros que j’effectue la transition exigée par la fédération du commerce et des jeux de hasard (aussi appelée ARJEL) sur Winamax.fr, tout convaincu que je suis le nouveau Phil Ivey… même si ne sais même pas qui c’est à ce moment là !

Episode II : La guerre des SNG (2011-2012)

Au début des années 2010 il existe 2 façons de monter une bankroll. Comme beaucoup de padawans de l’époque, c’est avec les SNG que je choisis de parfaire ma formation.
Double or nothing, 5-handed, 10-handed, SNG 15 joueurs (sans doute mon format préféré de l’époque), tout y passe pendant la fin de mes années fac, et je gravis petit à petit les échelons de l’académie des grinders de SNG pour passer des 0,50€ fin 2010 au SNG à 10€ en décembre 2012, non peu fier de ma bankroll qui vient d’atteindre pour la 1ère fois les 4 chiffres !

Pendant toute cette période, je commence aussi en parallèle ma formation de joueur de cash game, toujours en tant que Padawan de mon maître Runmouse, qui a lui choisi cette voie pour atteindre la plénitude avec sa bankroll.
C’est en NL2 et NL5 fullring que nous faisons nos armes, avec une stratégie que peu de Jedis aguerris recommandent aujourd’hui, mais qui fonctionnait à merveille en ces temps : au lieu de faire de grandes démonstrations de force, nous attendions patiemment que nos adversaires s’empalent sur nous !
C’était très simple, limp de tous les as suited jusqu’à A/9s, de tous les suited connectors jusqu’à 9/Ts, et de toutes les PP jusqu’à TT ; raise des broadways suited et de JJ+ ; 3-bet avec AA/KK, et même parfois AKs et QQ parce qu’on était des oufs nous !
Postflop quand on a top paire bien kickée, overpaire ou 2 paires+ on barrel tel le général Grievous face à Obi-wan avec ses 4 sabres, quand on c-bet en bluff ou avec un draw ce sont plutôt les coups échangés par Obi-Wan et Dark Vador dans l’épisode 4, on fait genre mais on y va pas pour faire mal.
Attention tout de même aux rares vilains réguliers qui jouaient un peu comme nous, et contre lesquels on pouvait snapfold sans émotion AA ou même 22 sur un flop K/7/2 quand on se faisait check/raise au flop.

Bien entendu je continue également avec parcimonie les MTT, bien décidé que je suis à maîtriser tous les arts possibles. Comme dit plus tôt, mes stats de l’époque sont assez folles, chose dont je n’avais pas conscience à ce moment là, et c’est aujourd’hui que je rends compte que si j’avais grind à fond les MTT dès le départ, j’aurais peut-être pu monter assez haut assez vite. Mais ne spoilons pas la suite de l’histoire:wink:

Episode III : La revanche du grinder de MTT (2013-2015)

2013 va être l’année où plusieurs modifications vont s’opérer dans mon approche du jeu.
Commençons par le cash game. Après des résultats corrects ces 2 dernières années et cette nouvelle bankroll à 4 chiffres, je décide de me lancer en NL20 pour la 1ère fois. La 1ère année est moyenne, mais correcte, si bien que je me laisser même tenter par un up en NL30 début 2014, où les résultats sont meilleurs mais le volume tellement insignifiant que donner des chiffres n’aurait aucun sens. Par ailleurs je breakeven la NL20 pendant 1 an (30K mains…lol), ce qui nous donne 2 années de cash au final correctes dans l’ensemble, avec quasi 150K mains jouées pour un winrate d’environ 5bb/100.
C’est à cette époque que je commence à comprendre, même si la complexité de toutes les facettes de la variance m’échappe encore, que je suis à peu près certain de finir up tous les ans en faisant un volume décent de cash fullring, et que cela peut permettre à ma bankroll de se maintenir à flot en cas de bad run en MTT.

Au final, les grinders cherchent tant bien que mal à maîtriser la variance, tel un Jedi recherche la maîtrise de la force. La variance, il faut la comprendre et la maîtriser pour atteindre le chemin de la win sur le long terme (Grand livre du grind, chapitre 2, verset IX)

En SNG, la grande guerre se poursuit mais je suis forcé de faire un constat implacable ; les joueurs réguliers se font plus présents, les tables sont de plus en plus longues à s’ouvrir… bref, les regs sont en train de gagner la guerre contre les fish, et ces derniers sont en train de rendre les armes, tout en cherchant une solution de repli avec laquelle ils pourraient toujours espérer gagner une tonne, et ce même sans chercher à jouer correctement.
Certains se réfugient dans le MTT, où bien qu’ils se fassent gaiement écharper dans ces immenses champs de bataille, on en trouve toujours arrivant boitillant sur les TF, en se demandant bien comment ils ont pu survivre jusque là. Le problème pour ces adeptes du « zzzzzz… c’est long » ou du « je vois pas une bonne main façon » après un épuisant combat de 14 minutes étant la longueur du format…
Mais l’apparition à l’été 2013 des Expressos vient donner un nouvel espoir à nos amis, en même temps qu’elle sonne le glas définitif de la guerre des SNG.

Pour ma part une nouvelle voie s’ouvre sous mes yeux, toujours dans le sillage de maître Runmouse : les MTT. J’ai un peu d’expérience dans le format, un grand attrait pour son aspect compétitif, et surtout j’ai pu voir il y a quelques mois Maître Runmouse signer la 1ère grosse perf de la Sharky Compagny (Un ordre de grinders qui en est encore à ses balbutiements) en remportant un monstrueux Kill the people à 5€, pour environ 4K de gains, puis enchaîner avec régularité des perfs à 3 et parfois 4 chiffres sur les mois suivants.
« Si du volume tu envoies, des TF tu claqueras, et de la thune tu te feras » m’avait-il alors confié dans toute sa mansuétude.

Je commence alors à enchaîner les tournois à 2 et 5€, et les premiers faits d’armes arrivent assez vite : Runner-up du cocktail (5€) pour quasi 900€ et victoire d’un Top shark stade 1 (5€) pour un peu + de 600€ en 2013, suivi d’une victoire sur ce même Cocktail en 2014 pour 1,8K environ !
A ce moment là j’en suis persuadé, je suis prêt à affronter les épreuves et à être élevé au rang de maître, car je suis apte à maîtriser la variance. On a tous été jeunes et inconscients après tout…

C’est également en 2013 que je découvre les tournois live, avec une qualification décrochée pour la finale du Winamax Poker Tour via mon club du Albipoker81.
Je bust à la fin du Day 1, mais cela reste un excellent souvenir avec notamment mes premières passes d’arme contre un Jedi aguerri, connu de tous, sauf de moi qui ne suivait pas du tout le circuit à l’époque…

Pour résumer, au moment où on démarre le tournoi ce mec est à ma gauche. Sur mes 10 premiers opens, il me 3-bet genre 7/8 fois… « allez encore un degen tu vas voir ce que je vais lui mettre » que je me dis. 11ème open A/To, il re 3-bet en position… et hop je place un petit min 4-bet des familles (la grande mode de l’époque!) on fait moins le malin là ! Mais… pourquoi tu prends tous ces jetons ? Comment ça un clickback 5-bet pour 1 tiers de mon stack ?? Bon ok, pardon monsieur je le ferai plus c’est promis…
« Wow tu as pas chatté ton seat draw ! » m’envoie Grindabizz à la 1ere pause
« Comment ça ? »
« Le mec à ta gauche, c’est Antoine Saout ! Il a fini 3ème du main event des WSOP en 2009 pour environ 3,5 M de gains ! »
« Ah… d’accord… je comprends mieux… »

Nice

Hâte de lire la suite

Episode IV : Un nouvel espoir de monter une tonne (2015-2017)

On s’était donc laissés avec cette découverte du live, et 2 tournois aux enjeux bien différents vont venir attiser plus encore cette faim de live.

En avril 2015, je me qualifie avec Elie dit Hannibal pour la finale d’un championnat de France étudiant organisé par PMU. Soyons clairs, l’opportunité est folle. Des qualifs hypers abordables en ligne, et une finale à Paris regroupant environ 150 joueurs (200 qualifiés prévus mais beaucoup ne se sont même pas déplacés) avec 30 places payées, et surtout en ligne de mire 2 packages d’une valeur de 3000€ pour partir disputer les WSOP à Vegas !
Je me retrouve à une table remplie de joueurs débutants avec un seul mec qui sait jouer, et je fais une erreur qui était fréquente chez moi à l’époque : je commence à rentrer dans une bataille d’ego avec lui à coups de 3-bet ou de check/raises en bluff alors qu’il y a plein de jetons faciles à prendre à côté… mon côté Anakin face à Dooku… résultat il finit par me couper la main… euh me placer un très joli bluff dans un gros pot et je me retrouve shortstack suite à l’augmentation assez rapide des blindes… 12 BB Kjo bouton, easy shove, tank call BB AK(oui oui …), baby flop, baby turn, dommage tant pis pour moi… et… J !
Une seule carte en tournoi peut tout changer. De busto quasi certain, je déroule ensuite le reste de la journée pour finir parmi les chipleaders ! Le lendemain Elie qui a bust rejoint le side pendant que je continue de me maintenir en haut du chipcount en volant les blindes des joueurs faibles et en ayant cette fois l’intelligence d’éviter les spots bourbax contre les 2/3 mecs sachant manier les jetons.
Les busts s’enchaînent, 15 lefts… 12 lefts… TF ! 7 lefts… 3 lefts… je crois bien n’avoir jamais ressenti autant de pression en ces 10 années qu’à ce moment là, j’en suis même sûr. Nous sommes 2 à 30BB et le dernier en a 12 et attend son spot… Il shove SB et se fait snap par BB ! A/8s vs TT, 70% de chances d’aller aux WSOP ! Flop OK… turn flush draw à carreau… la river est un 2 rouge ! C’est du cœur… oui je viens de me lever de ma chaise pour vérifier c’est bien du cœur… je pars à Las Vegas !!!
Je perdrai le heads-up derrière, je ne sais plus comment, ça n’a pas d’importance pour moi à ce moment précis. Je serre la main du vainqueur et me dirige vers Elie dans le rail qui vient à l’instant de remporter le side ! Pas de Vegas pour lui mais un smartphone dernier cri et un gros lot de tickets de tournois.
Pour la petite histoire nous raterons notre vol à cause de ces 2 finales, pénalités de changement de billets, nuit presque blanche sur les sièges d’Orly… mais qu’importe, j’avais beau de ne pas être dans l’avion, j’étais bel et bien la tête dans les nuages, quelque part au-dessus du Nevada.

Le 2ème sera raconté de façon bien plus succinte. Quelques mois plus tard, en septembre 2015, je remporte à Albi la 3ème édition du championnat du Tarn, un grand tournoi freeroll organisé annuellement par mon club du Albipoker81. Si l’enjeu était bien moindre (300€ de buy-in pour un tournoi de mon choix), c’est un excellent souvenir pour moi car je sais que même si le niveau n’était pas extraordinaire, battre 300 joueurs en jouant sur 2 jours n’est pas chose facile. Et puis c’était ma 1ère victoire en live ! Et au poker plus que dans toute autre discipline, il faut savoir apprécier la victoire car elle est rare.

Mais trêve de live ! Suite à une année 2015 un poil compliquée online (on peut pas chatter partout…) où je fais ma 1ère année dans le rouge en MTT et un volume ridicule en Cash ne permettant pas du tout de compenser ces pertes (année de mon concours d’instit…), j’enchaîne un début 2016 bien meilleur où je rattrappe en quelques mois en MTT les pertes de l’année passée. En cash aussi le run est fluide, toujours en NL20/30, même si le volume est assez faible.

Surtout je vis enfin mon 1er Vegas à l’été 2016 ! 5 jours tous frais payés avec ma compagne, et mon 1er WSOP ! Un 1K un peu turbo, mais quel kiff ! Jusqu’au level 7 où l’on me change de table avec 25BB. J’ai à peine fini de m’installer que mon voisin de droite relance à 3X. Je suis en MP, et je découvre 2 beaux as.
Pas de dynamique, pas d’infos, j’ai un peu trop pour 3-bet shove à mon sens, mais trop peu pour 3-bet sizé sans que ça représente un monstre… je flat et… un de mes voisin de gauche annonce un missdeal ! Le croupier a oublié de déplacer le bouton et les mêmes joueurs sont donc de nouveau de blinde… « Floor table 31 ! ». Les joueurs en blinde demandent l’annulation de la main, mon cœur bat à 10 000… et la décision du floor tombe : de l’argent a été investi dans le pot, les joueurs auraient du réaliser avant, donc cette main sera jouée puis le bouton reprendra sa course normale. Ouuufff ! BB complète et on découvre un flop 7/7/8 rainbow, check, c-bet du mec à ma droite half-pot, je flat et … BB shove (il devait jouer 30BB au départ du coup), le relanceur initial fold et je prends quelques secondes de réflexion avant d’annoncer un « call » à mon sens évident, même s’il est de nous 3 celui qui a le + de 7 dans sa range. Il retourne 9/9 ! Turn blank, river… 9 !
Un missdeal, une décision du floor, une carte, peuvent tout changer à ce jeu, je prends le retour de boomerang en pleine tête et c’est abasourdi que je quitte le Rio.
Ca peut paraître con, ça m’est arrivé des centaines de fois déjà, mais ce jour-là j’ai presque envie de pleurer pour la 1ère fois suite à une partie de poker, c’est d’ailleurs mon bust le plus douloureux à ce jour, non pas juste pour le côté « bad beat » mais pour la violence du contexte : le 1er bust d’un amateur aux WSOP, et qui sait peut-être le dernier ?

C’est pourtant plus motivé que jamais que j’attaque l’année scolaire 2016/2017. J’ai décidé de prendre un mi-temps dans ma formation des jeunes padawans, que je complèterai en donnant quelques cours particuliers sur les probabilités et les statistiques, ça devrait me faire un bon quart-temps de plus. Pour le dernier l’objectif est simple : je sors d’une année de succès sur tous les plans au poker, la confiance est là, la bankroll approche les 4K, je vais pouvoir faire un peu + de volume avec ce mi-temps et je vais aller chercher 5K en 1 an !

Cette année sera la pire de ma « carrière » de joueur de poker ? Pourquoi ? Avec le recul j’y vois 2 raisons principales : je m’étais mis avec cet objectif et mon mi-temps une trop grosse pression financière (ma meilleure année c’était 2K de gains) et surtout j’étais mentalement trop faible.
Résultat : après un début d’année prometteur (1 peu plus d’1K de gains en décembre) et un 1er shot en NL 50 manqué, j’ai réalisé ce qui reste à ce jour ma pire année avec grosso modo un breakeven final d’un an en MTT et en Cash.

Il n’était donc pas question de choc financier mais de choc mental. Est-ce que je ne suis plus un joueur gagnant ? Est-ce que je suis incapable de gagner un petit complément de revenus au poker ? Pourquoi est-ce que je perds contre des joueurs qui jouent moins bien que moi (ah ce tilt de mérite…) ?

Heureusement je suis quelqu’un de persévérant, et j’ai donc décidé de dépenser quelques miles rudement gagnés cette année-là contre un livre dans la boutique Winamax, qui devrait être l’une des bibles de tout grinder : Le mental au poker.
A-t-il tout changé ? Aujourd’hui je dirais que oui même si tout ne se résumé pas à sa simple lecture, mais nous verrons tout cela un peu plus tard !:wink:

Episode V : Contre-attaque en cash game (2017-2019)

C’est donc sur une espèce de première expérience de jeu en semi-pro manquée que s’était interrompu mon récit, avec une approche désormais un peu plus axée sur le mental afin de mieux accepter les swings inévitables et de ne pas sombrer dans la désillusion.
En effet chacun sait que la désillusion mène à la tristesse, que la tristesse mène à la colère, que la colère mène au tilt, et que le tilt mène au côté obscur de la variance : le spew.
De spew il n’y eut pas car, en plus de mon abnégation naturelle, j’ai continué à croire en ma capacité à gagner grâce à un ami auquel je voudrais ici rendre hommage. Membre éminent de la sharky compagny depuis ses débuts, aussi à l’aise à 2 qu’à 4 cartes en main, au ROI tellement solide que le monde de la banque lui a depuis ouvert grand ses portes : j’ai nommé M. Grindabizz !!
Un soir de décembre 2016, ce dernier nous a fait vivre notre plus grand rail de la décennie, en décidant de battre pas moins de 32 503 sur un flight événement à 10€, signant au passage la perf la plus lucrative du team avec un peu plus de 25K de gains ! L’histoire raconte que le mec était en freeroll, et que cette victoire est le fruit d’un concours de circonstances extraordinaire, mais je vous laisse découvrir ça par vous-même si ça vous intéresse en cliquant ici. Notre Chris Moneymaker à nous:wink:

Cette année venait pourtant de marquer la disparition tragique de la bankroll de mon mentor Runmouse… Certains prétendent qu’il fut terrassé par la variance elle-même, d’autres par des effractions répétées au grand code du BRM, et d’autres enfin persistent à croire qu’il aurait succombé au côté obscur de la variance… Mais une rumeur résonne aux confins de la galaxie : aujourd’hui encore, sa bankroll serait toujours en vie bien que diminuée, et il serait seulement en exil, attendant son heure pour effectuer un retour fracassant… La fin de ce chapitre reste donc encore à écrire.

Ces 2 amis de la sharky seront d’ailleurs de la partie pour notre 1er voyage poker à Las Vegas à l’été 2017 ! En compagnie d’un 4ème larron dont nous parlerons un peu plus tard:wink: Cette semaine est remplie de souvenirs au top qu’il serait trop long d’énumérer ici, mais on peut citer pêle-mêle une victoire à un peu moins d’1K pour l’intenable Grindabizz sur un daily, un ITM au Rio, le temple du poker, pour notre ami Anthosema, lors d’un séjour où j’ai plus briller par quelques moments d’égarement entrés au Panthéon de la Sharky que par mes performances aux tables… Un blog sur ce voyage est également dispo si vous êtes intéressés:wink:

Mais revenons à notre grind online. La fin d’année 2017 n’est donc pas terrible pour moi sur les tables virtuelles en MTT. J’achève d’ailleurs la saison scolaire 2017/2018 sur ce qui reste à ce jour mon pire bilan annuel avec environ 800€ de pertes (ROI à – 17% environ, ça arrive…).
La différence c’est que je sais désormais qu’un tel swing est normal pour un joueur comme moi, grand amateur de gros fields. Je manque pas mal de réussite entre 20 et 50 lefts de tournois à 1 ou 2K joueurs, et je sais qu’il m’est impossible d’avoir autre chose qu’une courbe descendante tant que je ne perfe pas. Ca peut être long, je le sais, et je suis un peu dans une mauvaise routine où je joue beaucoup en MTT (2 à 3 fois par semaine), perdant un peu de vue le plaisir du format et jouant un peu trop souvent en mode pilote-automatique, attendant que la variance me fasse un signe.

2017 est marqué la 2ème plus grosse perf de la sharky compagny ! Une magnifique 3ème place sur un Sunday surprise des Winamax series pour plus de 7K de gains, et c’est à Anthosema, dit « le tracker » que revient le mérite de cette performance !
Pourquoi « le tracker » ? Ah non pas du tout parce qu’il est super fort pour analyser les joueurs à sa table. Il existe 2 théories pour ce surnom, la première voulant que ce soit pour sa capacité à retrouver n’importe quel compte Instagram féminin avec tellement peu d’indices que même Horatio Caine n’aurait aucune chance… la 2ème étant plus simple puisqu’il suffirait de passer une soirée en boîte de nuit avec lui pour comprendre:wink:

J’ai quand même conscience que ma bankroll pourrait souffrir à ce rythme, donc je décide début 2018 de mettre un coup de fouet à mon volume en cash. J’exclus pour le moment la NL50, le temps de reprendre confiance et en avant.
La suite ? Pour la première fois, je tutoie les 100K mains annuelles, et surtout je valide ma 1ère année à 4 chiffres en cash game, de quelques euros seulement.

J’opte donc en 2019 pour un changement de stratégie de grind, aussi dû à ma reprise de mon boulot à plein temps : 1 soirée de MTT par semaine seulement, et plus de volume en cash game avec un passage en NL50 que je compte cette fois réussir ! Il faut également préciser que j’ai participé avec succès début 2019 à une émission télévisée pour laquelle j’ai réalisé avec mon ami Antoine (coach mental et joueur de poker à ses heures libres) une préparation mentale qui a j’en suis certain accru mes capacités d’auto-analyse, de concentration et de définition de mes objectifs. Mes gains à cette émission, ainsi que l’augmentation de mon salaire avec le temps plein me permettent également de jouer de façon plus libérée de l’aspect purement financier de mes résultats.

Et les résultats ne se font pas attendre. Je réalise en 2019 ma meilleure année en Cash jusqu’alors avec environ 2K de gains nets ! Le passage en NL50 est réussi, et c’est avec une énorme envie que je m’envole avec mes compères de la Sharky pour mon 3ème Vegas à l’été 2019.

Pour l’occasion, nous perdons Grindabizz, pris par des projets immobiliers de premier ordre et contraint de give up à son plus grand regret… Nous apprenons également quelques jours avant le départ la défection de Jims, ayant fait le choix de quitter de nouveau la France pour vivre son histoire d’amour avec une Japonaise en Australie (long story…). Ce move difficile et réussi vient d’ailleurs d’être élu meilleur hero call de la décennie ! GG !
Mais nous gagnons 2 requins… des pools partys de Las Vegas ! Le premier, Bonnatch, sosie officiel de George Clooney avec ses cheveux poivre et sel, et le second, Vanpa81, qui manquera de peu le match Tinder de la décennie… mais qui brillera par ses talents d’investisseur, en misant presque toujours sur le bon cheval. Il ne lui manquait finalement que cette pouliche de Tinder pour réussir un magnifique strike !
Nous sommes également rejoints sur place par un local, répondant au surnom de Pyrosnipe. Cet américain d’adoption, connu pour allumer les mèches lors de ses rails dans le chat de Wina, fut également l’auteur d’une magnifique perf cet été là… et oui c’est bien à une table de poker cette fois ! Mais pas en gagnant non… il est jusqu’à preuve du contraire le seul joueur qui a réussi à se mettre un field entier à dos, croupiers compris, sans se lever de sa chaise… Big up !

Si je ne parviens toujours pas à décrocher ce fameux 1er ITM en live, je réussis un de mes objectifs principaux de l’été en MTT en parvenant à décrocher sur mon 1er sat à 135$ mon entrée pour le little one for one drop à 1111$ !! Je ne serai pas très heureux sur ce tournoi, rencontrant de nombreux spots très complexes, manquant un gros bluff, et bustant sur un 4-bet all-in préflop Cut off vs Bouton pour 30 BB effectif avec AK contre AQ, le croupier me retournant directement un flop avec 2 dames… Le souvenir est tout de même impérissable, car c’est à ce jour le plus beau tournoi auquel j’ai eu la chance de participer.
Je réussis par contre d’excellentes sessions de Cash, dans la lignée de mes résultats online, en cumulant pas loin d’1K de gains sur les 1/2$, ce qui me permet de finir le séjour up ! Ohhhh maaaann… vivement le prochain Vegas !

très sympa a lire tout ça,ça me fait ma petite lecture du matin :wink:

Très intéressant. Ca me donne envie de faire pareil. Pour garder une trace de ma période poker et pour m’en rappeler.

Bravo.

Super sympa à lire et très bien écrit :slight_smile:

Grand plaisir de te lire ! Merci

Salut Romj!
Je trouve sympa de te lire ici!
On s’est cottoyé dans le club d’albipoker il y a quelques années :wink: Me rappelle même d’une main (mais je sais plus si c’est Runmousse ou toi) ou tu me sors en poussant ton tapis au btn sur ma BB avec A2s sur mes dames^^
GG pour tes perfs!

Merci à tous pour vos retours !

@karlm : Je ne peux que t’y encourager ! C’est un grand plaisir personnel que de se rappeler les grands moments et les grandes émotions que ce jeu nous a fait traverser, qu’elles soient positives ou négatives d’ailleurs.

@thenewnac : Oh cool ça ! c’était quoi ton pseudo ? Comment ça moi j’aurais push A2s et mis un bad beat ? Non c’est effectivement très certainement Runmouse ! :laughing:

Episode VI : le retour des grosse perfs (2019-2020)

Je suis toujours pris entre 2 émotions quand je rentre de Las Vegas. L’une qui me met un petit coup au moral, quand je retourne sur la NL50 avec une majorité de joueurs au niveau très correct alors que je viens de passer 15 jours à jouer en NL200 contre des mecs qui seraient tout juste gagnants en NL5… Bon j’exagère un peu… mais pas tant que ça !:wink:
L’autre émotion bien heureusement, et qui prend le dessus, me donne un grand coup de boost ! Je veux y retourner, avec une bankroll toujours plus solide et un bagage technique et mental supérieur, alors il faut se remettre au boulot !

Et les affaires reprennent bien puisque je signe dès le mois de septembre ma 2ème perf à 4 chiffres en remportant le Wanted (5€) pour tout juste 1K ! La courbe de MTT a enfin repris son ascension, et je me sens prêt à me lancer sur les MTT à 20€, que j’ai déjà shot par-ci par-là sans succès, mais bon, comme on dit dans la bordure extérieure, ce n’est qu’en traversant le champ d’astéroïdes que tu sauras si ça passait ou pas !

Le grind a donc repris son cours tranquillement,quand arrive le mois de mars 2019. Afin de contrôler la galaxie, les Sith décident de répandre un terrible virus… Pourquoi ont-ils commencé par la Chine ? Sérieusement, vous avez déjà joué un chinois à une table ? Les mecs en mettent vraiment partout, il fallait donc commencer par eux pour reprendre le contrôle.
Et ne me parlez pas de ce foutu vaccin, il est très clair qu’il contient des nanoparticules qui vont directement envoyer toutes vos stats à Bill Gates, lui-même sous l’emprise de Yoh-viral, qui va ensuite pouvoir faire des milliards de vues grâce à ses vidéos compils « Comment j’ai réussi 100% de mes hero calls depuis 3 mois » et enfin prendre le contrôle des nosebleed !!!
C’est tellement obvious tout ça… :sunglasses:

Mais bref, à ma petite échelle résonnent plusieurs mots : confinement = pas de boulot = + de temps pour grind = + de fishs aux tables ! Le cocktail s’annonce détonnant et je sens qu’il y a une opportunité à saisir. Je prends donc une double décision : je vais tenter avec un tout petit peu d’avance le passage en NL100, et je vais multiplier les tournois pour me donner le maximum de chances de deep run un de ces monster fields !

Le choix s’avère doublement payant. Je réalise en avril 2019 mon 1er mois à 4 chiffres en cash game, et surtout je réussis mon deep run de la décennie en finissant en 13ème position sur plus de 130K joueurs sur le gargantuesque High five (5€) des Wina series d’avril pour environ 5,5K !!!
Bien évidemment mon plus grand souvenir online, autant pour la performance que pour le rail de folie, avec une sharky ressuscitée pour l’occasion et présente à chaque pause en appel visio pour m’encourager. Un rail en visio sur 3 continents, excusez du peu ! Avec notre américain et notre australien ! Les gars, ce n’était pas un one time, tenez-vous prêt on remettra ça !:wink:

Nous voici arrivés au moment où l’histoire rejoint le présent. Nous sommes au dernier jour de 2020 et je viens de réaliser ma plus belle année. Après ma perf d’avril, je m’étais fixé un objectif ambitieux de 10K de gains nets annuels, et je peux estimer l’avoir quasiment atteint puisque je termine à un peu plus de 9,6K nets cette année, rakeback compris.

Puis-je donc estimer que je suis passé au rang de maître ? Je ne referai pas l’erreur de me croire arrivé cette fois. Les voies de la variance sont bien plus claires pour moi aujourd’hui mais j’ai encore beaucoup d’axes de progression et je veux continuer à voir jusqu’où je peux aller, sans prétention, et sans pression puisque m’arrêter aux limites où je suis aujourd’hui ne constituerait pas pour moi un échec.

J’espère que vous aurez trouvé ce résumé divertissant, car que l’on soit bien clair, la grande saga cinématographique de Georges Lucas ne contient que 6 épisodes.

Le dernier article, à paraître dans le week-end, ne consistera plus en une narration mais en un bilan chiffré de la décennie, par format de jeu, et à la définition des objectifs pour la décennie à venir.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une chose : « Que la variance soit avec vous ! »

Elnac au club :wink: Je faisais surtout le jeudi soir et les freerolls :wink:

VGG pour ton année!!!

@thenewnac

Oui je me rappelle très bien de toi !
Thanks ! A un de ces jours, le monde du poker est petit :wink: