Winamax Poker Open Bratislava 2024-Main Event - 1C

L’histoire se re-re-re-repète

Main Event 500 € (Coup d'envoi du Day 1C)

Gus Hansen
"J'ai joué le Day 1B, mais ça ne s'est pas passé comme je voulais... alors me voilà avec vous sur ce Day 1C." Micro en main, Gus Hansen semble un poil déconfit au moment de donner le coup d'envoi de la journée. On tient à le rassurer : la raison pour laquelle il est de retour au Banco Casino en ce vendredi matin, elle est partagée par des dizaines, voire des centaines de joueurs.

« Si je suis à votre table, vous pouvez avoir peur… ou vous réjouir. C'est vous qui voyez ! Et puis, en cas de coup dur, n'oubliez pas qu'il reste un dernier Day 1 turbo ce soir. » Notre légende danoise va-t-elle re-re-re-entry aujourd'hui ? Là encore, on peut dédramatiser : il ne serait pas le seul !

Un vendredi blindé de chez blindé

Day 1C
Comme cette photo, prise à midi pile, ne le suggère absolument pas, le Day 1C devrait sans peine rassembler plus de 600 inscrits

Le Day 1C du Main Event va prendre de la place aujourd'hui. Au point qu'il n'en restera que très peu pour vous proposer autre chose. Si vous êtes déjà qualifié pour le Day 2, vous pourrez tout de même tenter un Wanted KO à 150 € l'entrée (il faudra attendre 16 heures), un satellite pour le High Roller de samedi (150 € l'entrée, format Hit&Run, shuffle up à 20 heures), ou le traditionnel Sprint de 21 heures (100 €).

Les forcenés du re-entry disposeront d'une ultime chance sur le Main Event, avec le dernier Day 1 à 19 heures. Il porte la lettre D, comme « Dépêche-toi de monter un stack gros, car les blindes augmentent toutes les 15 minutes ».

Pas envie de jouer au poker en ce vendredi ? À 21 heures, le staff Winamax vous propose un Grand Quiz placé sous le thème de la débilité la plus assumée (voilà quelque chose qui n'a jamais changé depuis sa première édition en 2011 à Dublin). Derrière, sur le coup de minuit, il sera temps de faire pleuvoir les billets de 10 € sur le Midnight Deglingo…

Day 1A : mercredi à midi (212 inscrits - 35 qualifiés pour le Day 2)
Day 1B (509 inscrits - 83 qualifiés pour le Day 2)
Day 1C : vendredi à midi (niveaux de 30 minutes)
Day 1D Turbo : vendredi à 19h (niveaux de 15 minutes)
Day 2 : samedi à midi (niveaux de 35 minutes)
Day 3 et table finale : dimanche à 12 h 30 (niveaux de 40 minutes)

La structure du Day 1C

Stream
Coup d'envoi du stream « cards up » aujourd'hui : aux alentours de 17h10

Encore et toujours 50 000 jetons au départ pour chaque participant au Main Event, des blindes qui progressent toutes les demi-heures, et une structure prévoyant 16,6 % d'ITM. Le Day 1C se terminera aussitôt la bulle jouée. Et une fois comptabilisées toutes les inscriptions aux Day 1C + 1D, on pourra vous communiquer les chiffres définitifs de l'affluence, le prize-pool, et le premier prix.



































































































































LEVEL SB BB BB ANTE
1 100 200 200
2 100 300 300
3 200 400 400
4 200 500 500
5 300 600 600
6 300 700 700
7 400 800 800
8 500 1 000 1 000
9 600 1 200 1 200
10 700 1 400 1 400
11 800 1 600 1 600
12 1 000 2 000 2 000
13 1 200 2 500 2 500
14 1 500 3 000 3 000
15 1 500 3 500 3 500
16 2 000 4 000 4 000
17 2 000 5 000 5 000
18 3 000 6 000 6 000
19 3 000 7 000 7 000
20 4 000 8 000 8 000

Main Event : le règlement complet

Coverage du WPO Bratislava 2022 Coverage du WPO Bratislava 2023

Power of love

Main Event 500 € (Day 1C)

Esther
Chacun de nos festivals est une nouvelle occasion de retrouver des figures rencontrées au gré des différents événements. Lors de l'étape du WiPT Caen, nous découvrions Esther qui avait gagné son ticket pour la Grande Finale en s'imposant sur un side event. En terre parisienne, elle n'avait pas laissé passer le coche et avait directement converti ce sésame en min cash. "C'est grâce à ce gain que je viens sur ce WPO" nous dit-elle quelques minutes avant d'aller s'installer à son siège.

Venu avec son époux, ce couple de bretons représentera fièrement les couleurs du Pokerrennes : « On est arrivé mardi, mon mari est allé jouer en cash game et ça s'est bien passé. Du coup, il m'a pris la moitié de mon buy in et nous allons pouvoir vivre l'aventure main dans la main : power of love ! » On leur souhaite bien entendu le meilleur pour que cette première expérience slovaque se solde par le même succès qu'à Paris.

Legendre idéal ?

thomas legendre
Découvert ici même l’an passé après avoir épaté son monde en terminant à belle 12e place sur le Main Event bonne pour 5 560 €, Thomas Legendre tenait à tout prix à revenir cette année pour vibrer à nouveau sur ce tournoi si spécial à ses yeux. “C’est sûr qu’après avoir obtenu ma plus belle perf’ en live sur ce Main l’an passé, je me voyais difficilement ne pas revenir. Et pourtant, dis-toi qu’il y a encore deux semaines, dans ma tête, je ne venais pas". Devenu père de famille il y a maintenant quelques années, ce membre de la communauté Wam-Poker, devenu modérateur de la plateforme il y a deux ans, attend à nouveau un heureux évènement. Alors, forcément, il a fallu peser le pour et le contre. Et pour son plus grand bonheur, le pour a fini par l’emporter. “Après avoir appris que ma femme était en bonne santé et que tout allait bien pour le bébé, j’ai négocié avec ma femme pour venir. En sachant que je ne vais certainement pas pouvoir rejouer en live avant un bon moment, elle a fini par accepter, même si je t’avoue qu’elle aurait préféré que je reste sagement à la maison”, me confie-t-il, le sourire aux lèvres.

Présent ce vendredi sur le Day 1C de son tournoi préféré, le Nantais a bien l’intention de refaire parler de lui. Du moins si on lui en laisse l'occasion. “Qu’on se le dise, les probabilités de faire mieux que l’an passé sont infimes. Mais je vais faire comme lors de la précédente édition et te dire que si je me qualifie pour le Day 2, et que je fais donc ITM, ce serait déjà une mission accomplie. D’autant qu’avec la réussite que j’ai depuis cette perf’, on se dit que tout est possible". Enchaîner les deep runs, Thomas a passé son année à le faire sur Winamax. En quelques mois, le modo s’est tout bonnement distingué en remportant, par deux fois, et en l’espace d’une semaine, le tournoi “Pour la Daronne”. "Et comme si ça ne suffisait pas, deux semaines plus tard, je remportais la Fièvre. Un run de fou quoi".

Débordé

Main Event 500 € (Day 1C)

Rémi
Lors de la Grande Finale du WiPT 2023, Rémi Debord avait fait vibrer toute la communauté du poker amateur en atteignant la troisième place de l'édition gagné par Sébastien Lesoif. Depuis, Le Sage n'a absolument rien changé à sa vie : "Je suis toujours agent immobilier, j'habite toujours dans la Bresse, par contre je me suis quand même fait quelques petits kiffs grâce aux gains." Parmi ceux-ci ce fanatique de sport a profité des JO pour aller voir les meilleurs athlètes du moment s'affronter sur la finale du 100 mètres : "C'était dingue, entre la scénographie, l'ambiance, le fait de voir ça en famille, c'était un sacré moment." D'ailleurs, Rémi en a également profité pour se proposer comme volontaire : "J'étais à Lyon, au Groupama Stadium où se déroulait une bonne partie des épreuves de foot, j'ai pu assister à huit matchs dont la demi-finale France - Argentine."

Les petites gourmandises ne s'arrêtent pas là, s'offrant un voyage à Vegas entre amis pendant la période des World Series. Malheureusement, l'expérience ne fut pas à la hauteur de ses attentes : « Il faisait 50°, c'était un calvaire insupportable, j'ai quand même joué un 600$ WSOP mais ça n'a rien donné. » Son véritable plaisir, il l'a tiré en allant faire le tour des parcs nationaux : « J'en ai pris plein les yeux, c'était magnifique. »

Sur ce festival, il est comme d'habitude venu avec le crew de son club online, le City Games. Concernant son tournoi, il ne s'est absolument pas passé comme prévu, puisque après trois niveaux, il rejoint le rail. Tout démarre d'une ouverture du bouton, payé par Rémi en small blinde avec 44, suivi également par la BB. Sur le flop 2K7 il check/call le c-bet du bouton. La turn est un 9 sur lequel Rémi décide de check/raise : « on avait déjà battle un coup dans lequel j'avais l'impression qu'il ne m'avait pas respecté. » Le pot fait quelque chose comme 15 000 jetons, et l'aindinois décide de pousser ses quelques 24 000 rondelles restantes sur le 8. Son adversaire rentre dans un long tank, si long que le time est demandé par un joueurs tiers. « Je te vois sur brelan, mais il y a trop de draw. » dit son opposant en investissant la somme demandée avec KT. « Je me suis fait avoir à l'égo » déclare Rémi faisant son autocritique après le coup.

Cette main sonne comme un faux départ pour notre amateur de sprint, mais après un moment de remise en question, il décide finalement de se réinscrire. À vos marques, prêt, misez !

Partout où vous êtes, je suis

Main Event 500 € (Day 1C)

enzo verdy
WPO Bratislava ? Présent. SISMIX Marrakech ? Présent. Club Trophy ? Encore, et toujours présent. Vous l'aurez compris : passer à côté d'un festival live Winamax, Enzo Verdy ne connait pas ça. Depuis notre première venue à Bratislava il y a de cela trois ans, le membre de Caen Poker a visiblement trouvé sa deuxième maison. "On se sent trop bien ici. En même temps, quand tu vois l'ambiance qu'il y a à chaque festival, tu ne peux pas te dire que tu ne vas pas y aller. Chaque année, on vient avec plusieurs bandes de copains, et on se régale à chaque fois. D’ailleurs, au prochain Club Trophy, je serais là, tu peux en être quasi certain”.

Joueur de tournois depuis quelques années, ce grand amoureux du 6-Max a, depuis quelques mois, changé de bord et fait le choix de s'orienter vers les Expresso. Alors, forcément, rejouer en MTT, qui plus est en 6-Max, lui rappelle quelques beaux souvenirs. “Je t’avoue que ça fait plaisir de retrouver les sensations que seuls les tournois t'offrent. Le fait de vibrer lors d'un gros deep run, de parler avec les joueurs à table, ça me manquait un peu depuis le SISMIX. C'est totalement différent en Expresso. Maintenant, à moi de me réadapter le plus vite possible au format, parce que, pour l'heure, on est encore au tapis de départ".

En long, en large et en travers

Main Event 500 € (Day 1C)

Maxime
S'il y en a bien qui connaît ce tournoi dans tous les sens possibles, c'est bien Maxime Large. 10e en 2022, 8e l'an passé, celui qu'on connait sous le pseudo Le_Call_Muck sur nos tables online semble avoir la recette du deep run. En début de festival, il s'illustrait une nouvelle fois en atteignant la 10e place du Colossus. Pour autant, même si ces parcours sont admirables, il n'en reste pas moins frustrant d'échouer à chaque fois si près de la finale et des vrais gros sous. Son objectif est donc clair sur ce Main Event, la TF ou rien !

Pour l'instant, on est plutôt sur la deuxième option, Maxime ayant déjà tiré deux cartouches à blancs. Les jours avancent et les balles à disposition s'amenuisent, il faudra donc convertir l'essai aujourd'hui. Pour l'heure ce chercheur en épidémiologie est sur le bon chemin après avoir détroussé Nicolas Vayssière de ses jetons. Il pointe à 97 000 actuellement, un tapis qui permet d'élargir ses horizons.

Maître mot : discipline

Main Event 500 € (Day 1C)

patrick mangiu
En pleine ascension depuis quelques mois après s’être lancé dans un ambitieux “Challenge Discipline”, Patrick “TreeZyEazy ” Miangu aborde ce WPO Bratislava en pleine confiance. Mais, au fait, c’est quoi le secret pour deep run online comme ça ? “Quand j’ai décidé de me lancer ce challenge, je me suis fixé plusieurs conditions essentielles. Ne pas jouer plus de six tables à la fois et ne jouer que des petits et moyens fields. Je ne dirais pas que c’est LE secret de la réussite, mais, en tout cas, pour ma part, ça me réussit plutôt bien. J’ai gagné pas mal de petits tournois, notamment le Totem et le Payback dans la même soirée. Je sens que je progresse au fil des mois. Maintenant, il ne manque plus que ça suive en live".

Pour ce faire, le membre du Stream Gang a une petite idée de ce qu’il doit faire. “C’est simple. Je dois tout simplement continuer de travailler et de faire grossir ma bankroll online au fil des jours, tout en restant discipliné. À ce moment-là, quand je serai plus à l’aise financièrement, je me laisserai plus de temps pour aller jouer en live. Après, si la tendance peut s’inverser dès cette semaine à Bratislava, je ne dis pas non". S’il est encore bien trop tôt pour le savoir après seulement quatre heures de jeu sur le Day 1C, ce professeur de physique-chimie au collège ne pouvait cependant pas mieux entamer sa journée. “J’ai un peu moins de 100 000. J’ai gagné un gros pot avec 9-8 suité sur un board 8-7-9-8-4 où j’ai réussi à faire payer trois streets à mon adversaire. Hormis cela, ce n’est que du grind”.

Busy Malcolm

Main Event (Day 1C)

Malcolm Franchi

Comme Malo Latinois, Malcolm Franchi est également présent sur le WPO Bratislava. L'un et l'autre en sont à leur troisième bullet sur le Main Event et ont partagé un moment inoubliable cette année sur le Main Event des WSOP, un tournoi qui aura clairement changé leur vie.

Retrouvé à la deuxième pause de la journée, Malcolm Franchi me raconte que ses deux premières bullets n'ont pas été très fructueuses. "Sur la première, zChance me met un petit 10/90 à la turn, seule une ventrale le fait gagner et il la touche. Puis je bust avec As-Dame contre As-Roi, comme sur le Main Event des WSOP." Pour la deuxième, vous avez déjà eu la version de Shishi un peu plus bas dans ce coverage, une sombre histoire de carré trouvé sur la rivière alors que Malcolm avait trouvé quinte max + redraw flush. Tombé à 10 blindes, Malcolm bustera quelques minutes plus tard sur un flip avec Roi-Valet contre paire de 8.

Alors, même question qu'à Malo Latinois, croisé mercredi au Day 1A, comment on se motive à jouer un 500 € après avoir pris 800 000 € sur le plus beau tournoi du monde ? "La passion du jeu, nous répond Malcolm. Je kiffe jouer au poker, quel que soit l'enjeu. Je peux même faire des heads-up à 10 € avec mon pote dans la chambre. Ce n'est pas pareil que sur le Main Event, c'est sûr, mais la somme à gagner sur un tournoi comme ici est largement suffisante pour trouver la motivation pour se battre sur tous les pots et jouer son meilleur poker."

Si peu de gens le reconnaissaient sur l'EPT Barcelone, quand il a claqué une nouvelle grosse perf' (6e du High-Roller pour 166 150 €), ici à Bratislava, la plupart des participants du WPO ont suivi les aventures de Malcolm tout au long du coverage. "De temps en temps, j'entends des phrases comme 'je ne joue pas contre toi', s'en amuse Malcolm. Hier, j'ai eu un spot où j'ai ressenti qu'on voulait me sur-jouer et j'ai hero call en prenant en compte cette information, et c'était bon."

Depuis cette perf', la vie de Malcolm n'a pas tant changé, pas de rolex, de nouvelle voiture, la même envie d'aller jouer les beaux tournois à petits buy-ins de la capitale, mais un nouvel objectif : revivre un deep run comme celui du Main Event sur un autre gros tournoi du circuit. Pour cela, le programme du jeune "livetard", qui joue très peu online, évolue dans les prochains mois. "En trois ans, je n'avais joué trois EPT. Là, j'ai fait Barcelone, je vais aller à Chypre le mois prochain et je ferai aussi Paris. Mais pas Monaco, où les frais sont trop chers." Lucide, Malcolm garde la tête sur les épaules et même s'il sait qu'il ne revivra peut-être jamais d'émotions aussi intenses que celles qu'il a partagées avec Malo cet été à Vegas, il a toujours de grands objectifs. "Un objectif, quand ce n'est pas réalisable, c'est un rêve. Il faut que cela reste un objectif de revivre un gros deep run sur un grand tournoi."

Malo Latinois

"Encore ce Malo qui essaie de me voler la vedette !"

Une chose est sûre, à chaque fois qu'il croisera la route de Malo Latinois, Malcolm repensera au Main Event, et à ces huit jours de folie où il s'est fait un nom sur le plus beau tournoi du monde à Sin City. Mais pour l'instant, retour à la réalité et focus sur le moment présent, cette troisième bullet du WPO Brastislava. Pas encore de quoi s'enthousiasmer, mais un tapis qui pointe à 70 000. Le chemin est encore long pour envisager un nouveau deep run, mais on espère bien qu'on pourra vous conter une nouvelle belle page de sa jeune carrière dans nos lignes en cette fin de semaine slovaque.

Ndlr : pour ceux qui n'ont pas la ref du titre de ce post, une petite affiche de mon film préféré quand j'étais enfant, un film incroyable d'Alan Parker que je vous invite à découvrirBugsy Malone

Danse avec les Stars

Main Event (Day 1C)

Shishi

Quand on commence à jouer au poker, on rêve secrètement de taper le carton avec des stars, des joueurs qu'on a suivis au fil des coverages ou quand on regardait un stream d'une table finale. Souvent, on renonce à ce rêve, ou on le remet à plus tard, parce qu'il impliquerait plusieurs conditions, aller jouer un gros tournoi international comme un EPT ou un WSOP, chatter le seat-draw, avoir un photographe pour immortaliser le moment... Et pourtant, même ici, sur le WPO Bratislava, cela peut arriver.

Demandez plutôt à Shishi, le co-animateur de la Club Poker Radio qui, certes, a déjà croisé sur sa route quelques gros noms pendant son deep run sur le Main Event des WSOP 2023, mais a encore des étoiles dans les yeux quand il s'agit d'évoquer les célébrités qu'il a croisées aux tables. Hier, sur sa deuxième bullet, il se retrouve à table avec la légende Gus Hansen et le combattant de MMA espagnol Edouardo Riego (qu'il avait interviewé le matin-même pour la Radio). Malheureusement, Shishi n'aura pas eu le temps de vibrer, victime d'un gros set-up avec deux Rois contre deux As à tapis preflop 35 blindes deep avant de pouvoir se frotter à "The Great Dane".

Ce n'était que partie remise puisque Shishi se retrouvera d'ici quelques minutes sur la table télévisée en compagnie de... Adrián Mateos. Croiser le fer avec une légende du jeu et le boss de fin du poker actuel sur un 500 €, quoi rêver de mieux quand on souhaite vivre une expérience hors normes sur un tournoi de cartes ? Vous me direz, peut-être qu'il vaudrait mieux les croiser un peu plus tard qu'en tout début de Day 1, peut-être bien, mais au moins, vous aurez des histoires à raconter à vos petits-enfants dans quelques années au coin du feu.

Comme si cela ne suffisait pas, ShiShi a aussi eu l'occasion de batailler avec Malcolm Franchi hier, la nouvelle pépite du poker hexagonal. Shishi s'est même permis le luxe d'éliminer le récent 11e du Main Event des WSOP avec brelan contre quinte (+ redraw flush) en trouvant un carré sur la river.

Jamais deux sans trois

Main Event 500 € (Day 1C)

arnaud charoulet
Avant-hier soir, sur les coups d'une heure du matin, alors que je rejoins des collègues de travail sur la terrasse, je tombe nez à nez avec un certain Arnaud Charoulet, assis non loin d'eux. Ni une ni deux, je décide d’aller aux nouvelles de ce joueur français rencontré quelques mois plus tôt lors du SISMIX à Marrakech. Après quelques minutes de discussion, cet habitué de l'ombre de nos festivals live en vient à me confier ses intentions sur ce Main Event. “Je ne mettrai pas plus de deux bullets dans le Main Event. Au départ, j’avais prévu de n’en mettre qu’une. Mais, comme j’ai été en TF du Colossus, il y a des chances que j’en mette une deuxième si la première ne se passe pas bien”, me confie-t-il. Après une première tentative manquée lors du Day 1B, celui qui travaille dans le secteur des énergies renouvelables tient sa parole et le voilà, comme prévu, lancé dans le Day 1C commencé ce midi après un shuffle and deal dicté par la dernière recrue du Team, Gus Hansen. Gonflé à bloc, Arnaud n'a pas le temps de le rester et voit rapidement son stack fondre comme neige au soleil. Sans trop de surprise, le Parisien finit par se lever de la table pour la deuxième fois du festival. Mince.

Alors que je m’attends à ne plus le voir dans l’une des salles réservées au Main Event, je le croise à ma grande surprise à une table cachée dans le fond de la salle principale. Surpris, j’attends tout de même que le coup dans lequel il est se termine pour venir aux nouvelles. “Je sais, j’ai craqué. Ce matin, c’était vraiment compliqué. Il n’y a rien qui rentrait, je ne touchais pas de cartes. Lorsque je me suis levé de la table, je me suis dit que j'étais ici pour jouer et qu’avec ma perf’ sur le Colossus, je pouvais en mettre une troisième, en sachant que l’on était encore sur les blindes 300/600". Une décision à l’encontre de ses propos tenus quelques jours plus tôt, mais, qui, pour l’heure, semble lui donner raison. Après quelques heures de jeu, Arnaud est cette fois-ci parvenu à multiplier son stack de départ par deux. Alors, et si c'était la bonne ?

Tout pour le(s) Mixed Games

Main Event 500 € (Day 1C)

Chuzeville
La dernière fois qu'on avait croisé Antoine Chuzeville, c'était à Las Vegas cet été : ce spécialiste des variantes était l'un des seuls français à tenter sa chance sur le tournoi de Badugi aux WSOP. "J'ai fait les deux tournois au programme ces deux dernières années, et j'ai fait deux fois ITM !" se satisfait "Jack Eight", son pseudo sur le forum Club Poker. Je dois être un peu perdant sur le séjour. Il y a une offre complètement dingue, mais c'est une ville abrutissante, de plus en plus chère. Mais quand tu es passionné... Les variantes, j'y joue en partie privées avec une bande de potes depuis 15 ans. On joue a des trucs exotiques, on invente même des variantes." Alors s'il est venu à Bratislava, avec son acolyte Hayg Badem alias "Haygus" (ci-dessous), également fan de variantes, ce n'est pas un hasard : "J'étais déjà là l'année dernière, et je voulais revenir en grande partie pour le tournoi de Mixed Games !" Rappelons que pour la première fois, Winamax organise un gros tournoi de variantes ce week-end sur ce WPO [buy-in 400 €, top départ à 17 heures samedi]. "Cela évite de faire 10 heures d'avion. Car il faut souvent aller très loin pour jouer en Mixed Games en live", déplore Antoine.

Badem
S'il joue cependant le Main Event, presque en guise d'échauffement serait-on tenté de dire, c'est qu'il s'est qualifié en ligne sur un satellite à 50 €, au retour de Vegas. Et Antoine semble vraiment heureux d'être là, pour ce qui constitue son premier tournoi live de la rentrée : "C'est super bien organisé, c'est chouette, il y a une bonne ambiance. J'ai beaucoup voyagé, beaucoup joué, et il n'y a pas d''équivalent à ce niveau de buy-in. J'ai l'impression de jouer un tournoi dix fois plus cher ! Je ne boude pas mon plaisir." Et nul doute que du plaisir, il en prendra samedi, vu qu'il pourrait affronter quelques pointures du Team Winamax, si jamais il ne deeprun pas le Main Event : "Je n'ai jamais joué contre Gus Hansen ou Joao Vieira, même si j'ai déjà joué avec les deux frères Mizrachi à Vegas. J'espère qu'il y aura du monde sur ce tournoi, et j'espère que Matthieu Duran le reconduira sur d'autres events Winamax. C'est un peu ce qui manquait dans ces festivals." On lui souhaite toute de même de deeprun le tournoi principal... Après tout, là aussi il y de quoi prendre du plaisir !

Des Series au WPO

Main Event 500 € (Day 1C)

Imperatore
Lorsque Winamax organise un festival live, c'est souvent l'occasion de découvrir en "réel" les grinders de l'ombre de notre pokeroom, ces topregs qui enchaînent les perfs sur nos tournois bien planqués derrière leur pseudo. Et c'est encore le cas sur ce Day 1C, avec Valentin Imperatore, que l'on connait beaucoup mieux sous le pseudo "Neruth 667". Jugez plutôt : quatre titres Series au moins, dont deux sur l'édition de septembre (sur un 8-Game Max et un 6-Max KO), vainqueur du Main Event il y a quatre ans, double champion du Highroller en avril... La liste de ses perfs est longue comme le bras. "Je viens de finir 3e du Highroller aussi, précise Valentin. Je joue les tournois à 250 € et plus, mais je ne joue plus le Highroller chaque jour. L'an passé, je suis aussi parti en stage à Bali durant quatre mois (checkez son maillot de plus près), et j'ai du coup beaucoup moins joué. Sinon, je ne joue quasiment qu'en 6-max, et plutôt sur Winamax."

Vous l'aurez deviné : le jeune homme de 22 ans est avant tout un spécialiste du poker online, auquel il s'adonne depuis sa majorité, en parallèle de ses études en école d'ingénieur à Vertou, dans le Var. S'il a quitté ses chers écrans pour venir à Bratislava, c'est un peu par hasard : "Je me suis qualifié il y a deux ou trois semaines sur un satellite à 10 €, explique Valentin. C'était complètement random, un tournoi à 10 balles ce n'est pas vraiment un truc qu'on peut espérer gagner. Je ne m'y attendais pas !" Grâce à son package, le grinder a ainsi pu emmener un ami dans ses valises, qui lui ne joue pas au poker : "Il se balade dans Bratislava..." Mais au final, le poker en live semble procurer quelques sensations à notre cliqueur : "Dans l'idée, j'aime bien, c'est vraiment différent du online, même si c'est le même jeu." Il joue actuellement sa 4e bullet sur ce Main Event, preuve qu'il n'a pas envie de retourner tout de suite à son quotidien de grinder. "C'est mon deuxième event Winamax, j'avais déjà joué la Grande Finale du WiPT en 2022. Ça fait plaisir."

Et concernant la suite de sa carrière de joueur ? "Je ne sais pas encore si je vais devenir pro après mon école d'ingé, s'interroge Neruth 667. Il me reste encore deux ans. Las Vegas ? C'est un objectif. Ça se fera un de ces jours, mais je ne suis pas pressé." Et si Valentin commençait par un premier deeprun en live à Bratislava ?

De bonnes histoires belges

Main Event 500 € (Day 1C)

Encore aujourd'hui, bien des années après le divorce, les sanglots des joueurs de poker belges se font entendre sur les forums, sur les réseaux sociaux, et lors de nos tournois live. « Mais dites-moi, pourquoi on ne peut plus jouer sur Winamax, une fois ? Depuis que vous nous avez coupé l'accès, il drache dans mon cœur. Je mords sur ma chique, j'ai plus toutes mes frites dans le même sachet ! » Bon, je compile pêle-mêle plus de dix ans de lamentations cumulées, ne me dites pas ce que cela veut dire précisément, je ne parle pas bien le belge. Mais c'est un fait : depuis avril 2012 et une modification de la législation chez nos voisins du nord, l'accès à Winamax est coupé aux résidents belges. Même lire un coverage ou un blog, ils ne peuvent pas, ça affiche un message d'erreur.

Olivier Baeten
Olivier Baeten fait partie de ces Belges qui peuvent se vanter d'avoir connu les tables online de Winamax. Un passionné de la première heure que l'on croisait déjà l'époque où le France Poker Tour se permettait des excursions dans l'Europe francophone (Genève, Bruxelles, c'était avant 2010), et dont l'accent ricochait sur les murs du Ballsbridge Inn lors des premières éditions du Winamax Poker Open à Dublin.

Il fallait avoir l'expérience d'un dinosaure du reportage poker pour reconnaître Olivier aujourd'hui, bien déguisé par une factice coiffe blonde, la nature l'ayant hélas privé depuis bien longtemps de tous ses attributs capillaires d'origine (voir en fin d'article). Ou alors, il suffisait de consulter la magnifique appli Winamax Live, qui affiche en temps réel le « seat draw » de tous les tournois de nos festivals… Une heure avant le dîner, Olivier, qui nous confie être aujourd'hui prof de yoga, affiche un stack aux chakras bien ouverts : plus de 150 000.

« Ha, Benji ! Tu le connais, lui ? Il est fort ? » interroge Oliver tout haut en désignant son voisin de gauche, Nicolas Plantin. On le reconnaît, oui, se souvenant de sa huitième place à Dulin (2019) et de sa finale en beer pong (vieille d'un an). « J'ai gagné le premier coup contre lui. Ça fait 1-0 ! »

Partager une table avec Olivier Baeten est l'assurance de ne jamais avoir à trouver un sujet de conversation : le Belge n'en manque jamais, a des questions pour tout le monde, et les réponses qui vont avec. À l'inverse, c'est aussi la garantie qu'il faudra faire preuve d'une grande force de concentration,ou disposer d'un casque « noise cancelling », pour pouvoir faire attention à ce qu'il se passe à table.

Sauf qu'en ce milieu de Day 1C, l'attention va se détourner d'Olivier : un autre belge du poker, le plus célèbre de tous, arrive au siège 3. Davidi Kitai s'installe avec une supplique : « Faites-moi vibrer ! Ils m'ont défoncé toute la journée ! » C'est vrai : ce maigrichon stack de 9 800 ne représente pas une véritable menace.

Davidi Kitai
Dès sa première main, Davidi ouvre UTG à 4 800, ne se laissant qu'un seul et unique jeton, mais le plus gros : un bleu valant 5 000. "One chip, one chair... but one big chip", lance-t-il en VO dans le texte. Tout de suite après lui, Nicolas Plantin réfléchit puis dit "OK alors, all-in !" Il couvre évidemment Davidi.

« Ha non hein ! Tu vas pas faire ça ! » se lamente Olivier. « J'ai fait tout le chemin jusqu'à Bratislava juste pour voir Davidi, et tu vas l'éliminer aussitôt. Enfin, non, je suis aussi venu voir Gaëlle… »

La parole revient à Davidi, qui engage l'autre moitié de son tapis en une fraction de seconde. Son K8 est mal en point contre le 1010 de Plantin. Le flop tombe 66Q. « Il valait mieux avoir Dame-Ouitre », rigole un autre joueur. Même pas : le turn K offre le double up à Davidi.

Main suivante : au tour d'Olivier Baeten de relancer préflop. Affrontement belgo-belge : de BB, Davidi fait tapis, encore. Re-plainte d'Olivier. « Non, non, ils vont dire qu'on fait du chip-dumping ! »

Davidi a l'air confiant : « J'ai envie de doubler… mais tu vas passer comme un lâche ! »

Comme un lâche, on ne sait pas, mais effectivement, l'autre Belge abandonne. Solidaire de son compatriote, Davidi offre la vue de sa paire de Valets. Olivier s'en va donc retrouver ses cartes dans le muck : une paire de 4 archi-dominée. « Pas du chip-dumping… »

Olivier Baeten en 2011
Olivier Baeten lors du Winamax Poker Open Dublin 2011. Une autre histoire capillaire, mais la même gouaille

Pokeralille sur le grill

Main Event (Day 1C)

On les avait déjà spottés l'année dernière : et comme tous les ans depuis la création du WPO Bratislava, les membres de Pokeralille sont de retour en Slovaquie. On retrouve ainsi Simon Delhuille en petite forme, qui joue à la table de Robin Weber (pour sa deuxième bullet dans ce Main Event après un Day 1B infructueux). Cartes en mains, tout d'abord : "Je suis arrivé lundi, j'ai tout joué et j'ai tout perdu", déplore Simon. Au niveau physique, ensuite : "On est dans une coloc de 9 personnes, tu ne te reposes pas beaucoup, entre les tournois, les gars qui deepruns... L'un a fait 3e du Mystery KO [Sidoine Garcia], et l'autre 3e du Colossus [Romain Kowalczyk]. J'ai 46 ans, alors enchainer les tournois, la bringue et le rail..."

Mais si le séjour est un peu épuisant pour Simon, il peut compter sur un bagage de joueur de live très fourni pour inverser la courbe des résultats, dont très peu de joueurs peuvent se targuer sur ce WPO. Analyse du field par l'intéressé : "À mon âge, tu fais partie des vieux, car il y a beaucoup de jeunes. La nouvelle génération travaille son jeu, et le niveau a augmenté. Moi-même, je ne joue plus online, car je ne suis pas assez discipliné. Mais ils ne jouent que sur des ranges, les blockers... Alors que ce qui fait la différence, c'est l'adaptation. J'en parlais hier avec un coach : les Red Diamonds qui jouent les Expresso en temps normal, ils sont perdus quand ils doivent jouer avec 100 BB deep. En live, il faut sortir du côté robotisé." Et Simon sait de quoi il parle : il a démarré le poker à la belle époque, il y 18 ans de cela, avec le DVD Poker Coach de Patrick ■■■■■, sorti en 2006. "J'ai commencé dans les cercles parisiens, à l'ACF par exemple. Il n'y avait pas encore de poker dans les casinos. Celui de St-Amand a été l'un des premiers à en proposer", explique le Nordiste, qui réside à Lens et joue aussi à Namur. En tout cas, il semble parfaitement à son aise en Slovaquie : "C'est toujours aussi bien organisé, c'est un plaisir de venir ici à chaque mois de septembre !"

Hochedé
Comme on vous l'expliquait, Simon est accompagné d'une bonne équipe à Bratislava : on y recence notamment Ismael Boujamah, vainqueur du Summer Festival de Namur en juillet pour 45 000 €, mais aussi, François Hochedé, désormais président d'honneur du club, dont il a été le boss pendant dix ans. "J'ai démarré le poker en 2004, et fondé le club en 2007, rembobine t-il. C'est l'un des plus vieux clubs de poker de France, on était parmi les deux ou trois premiers. Nous comptons entre 250 et 300 membres, ça marche toujours bien. La grosse période, c'était en 2008 ou 2009, nous n'avions pas loin de 400 membres, puis il y a eu moins de monde avec l'offre des casinos. Mais Winamax nous permet de garder des prizepools intéressants." Et les festivals W réussissent d'ailleurs bien à François, qui joue cependant sa deuxième bullet sur ce Main Event. "Je dois en être à 5 places payées en 6 participations à des WPO ! Je suis un spécialiste des ITM en mousse !" [true story, on a vérifié] Le poker reste un plaisir pour moi, je reconnais humblement que je n'ai pas le niveau des jeunes, le niveau augmente tous les ans, et arriver au bout d'un tournoi comme le WPO, c'est difficile." En tout cas, il faudra déjà assurer une place payée. Et ça, François sait faire.

Hassiba les masques

Main Event 500 € (Day 1C)

Hassiba
Présente depuis de nombreuses années sur notre circuit, Hassiba est avant tout l'emblématique présidente d'une des plus grosses associations de poker française : le Grenoble Poker Pontois. Parmi les 290 adhérents, 15 membres ont décidé de faire le voyage pour porter haut les couleurs d'un club qui a vu débuter Pierre Calamusa.

3e sur le Monster stack de la Grande Finale du WIPT en 2023, vainqueur sur le ladies du SISMIX cette année, les résultats sont prometteurs. Cependant, celle qui exerce le métier d'agent immobilier nourrit un regret : "J'aimerai bien deep run le Main cette année, c'est vraiment le tournoi qui ne me réussit pas habituellement et en plus, là, je suis un peu malade." Avec 120 000 jetons en sa possession, elle peut néanmoins encore caresser l'espoir de vaincre le signe indien sur cette deuxième bullet.

Comme le vélo

Main Event 500 € (Day 1C)

Gino Cardenia

"C'est comme le vélo", se contente de me dire Gino Cardenia en me voyant zieuter son stack flambant neuf de 435 000. Si le grinder ne joue plus que très rarement en tournois, se contentant de petits side events entre potes par-ci par-là en plus des Series online, il continue à jouer dans les caves enfumées et secrètes du cash-game live. Régulier du Casino de Saint-Amand-les-Eaux et des tournois de Namur il y a quelques années, il avait surtout eu la chance de disputer le premier PSPC de l'Histoire aux Bahamas, une histoire dont il reparle facilement à qui veut bien l'écouter.

Comme un bon joueur de cash-game, c'est un set-up bien deep qui lui a permis de décoller sur ce Day 1C. Au cut-off, il découvre KJ et ouvre à 5 000. Il se fait 3-bet à 15 000 par un reg étranger au bouton et opte pour un call. Gino check/call 12 000 sur le flop AQ3, puis 35 000 sur la turn 4. La gin card tombe sous la forme d'un T sur la rivière, lui offrant la quinte max. Il suit son plan, continue à tapoter la table et se fait mettre à tapis par son adversaire qui détenait AA pour brelan max. Bien sûr, c'est snap-call chez Gino qui empoche les jetons pour passer dans le haut du classement.

De son côté, son Ismaël Boujahma connaît lui aussi une belle journée avec un tapis légèrement au-dessus de la moyenne.

Manzone de rêve

théo manzone
Disputer son premier Main Event au WPO Bratislava et voir Adrian Mateos arriver à sa table : qu'on se le dise, ça doit faire quelque chose. Habitué à croiser le fer sur les tournois les plus chers de la planète lorsqu’il se rend sur les Triton, la Maquina nous a cette année fait l’honneur de faire le déplacement jusqu’en terres slovaques. Ce, à la grande de surprise de bon nombre de joueurs présents tel que Théo Manzone, heureux comme un gosse de voir celui qu’il considère comme “le meilleur du monde” s’asseoir à sa table. “Pour être honnête, ça m’a fait un choc. J’étais très impressionné. Je t'avoue que je n’ai pas cherché à trop jouer contre lui. Et lorsque j’étais dans des coups face à lui, j’ai tout de suite resserré ma range”, me confie-t-il, des étoiles pleins les yeux.

Admiratif, le frère de notre ancien Top Shark Maxime Manzone n'a cependant pu en profiter que très peu de temps. Quarante-cinq minutes après s’être installé à une table ou Kool Shen était également présent, les deux membres du Team Winamax ont fini par quitter prématurément la table. Dès lors, le vainqueur du Monster Stack de l’an passé s’est rapidement senti plus à l’aise à sa table et en a profité pour monter un tapis de 360 000, soit un peu moins de deux fois l’average.“Ça se passe super bien. J’ai grind pleins de petits pots. J'ai également passé un très gros bluff en début de journée dans un pot 3-way face à un mec assez aggro et Kool Shen que j’ai réussi à faire fold river. J'espère juste ne pas avoir fait tout chemin pour rien. Alors, objectif, la qualif, et si ça passe, on prendra les mains une par une demain lors du Day 2".

Chau d’action

Main Event 500 € (Day 1C)

Fred Chau

On a beau être un acteur connu et reconnu, difficile de cacher son émotion quand on vient de trouver un full double-up à une table de poker. Sous mes yeux, Fred Chau vient de subir un beau 3-barrel des familles quand j'arrive à sa table. Il y a déjà 180 000 au pot, 100 000 devant Jérémie Rodriguez et le board s'affiche ainsi : 224Q6. La décision est sur l'acteur qui s'est révélé dans "Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?" Il lui reste 157 000. Après une bonne minute de réflexion, il décide de les engager et se fait payer par KK, une main bien insuffisante face au A8 du WIP qui a trouvé une couleur sur la turn.

Quelques secondes après avoir rangé ses piles de jetons, encore sous le coup de l'émotion, Fred Chau me dit qu'il a 1 million. Bon, en fait, ce serait plutôt 500 000 selon la police des couvreurs, déjà un bon petit stack pour aborder la bulle sereinement dès le retour de pause.

Le WPO, c’est aussi pour les pros

Main Event 500 € (Day 1C)

Margolin
Il y a deux ans, nous avions eu Ole Schemion. Et cette année encore, quelques tops regs de classe internationale sont venus accompagner les pros du Team Winamax sur ce Main Event à 500 €. En premier lieu : Timur Margolin, détenteur de trois bracelets WSOP, le second ayant été gagné cet été sur le 800 $ Deepstack, et les deux premiers en 2018 (dont un aux WSOP-Europe). Un joueur qu'on a donc plutôt l'habitude de voir sur des festivals plus onéreux en terme de buy-in moyen, principalement les WSOP donc, les EPT et les évènements chypriotes, et qui compte 2,7 millions de dollars de gains en tournois live, accumulés en 113 places payées depuis 2012.

Mais alors, qu'est-ce qui pousse un joueur comme lui à venir se la croustiller sur un Winamax Poker Open ? Les raisons sont multiples, selon le principal intéressé : "La semaine prochaine, je vais aux WSOP Europe à Rozvadov, qui viennent de démarrer, explique l'Israélien. Ce WPO, c'est une bonne préparation, car outre le Main Event il y a aussi le Highroller à 1 000 €. En plus, on joue en 6-Handed, et Bratislava, c'est une nouvelle destination pour moi." Débarqué jeudi en Slovaquie, Timur n'a pas vraiment eu le temps de tâter l'ambiance propre aux events Wina, mais confie qu'il aimait bien le concept... même s'il avait un peu déchatté son seat-draw : "Au début de la journée, j'avais Davidi Kitai juste à ma gauche ! Sur un tournoi à 500 €, c'est pas de chance", rigolait l'Israélien, qu'on retrouvera également à Chypre pour l'EPT dans trois semaines. En tout cas, voilà un candidat sérieux pour l'accession au Day 2 !

Karlic
Gerald Karlic, lui aussi, fait partie de cette catégorie. On parle ici d'un reg européen, proposant un profil un peu similaire à celui de Timur, si l'on en croit les chiffres : presque deux millions de dollars de gains banqués sur le circuit live, et ce depuis 2011, avec 104 places payées au compteur. En revanche, Gerald se fait plus discret que l'Israélien ces derniers temps, avec une seule place payée sur le circuit en 2024. Mais on se souvient de son visage juvénile sur les EPT au milieu des années 2010... Si l'on a pas trop d'infos à son sujet, on peut imaginer que sa nationalité autrichienne, le pays voisin, joue dans le fait qu'on le retrouve aux tables slovaques, un peu comme pour Ole Schemion, qui résidait à Vienne à l'époque. Si ses adversaires ne le connaissent sans doute pas, ils ont en tout cas toutes les raisons de se méfier de ce joueur expérimenté.

De l’octogone au pentagone

Main Event 500 € (Day 1C)

ERG
Comme on a l'habitude de le dire, le poker est le sport le plus violent joué assis. Tout le monde connait la violence d'un coup pris sur la river alors que son adversaire ne joue que deux outs. La sensation ressemble à un uppercut dont les phalanges frappent le menton pour éteindre directement le cerveau. C'est exactement la sensation qu'a reçue hier soir Eduardo Riego lorsque, à la bulle pure, ses Rois se sont mangés un mur matérialisé sous la forme de QQ trouvant une troisième Dame sur la turn.

Cependant, le joueur dont je vous parle n'est pas n'importe qui. Des tatanes dans la tronche, il en a pris tout au long de sa carrière de combattant MMA. 1,90m, 92,5kg, nous avons ici affaire à une belle bête qui pour l'instant a gagné six combats dont deux par KO. Bref, vous l'aurez compris, habituellement dans l'octogone les high kicks, c'est lui qui les mets. Sur les tables pentagonales en revanche, c'est une autre histoire, mais avec un mental comme le sien, il s'est directement remis en selle pour aller chercher sa part du prizepool. « Cette élimination ne m'a pas spécialement affecté, j'ai pensé à folder mes Rois, je l'aurai fait si c'était un tournoi plus cher, dans ce cas précis impossible de coucher. Mais aujourd'hui, je suis de retour. » Erg (son pseudo online) possède 300 000 sur le niveau 2 500 / 5 000, ce qui lui permet de nouveau de percevoir la lumière de l'ITM.

Il faudra toutefois faire attention. Sous ses faux airs de Clark Kent, Eduardo peut, à quelques encablures de la bulle, soit se transformer en un superman qui écrase tout sur son passage, soit glisser, comme hier, sur une turn kryptonite qui cette fois, doucherait ses espoirs de Day 2 à tout jamais.