WSOP 2024-Résultats - WSOP

Event #78 : Mini Main Event 1 000 $

Georgios Skarparis / Reportage Winamax
Georgios Skarparis (Chypre) 554 925 $

Certains jouent pour l'argent. D'autres pour la gloire, la postérité. Une poignée veulent avant tout le bracelet, dont ils font leur objectif ultime. Et puis, il y a ceux qui jouent pour une motivation plus grande encore. C'est le cas de Georgios Skarparis. Cette victoire, le Chypriote l'a dédié, comme il l'a précisé à nos confrères de PokerNews, à l'un de ses anciens élèves, Kyriakos Oxinos, diparu dans un accident de voiture en janvier 2023 à même pas 25 ans. Sur un plan purement comptable, ce titre vient également valider pour Skaparis un changement de vie effectué il y a quatre ans, lorsqu'il avait mis de côté sa carrière dans le milieu juridique pour devenir joueur à plein temps. Un bracelet, deux promesses tenues : la magie des WSOP a de nouveau opéré.

6 076 entrées (freezeout)

33 Français ITM 39ᵉ : David Halimi 15 234 $ 104ᵉ : Adrien Szydlowski 4 760 $ 108ᵉ : Rémi De Rossi 4 760 $ 127ᵉ : Thierry Groualle 4 760 $ 129ᵉ : Gary Mamou 4 760 $ 134ᵉ : Jonathan Fhima 4 760 $ 142ᵉ : Gilles Silbernagel 4 760 $ 159ᵉ : Ange Besnainou 4 168 $ 165ᵉ : Romain Kowalczyk 4 168 $ 178ᵉ : Adrien Amorella 4 168 $

184ᵉ : Giuseppe Mazza-Boussemart 4 168 $ 185ᵉ : Henry Schoucair 4 168 $ 187ᵉ : Cedric Danneker 4 168 $ 194ᵉ : Meggy Fournier 4 168 $ 281ᵉ : Vincent Reynaert 3 280 $ 299ᵉ : Benjamin Ané 3 280 $ 358ᵉ : David Lascar 2 948 $ 372ᵉ : David Narboni 2 673 $ 380ᵉ : Kande Dembele 2 673 $ 383ᵉ : Alexandre Servies 2 673 $

455ᵉ : Jean Ploch 2 445 $ 475ᵉ : Alain Rullet 2 445 $ 481ᵉ : Salah Amran 2 445 $ 543ᵉ : Richard Quessette 2 257 $ 574ᵉ : Hadrien Gallois 2 102 $ 649ᵉ : Fabrice Manel 2 002 $ 692ᵉ : Ludovic Feret 2 002 $ 712ᵉ : Julien Barduzzi 2 002 $ 735ᵉ : Murat Lorascan 2 002 $ 783ᵉ : Valérie Laget 2 002 $

854ᵉ : Timothée Scotti 2 002 $ 856ᵉ : François Jean 2 002 $ 873ᵉ : Valentin Antoine 2 002 $

Photo : WSOP.com

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Event #79 : Pot-Limit Omaha High Roller 50 000 $

Daniel Perkusic / Reportage Winamax
Daniel Perkusic (Allemagne) 2 100 325 $

C'est un fait suffisamment rare pour être souligné : sur cet ultime High Roller à quatre cartes, l'un des tournois les plus chers de ces WSOP, les huit finalistes représentaient sept pays différents (États-Unis, France, Équateur, Inde, Pays-Bas, Hong-Kong et Allemagne). Autre fait notable, sept des huit derniers prétendants au titre comptaient à leur actif au moins un bracelet, le huitième n'étant autre que... Daniel Perkusic ! Plus improbable encore, l'Allemand n'avait jamais réussi à entrer dans les places payées du moindre tournoi WSOP. Titré à Barcelone en 2022 sur un Side Event EPT de PLO à 10 000 € et troisième d'un 25K Triton à Chypre l'an passé, toujours en Omaha, ce spécialiste du jeu à quatre cartes fait mieux que tripler son total de gains live en tournoi à ce jour. Il est passé inaperçu cette année, mais on fera très attention à lui l'an prochain !

131 inscrits (re-entries inclus)

1 Français ITM 7ᵉ : David Benyamine 284 604 $

Photo : WSOP.com

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Event #80 : Independence Day Celebration 800 $

Francis Anderson / Reportage Winamax
Francis Anderson (USA)
501 040 $

Jeudi, les États-Unis fêtaient leur 248ᵉ anniversaire... Le lendemain, Francis Anderson fêtait son premier bracelet de Champion du Monde, ayant dominé le tournoi low-stakes organisé pour célébrer l'acte d'indépendance de la nation américaine. Même s'il n'est pas étranger au succès sur le circuit MTT live, avec 2,5 millions accumulés en carrière et un high-score s'élevant à 450 0 00 $ (troisième sur le Monster Stack des WSOP 2022), l'Américain n'avait jamais été jusqu'au bout d'une épreuve des WSOP. "C'était assez dingue... J'ai gagné pas mal d'argent au poker, mais cette victoire est clairement la plus grosse de toutes." Originaire de l'état de New York, Anderson s'est installé à Vegas il y a six ans pour jouer au poker à plein temps. Lors de l'ultime duel face à Brent Lee, Anderson a dû remonter un déficit de 3 contre 1. Je n'arrêtais pas de me dire : "Ne lâche pas l'affaire, tout ce qu'il te faut, c'est un double up, et tu y arriveras..."

4 263 entrées (re-entries inclus)

10 Français ITM (liste probablement incomplète)
16ᵉ : Herve Fresnais 24 860 $
43ᵉ : Hedi Boussetta 13 350 $
73ᵉ : Victor Guillaume 6 520 $
105ᵉ : Alex Salabaschew 4 150 $
174ᵉ : Baptiste Bensadi-Scorsone 3 620 $
199ᵉ : Loïc Lecharny 3 620 $
245ᵉ : Ange Besnainou 3 200 $
248ᵉ : Anthony Dery 1 682 $
250ᵉ : Edouard Sadoun 1 682 $
259ᵉ : Franck Calonnec 1 682 $

Photo : WSOP.com

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Level 8, gare aux rencontres fortuites

Level 8 : Blindes 600 / 1 200 BB ante 1 200 Main Event 10 000 $ (Day 2ABC)

Le fold à 10 000 $

Hugues Girard

"Les jetons économisés valent plus que les jetons gagnés". J’ignore qui est l’auteur de cette phrase et si elle est scientifiquement prouvée, mais elle donnera de l’espoir à Hugues Girard. Le runner-up WiPT vient effectivement d’économiser tout le reste de son tapis, sur ce que je définirai de manière parfaitement subjective comme le plus beau fold de ce début de Main Event.

L’action pré-flop est déjà folklorique. Open-shove d’un shortstack pour 6 000 jetons au MP. Call d’une joueuse au HJ, call de son voisin… Et call Hugues Girard au bouton. Le flop vient 1064 et un Side-pot commence à se créer après le stab 11 000 du joueur au HJ. Payé par Girard, fold de MP.

Un deuxième 10 vient sur la turn. Check vilain, check-back et l’action repart sur la river 8 : Tapis du HJ, pour les quelques 35 000 jetons restant au Français.

Girard tire la grimace, se mordille la lèvre, il sent le spot puant et en trente secondes à peine, fold face-up son… J10. Mazette ! Avec tout cet argent au milieu ?

"Good fold" rétorque son opposant en dévoilant son 88, pour un full river qui ramasse le tout. Girard se lève de table et part déambuler pour évacuer la tension, mi-soulagé, mi-frustré de ce scénario. "Je ne gagne pas un coup !" s’agace Hugues, qui a vu son tapis diviser par deux depuis le début de journée. Le joueur relativisera vite : son fold de génie vient de génie vient de lui offrir une deuxième vie dans ce Main Event. Si on en croit l’adage que je vous partageais, ça vaut comme un double-up, et au moins 10 000 $. - Fausto

Kortex a les réflexes

Clément Van Driessche parmi les leaders français du Main Event. J’ai l’impression d’avoir déjà entendu ce refrain quelque part. Ici même, en 2021, peut-être. "Ça me rappelle carrément des souvenirs, concède “Kortex”, qu’on avait suivi jusqu’au Day 5 lors de son tout premier Main Event. J’ai envie de faire encore mieux qu’il y a trois ans".

Kortex

Comme lors de cette édition 2021, Clément est rapidement monté dans le bon wagon. La grind est fluide, les jetons s’accumulent à bonne fréquence. "Je souffre très peu" note le joueur, qui dit profiter d’une table "très studieuse, et très sympathique, où les joueurs se montrent les mains". Le voilà justement qui entre dans un coup.

Open d’un joueur Asiatique au bouton, qui vient d’ailleurs de subir un 3-bet de Clément sur le coup précédent. Cette fois, le Team Nutsr se contente de payer les 2 200 en SB et le flop vient 456. Lead 2 500 Van Driescche, payé. 10 sur la turn, check de Clément et vilain prend l’initiative : 5 000 pour suivre, ce que fera Kortex pour voir la river A. Nouveau check, et bet 9 000 du bouton, avec à peu près 25 000 derrière.

Van Driessche prend son temps, évalue la situation et opte pour un call. 89 montré chez son adversaire : hauteur 9, Clément peut fièrement retourner son… 33. “In the zone”. 170 000 pour Kortex. - Fausto

La main idéale pour bust du Main Event ?

Simon Wiciak

Hier, entre couvreurs, on se faisait la remarque que la main la plus propice à bust d'un Main Event, c'était peut-être bien la paire de Rois. Deuxième meilleure main de départ du Texas Hold'em, c'est une main que beaucoup de joueurs ne parviennent que très rarement à fold. Et pourtant, sur le Main Event, entre les brelans floppés par vos adversaires et les paires d'As bien dissimulées, c'est peut-être l'un des seuls endroits où l'on peut envisager de jeter ses barbus.

Croisé au retour de pause, Simon Wiciak me raconte qu'il est parvenu à se refaire la cerise avec une paire de Rois qu'il a squeeze preflop puis 3-barrel all-in sur un tableau 10-10-2-2-3 pour se faire payer par une paire de 8. Revigoré par ce double-up qui le relance, il va déchanter très rapidement à la reprise, avec la même main de départ.

Remonté à 130 000 (soit 108 blindes), il trouve une nouvelle paire de Rois, qu'il 3-bet suite à un open UTG d'un joueur asiatique. Confronté à un 4-bet sizé, il opte pour un 5-bet all-in et a la mauvaise surprise de se faire snap par son adversaire qui retourne... deux As.

Pas de miracle sur le board et le Team Pro PokerStars voit ses espoirs d'une troisième deep run sur le Main Event douchés par cette confrontation brutale, et son nom s'ajoute à la liste des têtes de série françaises éliminées en ce début de Day 2. - Tapis Volant

Dans la tête d'une photographe

Photo

Sans vouloir jouer les maitresses, je vous dirais qu’en photo, l’arrière-plan est tout aussi important que le premier plan. L’arrière-plan flou, qu’on appelle aussi le "bokeh", peut donc transformer une photo moyenne en une photo sublime, ou une photo à haut potentiel en grosse daube.

Beaucoup de joueurs me demandent pourquoi il y a des grosses bandes floues sur mes photos. Certains récupèrent leurs clichés, les recadrent, (je ne ferai pas de commentaires sur ceux qui ajoutent des filtres hein !)

Ils doivent surement penser que je n’ai pas fait attention, que c’est « bizarre » ou alors que je suis juste nulle. En vrai, j’ai toujours abordé la photo comme si c’était de la peinture. J’ai toujours admiré le travail de Marc Rothko et de Gerhard Richter qui m’ont beaucoup inspirée. Ces flous, pour moi, sont un peu comme des coups de pinceaux.

Dans les salles de tournoi, c’est souvent très difficile. La lumière n’est pas tout le temps au rendez-vous et les arrières plans souvent dégueulasses : ça va de la poubelle ou une fontaine d’eau qui bordent une table, à un bonhomme qui fait le piquet en faisant la gueule derrière un joueur que je suis en train de shooter….

Bref, pas simple, et selon l’énergie que j’ai, je vais, soit essayer de "réparer mon cadre", soit attendre qu’il s’améliore.

Les Day 1 voire les Day 2 sont souvent frustrants. Il y a beaucoup à shooter en peu de temps et j’avoue que je n’ai pas trop le temps de m’attarder sur les scènes… Aussi quand j’arrive à être vraiment satisfaite d’un cliché, c’est Byzance !

Voilà donc comment Hakumi se retrouve dans notre coverage alors qu’il est japonais, qu’il ne parle pas un mot de français et pas beaucoup mieux l’anglais !

Romain Lewis

J’étais donc en train d’essayer de capter Romain Lewis avec beaucoup de difficulté car juste derrière lui siégeait un journaliste Pokernews dont le ravissant teeshirt niquait littéralement ma photo. Tandis que je m’agaçais, j’irritais sans doute aussi les joueurs dont j’étais au pied et n’avais qu’une idée en tête : que le supplice s’arrête, vite.

Romain Lewis

Hakumi tourne la tête vers moi et en sentant son regard posé sur ma tête. J’ai décalé mon viseur vers lui et clac, c’était dans la boite ! Une photo qui me plait beaucoup. Et dans ce genre de journée marathon, un seul cliché suffit à vous rebooster. - Caroline

Anecdotes, statistiques et bustos à la con

Cagoulé

Le Main Event est-il un tournoi de cagoulés ? Vous avez quatre heures.

"C'est à quelle heure le Media Event ?" - Les couvreurs français, très pressés d'aller jouer leur Main Event à eux. La punition est fatale pour les futures busto, qui en plus de digérer leur bad-beat, devront retourner au boulot.

[Vidéo] Le Flash des WSOP est de retour !

Ce sera votre rendez-vous quotidien jusqu'à la fin des World Series of Poker : le Flash des WSOP fait son grand retour, avec toujours Harper en guise de maître de cérémonie. Au programme de cette première émission, une plongée au cœur du Day 2ABC du Main Event, la découverte de la fameuse Sphere de Las Vegas et un condensé du mois écoulé sur les World Series, entre retour au premier plan de vieilles légendes et bracelets français. Enjoy!

Event #82 : NLHE Freezeout 1 000 $

Aditya Agarwal
Aditya Agarwal (India) 189 661 $

Près de vingt ans de WSOP ! Il était temps pour Aditya Agarwal de remporter un bracelet. Joueur pro aguerri de 39 ans, il confiait ainsi à PokerNews jouer les Championnats du Monde depuis sa majorité, avec pour seul fait d'armes une place de runner-up en 2021. Son chèque de 189 661 $ lui permet de se refaire la cerise après un été 2024 "difficile", lui qui compte désormais presque 1,7 million de dollars de gains en tournois live, dont une seconde place sur un Main Event APPT Macao en 2018 pour 242 211 $. "Intervention", son surnom sur sa fiche Hendon Mob, a tenu à rendre hommage à son rail après sa victoire : "Ils sont plus que mes amis : ce sont mes élèves. Ils m'ont vraiment aidé à être le joueur que je suis aujourd'hui." Un champion WSOP, donc.

1 424 entrées

3 Français ITM 63ᵉ : Pierre Merlin 3 081 $ 80ᵉ : Jihad Louali 2 764 $ 207ᵉ : Teva Caisson 2 004 $

Photo : WSOP.com

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Event #83 : Eight Game Mix (6-Handed) 1 500 $

Win
Garth Yettick (USA) 131 061 $

Il n'avait pas réussi un cash en tournois live depuis 20 ans, et il devait faire face à un field final comptant pas moins de 14 bracelets au départ de la TF : cela n'a pas empêché Garth Yettick de remporter sa première breloque, devançant une armée de spécialistes reconnus des Mixed Games, au premier rang desquels Josh Arieh, runner-up (malgré un avantage de cinq contre un durant le heads-up), et "Miami" John Cernuto, 3e. "J'ai l'impression d'avoir eu beaucoup de chance", concédait l'Américain, un joueur de cash game qui confie que son jeu préféré est le Deuce to Seven. "J'ai regardé les résultats de chacun sur Hendon Mob avant le jour J, et c'était sans aucun doute la table la plus difficile que j'ai jamais jouée. Je pense que tout le monde a bien joué dans cette table finale, j'ai juste reçu les meilleures cartes." Une perf qui le poussera à jouer davantage de tournois à l'avenir ? Wait and see...

494 entrées (re-entries inclus)

Un Français ITM 40ᵉ : Philippe Clerc 3 447 $

Photo : WSOP.com

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Event #85 : Flip&Go 1 000 $

Chance
Chance Kornuth (USA) 155 446 $

Un mec qui s'appelle Chance et qui gagne un tournoi de Flip&Go ? C'est rigged, serait-on tenté de dire. Parce que pour atteindre l'argent sur cette épreuve, il fallait commencer par gagner une main bien particulière : trois cartes cachées distribuées avant le flop, et une à enlever une fois ledit flop déposé. Tout le monde est alors all-in... Et la meilleure main l'emporte après la river. Résultat, le gagnant de chaque table est d'ores et déjà ITM et qualifié pour le Day 2. Chance a eu besoin de trois bullets pour passer le cut... Ensuite, on revient sur un tournoi de No Limit Hold'em classique, et à ce jeu-là, Chance n'est pas non plus l'un des plus maladroits. Après avoir fini second du High Roller à 50 000 $ pour 1 351 000 $ puis 4e du 100 000 $ pour 932 725 $ à la mi-juin, le high-staker américain remporte ici son quatrième bracelet WSOP, en laissant sur le carreau le revenant Mike Leah (3e). S'il concédait avoir fait des erreurs lors du Day 2, Chance confiait que l'expérience avait fait la différence lors d'une table finale où il a passé la vitesse supérieure. Chance et talent, une combinaison gagnante...

1 088 entrées (re-entries inclus)

2 Français ITM 28ᵉ : Steven Onan 5 675 $ 85ᵉ : Kalidou Sow 2 400 $

Photo : WSOP.com

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Fin du post

Il reste 486 joueurs et vingt minutes à jouer Main Event (Day 4)

Saout à la kermesse

Antoine Saout
L’une des qualités du bon joueur de live est de savoir bien identifier les profils autour de soi. À peine assis à sa nouvelle table, Antoine Saout a vite distingué les quelques saltimbanques qui animeront sa fin de soirée. "Alors lui, il vient d’arriver, il fait des open 4x. Son voisin, il a deux strat’ pré-flop : c’est limp ou open 4x. Le siège 2, il open Q-10 off UTG. Le siège 3, il fait n’importe quoi... C’est la kermesse !", décrit le résident londonien.

Rien de méprisant dans cette analyse, Antoine décrypte simplement les profils selon les quelques showdowns qu’il observe, pour mieux adapter ses "lines" lorsqu’il vient à les affronter. À l’instant, son voisin vient de défendre en BB sur un open UTG de Saout… Puis donk sur le flop A37. Un petit raise d’Antoine dès le flop et le Français ramasse le pot.

"Je n’ai pas eu beaucoup de gros spots. J’avais autour de 700 000 après le diner-break puis j’ai eu un set-up AA contre KK contre un short qui avait 20 blindes. Derrière, j’ai pris un petit pot avec deuxième paire contre un joueur qui a raise tirage flush au flop puis give up par la suite. Ça me permet de suivre la moyenne" indique Saout. Et puisque la moyenne de ce tournoi oscille autour des 60 blindes, ça fait un tapis très confortable. 1 200 000 pour “Monsieur Main Event”. - Fausto

Fournier au milieu des lions

Grégory Fournier
Coincé à une table des plus ardues depuis le début d’après-midi, Gregory Fournier se bat comme un gladiateur au milieu des fauves. Le joueur esquive comme il le peut les assauts de Stephen Song, ainsi que du reg allemand posté sur sa gauche, et lance le coup d’épée dès qu’il entrevoit une ouverture.

Malheureusement, les spots se font rares. Le quasi-million de jetons qu’il avait en début de journée est devenu 300 000 après le diner-break. Greg se refait un peu sur un duel bouton contre BB en accueillant 2-barrel avant de check-raise tapis sur un board A310J, snap-fold chez son opposant. Derrière, il subit un bad beat sale qui le fait retomber dans la zone rouge.

Open-shove 8BB bouton et Fournier décide de payer avec son KJ pour faire face au... 108 adverse. Original.

Le flop vient KJ4… 10 turn, 8 river. Double paire back-door, Greg tombe à 15 blindes. Pas le temps de se lamenter, il trouve un nouveau spot cinq minutes plus tard. Open shove 15BB CO A8, re-shove avec 1010 et les Zizous tiennent.. Le gladiateur retrouve ses armes, et les fauves sont obligés de reculer : 650 000 pour Greg Fournier - Fausto.

Cécile Ticherfatine
Parmi les dernières éliminations du jour, celle de Cécile Ticherfatine, ici capturée lors d'un moment plus joyeux, cela de la bulle. Elle est l'une des joueuses les plus en forme du moment, elle le confirme avec ce deep run qui lui confère le titre de meilleure française du Main Event 2024

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464 joueurs franchissent le Day 4

Masseuse

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Day 4 - 1 524 joueurs / 464 restants (dont 23 Français) - Chipleader : Stephen Song (USA) 4 745 000 Day 3 - 3 617 joueurs / 1 524 restants (dont 62 Français) - Chipleader : Francisco Perez Moreno (Espagne) 2 187 000 Day 2D - 4 385 joueurs / 2 067 restants (dont 81 Français) - Chipleader : Alex Livingston (USA) 750 500 Day 2ABC - 3 349 joueurs / 1 550 restants (dont 40 Français) - Chipleader : Anthony Marsico (USA) 797 000 Day 1D - 5 014 joueurs / 3 823 restants (dont 138 Français) - Chipleader : Christopher Frank (Allemagne) 698 000 Day 1C - 2 528 joueurs / 1 907 restants (dont 36 Français) - Chipleader : Mikiya Kudo (Japon) 600 100 Day 1B - 831 joueurs / 616 restants (dont 23 Français) - Chipleader : George Dolofan (USA) 314 000 Day 1A - 915 joueurs / 620 restants (dont 17 Français) - Chipleader : Joshua Feiger (USA) 311 900

Le Top 10

Adrián Mateos

Stephen Song (USA) 4 745 000 Adrián Mateos (Espagne, Team Winamax) 4 500 000 William Beverley (USA) 4 465 000 Aloisio Dourado (Brésil) 4 335 000 Biao Ding (USA) 4 265 000 Malo Latinois (France) 4 130 000 Luis Vazquez (USA) 4 055 000 Nazar Buhaiov (Ukraine) 3 875 000 Kevin Theodore (USA) 3 760 000 Ryan Hoenig (USA) 3 665 000

23 Français

Clément Van Driessche

6. Malo Latinois 4 130 000 13. Jean Lhuillier 3 355 000 28. Clément Van Driessche 2 870 000 61. Dimitri Joubert 2 325 000 65. Valentin Oberhauser 2 300 000

Valentin Oberhauser

77. Samuel Anclevic 2 155 000 86. Malcolm Franchi 2 075 000 119. Sami Bechahed 1 770 000 132. Antoine Saout 1 635 000 154. Olivier Chaume 1 540 000

Émilien Pitavy

187. Jérôme Zerbib 1 360 000 236. Joseph Sabe 1 145 000 242. Sean Marshall 1 105 000 310. Émilien Pitavy 760 000 345. Gregory Fournier 630 000

Alexis Mtalssi

369. François Pirault 540 000 402. Eliott Kessas 405 000 406. Alexis Mtalssi 390 000 417. Adel Naoun 365 000 423. Rayane Bouibeb 355 000

Alexis André

443. Frédéric Delval 275 000 448. Alexis André 245 000 455. Nicolas Vayssières 210 000

Nicolas Vayssières

Le reste du field (sélection)

Daniel Hachem

23. Aleksejs Ponakovs (Lettonie) 2 935 000 27. Alex Keating (USA) 2 875 000 35. Daniel Hachem (Australie) 2 690 000 84. Alejandro Lococo (Argentine) 2 075 000 131. Amichai Barer (Canada) 1 645 000

Amichai Barer

138. Nacho Barbero (Argentine) 1 620 000 140. Aliaksandr Shylko (Ukraine) 1 610 000 142. Brian Rast (USA) 1 605 000 191. Tony Dunst (USA) 1 335 000 196. Kevin MacPhee (USA) 1 320 000

Parker Talbot

197. Kristen Foxen (Canada) 1 320 000 204. Parker Talbot (Canada) 1 300 000 304. Christopher Vitch (USA) 780 000 305. David "Bakes" Baker (USA) 775 000 332. Phil Ivey (USA) 650 000

Phil Ivey

335. Martin Finger (Allemagne) 650 000 355. Jans Arends (Pays-Bas) 590 000 370. Jonathan Little (USA) 535 000 371. Anton Tsang (Hong-Kong) 535 000 397. JC Alvarado (Mexique) 415 000

Niklas Astedt

407. Natasha Mercier (USA) 385 000 409. Niklas Astedt (Suède) 385 000 426. Maria Ho (USA) 340 000 440. Adam Friedman (USA) 290 000 452. Loni Hui (USA) 230 000

Maria Ho

Blindes au départ du Day 5 : 10 000 / 25 000, BB ante 25 000 Prix assuré : 37 500 $

Kevmath

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Event #83 : NLHE 5 000 $

Alsante
Matthew Alsante (USA) 785 486 $

Il n'avait jamais enregistré de gain sur le circuit supérieur au buy-in de ce tournoi : pourtant, Matthew Alsante a su se défaire d'un field relevé, notamment de Punnat Punsri en heads-up, pour empocher un très beau chèque de 785 486 $. De quoi lui donner les moyens de persévérer dans sa carrière de joueur, lui qui est progressivement passé d'une pratique occasionnelle à une approche plus sérieuse du poker, et qui préfère un field moins fourni par rapport aux 10 000 joueurs du Main Event par exemple. L'Américain, qui a gagné un coinflip crucial à quatre joueurs restants pour 75% des jetons en jeu, retiendra également l'ambiance lors du heads-up malgré un public acquis à la cause de son adversaire. Bon, on vise un gain à sept chiffres maintenant ?

1042 entrées (re-entries inclus)

6 Français ITM 34e : Bingjian Ren 21 770 $ 51e : David Fhima 15 729 $ 97e : Elie Nakache 9 952 $ 122e : Youcef Benzerfa 9 952 $ 131e : Ahmed Sylla 9 952 $ 146e : Johan Guilbert 9 952 $

Photo : WSOP.com

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Event #83 : Ultra Stack NLHE 600 $

Carsten
Carsten Heidemann (Allemagne) 343 010 $

Chez Winamax, on aime bien les joueurs de club. Alors on ne peut que se réjouir de la victoire de Carsten Heidemann dans l'Event #83 : après son sacre, l'Allemand, qui a débuté le poker il y a 15 ans, a confié qu'il jouait principalement dans un club de cartes local avec ses amis. Débarqué à Las Vegas pour la première fois dans le but de jouer le Main Event, après d'âpres négociations avec Madame, il a finalement trouvé un parfait lot de consolation, après avoir sauté du Big One dès le Day 1 avec brelan max floppé contre couleur backdoor. L'Allemand a donc pu tenter sa chance sur ce tournoi à 600 $, une somme déjà au-dessus de ses buy-ins habituels... "J'ai eu de la chance !" expliquait Carsten. "C'est le rêve de tout joueur de poker de gagner un braceler. Je suis trop heureux, c'est tellement incroyable. Oui, je vais me mettre à pleurer..." Carsten, qui possède en guise de card guard une pièce rare de 25 € créée en 2015 pour commémorer la chute du mur de Berlin; a en tout cas confié qu'il reviendrait jouer le Main Event l'an prochain avec un ami... Et on est certain que sa moitié n'y trouvera rien à redire.

6 628 entrées (re-entries inclus)

25 Français ITM 46ᵉ : Kisiri Purue 7 520 $ 225e : Adom Issahakian 2 190 $ 229e : Fabrice Manel 2 190 $ 291e : Gregory Teboul 1 950 $ 297e : Brice Ringler 1 950 $ 298e : Salah Amran 1 201 $ 339e : Franck Jacon 1 201 $ 352e : Adrien Szydlowski 1 201 $ 395e : Nicolas Clement 1 950 $ 416e : Christophe Damiens 1 201 $

420e : Sami Benjima 1 201 $
478e : Jean-Philipp Morel 1 760 $
555e : David Gomes 1 600 $
583e : Sandrine Gachignard 1 460 $
601e : Nicolas Bogatko 1 460 $
661e : Daniel Tordjman 1 201 $
720e : Romain Galendo 1 201 $
794e :Noel Nadal 1 260 $
796e : Julien Duveau 1 260 $
816e : Paul Bernard 1 260 $

882e : Alexandre Blanc 1 201 $
904e :Timothée Scotti 1 201 $
918e : Lorna Oputu 1 201 $
924e : Anthony Dery 1 201 $
976e : Jordan Dorigny 1 201 $

Photo : WSOP.com

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Saout stoppé net

Antoine Saout perd deux coups cruciaux et termine en 310ᵉ position pour 45 000 $ Adel Naoun le rejoint au guichet des éliminés quelques minutes plus tard Il reste 300 joueurs Level 22 : 15 000 / 30 000 ante 30 000 Main Event 10 000 $ (Day 5)

saout
Il n’est probablement pas celui auquel on aurait pensé si l’on avait dû miser sur le nom du prochain joueur français à bust de ce Main Event. Finaliste par deux fois dans le passé sur ce Main Event des WSOP, Antoine Saout, qui avait entamé ce Day 5 avec un tapis confortable de 1 635 000, a, à la stupeur générale, dû rendre les armes aux alentours de la 300ᵉ place.

Alors qu’il se retrouve en bataille de blindes contre Jim Reid, Antoine voit ce dernier lui réclamer son tapis. En possession d’un K-Q dépareillé, le Français finit par payer. Il est en flip devant la paire de 3 de Reim. Et alors qu’il trouve une Dame sur un flop tout à trèfle, un 2 de la même couleur donne flush à Jim Reid sur la river.

Tombé à quatre blindes au sortir de ce pot, Antoine sortira quelques minutes plus tard au sortir d'une ultime confrontation Q-7 vs A-J en sa défaveur. Une sacrée désillusion pour cet amoureux du Main Event, quelque peu sonné au moment de s'approcher de la caisse des payouts. “J’espérais beaucoup mieux”, me confie-t-il. "Ce qui me frustre le plus, c’est que je n’ai pas gagné le moindre pot durant ces trois dernières heures. C’est toujours bien d’aller aussi loin, mais c’est aussi très décevant de s’arrêter maintenant”.

La fin de vie d'Adel

naoun
Deux minutes après avoir appris cette triste nouvelle pour le clan tricolore, c’était au tour d'Adel Naoun de rejoindre le field des bustos, un poil frustré par ce qu’il venaitde se passer.

“Franchement, je ne sais pas quoi dire. C’est vraiment dur à avaler” lâche-t-il. Alors qu’il avait entamé la journée avec quatorze blindes, Adel a rapidement vu son stack fondre comme neige au soleil, la faute à une distribution de cartes guère en sa faveur. “C’est si frustrant. D’autant plus quand t’es card dead depuis le début de la journée.”

Avec huit blindes au compteur, le Français se retrouve ensuite au bouton et décide de faire tapis suite à un open du cutoff. Après un long temps de réflexion, Adel voit ce dernier payer avec K-8 dépareillé. En flip avec sa paire de 6, Adel voit à sa grande tristesse un Roi apparaître sur le board, et le voilà brutalement éliminé en 306ᵉ place de ce Main Event pour 45 000 $.

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Premiers de cordée, attention à ne pas lâcher

Clément Van Driessche connait un début de journée rêvé, là où Malo Latinois n'arrive pas à faire sa loi Il reste 243 Level 23 : 20 000 / 40 000 BB ante 40 000 Main Event 10 000 $ (Day 5)

clement van driessche
Alors que le début de journée a vu pas mal de Français rendre les armes (9 sur 23, déjà !), heureusement pour nous d'autres poursuivent leur bonhomme de chemin sur le plus beau tournoi du monde. Parmi eux, Clément Van Driessche, en possession d'un tapis colossal de 4 600 000. Après avoir entamé cette journée avec ce qui ressemblait déjà à un très gros stack (2 870 000), le membre de la Team NutsR a connu un début de journée idyllique en amassant bon nombre de jetons. "Le coup le plus important de ma journée, c'est simple : tout est parti préflop lorsque je me suis retrouvé avec les As face au A-K dépareillé de mon adversaire. Avec plus de réussite que pour Adrian Mateos qui a vu son tournoi prendre brutalement sur cette même main où il détenait pourtant les As, le Français a lui vu son tapis décoller et augmenter de près de 40 blindes pour s'installer confortablement dans les hauteurs du classement.

malo latinois

Pas que des bonnes nouvelles du côté des gros stacks, cependant. Malo Latinois connaît un début de journée plus compliqué. Au sortir de six heures de jeu, le Français, qui avait pourtant entamé ce cinquième jour avec le sixième plus gros tapis (4 138 000), a perdu d'importantes plumes au sortir d'un pot dans lequel il n'a pas réussi à folder sur la river.

« J'ai flat K-Q suité sur un open du lowjack. Le flop est venu K-3-4 rainbow. Après avoir c-bet postflop, puis misé pot sur le turn, mon adversaire annonce tapis sur la river. J'ai longtemps hésité, mais j'ai fini par tank-call. Malheureusement, il avait les As… Hormis ce gros pot de perdu, pas grand-chose d'autre à signaler. Peut-être cette main où je perds 600 000 jetons après avoir sqeeze avec A-Q dépareillé sur un open d'un de mes adversaires qui détenait une paire de six. Ça a check-check tout du long et j'ai perdu ce pot ».

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Pas un adieu : un au revoir

Le clan français tombe à 10 représentants Level 26 : Blindes 40 000 / 80 000 BB ante 80 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

L'une de nos meilleures chances pour l'avenir ?

Emilien Pitavy
Entamer le Day 6 en position short stack (19 BB) n'avait aucunement empêché Emilien Pitavy de laisser parler son talent, aussi grand que précoce : Fausto vous a raconté il y a une heure comment l'expatrié maltais avait réussi à faire monter la température dans la marmite de l'intimidant Alex Keating.

Pourtant, une demi-heure plus tard, c'est bien ce dernier qui aura le dessus, de façon définitive. Ouverture UTG d'Émilien avec une paire de Valets, suivie par un 3-bet de Keating. « Je ne suis pas très content de sa relance, car je sais qu'il sait que je l'ai chauffé sur le coup d'avant. Mais il peut quand même partir en mode « banana ». Et j'ai tout de même deux Valets… » Émilien opte donc pour un 4-bet shove. Keating ne pouvait payer plus vite avec ses Rois. Cinq cartes plus tard, Emilien Pitaty rejoint le guichet des paiements.

Le jeune pro prend son élimination avec un calme olympien. On avait déjà eu l'occasion d'écrire que pour le Français, ce séjour à Las Vegas était l'occasion de découvrir véritablement le poker en live pour la première fois, après avoir plus ou moins « fini le jeu » du No-Limit Hold'em en ligne, grâce au coaching de Fedor Holz et son crew. Une découverte qui n'aurait pu mieux se passer, en témoigne une victoire au Wynn la semaine dernière, sur le tout premier tournoi à 10 000 $ de sa carrière, pour plus de 155 000 $.

« J'ai relu ce que Fausto avait écrit en début de Day 3, la façon dont j'ai parlé de cette victoire pouvait paraître prétentieuse. Mais quand je décris ce tournoi au Wynn comme un 'petit tournoi', je veux uniquement parler de la taille du field (112 joueurs) ». Ce résultat sur le Main Event (145ᵉ) est moins intéressant financièrement (70 000 $) mais bien plus important en termes de sensations et d'expérience engrangée : ils étaient tout de même plus de 10 000 en course, et la partie du Français a duré six jours.

Emilien Pitavy
« En tout, j'ai peut-être disputé 4 ou 5 tournois à 5 000 $ ou plus. Vegas, je l'ai tenté pour l'expérience, et avec pour objectif de m'installer à terme sur les tournois à 25 000 $ ou plus, par exemple ceux du circuit Triton. » Au sortir de cet excellent Main Event, ce but n'est que renforcé. « J'avais peur d'être un peu chétif, de ne pas savoir que faire. Et en fait, j'ai réussi à jouer mon jeu. Je n'ai même pas vraiment ressenti de pression, car chaque journée supplémentaire franchie la faisait baisser d'autant. La fatigue n'a même pas joué, je ne me suis pas trop fait de films sur ce qui pouvait se passer. Le seul souci, c'était la bouffe. »

Dans ce Main Event où Émilien considère avoir un edge sur « 95 % du field », c'est en spectateur qu'il va maintenant espérer des vraies perfs pour Valentin Oberhauser et Nicolas Vayssières, « les deux Français que je connais bien », et surtout le Suédois Niklas Astedt, « quelqu'un qui, pour moi, est le meilleur de l'histoire à ce jeu. »

C'est acté : en juillet 2025, Émilien Pitavy retrouvera le chemin du Main Event. « On m'avait dit que c'était un tournoi à part. Mais il faut le jouer pour le comprendre vraiment ! » Nous, de notre côté, on a compris que nous venons peut-être d'assister aux premiers pas en live d'un futur incontournable du poker français de haut niveau. - Benjo

Alex Keating
Le très volubile Alex Keating a donc eu sa revanche sur Émilien Pitavy. Les anciens se souviennent qu'en 2016, c'est déjà lui qui avait mis fin au deuxième deep-run Main Event de Gaëlle Baumann en 102ᵉ place

L’aigle Kortex touché en plein vol

Clément Van Driessche
Pendant cinq jours, il a plané haut dans le ciel du tournoi. Comme lors de son premier Main Event en 2021, Clément Van Driessche s’est une fois encore imposé comme l’un des meneurs du clan français. Jusqu’à voir son stack se casser en deux à l’approche de la phase finale.

« J’ai eu 200 blindes pendant cinq jours, rappelle le Team Pro Nutsr. Et puis à partir de la fin du Day 5, je n’ai plus vu le jour. Je perds un spot avec deux Dames contre deux Rois qui fait très mal, puis un 30/70 dans la foulée, je passe de 6 à 3 millions ». Un stack encore confortable pour aborder son premier Day 6. Malheureusement, à aucun moment, Clément n’a pu redresser la trajectoire.

« J’étais card dead. Je joue deux petits pots où je ne frappe pas, je perds à chaque fois deux/trois blindes dans le bordel, mais ça me fait tomber à 25 BB. Puis derrière, le CO (Jason Sagle) open. Je le connaissais bien, on a joué tout le Day 3 et un bout du Day 5 ensemble. Je trouve 66 en SB, je re-steal à tapis et il me paie avec As-Roi ».

Ça part mal sur le flop QQJ, la turn 10 fait passer le Canadien devant et aucun full ne viendra sauver Kortex, éliminé en 142ᵉ position, pour un prix de 70 000 $.

« C’est un peu le même scénario qu’il y a trois ans, se souvient Clément. Sauf que la dernière fois, c’est sur le Day 5 que c'était l'enfer. Maintenant, c’est au Day 6. Peut-être que la prochaine fois, ça sera au Day 7, plaisante le grinder, qui valorise énormément l’expérience accumulée grâce à ces deep runs. Je prends de l’XP. Et le fait de l’avoir déjà vécu, ça aide énormément. J’étais très serein en table. C’est déjà un très beau parcours, j’ai eu un superbe run pendant cinq jours, je n’ai aucun regret » conclut le joueur, qui promet d’être de retour très vite sur de belles étapes live. Mais avant cela, retour dans son nouveau camp de base marrakchi, après un petit crochet par la France pour débriefer cette belle aventure et profiter des siens. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

50 : le nombre d'heures qu'ont dans les pattes les 160 joueurs revenus au Horseshoe à midi pour entamer le Day 6 et le 26e niveau de deux heures. Enfin ça, c'est pour le cas où ils n'ont pas late reg !

Combien il en reste après deux heures ?

Fry Day 6 - Level 27
Quelques stacks aux blindes 50 000 / 100 000

Malo Latinois 6 100 000
Jean Lhuillier (pas sur) 4 100 000
Nicolas Vayssières 3 000 000
Sami Bechahed 2 100 000
Malcolm Franchi 1 700 000
Valentin Oberhauser 850 000

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Event #86 : Mystery Bounty Pot-Limit Omaha 1 000 $

Sascha Wilhelm
Sascha Wilhelm (Allemagne) 282 290 $

Troisième bracelet de l'été pour les Allemands ! Il est remporté par un Sascha Wilhelm très en forme, puisqu'il était déjà chip-leader au terme du premier jour de jeu. Avant cette victoire à 280 000 balles dans une épreuve toute nouvelle (des coffres à ouvrir en PLO !), Wilhelm n'affichait que 70 000 $ de gains, accumulés en huit ITM étalés sur plus de dix ans. Pas un gros reg du circuit, donc... "J'ai gagné 13 ou 14 bounties, j'ai dû gagner 18 ou 19 000 $. Aucune enveloppe au-dessus de 2 000 $." Pas de gros bounty, certes, mais un trophée qui n'a pas de prix : le bracelet !

4 280 entrées (re-entries inclus)

6 Français ITM 28ᵉ : Virgile Turchi 10 550 $ 90ᵉ : Sonny Franco 3 000 $ 133ᵉ : Hugo Dief 2 610 $ 333ᵉ : Mathieu Di Meglio 1 500 $ 348ᵉ : Remi De Rossi 1 500 $ 382ᵉ : Ange Besnainou 1 390 $ 469ᵉ : Virgile Latifou 1 321 $ 571ᵉ : Rémy Murcia 1 319 $ 610ᵉ : Mesbah Guerfi 1 319 $

Mais aussi... 240ᵉ : Leo Margets (Espagne) 1 810 $ 587ᵉ : Davidi Kitai (Belgique) 1 319 $

Photo : WSOP.com

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Event #90 : Pot-Limit Omaha 1 500 $

joseph sanders
Joseph Sanders (USA) 269 530 $

Habitué à sillonner le circuit américain depuis 2005, Joseph Sanders n'avait cependant encore jamais été couronné vainqueur d'un tournoi WSOP. Une longue période de disette à laquelle il a finalement mis fin 19 ans plus tard en remportant hier le tournoi de Pot-Limit Omaha à 1 500 $. Pour ce faire, l'Américain a du se défaire du Russe Anatoliy Zlotnikov lors d'un heads-up qui s'est révélé expéditif. Plus généralement habitué à croiser le fer aux tables de cash game, le local démontre une nouvelle fois ses compétences en PLO au format MTT, en décrochant son premier bracelet de champion du monde, quatre ans après sa cinquième place obtenue sur un tournoi de la même variante à 25 000 $ l'entrée. "Ça aurait pu être n'importe quel autre joueur à ma place, mais j'étais plein d'espoir, et ça a fini par payer. Maintenant, on va essayer d'aller faire de même dans quelques jours sur le PLO 6-max à 3K$... même si j'ai du mal à croire que ça se passera aussi bien qu'aujourd'hui !"

1 304 entrées (re-entries inclus)

4 Français ITM 25ᵉ : Virgile Latifou 9 768 $ 83ᵉ : Florian Ribouchon 3 601 $ 107ᵉ : Rabah Ait Abdelmalek 3 230 $ 140ᵉ : Salah Amran 3 007 $

Photo : WSOP.com

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Event #88 : Eight Game Mix Championship 10 000 $

Calvin Anderson
Calvin Anderson (USA) 413 446 $

Il s'agit de son cinquième bracelet, mais pour Calvin Anderson, "il en vaut trois" ! Car l'Américain n'avait pas ménagé ses efforts jusque-là au cours de ces WSOP 2024, avec deux podiums en variantes. Et, comme il le dira au micro des équipes de PokerNews, "Je n'avais jamais gagné un vrai tournoi de 8-game. C'est le format dans lequel le Poker Players Championship se jouait avant." En décembre dernier, Anderson remportait l'un des plus gros tournois à 1 000 $ de l'histoire : le WPT Prime Championship, qui avait attiré plus de 10 000 inscrits au Wynn. Cette fois, c'est sur un field plus modeste, mais bourré de talent, qu'il a triomphé. "Si j'avais perdu le heads, j'aurais été très malheureux, étant donné les heures que j'ai passées sur ces variantes, et mon expérience accumulée." Il s'agit clairement d'une victoire prestigieuse, quand bien même Anderson n'a eu que 188 joueurs à battre : "Tu te retrouves à jouer à tout un tas de variantes contre tous les top pros. J'ai l'habitude de jouer contre eux. J'ai run good, mais je pense avoir bien joué aussi. Je très content de la façon dont j'ai joué plein de spots différents. Cela fait du bien d'avoir tout bien fait !"

189 entrées (freezeout) Pas de Français ITM

Mais tout de même... 8ᵉ : Gus Hansen (Danemark) 39 167 $

Photo : WSOP.com

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Event #91 : H.O.R.S.E. 3 000 $

Gary Bolden
Gary Bolden (USA)206 321 $

En s’imposant devant l'un de ses poker de poker, John Racener - qui avait gagné son deuxième bracelet sur le tournoi de Limit Hold'em Championship à 10 000 $ début juin -, Gary Bolden décroche lui le tout premier de sa carrière sur ce tournoi de H.O.R.S.E à 3 000 $ l'entrée. L'Américain s'était permis d'arriver en retard au Day 3. Cela ne l'a pas empêché de sortant gagnant après un interminable heads-up aux multiples rebondissements. Heureux et un poil taquin, Bolden en a profité pour chambrer gentiment son ami. "Je me sens comme d'habitude, ironise-t-il. Je savais déjà que cela se passerait comme ça en jouant face à mon très bon ami John". Malgré un stack deux fois moins conséquent que celui de son adversaire au moment d'entamer le dernier duel, Bolden a affirmé que tout cela avait été calculé. "Il avait besoin de mener, car je voulais que l'histoire soit d'autant plus belle". Loin d'être rassasié, l'Américain qui avait "prévu de faire un back-to-back dans le H.O.R.S.E", va donc désormais enchaîner avec la version à 25 000 $ et "voir ce qu'il se passe".

357 joueurs (freezeout) Pas de Français ITM Photo : WSOP.com

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Malo Latinois, du rêve à la réalité

Après l'élimination de Malcolm Franchi en 11ᵉ position, Malo Latinois représentera seul le clan Français en table finale du Main Event des WSOP. Son stack a perdu de sa superbe, mais peu importe son résultat final, la vie du jeune Breton sera changée à tout jamais

latinois
Cette histoire est celle d’un jeune homme originaire de Bretagne, dont la vie est en train de changer grâce à ce qu’il est en train d’accomplir sur le Main Event des WSOP. Alors qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’était le poker il y a encore cinq ans, Malo Latinois vient de réaliser le rêve de tout joueur de poker : aujourd'hui, il a validé son ticket pour la table finale du plus beau tournoi du monde. “On est plus que neuf ! On est en table finale dans deux jours, et je suis assuré d'un million de dollars ! Vous ne m’entendez certainement pas, mais je vous aime tellement, gros bisous à vous”. Ses parents sont les premiers à qui il a appris la nouvelle, par téléphone, pendant que le clan français venu le soutenir chante à tue-tête une bruyante Marseillaise.

"Dites-moi que ce n'est pas une blague"

latinois
Arrivé pour la première fois de sa vie à Las Vegas avec un nouveau statut, celui de joueur de la Team Aim The Millions chapeautée par l'illustre Clément Richez, le jeune Français, que l’on avait rencontré en 2023 sur l’EPT Paris (16ᵉ) à peine une semaine après sa victoire sur la Million Week de Winamax pour 140 000 €, n’aurait jamais imaginé un seul instant vivre un tel moment suspendu dans le temps. “J’ai l’impression d’être dans un rêve, et que tout ce qu’il se passe n’est pas réel. Premier Vegas, premier Main Event, et je me retrouve en TF. Réveillez-moi, dites-moi que ce n’est pas une blague !”

Non, ce n’est pas une blague. Malo Latinois aura bel et bien sa place sur la plus belle finale de l'année, sur le plus gros Main Event de l'histoire du poker, pour tenter d’aller décrocher le titre suprême et les dix millions de dollars promis au vainqueur. “Avant ce dernier tournoi, je n’avais fait aucun ITM à Vegas. Mais, je suis resté serein, car je savais qu’il restait encore le Main Event. Et me voilà assuré de remporter au minima un million de dollars. C’est juste irréel” ajoute-t-il. Trouver ses mots, Malo n’arrive pas réellement à le faire au moment où on lui tend le dictaphone. Mais qu’importe, les émotions sont telles que l’on lui pardonne volontiers, surtout après la journée qu’il vient de passer “Désolé, mais c’est vraiment difficile de décrire ce que je ressens. C’est juste fou, je ne sais pas quoi te dire d’autre, il va déjà falloir que je redescende sur Terre".

"Dix fois plus heureux"

Ce que l'on retiendra des demi-finales de Malo, c'est qu'elles furent très, très difficiles, et onr vu sa position se détériorer fortement. Arrivé au Horseshoe dans la peau du chipleader avec plus de 60 millions de jetons, le Breton a vu la réussite d'entrée de jeu, ou presque. "C’est une journée que je ne suis pas prêt d’oublier. Confiant lorsque j’arrive avec le chiplead, je me retrouve rapidement dans des pots où je perds pas mal de jetons. J’ai ensuite navigué entre 15, 20, voire 30 blindes, et j’ai su tenir bon. Alors, que demander de plus ?".

Malo Latinois
Si se plaindre semble difficilement faisable lorsque l'on est finaliste du Main Event, cela ne l’empêche pas de garder les pieds sur terre, et de regretter certains de ses choix. “Il y a un coup que je regrette vraiment. Mais lorsque j’y pense, j'essaie de me rappeler tout le monde fait des erreurs sur le Main Event, c’est impossible de ne pas en faire. La vérité, c'est que je repars ce soir avec trois fois moins de jetons qu’hier, mais je suis dix fois plus heureux !"

Réaliser l'impensable

latinois
Sur son nuage, Malo n’a pas envie d’y redescendre, et nous non plus. Mais pour cela, il y a une chose dont il a visiblement besoin plus que toute autre chose : du repos. “On en parlait avec les joueurs à la table, mais on est complètement tous défoncés par la fatigue. Je n’avais jamais connu un tel niveau de fatigue jusqu’à ce Main Event. Alors, maintenant, s’il y a bien une chose que je vais privilégier, c’est du repos, du repos, et encore du repos".

Mardi, Malo Latinois reviendra au Horseshoe avec 26 millions de jetons (15 BB) pour prendre part à la table finale du Main Event, six ans après la dernière apparition d'un Français dans le dernier carré - celle d'Antoine Labat (10e en 2018). L'objectif ultime ne sera pas simple à réaliser... mais s'il veut continuer d'écrire l'histoire, jusqu'à parvenir à faire ce qu'aucun joueur français n'a jamais fait auparavant, Malo Latinois va devoir croire en ses rêves et aller remporter, pour le plus grand bonheur de toute la commu', le Main Event des WSOP.

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