Level 8, gare aux rencontres fortuites
Level 8 : Blindes 600 / 1 200 BB ante 1 200
Main Event 10 000 $ (Day 2ABC)
Le fold à 10 000 $
"Les jetons économisés valent plus que les jetons gagnés". J’ignore qui est l’auteur de cette phrase et si elle est scientifiquement prouvée, mais elle donnera de l’espoir à Hugues Girard. Le runner-up WiPT vient effectivement d’économiser tout le reste de son tapis, sur ce que je définirai de manière parfaitement subjective comme le plus beau fold de ce début de Main Event.
L’action pré-flop est déjà folklorique. Open-shove d’un shortstack pour 6 000 jetons au MP. Call d’une joueuse au HJ, call de son voisin… Et call Hugues Girard au bouton. Le flop vient 10
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et un Side-pot commence à se créer après le stab 11 000 du joueur au HJ. Payé par Girard, fold de MP.
Un deuxième 10
vient sur la turn. Check vilain, check-back et l’action repart sur la river 8
: Tapis du HJ, pour les quelques 35 000 jetons restant au Français.
Girard tire la grimace, se mordille la lèvre, il sent le spot puant et en trente secondes à peine, fold face-up son… J
10
. Mazette ! Avec tout cet argent au milieu ?
"Good fold" rétorque son opposant en dévoilant son 8
8
, pour un full river qui ramasse le tout. Girard se lève de table et part déambuler pour évacuer la tension, mi-soulagé, mi-frustré de ce scénario. "Je ne gagne pas un coup !" s’agace Hugues, qui a vu son tapis diviser par deux depuis le début de journée. Le joueur relativisera vite : son fold de génie vient de génie vient de lui offrir une deuxième vie dans ce Main Event. Si on en croit l’adage que je vous partageais, ça vaut comme un double-up, et au moins 10 000 $. - Fausto
Kortex a les réflexes
Clément Van Driessche parmi les leaders français du Main Event. J’ai l’impression d’avoir déjà entendu ce refrain quelque part. Ici même, en 2021, peut-être. "Ça me rappelle carrément des souvenirs, concède “Kortex”, qu’on avait suivi jusqu’au Day 5 lors de son tout premier Main Event. J’ai envie de faire encore mieux qu’il y a trois ans".
Comme lors de cette édition 2021, Clément est rapidement monté dans le bon wagon. La grind est fluide, les jetons s’accumulent à bonne fréquence. "Je souffre très peu" note le joueur, qui dit profiter d’une table "très studieuse, et très sympathique, où les joueurs se montrent les mains". Le voilà justement qui entre dans un coup.
Open d’un joueur Asiatique au bouton, qui vient d’ailleurs de subir un 3-bet de Clément sur le coup précédent. Cette fois, le Team Nutsr se contente de payer les 2 200 en SB et le flop vient 4
5
6
. Lead 2 500 Van Driescche, payé. 10
sur la turn, check de Clément et vilain prend l’initiative : 5 000 pour suivre, ce que fera Kortex pour voir la river A
. Nouveau check, et bet 9 000 du bouton, avec à peu près 25 000 derrière.
Van Driessche prend son temps, évalue la situation et opte pour un call. 8
9
montré chez son adversaire : hauteur 9, Clément peut fièrement retourner son… 3
3
. “In the zone”. 170 000 pour Kortex. - Fausto
La main idéale pour bust du Main Event ?
Hier, entre couvreurs, on se faisait la remarque que la main la plus propice à bust d'un Main Event, c'était peut-être bien la paire de Rois. Deuxième meilleure main de départ du Texas Hold'em, c'est une main que beaucoup de joueurs ne parviennent que très rarement à fold. Et pourtant, sur le Main Event, entre les brelans floppés par vos adversaires et les paires d'As bien dissimulées, c'est peut-être l'un des seuls endroits où l'on peut envisager de jeter ses barbus.
Croisé au retour de pause, Simon Wiciak me raconte qu'il est parvenu à se refaire la cerise avec une paire de Rois qu'il a squeeze preflop puis 3-barrel all-in sur un tableau 10-10-2-2-3 pour se faire payer par une paire de 8. Revigoré par ce double-up qui le relance, il va déchanter très rapidement à la reprise, avec la même main de départ.
Remonté à 130 000 (soit 108 blindes), il trouve une nouvelle paire de Rois, qu'il 3-bet suite à un open UTG d'un joueur asiatique. Confronté à un 4-bet sizé, il opte pour un 5-bet all-in et a la mauvaise surprise de se faire snap par son adversaire qui retourne... deux As.
Pas de miracle sur le board et le Team Pro PokerStars voit ses espoirs d'une troisième deep run sur le Main Event douchés par cette confrontation brutale, et son nom s'ajoute à la liste des têtes de série françaises éliminées en ce début de Day 2. - Tapis Volant
Dans la tête d'une photographe
Sans vouloir jouer les maitresses, je vous dirais qu’en photo, l’arrière-plan est tout aussi important que le premier plan. L’arrière-plan flou, qu’on appelle aussi le "bokeh", peut donc transformer une photo moyenne en une photo sublime, ou une photo à haut potentiel en grosse daube.
Beaucoup de joueurs me demandent pourquoi il y a des grosses bandes floues sur mes photos. Certains récupèrent leurs clichés, les recadrent, (je ne ferai pas de commentaires sur ceux qui ajoutent des filtres hein !)
Ils doivent surement penser que je n’ai pas fait attention, que c’est « bizarre » ou alors que je suis juste nulle. En vrai, j’ai toujours abordé la photo comme si c’était de la peinture. J’ai toujours admiré le travail de Marc Rothko et de Gerhard Richter qui m’ont beaucoup inspirée. Ces flous, pour moi, sont un peu comme des coups de pinceaux.
Dans les salles de tournoi, c’est souvent très difficile. La lumière n’est pas tout le temps au rendez-vous et les arrières plans souvent dégueulasses : ça va de la poubelle ou une fontaine d’eau qui bordent une table, à un bonhomme qui fait le piquet en faisant la gueule derrière un joueur que je suis en train de shooter….
Bref, pas simple, et selon l’énergie que j’ai, je vais, soit essayer de "réparer mon cadre", soit attendre qu’il s’améliore.
Les Day 1 voire les Day 2 sont souvent frustrants. Il y a beaucoup à shooter en peu de temps et j’avoue que je n’ai pas trop le temps de m’attarder sur les scènes… Aussi quand j’arrive à être vraiment satisfaite d’un cliché, c’est Byzance !
Voilà donc comment Hakumi se retrouve dans notre coverage alors qu’il est japonais, qu’il ne parle pas un mot de français et pas beaucoup mieux l’anglais !
J’étais donc en train d’essayer de capter Romain Lewis avec beaucoup de difficulté car juste derrière lui siégeait un journaliste Pokernews dont le ravissant teeshirt niquait littéralement ma photo. Tandis que je m’agaçais, j’irritais sans doute aussi les joueurs dont j’étais au pied et n’avais qu’une idée en tête : que le supplice s’arrête, vite.
Hakumi tourne la tête vers moi et en sentant son regard posé sur ma tête. J’ai décalé mon viseur vers lui et clac, c’était dans la boite ! Une photo qui me plait beaucoup. Et dans ce genre de journée marathon, un seul cliché suffit à vous rebooster. - Caroline
Anecdotes, statistiques et bustos à la con
Le Main Event est-il un tournoi de cagoulés ? Vous avez quatre heures.
"C'est à quelle heure le Media Event ?" - Les couvreurs français, très pressés d'aller jouer leur Main Event à eux. La punition est fatale pour les futures busto, qui en plus de digérer leur bad-beat, devront retourner au boulot.