Le Main est mort, vive le Super High Roller !
Un autre jour se lève sur le Rio. Après la folie populaire du Main Event, place à un tournoi princier, avec le démarrage du Super High Roller à 250 000 $
Le calme après la tempête
Changement d’ambiance dans l’Amazon Room. Le plateau de le table télévisée a été remballé, les troupes de Poker Go ont plié le camp, il ne reste que quelques pieds de caméras et escabeaux abandonnés négligemment autour de la scène.
En termes de décibels, ce n’est plus la même chose. Les clameurs du rail ont laissé place au calme, plutôt agréable après avoir entendu les supporters américains hurlé « U.S.A ! U.S.A ! » pendant les trois derniers jours. Ce silence est seulement perturbé par la douce symphonie des jetons qui crépitent entre les doigts et par les conversations posées qui s’échappent des différentes tables.
Le Main Event est bel et bien terminé. Les illustres inconnus qui deep run un field de plusieurs milliers de joueurs, l’intensité qui monte au fur et à mesure des jours, le bataillon d’amateurs américains, les petits grinders online… Tout ça, c’est terminé.
Aujourd’hui, c’est un autre tournoi qui commence. Un tournoi où tous le monde n’est pas invité, un tournoi où les petits joueurs n’ont pas leur place, un rendez vous pour les plus grand carnivores de la chaine alimentaire pokeristique, et peut être pour milliardaires égarés. Mesdames et messieurs, bienvenu sur le Super High Roller de ces WSOP 2021.
Le lac aux requins
Au fond de l’Amazon Room, quelques collègues de longue date se sont retrouvés pour une petite partie de poker. Avec deux tables à moitié remplies et des joueurs qui se connaissent par cœur, le tournoi à des allures de Home Game, à la seule différence qu’il se tient dans l’enceinte du Rio, qu’il est estampillé « tournoi WSOP », et qu'il est (légèrement) plus cher.
En ce début de Super High Roller, l’ambiance a l’air apaisé. Les joueurs prennent tranquillement la température. Mais ne vous détrompez pas ! Dans ses eaux paisibles nagent les requins les plus dangereux de l’espèce pokeristique. Il suffit d’y tremper le pied pour être cerné par des dizaines de squales affamés. Le buy-in vous fera peut être réfléchir par deux fois avant d’aller nager : 250 000 $ l’entrée.
Avant de donner les premiers coups de nageoires et de partir en chasse, tout un rituel précède l’arrivée dans ce lac à requins. Une parade qui se répète à chaque nouveau rendez vous de ce genre. D’abord, les requins flairent l’odeur du sang. Ils rôdent autour de la salle, à la recherche de poissons bien charnus, pour savoir si le repas sera de taille à satisfaire leur appétit. Erik Seidel, grand requin blanc qui nage dans les aux High Stakes depuis deux millénaires, nous a offert une belle illustration du balai qui précède l’entrée dans le grand bain.
Arrivé à l’aube du tournoi, Seidel tourne autour des tables, à l’affut de la moindre information sur les potentielles proies à proximité.
« Allez vous jouer Erik, j’ai vu que vous écriviez que le Razz était votre dernier tournoi, demande notre collègue espagnol Alex, aquariophile depuis de nombreuses années. - Surement, mais j’observe d’abord comment est le terrain ».
Après un petit tour, le requin revient dans sa tanière, le temps de se chauffer les ailerons sur la table finale du 10k Razz. Avec son expérience, il attendra le moment propice pour surgir dans le lac.
La chasse a été lancée il y a une petite heure. Et comme souvent, on retrouve les mêmes prédateurs. Des requins dont on ne compte plus ni les rangées de dents acérées, ni les victimes qu’ils ont faites au cours de leurs innombrables sorties. Permettez moi de vous lister cette dangereuse faune sous-marine.
Sur la première table, on trouve par exemple Mikita Badziakouski, requin de l’est ayant croqué près de 30 millions de dollars depuis qu’il a été lâché dans les mers du circuit, il y a une petite demi-douzaine d’années. A sa gauche, Fedor Holz, squale légendaire venu d’Allemagne qui a un peu près tout dévoré dans le bassin High Roller. Il est assis juste à côté d’un autre prédateur allemand, Christoph Vogelsang, lui même assis en face de Justin Bonomo, n°2 de la All-Time Money List mondiale.
Cette table ne vous convient pas ? Essayez plutôt l’autre : Jason Koon, Stephen Chidwick, Adrian Mateos, Seth Davies, David Peters, Michael Addamo… Et Yoh Viral ! Fort de ses récentes performances et de la bonne forme (enfin, pas ces deux derniers jours) des cryptomonnaies, le vidéaste français a décidé, comme il l’avait annoncé, de se frotter aux plus grands joueurs du monde sur le plus cher des tournois du festival. En plus de notre requin espagnol du Team Winamax, nous aurons donc un Tricolore à suivre sur ce Super High Roller. La chasse est lancée !