redirection

WSOP 2021 - Rubriques - Dernière semaine

Le Main est mort, vive le Super High Roller !

Un autre jour se lève sur le Rio. Après la folie populaire du Main Event, place à un tournoi princier, avec le démarrage du Super High Roller à 250 000 $

Amazon Room

Le calme après la tempête

Changement d’ambiance dans l’Amazon Room. Le plateau de le table télévisée a été remballé, les troupes de Poker Go ont plié le camp, il ne reste que quelques pieds de caméras et escabeaux abandonnés négligemment autour de la scène.

En termes de décibels, ce n’est plus la même chose. Les clameurs du rail ont laissé place au calme, plutôt agréable après avoir entendu les supporters américains hurlé « U.S.A ! U.S.A ! » pendant les trois derniers jours. Ce silence est seulement perturbé par la douce symphonie des jetons qui crépitent entre les doigts et par les conversations posées qui s’échappent des différentes tables.

Le Main Event est bel et bien terminé. Les illustres inconnus qui deep run un field de plusieurs milliers de joueurs, l’intensité qui monte au fur et à mesure des jours, le bataillon d’amateurs américains, les petits grinders online… Tout ça, c’est terminé.

Aujourd’hui, c’est un autre tournoi qui commence. Un tournoi où tous le monde n’est pas invité, un tournoi où les petits joueurs n’ont pas leur place, un rendez vous pour les plus grand carnivores de la chaine alimentaire pokeristique, et peut être pour milliardaires égarés. Mesdames et messieurs, bienvenu sur le Super High Roller de ces WSOP 2021.

Le lac aux requins

SHR

Au fond de l’Amazon Room, quelques collègues de longue date se sont retrouvés pour une petite partie de poker. Avec deux tables à moitié remplies et des joueurs qui se connaissent par cœur, le tournoi à des allures de Home Game, à la seule différence qu’il se tient dans l’enceinte du Rio, qu’il est estampillé « tournoi WSOP », et qu'il est (légèrement) plus cher.

En ce début de Super High Roller, l’ambiance a l’air apaisé. Les joueurs prennent tranquillement la température. Mais ne vous détrompez pas ! Dans ses eaux paisibles nagent les requins les plus dangereux de l’espèce pokeristique. Il suffit d’y tremper le pied pour être cerné par des dizaines de squales affamés. Le buy-in vous fera peut être réfléchir par deux fois avant d’aller nager : 250 000 $ l’entrée.

Avant de donner les premiers coups de nageoires et de partir en chasse, tout un rituel précède l’arrivée dans ce lac à requins. Une parade qui se répète à chaque nouveau rendez vous de ce genre. D’abord, les requins flairent l’odeur du sang. Ils rôdent autour de la salle, à la recherche de poissons bien charnus, pour savoir si le repas sera de taille à satisfaire leur appétit. Erik Seidel, grand requin blanc qui nage dans les aux High Stakes depuis deux millénaires, nous a offert une belle illustration du balai qui précède l’entrée dans le grand bain.

Arrivé à l’aube du tournoi, Seidel tourne autour des tables, à l’affut de la moindre information sur les potentielles proies à proximité.

« Allez vous jouer Erik, j’ai vu que vous écriviez que le Razz était votre dernier tournoi, demande notre collègue espagnol Alex, aquariophile depuis de nombreuses années. - Surement, mais j’observe d’abord comment est le terrain ».

Après un petit tour, le requin revient dans sa tanière, le temps de se chauffer les ailerons sur la table finale du 10k Razz. Avec son expérience, il attendra le moment propice pour surgir dans le lac.

La chasse a été lancée il y a une petite heure. Et comme souvent, on retrouve les mêmes prédateurs. Des requins dont on ne compte plus ni les rangées de dents acérées, ni les victimes qu’ils ont faites au cours de leurs innombrables sorties. Permettez moi de vous lister cette dangereuse faune sous-marine.

Mikita Badziakouski

Sur la première table, on trouve par exemple Mikita Badziakouski, requin de l’est ayant croqué près de 30 millions de dollars depuis qu’il a été lâché dans les mers du circuit, il y a une petite demi-douzaine d’années. A sa gauche, Fedor Holz, squale légendaire venu d’Allemagne qui a un peu près tout dévoré dans le bassin High Roller. Il est assis juste à côté d’un autre prédateur allemand, Christoph Vogelsang, lui même assis en face de Justin Bonomo, n°2 de la All-Time Money List mondiale.

Cette table ne vous convient pas ? Essayez plutôt l’autre : Jason Koon, Stephen Chidwick, Adrian Mateos, Seth Davies, David Peters, Michael Addamo… Et Yoh Viral ! Fort de ses récentes performances et de la bonne forme (enfin, pas ces deux derniers jours) des cryptomonnaies, le vidéaste français a décidé, comme il l’avait annoncé, de se frotter aux plus grands joueurs du monde sur le plus cher des tournois du festival. En plus de notre requin espagnol du Team Winamax, nous aurons donc un Tricolore à suivre sur ce Super High Roller. La chasse est lancée !

Jason Koon

Mateos

Arthur veut sa couronne

Arthur Conan n'a pas encore dit son dernier mot : il est en lice pour un bracelet WSOP à 15 joueurs restants ! Event#79 : Poker Hall of Fame bounty 1 500 $

Brrr, ça fait froid dans le dos tout ce setup de table télévisée démontée. On dirait bien que ça sent déjà la fin depuis que Koray Aldemir est devenu champion du monde. La fin... ou presque. Il reste quelques tournois sur le programme, c'est aussi la particularité de cette édition. Et l'un de ceux-là est en train de parfaitement réussir à un Français, un joueur à la recherche de son premier bracelet, le jeune Arthur Conan.

arthur conan

Le Breton s'est lancé à l'aventure de ce 1 500 $ au thème un peu spécial, puisqu'il s'agit de rendre hommage à quelques joueurs encore vivant, faisant partie du Hall Of Fame, en leur collant des bounty sur le front. Le spectacle a permis de voir des personnalités comme Doyle Brunson, Phil Hellmuth, Daniel Negreanu, Tom McEvoy, Barry Greenstein, Elie Elezra, Scotty Nguyen, Barbara Enright, Linda Johnson, Lyle Berman et Jack McClelland dans le field... et c'est tout. Ça fait peu quand on sait qu'il y a tout de même 59 membres dans ce cercle très fermé. Tous ne sont plus de ce monde malheureusement. Une personnalité a même été ajoutée dans ce tournoi, l'acteur Américain Vince Vaughn, qui aura régalé les médias et les fans, avant de bust lors de la première journée. Et au jour 2 ? Aucun d'entre eux n'a réussi à se qualifier.

Une fois le côté "people" passé, le tournoi pouvait reprendre normalement. Avec une première journée à 469 inscriptions, qui avait notamment bien souri, côté Français, à Laurent Polito, le sérial perfeur WPT. Qualifié pour le jour 2 avec le cinquième plus gros stack sur 63 survivants, Laurent avait surement de beaux espoirs. Il n'en sera rien, son tournoi s'est rapidement terminé aujourd'hui avec As-Dame contre deux As. Sébastien Comel et Emmanuel Rapinier ramènent chacun un min-cash de ce tournoi côté tricolore, tous comme les deux Team Pro Winamax, Joao Vieira et Borja Gross. Ça fera trois cash pour l'Espagnol Borja cet été... et treize pour Joao Vieira !

Et dans tout ça, il reste donc Arthur Conan. Chipleader il y a quelques instants, il a vu son stack légèrement descendre au moment d'aborder cette demi-finale, mais rien de très grave. À 17 left, on pouvait encore reconnaitre Ole Schemion, Michael Gathy ou encore Maria Lampropolous. Les deux derniers cités ont respectivement terminé 16e et 17e ! La voie est-elle royale pour Arthur Conan ? Ça y ressemble, mais attention à l'Allemand.

Lors de la dernière pause, Ole Schemion s'est joint à Arthur le temps d'échanger quelques mots. L'homme aux 16 millions de dollars de gains en tournoi live, nous a alors confié qu'à l'occasion de ce tournoi, il venait de réaliser son ... 4e cash seulement en carrière aux WSOP de Las Vegas ! "Mais tu viens depuis quand ?" lui a demandé Arthur, "depuis 6 ans", lui a répondu Schemion. On peut être l'un des meilleurs joueurs au monde, et n'avoir encore pas compris comment fonctionnait Sin City. Autant dire que ce dernier break aura permis à Arthur Conan de bien souffler... mais aussi de comprendre que face à lui, il affrontait un joueur déterminé comme jamais pour enfin ramener ce petit bracelet tant convoité.

Vainqueur du tournoi : 172 499 $ et une petite breloque 7e : 20 985 $ A l'heure d'écrire ces lignes, 15 left : 6 814 $

Yoh Viral à la table des grands

Un Français s'est glissé dans le défilé de star habituel. Un homme bien connu des réseaux pokeristiques frnaçis, et qui tente l'aventure High Roller depuis quelques temps : Yoh Viral est de la partie sur ce Super High Roller

Yoh Viral

Le bruit courait depuis quelques jours déjà. Quelques jours après avoir annoncé sa présence sur le 250k de ces WSOP, Johan Guilbert, aka Yoh Viral ne s’est pas dégonflé. Assis entre Stephen Chidwick et Adrian Mateos, le joueur et youtubeur est bien présent dans ce Super High Roller.

Après un 25 000 $, qu’il a remporté à Chypre pour un demi million de dollars, un 50 000 $, puis un 100 000 $ dont il a fini 3e pour un autre demi million de dollars, Yoh Viral met la barre encore plus haut. 250 000 $ l’entrée, le tournoi le plus cher de ces WSOP et un record pour le joueur et youtubeur français.

« C’est le plus gros tournoi de ma vie. J’espère que ça sera pas le dernier. Mais en tout cas, je me sens vraiment bien, commente Yoh Viral, toujours suivi par ses deux acolytes vidéastes, qui filment et montent ces Vlogs quotidiens. La structure est magnifique, on joue 350 deep, c’est presque comme du cash game. Et ça tombe bien, c’est ce que je joue d’habitude ».

Gravir les High Rollers, une marche après l'autre

Yoh Viral

On a pas l’habitude d’observer des oiseaux tricolores voler dans ces altitudes. Parfois, Jean-Noël Thorel vient envoyer quelques pralines sur les 100k de Rozvadov ou les 50k de Barcelone. Le joueur de cash game High Stakes Rui Cao, ainsi que son frère d'armes Arnaud Romain, ont été aperçus sur les buy-ins vertigineux des Triton, à Jeju, à Londres ou au Montenegro. Mais oui, un Français dans un 250k relève de l’exception.

« Ca s’est bien passé sur mes premiers shots High Roller à Chypre. J’ai pris presqu’un million en une semaine, rappelle Johan Guilbert, qui avait en effet connu une épopée formidable au Merit Poker, lors du Super High Roller Bowl. Avec le bull run des cryptomonnaies, ces deux facteurs me permettent aujourd’hui de jouer ce genre de tournoi » explique Johan Guilbert. Sur ce 250k, le joueur a également vendu une part de son action, contrairement aux deux autres Highroller prévus cette semaine, à 50k puis 100k.

Mais au delà des sommes vertigineuses, c’est la concurrence qui fait peur dans ce genre de tournois. Entouré de mastodontes, avec les Koon, Petrangelo, Addamo ou Vogelsang, pour ne citer qu’eux, difficile de trouver de l’edge.

« C’est claire que jouer contre les milliers joueurs du monde, c’est pas la meilleure stratégie pour gagner, concède le Français. Mais le but, c’est de ne pas être exploitable et de ne pas exploité par ces joueurs là. Et puis, il y a des profils différents et contre certains, tu peux tirer ton épingle du jeu ».

Même s’il les joue depuis le début de l’année, Yoh Viral semble bien conscient de l'écart d'expérience. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas se mesurer à eux.

« J’ai beaucoup apprendre de ces joueurs. Eux sont installés sur ces buy-ins depuis de nombreuses années. Bon, un 250k, c’est pas vraiment le terrain de jeu pour apprendre, mais, c’est aussi l’occasion d’appliquer ce que j’ai déjà appris ». Et puis, même si l’edge est faible, voir inexistant, après tout, on a aussi le droit de se faire plaisir, nan ? - Fausto

Yoh Viral

Privé de dessert

Arthur Conan échoue aux portes de la table finale Event#79 : Poker Hall of Fame bounty 1 500 $

Il n'y aura pas de nouvelle table française ce soir aux WSOP : Arthur Conan n'a pas réussi à s'incruster parmi les derniers de ce tournoi Hall of Fame : "Je jouais pour le bracelet, on va dire que c'est pour ça que j'ai fait ce move à la fin..."

Arthur est amer, il sent bien qu'un instant privilégié vient de lui être retiré, celui de faire une table finale de WSOP. À l'aise depuis un bon moment dans ce tournoi, il a fini par tomber dans un piège Allemand, un piège nommé Ole Schemion (photo).

"J'ai open 100 000 (2x) et il a fait tapis 1,3 million. J'ai un peu moins à ce moment-là, mais surtout, il y a deux autres joueurs plutôt short... je peux peut-être fold, mais j'ai pris l'option gamble"

ole schemion

Arthur a fini par investir ses derniers jetons avec 66, "parce que je pense qu'il a plus de paires inférieures qui resteal", mais est finalement tombé contre 99. Et n'a pas réussi à se sortir du piège. Il termine 11e pour 10 290 $.

La table finale s'est constituée dans la foulée, avec 10 joueurs, jusqu'à ce que le field se réduise à six... et que tout le monde soit convié à revenir le lendemain, pour disputer cette finale devant les caméras. Est-il utile de faire un tableau de qui a les jetons ? C'est un Allemand bien sûr : Ole Schemion débutera cette finale ce vendredi avec presque 7 millions de jetons (plus de 100 blindes), quand son premier concurrent, le Portugais Giovanni Torre, pointe à ... 2,7 millions ! Le November Nine Jerry Wong fera également partie du casting avec James Alexander, Benjamin Underwood, alors que c'est le chipleader du jour 1, Marc Rivera, qui fermera la marche avec une douzaine de blindes.

Vainqueur : 172 499 $ Second : 106 618 $ 3e : 74 175 $ 4e : 52 569 $ 5e : 37 965 $ 6e : 27 951 $

jerry wong
Jerry Wong, de nouveau en table finale d'un event WSOP

Deux poissons dans la marre

Deux invités mystères dans ce High Roller. Qui sont donc les business men venus se frotter aux meilleurs joueurs du monde ?

John Kincaid et John Lilic

Le casting de ce Super High Roller est ridicule de prestige. Que des joueurs au palmarès affolants qui ont fait tomber les millions un peu partout sur la planète. Mais entre les Fedor Holz, Stephen Chidwick et autres Justin Bonomo, deux inconnus se sont glissés dans ce field luxueux. S’ils ne se sont pas fait un nom sur les tables de poker, il doit surement s’agir d’un Top Reg du business. Partons donc à la rencontre de ces amateurs qui se permettent de poser 250 000 $ pour une partie de poker.

Revenir à ses premières amours

Au moment de la pause, je me dirige vers John Lilic, l'un des deux invités surprise, qui a reg ce tournoi dès le premier niveau. Vêtu d'un élégant costard beige, l'homme me répond en toute tranquilité, alors que je lui demande comment il se retrouve sur ce 250k en compagnie de l'élite du poker mondial. « J’ai beaucoup joué au poker quand j’étais jeune. En réalité, j’ai peut être même plus joué que tous ceux qui sont présents dans le tournoi » précise John, qui squattait beaucoup les tables de cash game au milieu des années 2000. « J’ai même gagné deux tournois, il y a bien longtemps » précise le joueur. En effet, sa fiche Hendon Mob, peu commune, affiche deux lignes, pour deux victoires. En une semaine d’écart, entre fin janvier et début février 2006, le Canadien gagnait un 5 000 $ au Seneca World Classic de Niagara Falls, puis un 500 $ dans la foulée. « J’ai toujours aimé le poker, au point même d’envisager une carrière. Mais je peux te l’assurer, travailler dans la tech et les cryptos rapportent bien plus que le poker » affirme Lilic, en toute sincérité.

John Lilic a en effet épousé une autre carrière. « J’ai développé des logiciels pionniers dans l’écosystème de l’ethereum », résume l’entrepreneur, qui a investi en effet dans un certains nombres d’entreprises liées au monde de la cryptomonnaie, tel que Polygon, OxNodes ou le Bitcoin Center de New York.

Mais les affaires ne lui ont pas fait oublié sa passion. De temps à autres, John revient à ses premières amours, surtout lors de parties de cash game High Stakes, entre Manille, où il habitait, Macau et Las Vegas. « Je joue parfois au Bellagio. J’ai d’ailleurs rencontré ce jeune Français là bas, il est très sympa informe John, tout en me montrant Yoh Viral. Cette semaine, je prenais des vacances à Los Angeles et j’ai décidé de venir ici pour jouer ce tournoi ». S’offrant un kiff avec les meilleurs jours du monde, John retrouve de belles sensations… Mais son parcours pourrait tourner court. Au moment où je finis ces lignes, John Lilic vient de se faire prendre la moitié de son stack par un joueur un peu plus connu des radars pokeristiques, surtout ces derniers temps : Michael Addamo.

Sur un board Q656 avec déjà un beau une quarantaine de blindes au milieu, Addamo a envoyé un barrel à 220 000, que Lilic a payé, avant de demander le tapis sur la river 10. Après une petite minute de tank, le spécialiste Ethereum abandonne le pot, et un pot à 1 millions de jetons à l’Australien, qui lui, passe la barre des deux millions.

Disparu des radars

John Kincaid

L’autre joueur qui ne répond pas aux critères habituels des joueurs de Super High Roller, c’est John Kincaid. Dans l’apparence, il dispose de tous les codes du joueur de poker chevronné. Casquette de tennisman, lunettes noires, cache-cou et manipulation des jetons qui ne laissent aucun doute sur le fait que cet homme a déjà fréquenté de nombreux casinos. Pourtant, les informations disponibles sur ce joueur demeurent bien minces.

D’après les sites pokerisitques, ce joueur né à Omaha dans le Nebraska (ça ne s’invente pas), a enchainé quelques résultats… Au milieu des années 2000. Parmi ses faits d’armes, un min cash sur le Main Event WSOP 2006, une table finale sur un WSOP Circuit, à Council Bluffs (le nom d’une ville dans l’Iowa, ça ne s’invente pas non plus), runner-up d’un 2 500 $ de la Bellagio Cup et une table finale sur un Side WPT à 3 000 $. A l’époque, le joueur semblait déjà s’aligner sur des tournois haut buy-in, comme en témoigne sa participation au WPT 2008 à 25 000 $. Mais après 2011, plus rien. Le joueur disparaît des radars.

Serait-il exclusivement devenu un joueur de cash game ? Vient-il de sortir de prison après 10 ans de prison ? Aurait-il trouvé un job lucratif qui lui permet se refaire un tournoi, dix ans après, à 250 000 $ l’entrée ? Nous tenterons de percer ce mystère et d’en savoir plus sur ce Johnny Kincaid, en espérant qu’il ne sorte pas trop tôt, puisque le joueur ne compte plus qu’un tiers du stack de départ devant lui.

Et juste à droite de Kincaid, un autre joueur vient de s'asseoir. Un homme un peu moins méconnu, représentant le Canada, connu pour ses succès, ses reads, ses vlogs et plus récemment, pour sa capacité à tilter pendant ses sessions Online. Vous l'aurez compris, Daniel Negreanu vient de prendre place dans ce Super High Roller. - Fausto

Le PLO échappe à Sonny Franco

Sonny Franco est éliminé 29e, bien loin du bracelet Event#80 : Pot Limit Omaha 6-max 3 000 $

Quand deux cartes ne suffisent plus à ce jeu, un peu de Pot Limit Omaha ne fait jamais de mal. Sonny Franco, que l'on connait plutôt habile avec deux cartes en main, est loin d'être ridicule non plus quand on lui en rajoute deux de plus. L'une de ses nombreuses bagues WSOP-C a notamment été remportée dans cette variante, en avril 2019. Aujourd'hui, il était le dernier des Mohicans côté Français, sur ce bel event à 3 000 $ l'entrée, et près de 500 joueurs au compteur, mais Sonny n'aura pas réussi à ramener mieux qu'une 29e place : "Dommage, mais je n'ai pas pu faire grand-chose. Dernière main, j'ai AQT9 et je tombe sur AKKx, je ne peux rien faire. Ça faisait un moment que je me battais avec un petit tapis, je n'ai que rarement dépassé la moyenne de tout le tournoi."

sonny franco

Sonny est sur un Vegas mi-figue mi-raisin, "je perds pas mal sur les tournois, mais je gagne pas mal en swap... proche du break even", ce qui en soit, pour quelqu'un qui a joué "...oula... beaucoup de tournois !", ce n'est pas mal du tout. Après, il resterait encore de la place pour faire quelque chose de grand, puisque Sonny Franco n'envisage pas de rentrer à la maison tout de suite : "Il reste le Closer à 1 500 $, un Super turbo à 1 000 $ et le magnifique 5 000 $ en toute fin de séjour. Je n'ai pas encore dit mon dernier mot..."

Dans ce même PLO, sachez que la bulle a duré une éternité, pénalisant énormément de joueurs dont... Idris Ambraisse, qui a tout de même réussi à s'incruster parmi les joueurs in the money.

idris ambraisse
Sur cette photo se cache Idris Ambraisse, seul autre français ITM de ce tournoi... mais busto, 58è, jayjay bro

Addamo détrousse les businessmen

Un refrain qu'on entend beaucoup ces derniers mois : Michael Addamo est chipleader du tournoi. Niveau 8 : Blindes 10 000 - 20 000

Michael Addamo

Depuis septembre, les résultats de ce joueur sont absolument indécents. Michael Addamo n'a pas attendu la rentrée dernière pour se faire connaîre mais depuis deux mois, la machine australienne déblaie absolument tout sur son passage. Et sur ce début de Super High Roller, Michael part sur les mêmes bases.

Pour préciser sa forme du moment, depuis le retour des vacacnes, Michael Addamo, c'est huit lignes Hendon, Mob, dont cinq victoires, pour 7,5 millions de dollars de gains. Deux wins en deux jours lors des Poker Masters, une victoire à 3 400 000 sur le Super High Roller Bowl dix jours plus tard puis au début de ces WSOP, un bracelet sur le 50 000 $ 8-max. A chaque fois, sur des tournois similaires à celui qu'on couvre ce soir.

En confiance après ce rush, Michael Addamo fait partie des joueurs attendus sur ce Super High Roller. Et pour l'instant, l'Australien ne déçoit pas.

L’Australien a pourtant connu un départ compliqué. Pendant deux heures, il gagne peu de pots et dégrind jusque’à se retrouver avec 750 000 jetons, un demi stack de départ, sur les blindes 6 000 - 12 000. Michael trouve les bons réglages et reprend la marche en avant, en se servant à plusieurs reprises dans le stack de nos deux business men. D’abord chez John Kincaid, avec un pot 3-bet ou son 2-barrels fera folder l’américain sur un board JsJc8cKc. Ensuite, c’est chez Lilic (on vous l’a déjà raconté) que Addamo se refait une santé et à l’instant, il vient de reprendre un bon paquet à Kincaid.

L’Australien est à l’attaque avec une mise à 125 000 sur un flop QJ5. Kincaid prend les jetons verts à 100 000 et place le check-raide à 425 000, avec un petit million derrière. Addamo paye et voit la river 10. L’Américain ralentit et opte pour le check. L’Australien ne laisse pas la carte gratuite et place un bet à 300 000 pour questionner son adversaire. Après une petite minute de réflexion, Kincaid rend ses cartes pour se garder son million de jetons. Michael Addamo, lui, en déjà 4. Chipleader de ce début de tournoi.

Yoh Viral et les leads 1BB

Yoh Viral Mateos - Bonomo

Les jeunes padawans qui composent sas communauté le savent mieux que personne : Yoh Viral aime les raise 1BB. A l'instar de beaucoup d'autres, comme Romain Lewis par exemple, Johan Guilbert aime poser une blinde devant lui, même si le pot en fait 10, 20 ou 50. Une manière de tronquer la dynamique, et parfois, de perturber ses adversaires en le faisant sortir de ses standards. Yoh Viral aime ce move, et ce n'est pas sur le plus gros tournoi de sa vie que Yoh Viral va se priver.

Open 45 000 de Justin Bonomo au bouton, Yoh Viral paye et Adrian Mateos, en grosse blinde, se joint à la partie. Le croupier dévoile un flop 754, moment choisi par Johan pour sortir sa spéciale. Lead 1BB, 20 000. Pas cher. Ses deux adversaires call.

Sur la turn 8, Yoh Viral poursuit sa tactique : 1BB dans un pot qui en fait plus de 10. Cette fois, Adrian riposte : 175 000 dans la tronche. Ce qui n'était pas prévu, c'est que Justin Bonomo se joigne à la fête. Payé, et payé dans la foulée par Yoh Viral. Le pot devient gros. 7 sur la river et le Français lead encore une fois. Mais cette fois, c'est pour 255 000 jetons. Mateos fold rapidement, mais pas Bonomo qui décide de payer. Yoh montre 5c5d, pour un full, suffisant pour que Justin rende ses cartes au croupier. Le Français monte à plus de 2,4 millions de jetons. Adrian Mateos et Justin Bonomo sont sur la corde raide, avec respectivement 650 000 et 390 000 jetons.

Daniel Negreanu est lui aussi au dessus des 2 millions, tout comme Sam Soverel, Dan Smith et Mikita Badziakouski. Et sinon, Timofey "Trueteller" Kuznetsoz et Ali Imsirovic viennent eux aussi de faire leur entrée. - Fausto

La remontada de la máquina

Event #82 - NLHE Super High Roller 250 000 $ Niveau 9 : Blindes 10 000 - 25 000

Adrian Mateos

On commençait à s'inquiéter pour Adrián Mateos. Après six niveaux de jeu, l'Espagnol du Team Winamax avait perdu les deux tiers de son tapis et pointait parmi les plus petits stacks du tournoi. Deux heures plus tard, Mateos est de retour dans les hauteurs du chipcount. La máquina s'est mise en route.

L'opération "remontada" commence avec un gros coup post-flop face à Dan Smith. Open de l'Américain 2BB en début de parole, Adrián défend. Le flop vient Q4 et l'Espagnol joue en check-call face au C-bet 50 000 de Smith. Même stratégie sur la turn 6 et les deux joueurs se retrouvent sur la river Q, pour 90 000. Dan Smith place le 3e barrel, un peu plus tassé, pour 375 000. Mateos annonce le tapis, pour 330 000 supplémentaires, qui mettent en maladie son adversaire, qui finit par payer. Brelan pour Smith, qui tient KQ et full pour l'Espagnol, qui a trouvé la "magic card" sur la turn avec son 66. Le Team Pro Winamax revient au dessus de tapis de départ. Il ne va pas s'arrêter en si bon chemin.

Une orbite plus tard, il s'offre même sa première élimination. La victime répond au nom de Justin Bonomo, qui a envoyé ses 15 blindes avec 55. Mateos s'est reveillé avec 1010, ça tient, et l'Espagnol oblige le numéro 2 de la "All-time Money list" à passer par la case re-entry.

Enfin, il vient à l'instant de se placer dans le wagon de tête de Super High Roller, après une jolie bataille post-flop. Un duel Bouton contre SB face à Wei Rui Tang où l'action s'est vite emballée. Open 65 000 du Honkongais, 3-bet 260 000 chez Mateos, 4-bet 675 000 Tang et tapis chez l'Espagnol, pour 1,2 millions de plus. Wei Rui arrête les frais et laisse le pot à Mateos, revenu à plus de 3,4 millions.

Du côté des bustos, Jason Koon a mis 500 000 $ dans le prizepool avec ses deux bullets pour s'en aller définitvement avant le 9e niveau. L'amateur de cryptomonnaie John Lilic a fondu rapidement, Nick Petrangelo le suivait dans la foulée. C'est également terminé pour David Peters, Jake Schindler et Seth Davies.

Adrian Mateos

Les moves et les blagues de Yoh Viral semblent bien amuser Adrián Mateos, qui revient à toute allure dans ce Super High Roller

Addamo et Imsirovic emmènent 15 joueurs au Day 2

Event #82 - NLHE Super High Roller 250 000 $ Niveau 10 : Blindes 15 000 - 30 000

Michael Addamo

3H du matin, l’Amazon Room est vide. Enfin, presque. Deux joueurs se battent encore sur une table de 10k Razz, pour un bracelet WSOP, devant un rail bien réduit. Deux ou trois spectateurs sont d’ailleurs endormis sur leur chaise. En attendant que Benny Glaser et Everett Carlton en terminent, les floors du Super High Roller débarrassent les trois tables restantes, et ramassent les « bags » des quinze survivants. Le plus fourni d’entre eux appartient à Michael Addamo, suivi de près par Ali Imsirovic. Ils reviendront demain à partir de 14h (23h00 heure de Paris) pour le Day 2 du plus élitiste des tournois WSOP.

Intouchable sur le plateau High Stakes depuis plusieurs mois maintenant, Michael Addamo continue de dérouler. Malgré un faux départ, l’Australien a mis les gaz en milieu de journée pour revenir dans le gang des chipleaders. Il s’est grassement servi dans le stack des deux joueurs récréatifs, John Lilic puis John Kincaid, puis a maintenu son avance sur les derniers niveaux, grâce à de petits pots sans showdown, mais aussi en montrant quelques jolies mains. Il a notamment retourné un joli carré d’as trouvé sur la turn, mais Sam Soverel a trouvé le bon check-back sur un tableau A4QA9 pour limiter les dégâts. Avec 4 965 000 jetons, le vainqueur du dernier Super High Roller Bowl reviendra demain avec le costume de chipleader.

Ali Imsirovic

Juste derrière lui, on retrouve Ali Imsirovic. Le joueur bosnien a décollé sur le dernier niveau de la journée, en éjectant Dan Smith, qui n’a pas su s’extirper du piège posé par son opposant. Imsirovic ouvre UTG, Dan défend et les deux joueurs check sur le flop J108. Dan Smith passe à l’attaque sur la turn 10, avec un bet à 90 000 payé par Imsirovic. Sur la river 4, Dan Smith poursuit l’offensive avec un deuxième barrel à 310 000. Ali prend une carte timebank pour réfléchir, puis riposte par un tapis, pour plus d’un million de jetons supplémentaires. Smith paye en retournant A10 pour un brelan, qui ne battra pas la flush d’Imsirovic, qui avait touché dès la turn avec son 76.

Adrián Mateos : "On se connaît par cœur"

Adrian Mateos

Derrière le duo de tête, Adrián Mateos est bien placé. Auteur d’une belle remontée, le Team Pro Winamax termine la journée dans le groupe des poursuivants, au côté de Ben Heath, autour des 3 millions et demi de jetons.

« Ca a été une journée folle, commente Mateos, au micro de l’excellentissime Alex, en charge du coverage espagnol de Winamax. Je n’ai presque pas gagné une main sur les cinq ou six premiers niveaux. Je suis descendu au demi-million, puis les deux dernières heures se sont beaucoup mieux passer. Je suis remonté jusqu’à 4 millions et je termine finalement avec un bon sack. Je suis content de mon jeu, je pense avoir bien négocié toutes les mains, à part peut être une sur laquelle je ne suis pas sur. Mais je suis en confiance. Il n’y a pas beaucoup de récréatifs, mais ceux qui sont là, on se connait très bien. On se joue presque tous les jours, au final, ce n’est qu’un jour de plus ».

Un peloton de six joueurs oscillent entre les 70 et les 90 blindes : Timofey Kuznetsov, Christoph Vogelsang, Stephen Chidwick, Daniel Negreanu, Sam Soverel et Justin Bonomo reprendront le jeu avec un stack confortable, même si le dernier nommé a eu besoin de deux tentatives pour valider sa place au Day 2. C’est le cas également de Dan Smith, qui a remis 250 000 $ dans la machine pour continuer la partie.

Notre Français Yoh Viral est encore vivant dans ce tournoi princier, mais a vu son stack dégringolé sur les derniers niveaux. Payant un squeeze 20 BB avec paire de neuf, le vidéaste s’est empallé sur les flèches de Jake Schindler, avant d’enchainer plusieurs petits pots perdus, pour terminer la journée avec 405 000. Il lui restera 13 blindes pour tenter le come-back. Les récréatifs John Kincaid et Stanley Tang ferment la marche un stack légèrement inférieur au Français.

YoH ViraL

En faisant les comptes, on se retrouve avec quinze survivants au moment de terminer ce Day 1. Mais puisque le re-entry est encore possible avant le départ du Day 2, ces quinze joueurs devraient être rejoints par d’autres prétendants. Jake Schindler a déjà confirmé sa réinscription, tandis que certains récréatifs habitués des High Rollers pourraient aussi pointer le bout de leur nez.

Avec ou sans eux, le plateau est déjà magnifique. Le ballon d’or 2021 Michael Addamo, le pugnace Ali Imsirovic, la maquina Adrian, la terreur du Online Timofey “Truetteler” Kuznetsov, la légende Vogelsang, le “goat” Chidwick, l’éternel Negreanu, le champion Bonomo… Le casting est énorme, le tournoi vertigineux. On ne peut que regretter l’absence de Fedor Holz, éliminé en fin de Day 1 ou de Phil Ivey, étrangement absent de ces WSOP, mais on aura tout même droit demain à une formidable explication entre les meilleurs joueurs du monde.

Chipcount :

Michael Addamo : 4 965 000 Ali Imsirovic : 4 875 000 Ben Heath : 3 545 000 Adrian Mateos : 3 420 000 Timofey Kuznetsov : 2 890 000 Christoph Vogelsang : 2 860 000 Stephen Chidwick : 2 540 000 Daniel Negreanu : 2 305 000 Justin Bonomo : 2 285 000 Sam Soverel : 2 190 000 Mikita Badziakousi : 1 745 000 Dan Smith : 1 700 000 Yoh Viral : 405 000 John Kincaid : 405 000 Stanley Tang : 375 000

Une pétition ICM face au COVID

SHR

Après le coup de sifflet final de ce Day 1, les joueurs du High Roller se sont lancés dans un débat assez unique, qui a animé le coin gauche de l’Amazon Room, et quelque peu chauffer les esprits. Et comme souvent depuis deux ans, c’est le Covid qui a foutu le bazar.

Pour faire simple, un high staker bien connu dont on taira le nom à été testé positif aujourd’hui. Ce joueur n’était pas dans le Super High Roller, mais beaucoup de participants l’ont fréquenté, notamment à l’Aria, ou ils se sont retrouvés chaque semaine durant ces deux mois de WSOP. Sur sa petite feuille jaune, Christoph Vogelsang proposait que chaque joueur aille se faire tester et que s’il était déclaré positif, l’argent correspondant à la valeur de son stack lui serait rendu, une fois que la bulle aurait éclatée bien sur. Un moyen d’éviter la propagation du virus, et de protéger l’argent des joueurs engagés.

En bon diplomate, Vogelsang a fait passer le mot et tenter de convaincre chaque joueur. Bonomo a approuvé l’initiative, la plupart n’y ont pas vu d’inconvénients, mais John Kincaid, lui, ne voulait pas se préoccuper de ce bout de papier. « Je ne comprends pas pourquoi vous faites ça, réponds l’Américain, peu sensible au mouvement organisé par l’Allemand. Moi, c’est mon premier tournoi en huit ans, je viens pour jouer, vous vous prenez trop la tête avec ce Covid ».

Christoph essaie à plusieurs reprises de lui expliquer son raisonnement, Justin Bonomo milite à ses côtés, Daniel Negreanu ajoute son grain de sel… Mais rien n’y fait. John Kincaid ne voit pas l’intérét de ce papelard et refuse de le signer. « De toute façon, je devrais sortir au bout de trois mains », ajoute-t-il, embarquant dans son opposition d’autres joueurs qui, eux aussi, ne veulent pas se prendre la tête.

Vogelsang cesse d’argumenter. Le contrat tombe à l’eau et chacun vaque à ses occupations. L’explication, elle se fera avec les jetons.

Addamo Soverel

3,2 millions, et de nouveaux prétendants

Event #82 - NLHE Super High Roller 250 000 $ Niveau 12 : Blindes 20 000 - 40 000

Super High Roller

Les princes du jeu sont de retour dans l’Amazon Room. Les quinze survivants de la veille ont retrouvé leur table, accompagnés par quelques nouveaux invités, qui ont attendu le Day 2 pour se joindre à ce défilé de stars.

Dans le lot, plusieurs récréatifs habitués des High Roller. Plutôt que de naviguer avec 400 blindes de départ, ils ont préféré attendre le niveau 15 000 - 30 000, soit 50 blindes, pour entrer dans la bataille. Cary Katz, businessman qui raffole de ces parties juteuses, a pris son siège, et compte bien de nouveau se montrer sur ces plateaux relevées, où il est très en réussite.

Vainqueur Aussie Millions, vainqueur Poker Go Cup, runner-up Partypoker Millions à Sochi, vainqueur du Super High Roller PCA ainsi que de celui de Londres, l’homme au 33 millions de dollars de gains s’est construit un palmarès impressionnant en affrontant les meilleurs joueurs du monde. Mais aujourd’hui, la partie fut de courte durée pour Cary. L’Américain a perdu un gros coup 3-way avant de se faire prendre dans les griffes de Christoph Vogelsang. A peine trois quart de jeu et Cary est déjà reparti. Ca nous fait un joli tournoi à 5 000 € la minute.

Neil Patel

Si la présence de Cary était attendue, celle de Neil Patel est plus surprenante. L’Américain a plutôt l’habitude de jouer des buy-ins avec deux ou trois zéros de moins. Vainqueur d’une bague WSOP-C à Tunica en 2017 pour 192 briques, ainsi que d’un Deepstack Extravaganza à 800 $, pour sensiblement le même gain, Neil Patel a joué beaucoup de volume cette année, aussi bien sur des WPT à 5 000 $ que sur des Daily à 100 $.

Cette fois, il s’offre un shot sur un 250 000 $, ce qui correspond à plus du quart de ces gains en carrière. Pourquoi pas. Et pour l’instant, ça commence plutôt bien pour Patel, qui a quasi doublé son stack en une heure après un joli coup contre Adrian Mateos. Open de Patel UTG, défense de Mateos, c-bet à 30 000 sur 10107, check-raise par l’Espagnol à 110 000 et re-raise de l’Américain, pour 530 000. Mateos paye, puis se prend un nouveau parpaing à 800 000 jetons sur la turn 9. C’en est trop pour Mateos qui demande à son adversaire s’il l’a bluffé. Neil retournera un 9d. « Semi bluff » se rassurera l’Espagnol.

Dans les autres nouveaux venus du jour, on signalera l’arrivée d’Orpen Kisacikoglu. Le businessman turque, fondateur de plateforme de iGaming, a retrouvé ses copains de High Roller, qu’il croise régulièrement à Prague, Vegas, Monaco ou au Bahamas.

Keith Tilston

Entrée en jeu également de Keith Tilston. Le trader de Great Point Capital et amateur éclairé, vainqueur de bracelet sur le 100 000 $ de l’édition 2019, a pris place entre Yoh Viral et Mikita Badziakouski.

Côté pro, Nick Petrangelo, Jake Schindler et David Peters ont remis 250 000 $ dans la machine. A eux trois, ils ont mis 1,5 millions de dollars dans le prizepool, qui a atteint les 8 250 000 $. Ca nous donne un joli Pay-out que voici :

1er : 3 265 362 $ 2e : 2 018 148 $ 3e : 1 370 575 $ 4e : 930 791 $ 5e : 632 124 $

Goutard sort de nul part

La course au bracelet n'est pas terminée pour tout le monde. Antoine Goutard est bien engagé sur un petit NLHE Event#81 : NLHE Deepstack 800 $

Il n'y a pas de petites victoires, il n'y a que les gros bracelets qui comptent. Antoine Goutard est un joueur rarement rassasié, et malgré quatre ITM sur des tournois WSOP depuis le début de l'automne, il en veut toujours plus... et surtout un bracelet. Aujourd'hui, il est lancé dans l'une des compétitions les moins chères du programme, un 800 $ NLHE tout ce qu'il y a de plus classique, mais qui offre toute de même un bracelet de champion du monde pour son vainqueur et plus de 200 000 $.

antoine goutard

Près de 2 000 participants ont été enregistrés et Antoine Goutard s'apprête à démarrer la partie à trois tables restantes... avec le chiplead. Oui, promis, cette fois, on va y aller doucement et essayer de ne pas s'emballer trop vite comme avec Arthur Conan la veille. Mais tout de même. De mémoire de couvreur, un Goutard avec une tonne de jetons à l'approche d'une fin de tournoi, c'est rarement bon signe pour les autres. Face à lui, sur cette nouvelle table, Antoine disputera cette partie face à l'un des rares visages reconnaissables du field, celui de Garry Gates, November Nine 2019 (4e pour 3 millions de dollars) l'année de Hossein Ensan. Double mauvaise nouvelle, puisque l'Américain entamera cette fin de tournoi avec à peu près le même stack qu'Antoine. "J'ai 30 blindes, ça peut aller très vite quand même." Antoine ne tremble pas quand il s'agit de mettre les jetons au milieu pour coller la pression à ses adversaires, ce qui lui vaut de pas mal faire le yoyo. Monté au maximum à 10 millions de jetons, il lui reste plutôt 6 millions désormais, sur une BB à 200 000.

"J'aimerais bien avoir un rail moi aussi... Bon après, je comprends les copains, on est encore loin de tout ! " Mais si javais vous trainez par ici, sachez qu'il y a un Français qui peut qu'on crie bientôt pour lui.

Victoire : 202 274 $ 6e : 40 376 $ 14e : 9 732e $ 27e : 6 558 $

Des gangsters à la table des rois

Deux invités surprises attirent l'attention dans ce tournoi. L'un en posant ses gonades sur la table, à coups de jolies parpinades dans la tronche des tops Regs, l'autre par son caractère bien trempé

Event #82 - NLHE Super High Roller 250 000 $ Niveau 13 : Blindes 25 000 - 50 000

John Kincaid

Patel à coup de tractopelle

Il y en a un qui n’est pas venu pour chômer. Neil Patel, le joueur qui joue parfois des Daily à 60 $, parfois des Super High Roller à 250 000 $, fait une entrée absolument fracassante dans ce tournoi. Après avoir envoyé quelques parpaings à Adrian Mateos, l’Américain vient de faire très mal l’ex-chipleader du tournoi, Michael Addamo. Un move bien couillu de Patel, récompensé par une river chanceuse, qui lui permet de surgir dans le gang des chipleaders, tandis que l’Australien tombe à une dizaine de blindes.

Dans un pot 3-bet cut-off contre SB, Neil Patel joue les filous dès le flop 37K. Plutôt que de C-bet, l’Américain opte pour un check-raise qui fait déjà bien gonfler le pot.

Après un début de journée difficile, le vainqueur du dernier Super High Roller Bowl reçoit un nouveau coup de massue, qui le fait tomber dans la zone rouge. L’imprévisible Neil Patel compte quant à lui trois stacks de départ après 2 heures de jeu. Solide.

Patel

Au moment de la pause, je tente de déceler quelques indices sur la présence de ce joueur, qu’on a rarement, sinon jamais vu sur ce genre de buy-in. Mais le joueur reste très évasif. « J’étais venu pour le Main Event, j'avias bien démarré mais j'ai été card-dead au Day 3. Je suis rentré au Wynn, où je séjourne en ce moment, et j’ai surtout joué au golf avec quelques copains. C’est ma nouvelle passion depuis cette année, confesse le joueur, dans un discours mêlant mystère et détente. « Je ne savais pas vraiment si j’allais jouer ce tournoi, mais je l’avais sur mon radar ».

Le caïd Kincaid

Hier soir, il avait semé la discorde après le coup de sifflet final du Day. Refusant de signer le papier que lui tendait Chirstoph Vogelsang, pour assurer les gains des finalistes qui seraient potentiellement atteints du Covid-19, John Kincaid affichait son indifférence vis à vis du reste du field. « Vous vous prenez trop la tête avec ce Covid, lâchait il sur de lui. De toute façon, je vais jouer trois mains et je vais sortir ».

Avec son maigre stack, l’américain ne partait clairement pas favori. Mais après la première pause, John Kincaid est bien de retour dans ce tournoi. L’Américain a trouvé le spot de triple up parfait. Faisant face à un all-in 400 000 de Stanley Tang, pour un stack équivalent, Kincaid a tout poussé avec deux rois. Et en grosse blinde, Cary Katz était venu se joindre à la fête. AQ chez Katz, AQ chez Tang, les deux joueurs se mangent leurs outs, et le flop 28d734 ne changera rien. Kincaid triple son stack.

De quoi peut être lui redonner le sourire et livrer quelques mots au jeune couvreur de Winamax, qui s’intéresse à sa présence dans ce tournoi royal, après 8 ans d’absence sur le circuit ? « Pas maintenant », répond sèchement le joueur sans même jeter un regard, avant de reprendre sa chaise, cinq minutes avant la reprise. Sympa.

Yoh Viral se fait la malle

A chaque fois qu'il augmentait son record de buy-in, Yoh Viral trouvait le deep run. Pas cette fois, le streamer français sort de ce 250k à une anecdotique 14e place, sur un flip des plus communs

Event #82 - NLHE Super High Roller 250 000 $ Niveau 15 : Blindes 35 000 - 70 000

Yoh Viral

« Il y en aura d'autres »

L'aventure de Yoh Viral sur ce super High Roller est terminé. Le Français a rendu les armes sur le 14e niveau, sur un flip inévitable. Tombé à 11,4 blindes sur les blindes 30 000 - 60 000, Yoh a trouvé un beau AK UTG +1. Une bonne main pour pousser ses jetons. Mais face au 77 de Dan Smith, c'est un 50-50. Des coups comme celui-là, Johan Guilbert en a joué des milliers dans sa carrière. Mais celui là valait un peu plus que les autres. Le board 1010584 ne sera d'aucune aide en Français, qui sort du tournoi sans vraiment avoir eu le temps d'espérer. Un dernier mot à la caméra de Théo qui filme son Vlog avec son collègue Adrien, puis Yoh quitte l'Amazon Room.

Yoh Viral

« C’est le jeu. Si je gagne ce flip je reviens bien, même s’il y avait encore beaucoup de coups à passer, commente le joueur, déçu mais pas abattu. C’était quand même bien. C’était une première sur ce buy-in, mais il y en aura d’autres. Ca n’était pas le dernier ». En attendant de le voir sur de nouveaux 250k, le Français reviendra en piste très vite, sur les derniers High Roller du festival. Un 50 000 $ dès demain, puis un 100 000 $ dimanche. Tout n'est pas perdu.

Peters mange du Patel

David Peters

Depuis son entrée dans le tournoi cet après-midi, il en fout absolument partout. Des 3-bet en pagaille, des sur-relances flop, des 3 barrels à foison... 250 000 $ ou pas, Nilesh Patel n'est pas du genre timoré. Face à Michael Addamo, on l'a vu sortir un move bien audacieux qui a sérieusement touché l'Australien sur une river chanceuse. Face à David Peters, Nilesh s'est encore embarqué dans un bluff fou. Mais cette fois, son audace n'a pas payé.

L'action est déjà bien chaude au moment où j'arrive sur le board JK57. Le pot fait déjà un bon million et Patel envoie un nouveau bet bien pesé, pour 900 000 jetons. Payé par Peters. La river est un 6, et Patel saisit une nouvelle belle masse de jetons qu'il avance au milieu : 1 400 000 demandé ! Petite réflexion chez Peters, qui finit par payer. A4 chez Patel, en pampa total, et double paire chez Peters, qui a trouvé une river rassurante avec son K6. Alors qu'il tutoyait le chiplead, Patel perd gros tandis que Peters devient le premier joueur à passer les 7 millions de jetons, soit plus de "4,5 startings stacks".

Peu bavard mais terriblement fort, celui qu'on surnomme "l'assassin silencieux" ne s'arrête pas en si bon chemin. David Peters s'engage dans un nouveau tête à tête avec le raiser fou Patel. Open 3x de Nilesh, payé par Peters depuis le bouton et les deux joueurs découvrent un flop QJ6. C-bet pot envoyé par Patel : 550 000 au milieu, payé par Peters. Même montant demandé sur la turn 8, payé encore et encore 550 000 envoyé sur la river 8. Cette fois, David riposte plus franchement : Tapis, pour 1 700 000 jetons. Plutôt du genre rapide, Nilesh jettera cette fois trois time bank de trente secondes avant de lâcher sa main. Le voilà retombé au stack de départ. David Peters, s'empare du chiplead à plus de 8 millions.

A part ça, on a perdu Michael Addamo. Le champion australien, qui marchait sur le plateau High Roller depuis quelques mois n'a pas su revenir après le coup de bambou que lui a mis Nilesh Patel. Après une défense de blinde, dans un pot 3-way avec Daniel Negreanu et Stephen Chidwick, l'Australien a rebondi sur l'attaque de l'Anglais sur un flop 9105. 280 000 sur les 120 000 de Chidwick qui paye rapidement avec son KJ. 83 chez Addamo, qui n'améliorera pas sur la turn 6, ni sur la river J.

Fin de parcours également pour Justin Bonomo, Orpen Kisacikoglu, Timofey Kuznetsov et Mikita Badziakoouski.

Kuznetsov

Enfin le bracelet, olé !

Ole Schemion remporte son premier bracelet WSOP ! Event #79 : Poker Hall of Fame Bounty 1 979 $

Comme si Arthur Conan lui avait ouvert la voie royale vers le bracelet : Ole Schemion s'est engouffré dans cette brèche et n'a pas manqué de raser (c'est le mot) ses derniers adversaires du jour, afin de soulever cet après midi le premier bracelet WSOP de sa carrière. Enfin pourrait-on dire, pour son 4e ITM seulement en 6 années de participation aux championnats du monde de Las Vegas, il pose la main sur un trophée qui manquait clairement à sa collection.

"J'ai été très chanceux sur ce tournoi, je me suis retrouvé dans énormément de bons spots et j'ai bust une quantité de joueurs impressionnante depuis qu'on est 15 je crois, dont le petit Français. Je suis très content d'enfin remporter un bracelet WSOP"

L'Allemand met la main sur 172 499 $, ce qui doit être très loin de rembourser l'intégralité des buys-ins qu'il a pu envoyer en six éditions aux WSOP, mais au moins il pourra ranger cette breloque dans son armoire à médaille, qui commence sérieusement à ressembler à quelque chose, à côté notamment de ses trophées glanés sur le Partouche Poker Tour (2012), les Masters Classic D'Amsterdam (2012), l'Aria (2014), l'EPT San Remo (HR 2014), l'EPT Monaco (SHR 2016), WPT tournoi des champions (2019)... et j'en passe, et des pas mal online également. Si on commence avec lui, on ne s'arrête pas tout de suite. Désormais, il possède 16,5 million de dollars de gains en tournoi live !

ole schemion

En finale, Ole Schemion s'est d'abord occupé du cas de Jerry Wong, ancien finaliste du Main Event 2016, sur un petit flip moustache. Puis, il a observé James Alexander prendre la 5e place, avant de s'occuper personnellement des cas de Marc Rivera (4e) ou encore Giovanni Torre (3e). L'élimination de ce dernier est plutôt cruelle, puisque le Portugais s'est retrouvé à tapis avec J6 contre le T8 de Schemion. Le flop est venu J62 offrant deux paires d'un coté contre tirage couleur de l'autre, mais Ole a plutôt trouvé un T sur la turn puis un T sur la river, pour repasser devant.

En tête à tête, le pauvre Benjamin Underwood n'a pas pu faire grand-chose. Parti avec un déficit de jetons assez important (12,4 millions vs 1,7 million), il n'aura tenu que trois mains.

C'est fait, Ole Schemion est enfin champion WSOP, juste avant de dire adieu au Rio.

Une finale pour Antoine Goutard !

Alerte bracelet ! Antoine Goutard est en finale et il existe donc une vraie chance de bracelet Event #81 : NLHE Deepstack 800 $

Cocorico... c'est reparti pour une nouvelle table finale Française sur ces WSOP 2021 !

antoine goutard

Et si on ajoutait un nouveau bracelet à la collection déjà impressionnante de l'automne ? L'animal qui tient les rênes ce soir s'appelle Antoine Goutard, l'un des vainqueurs du KING5. Un véritable père fouettard des cartes, qui va devoir batailler contre de féroces adversaires. Si le buy-in ne parait pas impressionnant, 800 dollars, le premier prix intéresse fortement le Français : "Attend, il y a un peu plus de 200 000 dollars au bout, il est trop beau ce tournoi !" C'est vrai qu'avec 1921 joueurs au total, le prizepool est plutôt bien gras.

La planète poker ne connait pas encore totalement l'intéressé, mais dès ce soir, Antoine pourrait se faire un petit nom. Si vous êtes un oiseau de nuit, il faudra patienter un tout petit peu pour connaitre le dénouement, puisque les joueurs ont été envoyés en dinner break. On ne s'arrêtera que lorsqu'un joueur soulèvera le bracelet.

À la pause diner, Antoine présente le second stack le plus imposant du tournoi, avec 10,7 millions de jetons en sa possession. C'est bien, mais un peu moins que le chipleader Portugais, Diogo Veiga, avec 15,5 millions. C'est tout de même beaucoup mieux que deux de ses voisins de gauche, les Américains Jason Wheeler avec 3,7 millions et Garry Gates avec 5,8 millions.

Pour en arriver là, Antoine a notamment éliminé trois joueurs avec une paire de Dames en main. Deux joueurs ont trinqué sur une même main, puis Antoine a ouvert de nouveau cette jolie premium quelques instants plus tard pour réduire le field à 11 joueurs.

Tous les joueurs sont désormais assurés de remporter 15 035 $. C'est bien, mais du côté du clan d'Antoine, c'est plutôt la breloque qui est dans le viseur.

antoine goutard rail
Le rail Français est prêt à vibrer une seconde fois aujourd'hui

Mateos dans le Top 10

Le Team Pro Winamax s’accroche en queue de peloton, alors qu’il ne reste que 10 joueurs en course.

Event #82 - NLHE Super High Roller 250 000 $ Niveau 15 : Blindes 35 000 - 70 000

Mateos

Adrian reste au contact

5 heures de jeu dans ce Day 2 et le stack d’Adrian Mateos n’a presque pas bougé. Toujours 3,5 millions dans ce Super High Roller. A l’entame du quatorzième niveau, ce stack représente une petite soixantaine de blindes. Largement assez pour permettre au Team Pro Winamax de montrer sa palette technique. Mais devant lui, ses concurrents avancent à grand pas.

Pendant de longs niveaux, Adrián a fait le dos rond. Peu de spots à jouer, pas de très gros pots, l’Espagnol a lentement dégrindé pour tomber près des deux millions jetons. L’Espagnol s’est réveillé il y a quelques minutes, avec un petit coup de chance qui lui permet de reprendre la marche en avant. Et encore une fois, c’est Nilesh Patel qui a allumé la mèche.

Open 3BB de Patel UTG, payé par Steth Davies en position. La parole arrive sur Mateos en grosse blinde, qui décide d’envoyer le tapis : 1 900 000. Couvert par l’Espagnol, Patel paye avec plaisir, tandis que Seth Davies s’en va gentiment. L’Américain tient deux as, Adrián 88. Mal embarqué, le Team Pro trouve un flop de rêve 1076. Beaucoup de cartes lui donnent désormais la gagne. Le 7 turn n’en fait pas partie mais le 8s river, lui, donne full à Mateos, qui revient à son stack de début de journée.

Après avoir boxé toute la journée, en mettant de gros uppercuts à ses adversaires, et en recevant une beau crochet de David Peters, Niles Patel tombe KO sur ce 14e niveau, sur un sacré bad beat.

Avantage Peters

J'en connais un qui a bien fait de poser une deuxième bullet. Eliminé précocement lors du Day 1, David Peters est revenu aujourd'hui, avec les mêmes intentions, mais plus de réussite. L'Américain mange les jetons depuis le début de journée et touchent les cartes qu'il faut pour amasser les gros pots. Après avoir croqué franchement dans le stack de Nilesh Patel, David vient de dévoré celui de Jake Schindler, sur une river bienvenu.

Open de Peters en début de parole défendue par Schindler. Jake check-call un premier barrel 120 000 sur le flop AJ8, puis un deuxième à 360 000 sur la turn 2. La Q complète le board et Peters envoie le troisième barrel tapis pour le million de jetons restants à son adversaire. Jake se déleste de tous ses timbe-banks avant de payer David, qui montre 109, pour une suite river bien tombée. Schindler est à terre, Peters dans la stratosphère : L'Américain est le premier joueur à passer la barre des 10 millions.

Loin derrière, Ben Heath et John Kincaid tournent autour des 90 blindes, tandis que Chidwick, Vogelsang, Mateos et Seth Davies gravitent autour de la moyenne, autour d'une grosse cinquantiane de blindes. Daniel Negreanu reste dans la course avec 3 millions, légèrement plus que Keith Tilston. Dan Smith ferme la marche, avec une quinzaine de blindes.

Jake Schindler

Chipcount :

David Peters : 10 370 000 John Kincaid : 6 350 000 Ben Heath : 6 200 000 Christoph Vogelsang : 5 075 000 Stephen Chidwick : 5 050 000 Seth Davies : 4 300 000 Adrian Mateos : 4 150 000 Daniel Negreanu : 3 100 000 Keith Tilston : 2 650 000 Dan Smith : 1 040 000

Benny Glaser puissance 4

Le joueur anglais décroche son 4e bracelet WSOP pour 274 693 $

Event #78 : Razz 10 000 $

Glaser

Il inscrit encore un peu plus son nom dans la légende du poker anglais, et toque à la porte du panthéon des joueurs de variantes. Après trois jours de combat et un heads-up épique, Benny Glaser remporte le 10 000 $ Razz Championship de ces WSOP 2021, pour 274 693 $ de gains.

Spécialiste de "mixed games", le grinder anglais remporte un quatrième bracelet WSOP, cinq ans après son doublé de 2016 en Omaha Hi-Low.

« Ce bracelet a un gout différent des autres. Il me fait rentrer quelque part dans un club plus exclusif, commente le joueur quelques minutes après son titre. Bien évidemment, c’est plus difficile de gagner plusieurs bracelets, donc c’est un beau sentiment de cimenter ma place dans ce groupe de joueurs. C’est assez différent du premier, où c’est quelque chose de nouveau, de frais ».

Avec quatre bracelets, Benny rejoint le groupe des Anthony Zinno, John Monette, Dominik Nitsche, Robert Mizrachi, Mike Matusow, Eli Elera, Joe Cada ou Bobby Baldwin… Et côté anglais, il creuse l’écart avec Chris Moorman,John Kabbaj, Praz Bansi, John Gale et Barny Boatman, les cinq autres joueurs Britanniques avoir conquis deux bracelets.

« C’était une sorte d’objectif, confie Glaser. Gagner un bracelet représente beaucoup pour moi. J’ai plus ou moins comme but de de garder ce titre de joueur anglais avec le plus de bracelets ».

Heads-up au bout de la nuit

Benny Glaser

Benny Glaser

Benny a du livrer une bataille féroce pour aller chercher son titre. Son ultime adversaire, Everett Carlton, lui a tenu la dragée haute pendant de longues heures. A 3h30 heures du matin hier soir, il ne restait plus qu’eux dans l’Amazon Room, alors que les autres tournois avaient levé le camp depuis longtemps. Benny Glaser avait pourtant un large avantage de jetons, mais ne parvenait pas à achever son opposant américain.

« C’était très difficile, confirme Glaser. La nuit dernière, je l’avais fait tomber très short, mais il a réussi un gros comeback sur la fin de journée ». Les floors ont préféré mettre le combat en pause alors qu’Everett était presque revenu à hauteur de son adversaire. « Je vais être honnête, c’était très difficile de dormir la nuit dernière, à cause de l’excitation et des émotions. Aujourd’hui, il a même repris l’avantage à un moment du match, c’était une vrai bataille mais je suis très heureux d’avoir su renverser la tendance et remporter la victoire ».

Un Vegas plein aux as

Ce quatrième bracelet WSOP vient conclure une saison fantastique pour le spécialiste de variantes. Depuis l’été dernier, Benny Glaser a enchaîné les résultats pour réaliser la meilleure année de sa carrière. Vainqueur d’un 3 000 $ Omaha au Wynn en juillet, l’Anglais débute le festival WSOP par une place de runner-up sur le 25 000 $ H.O.R.S.E. Battu par Jesse Klein, Glaser validait tout de même la deuxième performance la plus lucrative de sa carrière : 341 274 $.

9e du 10 000 $ H.O.R.S.E trois semaines plus tard, il atteint une nouvelle table finale sur le 2-7, terminant 3e pour 132 685 $. Le Britannique parachève sa collection de médaille avec cette victoire sur le 10 000 $ Razz. Et maintenant ?

« Je ne sais pas ce que je vais faire. Je comptais aller jouer les WSOP Europe, mais maintenant, je pense que je vais rester encore à Vegas quelques temps. Pour profiter du temps avec les copains et peut être pour continuer à jouer quelques tournois, comme le WPT Five Diamond, déclare Benny Glaser. Je vais aussi prendre des vacances, on avait prévu d’aller à Aruba avec quelques amis. Et ensuite, retour à la maison pour Noël ! »

Benny Glaser

Pas pour cette fois Mr Goutard

Antoine Goutard échoue à la 5e place. Il pourra sécher ses larmes avec 52 493 $ Event #81 : NLHE Deepstack 800 $

antoine goutard

"Désolé pour ton papier de fin, mais je n'aurais pas grand-chose à te dire."

Je reconnais bien là la déception du joueur Français : Antoine Goutard termine 5e de cette table finale et n'a pas mis longtemps avant de disparaitre de l'Amazon Room. Il aurait pu terminer 10e... il aurait pu être énorme chipleader... au final, les cartes ont décidé de laisser Antoine patienter avant d'obtenir son premier bracelet.

Le scénario de cette finale est un fou, comme dans à peu près n'importe quel tournoi turbo. Antoine est tombé à 2 blindes après un coup improbable. Sur 2J3J7, le Français a check call 900 000 au flop (1,9bb) avant de prendre l'initiative en misant une blinde turn (500 000) puis 4,075 millions river. Son adversaire Shelok Wong le pousse alors tapis pour ses 2 millions de jetons restants. Maladie chez Antoine, qui finira par fold en se gardant 2 millions de jetons. Il confiera plus tard à son rail jeter ici K3 pour flush au roi : "Quand il fait ça, il a toujours mieux..."

Pas résigné pour autant, Antoine va doubler une première fois avec JJ contre AK chez l'Américain John O'Neal (l'éliminant au passage en 8e position), puis quelques vols de blindes préflop lui permettaient même d'inverser totalement la situation.

En pleine confiance et après la sortie de Ralph Massey en 7e position, Antoine tentera d'éliminer Jason Wheeler en bataille de blindes, en faisant tapis avec K5... mais l'Américain décidera de jouer son tournoi avec K7, et le croupier lui donnera raison en le faisant doubler. "Ce coup-là m'a fait très mal", confiait rapidement Antoine après le tournoi.

De plus en plus short, Antoine aura le bonheur de voir un joueur disparaitre en 6e position (Shelok Wong), avant de disputer à son tour un coup à tapis pour sa survie : Suite à l'ouverture à 2,3 BB de Diogo Veiga, Antoine pousse son petit tapis de 3,6 millions... snap call par le Portugais. Antoine claque TT mais découvre rapidement qu'il est totalement dominé par QQ chez son adversaire.

Il n'y aura pas de nouvelle marseillaise au Rio... en tout cas pas ce soir.

antoine goutard

antoine goutard

Tous ensemble, entre mastodontes

Le combat reprend après une heure de dinner break, sur l’ultime table du tournoi. Event #82 - NLHE Super High Roller 250 000 $ Niveau 18 : Blindes 60 000 - 120 000

SHR

Stephen Chidwick, David Peters, Christoph Vogelsang, Adrian Mateos, Ben Heath, Daniel Negreanu, Keith Tilston, Seth Davies et John Kincaid. Voilà pour le casting de la table finale de ce Super High Roller. A l’exception du dernier nommé, qui selon ses dires, joue son premier tournoi depuis 8 ans, et peut être de Keith Tilston, récréatif très éclairé il n’y a que des tops joueurs mondiaux. Et depuis la sortie de Dan Smith, ils sont tous réunis à la même table.

C’est le Team Pro Winamax qui a éliminé l’Américain. Adrian a attrapé Smith sur un coup post-flop où Dan n’a pas voulu croire à l’histoire de l’Espagnol. Open de Dan Smith 210 000, payé par Mateos en SB. Le flop vient J104 et les deux joueurs check pour voir la river 3. Moment choisi par Mateos pour envoyer une parpinade : 450 000 et c’est payé par Smith. Mateos envoie le reste sur la river 10, pour le million et demi qu’il reste à Smith.

Mal de crâne chez l’Américain qui utilise deux time-tanks avant de mettre son tournoi en jeu… Avec A4, pour une petite double paire. Ca ne battra pas celle de Mateos, qui tient QJ, pour une value superbe. Le Team Pro Winamax monte à plus de 8 millions de jetons.

Dan Smith

C'est terminé pour Dan Smith. L'Américain rend les armes en 10e position, éliminé par la maquina Mateos.

Peters calme Kincaid

David Peters

Au moment de partir diner, deux joueurs seulement disposaient d’un stack supérieur. L’Anglais Ben Heath, et le chipleader David Peters. L’Américain nous a d’ailleurs gratifié de deux move puissants avant d’aller manger, pour écraser son voisin John Kincaid.

Sur le premier open 205 000 de Kincaid au bouton, payé par Peters en SB. Le flop vient K87, Kincaid place son C-Bet à 305 000 et David riposte par un check-raise à 930 000. Kincaid call. Mais sur la deuxième marmite à 1 400 000, John abandonne le pot à son voisin.

Une orbite plus tard, c’est sur un pot 4-way que les deux hommes partent pour un nouveau round. Sur un flop 3Q7, Kincaid attaque pour 350 000, qui fait sortir Vogelsang et Heath du coup, mais David Peters, qui paye pour se retrouver en face à face. John check sur la turn J et Peters lui pose une première question : 1 200 000 pour suivre, ce que fait Kincaid. Sur la river 2, il poursuit son interrogatoire, de manière un peu plus radical : Tapis overbet pour les six millions de Kincaid, qui ne peut s’empêcher de lâcher un « Damn it » au moment d’entendre le « all-in » de son voisin. Encore une fois, Kincaid lâchera l’affaire pour laisser Peters mettre la main sur un énorme pot.

Et au moment où je finis ces lignes, Daniel Negreanu est le premier à sortir. Pas frais depuis un petit moment, le Canadien est parti à tapis 11BB avec A8. Christoph Vogelsang s’est réveillé avec JJ qui ont achevé Negreanu sur un board 9342Q.

Ils ne sont donc plus que huit. Cinq seront payés, avec un minimum de 632 124 $. On est pas encore à la bulle, mais on s’en approche.

TF SHR

« Pression constante-pression constante »

Mateos commence à asseoir son emprise sur la table et s'empare du chiplead Event #82 - NLHE Super High Roller 250 000 $ Niveau 19 : Blindes 80 000 - 160 000

Adrián prend les commandes

Mateos

« Pression constante, pression constante » répétait énergiquement Mustapha Kanit, comme un gimmick dans le rail qui poussait Romain Lewis, en finale du Super Turbo Bounty à 10 000 $. Immortalisé par les caméras de Harper dans son flash WSOP quotidien, le moment est resté comme un temps forts du festival pour le Team Wina. Adrián Mateos connaît bien le leitmotiv. Le Team Pro espagnol, très proche de « Musta », reçoit en direct les encouragements de Kanit sur la conversation WhatsApp du Team.

« Pression constante-pression constante » continue d’asséner l’Italien. S’il était dans l’Amazon Room, il serait fier de son collègue espagnol. Depuis une heure, Adrián Mateos a appuyé sur l’accélérateur et commence à mettre la tête de ses adversaires sous l’eau. Mateos a racketé par deux fois David Peters pour lui reprendre le chiplead, avant de stopper net dans son élan les ardeurs de John Kincaid.

Face à l’Américain, c’est d’abord en bataille de blindes que les deux joueurs s’expliquent. Open 3,5BB de Peters, défendu par Adri. Les joueurs partent en check-check tout le long sur un board Q755 jusqu’à la river A. Peters prend alors un jeton jaune, le plus gros, de 1 million, et y ajoute deux jetons verts, les plus petits, de 25 000, pour bet bien pesé. Dans la seconde suivante, Adrián avait posé le jeton du call. Peters montre 94 pour un air total contre A2 chez Mateos.

Et de 1.

Quelques mains plus tard, les deux joueurs repartent au duel. Open 320 000 de Peters au hi-jack, 3-bet 950 000 de Mateos au cut-off, payé. A4107 sur le flop et c-bet petit de l’Espagnol pour 550 000, payé. La turn est un 7, Peters check encore et Mateos envoie gros : 1 700 000 dans un pot qui fait déjà 3,2 millions. Cette fois, c’en est trop pour Peters qui jette rapidement sa main. Et de 2.

Pour terminer, Adrián Mateos va s’occuper du cas John Kincaid. Open bouton de l’Américain, payé par Peters en SB, Mateos complète. 9K3 sur le flop. Kincaid C-bet 250 000, Peters fold et Adri répond par un check-raise à 840 000. Encore une fois, il gagnera le pot sans résistance. 10,5 millions par l’Espagnol, nouveau chipleader, avec près de deux millions d’avance sur Vogelsang.

Mateos