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WSOP 2021 - Main Event - 3

Verra-t-on la couleur de l’argent dès ce soir ?

Il reste 2 362 joueurs pour 1 000 places payées Main Event (Day 3) - Level 11 (1 200 / 2 400 BB ante 2 400)

Day 3
C'est la question à 15 000 dollars du jour - une somme qui correspond à la valeur du min-cash sur le Main Event cette année. Les places payées seront-elles dès ce soir, ou faudra-t-il attendre demain ? Lorsque l'on demande à Charlie Ceresi, l'un des superviseurs les plus expérimentés du staff des WSOP, on obtient une réponse de Normand : "Cela sera très proche. Peut-être !" De fait, les rumeurs qui nous parviennent des coulisses disent que si l'on arrivait aux portes de l'argent (soit aux alentours de 1 000 joueurs restants) au terme des cinq niveaux de deux heures prévus par la structure, les organisateurs n'hésiteraient pas à en ajouter un au programme, afin de s'assurer d'avoir la bulle dès ce soir. Soyons clairs : ce n'est pas notre scénario préféré. On préfèrerait revenir frais et reposés vendredi plutôt que de devoir observer ce grand moment avec douze heures de boulot déjà dans les pattes. Mais bon, pas le choix : on fera notre boulot du mieux qu'on peut.

Bref, ce sont très exactement 2 362 joueurs qui ont pris place dans les salles Amazon et Pavilion ce matin et à onze heures très exactement, le coup d'envoi était donné. On n'en finit pas d'être impressionnés par l'efficacité de l'organisation, quasi militaire, des World Series of Poker. Notre première mission de la journée ? Une opération blitzkrieg à travers l'océan de tables, afin de repérer et prendre en photo tous les joueurs français que nous n'avons pas croisés lors des différents Day 1 et Day 2. Il était impératif de bien imprimer les visages de ces joueurs que nous ne connaissons pas (encore), afin que, lorsque viendra la bulle tant attendue, nous soyons en mesure de déterminer avec précision qui est in et qui est out, comme le chantait Gainsbourg.

Là, pour l’heure, c’est surtout la catégorie out qui va nous intéresser : dans un emballement typique de début de Day 2, les short-stacks sautent comme du maïs dans une casserole. Durant la première heure, on a déjà appris les éliminations de Clément Richez, Rosalie Petit (voir plus bas), Louis « labrik » Linard ou encore Jérémy Saderne. Et c’est (malheureusement) loin d’être fini. Pour nous autres « couvreurs », notre boulot aujourd’hui va régulièrement ressembler à celui d’un préposé à la rubrique nécrologique. Pas la partie favorite de notre job, mais the show must go on. - Benjo

Rendez-lui son argent

Slimane Mamèche
Mettre des jetons dans un sac le soir, c’est l’un des objectifs principaux de n’importe quel participant du Main Event… mais chercher son sac le lendemain, avant de s’installer, ce n’est pas vraiment dans les plans ! C’est pourtant la mésaventure qui est arrivée à Slimane Mameche ce matin. On l’a retrouvé légèrement ruisselant du front, et près de 15 minutes après le shuffle up and deal du jour : « Je sors seulement du bureau des WSOP…ils avaient égaré mon sac ! » Histoire folle qui est arrivé au sympathique Slimane, qui s’est pointé à sa table, et qui n’a rien trouvé devant lui. Une histoire qui lui aura couté une petite et une grosse blinde : « Ils se sont servis dans mon stack… alors que je n’avais pas encore les jetons sur la table. Mais je m’en moque tu sais, si ça leur fait plaisir. L’essentiel c’est que je vais enfin pouvoir jouer maintenant que j’ai mon stack ! » - Veunstyle

Martinet donne les premiers coups de fouet

Johan Martinet
Encore peu connu de nos réseaux pokeristiques, Johan Martinet est en train de se faire connaître sur ce Vegas. Pour lui c’est son premier, et le natif de Bourges n’a pas chômé depuis son arrivée. Sur place depuis déjà un mois, il a initié son séjour par une table finale sur un 2 200 $ au Wynn, pour plus de 41 briques. Son compagnon de voyage, un certain Jeremy Malod, venait de frôler le bracelet sur le 1 500 $ shorthanded, dont il finissait runner-up, pour 193 000 $. Une team de vainqueurs, dont on avait jamais entendu parler avant le début de ces WSOP. Et sur ce Main Event, Johan Martinet se place déjà comme l’un des outsiders français.

« Je connais le jeu depuis quelques années mais c’est peu après le Covid que je m’y suis mis sérieusement », raconte Johan tout en plaçant un open depuis le hi-jack. Mais tandis que le Covid a ramené de nombreux joueur vers les rooms en ligne, lui a attendu la réouverture des cercles pour tâter vraiment les jetons. « Ce que j’aime c’est le live, étudier les profils des joueurs, analyser les dynamiques de jeu. Je ne joue quasi pas en ligne », poursuit le joueur, tout en comptant ses jetons pour poser un gros 4-bet, qui fera folder son adversaire.

Avec 393 000 jetons au moment d’attaquer le Day 3, il fait partie des plus gros stacks français de ce début de journée. « J’ai remporté beaucoup de coups sur les premiers jours. J’ai eu un gros décollage avec un joueur qui m’a 3 barrels puis payé un un re-raise all-in avec hauteur roi sur un board 459AQ. Après ça j’ai bien grindé » raconte Martinet, plein de sérénité. Et ce n’est pas son gros stack qui lui donnera envie de temporiser.

« J’ai eu des tables assez tight les premiers jours, je pense que la meilleure, enfin la plus intéressante, ça sera aujourd’hui » avance Johan.

- Tu as étudié le profil des joueurs ?
- Oui, il y a plusieurs gros stacks, avec des styles bien aggro, comme celui que je viens de clamer » balance Martinet, faisant référence à son récent 4-bet.

Pendant cette petite discussion, Johan va jouer trois mains sur les quatre et remportera chaque coup où il est engagé. Ou comment se présenter à Winamax, en même temps qu’à sa table du jour. 440 000 chez lui. - Fausto

Un rêve qui s’envole

Rosalie Petit
C’est la larme à l’oeil que nous avons quitté l’une des dernières gagnantes du KING5, votre streameuse préférée du Stream Gang de Winamax, Rosalie Petit. Le début de cette journée allait être crucial et son premier coup à tapis déterminant, et malheureusement, Rosalie l’a perdu. Une paire de Valets contre As-Dame, un flip comme elle en a déjà disputé des milliers dans sa vie, mais un flip déjà ultra important pour sa survie dans ce tournoi… « et le croupier a sorti une dame sur la turn ». That’s poker baby, elle n’a pas fait d’erreur.

Le KING5 ne possède plus qu’un seul soldat en lice, le fameux « Chevre Miel ». Allez petit ! - Veunstyle

Un Aladin qui décolle

Aladin Reskallah
Alors même que Rosalie s’apprêtait à quitter la salle, elle décidait finalement de repasser par la table d’Aladin Reskallah, car de l’agitation semblait émaner par ici… et pour cause, Aladin Reskallah est à tapis !

Tout s’est déroulé préflop : en milieu de parole, le joueur du Team Winamax découvre As-Dame, avec 65 000 jetons, soit 27BB. Il open à 2BB, payé par Igor Yaroshevskyy au bouton, payé par Pedro Oliveira en petite blinde. La parole revient sur le joueur en BB, Paulo Joanello. Le Brésilien annonce tapis pour 20BB. Aladin refait tapis par-dessus, et les deux autres joueurs s’effacent.

On revient sur Rosalie… qui en profite pour lâcher les derniers nerfs qui lui restent, en appelant un gros As sur la table… et boum l’A dès le flop ! Aladin Reskallah couvre son adversaire et élimine donc un joueur, non sans passer désormais à 130 000 jetons. Un nouveau tournoi débute pour lui… ¡ A por ellos ! - Veunstyle

Seb Lebarron, d’un Expresso au Main Event

Ce Main Event manque de belles histoires à mon gout. Des scénarios à la Moneymaker qui font rêver les fans de poker, avec de parfaits inconnus qu’on n’attendait pas dans les hautes altitudes, mais qui se mettent à soulever des montagnes. Sébastien Lebaron pourrait peut-être combler ce manque.

Ce Français n’est pas non plus un pur random. Il fréquente régulièrement les casinos parisiens, depuis les années ACF aux tout récents festivals du Club Montmartre. Mais dans les casinos de Las Vegas, on n’a jamais entendu parler de ce Monsieur Lebaron.

Il n’avait d’ailleurs pas prévu de fouler le sol du Nevada cette année. Mais Seb a décidé il y a quelques semaines de lancer un Expresso à 50 €. Il l’a raté. Il s’est dit pourquoi pas un deuxième. Et là, patatras ! « Mon ordi s’est mis à afficher des couleurs dans tous les sens, je n’ai pas compris ce qu’il se passait. Puis j’ai vu que je jouais pour un ticket Main Event WSOP, raconte l’amateur. À peine quinze mains plus tard, j’avais mon ticket pour Vegas. Ça s’est passé tranquille ».

En plein kif’, Sebastien a fait le voyage avec son pote Meddi Ferrah. Les deux lascars sont arrivés le 8 et se sont lancés dans le grand bain dès le lendemain. A l’instar de son collègue, Sebastien a fait les montagnes russes, avec un pic à 200 000, avant de chuter progressivement tout le long du Day 2. « J’ai loupé un tapis 3-way énorme avec JJ contre 1010 et AK. Le gars à fait le roi. Ensuite je suis retombé à 12 000, et j’ai fait suite avec 910 contre AKo ». De bonnes vibrations pour l’invité surprise, qui reprend le combat avec un stack de départ. Et une motivation aussi intacte qu’au premier jour. - Fausto

Le Flash WSOP : la première édition est sortie

Tous les jours à midi pétante, retrouvez sur nos réseaux sociaux le condensé de Vegas et des WSOP grâce au duo Harper (présentation) et Fabrice (cadrage). La première édition a été publiée aujourd’hui :

Retrouvez @harperfr en direct de Las Vegas pour le Flash #WSOP n°1 consacré au Main Event ! pic.twitter.com/lLztibQatu

— Winamax Poker (@Winamax) November 11, 2021

Anecdotes, statistiques et citations à la con

2 160 : le chiffre affiché sur la tournament clock après 81 minutes de jeu. Sachant que 2 362 joueurs étaient sur la ligne de départ à onze heures, cela représente un taux d'éliminations de 2,5 par minute.

Jameel Harris
C'est de très loin que Jameel Harris supporte le Paris Saint-Germain, si l'on en croit l'adresse qu'il a renseignée sur son formulaire d'inscription WSOP : North Hollywood, Californie.

Louis Linard
Parmi les nombreuses victimes de la première heure du Day 3 : notre chouchou de toujours Louis Linard.

2 160 left

2,5 éliminés par minute

Main Event (Day 3) - Level 11 (1 200 / 2 400 BB ante 2 400)

Red Rock Canyon
Les places payées ? C'est tout droit ! (Pour ceux qui se demandent, il s'agit du Red Rock Canyon, à trente minutes de Vegas)

Le karma s'occupe de Slimane

Slimane Mamèche
Ils n'ont pas voulu lui délivrer son stack à l'heure et à sa place, ils lui ont malgré tout pris petite et grosse blinde... et bien le karma s'est occupé de lui... en bien ! Slimane Mameche a pris son envol dans ce tournoi, avec un tapis compté à plus de 420 000 à la première pause. Pour en arriver là, c'est un coup d'une autre planète qui lui est tombé sur la tête, regardez ça. Tout est dans la tchatche !

"Un type relance sur ma BB depuis le bouton, et je suis seul à jouer le coup. J'ai QT avec 220 000 au début du coup, 200 000 pour lui, et je lui dis, "je n'ai jamais perdu avec cette main, car je ne joue jamais cette main". C'est du bullshit évidemment, c'est très sexy comme main, mais je sens qu'il est capable de tomber dans le panneau. Avant que la croupière ne sorte le flop, je lui dit "si tu veux on check tous les deux le flop, dans le noir" et là flop... QTT !"

Full floppé pour Slimane Mameche. Il est l'heure d'emprunter l'autoroute vers Value Town, et de découvrir ce qu'elle contient : "Je suis obligé de faire ce que je lui ai dit, et donc je check. Jamais je ne check ici, mais bon là... du coup il check aussi, et on découvre la turn. C'est un J."

Et la discussion peut reprendre de plus belle entre les deux joueurs : "Je m'apprête à miser", poursuit Slimane, "et là il me dit... "hop hop hop, tu fais quoi là ? attention si tu mises, je te paie". Je ne sais pas si tu vois dans quelle dimension on est là. Eh, c'est un tournoi à 10 000$ ou quoi? Du coup je mise... 3 000 (sur une BB à 2400). ll paie encore."

La croupière pose la river, une blank, un superbe 6. "Bon, un moment donné, il faut value quand même. Je m'apprête donc à miser, et là il me dit "si tu mises, je te relance !" Elle est belle ou pas ?" Slimane Mameche n'hésite plus et pose 10 000... "attention, ce n'est pas fini : il me dit tapis !" Un rêve éveillé ou un setup de folie en sa défaveur ? "Ah non non, pas de bad beat, il avait trouvé quinte sur la turn avec Roi-9 !"

Prochaine mission pour Slimane Mameche, se méfier d'un joueur qui vient d'arriver à sa table, un certain Stephen Chidwick (à gauche sur la photo) avec pas mal de jetons aussi. Je sens qu'on reparlera de cette table bientôt... - Veunstyle

L'exptat épate

Alexandre Servies
C’était l’une des énigmes de ce Day 3. Un Français, inconnu au bataillon, mais qui est en train de se faire remarquer. Par son stack, et surtout par son enthousiasme. « C’est normal que vous ne me connaissiez pas, j’habite à Seattle » explique le jeune Alexandre Servies. Recruté par Expédia, cet ingénieur en informatique a déménagé aux US il y a deux ans. Le jeune homme a donc profité de la (relative) proximité pour vivre son rêve de gamin : jouer les World Series of Poker.

« Je joue depuis une petite dizaine d’années. J’ai fait un peu de cash game live en arrivant à Paris, et quelques tournois de temps en temps. Et là, je me suis dit que j’allais enfin m'offrir mon premier Vegas ».

Pour cette aventure, Alex navigue en solo. Il découvre la ville et s’est concocté tout un programme de tournois low buy-in. « J’ai grind les dailys un peu partout, j’ai mis quatre bullets dans le Millionaire Maker, et là, le Main Event ! C’est totalement hors bankroll mais je me suis fait mon kiff ! C’était prévu dès le début du séjour » détaille l’amateur.

Et pour l’instant, ça se passe plutôt bien sur le plus beau des tournois du monde. « J’ai connu deux premiers jours parfaits. J’ai monté du stack sans trop de frisson, j’ai eu des tables plutôt soft … Sauf en fin de Day 2, où je me suis pris un bluff à tapis river pour mes 100 BB. Le mec avait sans doute remarquer que j’étais amateur eet que je voulais pas bust. Il a eu raison, j’ai tanké sept minutes et j’ai fold » raconte Alexandre.

En ce début de Day 3, l'enthousiasme du joueur est palpable, sinon contagieux. Motivé comme jamais, il connait les Hendon Mob de tous ses adversaires du jour et semble heureux de la table qui lui a été attribuée. « J’ai fait mes devoirs avant le début de journée. Pour l’instant ça commence bien, j’ai touché un brelan de 4 sur la première main pour gagner 50 000 », rapporte le joueur, plein d’entrain et désormais plein de jetons. - Fausto

Tout vient à point à qui sait attendre

Fabien Motte
Il n’y a pas d’âge pour découvrir Vegas. Loin des teams de jeunes grinders qui quittent les rooms online pour raser les tables du Nevada, certains amateurs attendent la cinquantaine pour s’embarquer dans leur premier WSOP. Fabien Motte fait partie de ceux là.

Ce gérant d’une entreprise d’emballage a déjà joué un peu partout. Sur sa côte d’azur natale, mais aussi à Marrakech, Prague, Barcelone, Londres et Rozvadov. Sur des petits tournois réguliers comme des High Roller EPT. En République tchèque, il a même par feux fois fait sauter la banque. A Rozvadov tout d’abord, en terminant 3e du Main Event WSOP-C 2018, pour 83 patates. Puis trois mois plus tard à Prague, en remportant un Side EPT Omaha à 1 100 €, pour 51 bâtons. Pas malhabile cet amateur.

Pour son premier Vegas, Fabien a voulu arriver en forme. Un gros jour de repos le lendemain de son arrivée, histoire de prendre ses marques avec Tonin et les autres copains du sud, afin de s’enregistrer directement lors du Day 2. Le natif de Grasse a monté des jetons, sans prendre trop de risques, pour boucler la journée avec près de deux stacks et demi. Et depuis le début de journée, la progression continue, puisque Motte s’approche des 180 000 jetons. Lentement et surement. - Fausto

Gilbert Diaz a créé un monstre

Tout au fond de l'Amazon Room, au plus loin qu'il soit possible d'aller, un petit Gilbert Diaz tronait. A l'imparfait oui, car son périple dans ce tournoi est terminé.

Ehsan Amiri
À défaut d'avoir pu le croiser, on en a profité pour échanger avec, non pas son bourreau final, mais bien celui qui l'aura bien dépourvu, avant qu'il ne se fasse finalement évincer. Un sympathique joueur Australien qui répond au nom de Ehsan Amiri (photo), et qui pointe à plus de 700 000 à la première pause, clairement l'un des plus gros stacks actuellement dans ce tournoi.

"Mais ce Français est fou !", commence-t-il par nous expliquer. "Il ne foldait pas beaucoup".

Ce joueur a donc décidé de 3-bet notre Gilbert national avec A7. "Je l'ai relancé, en sachant pertinemment qu'il ne folderait jamais". En effet, Gilbert Diaz accepte l'invitation, pour découvrir un flop 267.

L'Australien mise à hauteur de la moitié du pot, et Diaz paie. C'est encore un 7 qui apparait, offrant maintenant trips à Amiri. Il décide de check et de laisser l'opportunité à Gilbert Diaz de bluff. Ce qu'il s'empresse de faire... avant de se faire check/raise !

Gilbert paie pour décrouvrir un 5 sur la river. "Là, je lui fais 75 000 et il paie très vite. Quand il découvre ma main, il jette la sienne et se met à jurer. Je n'ai rien compris, mais il n'avait vraiment pas l'air content."

Quelques instants plus tard Gilbert Diaz disparaissait définitivement, sur un coup que l'histoire ne retiendra pas. - Veunstyle

Un Grégoire modèle Rambo

Grégoire
Parmi les frenchies passés au travers de notre radar durant le Day 3 : Grégoire Boissenot. Pour une bonne raison : le chanteur perpétuellement coiffé d'une casquette de baseball (soit les Yankees de New York, soit les Dodgers de Los Angeles) s'était inscrit en dernière minute sur le Day 2. Son nom n'est donc apparu sur les tablettes officielles qu'hier soir. Parti avec un stack réduit par rapport aux joueurs engagés sur le Day 1 (60 000 sur 400/800, soit 75 BB tout de même), l'habitué des WSOP depuis 2014 (4 ITM à la clé) n'a réussi à emballer que 40 600 après ses cinq premiers niveaux. C'est donc un Grégoire en mode warrior que l'on a croisé en début de Day 3. "J'ai passé le Day 1 avec 5 BB... je vais faire pareil aujourd'hui ! Je fais comme Saout : j'attends ! Je ne m'excite pas..." - Benjo

Léo ? Olé !

Leo Margets
Les jetons de Léo Margets ont volé dès le premier niveau du Day 3... et tel une version féminine de Jesus Christ, ses chips/pains se sont multipliés par l'opération du Saint-Esprit. Munie de AJ dans un pot 3-way, l'espagnole a trouvé le flop rêvé pour tenter le jackpot avec son stack précaire (60 000, soit 25 BB) : 8910. L'action s'emballe et Léo se retrouve heads-up et à tapis face à un adversaire muni de... 64. Aïe, cela fait quand même pas mal d'outs en moins, mais le turn est un définitif 5 qui lui permet de quasiment tripler (grâce aux jetons du troisième joueur dans le coup) à 165 000. - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Garry Gates
Il avait écrit l'une des plus belles pages de l'édition 2019 du Main Event : Garry Gates, 4e sur la dernière édition live du Big One, est de retour sur les lieux de son crime. Entre temps, l'Américain a quitté ses fonctions au sein du pôle "players relations" de PokerStars pour rejoindre Draft Kings, l'un des plus gros sites de type "Mon Petit Gazon" aux USA. Garry évolue dans l'Amazon avec un stack oscillant autour des 100 000

2 050 : le chiffre indiqué par la tournament clock durant la première pause. 292 éliminés en deux heures : le taux de sortant reste constant, 2,5 par minute environ. Il faudra assister à plus de 1 000 éliminations supplémentaires pour atteindre les places payées !

Un Champion du Monde à tapis ! Et puis… au tapis. Il faut dire que Phil Hellmuth avait entamé le Day 3 avec tout juste 10 BB.

[A lire en prenant la grosse voix du Sud d’Antonin Teisseire]
« Hey, 34567 sur la table. Lui, 25 000, le petit vieux 75 000. L’autre se prend la tête 5 min… et passe. KT chez papy. Zont des ballz les mecs. »

« C’est un jeu de mecs. Je comprends pas qu’une meuf puisse jouer au poker. » - Signé : une meuf qui ne joue pas au poker… mais passe ses journées à photographier des parties de poker.

Michael Mizrachi
Michael Mizrachi au micro de Tiffany Michelle durant la première pause du Day 3. L’homme aux 5 bracelets est (comme souvent) accompagné sur le Day 3 par ses frères Robert et Eric

Antoine Labat
Le dernier finaliste français du Main Event (c'était en 2019) voudrait semble-t-il passer inaperçu aujourd'hu... Perdu : on t'a reconnu, Antoine Labat !

They’re all the way up

Main Event (Day 3) - Level 12 (1 500 / 3 000 BB ante 3 000)

Jesus
Vous galérez pour monter des jetons ? On a croisé quelqu'un ayant trouvé LA solution

Fabrice Bigot, grimpeur de stack et de montagnes

Fabrice Bigot
Vegas, destination de poker… Mais aussi d’escalade. Le Nevada est surtout pour connu pour ses casinos, mais les vrais savent que les alentours de Vegas offrent aussi une nature unique qui a permis à Fabrice Bigot de réunir ses deux passions : Le poker et la grimpe.

Le garçon est en effet plutôt habile de ses mains, qu’il s’agisse de tenir des jetons ou des mousquetons. Sur les tables vertes, il s’est révélé l’année dernière à l’occasion de l’étape parisienne de l’UDSO, qu’il remportait pour 63 250 €. À la fois grinder et coach, Fabrice se plait à étudier le jeu, et c’est d’ailleurs avec un de ses élèves, Alan, qu’il s’est embarqué cette année dans son tout premier Vegas. Voilà deux semaines qu’il est sur place et le joueur a déjà pu connaître le plaisir d’un deep run, sur un beau 1 100 $ au Venetian.

Quand il n’est pas en train de monter des jetons, Fabrice aime monter des voies, des murs et des pics. En salle comme en extérieur, Bigot pratique sa deuxième passion dès qu’il le peut, un moyen idéal de prendre un bol d’air et de relâcher la pression avant de retourner dans les poker rooms. A Vegas, il a déjà trouvé quelques spots bien valiou, avec la grande salle d’escalade du Refugee Fitness Climbing, ainsi qu’en pleine nature, avec les roches vertigineuses de Kraft Mountain, dans le parc national du Red Rock Canyon.

De retour au Rio, le grimpeur est parti cette semaine à la conquête du Main Event. Et depuis deux jours, son stack prend de l’altitude. Fabrice a monté 130 000 jetons avant ce Day 3 et en deux niveaux, le grimpeur a fait les montagnes russes.

Sur l’un des premiers coups de la journée, il franchissait la barre des 250 000 jetons. Un 3-bet avec KQ bouton contre cut-off pour découvrir un flop 962. Petit c-bet à 15%, relancé 3,5x par son opposant. Fabrice trouve la flush sur la turn 7, mais décide de brouiller les pistes, avec un check back qui donne des idées à son adversaire. Gros bet envoyé par le cut-off sur la river 4, snap call, et son adversaire montre un joli KQ, air total. Malheureusement, Fabrice n’a pas longtemps profiter des hauteurs, ses deux rois se faisant craquer par AQ sur le deuxième niveau du jour. Avec 170 000, il garde tout de même un stack confortable pour reprendre la marche en avant. - Fausto

Benzimra, du plaisir et des jetons

Christophe Benzimra
De retour dans l’arène après six ans de pause, Christope Benzimra ne boude pas son plaisir. Une structure magnifique, une table à la cool et de belles pilasses de jetons devant lui. « Début de journée tranquille, j’ai 250 000 jetons, je retrouve de belles sensations » confie l’ancien vainqueur de l’EPT Varsovie. En même temps, qui ne serait pas content avec 100 blindes au Day 3 d’un Main Event ? Mais il y a encore quelques temps, Christophe était loin de ce scénario.

« Il y a un moment où je n’aimais plus trop le poker. J’ai quatre enfants, j’ai un business à tenir et quand on joue beaucoup, on n’a plus le temps de bien s’occuper de la famille et des affaire, analyse Benzimra. Je ne prenais plus de plaisir aux tables et j’ai tiré un trait sur le poker. Je ne regardais ni les tournois, ni les coverages, rien ! ».

La parenthèse dure quelques temps, jusque’à ce que Benzimra croise un ami du côté de Nice. « Son fils, c’est Anthony Darmani, un jeune joueur qui me dit qu’il grind sur Winamax et quelques tournois Live. Il m’a raconté ses histoires de poker, au point de me faire réouvrir un compte en ligne. J’ai repris gout au jeu grâce à lui, poursuit Christophe. Il m’a dit que son rêve, c’était de jouer des EPTs, donc je me suis dit que j’allais l’emmener sur le circuit ».

Benzimra commence à stacker Anthony et les deux potes s’en vont jouer, non pas l'EPT, mais les WSOP. « Je lui stack quelques tournois pour qu’on joue les World Series ensemble. C’est vraiment un bonheur de retrouver cette ambiance. Il y a même ma femme qui est venue pour les deux premières semaines », raconte Benzimra. Tous les élements sont réunis, que la fête se prolonge ! - Fausto

La maison est pleine, la coupe aussi

Toute la ténacité du monde n'aura pas suffi au très combattif Aladin Reskallah pour rester en course dans ce Day 3. Malgré un prometteur double up durant la première heure, qui lui avait permis de s'extirper de la zone short-stack, le double vainqueur Top Shark s'est incliné au cours du second niveau de la journée. Ce n'est probablement pas son élimination, aussi moche soit-elle, qui lui laissera un goût amer dans la bouche (Roi-2 contre Valet-2 en bataille de blindes, un Valet fait son apparition) mais plutôt cette terrible confrontation full contre full juste avant la pause qui l'a laissé avec une douzaine de blindes de stack. Muni de As-8, Aladin a check/call trois fois de suite sur un board A108QA. Sa prudence fut en quelque sorte récompensée : s'il avait relancé rivière avec son full, il aurait été éliminé encore plus tôt puisque son adversaire avait envoyé les trois barrels avec As-Dame. Terrible, mais nul doute qu'Aladin, fort de 4 ITM sur cette édition automnale des WSOP, aura à coeur d'effacer ce douloureux souvenir sur les derniers tournois des WSOP programmés au cours des douze prochains jours. - Benjo

L'Italie régale

Mustapha Kanit
Chaque année ou presque, plusieurs grandes nations arrivent à représenter le reste du monde en table finale, faisant vaillamment face à l'armada américaine jouant sur son terrain. Côté Français par exemple, personne n'a oublié les épopées de Sylvain Loosli, Antoine Saout ou Benjamin Pollak ces dernières années. Mais présentement, on a envie de s'intéresser aux combattants en provenance de l'autre côté des Alpes. En 2019, Dario Sammartino avait brillé de mille feux au Rio, faisant embraser tout son rail à chacun de ses coups remportés, avant de finalement s'incliner lors de son tête à tête final face à Hossen Ensan. On se souvient aussi de Filippo Candio et de son tour de salle improbable après avoir craqué les As de Joseph Cheong.

Cette année, Dario est déjà OUT depuis longtemps : le bel étalon italien ne reviendra donc pas dans un sublime costume trois pièces sur le vaisseau d'ESPN, en tout cas pas cette année. Mais notre viseur est déjà braqué sur deux autres joueurs que le monde du poker craint à plus d'un égard, Mustapha Kanit et son collègue Gianluca Speranza.

Le Team Pro dispute actuellement son Main Event dans la salle Pavillion, et présente 420 000 sur la balance. Muss affiche un air des plus sereins. Encore un peu plus et il s'endormirait presque. "Le tournoi est très long, alors pourquoi s'énerver ?", nous glissait-il. Présenté comme le chipleader du jour 1A, Kanit a même encore plus élevé son tapis pour atteindre un maximum de 700 000. Puis, comme on ne peut pas gagner tous les coups, il est quelque peu redescendu, sans pour autant véritablement quitter le haut du classement. "Dario a bust hier, la voie est libre, tu le sais comme moi. Avec Gianluca, on va tout faire pour lui succéder".

Gianluca Speranza
Car Mustapha ne navigue pas seul dans ce tournoi. Gianluca Speranza est l'une des nombreuses figures à craindre dans ce Day 3. Maintenant qu'il a des jetons, ce sont ses adversaires qui ont des problèmes. Parti avec 442 000 à 11 heures, il présente 100 000 de plus un niveau plus tard. Aucun coup probant, on parle ici d'une machine à grind. Un profil idéal pour marcher pendant longtemps, très longtemps dans ce tournoi si particulier, si long, si deepstack. Accessoirement, on rappelle que Gianluca a déjà une petite expérience en la matière, lui qui avait terminé second du Main Event des WSOP Europe à Rozvadov en 2017 pour 800 000$. On vous aura prévenu. - Veunstyle

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"Busto. Rien à dire et rien à faire, 7 heures en enfer". Jean Montury est comme Capri : fini. [super référence de boomer, NDLR]

Alexis Fleur
"Enfin je passe la barre des 100 000 jetons !" Alexis Fleur a trouvé un double up salvateur juste avant la pause, et peut enfin jouer un peu plus sereinement

Une tradition annuelle chez nous : extrapoler la participation Française au Main Event sur la base des chip-counts du Day 2. Pourquoi extrapoler ? Tout simplement parce que la liste complète des participants n’est jamais communiquée par les organisateurs. Pour cette écition, en additionnant les survivants des six Day 1 et ajoutant une petite louche pour tenir compte de ceux qui ont attendu le Day 2 pour s’inscrire, nous arrivons à une estimation de 125 Français ayant joué le Day 2. Ce qui nous autorise à une seconde extrapolation : si l’on considère que 28 % des participants ont sauté dès le Day 1 et que ce chiffre est similaire pour nos joueurs, on peut donc supposer que la participation totale du clan tricolore tourne autour de 175 joueurs. Un chiffre remarquablement robuste si l’on considère que les frontières américaines étaient encore fermées au moment où se jouait le quatrième des six Day 1 !

FR au Day 2
Pour lire le tableau ci-dessus, il convient de se rappeler que la structure du Main Event ne cesse d'évoluer année après année, ce qui impacte forcément le nombre de joueurs au Day 2. Par exemple, en 2008 on n'avait que 20 000 en guise de stack de départ, une somme qui a progressivement augmentée pour atteindre 60 000 à partir de 2019.

Billy Baxter
Pas encore remis de l’élimination de Doyle Brunson pour son seul tournoi de l’année ? Rabattez vos espoirs sur une autre valeur sûre chez les anciens : Billy Baxter, 81 ans, dont 45 cartes en main, avec à la clé sept bracelets WSOP et 4 ITM sur le Main Event

Tout va trop vite

Il reste moins de 1 700 joueurs, les 1 000 places payées approchent à vitesse grand V Main Event (Day 3) - Level 12 (1 500 / 3 000 BB ante 3 000)

Pause
Au milieu de shift dépassant parfois les quinze heures, les croupiers prennent tous les moments de répit qui se présentent

Moundir dans le dur

Moundir
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas forcément dans un tournoi de poker, Moundir Zoughari vient d'en faire l'amère expérience. Non, Moundir ne remportera le Main Event des WSOP 2021, il ne verra même pas la couleur de l'argent cette année, son flambeau vient de s'éteindre au milieu de cette après midi.

"QQ vs KK", a-t-il simplement glissé dans le chat WhatsApp Winamax. Après quelques recherches, on s'est rendu compte que ce flip moustache, Moundir l'a perdu alors qu'il ne lui restait plus que 60 000. Avant cela, c'est contre son ancienne voisine de table, Fatima Nanji, que la Moun' a perdu pas mal de plumes.

Avec 33 dans les mains, il a décemment floppé sur T73, mais le board s'est compliqué, apportant un 6sur la turn, puis un A sur la river. Si cette dernière ne change pas grand chose à l'histoire, la turn était en revanche catastrophique pour l'animateur du RMC Poker Show... son adversaire ayant rentré une quinte avec 89. Ce coup fatal, Moundir ne s'en est jamais remis. - Veunstyle

Un rythme zarbi

Giuseppe Zarbo
Le Franco-Italien Giuseppe Zarbo joue le Main Event des WSOP 2011 (il avait d'ailleurs deep run dès sa première participation), mais n'a jamais cessé de s'étonner de la vitesse à laquelle avance le plus beau tournoi du monde. Trop rapide, selon lui... et j'ai tendance à être de son avis : malgré un tapis moyen très profond (68 BB actuellement), le rythme des éliminations a trouvé le moyen d'augmenter entre le premier niveau, passant de 2,5 par minute à 2,8. Après quatre heures de jeu, le compte affiche 1 693 joueurs restants : nous en sommes désormais certains, la bulle éclatera avant les cinq niveaux au programme du Day 3. Pourquoi cet empressement ? D'après Zarbo, cela s'expliquerait par la présence de quantité de joueurs habitués des épreuves semi-turbo ou turbo des WSOP à 1 000 ou 1 500 dollars l'entrée, qui peinent à s'adapter au format ultra deepstack du Main Event. "Je vois beaucoup trop de coups à tapis, les gens ne réalisent pas qu'ils ont le temps. Statistiquement, tu vas recevoir une paire de 10 ou mieux, ou As-Roi, toutes les 40 mains. Je vois beaucoup de joueurs qui oublient que ces probas sont exactement les mêmes pour leurs adversaires. Résultat, je vois beaucoup de confrontations préflop. Et après ils disent, 'oui, c'était un setup'. Mais quand ça arrive aussi souvent, ce n'est plus un setup."

Zarbo ne possède pas un tapis dantesque à l’heure actuelle - 120 000, soit 40 BB - ce qui ne l’empêche pas de s’engager dans de nombreuses mains, à l’aide d’un style small ball fonctionnant à merveille contre des joueurs déjà en train de flipper à l’idée de manquer les places payées. Un premier exemple avec cette main où Zarbo se contente de payer une relance depuis le bouton avec As-Dame, et gagnera le pot après un check de ses deux adversaires, grâce à une mise sur un flop 8-8-x complètement manqué. Deux mains plus tard, il ira de nouveau voir un flop en position, payant ensuite 8 000 sur Q95, et encore 16 500 sur le turn 2, avant de voir son adversaire checker sur la rivière 6, ce qui motivera Zarbo à miser lui-même, et plutôt cher : 29 000. Prudent, son adversaire abandonnera et Zarbo me chuchotera qu’il détenait une Dame.

Résultat des courses : Zarbo part en pause avec 180 000, alors qu’il affichait seulement 35 000 deux heures plus tôt. "Je n’ai pas jeté mes jetons ! La structure permet d’attendre. Et Zarbo de me raconter ce fold rivière délicat avec un As-Roi qui avait trouvé l’As au turn. « Je ne pouvais pas payer, en face il y avait au moins deux paires. En face, il a montré les As… » - Benjo

Chèvre.miel se beurre la biscotte

Nicolas Chevre.Miel
Il porte l’honneur de la Team King 5 sur ses épaules. En l’absence de Cédric Danneker, Antoine Goutard et Rosalie Petit, partis trop tôt, et de Cap Haddock, jamais monté dans le bateau, Nicolas Vayssières est le dernier représentant des Shérifs, cette Dream Team venu jouer le Main Event en freeroll. Pas de raison de s’alarmer, l’amateur de pizza chèvre-miel navigue très bien seul. Parti avec 285 000 jetons, Nicolas a trouvé les bons spots pour être l’un des premiers français à passer le demi-million de jetons. Alors que la pause vient d’être annoncée, Vayssières reprendra la partie avec plus de 130 blindes, sur le niveau 2 000 - 4 000.

La première embellie vient sur un flip classique. Deux dix qui tiennent face au AK d’un short stack pour passer les 350 000 jetons. Un peu de grind pour s’approcher des 400 000 et à l’instant, une jolie bataille post flop pour s’envoler dans les hauteurs de ce Main Event.

Ouverture du MP, flat 66 de Nicolas en SB et la BB complète. Les trois joueurs voient un flop Q42. C-bet du MP, payé par Nicolas, la grosse blinde se barre et laisse les deux hommes s’expliquer entre eux. Un 5 vient sur la turn, l’agresseur poursuit son histoire. 22 000 demandés, payé encore par le Français, qui découvre une river Q. Troisième parpaing envoyé : 35 000 jetons, qui poussent Nicolas dans une longue réflexion. Trois minutes de tank plus tard, le jeton du call est posé, l’adversaire montre A9, la paire de six est bonne : 520 000 jetons pour Vayssières. - Fausto

Lacolas se prend la glace

Lui aussi dernier représentant de son équipe, la Biket Team, Lionel Lacolas assurait parfaitement dans ce Main Event. Un Day 1 fulgurant, un Day 2 en contrôle et un début de Day 3 plus que solide, où l’Aixois slowplay sa paire de dames pour laisser un adversaire s’empaler sur un board 29873.

Tout allait bien pour Lionel, qui me parlait du kiff de se retrouver sur un si beau tournoi, à la table d’un Mustafa Kanit, juste en face de lui, et d’autres joueurs de renom. La croisière était belle… Jusqu’à ce choc inévitable. Open UTG, payé par UTG +1, payé en MP et Lionel Lacolas complète en grosse blinde avec 22. Le Français trouve son brelan sur le flop 2K10, mais tout le monde check derrière lui. Lionel passe à l’attaque sur la turn 4, avec un bet à 17 000. UTG fold, et son voisin… Lui revient dessus : 41 000 pour suivre !

Lacolas réfléchit un temps, puis paye la relance. La river 7 paraît safe, Lionel check encore, son opposant pose deux jetons de 25 000 que Lacolas paye dans la seconde, en retournant sa paire de 2. Son adversaire est surpris et semble pris de rage en retournant… KK pour un brelan supérieur qu’il aurait sûrement voulu mieux faire payer.

Lacolas fait la moue, mais s’économise quelques jetons. Après avoir compté les dégâts, il lui reste tout de même presque 300 000 jetons. Le colosse du sud tient toujours debout. - Fausto

Grégoire attend son heure

Grégoire Boissenot
Parfaitement camouflé derrière sa casquette et son masque, le chanteur Grégoire Boissenot a presque failli passer à travers les mailles de nos filets. On vous parlait de Gianluca Sperenza tout à l’heure… et bien Grégoire est assis juste en face de lui. Si notre radar n’a pas sonné, c’est parce que son tapis ne rentrait pas dans les standards que l’on recherche : « Je suis en mode survie… mais en même temps, je suis comme ça depuis le début du tournoi. Hier par exemple, je suis même tombé à six blindes… et pour autant je ne lâcherai rien. » On vous rabâche sans cesse que ce tournoi de poker est bien différent de tout ce que vous jouerez n’importe où sur terre, et en ça, Grégoire s’interdit d’envoyer en l’air ses derniers jetons. Cet amoureux des cartes devient au fil des années un véritable amateur éclairé du Main Event des WSOP, même s’il est toujours à la recherche de son premier ITM. Pour cela, il va falloir trouver quelques solutions pour mettre les jetons au milieu bientôt Grégoire… - Veunstyle

Moneymaker, Maria Ho, superstars des Tables TV

Chris Moneymaker
Dans la nouvelle grille TV du Main Event, ce n’est qu’après la deuxième pause que l’on peut allumer le streaming de PokerGO. En ce Day 3, on observera de près Chris Moneymaker Avec un tapis toujours aussi costaud - il fait partie des rares joueurs ayant dépassé le million - il y a fort à parier que le Champion du Monde 2003 va y passer un bon moment.

Sur la table télévisée secondaire, Maria Ho sera l’autre star à passer sous les feux des caméras. Elle aussi possède un stack plutôt convenable… comme d’habitude pourrait-on dire, tant elle aime deeprun ce Main Event (4 ITM en carrière). - Veunstyle

Anecdotes, statistiques et citations à la con

« Guy Laliberté vous remercie tous pour votre contribution » - Signé : un Stéphane Matheu facétieux devant les éliminations en cascade de ses poulains sur le Little One for One Drop, tournoi de charité parrainé par le fondateur du Cirque du Soleil.

Dernier dîner avant les dineros

Il reste 1 400 joueurs pour 1 000 places payées Main Event (Day 3) - Level 13 (2 000 / 4 000 BB ante 4 000)

Jetons
La bulle n'est plus très loin... Au sens propre ou au sens figuré, tout le monde a les jetons

Arriver le dernier... pour terminer premier ?

Nicolas Dumont
On n'en finit pas de le répéter depuis trois jours : les joueurs du monde entier ayant profité de l'ouverture tardive des frontières américaines pour rejoindre in extremis le Main Event se comptent par centaines. Beaucoup moins nombreux sont ceux qui ont choisi de s'inscrire au tournoi aussitôt après l'atterrissage de leur avion, sans même profiter d'une journée de sommeil avant le dernier Day 1, le 1F. Nicolas Dumont fut l'un de ces joueurs arrivés tardivement, mais hautement pressés d'en découdre. De fait, il s'agissait d'une décision mûrement réfléchie de la part du vainqueur de l'EPT Monte Carlo 2018. "J'avais trois options, en fait. Jouer le dernier Day 1 le lendemain de mon arrivée. Attendre le Day 2. Ou jouer directement le Day 1E en arrivant. Si je jouais le dernier Day 1, j'aurais voulu jouer dès le début à onze heures, donc ça signifiait dix heures de poker, je n'étais pas sûr d'être en forme. Et entre attendre le Day 2 et jouer tout de suite, il n'y avait pas une grande différence. Comme je me sentais bien, j'ai attaqué les quatre dernières heures du Day 1E." En rétrospective une excellente décision : Dumont a atteint le Day 2 avec 105 000, puis a rendu une copie propre sur le second tour, où était inscrite la somme de 300 000.

Et aujourd’hui ? « J’ai joué les quatre premières mains de la journée… Et sur la quatrième j’ai fait As-Roi contre deux Rois. » À en juger par les piles dressées devant Dumont, le board lui a été favorable. « Oui, j’avais 310 000 contre 120 000, c’était cutoff contre bouton. » Ensuite, Dumont n’a joué que des petits coups. « C’était facile, j’ai touché les boards. » Résultat : le Français va partir en pause-dîner avec plus de 600 000, de quoi le placer dans le peloton de tête du clan tricolore, en plus de lui permettre d’aborder la phase de la bulle en position conquérante.

Pas mal pour quelqu’un qui a bien failli devoir faire une croix sur Vegas ! « J’ai une autoécole dans le Val d’Oise, en ce moment ça marche très bien, et pour pouvoir m’en aller il fallait d’abord que je forme quelqu’un. Mon employée a reçu le diplôme il y a tout juste dix jours ! » - Benjo

La fureur de Dragana

Dragana Lim
S’il y a un moment opportun pour que les planètes s’alignent parfaitement les unes aux autres, que le flop apporte une fois sur deux un brelan, que la turn et la river ne fassent pleuvoir des fulls comme si tout était naturel… c’est sur ce tournoi, encore une fois. Les dieux du poker semblent lassés de voir tous ces mâles envoyer de grosses salves, alors aujourd’hui, ils ont cliqué sur une demoiselle : Dragana Lim est l’une des joueuses les plus en forme à ce jour, avec plus d’un million de jetons devant elle !

« Montre nous un bluff au moins une fois s’il te plait ! », lâche un joueur à sa table, à moitié mort de rire (jaune) après un nouveau showdown gagnant de Dragana. « J’aimerais bien moi aussi, mais… » Si ça n’est pas une réponse suffisamment symptomatique du run good de la joueuse américaine durant ce Day 3 !

Après quelques recherches sur Hendon Mob, on s’est rendu que cette joueuse d’origine Croate avait cash une première fois à Las Vegas sur un 125€ en 2013 (4e/114), puis idem en 2014 sur un 135$ (8e/140) et enfin en 2015 sur un 125$ (3e/105). Break de 6 ans puis… retour sur un 10 000$ (!) au Wynn en 2021, 3e/83 pour près de 100 000$ !

Avons-nous affaire à quelqu’un qui a bossé le jeu pendant 6 ans avant de sortir de sa tanière ? Combien de temps tout cela va-t-il durer ? Serait-elle déjà la Gaëlle Baumann 2021 ? Quoiqu’il arrive, on aura le fin mot de l’histoire, car les médias ont bien compris qu’il se passait quelque chose par ici. - Veunstyle

Le staff fait le taff

Pierre de Almeida
En l’absence de certains Team Pro PMU, Pierre De Almeida a pris le relais. Le responsable de l’offre de la salle hippique (c’est-à-dire celui qui gère le programme des tournois en ligne et des évènements live) passe un Day 3 agréable. Les pots remportés s’enchaînent au point qu’il a du mal à se les remémorer. « C’est vrai que j’en ai gagné beaucoup », songe-t-il en tentant de se rappeler un ou deux coups clefs. Finalement ça lui revient. « J’ai eu deux As contre deux 10, deux Rois contre As-dame. Et puis plein de petits coups par ci par là » résume notre ami de PMU.

Après s’être régalé sur les rooms online pendant quelques semaines (chez nous en particulier), Pierre s’est offert un petit séjour à Vegas, le troisième de sa carrière. Mais s’il monte les jetons avec facilité, Pierre avoue que le plus dur sera de tenir le rythme. « Intérieurement, j’suis cuit » confesse le joueur, malgré un sourire qui ne laisse rien deviner. « Je suis arrivé le 8, j’ai buy-in le 9 dès midi et depuis, c’est casino-resto-dodo ». Mais le jet-lag n’empêche pas le plaisir. « J’suis trop content d’être là. En continuant comme ça, je veux bien être cuit pendant une semaine ! » assure Pierre. Avec plus de 400 000 jetons devant lui, le scénario demeure probable. Et personne ne s’en plaindra. - Fausto

Croustillade, Zizou et gros bourrin

Ivan Deyra
La merguez commence à être bien doré. Après un départ compliqué dans ce Main Event, Ivan Deyra commence à bien se la croustiller. Revenu en forme durant le Day 2, l’ex Team Pro Winamax a connu un décollage dès le début de Day 3 pour passer la barre des 300 000.

« J’ai un gars qui l’a 4-Bet Shove K5 avec 43 blindes. Les deux Zizous (c’est à dire 1010) ont tenu » me raconte Ivan. Un amoureux du King 5 ? « C’était suité quand même, et puis ça bloque les barbus » commente Deyra. Désormais assis devant 80 blindes, Deyra navigue tranquillement sur sa table, sauf qu’un sacré trublion vient troubler la croisière. « Y’a un bourrin russe qui vient de s’asseoir et il en met partout. Bon, il vient aussi de demander à un joueur à tapis s’il voulait être payé, et il a call 53 » raconte Deyra.

Cet homme en question c’est Artan Dedusha, un colosse qui a ramassé des perfs à six chiffres à Barcelone, à Londres, et à Las Vegas, sur ce même tournoi, en terminant 52e de l’édition 2017. Et il a l’air chaud pour refaire des étincelles. Avec plus d’un million de jetons devant lui, il fait assurément partie des chipleaders de ce Main Event. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Ils ne verront pas la couleur de l’argent sur le Main Event : Florian Ribouchon, Emmanuelle Perrin, et Christophe Benzimra. Concernant ce dernier, il s’agit d’une rencontre entre QJ et deux Rois sur un flop Q107. Renouant avec le poker après six ans d’absence du circuit, le vainqueur EPT (Varsovie, 2009) gardait tout de même le sourire : « Ça fait plaisir de voir tout le monde, je me suis bien amusé. » Retour à la maison le 15 novembre pour le joueur amateur, qui ne prévoit pas de se remettre sérieusement aux cartes à court terme.

Yoh Viral
Un énorme tapis cache la misère, celle de Yoh Viral qui nagent dans des eaux bien troubles, avec moins que le tapis de départ. L’approche de la bulle s’annonce compliquée

On me dit que le vainqueur s’est glissé dans la salle

Tous les joueurs restants sont désormais réunis dans l'Amazon Room Il reste moins de 1 200 joueurs pour 1 000 places payées Main Event (Day 3) - Level 14 (2 500 / 5 000 BB ante 5 000)

Dodo
Oh ! C'est pas le moment de somnoler : on va bientôt entrer dans les places payées

Après six Day 1 de dix heures, deux Day 2 du même tonneau, sept heures de jeu sur le Day 3, et un total de 5 300 buy-ins à 10 000 $ partis en fumée, enfin : la réunification. Le moment où les derniers joueurs du Main Event - 1 200 et quelques - sont réunis sous le même toit, celui de l'Amazon Room. Cependant, on dirait que les traditions se perdent sur les WSOP : aucun superviseur ne s'est emparé du micro pour lancer la traditionnelle annonce : "Mesdames, messieurs, c'est officiel : le vainqueur du Main Event se trouve dans la salle." Tant pis. Avec moins de 1 200 joueurs encore en course et deux heures trentes restantes à jouer ce soir, il est quasiment certain que l'on assistera à la bulle avant la fin du Day 3. Un qui ne pourra la vivre qu'en spectateur est Johan "Yoh Viral" Guilbert, sorti peu avant le dîner.

Le morpion n'a pas fini de gratter

Arnaud Mattern
Insaisissable Arnaud Mattern, absent du chip-count du Day 1 alors qu'il était bel et bien en lice sur le 1F, avant de manœuvrer avec dextérité un stack précaire, perdu au milieu de la Pavilion tout au long d'un Day 2 qu'il terminera dans le ventre mou du classement avec 106 000. Sur le Day 3, on a passé la moitié de la journée à passer devant sa table sans le voir... pour finalement enfin accrocher des yeux sa casquette grise au retour du dîner en zone Gold de l'Amazon, assis sur la même chaise qu'à onze heures, mais avec un tapis autrement pus appétissant : 470 000. "Il s'accroche, le morpion", rigole-t-il ! Et le triple finaliste EPT (dont une victoire à Prague en 2007, la toute première de l'histoire du Team Winamax) de nous dérouler quelques éléments de langage sur un rythme saccadé. "Je suis resté bloqué à 160 000 un bon moment. Puis j'ai grind un peu, je passe à 186 000. Et là je me propulse en deux mains." Une histoire de top-paire trouvée avec Roi-8 et qu'il value bet correctement sur deux tours d'enchères. Une autre impliquant un tirage ventral avec 8-5 qui rencontre le jeu max sur le turn, pareil : deux value bet payés. Roulant désormais à 240 000 jetons à l'heure, Arnaud appuie sur le bouton Nitro : "La table était tight, j'ai relancé toutes les mains." Y compris un Valet-2 avec lequel il trouve un board 10-8-4-7-9. "Je suis contre le mec à ma gauche, je suis sûr qu'il a brelan J'ai misé les 3/4 du pot, il a payé." C'est assis à une "belle table" qu'Arnaud peut tranquillement entrer dans la phase de la bulle, une zone où il est particulièrement apte lorsqu'il possède des jetons. La chose est entendue : le morpion est bien accroché. - Benjo

Kalfon la forme

Franck Kalfon
Les réguliers parisiens le savent très bien, le monde entier s'apprête peut-être à le découvrir bientôt : Franck Kalfon a tout à fait le profil pour s'accrocher le plus longtemps possible dans un Main Event WSOP. Sa journée est proche d'être idéale : parti avec 81 000 jetons, on le compte désormais à presque 600 000 unités. La machine a mis beaucoup de temps à se mettre en marche, mais elle est désormais bien lancée.

Et après avoir discuté un peu lui, une tendance a rapidement fini par ressortir : tous les pots intéressants dans lesquels il investissait des jetons, il les a pratiquement tous disputé depuis sa BB et sans jamais que ses adversaires ne voient ses cartes au showdown. Une stratégie de grind totalement adaptée à la situation, et qui réussit parfaitement au joueur de poker qu'est Franck Kalfon, plus solide qu'un roc quand il s'agit de ne jamais disparaitre d'un tournoi.

Franck fait peu d'erreurs, il connecte plutôt bien les boards et a réussi à instaurer un climat de doute dans la tête de certains de ses adversaires, ce qui n'est pas la pire des stratégies lorsqu'il s'agit de jouer de longues heures avec les mêmes têtes. La bulle approche, et sauf accident, il y a fort à parier que Franck Kalfon fasse partie de ces quelques français in the money. Ce serait une grande première pour lui. Après cela, il pourra alors rêver plus grand. - Veunstyle

Martinet dans la cour des grands

Bluffcatcher l’un des meilleurs joueurs du monde sur un pot monstre au Day 3 d’un Main Event ? La case est cochée pour Johan Martinet. En confiance depuis le début de journée, le néo-livertard a fait parler sa qualité de read pour s’offrir le scalp de Justin Bonomo. « Il ne fallait pas qu’il essaie de me bluffer ! » commente Martinet. En confiance, on vous dit.

Johan ouvre avec deux dix UTG, et ça fold jusqu’à la grosse blinde. On y trouve Justin Bonomo, l’homme au 56 millions de dollars de gains qui accepte le duel avec Johan Martinet, joueur français inconnu au bataillon. Enfin, pour l’instant.

Le flop vient Q75 et Martinet place un C-bet à 9 000, midpot. Justin paye pour voir la turn 2. Martinet check derrière Bonomo, mais l'action repart sur la river 3. Check de Justin, 25 000 envoyé par Johan et la riposte du champion est radicale : Tapis 204 000 !

Voilà qui mérite une petite réflexion chez Martinet. Les minutes passent et le Français décide de call avec sa paire de dix. Justin montre... Une paire de 4. Coup de tonnerre : Notre random français vient d'abattre le numéro 2 de la "All-Time money list" mondiale. Et avec la manière.

« Avec ce move, je suis capé, et je pense qu’il a voulu en abuser, explique Johan. Je ne sais pas si c’est le sizing qu’il aurait utilisé pour value avec deux paires ou plus ». Une analyse technique qui se double d’un raisonnement psychologique. « Depuis qu’il était à la table, personne ne bougeait. Je pense que les autres se chient dessus face à lui. Il a voulu me mettre une décision, surtout que moi, je suis personne ». Bonomo s’est clairement trompé de client. Et avec 690 000 jetons devant lui, une maitrise des dynamiques si aiguisée et une confiance totale, Johan Martinet, aussi random qu’il soit, se présente comme un outsider sérieux. Vous l’aurez lu en premier ici » - Fausto

Millard le barbare

Julian Millard
C’est un des animateurs du bataillon français depuis ce début de Main Event. Toujours chaud d’action, et souvent avec beaucoup de jetons, Julian Millard envoie de gros coup de haches sur ces adversaires. Parfois, il découpe des têtes, parfois il se heurte à une enclume.

Juste avant la pause, il s’était même placé dans les top stacks, avec un pic un 750 000 jetons, en se payant le luxe de déstacker un champion du monde. La victime s'appelle Jerry Yang, vainqueur du Main Event 2007. Julian paye Jerry avec une paire de six qui trouve son brelan sur un flop 467. Juilian paye un premier parpaing, puis un deuxième sur la turn 9. Mais sur la river 7, c’est par un tapis que riposte le Français. Jerry réfléchit, mais ne voudra pas lâcher sa couleur max, battue par le full de Millard. Le champion est à terre, le joueur de high stakes dans le ciel de ce Main Event.

Pas pour très longtemps. A peine revenu du dinner break, Julian connait une digestion compliquée. Toujours aussi agressif, le Français s’engage dans un bluff aussi coûteux qu’audacieux.

Open EP, payé par Julian avec AJ en petite blinde, et la grosse blinde complète. Tout le monde check sur le flop 9103 et Millard passe à l’attaque sur la turn 2. 20 000 dans 30 000, payé par la grosse blinde tandis que l’ « original raiser » se couche. Sur la river 2, Julian opte pour l’overbet. 100 000 dans 70 000, tank chez la grosse blinde qui paie avec son J10. Millard enchainera deux petits coups perdus, pour redescendre à 500 000 jetons. En attendant le nouvel assaut. - Fausto

On baisse Pavilion

Pavillion
C'est à 20h49 très précisément que la Pavilion Room a dit au revoir aux dernières tables du Main Event qui y étaient encore actives. Lorsque les superviseurs sont arrivés avec les sachets et l'ordre de déménager les deux ultimes tables dans l'Amazon Room, un joueur short-stack réfléchissait depuis une plombe sur la rivière d'un gros pot. Le temps fut demandé, et le joueur en maladie a laissé s'écouler la minute entière avant de concéder le pot. Lorsque fut venu le temps d'emballer les jetons et de se bouger, le short-stack a montré le même empressement, ne s'exécutant qu'après s'être fait sévèrement rappeler à l'ordre par un superviseur.

Pavillion
J’ai essayé de marcher aux côtés de ce joueur à 10 BB sur le chemin menant vers l’Amazon. J’ai fini par abandonner. Je suis incapable de marcher aussi lentement. Je lui souhaite tout de même d’atteindre les places payées. On ne va pas se mentir, c’est pas gagné. - Benjo

À moins de 100 places de la bulle

Main Event (Day 3) - Level 15 (3 000 / 6 000 BB ante 6 000)

Liv Boeree
De plus en plus frémissante depuis le retour du dîner, l’Amazon Room est sur le point d’arriver à ébullition. Moins de cent éliminations nous séparent de la bulle, et les dizaines (centaines ?) de joueurs en difficulté vont bientôt choper un torticolis à force de se tordre les vertèbres afin de jeter un œil aux écrans affichant le nombre de joueurs restants.

Il faut sauver le soldat Lewis

Romain Lewis
La bulle approche à grands pas et l’un des trois derniers membres du Team Pro Winamax l’aborde dans le costume de victime : Romain Lewis est en maladie complète, avec six petits jetons sur la table, pour un total de 46 000. On l’observe tank fold depuis un bon moment déjà, typique d’un joueur shortstack à la bulle. Mais peut-il vraiment faire autrement ?

Il faut croire que Romain n’avait pas envie de patienter jusqu’à l’après bulle, puisqu’il a fini par envoyer son petit tapis au milieu de la table avec As-Valet… payé une fois par un joueur avec deux Rois. Dans les faits, Romain est encore à peu près vivant avec As-Valet en main, sauf quand deux autres joueurs annoncent s’être débarrassés d’un As chacun. Romain est vraiment dans la panade, déjà un pied dans l’avion… jusqu’à l’apparition du dernier As du paquet sur la table ! Ce jeu est fou, et voilà Romain presque assuré maintenant d’aller décrocher un ITM sur le plus beau tournoi du monde. - Veunstyle

Van Driesche se frotte la barbiche

Van Driesche
La machine de la Team Nutsr est bien huilée sur Day 3. Clément Van Driesche a pris la cadence depuis le début de journée et son palais de jetons ne cesse de s’agrandir. Ses belles colonnes jaunes (1 000) oranges (5 000) et vertes (25 000) forment désormais un édifice estimé à plus de 800 000 jetons.

Pas de gros setup pour celui qui sévit sous le nom de « Kortex ». Le grinder impose son rythme avec une grosse fréquence d’agression et en arrachant un nombre conséquent de pots post-flop. Et même quand il est légèrement derrière, la réussite est de son côté. À l’instant, il voyait le bouton partir à tapis pour ses quinze dernières blindes avant de découvrir AQ en grosse blinde. Clément décide de payer, mais sa main est dominée par le AK de son opposant. Quatre carreaux plus tard, Van Driesche dénichait une flush de derrière les fagots pour ajouter une nouvelle victime à son tableau de chasse, et une nouvelle colonne à son temple de pions.

Un gros stack à l’approche de la bulle ? Rien de plus appétissant pour Kortex, qui risque d’appuyer encore un peu plus sur l’accélérateur pour continuer d’augmenter le kilométrage. - Fausto

Braquage à l’italienne

Une année supplémentaire sans ITM pour Gregoire Boissenot. Le chanteur Français a bien cru passer par la case double up lorsqu’après avoir fait tapis avec As-Dame, il se retrouvait confronté à As-7 chez Gianluca Sperenza : « Sorry I get lucky » est venu s’excuser auprès de nous le sympathique Italien.

Un autre joueur transalpin (en tout cas à moitié) est venu nous retrouver au milieu d’une allée, il s’agit de Giuseppe Zarbo. ITM quatre fois consécutivement entre les années 2011 et 2014, il devra attendre 2022 pour augmenter ce joli palmarès.

« J’ai perdu un gros pot avec une paire de Rois contre As-Roi… je suis tombé à 60 000, remonté à 150 000, retombé à 45 000, et là, j’ai tenté de resteal avec une paire de 7 et le mec m’a payé avec Valet-Dix. Le croupier a posé un board 33AK… J sur la river. Cruel… » - Veunstyle

Yehoram revient des enfers

Yehoram Houri
Il commençait à se noyer dans de sombres profondeurs. À deux doigts de toucher le fond, Yehoram Houri a trouvé les ressources pour sortir la tête de l’eau. Alors qu’il naviguait tranquillement au-dessus des soixante blindes, le runner-up d’un 1 500 $ lors des WSOP 2015, a vu sa barque se crasher brutalement sur une rencontre malchanceuse.

Ouverture UTG, flat call UTG+1, 3bet d’un joueur chinois en MP et Yehoram Houri découvre deux beaux barbus au bouton. Le 4-bet est envoyé, la parole revient au joueur asiatique, qui lui balance le tapis. C’est payé et Yehoram se retrouve contre… Deux huit ! « C’est les Chinois, ça. Pour eux deux huit, c’est comme deux as » explique Yehoram. « T’inquiète pas, il fait huit sur le flop » raconte le joueur qui se retrouve échoué sur la côte des shortstacks, avec à peine 50 000 jetons.

Obligé de tenter le tout pour le tout, Yehoram multiplie les vols de blindes et squeeze à base de tapis pré-flop, sans trouver de client. Il remonte près des 100 000, jusqu’à apercevoir une nouvelle fois le corsaire chinois. Les deux hommes repartent à l’abordage. Deux dames chez Yehoram contre deux neuf. Cette fois, pas de sale coup et Houri peut reprendre le large. Le vent souffle de nouveau dans le bon sens, le vieux pirate pille même quelques chalutiers égarés et le voilà de retour à plus de 300 000. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Cela fait un moment qu’on ne les a pas vus : Adrien Delmas, Jack Melki, Brice Cournut, Pierre Merlin, Tristan Forge, le qualifié Winamax Joffrey Estève, Meddi Ferrah

Faraz Jaka
Ils ne vivront pas ce moment magique qu'est la bulle : Ole Schemion, Maria Ho, Greg Mueller, Faraz Jaka (photo), Anthony Zinno...

Maria Ho
Maria Ho ne quittera pas tout à fait ce Main Event puisqu'elle devrait retrouver son rond de serviette dans la cabine des commentateurs du stream
QUAAAAADS
Ouh la vache, comme ça doit piquer...
Railbird
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le métier de railbird n'est pas toujours une sinécure

Hystérie collective

La bulle éclate dans un chaos proche du grotesque Main Event (Fin du Day 3)

Bulle
J'avais l'impression d'être un cafard. Je rampais sous les gens, je jouais des coudes entre les jambes." "J'ai reçu des coups. J'en ai donné aussi." "Je n'avais vu le directeur du tournoi aussi énervé." "J'ai couvert 15 Main Events, j'ai l'habitude des bordels monstres à la bulle, mais là c'était au-delà de tout ce que je pouvais imaginer."

Ainsi vos « couvreurs » préférés résumaient leurs impressions en salle de presse aux alentours de deux heures du matin, tandis que les 1 000 joueurs ITM sur le Main Event partaient se reposer après un interminable Day 3 fait de douze heures de poker et très exactement 2362 éliminations.

Un énorme foutoir. C’est ainsi et pas autrement que l’on peut décrire le spectacle qui s’est produit entre trois heures durant dans l’Amazon Room. Un Pandémonium magnifique, un joyeux bazar qui commence lorsque Jack Effel, le mythique directeur de tournoi des WSOP, annonce l’entame de la phase de « main par main. » 1005 joueurs encore en course, c’est cinq de trop pour entrer dans l’argent de ce Main Event.

Quelques secondes de tension, le temps que les tables débute leurs mains respectives, et puis la cohue commence. Les joueurs se lèvent de leur chaise, viennent voir les copains attroupés en bordure de salle. Certains attrapent une des bières alignées par dizaines sur les plateaux des serveuses qui déambulent dans l’Amazon. Beaucoup se mettent à filmer, d’autres appellent leur femme et le moment s’étend jusqu’à ce toutes les tables se décident quand soudain : Jack Effel annonce le lieu de la mise à mort !

« All-in and call table 589 ! ». À peine a-t-il le temps de terminer sa phrase qu’une horde de joueurs, spectateurs et journalistes se ruent vers ladite table, courant dans l’Amazon, zigzagant à travers les tables, enjambant les chaises pour assister au plus près à la scène.

Bulle
Les plus dangereux restent assurément les caméramans et leurs lourds et imposants équipements, qui manquent d’assommer les joueurs à chacun de leur passage, sans aucune pitié pour les potentiels blessés, pourvu qu’ils aient le bon plan dans le viseur. Une fois arrivé, tout le monde dégaine son portable, son appareil photo, son selfie stick. On se bouscule, on monte sur les chaises, on se presse pour avoir le meilleur angle de vue, en attendant que le directeur de tournoi vienne commenter le duel.

Il se fait attendre, une minute, puis deux, puis cinq, parfois dix, le temps que tout soit prêt et que les caméras d’ESPN se mettent en place. Après une attente interminable, le directeur arrive pour enfin dévoiler les mains… Paire d’As chez le shortstack contre… Dame-huit offsuit. La belle rencontre ! Un as dès le flop et tout le monde peut repartir à sa table.

Cette chorégraphie de l’absurde s’est répétée une demi-douzaine de fois. À chaque fois, une premium chez le joueur à tapis contre une merguez en face. La zone de tournoi d’ordinaire si policée n’obéissait à plus aucune règle. Badauds et curieux circulaient entre les tables, attroupements et bousculades éclataient un peu partout sans que personne y trouvait à redire. Pendant deux heures, les fous ont pris le contrôle de l’asile, sans que le Main Event ne puisse trouver son bubble boy.

Sous les coups d’une heure trente-quatre, le sol de l’Amazon tremble encore. Cette fois, le troupeau se rue vers la table 492 pour observer un énième tapis-payé. C’est Kevin Campbell qui joue son tournoi, avec le Grec Chris Alafogiannis dans le rôle du bourreau potentiel. Évidemment, Kevin montre deux As. Tous les regards, toutes les caméras sont braquées sur lui. Confiant, Kevin appelle son meilleur pote en FaceTime pour partager le moment. Le copain en question va assister en direct à une clim de légende.

En face, il y a A9. Pas simple pour craquer les flèches. Mais le flop donne de l’espoir. Un piégeux 978 provoque un premier hurlement autour de la table. La salle retient son souffle, tout le monde espère un 9. Nouveau frémissement sur la turn, un 10, puis à peine avons-nous le temps d’entendre la river que « YEEEEEEAAHHHHHHH » : 1 000 joueurs explosent. Le croupier vient de poser un impitoyable 9 qui offre le brelan à Chris Alafogiannis, mais surtout, l’ITM à tous les joueurs du Main Event. Sauf un.

Bulle
Le pauvre Kévin se consolera avec un ticket gratos pour la prochaine édition. Les autres lèvent leur verre, se prennent dans les bras, appellent leur famille, leur stackeur, leurs potos pour annoncer la nouvelle. Ils viennent de faire l’argent du Main Event des WSOP 2021 et reviendront demain pour poursuivre leur rêve sur le Day 4 !

Maintenant : on veut le chipcount ! Nous avons compté plus de 20 Français heureux mais fourbus au moment de l’éclatement de la bulle. Le chiffre définitif sera très certainement un poil supérieur. En attendant, on retrouve des tauliers comme Arnaud Mattern, Kool Shen, Ivan Deyra, Nicolas Dumont, Slimane Mamèche, Antoine Labat, ElkY, Jean-Luc Adam, Franck Kalfon, mais aussi des first timers tels Nicolas « Chevre.Miel », Gilles Lamy, Mickaël Scwhartz, Johan Martinet, Alexandre Servies, Elliot Kessas, José Astima… Des pros, des amateurs, des petits nouveaux, des vieux de la vieille : comme chaque année sur le Main Event, il y a de tout. Quelques petits tapis bleu-blanc-rouge ont transpiré pendant cette longue attente. C’est le cas par exemple de Samy Dubonnet, Romain Lewis, Antonin Teisseire ou encore Ulysse Harry, munis d’un tapis proche de celui qu’ils avaient reçu en début de Day 1 en échange des 10 000 $ originaux. S’il y a deux jours ce tapis avait de la gueule, aujourd’hui, avec 60 000, c’était plutôt comme marcher sur des œufs. Mais aucun des trois n’a cédé, avec une tactique parfaitement infaillible pour ne pas bust : ils n’ont pas joué un coup ! « On ne peut absolument rien faire, alors pourquoi rester à table ? Pourquoi se faire peur pour rien ? Il y a juste attendre, et ce sera l’argent », confiait Ulysse, tout sourire… à l’extérieur de la salle, au calme et au frais, tout simplement.

Pendant cette bulle qui a impliqué plusieurs joueurs à tapis… un Français s’est retrouvé sous les feux des projecteurs. C’était surtout avec grand plaisir que Robin Guillaumot a vu arriver une tonne de journalistes/caméramans enragés/spectateurs, puisque sur KJ363, Robin n’attendait que l’autorisation de Jack Effel pour retourner son jeu : 33 pour le carré. Et heureusement que la rivière lui a permis d’améliorer la force de sa main, car en face son adversaire possédait A9 pour couleur max !

D’autre en ont profité pour se régaler. Ils ne sont pas si nombreux, mais on pense tout de même à Clément Van Driessche, grimpé à plus de un million pendant cette période. Le membre de l’équipe NutsR sera notre porte-drapeau officiel pour le jour 4.

La liste complète des Français ITM sera publiée dès que possible. En attendant, rendez-vous dans la galerie pour découvrir des clichés inédits de la bulle !

Bulle
Sa paire d'As retournée, Kevin Campbell savoure à l'avance double-up sans difficultés face à As-9... et son pote en visio aussi
Bulle
La rivière avait d'autres projets pour lui !

Fausto & Veunstyle

1 000 joueurs entrent dans l’argent et atteignent le Day 4

WSOP

Day 3 : 2 362 joueurs (6 550 au total) / 1 000 restants (dont 18 Français) Chipleadeuse : Jessica Cai (USA) 1 796 000

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Top 10

Joueuse
Jessica Cai (USA) 1 796 000 Phachara Wongwichit (Thaïlande) 1 773 000 Joshua Paig Remitio (USA) 1 671 000 Ehsan Amiri (Australie) 1 574 000 Roman Velrstein (USA) 1 560 000 Neel Choksi (USA) 1 552 000 Stephen Song (USA) 1 551 000 Dragana Lim (USA) 1 539 000 Jordan Jayne (USA) 1 525 000 Andreas Kniep (Allemagne) 1 509 000

31 Français

19. Johan Martinet 1 365 000 31. Clément Van Driessche 1 189 000

Chevre.Miel
164. Nicolas Vayssieres (Vainqueur KING5) 709 000
177. Pierre De Almeida 691 000
182. Freddy Darakjian 681 000
234. Arnaud Mattern 579 000
240. Ivan Deyra 565 000

ElkY
312. Bertrand "ElkY" Grospellier 485 000 334. Jean-Baptiste Dequengo 458 000 352. Robin Guillaumot 435 000 358. Yehoram Houri 430 000 406. José Astima 380 000 445. Franck Kalfon 335 000 447. Julian Milliard 334 000 451. Sonny Franco 332 000 469. Nicolas Dumont 322 000 546. Jean-Luc Adam 272 000 562. Antoine Labat 260 000 642. Fabrice Bigot 214 000

Kool Shen
646. Bruno « Kool Shen » Lopes 211 000
648. Mickaël Lacaze 211 000
651. Slimane Mameche 209 000
718. Michael Schwartz 172 000
800. Antonin Teisseire 130 000
857. Karim Lehoussine 100 000
867. Gilles Lamy 94 000
901. Louison Vincent 73 000

  1. Samuy Dubonnet 63 000
  2. Romain Lewis 57 000
  3. Ulysse Harry 54 000
  4. Elliot Kessas 32 000

    Le reste du field (sélection)

    Chris Moneymaker
    12. Chris Moneymaker (USA) 1 432 000
  5. Stephen Chidwick (UK) 1 258 000
  6. David Williams (USA) 1 175 000
  7. Jason Koon (USA) 1 049 000
  8. Toby Lewis (UK) 1 010 000
  9. Nick Petrangelo (USA) 860 000
  10. Chance Kornuth (USA) 787 000
  11. JJ Liu (USA) 765 000
  12. Ben Yu (USA) 755 000
  13. Kevin Gerhart (USA) 715 000
  14. Qui Nguyen (USA) 659 000
  15. Bart Lybaert (Belgique) 555 000
  16. Kitty Kuyo (Taiwan) 528 000
Mike Matusow
286. Mike Matusow (USA) 510 000 313. Ramon Colillas (Espagne) 484 000 324. Anton Wigg (Suède) 469 000 330. Marle Cordeiro (USA) 462 000 422. Billy Baxter (USA) 359 000 455. Robert Mizrachi (USA) 326 000 479. Barry Greenstein (USA) 317 000 515. Leo Margets (Espagne) 289 000 608. Josh Arieh (USA) 229 000 703. Garry Gates (USA) 180 000 714. Mark Newhouse (USA) 175 000 775. Martin Jacobson (Suède) 142 000 794. Chris Moorman (UK) 133 000 868. Mustapha Kanit (Italie) 94 000 881. Kathy Liebert (USA) 85 000

Blindes au départ du Day 4 : 4 000 / 8 000, ante 8 000

WSOP : le coverage Winamax