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WSOP 2021 - Main Event - 2

3 pros du Team Winamax déjà au Day 3

Main Event (fin du Day 2ABD)

WSOP
C'est Joao Vieira qui l'écrivait sur Twitter en début de festival, et nous réalisons aujourd'hui à quel point le Portugais disait vrai : nous avons vraiment affaire aux World Series of Nice to See You, Bro. Notre première journée à Vegas est passée en coup de vent. Il nous fallait, dans le désordre : reprendre nos marques dans la Ville du Vice ; se réhabituer avec l'ambiance unique, fiévreuse et frénétique, des couloirs du Rio ; s'installer en salle de presse et partir en quête de nos premières photos ; gérer un décalage horaire d'une puissance insoupçonnée (après tout ce temps, on avait oublié la violence du truc) ; passer notre premier dinner break en compagnie du Team Winamax depuis une éternité ; et surtout renouer avec des dizaines, voire des centaines de joueurs et confrères de l'industrie que nous n'avions pas croisé depuis deux ans. Avec tout ce que cela implique de casses-tête au moment de se demander quelle convention sociale adopter au moment de se saluer. La bonne vieille poignée de main, comme s'il ne s'était rien passé ? Un timide geste de la main respectueux des gestes barrière ? Un poing fermé tendu en forme de compromis équitable ? Une virile accolade avec une bonne grosse tape dans le dos comme dans les films de mafieux ? Voire, soyons fous, une très française paire de bises claquées sur les joues ? On a tout fait et on a tout vu aujourd'hui... mais dans chacun des cas, c'était positivement, définitivement et joyeusement nice to see you, bro.

Notre premier article « en présentiel » des WSOP 2021 sera consacré au premier Day 2 du Main Event, qui rassemblait les 2 952 survivants des Day 1A, 1B et 1D. Deux autres articles suivront en ce mercredi matin, l’un centré sur le Day 1F spécial « Européens qui viennent d’arriver par le premier vol depuis l’ouverture des frontières », et un autre plus général, centré sur nos premières heures à Vegas et au contexte particulier entourant notre venue.

Le Day 2ABD, donc. Vivement qu'on arrive au Day 3, je m'y perds un peu avec toutes ces lettres alignées les unes après les autres. Au moment où les superviseurs ont annoncé les dernières mains (il était presque minuit), j'ai compté 130 tables actives dans la Pavilion Room. Soit 1 170 joueurs maximum : le chiffre officiel sera forcément un poil inférieur, mais nous savons déjà que le taux d'élimination du premier Day 2 est supérieur à 60 %. Et dans cette hécatombe, le Team Winamax n'a pas été épargné… mais commençons par les bonnes nouvelles, si vous le voulez bien (et si vous voulez pas, c'est pareil).

Aladin Reskallah
Pardonnez-moi l'égo trip, mais il me fallait marquer le coup pour ma première conversation en live avec un joueur de poker depuis mars 2020. Aladin Reskallah avait franchi le Day 1 en position short-stack (30 BB), et c'est exactement le stack avec lequel il reviendra pour le Day 3 jeudi. Entre les deux, forcément, le Top Shark a du jouer au poker, et se mettre un peu en danger. "Je suis tombé plusieurs fois assez bas", rembobine-t-il, "et arrive un coup où je défends 65 avec 13 BB. On est quatre joueurs et le flop tombe 6-5-2 avec un tirage couleur. Je donk-bet all-in. Je suis payé deux fois : je n'ai pas vu les cartes des autres, car j'ai montré la meilleure main." Avec ce réjouissant triple up pour passer à 40 000, Aladin va travailler dur, alignant plusieurs re-steals all-in non payés pour progressivement monter jusqu'à 80 000, le montant final qu'il mettra dans le sac en fin de journée. "Je me suis fait 3-bet au moins 25 fois aujourd'hui, c'est rare pour un Main Event ! Ma table était meilleure qu'au Day 1, mais tout de même sérieuse."
Mustapha Kanit
Aux antipodes d'Aladin, Mustapha Kanit figurait en très bonne place en début de Day 2, ayant emballé le plus gros tapis du Day 1A. C'est avec un stack toujours aussi imposant qu'il reviendra pour le Day 3. "C'était une bonne journée, j'ai pris plein de jetons dès le début de la journée. Mais le dernier niveau ne s'est pas bien passé. J'étais monté à 650 000, je termine à 480 000. Mais ce n'est pas grave, ce n'est que le Day 2, c'est un marathon. Je ne peux pas du tout me plaindre."
Bruno Lopes
Le trio de pros W qualifiés pour le troisième tour est complété par Kool Shen, dont le tapis est passé d'un très Saint-Denis Style 93 000 à 177 000.
Adrian Mateos
Trois joueurs du Team déjà au Day 3, cela ne représente que 50 % des engagés du jour. De fait, on a bien failli assister à un beau tir groupé, si ce n'est pour un dernier niveau catastrophe où sont sortis, en l'espace de dix minutes, Adrian Mateos...
François Pirault
...François Pirault...
Pierre Calamusa
... et Pierre Calamusa.
Réard
L'un des deux vainqueurs tricolores de cette édition (jusqu'à présent), Alexandre Réard, a aussi quitté le Day 2ABD en bout de course.
ElkY
ElkY est en revanche resté fièrement debout (enfin, assis), emballant 176 500 unités à minuit.
Adrien Delmas
On était aussi très content de revoir l'ancien Team Pro Adrien Delmas, toujours en lice en fin de journée.
Mike Matusow
Il faudra attendre le bilan chiffré et officiel pour pouvoir vous confirmer que Mike "The Mouth" Matusow a survécu à ce Day 2.
Vigile WSOP
Profitons de ce premier article pour vous annoncer un truc que vous avez peut-être déjà remarqué : Caroline Darcourt, photographe incontournable de nos évènements live (SISMIX, Dublin, WiPT...), fera ses premiers WSOP pour Winamax. Si ce n'est pas une bonne raison de visiter cette page tous les jours au cours des trois prochaines semaines, je ne sais pas ce qu'il vous faut.

Le classement complet du Day 2ABD sera publié dès que possible. Restez branchés pour le récap du Day 1F…

Day 2ABD : le bilan chiffré

Pavillion Room

Crédit photo : PokerGO.com

Day 2ABD : 2 900 joueurs / 1 933 1 440 (dont 18 Français) Chipleader : Shahid Rameez (Canada) 731 700

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 2ABD

Top 10

Shahid Rameez (Canada) 731 700 David Mock (USA) 679 700 Damien Steel (Canada) 649 000 Farhad Jamasi (USA) 635 000 Raúl Martinez (Espagne) 628 100 Steve Foutty (USA) 620 000 Mitchell Halverson (USA) 617 600 Scott Davies (Canada) 615 100 David Coleman (USA) 613 500 Kayvon Shahbaz (USA) 599 200

18 Français

Clément Van Driessche

112. Clément Van Driessche (photo) 341 400 182. Karim Lehoussine 292 500 197. Ulysse Harry 287 000 198. Nicolas Vayssieres (Vainqueur KING5) 285 800 297. Jean-Baptiste De Quengo 240 600 371. Alexandre Servies 219 000 540. Bruno 'Kool Shen' Lopes (Team Winamax) 177 400 545. Bertrand 'ElkY' Grospellier 176 500 764. Adrien Delmas 136 100 803. Fabrice Bigot 130 300

Clément Richez

820. Mathieu Papineau 127 700 874. Florian Ribouchon 120 300 974. Clément Richez (photo) 105 000 1129. Aladin Reskallah (Team Winamax) 80 000 1210. Emmanuelle Perrin 65 000 1243. Jérémy Saderne 60 000 1288. Jordan Pailha 53 400 1316. Gilles Lamy 47 800

Le reste du field (sélection)

Jason Koon

Crédit photo : PokerGO.com

14. Nick Petrangelo (USA) 580 000 24. David Williams (USA) 499 100 25. Anton Wigg (Suède) 490 000 27. Mustapha Kanit (Italie, Team Winamax) 473 300 58. Matt Affleck (USA) 404 100 93. Jason Koon (USA, photo) 361 200 152. Chance Kornuth (USA) 312 200 158. Anthony Zinno (USA) 309 400 164. Ben Yu (USA) 304 800 165. Faraz Jaka (USA) 304 000

Maria Ho

177. Stephen Chidwick (Royaume-Uni) 296 200 193. Martin Jacobson (Suède) 288 100 254. Chris Moorman (Royaume-Uni) 259 700 301. Martin Finger (Autriche) 239 100 309. Justin Bonomo (USA) 236 200 396. Jared Jaffee (USA) 213 600 434. Kitty Kuo (Taïwan) 203 100 452. Maria Ho (USA, photo) 199 000 646. David 'Bakes' Baker (USA) 157 100 656. Bart Lybaert (Belgique) 155 900

753. Cliff Josephy (USA) 138 400 797. Mike Matusow (USA) 131 700 875. Niall Farrell (Écosse) 120 300 957. Fabian Quoss (Allemagne) 107 100 980. Kathy Liebert (USA) 103 700 1303. Orpen Kisacikoglu (Turquie) 50 200 1341. Stefan Schillhabel (Allemagne) 43 200

Blindes au départ du Day 3 : 1 200 / 2 400, ante 2 400

Doyle Brunson

S'en est malheureusement déjà terminé pour Doyle Brunson sur ce Main Event, tout comme pour les autres anciens vainqueurs du Big One Tom McEvoy, Jerry Yang et Ryan Riess. On espère revoir Texas Dolly au Rio dès l'été prochain.

WSOP : le coverage Winamax

Les plus belles des retrouvailles

Aéroport« Cela faisait 600 jours que nous n’avions pas pu prononcer ces mots : Welcome to Fabulous Las Vegas! »

Lorsque la voix de l’hôtesse de Virgin Atlantic a résonné dans les haut-parleurs du Boeing 787-9 en provenance de Londres, les 258 passagers trépignaient d’impatience dans leurs sièges depuis déjà un petit moment. Et les applaudissements qui ont suivi cette annonce nous ont semblé bien plus nourris et enthousiastes que d’ordinaire. Après vingt mois de travel ban, l’atmosphère de fête entourant la réouverture des frontières des USA à plus de trente pays était palpable bien avant le décollage. Dans le terminal 3 de l’aéroport d’Heathrow, inondé d’équipes de télévision et de voyageurs aux valises aussi grosses que leur excitation à l’idée de traverser de nouveau l’Atlantique, des mannequins en tenue de showgirls distribuaient des répliques miniatures du drapeau américain tandis qu’un sosie d’Elvis prenait la pose, guitare en bandoulière. Dommage que l’état actuel des relations diplomatiques entre la France et les USA nous ont privé de scènes bon enfant de ce genre à l’aéroport Charles de Gaulle au moment de prendre notre premier vol trois heures plus tôt. Mais qu’importe. On était de la fête aussi.

AéroportArrivés à McCarran, un comité d’accueil similaire nous attend. Mais avant, détour obligatoire par les guichets d’immigration. Malgré l’atterrissage d’un avion plein à craquer en provenance d’Europe, le premier depuis mars 2020, très peu de guichets sont ouverts et ce n’est qu’après une bonne heure de queue qu’un placide officier de l’U.S. Customs and Border Protection tamponnera notre passeport. Si les Américains ont bel et bien retrouvé leur sens de l’hospitalité, celui-ci s’accompagne de la même absence d’empressement que dans le monde d’avant. Pas grave : des goodies nous attendent à la sortie. On chope une casquette lettrée du nouveau slogan de la ville (fini l’usé What happens in Vegas stays in Vegas, maintenant le mantra est What happens here only happens here), et nous voilà à l’air libre. Habitués à être cloués sur place par la chaleur étouffante et l’odeur âcre du bitume bouillant lors de nos séjours estivaux, la fraîcheur de la brise automnale nous prend de court, mais les 27° affichés sur le thermomètre ne nous font pas regretter Paris. Quelques minutes plus tard, on retrouve avec bonheur nos automatismes (et une boîte automatique) au volant de la voiture de location. Virage à droite en sortant de l’agence, encore à droite au feu rouge, puis toujours à droite pour attaquer Las Vegas Boulevard par la face Sud. On laisse sur notre gauche l’emblématique panneau dessiné par Betty Willis en 1959 - il y a toujours autant d’attente pour prendre un selfie - car les retrouvailles avec le Strip n’attendent pas. Home sweet home! Petit jeu traditionnel : repérer les nouveaux buildings, et compter ceux qui ont été détruits depuis notre dernière visite. Impossible de louper l’Allegiant Stadium sur notre gauche, derrière l’autoroute I-15 : le stade le plus cher du monde (2 milliards de dollars pour 70 000 places) a été inauguré en juillet 2020, permettant d’offrir à Las Vegas les Raiders, la première franchise NFL de l’histoire de la ville. En revanche, le nouveau casino dont tout le monde parle est trop loin de notre vue. La visite du Resort World, projet à 4,3 milliards abritant 40 restaurants et dans lequel les plus grosses parties de cash-game se déroulent désormais (si l’en croit la rumeur) devra attendre.

In N OutNous n’avons même pas eu le temps d’atteindre notre première destination (In-N-Out Burger, les lecteurs fidèles n’en seront pas surpris) que la nuit nous saute dessus sans prévenir. Ajoutez à cela vingt heures de voyages dans nos pattes, et les 17 heures affichées sur l’horloge en paraissent 23. C’est le moment de retrouver le Rio. Pas de villa en banlieue cette année pour les reporters Winamax : ce voyage organisé en urgence, qui ne tenait qu’à l’ouverture des frontières en dernière minute, se déroulera au plus près des World Series of Poker. Le mal-aimé Rio reste perpétuellement dans l’ombre du Strip, ses deux tours décaties se tenant debout à l’écart de l’artère principale telles des écoliers timides exclus à la récré des bandes d’élèves populaires. Surprise après avoir posé les bagages : les couloirs menant vers le centre de convention sont bien calmes. On passe devant les restaurants (soit fermés, soit desertés) pour atteindre la Pavilion Room. Dans la plus grande salle des WSOP ne s’agitent que quelques cash-games et un super satellite pour le Main Event. On met un pied en Brasilia… et on le retire aussitôt : ce n’est pas le premier Day 1 du Little One for One Drop qui nous intéresse ce soir. On parvient enfin à la salle maîtresse, l’Amazon Room. Après un Day 1D mastodonte (2 550 joueurs), c’est un Day 1E pépère sur lequel nous tombons - à peine 797 joueurs, en attendant le contingent international qui arrivera juste à temps pour le dernier Day 1 organisé mardi.

RioPas grand chose à voir autour des tables : retour dans les couloirs. On les emprunte masqués. L’obligation de porter cet appendice de l’âge du Covid, plus le fait que nous n’avons croisé que très peu de joueurs de poker en chair et en os depuis deux ans, rend très ardue la reconnaissance de visages pourtant très familiers. Hé regarde ! Y a le sosie de Mikedou qui se dirige vers les toilettes. Ah non : en fait c’est le vrai Mikedou. Retrouvailles, accolades, on va au bar, tu nous accompagnes ? Tu es encore dans le One Drop, bien. Plus tard, sans faute hein ? Un joueur qui n’a pas de tournoi au programme aujourd’hui est Pierre Calamusa, et c’est avec plaisir qu’il s’assoit sur un des tabourets libres autour du bar principal du casino, dont le comptoir en forme de fer à cheval est connu de tous les joueurs des WSOP sous le nom de Hooker Bar, en raison des négociations d’ordre sexuel qui s’y déroulent à toute heure du jour et de la nuit - des transactions depuis toujours illicites à Las Vegas, malgré une croyance tenace. Auteur d’un Day 1A réussi, LeVietF0u a le temps de souffler, et de siffler (un Perrier), après un mois marqué par deux belles finales WSOP en Turbo. « Je n’ai pas été sur le Strip de tout le séjour. Avec les années qui passent, je me rends compte de toutes les conneries que l’on peut éviter en n’y mettant pas les pieds. Au final c’est surtout un endroit qui sert à se faire voler sa thune de la façon la plus crasse possible. On te bourre la gueule, on te fait jouer, on continue de te bourrer la gueule, jusqu’à qu’il ne reste plus rien. » Le Pierre Calamusa modèle 2021 est d’humeur sage, et cela tombe bien : nous avons pris dans nos bagages Fausto, un jeune reporter découvrant Sin City pour la toute première fois. Un conseil pour notre bizut ? « Tu pars explorer la ville avec seulement 100 dollars en poche, rien de plus. C’est ton budget pour t’amuser. Tu fais tout ce que tu veux avec, mais tu ne vas pas plus loin. » En plus de devoir affronter la faune des WSOP, Pierre a du faire face à une autre menace lors de son séjour, bien différente mais tout aussi dangereuse : les caméras de TF1, qui ne le quittent pas des yeux depuis leur arrivée. « Ils tournent un long format, ça va s’appeler L’Empire du Jeu. Ca va parler aussi des courses hippiques, des échecs, de l’e-sport. Là-dedans, je serai le joueur de poker. » Sur le High Roller à 25 000 $, son premier tournoi de l’automne, la présence des caméras a semble-t-il pesé sur sa stratégie. « Dès la première main, j’ai eu un spot super relou. J’aurais pu sauter direct. C’était vraiment close. Et c’est là que j’ai préféré abandonner le coup, penser à mon sponsor, à l’image que je vais donner. Bon, j’ai quand même sauté dix minutes après [rires] Et là, j’ai flippé. Je suis imaginé lancé dans un Vegas qui commence avec moins 25K, et derrière une pente qui part tout droit vers le fond : que des busts pendant un mois, devant les caméras. J’aurais fait un super pro du poker ! Heureusement, derrière ça s’est très bien passé. »

Strip23 heures. On tombe de sommeil. Certains ont envie de découvrir le Strip by night, d’autres de faire des provisions dans les dispensaires de cannabis, dont les produits tout à fait légaux embaument désormais toutes les artères passantes de la ville d’un fumet suffisant pour donner le vertige à n’importe quel non-fumeur. Nous, on passe notre tour. Six heures plus tard, la même surprise que la veille, mais à l’envers : les rideaux de la chambre sont déjà transpercés par la lumière du soleil naissant. Aucune raison de traîner au lit. Petit déjeuner XXL dans un diner voisin, il faut faire des provisons car le prochain repas n’est pas pour tout de suite. Récupération des accréditations. Nouveauté cette année sur nos badge presse : un code couleur avec trois différents niveaux d’accès. Soulagement : en tant que partenaire officiel des WSOP, Winamax a droit à la couleur verte. Comme chaque année, on pourra donc se promener librement entre les tables et prendre toutes les notes et photos dont on aura besoin. Ce n’est pas le cas de tous les confrères, certains pourtant habitués du Rio depuis plus de dix ans.

Davidi Kitai & Jack EffelA 11 heures, le premier Day 2 est lancé dans une Pavilion pleine à craquer mais c’est à midi, avec le Day 1F et l’arrivée in extremis de centaines de joueurs internationaux, que les World Series of Poker vont enfin de nouveau mériter le premier mot de leur appelation. Le matin même, on se disait que le coup d’envoi serait forcément donné par un joueur venu de loin, et on rêvait à voix haute en songeant que Davidi Kitai serait parfait pour le rôle. Magie magie, voilà que sur le podium apparaît le Génie, aux côtés de Jack Effel. On devra probablement remercier Grégory Chochon, le frenchie des WSOP, pour avoir suggéré l’idée au tournament director des WSOP. A quelques mètres de là, Gaëlle Baumann sourit comme un enfant venant de croiser le père Noël. Elle aussi va toucher ses premières cartes en vingt mois, et pour cela elle est arrivée à l’heure. Pas question de late reg : « Je préfère être là fatiguée que ne pas être là ! » Même trépignation du côté de Louis Linard. Pour le Lillois, une fois l’ouverture des frontières acquises, la chose était entendue : ne pas venir était impensable. Que ressent-on à ce moment ? « Un mélange de pression, de nervosité et d’excitation. Je n’avais pas gagné de ticket en ligne, mais comme j’ai fait une très bonne année… » Partout autour des tables de l’Amazon Room, des joueurs ayant à peine eu le temps d’ouvrir leur valises, aussi crevés qu’heureux : Franck Kalfon, Jérôme Zerbib, Mickael Guenni, Benoît Lam, Moundir, et un Bruno Fitoussi qui peine à nous reconnaître - il nous a fallu tomber le masque pour le faire réagir. Avec son afro de Krusty le clown, lui ne souffre pas de ce genre de souci.

CroupierCela fait déjà quinze minutes que le remix de l’Ecstasy of Gold de Morricone, hymne quasi-officiel du Main Event, tourne en boucle. Retard à l’allumage ? On dirait que certaines tables manquent de croupiers. Des superviseurs sont promptement depêchés pour colmater la brèche. Témoin Dan, cravate jetée sur l’épaule afin de pouvoir brasser les cartes proprement : « J’adore quand ils me demandent de passer à table : je suis debout toute la journée, ça me fait des vacances ! »

Le lancement du Day 1F nous permet d’obtenir un début de réponse à une question qui nous angoissait depuis de longs mois. Comment il allait se passer, ce retour au boulot de « couvreur » ? Est-ce qu’on alait se souvenir de comment il faut faire pour suivre un tournoi live ? La réponse n’est finalement pas si surprenante : rien n’a changé, ou presque. Quelques minutes auront suffi pour effacer ces 18 mois d’absence, et c’est sans effort que l’on chasse la poussière de notre costume d’observateur privilégié, que l’on nage d’une brasse rapide au milieu de l’océan de tables, que l’on hôche la tête pour faire signe de loin à tel visage familier, que l’on tend notre poing fermé à telle connaissance, et que l’on échange quelques banalités avec un vieux copain, comme si on s’était quittés la semaine dernière et non début 2020. Finalement, c'était peut-être le meilleur moment possible pour retrouver tous ces gens : sur la plus belle compétition du monde, celle dont l'absence s'est faite le plus cruellement ressentir, celle qui réjouit simplement à l'idée qu'elle va débuter.

JoueursC’est ce mercredi que les reporters Winamax commenceront véritablement le suivi des WSOP en « présenciel » . Depuis le Day 2CEF du Main Event, qui débutera à 11h, heure locale (20h en France) jusqu’aux gros High Rollers à 100 000 et 250 000 $ programmés en fin de festival, en passant par la table finale du Big One, disputée sur deux jours les 16 et 17 novembre, attendez-vous à des rafales d’infos, anecdotes et photos en continue, à raison d’un post par heure jusqu’à qu’il ne reste plus qu’un seul joueur en course. C’est tardivement que nous rejoignons le marathon, mais notre excitation est intacte.

CEF, comme c’est facile le poker

Main Event (Day 2CEF) - Level 6 (400 / 800 ante 800)

Pavilion Room
Première salve d'infos fraîches en direct des salles Pavilion et Amazon, bien garnies en ce début de Day 2CEF...

Chef Lewis connait la recette

Romain Lewis
Parmi les ingrédients indispensables à un bon deeprun sur ce Main Event… le tirage de table ! Celui de Romain Lewis aujourd’hui est loin d’être désastreux : quatre Américains, un Japonais, un Israélien et un Hollandais, et absolument aucun nom ni aucune tête connue de ce jeu : « J’ai fait mes recherches de début de journée pour ma table, et hormis le joueur Israélien, ce n’est pas incroyable. » Le Français le mieux classé de l'édition 2019 (60e sur 8 569) est conscient que sur le papier, sur la table, le meilleur joueur, c’est censé être lui. Maintenant… inutile de préciser que ce sont les cartes qui parleront le mieux, mais disons qu’il a les armes pour sortir vivant et bien vivant de cette seconde étape du Main. Son début de tournoi a commencé par deux mains disputées dans la première demi-heure… deux petits pots remportés. Il n’y a pas de petites batailles, il n’y a que des belles victoires. - Veunstyle

Le retour de Benzimra

"Sept ans que je n'avais pas joué le Main Event, tu te rends compte ?!" Le temps passe et finalement peu de choses ont changé, le Français Christophe Benzimra est toujours autant en forme lorsqu'on l'assoit à une table de poker. Ses WSOP ont commencé par 3 ITM, "et alors, je me suis dit, "génial, je n'ai pas perdu la main", puis la variance l'a quelque peu rattrapé. "Mais rien de grave, j'ai surtout retrouvé les copains pour l'instant, hier je faisais un foot avec Sonny Franco, le soir je mangeais avec Gilbert Diaz et Jean Montury, c'est vraiment ces moments de plaisir qui m'avaient manqué." Ça... et le manque de cartes, bien évidemment. Avec presque 100 000 jetons en sa possession, il est pour le moment détendu. Chut, ne lui dites rien, mais deux crans à sa droite, il n'a pas reconnu la brésilienne Dayane Kotoviezy. Et on ne lui jettera pas la pierre, puisque d'habitude sur Instagram, elle préfère poser sans son masque et sa capuche. - Veunstyle

Davidi aimerait sourire pleinement

Joe Hachem
La veille, le génie Davidi Kitai illuminait la salle par son shuffle up and deal mémorable... mais à la fin de la journée, ce n'est pas le sourire qui primait. Avec moins de la moitié du tapis de départ avant d'engager ce jour 2, le Belge sait qu'il va tout de même rapidement falloir trouver une issue de secours... sinon, Denis Brogniard débarquera spécialement bientôt à Vegas pour éteindre son flambeau. Sur le papier, sa table est bonne, maintenant, il faut connecter. Allez, Génie ! - Veunstyle

Un retard, ça se prépare

Quentin Roussey
Commencer le Main Event moins de 24 heures après un vol transatlantique, c'est une tactique évidemment qui n'est recommandée dans aucun manuel. Sauf que pour cette édition 2021, Quentin Roussey n'avait guère d'autres choix. Alors le jeune pro s'est adapté. "Les jours précédant mon départ, j'ai dormi de 9 heures à 16 heures. Puis une fois dans l'avion, je me suis forcé à rester éveillé." Un souci du détail qui a porté ses fruits, au moins sur le Day 1 : Quentin a terminé le 1F avec un stack de 80 000 et semble en pleine forme au moment d'attaquer le second tour. Et sinon, question : arriver autant à la bourre change-t-il la manière de jouer ? Traverser l'Atlantique pour sauter le Day 1, ça serait le pire, non ? Quentin fait la moue : "Tu sais, même quand on passe un mois à Vegas avant, sauter du Main Event c'est déjà le pire. Quoi qu'il arrive, on a pas envie de bust !" - Benjo

Sonny Franco dans le bon tempo

Sonny Franco
Il est à Vegas depuis quelques semaines. Et pour son début de séjour, lui aussi s’est montré plutôt discret. C’est avec le sourire qu’il confie « en un mois, je drop une petite cinquantaine ». Mais Sonny Franco est loin de s’affoler. Le récent vainqueur du Super High Roller des dernières Winamax Series continue de dérouler son jeu sans sourciller et on le sait capable de faire péter les scores à tout moment.

Vainqueur WSOP-C Cannes en 2018, vainqueur WSOP-C Marrakech en 2019, vainqueur WPTDS en 2020, il a battu son record de gains cette année lors du WPT Seminole Hard Rock Poker Showdown, en prenant la 4e place d’un 3 500 $ massif, pour 438 500 $ de gains.

Pas en veine depuis son arrivée, Sonny espère bien inverser la tendance sur le plus beau des tournois du monde. « De toute façon, c’est sur celui là qu’il faut perfer. Pour l’instant, tout s’est bien passé, j’ai monté un stack tranquillement sur le Day 1, la table était facile ». Avec 140 000 jetons au moment d’attaquer le Day 2, celui que certains surnomment « le petit prince de Marrakech » est prêt à fortifier sa muraille de jetons. - Fausto

La blessure, la vraie

Gilbert Diaz
Assis à la table 211 de la Pavilion Room, Gilbert Diaz défend sa grosse blinde après une relance de 2 000 venue d'un joueur en début de parole. Le flop tombe J63 et ce que j'avais espéré être une hand history de légende tourne immédiatement en eau de boudin lorsque Gilbert check, puis snap-fold après le c-bet adverse. Pas grave : c'est une bonne excuse pour saluer le jovial amateur, un des Français parmi les dizaines qu'on est ravis de revoir pour la première fois. "Ça va bien, surtout que j'ai gagné le satellite", sourit le Lyonnais qui est comme beaucoup arrivé lundi par l'un des premiers avions en provenance d'Europe. "Je n'habite plus en Floride : Miami c'est fini, j'en ai eu marre." Et la restauration aussi, donc : son truc à Gilbert cela restera toujours l'immobilier. Et aussi une mémoire d'éléphant. "Tu te souviens il y a deux ans ?" demande-t-il en s'adressant à l'auteur de ces lignes. "Tu passes me dire bonjour, derrière, j'ai les As. Je saute contre As-Dame ! Il fait couleur." Les blessures de ce genre, on comprend qu'elles soient difficiles à oublier. On n'espère ne pas vous avoir à vous raconter l'élimination de Gilbert dans le prochain article. - Benjo

Le roi Tonin repart en guerre

Le taulier du Sud est dans la place. Sur le circuit français, on le connaît sous le nom de « Tonin ». Mais les World Series of Poker ont aussi appris à connaître ce joueur de caractère, qui se distingue par son talent cartes en main, mais aussi par sa gouaille légendaire. Dans cette même Amazon Room, le Niçois accomplissait le plus grand exploit de sa carrière. C'était en 2011, mais le poker français s’en souvient comme si c’était hier. Sur le 5 000 $ Triple Chance, Antonin Teisseire abattait un field de 817 joueurs pour remporter le 9e bracelet WSOP du poker hexagonal, pour un gain colossal de 825 604 $. Dix ans plus tard, Tonin est toujours aux affaires.

Après s’être échauffé les doigtd dans sa Cote d’Azur natale en multipliant les ITMs entre Cannes, Aix et San Remo, Antonin est revenu une nouvelle fois sur la terre de ses exploits. « Ça fait quelques semaines que je suis là, j’ai pris le rythme tranquille, je me sens nickel ! » affirme le Niçois avec sa détente habituelle. Pour l’instant, son séjour est plutôt sage, contrairement au personnage. Un deep run sur le Senior Championship, où il termine 125e sur plus de 5 000 joueurs mais à part ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Mais sur le plus beau des tournois du séjour, ça commence plutôt bien.

« J’ai eu une bonne table, tout s’est bien passé et j’ai monté 135 000 » résume Tonin, qui ne s’enflamme pas pour autant. « Y’a pas de plan de bataille : l’objectif, c’est le Day 3 ! ». La fantaisie certes, mais l'expérience avant tout. - Fausto

C'était quoi la proba ?

Leo Margets & Ole Schemion
Hier, le hasard du tirage au sort a placé Leo Margets à la même table qu'Ole Schemion. Aujourd'hui, le hasard du tirage au sort a placé Leo Margets à la même table qu'Ole Schemion. Nous, on a séché les maths à l'école : on vous laissera calculer la probabilité d'un tél évènement sachant qu'il y avait 121 tables hier et plus de 200 aujourd'hui. Dans tous les cas, que ce soit au Day 1 ou au Day 2, ce n'est certainement pas une bonne nouvelle pour notre Espagnole et ses 30 blindes : le terrifiant allemand cumule plus de 16 millions de dollars de gains, et a remporté en janvier une grosse édition online du World Poker Tour. En revanche, Schemion est de l'avis général l'un des pros les plus sympas du circuit, c'est toujours ça de pris. - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

1 805 : le nombre minimum de joueurs en lice sur ce Day 2CEF, dont 77 Français. On dit "minimum", car les inscriptions pour le Main Event étaient encore ouvertes jusqu'à 11 heures.

150 : C’est le nombre (non définitif) de joueurs s’étant inscrits en toute dernière minute. Parmi eux : Guillaume Diaz, qui a loupé son vol en provenance du Canada avant-hier. On vous causera du volatile dans le prochain article.

Ils nous ont quittés dès la première demi-heure du Day 2CEF : Sam Greenwood et Vanessa Kade.

16 717 : le nombre de pas marchés par l’un des reporters Winamax au cours de la journée de mardi. Pas mal pour un premier jour, mais c’est certain : on fera mieux avant la fin du Main Event.

2 : Comme le nombre de joueurs à la table d’Antonin Teisseire qui portent actuellement un masque. Tonin est l’un de ces deux là.

Joe Hachem
Les honneurs du shuffle up and deal sont revenus aujourd'hui à Joe Hachem, premier vainqueur du Main Event de l'ère Rio. C'était en 2005 mais, en guise d'adieu, la table finale s'était déroulée une ultime fois au Binion's Horseshoe. Durant le Day 1, l'Australien s'est monté un stack très costaud de 186 100.

C’est quoi cette odeur ?

Main Event (Day 2CEF) - Level 6 (400 / 800 ante 800)

Break
Un indice sur ce que font pas mal de joueurs pendant la pause se cache sur cette photo. Saurez-vous le repérer ?

Le diable rouge est lancé !

Davidi DU
"Septante-ouitre". Quand Davidi Kitai parle dans sa langue natale et utilise des chiffres qui n'appartiennent qu'aux Belges, on retrouve notre sourire. Parce que si 78 000 jetons ça ne parait pas excessif à cette heure-ci, inutile de préciser que pour Kitbul qui était tombé à 25 000, c'est plutôt Byzance là.

"J'étais un peu foufou au début du day, dans le sens ou je parlais beaucoup, je m'amusais à call dans le noir, je voulais un peu destabiliser mes adversaires." Une seule phrase suffit pour présenter la terreur Belge : si vous jouez juste à ce jeu avec deux cartes en main, lui va plutôt également jouer avec vos nerfs. Deux joueurs ont trinqué dans l'histoire, ses deux voisins de droite et gauche.

Le premier n'a pas du tout comprendre à ce qui lui arrivait. Dans un pot 3-bet préflop par son adversaire, Davidi s'est retrouvé muni de As-Quatre... qui fracassait plutôt bien le flop K44 ! "Il n'a pas c-bet, j'ai fait une blinde, 800, et il m'a rapidement relancé à 3 500." C'est juste payé par Davidi, qui va découvrir un 9 sur la turn. "Il check, je refait une blinde... et il a fold. Je lui ai alors juste montré un As...", pour remonter à 38 000, et plonger un peu plus son adversaire dans le doute.

Mais la main folie, c'est bien la suivante, et elle concerne son voisin de gauche cette fois... Davidi est le premier à parler dans ce coup et découvre QQ. Il open à deux blindes, payé deux fois, avant que le copain n'annonce tapis pour 48 blindes. Davidi est couvert, il joue environ 45 blindes, et n'envisage pas vraiment de jeter ses cartes, qu'on se le dise. Il pose ses 36 000 jetons restants, les autres joueurs s'effacent et Davidi découvre... JT chez son adversaire.

La croupière déroule ce tableau, alors que Kitbul a statistiquement 85% de chance de remporter ce coup : KQ2... turn A offrant quinte à son adversaire, qui pousse alors un cri de joie tout en serrant le poing. Bro, ça s'appelle le karma, il ne faut pas jouer avec ça : river 2, la maison est pleine pour Davidi, merci cher ami ! - Veunstyle

Tedeschi adoubé par l'Amérique

PFT
Aux tables de Poker, Paul François Tedeschi n'est pas du genre bavard. Mais à force d'attirer les jetons, le Corse commence à se faire remarquer, à sa table 100% américaine. « Il faut se méfier de ce joueur, il a l’air d’avoir un beau potentiel. Par contre, il prend beaucoup de temps pré-flop, il devrait bosser un peu ses tableaux » plaisante Kenna James. Vêtu d’un superbe chapeau de cow-boy et d’une veste à l’effigie de son site de coaching, l’homme au presque 4 millions de dollars de gains voit juste. Il a en face de lui l’un des meilleur joueurs du poker hexagonal. Pour rappel, « PFT », c’est près de 3 millions de dollars accumulés en carrière. Il a connu les finales de tout le grands circuits mondiaux : WSOP, WPT, Party Poker Millions et WSOP Europe, avec notamment une perf à 700 000 $ sur un 25 000 $ au Bahamas en 2018.

A l’aise en Hold’em comme en variantes, le Corse avait frôlé le bracelet il y a deux ans, en terminant runner-up d’un tournoi H.O.R.S.E à 3 000 $. Et sur le Main event, il connaît la succession des longues journées de grind, avec déjà deux deep runs au compteur, en 2014 et 2015, échouant alors en 250e et 161e position.

Sur cette édition 2021, PFT démarre bien. Doublage de stack dès le premier jour, et décollage rapide sur ce début de Day 2. Sur un baord QQ48, il place un re-raise à 11 000 avec A6 face à un donk bet 4 000 de la big blinde, qui riposte par un tapis, pour un peu moins de 40 000 jetons. Bon appétit Paul François dont la flush élimine le brelan de dames de son adversaire, qui tenait Q6

Quelques mains plus tard, il enchaine avec un move post-flop. Open de Tedeschi au cut-off, payé par le bouton et les deux joueurs découvrent un flop 246. Un premier barrel à 1100, chez PFT, puis un deuxième à 3 000 sur la turn 9. Pas de quoi effrayer son voisin qui répond par un re-raise à 10 000. PFT tank-call et repasse à l’attaque sur la river Q. Les 9 000 demandés suffisent à faire folder son adversaire, qui dit avoir louper sa flush. 200 000 chez Paul-François Tedeschi, qui prend les commandes du contingent français sur ce Day 2CEF. - Fausto

Papa Linard au travail

Fausto
Prendre les jetons de ses adversaires, puis discuter avec eux, comme si c’était de bons copains. Voilà une attitude de gentleman dont devraient s’inspirer les grinders barricadés derrière leur casque et leur capuche. Louis Linard, qu’on connait mieux sur Winamax sous le nom de Labrik, fait partie de cette première catégorie, celle des grinders gentlemen.

Pourtant, Louis Linard n’était pas prévu pour être de la fête. « Avec ces histoires de frontières, je ne pensais pas venir. Et puis, je suis papa d’un petit d’un an et demi. Mais je me suis décidé à la dernière minutes, et j’ai rejoint la villa avec Romain (Lewis), Alex (Reard) et les autres copains ». Une belle coloc de tauliers.

L’invité surprise semble avoir bien fait de faire le voyage. Pour ce début de Day 2, il vient de trouver un brelan floppé pour passer la barre des 100 000 jetons. Et question jet-lag, l'ancien candidat Top Shark Academy gère sans soucis. « Je me sens plutôt bien. L’excitation de l’arrivée prend le dessus sur la fatigue. Et puis, le rythme de papa ça aide, j’ai l’habitude de me lever tôt. Sauf que cette fois, il y a les cris en moins ». On espère qu’ils reviendront vite, mais plutôt que ceux du bébé, on préfèrera ceux du rail français, un jour de table finale. - Fausto

Tapis rivière

Bruno Benveniste
Parfois on arrive à table pour prendre des nouvelles d'un joueur, et puis on se retrouve à observer un coup qui n'a rien à voir avec la personne en question... mais qui mérite tout à fait sa place dans ces colonnes. C'est ce qui vient de se passer du côté de Bruno Benveniste (80 000 de tapis, il avait 60 000 une heure plus tôt), dont la participation à la main suivante se résume à une défense de blindes pour 1 700, suivi d'un abandon sur le flop 52J.

La suite est un poil plus intéressante : après le c-bet à 2 500 du joueur UTG, le joueur UTG+2 opte pour un quasi-min raise à 4 500. Comme indiqué, Bruno abandonne mais pas le relanceur initial qui complète rapidement. Le turn est un 4 et le coup se poursuit sur le rythme inversé observé au flop : plutôt que de checker, le PFR décide de donk-bet pour 7 000. Cette fois son adversaire opte pour le bouton « call ». C’est le moment pour nous d’observer à quoi ressemblent les protagonistes. UTG est jeune (« hollandais », précise Bruno qui s’est levé pour regarder le coup dans la même position que moi). UTG+2 est plutôt âgé, profil « amateur américain sans histoires ». La rivière est un 10 et notre hollandais parachève son œuvre d’agression en misant tous ses jetons. 17 000 au total. « Il va bien finir par y arriver », souffle Bruno avant de jouer aux devinettes. « Overpaire chez le hollandais, top paire fatiguée en face. » Quelques secondes passent, Bruno en profite pour préciser sa pensée : « Paire de Dames contre Roi-Valet ! » Le mystère n’en restera pas un : papy paie le all-in. Le hollandais retourne… AValet, Bruno n’était pas si loin. Son adversaire rend ses cartes au croupier face cachée mais heureusement, un joueur rappelle la règle : c’est un coup à tapis, la table est en droit de tout voir. Le croupier retourne donc… K10. Celle-là était plus dure à deviner ! « Il fallait l’oser ce value bet », je souffle. « Moi, j’aurais checké rivière comme un lâche. » « Moi aussi », répond Bruno. « Mais si en face il te met tapis, tu fais quoi ? Parfois la meilleure défense, c’est l’attaque ! Tu la mettras dans le coverage : ‹ la meilleure défense, c’est l’attaque ›, une citation de Bruno Benveniste. » - Benjo

L’oiseau du 38 se réveille gentiment

Guillaume Diaz et Joe Hachem
EN-FIN ! Oui, enfin Guillaume Diaz participe au Main Event des WSOP. Entre galère des transports pour arriver jusqu’à Sin City et léger problème informatique au moment de s’inscrire, on commençait presque à se demander si Volatile38 allait bien participer à ce tournoi. Et bien oui c’est chose faite… mais un petit café pour le Top Shark 2014 ne ferait pas de mal pour commencer cette journée. Après s’être installé à table, son voisin de gauche entame la conversation de manière très amicale avec lui, curieux des logos Winamax du Team Pro. « Oui, je suis Français et professionnel de ce jeu, et vous ? Ah vous êtes Australien, enchanté monsieur. » Ce n’est qu’après 4 minutes (c’est long 4 minutes en vrai) que Guillaume Diaz réalise alors qu’il est assis à côté de … Joe Hachem, vainqueur du Main Event WSOP en 2005. « Mais frèèère, j’avais 15 ans à l’époque, je ne m’en souviens pas du tout », rappelle-t-il, lorsqu’on lui signale pourtant que la photo du vainqueur se trouve juste au-dessus de sa table, au plafond du Rio. « Il est super sympa en tout cas, je ne connaissais pas du tout. Il se lève, il joue un coup, il revient plus tard, il est très détendu ouais ». Et en même temps, avec 266 000 jetons, ne seriez-vous pas le même état ?

En ce qui concerne Guillaume, il faut savoir que dans le premier niveau de ce jour 2, il a déjà vu deux fois As-Dame, une fois As-Roi et est même parti à tapis dès la seconde main qu’il a disputé ! Oh, doucement Guillaume, le tournoi dure une semaine. « Tu veux savoir ce qui est le pire dans cette histoire ? Et bien j’ai le tapis de départ, 60 000. Quand je suis parti à tapis, c’était avec As-Dame face à As-Valet, c’est venu AA4, turn Q… river Q, voilà voilà. » Dommage pour Guillaume… qui a obtenu sa vengeance, quelques instants après qu’on se quitte. Un coup disputé face à … Joe Hachem justement, lui a permis de franchir la barre des 100 000 jetons. Guillaume a rentré une quinte à la turn et a parfaitement rentabilisé sa main sur la rivière. Contrairement à son voisin, le Main Event des WSOP n’est pas exactement le tournoi qui lui a le plus réussi dans sa carrière. Sa meilleure perf jusque là ? Une présence au Day 2. Oui ça fait peu. On écrit l’histoire cette année ? - Veunstyle

Statistiques anecdotes et citations à la con :

« YESSSS !!! YESSS !!! YESSS !!! » - Signé : un mec debout au milieu de l’Amazon Room, dont on devine qu’il vient de trouver une rivière favorable et/ou de gagner un gros pot. En guise de félicitations, il a eu un droit à une salve d’applaudissements de toute la salle.

« Qui est chaud pour deal le prize-pool maintenant ? » - Signé : un plaisantin à une table voisine, juste après la citation précédente.

Thierry Cogniat
« Ils ont tué Zaza ! » Thierry Cogniat est flippant quand il s’y met ! Il nous a raconté que sa femme Isabel Baltazar avait fait tapis avec 88, payé par 33. Flop K83, turn K… river 3 ! Le carré qui tue et qui élimine la finaliste de l’EPT Barcelone 2011.

« Y avait un Français là dehors pendant la pause, il faisait le show devant les caméras, il se sent plus. C’est qui ce mec ? » - Signé : notre photographe Caroline Darcourt, qui ne fréquente pas le circuit du poker toute l’année, loin de là. Hé bien Caro, il s’agissait de Yoh Viral. Si tu as d’autres question, n’hésite pas.

« Il s’est passé avec Ivan Deyra ? » - Signé : bon, il va falloir que l’on fasse des fiches à Caroline, histoire qu’elle se remette à jour.

Yoh Viral
Images exclusives : un mec en train de faire le show durant la pause

Ça se monte tout seul

Main Event (Day 2CEF) - Level 7 (500 / 1 000 ante 1 000)

RIO
Les inscriptions sont désormais closes, mais on attend encore la publication des chiffres définitifs et officiels de ce premier Main Event 100 % de l'ère Covid. Avant cela, voici nos dernières nouvelles fraîches, glanées peu après la première pause de la journée.

Dubonnet et du talent

Son visage ne vous est peut-être pas familier, son nom non plus d'ailleurs : Samy Dubonnet. Mais son pseudo sur Winamax miles Cordis en a déjà fait trembler plus d'un, et les résultats qui en découlent parlent bien pour lui : nous avons affaire à une petite terreur des tournois online de la room. Et ce talent souris à la main, Samy Dubonnet a enfin décidé de le mettre à profit du live, avec une parfaite entame de match pour son premier Main Event. Bilan comptable au début du second niveau du jour : 203 000 ! C'est qu'il a de la gueule ce tapis.

Samy a trouvé deux coups intéressants à ressortir du début de cette journée. Sur le premier, et pour la faire simple, muni de AK, il se retrouve sur la river à value sa main, sur un tableau A9849. C'est-à-dire que deux paires à l'As, kicker Roi, c'est plutôt intéressant. Et là... moment surréaliste, son adversaire retourne A8 pour deux paires counterfeit (ça veut dire que sa paire de 8 ne joue plus)... sans réaliser qu'il s'agissait d'un coup d'un seul de la main perdante. Le croupier lui explique calmement, mais elle fait tout de même appel à un floor. Bien évidemment, ce dernier va juste se contenter de lui rappeler, comme le faisait toute la table, que la paire de 9 affichée sur la table surpasse sa paire de 8, mais la pilule fut difficile à avaler : "Elle s'est levée et a disparu pendant trois bonnes minutes..."

Juste avant ce petit pot d'un montant de 30 000 jetons, il venait de s'occuper du cas du Brésilien Rafael Da Silva Moraes... dans un coup tordu, un de plus : "J'ai open une paire de Dix à 1 600", explique Samy, "Da Silva a call et le joueur en SB a missclik dans sa relance, il a posé 7 000 alors qu'il voulait mettre 12 000. Le croupier lui explique qu'il ne peut plus mettre de jetons supplémentaires... et on call tous les deux. Puis sur KT2, le joueur de la SB check, je fais pareil avec mon brelan, et le Brésilien mise 4 000. Fold de la SB... et je check raise à 14 000. Il paie, turn un 7, et je sais qu'il lui reste un pot size bet (28 000 environ). Je le met à tapis, et il paie avec QJ."

Pas de tréfle, pas de trèfle, pas de trèfle... 6 sur la river, une carte posée par le croupier, hautement félicité par l'ensemble du clan Français. Hey, vous la connaissez l'histoire du mec qui est là depuis le début des Séries, soit le 1er octobre, qui a buy in tous les tournois d'environ 2 000$ qui trainaient sur Vegas, qui se cagoule pas mal depuis un mois puisque sans aucun résultat probant, mais qui se refait une santé complète sur le Main Event de la fin ? Mais oui, nous aussi on les aime ces histoires. - Veunstyle

Lacolas se paye un stack de Mumakil

Lionel
Il a moins de cheveux que le héros du Seigneur des Anneaux, mais pour l’instant, il cible ses adversaires avec la même précision. Avec 200 000 jetons devant lui, Lionel Lacolas emmène le groupe tricolore et traverse sans mal les épreuves qu’il rencontre dans sa quête vers le Day 3. Lui ne fait pas partie de la communauté de l’anneau, mais de la non moins célèbre « Biket Team ». Cinq larrons, cinq bikets du sud, qui se sont embarqués à 50 ans dans leur premier Vegas. Et les sudistes n’ont pas fait les choses à moitier. Dans l’enchainement d’avion Aix-Paris-Dallas-Vegas, les copains étaient habillés pareils, avec T-Shirt, sacoche et casquettes à l’effigie de leur crew. Bon, une fois arrivé dans le Main Event, l’euphorie est vite redescendue. Quatre des cinq représentants ont déjà sauté après un jour et demi de jeu. Dernier représentant de l’équipe, Lionel Lacolas porte l’honneur des Bikets sur ses larges épaules. Et pour l’instant, il le fait plutôt bien.

« J’ai même pas eu de gros coups. Enfin, j’ai quand même touché un full avec A4 sur un board A4724, ou je value bien contre un AK. Ca fait un peu prétentieux, mais puisqu’on est entre nous on peut se le dire, les Américains ne jouent pas très bien ». Ca dépend lesquels mais pour l’instant, l’Aixois pioche allègrement dans le stack de ses adversaires locaux. Habitué aux tournois d’Apo et aux casinos du Sud, le directeur de marques de sport connait un début rêvé dans la grande salle du Rio. Avec un seul objectif : Faire durer le plaisir.

L'enchanteur cherche la bonne formule

Pierre Merlin
Son sourire rayonne dans les casinos du Nevada comme dans les clubs français. Pierre Merlin, reg aussi redoutable que sympathique, parfois connu sous le nom de Lenchanteur, est de retour à Vegas, pour tenter de ré-invoquer la magie qu’il a parfois produit dans le Nevada. Au cours de ces différentes étapes, il a connu des tables finales juteuses au Wynn, au Venetian, mais surtout, un deep run remarquable sur le plus beau des tournois du monde, en 2016 où il terminait alors 92e pour plus de 57 000 $.

Cinq ans plus tard, le vainqueur Winamax Poker Tour 2013/2014 est revenu en équipe, avec Axel Halley et Quentin Roussey, également en course dans ce Main Event. « On est arrivé le 8, pour l'ouverture de la frontière, on est encore un peu jet-lagué mais on prend doucement le rythme. J’ai late reg le premier jour pour pouvoir me reposer, et j’ai pris le temps de faire un petit jogging ce matin avant d’attaquer le Day 2 » raconte Pierre.

Pour ce début de tournoi, il connait un départ légèrement tronqué. Monté rapidement à 100 000 jetons, il n’a cessé de dé-grinder pour revenir au stack de départ en fin de Day. Et ça ne s’arrange pas aujourd’hui. « Je n’ai pas gagné un coup en trois heures de jeu » résume l’enchanteur, qui doit s’armer de patience, pour que la magie opère de nouveau.

Clichés en rafale, infos turbo

Roger Tondeur
Un flip costaud et voilà l'homme d'affaires Roger Tondeur en possession de plus de 200 000 jetons. Un petit Suisse à surveiller.

Ivan Deyra et Tristan Forge
Virage francophone pas trop énervé pour le moment (les tas de jetons n'ont pas encore grandi) : Ivan Deyra et Tristan Forge
Jean Montury et Antoine Labat
Un vainqueur EPT plus un finaliste du Main Event des WSOP à la même table, cela donne une paire 100 % française : Jean Montury et Antoine Labat. Pour ceux qui ont besoin de se faire rafraîchir la mémoire : Montury a gagné à Malte en 2015, tandis qu'Antoine Labat a terminé en 9e place sur l'édition 2018 du Big One
Gaëlle Baumann
Vous la reconnaissez, cette "moumoute" sur le micro tendu à Gaëlle Baumann : c'est celle de Winamax TV ! Tous les jours à midi (heure française), Harper proposera sur les réseaux sociaux un condensé express de l'actu WSOP et de ses virées dans Las Vegas. A découvrir, au choix, sur Instagram, TikTok, ou Facebook
Erik Seidel
Une des premières vraies légendes du poker éliminées en ce premier Day 2 : Erik Seidel. Discret sur ces WSOP, l'homme aux 33 ans de carrière et 38 millions de dollars de gains s'est contenté de trois ITM depuis fin septembre, dont une 4e place sur le Highroller à 50 000 $ bonne pour (tout de même) 358 000 $

1 : le nombre de joueuses coiffées d’une superbe coloration bleu turquoise évoluant actuellement dans l’Amazon Room. Pour ceux qui doutent de cette statistique, nous avons bien entendu sécurisé une photo :

Cheveux bleus

Chocs et chutes, chic et chatte

Main Event (Day 2CEF) - Level 7 (500 / 1 000 ante 1 000)

Hossen Ensan
Baromètre au beau fixe pour Hossein Ensan, le dernier joueur dont nous avons assisté à la victoire sur le Main Event en présentiel, c'était en 2019. L'Allemand affiche un stack de 150 000

Joffrey : l'homme pressé

Joffrey Esteve
Lancées sur Winamax dans l'urgence et avec optimisme début octobre, les qualifications pour les WSOP ont suscité l'enthousiasme chez tous les joueurs pressés de retrouver - ou de découvrir pour la première fois - l'ambiance unique Championnats du Monde. Sauf qu'entre temps, l'annonce concernant la date officielle d'ouverture des frontières en a refroidi plus d'un : le "début novembre" qui laissait espérer une ouverture une bonne semaine avant le Main Event s'est transformé en un 8 novembre rendant le voyage un poil trop précipité. On l'a vu hier, cela n'a pas empêché des dizaines de Français de tenter le braquage express, mais du côté de nos qualifiés, la quasi-totalité ont opté pour la patience : tous vont attendre l'édition 2022 des WSOP pour rejoindre Vegas. Tous, sauf un : Joffrey Esteve, que j'ai retrouvé en salle Pavilion au moment où sonnait la deuxième pause du Day 2CEF. Son histoire, pas banale, saura presque nous faire oublier les gros contingents de qualifiés W auxquels nous avons été habitués ces dernières éditions, ainsi que les légendaires soirées officielles Winamax sur le toit du Rio ou du Palms, qui ne sont évidemment pas d'actualité cette année.

Car en écoutant le Lyonnais de 24 ans me dérouler ses habitudes de jeu sur Winamax (buy-in moyen : 100 €, c’est élevé) et commenter les points forts et points faibles de notre grille MTT (« Vous devriez faire plus de tournois à 125 ou 200 €, il n’y a pas assez de trucs à faire entre les 100 et les 500 ! »), je crois d’abord avoir affaire à un grinder expérimenté, qui en me révélant son pseudo me rappellera immédiatement un compte rendu Winamax Series ou Main Event écrit par mes soins il y a quelques mois ou quelques années. Que nenni : avant le premier confinement de mars 2020, Joffrey n’avait jamais joué au poker. Vingt mois plus tard, le voilà engagé sur le plus gros tournoi du monde. Incroyable !

« Au début, je mettais 15 ou 20 balles par-ci par-là. Puis c’est en découvrant les streams que j’ai commencé à progresser. Il y en a un que j’aime beaucoup, il est chez vous, c’est Chance44. Du côté des étrangers, il y a un Américain qui est très bon, Lex quelque chose… Ha, il est Hollandais ? » On le devine : l’univers poker de Joffrey vient tout juste de naître. Ses stars à lui sont plutôt à aller chercher du côté des jeunes joueurs se montrant devant la webcam plutôt que des vieux Texans ayant gagné le Main Event deux fois de suite dans les années 70. « Oui, je l’ai croisé hier, le vieux avec le chapeau de cowboy. Mais je ne sais pas vraiment qui c’est ! » Étudiant en finance, Joffrey est venu à Las Vegas avec son pote Nicolas. Lui n’est pas trop focus sur le poker, mais voulait découvrir Las Vegas depuis une éternité. Leur voyage ne fut pas de tout repos. « On avait prévu une escale au Canada, mais notre vol atterrissait de nuit, et dans ce cas-là il faut un formulaire spécial… que l’on n’avait pas ! » La sentence des autorités est terrible : raccompagnement immédiat à la frontière, autrement dit retour à la maison dans le prochain vol ! « Finalement, on a pris un vol de Genève… On est arrivés le 8 novembre à 23 heures. » Pas le temps de découvrir le Strip : à peine douze heures plus tard l’attendait le Day 1F, dont Joffrey s’en est finalement pas si mal tiré (vu les circonstances), emballant un stack de 68 000. Il faut dire que ce joueur 100% online s’était judicieusement préparé un petit programme d’apprentissage en accéléré. « Avant de partir, je me suis fait deux semaines dans le Sud pour jouer les petits tournois d’Aix et Bandol, et j’ai joué à Paris au Club Montmartre. Mais ça ne m’empêche pas de galérer ! Le showdown c’est compliqué, j’ai l’habitude que ce soit automatique sur mon ordi… et compter les stacks, l’enfer ! Si je vais loin dans le tournoi, il va falloir que je branche le stream pour savoir qui a combien ! [rires] C’est clair, au début je n’ai pas aimé le live car c’est trop lent. Mais en fait, c’est juste différent. Sur les petits tournois que j’ai fait en France, tu dois t’adapter aux différences, aux pots limpés par six joueurs, ce genre de truc. Et ici sur le Main Event, le niveau est plus homogène, c’est agréable. »

Confessant être plongé dans un bad run après avoir monté « pas mal de thune » auparavant, Joffrey, qui s’est qualifié en Expresso (« Je n’en joue jamais mais un soir, j’en ai lancé 100 ou 150 et j’ai gagné le package ! ») vit actuellement un Day 2 compliqué : à sa droite est assis Adam Walton, le chip-leader du Day 1F, dont la bonne étoile ne l’a pas quitté depuis hier. « Il joue bien, il run bien, il nous roule dessus. Il doit avoir 600 000 maintenant. » Avant de laisser Joffrey rejoindre sa table, on lui rappelle ce mantra connu de tous les habitués du Main Event : c’est un marathon, pas une course ! - Benjo

"Bizzare cette ambiance"

Phil Hellmuth
Alors que tout le monde disputait tranquillement son Day 1 du Main Event, un joueur Français a vu son tournoi plutôt perturbé subitement, il s’agit d’Arthur Conan. Mais qu’est-ce qui a bien pu secoué l’imperturbable jeune Breton : Phil Hellmuth himself a fait son entrée dans le Main Event… en s’asseyant juste à sa gauche ! Déguisé, et avec tout le spectacle habituel qu’on lui connait.

« Et bien crois-moi, c’était très perturbant pendant au moins 30 minutes, vraiment bizarre cette ambiance. Et les filles qui l’accompagnaient sont restées pendant tout ce temps derrière moi. » Pas facile de jouer un tournoi à 10 000 $, en l’occurrence le plus important de l’année pour n’importe quel joueur de poker de la planète, et se retrouver dans cette situation… mais c’est aussi ça le folkore des WSOP, et Arthur se souviendra malgré tout du spectacle, qu’on n’a pas fini de revoir dans les meilleurs highlights de l’Américain.

Arthur Conan
Aujourd’hui, l’ambiance est plus détendue pour Arthur, qui se retrouve parmi les dernières tables de la Pavillon Room. Il partage notamment quelques bons moments en compagnie de l’Américane Cate Hall, et c’est bien tout ce que l’on peut reconnaitre. Problème : son stack est sur une pente descendante. Parti à 90 000 au début du jour, on l’a quitté à 30 minutes du prochain avec 50 000 jetons. Mon Roi Arthur, il est temps de lever l’épée et de montrer qui est le patron. - Veunstyle

Un privilégié qui connait la route à emprunter

Tony Miles
Runner up du Main Event, ne serait-ce pas un titre malgré tout assez prestigieux pour être heureux pendant des années ? Je crois que la question elle est vite répondue quand on s’appelle Tony Miles, second en 2018. Problème, pour le moment, le grand ami de Pierre Calamusa ne vit pas un rêve aussi éveillé qu’il y a 3 ans : « Ma table est plutôt difficile, et les jetons ne viennent pas pour l’instant », m’expliquait-il dans un calme qui le caractérise tellement. Son tapis se maintient autour des 80 000, et ce n’est encore pas pour l’inquiéter totalement : « C’est un véritable marathon, je suis bien placé pour en parler ! Et je sais notamment que je n’ai pas le droit de me plaindre pour le moment. De plus grandes décisions sont à prendre bien plus tard. » Affecté par l’élimination de Pierre hier, il espère avoir la chance de pouvoir le venger en allant le plus loin possible cette année. One more time baby. - Veunstyle

Deux de chute pour le Team Pro Winamax

Gaëlle Baumann
De ses propres dires, Gaëlle Baumann « n’a pas vu le jour aujourd’hui », passant son temps à fold toute la journée. « J’ai open deux fois, je me suis fait 3-bet deux fois, j’ai fold à chaque fois. » Le stack fond, jusqu’à tomber à 18 blindes. Là, un joueur ouvre UTG+1, le joueur au HJ paie et Gaelle en BB découvre AJ. Que faire ici ? Call ? Tapis ? Gaelle a pris l’option de payer, pour découvrir un flop J95. Top pair plus backdoor flush draw, ce sera bon pour un check raise à tapis. « Il m’a snap call avec une paire de 5… et maintenant je suis un peu perdue : est-ce que j’ai vraiment pris la bonne décision ? » Gaelle est partie réfléchir à ce coup en allant tenter sa chance sur le Mini One Drop à 1111$.

Guillaume Diaz
L’autre W à trinquer, c’est Guillaume Diaz. L’oiseau du 38 aura fait des hauts et des bas dans cette journée, pour finir par s’écraser le bec en avant. Après être monté à plus de 100 000 jetons, son stack était retombé à ce qu’il avait reçu initialement, en l’échange de 10 000$, soit 60 000 jetons. Là, dans un coup 3-bet préflop, et sur 855, il a senti qu’il y avait un bon coup à jouer pour doubler, avec JJ en main. Sauf que ça, c’était sans compter sur le fait qu’il allait finalement découvrir KK chez son adversaire. Record égalé pour Volatile38 qui bust une fois de plus au jour 2 de ce tournoi…et un joueur de plus parti pour s’inscrire sur le Mini One Drop, un ! - Veunstyle

Forge et Deyra, les colosses en sommeil

Hasard du seat-draw, deux ogres du poker français se sont retrouvés côte à côté. Un qui dévore les tables de cash-game, à Marrakech et ailleurs, en la personne de Tristan Forge, et un autre qui se régale en bagues WSOP-C et bracelets WSOP, à savoir Ivan Deyra. De quoi s’envoyer de belles parpinades en bataille de blindes ? De quoi se la croustiller avec des merguez dont l’ancien Team Pro Wina a le secret ? Du tout, du tout. En deux niveaux de deux heures, les gars ne font que folder.

Rien d’alarmant pour autant. Tristan compte toujours 80 000 jetons et attend sagement son spot pour lancer sa journée. Et même son Las Vegas, pour l’instant un peu mollasson à son gout. « Quelques mincashs mais rien de fou. J’ai gardé mon deep run pour le Main Event » confie Forge en toute tranquillité.Son voisin ne se presse pas non plus. Mais avec 40 000 jetons, Ivan tarde à rentrer dans ce Main Event. « J’attends le Day 3 » répond l’ex Team Pro, avec son flegme légendaire.

Tout le monde semble faire la sieste quand bim ! Ivan réveille la table dès la main suivante, avec un cold 4-bet à 13 500 face à son voisin asiatique, qui tombera en maladie pendant deux minutes avant de folder son As-Dame.

Et alors que je quitte nos deux compères, qui vient renforcer ce gang de talents franchies ? Louis Linard, aka Labrik débarque au siège 8, tout sourire, avec une centaine de milliers de pions. Trois top regs tricolores à la même table. On va rester à l’affut. - Fausto

Zarbo fait tomber le costard

Giuseppe Zarbo
Giuseppe Zarbo, c’est la classe à l’italienne. Toujours un costard impeccable, une élégance qui fait plaisir dans les rooms où fourmillent les maillots de foot et autres survêtements négligés. Mais que vois-je au moment de l’apercevoir en table 403 ? Giuseppe Zarbo avec un maillot de la Squaddra Azzura et une casquette Italia ! Ma que fai Giuseppe ?

« Ici, c’est Vegas ! » assume le plus italien des français, ou le plus français des italiens, on ne sait plus vraiment. Même le chipcount s’y perd. « Un jour ils me mettent italien, un jour ils me mettent français. La dernière fois, je suis repassé italien à partir du Jour 4 » se souvient Zarbo.

On lui souhaite de pouvoir faire la même expérience, mais pour cela, il faudra déjà passer l’obstacle du jour. Et depuis hier, Giuseppe a du mal à trouver son rythme. « Je perds 20 000 puis je les regagne, je gagne 20 000 puis je les reperds, c’est comme ça depuis le début, raconte l’intéressé. En même temps, je n’ai pas de spot. La seul fois où je trouve deux rois, je tombe contre deux as ». Heureusement, son adversaire n’avait que peu de stack. 20 000, justement. Avec 70 000 jetons devant lui, le représentant de la Squadra Azzura a encore largement de quoi faire.

En attendant de monter les pilasses, Giuseppe discute avec ses collègues francophones. Après le trio fantastique Deyra-Forge-Linard, nous avons ici un virage Zarbo-Houri-Panetti. Au siège numéro 7, Yehoram Houri a trouvé brelan intermédiaire sur un board 1074, et s’est fait payer grassement au flop, puis sur la turn 6 avant que son adversaire n’abandonne sur la river A. Avec 140 000 jetons, il fait partie des gros stacks de la table. Son voisin Christophe Panetti n’est pas mal non plus. Pas de gros coups à signaler, mais à force de gratter les petits pots, le Suisse dépasse désormais les 100 000 jetons. - Fausto

Statistiques anecdotes et citation à la con

43 : comme le nombre de tables restantes dans la Pavillon Room, à quelques instants du break. Elle est la prochaine salle à fermer. Tous seront réunis ensuite dans l’ultime salle qu’ils ne quitteront plus, l’Amazon Room.

Meddi Ferrah
Coincé dans la Pavillon Room, Meddi Ferrah est installé sur une table qui fera partie des dernières à casser. Et qui selon lui, n’est la plus simple à manœuvrer. Avec plus de 150 000 jetons en sa possession, le Français a encore de quoi voir venir

On va manger des chips, t’entends ?

Main Event (Day 2CEF) - Level 8 (600 / 1 200 BB ante 1 200)

Croupiers
Trois niveaux sont derrière nous : c'est l'heure d'aller manger. Ce soir, on va retrouver avec plaisir Rincon de Buenos Aires, notre cantine argentine préférée en banlieue de Vegas. Parfait pour reprendre des forces avant les quatre dernières heures du Day 2CEF. Mais avant de passer à table, les dernières nouvelles fraîches.

Cours de respect, par le Pr. Petit

Rosalie Petit
Il ne faut pas énerver Rosalie Petit. Tombée à 15 000 jetons en début de Day 2, la membre du Stream Gang Winamax (et membre de l'équipe gagnante du KING5 2021) a sorti les crocs pour revenir dans la course. « Je leur ai fait comprendre que femme ne veut pas dire paillasson » résume Rosalie.

Tout commence avec une défense de grosse blinde avec paire de cinq. La grindeuse trouve brelan sur un flop 592 et check raise à tapis. En face, son adversaire tient un autre monstre : KJ. Les dieux du poker vont alors jouer avec les émotions de Rosalie. Un 10 sur la turn pour compléter la flush adverse et un autre 10 pour donner full : Petit revient à 35000 jetons et reprend la marche en avant.

« J’avais le cœur qui palpitait au moment de tomber short stack mais là, je suis dans un bon rythme. Il y a un joueur qui voulait s’essuyer les pieds sur mes blindes, je lui ai pris deux trois coups post-flops. Et mon voisin a voulu me 3-bet deux fois, je lui ai envoyé le 4-bet tapis deux fois » détaille la joueuse. De retour à plus 75 000 jetons, Rosalie a repris du stack, mais surtout une bonne dose de confiance.

Et au fait, on n'a pas entendu parler d’Antoine Goutard, grinder de renom et compagnon de Rosalie, lui aussi vainqueur du KING5 2021. « Il a sauté dès le Day 1 malheureusement, explique Rosalie. Il me disait « C’est le plus beau tournoi du monde, mais le pire tournoi de ma vie. Il n’a vu aucune main et s’est fait éliminer sur une rencontre standard. Mais il est de retour aujourd’hui sur le Little One for One Drop ». Et un Goutard revanchard, ça peut faire mal. - Fausto

Pas ça Benaissa

Benaissa
Ravi de pouvoir apporter des nouvelles satisfaisantes d'un nouveau joueur Français, on a rapidement déchanté en quelques instants après un coup de poker qui vaut cher. Sofian Benaissa trônait derrière un tapis plutôt correct d'environ 145 000, lorsqu'un flop T74 a fait son apparition. C'est précisément à ce moment qu'on a pu récupérer le coup en cours : trois joueurs au flop, donk bet 3 000 de Sofian qui était en BB, relance à 9 500 d'un joueur au CO, l'Américain Chase Fredensburg. Le temps s'arrête un moment sur le joueur au bouton, qui va finalement passer. C'est au Français de parler, et il va rapidement s'emparer de trois nouveaux jetons, pour faire monter les enchères à 35 000. C'est désormais Chase qui tank un peu... avant d'annoncer tapis, pour plus de 200 000 jetons. Sofian ne réfléchit pas longtemps et pousse le reste de son stack, quelque chose comme 145 000 donc... messieurs les jeux, on en peux plus : 1010 pour l'Américain pour top set, contre 75 chez l'habitué du Es-Saadi de Marrakech, pour pair et flush draw. La turn A n'apporte pas de changement, alors qu'un 7 est déroulé river. Sofian sert le poing... avant de réaliser environ 1,5 seconde plus tard que son adversaire venait de faire full house. Un Français de plus qui ne gagnera pas le Main Event cette année. - Veunstyle

Pas de coup de barre pour Julian Milliard

Julian Milliard Feral
On l’avait découvert il y a deux ans sur ce même tournoi, puisqu’il était l’un des derniers français en lice, au Day 5 du Main Event. Evidemment, Julian Milliard-Feral n’a pas oublié. « C’était un beau run, mais honnêtement, j’étais mort physiquement et mentalement. J’ai vraiment balancé mes jetons » confie le joueur de Cash game High Stakes. A 300 left d’un Main Event, de tels agissements peuvent nourrir des regrets. Et visiblement Julian a pris le temps d’y réfléchir.

« Cette fois, je suis bien plus prêt qu’il y a deux ans. J’ai plus d’endurance, de mental et de patience et je saurai mieux gérer mon stack ». Ses récentes performances semblent en témoigner. 5e d’un 10 000 $ de 1 328 joueurs au Wynn en avril dernier, Julian Milliard faisait péter une perf à plus de 456 000 $. « Cette fois, j’ai su saisir ma chance et je n’ai pas plié sous la pression » commente celui qui réside à Miami. En aura-t-il une autre sur le Main Event ? Pour l’instant, ça démarre pas mal. Julian a trouvé un double up massif suite à un 3-bet en SB avec A2. Patrick Lacy a payé au bouton et les deux joueurs ont vu un flop Q106. C-bet chérot à 25 000 chez Milliard, tapis 100 000 chez Lacy, payé par Julian, qui cherche donc un troisième cœur. Il ne le trouvera pas, mais doublera quand même puisque son adversaire tenait K9. Un peu plus de 200 000 jetons pour le jeune grinder de haute limites. - Fausto

Un vieux singe qui fait la grimace

Brice Cournut
Il faut croire que la passion ne s'éteint jamais complètement. Même si cela fait bien longtemps qu'il n'est plus un visage que l'on croise régulièrement sur le circuit live, même si sa fiche Hendon Mob renvoie désormais vers une Error 404, Brice Cournut ne dit pas non à une grosse compétition de temps en temps. Jouée en totale détente, on le devine, car l'ancien régulier des cercles parisiens (et finaliste du Partouche Poker Tour en 2008) a depuis atteint d'autres sommets dans des sphères bien différentes. Littéralement, car Cournut a passé quelques années dans les cabines de jets privés après avoir passé sa licence de pilote. Et figurativement, car il a fondé en 2015 Staffmatch, une agence d'intérim 2.0 qui a levé trois ans plus tard la somme de 3 millions d'euros pour se lancer à l'international. Présentement, Cournut tente de garder les pieds sur terre et de décrocher un contrat longue durée sur un Main Event qu'il a rejoint en toute dernière minute, au départ du Day 2. "Je suis arrivé hier, il n'y avait plus d'autre vol disponible ! Je n'ai pas eu le courage de jouer la fin du Day 1, j'ai préféré commencer aujourd'hui."

La dernière participation de Cournut sur le Main Event remonte à 2017. C’est donc sans surprise qu’on l’entend nous résumer sa table en les termes suivants : « Ils sont tous bons, c’est dur ! » Et Cournut de nous raconter un hero call de l’espace d’un joueur muni de hauteur As sur un board de type Roi-Valet-8-9-2 après des mises et autres check/raises sur le flop, le turn et la rivière. « Le mec a pris 80 000, l’autre était en tilt complet. Quand je vois ça, je me dis que je n’ai plus le niveau ! » Une minute plus tard Cournut défend sa grosse blinde face au bouton et check/call 2 000 sur un flop 1072. Le turn est un A et Cournut sort du bois avec une de 4 400. Son adversaire abandonne immédiatement. Pas si rouillé que ça on dirait, l’ex-reg Cournut. - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Ivan Deyra commence à se la croustiller. « J’ai trouvé deux 3 au bouton, la Gironde, évidemment, ça a touché. Ça vient QJ3, le mec en face avait AsDame, plutôt pas mal comme flop ». Un tapis payé plus tard, l’ex Team Pro a plus de 100 000 jetons.

« J’aime pas les sushis, mais ils veulent aller manger des sushis, alors je vais manger des sushis. » - Signé : un reporter Winamax qui regrette déjà d’avoir accepté l’invitation d’un groupe de joueurs au lieu d’aller bouffer argentin avec nous.

Phil Hellmuth
La table TV streamée sur PokerGO est ouverte. On y retrouve (sans réelle surprise) Phil Hellmuth, actuellement assis derrière un stack honnête de 116 300

Le Main Event de l’ère Covid se porte bien, merci pour lui

L'affluence sur le plus gros tournoi du monde est en baisse, mais reste tout à fait robuste compte tenu des circonstances Main Event (Day 2CEF) - Level 9 (800 / 1 600 BB ante 1 600)

Moto
Les sondages l'ont prouvé : en cas de victoire, 76 % des participants au Main Event s'achèteraient aussitôt une moto

On les attendait, ils sont arrivés : les chiffres officiels et définitifs du Main Event. Voyons voir…

6 650 inscrits : la baisse est nette depuis la dernière édition en live (8 589 joueurs en 2019), mais elle n’est ni dramatique ni surprenante compte tenu du contexte. 22 % de baisse, cela correspond à peu près à ce à quoi on s’attendait après avoir observé des baisses comparables sur les autres grosses épreuves de No-Limit Hold’em au programme cette année. Bref, le Main Event se porte bien.

62 011 250 $ de dotation : c’est supérieur à ce qui est distribué sur des compétitions sportives telle que Wimbledon, l’US Open ou encore le Superbowl.

Affluence WSOP
Comparé à ses prédecesseurs de l’ère moderne, le Main Event post-Covid n’a pas à rougir du tout


Un petit heads-up à 3,7 millions de dollars

Argent
Marronnier indéboulonnable des WSOP : se plaindre de l’échelle des prix sur le Main Event. Et cette édition ne déroge pas à la règle, bien au contraire, offrant quantité de grain à moudre aux détracteurs en proposant une première place valant presque le double de la seconde (rappel utile : les deals ne sont pas autorisés aux WSOP) et des écarts oscillant entre le riquiqui (9e à 7e place) et le Gran Canyon (9 et 10e place). Un début d’explication ? Une tradition sur l’ère moderne des WSOP est de payer chaque finaliste au moins un million de dollars… ce qui oblige à quelques contorsions financières lorsque l’on souhaite dans le même temps payer 15 % des joueurs, alors qu’on se contentait de 10 % il y a dix ans.

Mille joueurs seront payés et vous l’avez lu ici en premier : après consultation de nos modèles statistiques, il y a fort à parier que la bulle éclatera durant le premier ou le second niveau du Day 4.

Rang Prix
Vainqueur 8 000 000 $
2 4 300 000 $
3 3 000 000 $
4 2 300 000 $
5 1 800 000 $
6 1 400 000 $
7 1 225 000 $
8 1 100000 $
9 1 000 000 $
10-11 585 000 $
12-13 470 000 $
14-15 380 050 $
16-18 305 000 $
19-27 241 800 $
28-36 198 550 $
37-45 163 900 $
46-54 136 100 $
55-63 113 800 $
64-72 95 700 $
73-81 81 000 $
82-90 68 900 $
91-99 59 000 $
100-162 50 900 $
163-208 44 200 $
209-225 44 200 $
226-288 38 600 $
289-351 33 900 $
352-414 30 000 $
415-477 26 700 $
478-505 23 900 $
506-540 23 900 $
541-603 21 600 $
604-666 20 000 $
667-828 17 500 $
829-1000 15 000 $

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Anecdotes, statistiques et citations à la con

5,4 millions : en dollars, le prélèvement (rake) appliqué par le groupe Caesar's Entertainment sur la dotation du Main Event. C'est une constante sur le plus gros tournoi du monde : chaque année, les organisateurs sont assurés de faire mieux que la seconde place.

Ils ne verront pas la couleur de l'argent sur le Main Event : Scotty N'Guyen, Brandon Adams, Cédric Adam, Erik Cajelais, Jean-Paul Pasqualini, Bruno Fitoussi, Tony Miles, Brandon Cantu, Mike Watson...

One chip, one chair, one room : tous les joueurs encore en course dans le Day 2CEF sont désormais réunis sous le même toit, celui de l’Amazon Room.

Un Génie miné

Main Event (Day 2CEF) - Level 10 (1 000 / 2 000 BB ante 2 000)

Willie
Malgré les heures qui s'accumulent, Willie garde le sourire : lui et ses collègues n'ont plus qu'une grosse heure à bosser ce soir

Davidi a un feeling

Davidi Kitai
Depuis sa chambre d'hôtel où il pourra prendre le temps de réfléchir, Davidi Kitai, éliminé de ce tournoi, a le sentiment d'être tombé sur un phénomène rare. Un joueur pas facile à oublier, notamment en raison de son patronyme : Jake Daniel : "Il est fou. Et pour perfer sur ce tournoi, il faut être un peu fou. Il a parlé à table, il a commencé à dire qu'il avait vendu sa société pour 40 millions de dollars. Ce sont des paroles importantes sur un tel tournoi." On a pigé : ce joueur - déjà croisé dans l'émission Poker After Dark, actuellement diffusée par PokerGO - est là pour le plaisir, celui qui accompagne l'absence de pression financière. "Le problème, c'est qu'il a parlé de ça un peu tard. J'ai eu un spot contre lui un peu plus tôt avec deux paires max... si j'avais su qu'il était si riche, je n'aurais jamais passé." Finalement, c'est ce même Jake Daniel qui s'est chargé de Davidi, avec deux paires pour notre Belge... contre brelan chez l'Américain. "Pour une fois, il avait une main... il avait déjà disputé au moins deux gros bluffs, avec environ 0 équité, et c'était passé, il avait montré à chaque fois." La recette du succès n'est peut-être pas aussi alcoolisée que celle proposée par Jake Daniel, mais elle lui permettra de shooter quelques adversaires, de mettre une pression folle sur plus d'un qualifié terrorisé... un profil parfait pour un bon épisode ESPN dans quelques jours à venir. On parie qu'on trinquera bientôt à sa santé ? - Veunstyle

Petit spew, gros gain

Rosalie Petit
L'une des dernières héritières du KING5 profite pleinement de son ticket freeroll remporté sur les tables de Winamax.fr : Rosalie Petit a été comptée à plus de 200 000 jetons après un petit setup des familles qui fait plus plaisir ici que sur "Le Sud vs le Reste du monde", le fameux AA vs AK ! On en rêve de ce setup dans une vie sur le Main Event WSOP, on l'envie, on le prie, et il a déjà fini par arrivé chez 4bettencourt. Ce joueur qui était pourtant monté à plus de 450 000 jetons a "complètement craqué derrière", précisait Rosalie. "Dès qu'il a pu, il a tout mis, c'était fou". Il y a ceux qui veulent gagner le tournoi au jour 2, et il y a ceux qui ont compris que rien ne servait de courir. De surcroit, c'est peut-être un détail pour vous, mais je suis que pour elle, ça veut dire beaucoup : Rosalie est suivie par la journaliste de TF1, celle qui s'occupait de Pierre Calamusa depuis un mois. Pierre a bust et cette journaliste a donc complètement jeté son dévolu sur mademoiselle. Pour le moment, le reportage commence bien... - Veunstyle

Astima dans le grand bain

José Astima
C’est un des néophytes éclairés de ce Main Event. Mis en lumière lors du WPTDS Bruxelles, où il terminait runner up derrière Danny Van Zijp, Jose Astima n’a pas vraiment eu l’occasion de confirmer l'essai sur le circuit Live. Récemment, on l’avait croisé au Club Montmartre, avec un petit deep run lors de l’APO 2500. Mais cette fois, c’est à Las Vegas, sur le plus gros tournoi du monde que José est en train de creuser son trou.

Arrivé il y a deux jours en compagnie de son poto Paul-François Tedeschi, José Astima vit sa première dans la capitale mondiale du jeu. A peine le temps de se remettre du décalage horaire, il découvre la tension du Main Event. José passe la première épreuve avec mention, terminant avec un peu moins de deux stacks de départ. Mais sur ce Day 2, il José a du s’armer de patience. « J’avais une table facile mais je n’ai touché rien de fou » résume le joueur… Jusqu’à ce superbe set up. Un enchainement de raises pré-flops, où José va jusqu’à pousser le tapis, avec deux rois. En face, son adversaire tient AK. Pas d’as sur le board et José s’envole au delà des 200 000 jetons. Patience et longueur de temps… - Fausto

Coup de timbale pour Yoh viral

Yoh Viral
Le Youtubeur français s’était invité dans la locomotive de ce Day 2. Il vient d’en être brutalement éjecté. Une river salasse a fait dérailler le récent braqueur des casinos chypriotes… Mais Johan Guilbert tient toujours debout et son moral est loin d’être entamé par ce coup.

Open du cut-off à 2 400 et Yoh découvre deux Rois rouges en SB. 3bet à 8 200, ce à quoi son adversaire riposte par un 4-bet à 22 000. Just call chez le joueur français. Sur le flop 1075, l’agresseur ralentit et check derrière Guilbert, qui repasse à l’attaque sur la turn 5. 27 000 payé par son opposant. La river est un 8 et après un temps de réflexion, Yoh Viral envoie la sauce. 89 000 demandé, équivalent au tapis de l’adversaire. Malheureusement pour lui, son adversaire tient 88 pour un full river qui entaille sévèrement le stack du vidéaste. Plutôt que de monter à près de 400 000 jetons, Yoh tombe sous les 100 000. Il reprendra quelques pions sur l’orbite suivante pour revenir à près de 120 000, soit un peu moins de 80 blindes. - Fausto

Wazo touché en plein bluff

Il planait haut dans le ciel de ce Main Event, esquivant les balles avec l’aisance qu’on lui connait. Mais sur un énième tir adverse, Maitre Wazo a tenté une acrobatie et y a laissé quelques plumes.

On joue alors l’ultime main de l’avant dernier niveau. UTG limp 1600, Quentin Roussey voit deux huit et limp également. Il compte alors 160 000 jetons. Un autre joueur se joint à la fête mais le bouton augmente les enchères à 10 000. UTG fold, Quentin paye ainsi que le joueur en MP.

Le flop vient 1076 et Wazo fait face à un C-Bet de 11 000 jetons. Il paye et se retrouve en heads-up face à son agresseur, qui attaque encore sur la turn J. 21 000 pour suivre. Avec ses bloqueurs, Wazo opte pour un check-raise à 56 000. Mauvais timing : Quentin prend un tapis dans le bec, et n’a d’autres choix que de passer. Il revient à 70 000 jetons, à l’aube du dernier niveau de la journée. - Fausto

Hallay à l’aise

Axel Hallay
Compagnon de voyage de Quentin Roussey, Axel Hallay connaît lui meilleure fortune sur cette fin de day. « J’ai touché plusieurs nuts, j’ai fait brelan contre top paire… j’ai run comme un dieu pendant une heure » raconte le runner-up du WSOP Deepstack 2019. De quoi monter un superstack de 250 000 jetons, soit 125 blindes à l’entame du dernier niveau. Et le grinder ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Je suis tombé sur une table full ricain, très friendly. Ca joue un poker ABC, des moves tranquilles, tout va bien ! ».

Troisième larron de la bande, Pierre Merlin vient lui aussi d’atteindre son pic de la journée. « J’ai gagné un flip sur le Main Event, je suis content ! » s’enthousiasme L’enchanteur. Faisant face à un resteal à 17 blindes du bouton, Pierre s’est réveillé avec deux dix qui ont tenu face aux AK adverse. Il enchaine derrière par quelques petits pots pour passer la barre des 110 000 jetons. - Fausto

Réunification

Lee Davy
C'est un nom et un prénom que vous connaissez sûrement si vous avez l'habitude de lire la presse poker en langue anglaise : Lee Davy. Depuis plus de dix ans, l'Anglais épluche inlassablement l'actualité de notre jeu préféré à travers articles, interviews, podcasts et vidéo. Un "couvreur" de longue date, donc, mais s'il a fait le déplacement à Vegas depuis le Texas (où il réside désormais), ce n'est pas seulement à cause des WSOP. Non, il avait une bien meilleure raison : retrouver son fils Jude qui a, comme tant d'autres citoyens anglais et européens, sauté dans le premier avion depuis Londres dès le lundi 8 novembre, et enfin pu renouer avec son papa. - Benjo

Le Gross busta

Borja Gross
Un Team Pro à terre ! Après Guillaume Diaz, Gaëlle Baumann et Davidi Kita, au tour de Borja Gross de mordre la poussière qui parsème la moquette de l'Amazon Room. Pas décontenancé, le premier Top Shark espagnol a immédiatement sauté dans le Stud High-Low à 1 500 $ dont le Day 1 a été lancé en milieu d'après midi. Pour représenter le Team sur la fin du Day 2CEF, ne restent donc plus que Leo Margets et Romain Lewis. - Benjo

On commence à y voir plus clair

Moins de 1 000 joueurs franchissent le Day 2CEF Ils seront un peu plus de 2 400 au Rio pour la grande réunification du Day 3 Le contingent Français est bien fourni Main Event (Bilan du Day 2CEF)

Labrik
"Inscrivez correctement votre nom, prénom et stack sur votre sac. Le classement sera consulté dans le pays entier !" On s'est permis de discrètement corriger le superviseur qui tenait le micro. Beau joueur, il a repris, s'adressant de nouveau à l'Amazon toute entière. "Le classement sera consulté dans le monde entier." Dans "World Series of Poker", il y a "world" ! Dans ce classement, compilant les survivants du deuxième Day 2 (qui rassemblait à la base les joueurs ayant franchi les Day 1C, 1E et 1F), on retrouvera un peu moins de 1 000 joueurs, même pas la moitié du total des partants du jour.

Bières
La tradition de la « last level beer » a évidemment respectée

Nous attendons comme vous la publication du chip-count officiel. En attendant, nous avons repéré (avec nos ptis yeux) et noté (avec nos ptits stylos) une vingtaine de noms en fin de journée. Collectés alors qu'il restait entre zéro et trois mains à jouer, ces décomptes sont à prendre avec les pincettes qui s'imposent, mais sont pour la plupart très proches de la réalité. Bien entendu, le bilan officiel comportera bien plus de noms : avec plus de 75 joueurs à suivre sur le Day 2CEF, nous n'avons pas pu être partout !

Benjamin Souriau 480 000
Julian Millard 400 000
Yehoram Houri 255 200
​Gilbert Diaz 242 000
Christophe Benzimra 229 000
Lionel Lacolas 220 000
Vincent Louison 220 000
Moundir (WIP) 212 500
Slimane Mameche 200 000
Ivan Deyra 177 000
Antonin Teisseire 170 000
Joffrey Estève (Qualifié Winamax) 130 000
Brice Cournut 120 000
Mickael Lacaze 120 000
Pierre De Almeida 110 000
Samy Dubonnet 100 000
Romain Lewis (Team Winamax) 78 500
Yossi Ifergan 66 000
Rosalie Petit (Stream Gang / KING5) 65 800
Louis Linard 63 000
Tristan Forge 61 000
Jean Montury 58 000
Yoh Viral 52 400
Giuseppe Zarbo 52 200
Meddi Ferrah 48 000

Si vous avez bonne mémoire, les deux noms trônant en tête du classement français provisoire vous rappeleront des souvenirs : Jullian Millard et Benjamin Souriau avaient deep run la dernière édition du Main Event que nous avions pu couvrir, terminant respectivement en 334e et 99e place.

Des W dilués

Wina fin du Day 2CEF
De gauche à droite : Moundir, Leo Margets, Rosalie Petit, un Yossi Ifergan qui n’avait semble-t-il pas pigé qu’il s’aigssait d’une photo spécial Wina, Romain Lewis, et le qualifié Joffrey Estève

Du côté du contingent Winamax, les nouvelles sont plus ou moins aussi grisâtres que le ciel de Las Vegas en novembre. Au cours de la journée, on a regardé partir trois pros du Team (voir plus bas) et du côté de ceux qui restent, c’est un Day 3 en mode commando qui s’annonce. Leo Margets reviendra avec 30 BB, mais préférait positiver : « J’ai presque doublé depuis hier. » Romain Lewis est parti se coucher avec un tapis similaire, tout comme Rosalie Petit, talonnée par la même équipe de TF1 qui n’a pas quitté Pierre Calamusa durant toutes ces WSOP. Le qualifié Expresso Joffrey Estève, dont on vous racontait l’ascension fulgurante dans le poker dans un précédent article (il y a 18 mois, il découvrait tout juste le poker, en plein confinement), vivra pour au moins une troisième journée le rêve qu’est une participation au plus beau tournoi du monde.

Moundir nous tire vers le haut

En définitive, c’est une fois de plus notre plus célèbre WIP qui aura vécu la meilleure journée. Voir Moundir Zoughari aller loin dans le Main Event, c’est une chose à laquelle on pourrait facilement s’habituer. En 2019, c’est par exemple l’animateur du RMC Poker Show qui s’était un temps retrouvé chipleader en milieu d’épreuve. De retour en 2021, il n’a pas encore droit aux mêmes honneurs… mais tout de même, le parcours est à saluer : Moundir a fait rentrer 212 500 jetons dans son sac ce soir, soit 88 BB, et on pense que son voisin se souviendra de lui. « En fait, on a joué coup les deux, pot 3-bet préflop et j’ai J-T. Le flop est venu AKx, il a check raise ma mise 7 000 à 18 000. J’ai payé, turn une brique, j’ai encore envoyé 15 000, il a payé et river, doublette de l’As, je fais 25 000 - avec donc rien du tout - et il me paie avec une paire de Dames. Je suis tombé à 90 000, et je peux te dire qu’ensuite… ensuite… » Ensuite on n’a pas réussi à savoir, mais à voir le petit filet de bave qui traversait son masque, on a bien compris que c’est avec le mort qu’il partait se venger : « Je lui ai beaucoup repris, il n’a pas compris tout ce qui se passait. »

Ils seront aussi au Day 3 : Matt Glantz, Chris Moneymaker, Qui Nguyen, Phil Hellmuth, Robert Mizrachi, Ted Forrest, Liv Boeree, Andre Akkari, Joe Hachem, Scott Blumstein…
Leur parcours s’est arrêté au Day 2CEF : Gaëlle Baumann, Bruno Fitoussi, Cédric Adam, Guillaume Diaz, Davidi Kitai, Borja Gross, Hossen Ensan, Paul Volpe, Brandon Cantu, Kevin MacPhee, Erik Seidel, Tony Miles, Quentin Roussey…
On n’est pas sûr de leur élimination mais on craint le pire pour : Paul-François Tedeschi, Bruno Benveniste, Antoine Labat, Nicolas Dumont, Idriss Ambraisse…

Le coup de bambou de minuit

Flopper une quinte flush, c’est bien. Sur le dernier niveau de la journée d’un Day 2 Main Event, c’est le rêve. Mais perdre quand même le coup, contre - évidemment - une quinte flush supérieure trouvée sur la rivière : c’est le cauchemar qu’a vécu Samy Dubonnet.

Le membre de la Team ATM a joué en effet un coup surréaliste dont la dramaturgie n’a rien à envier aux meilleurs Shakespeare. Open UTG, flat de Samy Dubonnet avec 78 qui découvre le flop d’une vie : 9TJ. Quinte flush flopée ! Samy paye le C-Bet à 7000, plutôt serein. Sur la turn K, c’est Samy qui envoie l’assaut, pour 15 000 jetons, après un check de son adversaire, qui paye la mise de Dubonnet. La river est piégeuse. Un magnifique K, sur lequel Samy place un nouveau bet, pour 20 000 jetons. L’adversaire prend deux jetons verts et renvoie 55 000 dans la tronche de Samy, qui se lève de sa chaise. « I have a straight flush on the flop ! » se lamente le Français. Stupéfaction à la table ! A-t-il vraiment touché quinte flush au flop ? S’il dit vrai, songerait-il sérieusement à la folder ? Après deux minutes de maladie, Samy finit par payer, la mort dans l’âme, et est prêt à exploser lorsque son opposant révèle la main redoutée : KQ, pour une quinte flush supérieure.

La vraie question : Comment peut-il lui rester des jetons après une telle rencontre ? Samy a perdu un bras mais recolle quelques morceaux lors de l’orbite suivante. Il reviendra miraculeusement un stack de 100 000 jetons pour poursuivre l’aventure sur ce Main Event.

Le Marc Raquil du jour

Louison
Ses collègues de la Team ATM ont aussi connu de drôles de fin de Days. Parti avec plus de 120 000, Vincent Louison a vu son stack dégringoler toute la fin de journée. « Je n’ai pas gagné une main en cinq heures » résume le Top reg, qui ne compte plus que 25 000 jetons à 30 minutes du terme. Je repasse une demi-heure plus tard et voilà que Louison trône devant de grosses pilasses oranges (5 000) et une colonne verte (25 000). « Depuis vingt minutes, il est très chaud », glisse un adversaire, fier de prononcer quelques mots français avec l’accent américain. Louison vient en effet de s’offrir la remontada de la fin de journée.

Ça commence par un flip, avec un resteal pour 18 blindes 88 contre KQ. Ça tient. Un squeeze pour remonter au-delà des quarante blindes et cinq minutes plus tard, le décollage. Open bouton de Vincent avec 74, la blinde défend et Louison découvre un flop magique 635. C-bet petit et c’est payé. 2 barrels chers sur la turn K et c’est… relancé par la grosse blinde ! Louison just call pour laisser son adversaire s’empaler, ce qu’il fera en partant à tapis sur la river A : Tapis, snap call, nuts chez le Français, ça muck en face et Louison s’envole. Il se permettra même un petit brelan de 4 pour ponctuer cette fin de journée indécente : Il « bag » 210 000 jetons pour le Day 3. Ah, et au fait, c’est son premier Vegas !

Dans un style plus direct, le troisième larron de la Team ATM Mickael Lacaze trouve deux as contre deux rois en fin de journée pour « bagguer » 120 000 jetons.

La danse de King Julian

Il courrait déjà à un bon rythme depuis le début de journée. Il a terminé en marchant sur la table. Julian Milliard a acceléré en fin de Day pour enchainer les pots gros et petits, avec toutes sortes de mains, monstres et merguez. « J’ai gagné beaucoup de mains avec pas grand chose » affirme le Français, qui se refuse à prononcer le mot « bluff » à côté de ses voisins de tables « J’en ai mis un peu partout, j’ai joué très aggro. C’est en fin de Day qu’on peut faire des différences ». Résultat des courses : 400 000 jetons à baguer pour le Day 3. A première vue, c’est bien lui qui mène la délégation tricolore de ce Day 2CEF.

Yehoram Houri
Journée tranquille pour Yehoram Houri, qui aura fait gonfler son tapis à plus de 255 000. Une belle rencontre entre sa paire de 4 et la paire de Roi d’un adversaire, sur un flop contenant un 4, lui aura permis de s’envoler aujourd’hui

Chris Moneymaker
Parmi les chip-leaders... un certain Chris Moneymaker, et oui ! Si l'on en croit le reportage officiel des WSOP, le vainqueur du Main Event 2003 (et initiateur involontaire du boom du poker) a bénéficié d'une belle dose de chatte sur la table TV secondaire
Qui Nguyen
Quatre autres anciens Champions du Monde ont franchi ce Day 2CEF : Qui Nguyen (photo), Scott Blumstein, Phil Hellmuth, et Joe Hachem. On a revanche dit "à la prochaine" à Hossen Ensan et Scotty Nguyen

Table TV
Barry Greenstein et Erik Lindgren ont passé une bonne partie de la journée en table TV. Ils seront tous deux au Day 3

Restez branchés pour le classement complet du Day 2CEF, que nous publierons dès que possible. Sinon, rendez-vous jeudi à 20h (heure française) pour la grande réunificiation du Day 3 : tous les joueurs encore en course - ils sont moins de 2 500 - vont combattre pour la première fois en simultané, réunis dans les salles Amazon, Pavillion et Brasilia.

Blindes au départ du Day 3 : 1 200 / 2 400 BB ante 2 400

Day 2CEF : le bilan chiffré

Vegas

Day 2CEF : 1 900 joueurs environ / 9 22 restants (dont 40 Français) Chipleader : Conrad De Armas (USA) 744 000

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 2CEF

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET DU DAY 2ABD

Top 10

Conrad De Armas (USA) 744 000
Adam Walton (USA) 673 100
Keyu Qu (USa) 664 900
Cameron Mitchell (USA) 642 000
Daniel Lowery (USA) 625 600
Jorge Arriola (USA) 594 200
Matt Glantz (USA) 580 000
Artan Dedusha (UK) 577 100
Aristeidis Mischonas (Grèce) 555 400
Daniel Soltys (USA) 540 700

Paris
40 Français

32. Axel Hallay 412 900
39. Johan Martinet 393 600
44. Benjamin Souriau 386 000
47. Julian Milliard-Feral 382 500
86. Robin Guillaumot 333 000
94. Antoine Labat 323 000
95. Freddy Darakjian 322 100
107. Nicolas Dumont 306 900
148. Jean-Luc Adam 268 400
184. Jack Melki 246 300

  1. Gilbert Diaz 242 000

  2. Roger Tondeur 232 000

  3. Vincent Louison 230 100

  4. Christophe Benzimra 229 600
    254. Moundir (WIP) 212 500

  5. Slimane Mameche 201 100

  6. Ivan Deyra 177 000

  7. Antonin Teisseire 169 500

  8. Sonny Franco 168 000

  9. Oliver Posati 151 700

  10. José Astima 148 700

  11. Fabien Motte 146 900

  12. Pierre Merlin 141 000

  13. Pierre De Almeida 140 800

  14. Brice Cournut 118 500

  15. Arnaud Mattern 106 000

  16. Samy Dubonnet 103 100

  17. Arthur Conan 98 600

  18. Mickael Lacaze 95 900

  19. Franck Kalfon 81 000

725. Romain Lewis (Team Winamax) 78 500
777. Yossef Ifergan 66 000
780. Rosalie Petit (KING5) 65 800
793. Louis Linard 63 300
796. Tristan Forge 61 000
816. Jean Montury 55 000
825. Johan « Yoh Viral » Guilbert 52 400
826. Giuseppe Zarbo 52 200
850. Meddi Ferrah 44 200
871. Grégoire Boissenot 40 600

Porn
Le reste du field (sélection)

11. Chris Moneymaker (USA) 531 600
17. Qui Nguyen (USA) 479 100
26. Victor Ramdin (USA) 437 400
105. Robert Mizrachi (USA) 311 300
106. Dietrich Fast (Autriche) 310 900
114. Ted Forrest (USA) 298 100
126. Liv Boeree (UK) 289 500
180. Barry Greenstein (USA) 248 300
260. Ramon Colillas (Espagne) 210 000
349. Josh Arieh (USA) 177 800
394. Erick Lindgren (USA) 163 100
448. Andre Akkari (Brésil) 146 900
551. JC Tran (USA) 121 100
653. Ole Schemion 97 000
697. Andy Black 86 600
735. Leo Margets (Espagne, Team Winamax) 77 200
746. Eli Elezra (Israël) 74 700
809. Felipe Ramos (Brésil) 57 000
833. Scott Blumstein (USA) 50 800
834. Joe Hachem (Australie) 50 800
899. Phil Hellmuth 25 400

Blindes au départ du Day 3 : 1 200 / 2 400, ante 2 400

WSOP : le coverage Winamax