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Winamax Poker Tour 2023/2024-Grande Finale - 2

Get up, stand up

Grande Finale 500 € (Day 2)

Alexandra

Casque vissé sur les oreilles, regard concentré, Alexandra Meyobeme s'empare d'une pile de quelques jetons orange (25 000 chacun) et d'une pile de jetons bleus (5 000). Elle les avance derrière la ligne. Son adversaire avait ouvert les enchères depuis la petite blinde pour 80 000. La main sur la bouche, il réfléchit. La tension dans l'ensemble de la zone du tournoi commence à devenir palpable, les mains jouées peuvent avoir une importance capitale, et la moindre erreur peut être fatale.

Après une minute d’hésitation, son opposant finit par jeter sa main dans le muck. Alexandra récupère le pot sans sourciller, elle se lève pour marcher un peu. « C’est ma façon de décompresser, je suis une joueuse assez agressive, donc j’ai souvent besoin d’évacuer » dit-elle tout en se prêtant sympathiquement au jeu de l’interview. Cette habitante de l’Essonne est formatrice en réparation. « Je joue depuis 2005, j’essaie de faire les gros festivals à côté de chez moi. En 2018, j’avais pris la deuxième place du Monster Stack sur le WiPT. » Alexandra admet jouer un peu online sans prendre un énorme plaisir. Son vrai kiff, c’est le live et sur cette Grande Finale, elle tient bien la barre sur la table autour de laquelle opère Chèvre.Miel.

Actuellement, elle possède un pécule d’un million de jetons, soit 20 BB. « L’objectif, c’est de viser les premières places pour aller s’établir à la campagne. » C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Tel père, tel fils

Grande Finale 500 € (Day 2)

azria
Si ce n'est une surprise pour personne de savoir que le Winamax Poker Tour regorge d'incroyables histoires, il y a en certaines qui sortent carrément de l'ordinaire. Prenez par exemple l'histoire de Raphael Azria, encore présent à 88 left de la Grande Finale de ce WiPT 2024, au même titre que son père Mikaël, assis non loin de son fils sur la table d'à côté. Une bien belle histoire de famille qui aurait cependant pu ne jamais voir le jour sans un petit coup de pouce du destin sur ce Day 2.

« Je me suis qualifié pour le Day 2 avec un petit tapis de 196 000 alors que mon père en avait lui 781 000. J’étais très short, et j’ai été card dead un long moment avant de parvenir à me relancer in extremis en doublant mon tapis avec A10 sur un board où j’ai fait flush. Revigoré par ce pot gagné, j’ai ensuite volé pas mal de blindes au bouton, ce qui m’a permis de m’installer confortablement au niveau de l’average. Mais, il faut aller voir mon père, c’est lui le grand habitué des events live », conclut le jeune joueur de 24 ans originaire de Levallois, en banlieue parisienne.

azria
Chose que l'on s'est empressé de faire. Et à ce moment-là, on comprend rapidement que le poker est une affaire de longue date chez les Azria. "Je joue depuis tellement longtemps. Moi, je suis un grand fan des tournois live. J'ai notamment été à Las Vegas pour disputer les WSOP. Alors forcement, ça a dû donner quelques idées à mon fils qui, malgré son jeune âge, s'est à son tour pris de passion pour le jeu. Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas grâce à sa mère qu'il est là aujourd'hui", nous dit Mikaël en rigolant avant de retourner s'asseoir à table. Si le père est actuellement en possession d'un peu plus de trois millions de jetons, le fils flirte quant à lui avec l'average et va donc devoir imiter son père. L'objectif est simple : se qualifier ensemble pour le Day 3.

La tête à l’envers

Grande Finale 500 € (Day 2)

On peut l'oublier à force d'en couvrir, ou ne pas s'en rendre compte lorsque l'on n'en a pas vécu, mais un tournoi de poker comme la Grande Finale du Winamax Poker Tour, c'est long, très long. Rien que pour espérer franchir le Day 1 en arrivant dès le coup d'envoi, c'est au bas mot une journée de quatorze heures qui vous attend. Pour ceux, nombreux, qui ont franchi le Day 1E et ne se sont pas couchés avant au moins une heure du matin, c'est à midi aujourd'hui qu'il fallait être de retour, pour douze heures supplémentaires. Bref, c'est long, très long, et ça joue sur les organismes, aussi bien physiquement que mentalement.

Jérémy Gauci - Alexandre Poutrain - Thomas Pierrot

Car c'est indubitablement la fatigue qui a conduit Thomas Pierrot, le qualifié KING5 de 2021 rencontré hier, à perdre ce pot de plus de 2,5 millions qui s'est déroulé sous nos yeux. Premier de parole, il ouvre à 130 000 aux blindes 30 000 / 60 000 et se fait payer par Jérémy Gauci au bouton. Là-dessus, Alexandre Poutrain pousse son tapis de 415 000 jetons depuis la petite blinde. Thomas et Jérémy restent dans le coup avant de check tous les deux sur le flop 762 et le turn 8.

Jérémy Gauci - Alexandre Poutrain - Thomas Pierrot

Le 5 river achève de compléter un board on ne peut plus drawy. Thomas check une troisième fois et voit Jérémy avancer quatre jetons gris de 100 000. Thomas entre alors dans un long tank de plusieurs minutes, puis finit par payer, l'air pas franchement convaincu. Et pour cause, son KQ est largement derrière le Q9 de Jérémy qui a trouvé une quinte max venue de nulle part, tandis qu'Alexandre et son A3 quittent ce tournoi.

Thomas Pierrot

Immédiatement, Thomas se rend compte de son erreur et secoue la tête. "C'est nul, lâche-t-il, archi nul. Tu n'as jamais de bluff ici." "Il n'y a aucun moyen que le call soit bon, poursuit-il. J'ai zéro chance de gagner. Mon raisonnement est horrible, j'ai réfléchi à l'envers. Je ne le connais pas ce monsieur, mais on pourrait penser que c'est de la collusion : c'est comme si je lui avais donné de l'argent." Il finit par en rire, mais se prend tout de même longuement la tête dans les mains. "Heureusement que j'avais monté quatre millions avant ça..." C'est vrai, rien n'est perdu pour Thomas, qui redescend simplement autour des trois millions, ce qui correspond à une cinquantaine de blindes. Le prochain objectif est simple : passer à autre chose, atteindre le dinner break (qui arrive dans un peu plus d'une heure) et en profiter pour se reconcentrer. Une journée sur la Grande Finale du Winamax Poker Tour, c'est long, très long. Et il n'est jamais trop tard pour relancer la machine et repartir de l'avant.

Pruneau dans le bide

Grande Finale 500 € (day 2)

Nolann

Le silence est maintenant palpable, les seules paroles fuitant du cliquetis des jetons sont du genre : "Sortant table 157 !", "All in", et parfois quelques "Ooooooh" lorsque l'action s'emballe vraiment. La réaction à la table de Nolann Laprune est de la troisième option car le set up qu'il vient de s'y produire est dantesque. D'ailleurs, notre qualifié sur le freeroll de Caen est l'un des acteurs de la main.

Sur un board Q4J, trois joueurs sont impliqués. La grosse blinde (qui avait défendu préflop) check, Nolann est UTG et envoie 250 000 jetons, son voisin de gauche Stéphane Louargant paie, et le joueur en BB se couche. Il reste deux joueurs quand le J s'abat sur la quatrième.

Après 30 secondes, Nolann s’empare de quatre rondelles grises de 100 000 et une orange de 25 000 : son adversaire paie encore. Une Q est retournée, et il ne faudra pas longtemps au Caennais pour avancer une pile de jetons conséquente indiquant à son adversaire qu’il réclame son tapis.

Ce dernier ne se fait pas prier et « snap call ». Les jeux sont dévoilés : AQ chez notre qualifié, JJ chez son adversaire : full max qui doit s’incliner contre un carré, le coup est d’une violence rare et Nolann ne peut que lever les yeux au ciel. Malgré cela, il reste encore au-dessus des trois millions de jetons alors qu’on passe sur le niveau 33 (40 000 / 80 000).

Les freerolleurs en danger

Grande Finale 500 € (Day 2)

22 heures 29, Paris Expo Porte de Versailles se refroidit à mesure que les tables se dépeuplent. Les tournois annexes sont certes bien garnis mais sur la Grande Finale, on vient de chuter sous la barre des 50 joueurs restants… Parmi lesquels on dénombre seulement trois joueurs issus des qualifications freeroll du Winamax Poker Tour.

Jean-Claude	LEFRANCOIS
Qualifié dès la première étape de la saison, celle de Marseille, Jean-Claude Lefrancois aura réussi à tenir jusqu'à la 56ᵉ place, alors qu'il ne disposait de moins de 20 BB à midi. Son Roi-8 poussé au bouton (pour 5 BB au total) n'a pas réussi à tenir face à un Dame-10 défendu de BB.

Sur qui se placent les espoirs pour égaler, sinon surpasser la troisième place de Rémi Debord il y a un an ?

Qualifié à Caen, Nolann Laprune se bat avec 13 BB.
Issu du freeroll de Poitiers, Christophe Feuillet est lui aussi en difficulté avec 12 BB.
On l’avait rencontré à Marseille : Sunday Ogunjobi se porte un peu mieux avec 25 BB.

Seuls 32 joueurs auront le droit de revenir au Day 3… et on espère évidemment que nos trois freerolleurs se glissent dans le casting des demi-finales.

‹ ‹ Chipleader, vraiment ? › ›

Grande Finale 500 € (day 2)

Jeremy Cochard
Il ne s'attendait pas un seul instant à être chipleader à 50 left de la Grande Finale de ce Winamax Poker Tour, et pourtant, Jérémy Cauchard l'est, et de très loin. Au retour du dinner break, c'est avec un tapis de 12 millions de jetons, soit quatre fois l'average, que ce joueur amateur originaire de Pau est prêt à repartir au combat. "Chipleader, vraiment ? Je ne savais pas du tout. Je vous avoue que je sais seulement que j'ai 12 millions de jetons après avoir entamé le Day 2 avec 470 000. Malheureusement pour vous, je n'ai pas d'histoire incroyable à raconter comme d'autres joueurs peuvent avoir. J'ai buy-in mon ticket d'entrée comme un grand et au sortir d'un premier essai manqué, je me suis octroyé une seconde chance en mettant une seconde bullet. Et forcément, avec le stack que j'ai à l'heure actuelle, je ne peux qu'être satisfait de mon tournoi. Maintenant, à moi de tout donner."

Satisfait de son tournoi, il peut l’être. D’autant plus lorsqu’on apprend que cet assureur en gestion de patrimoine ne joue quasiment plus au poker. « Je ne suis pas quelqu’un qui joue beaucoup. J’ai certes beaucoup joué par le passé quand j’étais jeune. J’ai même gagné mon premier tournoi de poker quand j’avais 19 ans en 2008, mais aujourd’hui, je gère une équipe de plusieurs personnes au travail et je suis tellement fatigué quand je rentre, que je n’ai pas la force de jouer » nous raconte donc cet ancien gros grinder dont l’objectif semble tout tracé : « Mon objectif ? La win, seulement la win ». Les termes sont dits.

La surprise Sunday

Grande Finale 500 € (Day 2)

Sunday Ugunjobi

La folle histoire entre Sunday Ugunjobi et le Winamax Poker Tour ne semble pas vouloir prendre fin. "Il est l'un des premiers joueurs sur lequel on a tourné une capsule sur l'étape de Marseille," rembobine Fausto, l'homme de terrain de Winamax TV. Un week-end de lancement à l'issue duquel ce Parisien d'origine, expatrié dans la cité phocéenne depuis deux ans, avait donc décroché son ticket. "Il a fallu que j'aille vivre là-bas pour me qualifier !"

S'il tape un peu le carton "entre amis, et de temps en temps en casino", l'ascensoriste est surtout un habitué des tables online. "Je joue quasi tous les soirs. Je me fais un ou deux petits tournois entre 5 et 10 €. Et le dimanche, je me fais plaisir, notamment sur "mon" tournoi, le Sunday Surprise. D'ailleurs, je ne suis passé pas loin de le gagner ! Je m'en souviens bien, c'était en octobre 2019. On avait deal à trois, et j'avais fini troisième. Dommage, il y avait un voyage à Petra à gagner."

Revenu à Paris sur cette Grande Finale, Sunday n'a pas attendu dimanche pour commencer à faire le show. "Il en a mis partout en table TV, il a très vite monté un énorme stack, poursuit Fausto. On l'a vu payer un resteal à tapis pour les 18 blindes de Chance44 avec Q8. Et ensuite, c'est lui qui a fait péter la bulle," pour terminer le Day 1A avec un tapis de plus d'un demi-million.

Sur ce Day 2 en revanche, c'est plus compliqué. "Je fais le yo-yo, commente-t-il sobrement. Ah si, j'ai craqué les Rois avec Roi-Valet suité. J'ai aussi fait quinte runner-runner avec Valet-8, et de nouveau quinte pas longtemps après avec 10-8." De quoi maintenir tout juste son tapis au-dessus des quinze blindes à la reprise post-dinner break, alors qu'il ne reste plus que soixante joueurs en course. Et puis, une fois revenu, le spot rêvé. Premier de parole, Michael Azria pousse ses sept dernières blindes. De SB, Gregory Favre annonce tapis à son tour, pour 22 blindes. C'est alors que Sunday se réveille en grosse blinde avec... AK. Non content de couvrir tout le monde, il les domine également largement, puisque Michael retourne A7 et Greg A4. Sunday tremble mais reste devant à l'issue d'un board J32K6. "Allez là, je suis insortable !", exulte-t-il devant la caméra, jamais loin pour suivre ses progrès. La bonne étoile de Sunday le suivra-t-elle jusqu'à dimanche ?

[Vidéo] The Beard Brothers

Le tenant du titre du #WiPT @BeuC15194970 a rencontré son frère de beubar @TedEtienne_. pic.twitter.com/oLMTtju0Qo

— Winamax Poker (@Winamax) March 15, 2024

Partez pas tous à la fois !

Grande Finale 500 € (Day 2)

Alain Freyberger
Il n'avait que 105 000 pour entamer le Day 2 : Alain Freyberger est parvenu à tenir bon jusqu'à une 52ᵉ place bonne pour 2 400 €. Pas si mal, si l'on considère que le joueur de Haute-Garonne avait décroché son ticket pour la Grande Finale en quelques minutes et pour une poignée d'euros, sur le format Expresso.
Alexandra LAUDICINA
À part ça, force est de constater que les visages connus de nos services n'en finissent pas de quitter le navire. Après Alexandra Laudicina (photo), éliminée en début de soirée en 91ᵉ place, on a ragé en apprenant le busto de Tom Larson (87e), suivi par celui du dernier représentant du Stream Gang Nemo Israel.
Ludovic Sultan
Ont suivi Antonio Guerrero (68e), rare en live mais présent depuis les débuts, Ludovic Sultan (57e - photo), et Marvin Dupré (55e). Il est temps que ce Day 2 s'achève.

Sixième Sens

Grande Finale 500 € (Day 2)

Audrey Coaching

L'intuition, cette faculté si souvent débattue, mais qui, selon certains joueurs, peut parfois s'avérer utile dans le jeu. Cette petite voix interne qu'on écoute de temps en temps ou dont on se détourne. Cette sensation, c'est Gregory Teboul qui l'a eu. Le vainqueur WSOP, absent du festival par obligation personnelle, a ce sentiment de devoir jouer ce tournoi. Cependant, ne pouvant s'y rendre, il appelle sa coach mental, qui est au Parc des expositions. Il insiste pour qu'elle joue le tournoi pour lui, "J'ai un pressentiment, je sens que tu vas faire quelque chose sur cet event." À ce moment-là, Audrey Verlomme n'est pas plus convaincue que ça. Elle a déjà mis deux cartouches dans cette Grande Finale sans succès. Au moment de l'appel, il ne reste plus que quelques minutes pour s'inscrire sur le day 1F, le turbo de la dernière chance. Plutôt amatrice de structure deep, cette joueuse connue de la communauté poker sous le nom d'Audrey Coaching, décide de faire confiance à son ami.

La voilà qui s’inscrit sur un tournoi rapide à quelques encablures de la fin des inscriptions tardives. « J’ai passé trois flips préflop et mon aventure était lancée. » Quelques heures plus tard, elle empaquetait 190 000 jetons pour le deuxième jour, soit 14 BB. Assurée d’être dans l’argent, Audrey peut maintenant essayer d’aller un peu plus loin. Sa journée se déroule en naviguant entre quinze et trente blindes, mélangeant patience et petits coups bien sentis, elle grinde pour maintenir sa tête hors de l’eau. Cependant, on le sait tous, il y a souvent un moment où il faut pousser ses jetons au milieu. Avec AT elle envoie son tapis depuis le high jack, c’est payé par le cut off, son adversaire retourne QQ. Malheureusement, rien ne viendra aider la joueuse qui termine 54e pour 2 400 €.

Coach mental depuis des années, il n’est pas étonnant de voir la joueuse sortir avec le sourire se souvenant qu’initialement, elle n’aurait pas dû jouer ce fameux day 1 turbo. "Je suis très satisfaite de mon jeu, j’ai très bien joué et c’est l’essentiel. Je voulais vraiment remercier Gregory Teboul parce que sans son sixième sens, je n’aurais jamais fait ce deep run."

Audrey laisse donc Alexandra Meyobeme seule en lice pour être la première femme à aller chercher l’épée.

550 € la blinde !

Grande Finale 500 € (Day 2)

Jawed Abdulkarim
L'histoire de cette édition 2024 de la Grande Finale réservera une petite place pour honorer Jawed Abdulkarim, assurément le joueur le plus tenace du Day 2. Tandis que les plus gros tapis de départ de la journée ont vécu une véritable hécatombe (dix des douze millionnaires du Day 2 ont sauté !), lui a réussi à transformer ses cinq blindes en un prix de 2 750 €. Il aurait pu, comme tant d'autres, sauter avant la 500e place et prendre un min-cash. Au lieu de cela, Jawed grave son nom à la 42e ligne du palmarès. Bravo !

Feuillet froissé

Grande Finale 500 € (Day 2)

Christophe Feuillet
Comment ça s'appelle, une armée réduite à un seul soldat ? Le destin des qualifiés freeroll de la saison repose désormais dans les mains d'un seul joueur, Sunday Ogunjobi, après les éliminations de Christophe Feuillet (42e pour 2 750 € - photo) et Nolann Laprune (39e pour 3 250 €).

De 553 à 32

Au terme d'un Day 2 marathon, il ne reste plus que 32 joueurs en course Un casting où les quelques têtes connues ont une revanche à prendre... ...et où les talents issus d'Internet sont prêts à éclater au grand jour Sunday Ogunjobi est le dernier représentant de la France des freerolls Grande Finale 500 € (Fin du Day 2)

WiPT
C'est une sorte de deuxième bulle que nous a offert la fin de ce Day 2. Enfin, "offert"... Le mot est sans doute mal choisi, tant chacune des personnes impliquées de près ou de loin dans cette Grande Finale aurait aimé en finir bien plus vite. À la place, et alors que le compteur de joueurs restants chutait à un rythme régulier depuis le début de la journée, il a fallu attendre près d'une heure pour connaître l'identité du joueur sorti en 34ᵉ place – un Maxime Desrues qui a fait les montagnes russes avant de lâcher ses dernières blindes – puis pas loin d'une heure supplémentaire pour connaître le dernier éliminé du jour.

Yacine Benziouche
Peu après une heure du matin, Yacine Benziouche s'est ainsi retrouvé à pousser au milieu son tapis de 23 BB avec une main plus que légitime : KK. Problème, en face de lui se dressait un Jérémy Cauchard décidément en grande forme aujourd'hui. Avec A10, il finit par passer devant les Barbus de Yacine, à l'issue d'un board KJ10Q7. Sans doute trop fatigué pour exprimer sa déception, ou alors satisfait de son parcours entamé à partir d'un satellite online, le Francilien s'arrête en 33ᵉ position, pour 3 250 €. Les 32 autres sont soulagés : alors que l'horloge indique une heure du matin, ils vont pouvoir bagguer et rentrer se coucher.

La domination du diamant rouge

Trois joueurs Red Diamond encore en course pour le titre

Titas GANCIERIUS
En terres parisiennes, c'est un Lituanien qui laboure et trace son sillon. Avec un tapis titanesque de 13,5 millions (84 BB), Titas Gancierus est largement en tête à l'aube du Day 3, en compagnie du Français Jérémy Cauchard, dont on vous a causé il y a quelques heures. Arrivé au deuxième jour avec 27 BB, Titas a beaucoup grind, comprenez par là qu'il a souvent mis la main au milieu pour prendre de nombreux petits pots, avant de trouver les As pour prendre très gros face à As-Roi et As-Valet. Professionnel en Expresso Nitro depuis cinq ans, Titas profite de son statut de Red Diamond pour venir sur nos tournois live entre français et espagnols : c'est nous qui invitons ! Le jeune homme de 24 ans peut maintenant envisager avec sérénité de battre son record de gains en live, qui plafonne actuellement à 32 000 €.

Maxime Delabre
Maxime Delabre vient de Limoges. Arrivé avec un tapis de 20 BB, il a su trouver une situation favorable avec AA contre AJpour sortir de la zone dangereuse. Derrière, c'est dans le grattage de petits pots qu'il s'est spécialisé. S'il s'est mangé un setup AK contre KK, il est remonté petit à petit en réussissant notamment un gros bluff river pour prendre un énorme pot. "Je ne suis absolument pas spécialiste de MTT", nous explique-t-il. "Mais, c'est vraiment sympa de jouer en live, j'avais fait Bratislava et j'avais beaucoup aimé alors, comptez sur moi pour Marrakech." Oui, mais avant, il faudra terminer le travail ici à Paris.

Les 32 joueurs du Day 3

Clément Meunier
Vous reprendriez bien du Red Diamond ? Clément Meunier a une revanche à prendre sur la Grande Finale du WiPT. Un an presque jour pour jour après s'être fait crucifier par Omar Lakdhari (As-Roi contre deux As pour quatre fois la moyenne à 15 joueurs restants), le spécialiste Short Track hautes limites se qualifie une nouvelle fois pour le Day 3, avec un tapis des plus confortables. (Photo 153). Son Day 2 a commencé par deux gros flips gagnés pour rapidement atteindre 2,5 millions de jetons. "Faire un back to back... Je ne peux pas me plaindre !" lâche le résident hongrois en fin de journée.

Nom Prénom Statut Jetons
CAUCHARD JEREMY 15 515 000
GANCIERIUS TITAS Red Diamond 15 295 000
BEQQALI JAD Qualifié satellite Winamax.fr 12 560 000
AGOUDJIL ADEM Qualifié satellite Winamax.fr 9 855 000
PACHOT SIDOINE 9 100 000
MEUNIER CLEMENT Red Diamond 8 685 000
BERNIERI GIUSEPPE LUCA 7 060 000
BOISNARD THOMAS Qualifié Expresso 6 975 000
XIONG DENIS Qualifié satellite Winamax.fr 6 625 000
HAMEAU NICOLAS 6 135 000
LABONNE FREDERIC Qualifié Expresso 6 035 000
Pierrot Thomas Qualifié KING5 2021 6 035 000
LEHOUSSINE KARIM 5 800 000
AZRIA RAPHAEL 4 535 000
OGUNJOBI SUNDAY Qualifié freeroll Marseille 4 450 000
LOUARGANT STEPHANE Qualifié Expresso 4 240 000
SOK BRUNO 4 100 000
GAUCI JEREMY 3 755 000
ABIDI KARIM 3 675 000
DELABRE MAXIME Red Diamond 3 555 000
PALVINI JEREMY 3 440 000
GIRARD HUGUES 3 215 000
VAYSSIERES NICOLAS Qualifié Expresso 2 855 000
GARCIA KEVIN 2 830 000
BELKEBIR CYRIL Qualifié Expresso 2 725 000
RADLOVIC PETAR Qualifié Expresso 2 345 000
LE FRIOUX YANN 2 305 000
PRUCHON ABEL 1 895 000
JOFFROY ROLAND 1 755 000
GADRAT GREGOIRE 1 710 000
MEYOBEME ALEXANDRA 1 700 000
GERBOIN THIBAUD 1 560 000

Blindes au départ du Day 3 : 80 000 / 160 000 (15 minutes restantes sur ce niveau)

Sunday Ogunjobi
Insortable ! Sunday Ogunjobi a connu une journée folle, bouclée avec 4,55 millions. Un tapis en deçà de la moyenne, mais l'essentiel est ailleurs pour celui qui est le tout dernier de nos qualifiés freeroll. "Mais non ? C'est pas vrai ? Trop bien ! Eh bah allez, on va essayer de représenter jusqu'au bout," soufflait ce Marseillais d'adoption, qui a décroché son ticket sur l'étape inaugurale du WiPT organisée fin octobre dans la cité phocéenne. Sauvé trois fois in extremis par pas moins de trois quintes sorties de nulle part, Sunday s'est propulsé dans les hauteurs du classement en sortant vainqueur d'un 3-way all-in. Il aurait même pu poursuivre sur sa lancée sans un énième runout improbable. Armé d'une paire de Dames sur un flop J83, il parvient à tout faire mettre à son adversaire, qui retourne QJ. Mais le turn apporte un 10 et la rivière un 9. Un partage venu d'ailleurs, qui n'a pas coupé les ailes du freerolleur. "J'ai essayé de pas mal voler les blindes, de défendre mes blindes aussi, parce que j'ai touché pas mal de jeu." Avec donc plus ou moins de réussite. On espère le retrouver en table TV ce samedi, où il avait fait des étincelles lors du Day 1A.

Thomas Pierrot
L'autre belle histoire du jour, c'est celle de Thomas Pierrot. Lui aussi dispute cette Grande Finale gratuitement, pour avoir atteint les quarts de finale du KING5 en... 2021. "Un grand merci à Polly Morrison, qui a accepté tous mes reports depuis ce temps !" Lui termine à 6,035 millions, après avoir multiplié les gros pots... desquels il n'est pas souvent sorti vainqueur. En fin de journée, on l'a vu pas mal se chauffer avec le Red Diamond Titas Gancierius. "Ouais, je sais que je ne devrais pas, mais j'aime bien aller chercher les mecs forts. Bon là, le problème c'est qu'il était un peu trop fort." Thomas s'est ainsi retrouvé à 3-bet As-Dame au bouton, refusé le c-bet sur un flop 9-9-5, puis à payer deux mises sur un turn 5 et une rivière 4. "Il a bet cher, et je me suis level à me dire qu'il pouvait vouloir me faire fold une hauteur As avec Dame-Valet ou Roi-Valet. Donc j'ai fini par payer et il a montré une paire de 10. Mais je suis allé très loin dans ma tête en me disant que je pouvais peut-être même 3-bet shove. Je lui ai demandé ce qu'il aurait fait dans ce cas-là, il n'était pas certain, mais il m'a répondu que, comme il a beaucoup plus de 9 que moi, ce n'était sûrement pas dingue." Peut-être que la nuit arrivera à tempérer ses ardeurs.

WIPT
Nos deux derniers freerolleurs Thomas et Sunday ont terminé la journée avec un joueur qui n'a pas eu besoin de beaucoup dépenser non plus pour arriver là : Denis Xiong, qualifié online pour 10 €. Le Gardois est passé à un lancer de pièce de manquer le Day 3, mais sa paire de 88 est restée devant le A10 de Titas Gancierius, après un board taquin K8363. Il reviendra demain midi avec un peu plus de quarante blindes.

Nicolas Vayssieres
Ne parvenant que rarement à faire décoller son tapis au-delà de la moyenne, oscillant le plus souvent entre dix et quinze blindes, Nicolas Vayssières a profité de la fin de ce Day 2 pour tester une nouvelle stratégie. "Je me suis demandé : qu'est-ce que feraient Sonny [Franco] et Omar [Lakhdari] ?, attaque Chevre.Miel. Alors j'ai combiné le stalling de Sonny et le fait de taper sur mes jetons comme Omar. Et franchement, je me sentais bien. Je commençais même à me chauffer à taper du pied !" Plus sérieusement, si Nico prenait exagérer son temps de cette façon, c'était uniquement en position UTG ou UTG+1. En cas de sortant sur l'une des autres tables, le redraw aurait été déclenché, il aurait tiré un nouveau siège et n'aurait pas eu à payer la grosse blinde et l'ante dans la foulée. Comme tous les autres, il a dû se montrer patient. Après avoir atteint son plus haut point du tournoi, autour des quatre millions, il franchit ce Day 2 avec 2,855 millions, soit environ 18 blindes.
Thomas Boisnard
En fin de journée, Thomas Boisnard refaisait le match avec son voisin de table Clément Meunier. Le joueur de club (qualifié via un Expresso) s'en voulait d'avoir misclick une main contre le Red Diamond, où son value bet d'un million a doublé de volume sans le faire exprès, falicitant la tâche de Clément qui n'a pas eu de mal à jeter une main perdante. "Je suis un reg des tournois à 10, 20 €", explique le comédien, par ailleurs impliqué dans une compagnie de théâtre fondée il y a cinq ans avec des amis. "J'ai redécouvert le poker pendant le confinement. J'ai monté 4 000 de roll à partir de 50 €. Je me suis broke. Puis j'ai recommencé." Cette roll de 4K, elle va donc doubler dès demain, voire même beaucoup plus. Mais, tempère Thomas, "il y a les swaps. Des amis ont des pourcentages, et la compagnie de théâtre aussi. Ils méritent bien, car je passe beaucoup de temps au poker. 30, 40 heures par semaine en comptant l'étude du jeu." Cette qualification pour le Day 3 reflète la bonne période que Thomas vit actuellement aux tables : récemment, il a atteint deux podiums sur les Winamax Series. "On bosse beaucoup le jeu avec les potes du club. Et Flavien Guénan a été mon coach." Comment compare-t-il un gros tournoi live comme le WiPT avec ses parties online habituelles ? "C'est long, le live. Un field comme celui-ci, il est très polarisé, il y a tous les types de joueurs. Mais maintenant, avec seulement 32 restants, c'est forcément plus dur. Mais honnêtement, j'ai l'esprit tranquille."
Bruno Sok
Difficile de passer à côté de Bruno Sok et son sweat Pierrafeu. "C'est mon pull fétiche. Je l'ai acheté sur Internet il y a tellement longtemps, je ne pourrais pas te dire où. J'étais très jeune, mais comme je n'ai jamais grandi..." Bruno est consultant en informatique en région parisienne. En fin de journée, on l'a vu doubler avec deux Rois battant sans peine une paire de 4. "En début de journée, j'ai doublé deux fois sur Aurélie Réard. J'ai eu plein de premiums qui ont tenu." Joueur depuis une dizaine d'année, il n'en est pas à sa première participation au WiPT. Mais ça sera bien son premier Day 4 sur notre Grande Finale. Lui aussi aura une revanche à prendre demain : sur les commentateurs. "En table télé l'année dernière, ils se sont moqués de mon look, ils disaient 'quelqu'un qui s'habille comme ça, c'est une grosse serrure qui veut se donner l'air d'un dégen. Quand ils vont vu la main avec laquelle j'ai jam, ils ont pas compris !"
Karim Lehoussine
Les anciens-slash-livetards sont représentés au Day 3 par Karim Lehoussinne. Plus de quinze ans de présence sur le circuit, avec toujours une bonne réserve de punchlines dans la sacoche.
Alexandra MEYOBEME
Amatrice éclairée, Alexandra Meyobeme est la dernière représentantre féminine en course. Six ans après avoir sa seconde place sur le Colossus du WiPT, la joueuse de l'Essonne va tenter de remonter l'avant-dernier stack pour atteindre la finale.
ABIDI Karim
C'est rien de le dire, la journée n'a pas été tendre avec les chip-leaders de la fin du Day 1. Au sein du club des 12 millionnaires ayant entamé le Day 2, seul Karim Abidi est parvenu à atteindre le Day 3. Ses lines atypiques et sa tchatche font de lui un candidat idéal pour pimenter la table télé.

Les prix restants

Jérémy Palvini
Trois fois vainqueur en live en 2023, Jérémy Palvini va tenter d'ouvrir le compteur 2024, aidé d'un tapis de trente blindes.

Rang Prix
Vainqueur 170 000 €
Runner-up 126 000 €
3e 89 000 €
4e 62 000 €
5e 44 000 €
6e 32 500 €
7e 25 500 €
8e 21 000 €
9e 17 700 €
10e & 11e 14 867 €
12e & 13e 12 400 €
14e & 15e 10 200 €
16e & 17e 8 400 €
18e & 19e 6 900 €
20e à 24e 5 700 €
25e à 28e 4 700 €
29e à 31e 3 900 €
32e 3 250 €

WiPT
C'est ainsi que s'achève un Day 2 extrêmement dense, comme d'habitude, avec un field ayant été divisé par 20. Oui, ce n'est pas une faute de frappe : les 32 joueurs restants ne représentent que 6 % des 553 qui s'étaient présentés à midi ! On vous épargnera donc la liste des déçus du jour, proprement interminable : vous n'aurez qu'à scroller pour en dérouler les visages les plus connus. Rendez-vous samedi à midi pour la suite de cette Grande Finale. L'objectif sera simple : atteindre la dernière table.

Benjo, Flegmatic & Phil Anthropik