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Thomas Eychenne : 'L'Expresso 2M€ ? Tout est allé trop vite'

[ITW] Thomas Eychenne : ‹ L’Expresso 2 Millions ? Tout est allé trop vite ›

Il a joué le tout premier jackpot à 2 millions d’euros de l’histoire : La Watch revient sur le sit’n go d’une vie… et sur une carrière bien remplie, mais toujours en construction.

Comment on appréhende une partie aussi spéciale ?

J’ai eu le sentiment que nous étions tous trois super excités par cet Expresso. Les premières mains ont été jouées hyper-rapidement, alors que chaque clic coûtait tellement cher… Je ne réalisais pas que je jouais pour autant d’argent, et que la table allait être visionnée par des centaines de joueurs. J’aurais clairement pu faire des erreurs dans cet Expresso, je n’étais pas à 100% dedans. C’est un événement rare qui te tombe dessus. Tu n’y es pas forcément préparé.

Techniquement parlant, faut-il jouer différemment quand l’enjeu financier est aussi énorme ?

Non, jouer différemment est une erreur car la répartition du prizepool ne change presque pas : c’est quasiment un winner take all. Il y a très peu de différence entre le prix du 2e et du 3e par rapport à la première place. Il y a donc peu d’ICM, du coup la stratégie est la même que sur un Expresso classique. Ceux qui disent que je n’aurais pas dû faire tapis avec mon As-9 off se trompent [voir la main #6 dans le replayer, NDLR], ce n’était vraiment pas close comme décision car le bouton va relancer sa range standard. Bon, je suis tombé sur As-Roi mais il aurait pu avoir J-8 ou A-5. Dans le pire des cas, mes adversaires ont peut-être changé un petit truc par-ci par-là, comme lorsque l’un d’eux a passé Q-6 préflop. Il aurait pu jouer cette main, l’EV est très équivalente.

À chaud, on se dit quoi quand on vient de passer à côté de 1,6 million d’euros ?

Beaucoup m’ont assuré qu’ils auraient pété un câble, cassé la souris et l’écran… Mais en fait, on ne réalise pas sur le moment. C’est un peu comme à Vegas l’an passé, où j’ai joué un pot pour deux fois l’average en table finale sur un tournoi avec plus de 800 000 $ à la gagne, avec brelan contre top paire, et que le gars a fini en quinte backdoor. L’argent que coûte ce bad beat est énorme, mais sur le coup tu donnes juste tes jetons et tu continues à jouer. Là c’est un peu pareil : tu sautes, mais tu ne réalises pas immédiatement ce qui t’arrive. En réalité, sur le moment je n’ai jamais été aussi triste de gagner autant d’argent (rires) ! C’était mon plus gros one time. Petit à petit, j'ai réalisé que j'étais passé à côté d’1,6 million. Il y a eu de la frustration, je n'étais pas satisfait.

Comment tu as fait pour digérer ?

J’y ai repensé non-stop pendant cinq ou six jours. J’étais à Paris pour jouer l’APO 2500, et on m’en parlait, donc je ne pensais quasiment qu’à ça. Et ça a tout de même un peu changé ma façon de jouer : je me souviens que je me foutais un peu du tournoi, je jouais plus libéré. Je pratiquais un style plus relâché et agressif, que je n'utilise pas forcément sur ce genre de fields. Les enjeux pour lesquels je jouais la veille étaient tellement différents : le gain de la victoire à l’APO 2500 [155 000 €] était équivalent à celui de la 3e place de l’Expresso 2 Millions (rires) ! Une croupière, qui d'ailleurs habite dans mon immeuble à Malte, m’a ensuite servi les trois mains qui m’ont fait sortir en 13e place, notamment une avec J-J contre A-K de coeur : le flop vient J-7-2 sans coeur, j’ai 99% d’équité, il fait turn 10 river Q… Je lui ai dit qu’elle pouvait m’offrir un petit cadeau pour mon anniversaire quelques jours plus tard (rires) ! Bon maintenant, avec deux semaines de recul, je suis satisfait d’avoir gagné 160 000 € [Cet entretien a été réalisé au début du mois de mars, NDLR]. Je réalise que j’ai eu de la chance de jouer cet Expresso 2 Millions, car la probabilité de tomber dessus est de 1 sur 250 000 seulement.

D’ailleurs, tu joues beaucoup en Expresso en temps normal ? Tu comptes davantage te focaliser sur le format dorénavant ?

Beaucoup de gens pensent que j’ai énormément joué en Expresso. Oui, j’en ai joué quelques milliers, mais je n’ouvre pas des tables en me levant ! Concernant cet Expresso 2 Millions, j’étais à l’hôtel pour l’APO 2500, alors j’ai lancé quelques tables. Comme j’avais beaucoup de réussite, j’ai continué un peu. Mais en fait, ce n’était pas forcément malin de ma part d’ouvrir ces Expresso à 500 €. Sur les plus hautes limites, il y aura à chaque heure/minute de la journée un très bon joueur, et la plupart du temps le troisième sera aussi un joueur régulier ou un récréatif correct. Niveau rentabilité, c’est catastrophique, les trois joueurs perdent de l’argent sur une configuration avec 3 joueurs réguliers ou 2 joueurs réguliers et un récréatif pas trop mauvais. Bref, je ne compte pas forcément retourner jouer les gros Expresso, même après avoir touché ce jackpot. En fait, je m’en veux un peu, car je ne montre pas l’exemple : je me suis lancé dans un challenge (voir ci-après) où mon but est d’optimiser mon EV. Alors oui, c’est bizarre de gagner beaucoup d’argent sur un format et de dire que l’EV n’y est pas intéressante, mais autant être transparent.

C’est important pour toi, qu’un joueur de poker montre le bon exemple ?

Naturellement, quand on essaie de monter une communauté, on n’a pas envie de passer pour un fish. Jouer des parties non profitables, ce n’est pas très grave si ça arrive une fois, mais je m’en voudrais si je faisais ça régulièrement. Quand je regarde des contenus sur le site de coaching Run It Twice, je n’ai pas envie de voir un mec qui joue des parties où il perd de l’argent sans arrêt, ça n’a pas de sens. Je veux voir quelqu’un d’inspirant. À ce sujet, j’ai reçu beaucoup de messages de joueurs qui me disent qu’ils ont gagné beaucoup d’argent grâce à mes Masterclass, que leur jeu a changé en bien. C’est gratifiant. C’est pour cela que je veux bien faire les choses.

Revenons donc à ce fameux challenge, dans lequel tu tentes depuis un an de monter une bankroll de 1 million d’euros en partant de 10 €. Tu donnes régulièrement des nouvelles de ta progression sur la chaîne Youtube abcpoker. Pourquoi t’être lancé dans cette aventure ?

J’avais réussi un précédent challenge, de 50 € à 50 000 €. Je l’avais même prolongé jusqu’à 100 000 €. Mais une fois ce but atteint, je me suis rendu compte que derrière je faisais un peu n’importe quoi car je n’avais plus d’objectifs à poursuivre. Après un mauvais run, je ne jouais presque plus. Il me fallait un nouveau challenge pour de nouveau bien faire les choses. Un challenge plus ambitieux, avec des plus gros chiffres. Le chiffre de 1 million est symbolique, et “de 10 € à 1 million”, je trouvais que ça sonnait bien ! Bon, ça m’a fait un peu peur de me lancer là-dedans étant donné la longueur prévue du challenge, mais j’ai quand même tenté le coup. Outre ce côté personnel à vouloir optimiser mon taux horaire et donner le meilleur de moi-même, je veux aussi rendre à la communauté poker ce qu’elle m’a apporté. Quand j’ai commencé il y plus de dix ans, j’avais pas mal de vidéos pour apprendre, avec les Limpers, Blue Fire, Run it Twice… Ces deux challenges sont aussi un bon moyen de mettre en lumière mon projet abcpoker [site de coaching et de staking dont Thomas est l’un des fondateurs, NDLR]. Attirer des sponsors ? Ce n’était pas du tout mon objectif premier, mais j’ai réalisé que si je faisais bien les choses, cela pourrait jouer en ma faveur.

N’y a-t-il pas tout de même un risque élevé de banqueroute en partant avec seulement 10 € de capital ? Sur ton précédent challenge, tu avais commencé avec 40 € de plus.

L'espérance de gain est tellement élevée sur les micro-limites qu’on peut débuter avec 10 €. J’avais une EV entre 40 et 60 BB/100 mains en NL2 heads-up ! Je m'étais entraîné sur ces tables avant le début du challenge et même si le rake est très élevé, il est largement battable. J’ai aussi ouvert des MTT à 50 centimes ou 1 €, des Sit&Go Heads-up, les Expresso à 25 centimes... Avec les showdowns que je voyais aux tables, j'avais envie de tout jouer. Je me suis aussi autorisé deux rebuys au cas où je runnais vraiment bad. Et dans le pire des cas, il y a toujours la possibilité de descendre de limite, avec des freerolls par exemple. J’aurais réussi à refaire surface rapidement.

Si tu avais gagné ces 1,6 million, ton challenge aurait d’ailleurs été bouclé…

C’était mon deuxième shot pour le boucler, après Vegas et cette finale avec 800K à la gagne. C’est pour ça que je joue aussi des parties qui pourraient plier le challenge d'un seul coup ! Pour le premier challenge, j’avais planifié ça sur six mois, car le niveau était très faible en micro-limites. Au final, ça a duré 40 sessions, en l’espace de deux mois et quelques. Sur le challenge 1 million, je savais que j’arriverais vite à 10 000 ou 20 000 € de bankroll, mais le plus dur est de grimper à 1 million : les parties plus chères sont plus compliquées et il y a moins de volume de jeu. C'est pour cela que j’ai décidé de ne pas me fixer de limite de temps. Mais le problème, c’est qu’on fait moins de volume : c'est la loi de Parkinson. Je serais déçu de le finir en cinq ans : je veux le terminer en moins de trois ou quatre ans. Mais maintenant que je suis monté à 400 000 €, j'aimerais qu’il soit terminé fin 2023. Sinon, ce serait un échec. Je vais essayer de multiplier les situations où je peux finir le challenge.

En tout cas, tu sembles avoir encore le temps de discuter stratégie, en témoignent les mains que tu analyses dans tes vidéos.

J’adore discuter de hand histories, et comme je fais du live en ce moment, je ne voulais pas abandonner ma chaîne. Alors j’analyse des mains en essayant de prendre des spots intéressants. Le contenu, l’explication des thinking process, tout cela plaît à certains, même si je ne pense pas que ce soit le meilleur format pour Youtube.

Comptes-tu streamer plus de sessions à l’avenir ?

Cela ne me dérangeait pas de streamer beaucoup de sessions au départ, car je jouais sur des gros fields. Mais en Expresso ou en Short Track hautes limites, c’est plus compliqué car mes adversaires réguliers sont peu nombreux. Aussi, je suis transparent quand je joue, je ne cache rien, et donner mon thinking process ou dire comment je perçois l’autre joueur me met des bâtons dans les roues pour la suite et me fait perdre beaucoup d’EV.

Tu as donc aussi créé ta plateforme de staking et de coaching, abcpoker. Est-ce une activité sur laquelle tu comptes t’appuyer dans le futur?

ABCPoker est une bonne première expérience entrepreneuriale qui m’a beaucoup appris. Mais ce qui me motive le plus aujourd’hui, c’est la chaîne Youtube, c’est Twitch, c’est jouer. C’est ce qui a du sens pour moi.

Dans le petit milieu du poker, la légitimité de certains programmes de coaching fait débat. Un avis sur la question ?

Il n’y a jamais trop de sites de coaching tant qu’il y a de la demande. Le field est juste immense. Si le niveau devient de plus en plus relevé, avec moins de joueurs récréatifs, forcément les moins bonnes écoles vont disparaître, c’est l’éco-système qui veut ça. Tout comme les joueurs pros les moins forts disparaîtront. Mais pour l’instant il y encore beaucoup d’argent à faire au poker online. Par contre, si tous les joueurs qui passent par ces structures restent professionnels, dans le futur le niveau va vraiment être très relevé ! Heureusement qu’il y a YoH_ViraL pour rameuter des récréatifs… C’est important que des personnes comme lui fassent la promotion du poker à grande échelle, de sorte que le jeu reste profitable pour beaucoup d’entre nous !

Tu as 31 ans : avant d’arriver sous les spotlights via cet Expresso 2 Millions et tes challenges, tu avais déjà bien roulé ta bosse dans le milieu du poker. Raconte-nous ton parcours.

J’ai commencé à 16 ans. Un ami m’a appris les règles durant mes études et je me souviens que les deux premières caves que j’ai perdues, c’était en pensant avoir full avec deux trèfles et trois cœurs (rires). On jouait des caves de 2 € entre amis, et on a augmenté les limites petit à petit… jusqu’à ce que ça devienne trop risqué pour certains. Ça en devenait malsain entre potes. Dès ma majorité, j’ai alors commencé à jouer online, sur iPoker, Everest, puis au casino lorsque j’étais étudiant. Un jour, j’ai misé mes économies sur un buy-in, et je me souviens m’être fait craquer les As par Roi-Dame dépareillés, à tapis préflop, à une époque où les mecs relançaient à 8 BB. Je me suis dis : “Vu le niveau, impossible de perdre”. Ma sœur m’a avancé 400 €, et durant 20 soirées d’affilée, j’ai gagné au casino du Lyon Vert. Un run de fou qui a construit ma première bankroll.

Aujourd’hui, tu vis à Malte. Pourquoi avoir pris la décision de t’expatrier ?

J’étais en école de commerce à Euromed. Je jouais en PLO avec l’ordi sur les genoux en regardant La Maison du Bluff… Je n’étais pas dans l’ambiance « BDE et soirées étudiantes ». En 2011, une connaissance me dit qu’il y a une place libre dans une coloc’ poker : je n’ai pas hésité une seconde, j’ai arrêté l’école de commerce - ce qui a rendu dingue mes parents - et je suis parti à Malte, en me disant que si je n’atteignais pas un certain objectif annuel je rentrerais. Je n’ai pas atteint l’objectif fixé, mais je suis quand même resté. Je voulais juste profiter de la vie.

À partir de quel moment tu as commencé à prendre le poker au sérieux ?

J’ai toujours galéré pour être discipliné, même si je savais que j’avais un edge sur le field. Tout le manque de sérieux dans mes études s’est retrouvé transposé aux tables de poker. Je jouais l’équivalent de trois mois dans l’année, et le reste de l’année je dépensais l’argent que j’avais gagné, plus au moins à flux tendu. Je n’étais pas dans une logique d’épargne. Je savais qu’il fallait que je me professionnalise, mais je m’amusais. Ça a duré cinq ou six ans, avant que le niveau ne devienne trop élevé pour que je puisse continuer comme cela. J’ai vu beaucoup de gens autour de moi gagner une tonne. Ils ne faisaient pas forcément la différence sur le plan technique, mais ils faisaient du volume et surtout ils sélectionnaient bien leurs tables. Il y avait des parties profitables qui tournaient, où je pouvais gagner plus d’argent, mais je préférais jouer les meilleurs en heads-up. Si je me faisais rouler dessus, tant pis. J’ai toujours pris le poker comme un jeu vidéo. Ça m’a empêché de monter beaucoup de bankroll à l’époque. Je préférais quand le jeu était dur et intéressant, je ne réfléchissais pas en termes d’EV. C’est un peu comme aux échecs : si on a le choix entre grappiller de l’Elo en jouant de multiples parties contre des joueurs bien moins forts ou alors stagner en Elo et progresser en jouant constamment des joueurs mieux classés, je trouve la deuxième approche plus fun. Depuis 4-5 ans, je fais mieux les choses. Les challenges me motivent à donner le meilleur de moi-même, car sans cela, je n’ai pas de motivation pour jouer. Maintenant, je me sens obligé d’y aller, sinon je passe pour un guignol.

Quel est ton background de joueur ?

J’ai joué un peu à tous les formats de jeu, je suis polyvalent. J’ai eu des périodes cash-game heads-up et 6-Max en PLO et NLHE, des périodes MTT… J’ai même joué en 2-7 Triple Draw sur le “.com”. Si je devais retenir deux formats, ce serait le cash-game en heads-up et le Short Track. J’ai progressé en Hold’em en jouant en PLO, pour les blockers/unblockers et le choix des combos de bluff par exemple. Ce n’est pas forcément optimal de mixer les variantes : je me considère bon mais pas excellent dans plusieurs formats, c’est très dur d’être compétitif au tout meilleur niveau quand on joue différents formats. J’ai conscience que j’ai perdu une tonne d’EV à ne pas m’être spécialisé. Mais c’est le joueur que je suis.

Ces derniers temps, tu t’es concentré sur les MTT live. Pourquoi ?

Déjà, pour le plaisir. Je prends plus de plaisir à voyager qu’à jouer online. Et comme je l’ai déjà évoqué, c’est en live que réside le gros levier qui me permettrait de plier le challenge 1 million. En terme d’EV pure, je ne sais pas si c’est le plus profitable, d’autant qu’il y a beaucoup de frais supplémentaires. En ce moment, je fais ça, mais ce n’est pas figé : si j’ai l’impression que je peux gagner plus d’argent ailleurs, je changerai d’avis.

Penses-tu qu’il soit possible de parcourir le circuit de manière profitable sans être sponsorisé ?

C’est sûr que c’est très risqué, les frais sont astronomiques. En plus, je ne suis pas la personne qui surveille le plus son budget. Pour compenser ça, c’est important d’augmenter sa moyenne de buy-ins et d’avoir un ROI plus important. Pour les WSOP, on joue entre 50 et 60 tournois, c’est faible en terme de volume : en ligne, c’est l’équivalent de deux ou trois sessions. En live, c’est une belle opportunité de se cagouler, car on peut attendre le one time pendant un long moment… Être sponsorisé, c’est un avantage énorme.

Récemment, tu étais de nouveau à Vegas. Bilan de ce dernier séjour ?

J’ai joué des buy-ins entre 600 et 10 000 $. Le niveau était varié : un des premiers 2 500 $ était beaucoup plus dur que ce à quoi je m’attendais, il y avait des tables full regs alors que j’étais là pour avoir des tables faciles. J’ai aussi vu des 600 $ où c’était absolument n’importe quoi, avec plein de mains WTF. Au final, il y a du négatif et du positif : j’ai perdu 45 000 €, j’ai dépensé trop d’argent (heureusement que les frais ne sont pas inclus dans le challenge), je n’ai pas suffisamment suivi mes intuitions. À l’avenir, je devrai accorder beaucoup plus d’importance au feeling. En revanche, j’ai fait plus de volume que sur le Vegas précédent et joué une bonne qualité de jeu dans l’ensemble [Thomas a fait un bilan complet dans cette vidéo, NDLR]. Le reste des Etats-Unis ? J’ai entendu que des joueurs vont au Texas, mais c’est trop dangereux, certains se font braquer ou voler. Il y a aussi Miami ou Los Angeles mais je n’y ai jamais joué. J’ai préféré Vegas à l’EPT Prague cette année. Je ne referai probablement pas cette série de tournois les années suivantes, mais je ne regrette pas, il fallait essayer !

La recherche de profit sera t-elle le fil conducteur de ton programme live ?

Il y a quelques années, j’avais davantage envie de gagner des trophées, de trouver un sponsor. Aujourd’hui je privilégie l’EV. Si par exemple il y a d’incroyables parties de cash-game et que j’ai une place, j’irai. Évidemment, ça me ferait énormément plaisir de gagner un EPT. On écrit un peu l’histoire, et ce serait un boost fou en terme de visibilité. Pour les mois à venir ? Il y aura certainement les WSOP. Mais je vais faire attention : ce sera mon troisième Vegas en moins d’un an, j’ai aussi voyagé à Paris, à Porto et à Lyon, et comme ma copine est à Malte, ce n’est pas top pour elle. Sans parler des joueurs à Malte que je dois staker/coacher et pour qui ma présence est importante. Je vais donc mieux sélectionner mes lives dans le futur. En tout cas, la transition des tables Short Track aux MTT live se fait bien, et je pense que je me plais davantage dans ce nouveau format. J’ai l’impression d’avoir beaucoup progressé en tournoi, et j’imagine qu’avec un peu de travail c’est sur ce terrain que je terminerai mon challenge. Je me sens prêt aussi pour les prochaines séries online, même si mes derniers résultats en ligne ont été décevants.

Ce challenge 1 million, ta présence grandissante en tournois live… Tout cela ne relève-t-il pas d’une envie de te faire davantage connaître du grand public, après un début de carrière passé dans l’ombre ?

Oui, après plusieurs années passées à jouer dans mon coin, donner plus de sens à ce que je fais est devenu plus important pour moi. Ce n’est pas forcément la gloire ou la notoriété que je recherche, mais j’essaie d’utiliser cela en ma faveur. Me mettre en avant engage ma crédibilité et me pousse à donner le meilleur de moi-même et donc à avoir des meilleurs résultats.

En live, tu comptes près de 300 000 $ de gains, mais tu n’as pas encore tapé LA grosse perf…

Je n’ai pas fait tant de live que ça, c’est normal. Si je continue à faire du volume, ça va s’étoffer et ça finira par tomber. Un trophée EPT ou un bracelet n’est pas un objectif, même si ça ferait très plaisir. Sur du long terme, ce qui me ferait davantage kiffer, c’est un contrat avec une room. Je me sens beaucoup plus stable et mûr aujourd’hui, ça ferait plus de sens dans mon projet de carrière.

Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?

Finir ce challenge 1 million ! Puis peut-être me lancer dans un truc encore plus gros… Quoique, ça me prend tellement d’énergie et de temps que si j’en refaisais un, ce serait davantage tourné vers le fun, pour le développement de ma chaîne Youtube par exemple. Je suis presque sûr que j’aurai d’autres projets dans le futur hors poker, j’ai plusieurs idées. On verra bien ce que l’avenir nous réserve.

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Crédits photos :
Winamax
ClubPoker.net / Maxime Arnou

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