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PokerStars European Poker Tour Londres 2022-Main Event - 3

Pas vernis au tirage

Main Event - 5 300 £ (Day 3)

20 sortants en un niveau sur les 80 joueurs au départ de ce Day 3. À ce rythme, le programme initial de cinq niveaux de 90 minutes prévu pour ce jour pourrait bien être écourté. À moins que l'organisation ne souhaite terminer ce Main Event jeudi au lieu de vendredi. Mais ne nous égarons pas. Car la bataille qui va être livrée aujourd'hui au Hilton Park Lane de Londres mérite toute notre attention.

Mateos - Hecklen - Seidel

Mettez-vous ainsi dans la tête d'Adrián Mateos, avec une vue directe sur un virage pour le moins sympathique, composé d'Henrik Hecklen, top reg high stakes live comme online et récent vainqueur du Super High Roller à 50 000 £ et de la légende qu'on ne présente plus, Erik Seidel. Forcément, face à deux joueurs de cette trempe, beaucoup auraient les mains qui tremblent au moment de se saisir de leurs jetons, mais pas la máquina, qui a l'habitude de les jouer, eux et tout le gratin du poker mondial sur les tournois les plus chers de la planète. Avec en plus l'instauration de la shot clock de 30 secondes sur ce Day 3, ce Main Event va d'autant plus ressembler pour lui à un énième High Roller sur lequel il a l'habitude de perfer.

Table Mateos Vayssières

Prenez maintenant un petit peu de recul. Vous êtes Nicolas Vayssières, votre table vient de casser et on vous invite à vous installer au siège 5 de la table 3. Vous vous exécutez docilement quand surprise, vous voilà au milieu de ce véritable bourbier. Ah, et on ne vous avait pas dit ? L'homme au siège 2, c'est Martin Jacobson. Oui, oui, le Champion du Monde 2014, qui vient de remporter le Main Event UKIPT à 1 100 £. Et vous ferez bien de vous méfier également du siège 8, l'Espagnol Paul Fontan Castrillon, un habitué des tournois à 10 000 $, qui a bouclé le Day 2 avec le cinquième plus gros tapis. Après avoir goûté aux joies d'un Day 7 de Main Event WSOP, Chevre.Miel continue d'engranger de l'expérience aux côtés des meilleurs sur les épreuves les plus prestigieuses.

Table TV Heath - Sitbon - Schemion

Et si vous vous demandez pourquoi ce casting de fous furieux ne se trouve actuellement pas sur le podium télévisé, c'est parce que les organisateurs avaient choisi de jeter leur dévolu sur une autre table pleine de promesses. Celle on l'on retrouve notamment Julien Sitbon, Ben Heath et Ole Schemion, soit le chipleader de début de journée, accompagné du troisième et du septième en jetons. Ajoutez aussi pour les esthètes un petit Roman Hrabec au siège 3, runner-up trois jours plus tôt du High Roller UKIPT derrière Jérémy Routier et vous obtenez du très beau poker en perspective. Surtout après que le siège 1, vacant sur la photo ci-dessus, a été rempli par le trublion écossais Ludovic Geilich.

À noter que nos deux autres Français en revanche ont été mieux traités par le tirage. Je ne reconnais ainsi personne à la table de Jérôme Finck, ni à celle de Benjamin Pollak, en dehors du Brésilien Pedro Garagnani et son stack de presque un million de jetons. Bonne chance messieurs !

Le programme du Day 2 (niveaux de 90 minutes)

Level 16 : 2 000 / 5 000 / 5 000 Level 17 : 3 000 / 6 000 / 6 000 Level 18 : 4 000 / 8 000 / 8 000 Level 19 : 5 000 / 10 000 / 10 000 Level 20 : 6 000 / 12 000 / 12 000

Pauses de 20 minutes entre chaque niveau Fin de journée estimée : 21 heures.

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Main Event - 5 300 £ (Day 3)

Jérôme Finck

On vous le disait hier soir dans notre article de conclusion, à ce stade du tournoi, il restait un joueur français encore inconnu de nos services. Et pour cause : Jérôme Finck est un amateur fringuant, qui ne dispute là que son deuxième EPT. "J'ai commencé le poker par un heureux hasard, commence-t-il. J'étais avec un ami dans un tout petit casino d'Alsace, lui jouait au blackjack et moi ça ne m'intéressait pas trop, les machines à sous non plus. Je vois une table de poker, du cash game en 1/2, avec une cave minimum de 100 €. Je ne connaissais vraiment rien au jeu, donc je vois un magazine qui liste notamment l'ordre des mains, je demande au superviseur si je peux jouer avec ça sur les genoux, il me dit : 'Vous pouvez, mais si vous faites ça, vous aller vous faire marcher dessus. Rentrez plutôt chez vous et regardez YouTube.' Donc je fais ça pendant deux semaines et je reviens à ce même casino jouer un tournoi à 150 €. Je saute en 45 minutes, mais je re-entry, en décidant de changer de stratégie : je pose plein de questions aux autres joueurs. Pourquoi t'as fait ça ? C'était quoi ton idée sur ce move ? Ils sont un peu saoulés, ça fait marrer les croupiers et moi, je commence à comprendre. Au final, je termine quatrième !"

Une première expérience concluante qui lui met le pied à l'étrier. "En février, je prends un coach en lui fixant un objectif clair : jouer les WSOP l'été suivant." Et si le Covid se met en travers de ses ambitions, Jérôme ne lâche pas l'affaire pour autant. "À cette époque-là, je vivais en Asie, je voyageais pas mal donc j'ai joué online à la place," avec à la clé une sixième place sur un 6-max à 2 500 $ remporté par Kristen Bicknell, suivi d'une 42e place sur le WSOP Super Millions à 10 000 $ de GGPoker, devant des pointures comme Stephen Chidwick et Andras Nemeth. "J'ai joué aussi sur Winamax, j'ai gagné un Highroller en avril sous le pseudo GorgiAAs. Je trouvais le jeu de mot marrant avec les deux "A" en majuscule, mais on m'a dit de changer parce que ça faisait fish !"

Ayant déménagé au Japon fin 2021 pour raisons professionnelles - "Je bosse dans la finance." - l'Alsacien a dû revoir ses habitudes. "Là-bas, le poker online est interdit, donc je joue quelques tournois live sur place, mais ce sont des petits trucs." Ici à Londres justement pour son travail, il en profite pour joindre l'utile à l'agréable, et avec succès. "J'ai même eu le droit à la table TV hier, avec Seidel et Schemion. C'est fou, parce que j'ai passé des heures à regarder Seidel, donc je sais un peu comment il joue. Il a notamment essayé de me bully dans un coup en bataille de blindes où je mise petit river en me laissant peu de jetons derrière. Il voit très bien que je suis un joueur amateur et il me relance à tapis. J'avais de toute façon pris ma décision de call, et j'ai eu raison, il était en bluff. Voilà, j'ai fait ce que j'avais à faire sur ce tournoi !"

Un coup d'éclat suivi d'un très bon début de Day 3, sur lequel il double presque son tapis en un niveau, avant "un bon petit spew. Ou en tout cas un bluff raté." Sur un tableau 3J952, Finck mise 120 000 dans environ 425 000. "J'avais As-Roi sans pique, j'essayais de représenter la flush. Dommage, il avait aussi As-Roi, mais avec le K." Un coup qui l'ampute de la moitié de son stack, pour retomber à 285 000, ce qui représente toujours pas loin de 50 blindes. Alors qui sait, le meilleur reste peut-être encore à venir.

Un Top 50 étoilé

Main Event - 5 300 £ (Day 3)

Après les vingt sortants du premier niveau, l'action s'est quelque peu ralentie lors du deuxième. Il faut dire qu'avec une moyenne qui a un temps atteint les 75 blindes, les véritables short stacks se comptent sur les doigts d'une main. Reste qu'avec tout de même onze éliminations en 90 minutes, ils ne sont déjà plus que 49. Et si nous n'avons absolument rien contre Kuljindher Sidhu, Mats Ullereng, Ionut-Lucian Colciar, Carl Probsting ou encore Simone Demasi, ne comptez pas sur nous pour bouder notre plaisir en voyants que la majorité des premiers bustos du jour nous étaient parfaitement inconnus. Clairement, ce Main Event est en cours de "sharkification aigüe" et ce n'est pas pour nous déplaire.

Benjamin Pollak

Vous l'avez compris, tout cela veut dire que nos quatre Frenchies et notre pro Winamax n'ont pas bougé de leur chaise et continuent de faire leur trou sur ce tournoi. Fidèle à leur stratégie respective, Julien Sitbon continue d'entrer dans beaucoup de coups, Benjamin Pollak applique à merveille son plan de jeu serré/agressif, Jérôme Finck a repris des couleurs et Nicolas Vayssières fait mieux que tenir le coup autour de la "TV Death Table". La seule inquiétude nous vient finalement d'Adrián Mateos, dont le tapis a plongé suite à son arrivée sur le podium télévisée, pour plonger sous les 100 000, ce qui représentera moins de douze blindes à la reprise.

Conor Beresford

Mais s'il est une nation qui profite de cette troisième journée pour s'affirmer sur ce tournoi, c'est le Royaume-Uni. Avec Conor Beresford (photo) et David Docherty, la Perfide Albion compte dans ses rangs deux des trois plus gros tapis, pointés à 1,4 et 1,225 million. Le premier cité a notamment réussi l'impensable : sortir Ramon Colillas d'un tournoi estampillé PS. Le runner-up du Main Event UKIPT a 6-bet (oui, 6-bet) avec les Dames et a vu le vainqueur du PSPC le payer avec la paire juste en dessous. Quant à Docherty, même moins connu, il reste un sérieux client, qui a remporté en début de mois le High Roller FPS à Divonne les Bains. Derrière, les gros noms et les gros tapis se bousculent, avec les redoutables Ben Heath (738 000), Harry Lodge (687 000) et un peu plus bas le finaliste de Main Event WSOP Jack Sinclair (270 000). Ne serait-ce que pour l'ambiance dans le rail, on en veut bien au moins un en finale.

Jessica Pilkington

La dernière femme du tournoi est elle aussi Britannique, et répond au nom de Jessica Pilkington. Habituée des tournois à trois chiffres de Nottingham et Sheffield, avec quelques sorties bonus à Rozvadov, elle semble en plein one time sur ce Main Event après avoir remporté vendredi le tournoi Ladies pour 5 500 £.

Les tapis de nos 4 Français après deux niveaux

Julien Sitbon 1 200 000 Jérôme Finck 402 000 Nicolas Vayssières 398 000 Benjamin Pollak 264 000

Mais aussi... Adrián Mateos (Espagne, Team Winamax) 93 000

Ils remportent 11 200 £ 60e Ramon Colillas (Espagne) 63e Gianluca Speranza (Italie)

Il remporte 9 750 £ 78e Florian Duta (Roumanie)

Tableau de bord 49 joueurs restants (sur 749 inscriptions) Blindes : 4 000 / 8 000 / 8 000 Tapis moyen : 458 571 Prochain sortant : 12 900 £

Jérôme, c’était lui

Jérôme Finck est le premier éliminé français du jour (46e, 12 900 £) Main Event - 5 300 £ (Day 3)

Jérôme Finck

Aucun sortant en deux niveaux parmi nos cinq protégés alors que près de la moitié du field avait disparu ? C'en était trop. Le barrage a fini par céder et c'est Jérôme Finck (photo) qui a fini par se faire emporter. "J'ai d'abord perdu un gros pot contre le Brésilien [Pedro Garagnani, NDLR, photo]. Je pense qu'il était en bluff, mais je n'ai pas trouvé le hero call. Je tombe à 28 blindes, et un peu plus tard il ouvre au cut-off. J'ai deux 10 en grosse blinde, je fais tapis et je perds contre As-Roi. Je me demande si c'était le bon move ou pas. D'autant que je n'ai pas d'ami qui joue au poker à qui je pourrais demander."

Pedro Garagnani

Avec ce premier cash sur un Main Event EPT, une 46e place valant 12 900 £, Jérôme a tout de même de quoi se consoler. Surtout après avoir pu en découdre avec des pointures de la trempe d'Erik Seidel et Ole Schemion sous les spotlights de la table télévisée. "C'est toujours décevant de sortir. Maintenant que j'ai décalé mon vol et pris une nuit de plus, je crois que je vais trouver un autre tournoi à late reg." Amateur, mais déjà l'état d'esprit d'un pro.

Julien Sitbon - Song Daewoong

Par la suite, pendant qu'Adrián Mateos parvenait à remonter son stack autour des 300 000, on a notamment vu Julien Sitbon empocher deux jolis pots sous nos yeux contre le même joueur, Song Daewoong. Sur le premier, le Français démarre par un open au hi-jack et se fait 3-bet à 48 000 par son voisin. La réponse est cinglante : un 4-bet à hauteur de 151 000. C'est payé par le Coréen, qui ne va cependant pas plus loin que le flop 873 suite à un petit c-bet à 60 000 du Londonien.

Dès la main suivante, Julien enchaîne avec un second open UTG+1, de nouveau payé par Song et le joueur en grosse blinde. Tout le monde tapote la table sur le flop T53, avant que le Français n'opte pour un delayed c-bet à 37 000 sur le 4. Seul Daewoong s'acquitte de la somme, mais il refuse de payer le deuxième barrel à 82 000 sur le K river. Après avoir perdu 140 000 en faisant doubler un short avec un As-Roi ne tenant pas contre As-Dame, Julien Sitbon reprend sa marche en avant et remonte au-dessus du million de jetons.

Ils remportent 12 900 £

Ludovic Geilich

46e Jérôme Finck 49e Ludovic Geilich (photo)

Tableau de bord 39 joueurs restants (sur 749 inscriptions) Blindes : 5 000 / 10 000 / 10 000 Tapis moyen : 576 154 Prochain sortant : 14 800 £

Adrián maté

Adrián Mateos s'arrête en 35e place (14 800 £) Main Event - 5 300 £ (Day 3)

Adrián Mateos

Tout le monde tenait le coup autour de cette table TV 5 étoiles. Seul Henrick Hecklen l'avait quitté, mais simplement pour être déplacé ailleurs et se faire remplacer par le tout aussi dangereux Conor Beresford. Et puis, la première tête de série à flancher fut celui que l'on aurait aimé voir rester jusqu'au bout : Adrián Mateos. Pas mal balloté sur ce podium télévisé, alternant entre 400 000 et 100 000, il a trépassé lors d'une bataille de blindes sanglante.

Alors qu'il restait moins de vingt blindes à l'Espagnol, Martin Jacobson le met à tapis. Amadi est tout heureux de payer avec son AQ, surtout lorsqu'il doit faire face au K9 du Suédois. Et si le flop apporte une Dame, un K fait son entrée sur le turn, pour sceller le destin du Madrilène. Sa 35e place lui rapporte 14 800 £, dont une large partie sera réinvestie dès demain sur le traditionnel High Roller à 10 300 £ de clôture joué sur trois jours.

Alexandre Vuilleumier - Ole Schemion

Notre pro n'est pas la seule tête d'affiche à avoir pris la porte lors de ce niveau. Dans le haut du classement depuis la deuxième moitié du Day 1B, qu'il a bouclé avec le statut de chipleader, Ole Schemion s'est ainsi arrêté en 33e position. Pour l'Allemand, tout commence et tout finit par un 3-bet depuis la small blind, de 82 000 face au 20 000 d'Alexandre Vuilleumier depuis le bouton. Le récent runner-up du High Roller du WPO Bratislava poursuit avec deux mises à hauteur de 48 000 puis 110 000 sur le flop K73 et le turn 8. Le J l'incite en revanche à ralentir, pour laisser l'initiative au Suisse, qui lui demande son tapis restant d'environ 250 000. Bien embêté, Ole dépense ses deux dernières time banks avancer de jeter un jeton au milieu. Un call perdant, puisque son K2 est archidominé par le QT de Vuilleumier, qui a fini par trouver la flush qu'il cherchait. Une élimination qui propulse l'ancien pro d'échecs en tête des charts, avec plus d'1,6 million de jetons.

À noter qu'en parallèle, Henrik Hecklen subissait le même sort que Schemion, sa paire de 8 se faisant crucifier par les Rois de Martin Czuczor. Ils ne sont plus que 31, et l'organisation a annoncé que la partie pourrait s'arrêter plus tôt que prévu si le field se réduit à 24 unités avant la fin du cinquième niveau du jour.

Ils remportent 14 800 £

32e Henrick Hecklen (Danemark) 33e Ole Schemion (Allemagne) 35e Adrián Mateos (Espagne, Team Winamax)

Double double up !

Nicolas Vayssières et Benjamin Pollak doublent en table TV Main Event - 5 300 £ (Day 3)

Nicolas Vayssières

En dehors d'un Julien Sitbon sur son rythme de croisière autour du million de jetons, on commençait légèrement à s'endormir côté tricolore, avec des Nicolas Vayssières et Benjamin Pollak sous la moyenne. Rien de trop préoccupant à signaler, mais tout de même, on préférait ne pas les y voir séjourner trop longtemps. Il faut croire que les Dieux du poker lisaient dans nos pensées, nous offrant ce que l'on n'osait même pas espérer, à savoir deux double ups coup sur coup ! Contre le même joueur qui plus est, un Conor Beresford qui a terminé dans les cordes.

Nicolas Vayssières Double Up

C'est d'ailleurs le Britannique qui allume la mèche, en ouvrant au bouton puis en demandant les 391 000 jetons de Chevre.Miel avec A4. Armé de son AK, Nico paie logiquement, avant que le flop n'agisse comme une douche froide : 535. Le vainqueur du KING5 est techniquement toujours devant, mais il n'est plus favori, Beresford bénéficiant de pas moins de douze outs. Heureusement pour le clan français, aucun de ceux-là ne tombent ni sur le turn, ni sur la rivière et Nicolas remonte à 800 000. Non sans avoir dû sentir passer quelques gouttes de sueur le long de son dos.

Benjamin Pollak Double Up

À peine arrivé à cette table, c'est ensuite au tour de Ben Pollak de se mettre en action. UTG+1, le Londonien ouvre avec AQ et trouve trois payeurs : Roman Hrabec au cut-off avec KQ, Martin Jacobson au bouton avec A7 et Jamie Flynn en small blind avec 87. C'est alors que Conor Beresford se réveille en grosse blinde avec TT et décide de tout envoyer, soit 410 000.

Couvrant légèrement le Britannique, avec encore trois joueurs à parler derrière lui, le Français se retrouve dans une situation compliquée. Il lui faut trois time banks de trente secondes pour prendre sa décision et payer, faisant bien sûr se coucher tout le monde. Ben ne sait alors pas qu'un As et une Dame viennent de filer dans le muck. Mais avez-vous remarqué qu'aucun de ses adversaires n'avait de pique en main ? C'est parce qu'ils ont choisi de se pointer sur un flop 442 puis un turn 5. La rivière est un 7 offrant cet énorme pot au July Nine 2017, tout en mettant brutalement fin au tournoi de Beresford. Favori en puissance à la gagne de ce tournoi, il termine 31e pour 17 050 £. Voilà qui met un peu de soleil tricolore dans le ciel londonien !

Tableau de bord 30 joueurs restants (sur 749 inscriptions) Blindes : 6 000 / 12 000 / 12 000 Tapis moyen : 749 000 Prochain sortant : 17 050 £

Chevre.Miel reprend une part

Main Event - 5 300 £ (Day 3)

Nicolas Vayssières

Encaisser un énorme pot tout en éliminant l'un des meilleurs joueurs restants dans le tournoi : c'est le coup double réalisé par Nicolas Vayssières juste au retour de la dernière pause de la journée. "On s'est fait livrer," fanfaronne Chevre.Miel tout en ordonnant ses nouvelles piles de jetons. L'histoire débute par une ouverture UTG de Benjamin Pollak. Martin Jacobson paie depuis le bouton et Nico défend Dame-Valet off de grosse blinde.

C'est le Suédois qui mise, à hauteur de 32 000, sur un flop 10-9-7 comprenant deux piques et un trèfle. Seul le plus jeune des deux Français reste dans le coup. Rien n'est misé sur le turn 6 puis tout part en sucette sur le 8 river faisant apparaître une quinte sur le board. Avec le jeu max (aucun pique supplémentaire n'est arrivé), Nicolas opte pour un gros sizing, 101 000 et se frotte les mains (mentalement) en voyant Jacobson le relancer à 350 000. Il reste 220 000 jetons derrière au Champion du Monde 2014, que lui demande bien sûr le Français."Il a utilisé toutes ses time banks avant de call avec J9," conclut le nouveau leader tricolore de ce Main Event, assis désormais devant un stack d'1,5 million.

Avant cela, deux autres joueurs avaient pris la porte, faisant chuter le field à 27. Trois petites éliminations nous séparent de la fin de ce Day 3.

Tableau de bord 27 joueurs restants (sur 749 inscriptions) Blindes : 6 000 / 12 000 / 12 000 Tapis moyen : 832 222 Prochain sortant : 19 600 £

25 joueurs franchissent le Day 3

Day 1A : 261 inscriptions, re-entries inclus / 83 restants (dont 5 Français) - Chipleader : Luis Pinho De Faria (Portugal) 260 000 Day 1B : 452 inscriptions / 156 restants (dont 14 Français) - Chipleader : Ole Schemion (Allemagne) 280 500 Day 2 : 265 joueurs / 80 restants (dont 4 Français) - Chipleader : Julien Sitbon (France) 1 000 000 Day 3 : 80 joueurs / 25 restants (dont 3 Français) - Chipleader : Roman Hrabec (Rép. Tchèque) 1 905 000

Le classement complet

Alexandre Vuilleumier

Roman Hrabec (Rép. Tchèque) 1 905 000 Alexandre Vuilleumier (Suisse) 1 660 000 Nils Pudel (Allemagne) 1 590 000 Jordi Romero (Espagne) 1 480 000 David Docherty (UK) 1 420 000 Nicolas Vayssieres (France) 1 320 000 Pedro Garagnani (Brésil) 1 315 000 Sergio Coutinho (Portugal) 1 075 000 Ian Hamilton (UK) 1 060 000 Enzo Vito (UK) 989 000

Jack Sinclair

Erik Seidel (USA) 955 000 ---- Johnny Average 898 800 ---- Ben Heath (UK) 895 000 Jack Sinclair (UK) 890 000 Aleem Kanji (UK) 800 000 Jamil Wakil (Canada) 725 000 Benjamin Pollak (France) 610 000 Ambrose Ng (Canada) 595 000 Marton Czuczor (Hongrie) 570 000 Harry Lodge (UK) 545 000

Jamie Flynn (Irlande) 530 000 Danut Chisu (Roumanie) 475 000 Julien Sitbon (France) 450 000 Daewoong Song (Corée du Sud) 345 000 Thomas Hueber (Autriche) 210 000 Jessica Pilkington (UK) 170 000

Blindes au départ du Day 4 : 6 000 / 12 000 / 12 000 Prix assuré : 19 600 £

Les éliminations notables du jour

Ils remportent 17 050 £ 28e Martin Jacobson (Suède) 31e Conor Beresford (UK)

Ole Schemion

Ils remportent 14 800 £ 32e Henrick Hecklen (Danemark) 33e Ole Schemion (Allemagne) 35e Adrián Mateos (Espagne, Team Winamax)

Ils remportent 12 900 £ 46e Jérôme Finck (France) 49e Ludovic Geilich (UK)

Ils remportent 11 200 £ 60e Ramon Colillas (Espagne) 63e Gianluca Speranza (Italie)

Il remporte 9 750 £ 78e Florian Duta (Roumanie)

The Three Musketeers

Nicolas Vayssières, Benjamin Pollak et Julien Sitbon se qualifient pour le Day 4 Erik Seidel, Ben Heath, Jack Sinclair et Harry Lodge sont encore dans le coup Main Event - 5 300 £ (Fin du Day 3)

Nicolas Vayssières - Julien Sitbon - Benjamin Pollak

À quatre Français restants sur 80 joueurs à la fin du Day 2, même si l'un d'entre eux était chipleader, il faut bien admettre que nous n'en menions pas large. Mais à trois Français sur 25 qualifiés pour le Day 4, on respire nettement mieux. D'autant que de la première à la dernière main de la journée, Nicolas Vayssières, Benjamin Pollak, Julien Sitbon et Jérôme Finck - éliminé en 46e place - auront fait le show. Une fois n'est pas coutume, honneur au plus jeune, en sa qualité de leader de nos Bleus, avec un tapis de 1,32 million. Vous vous souvenez de la Table de la Mort que nous vous présentions ce matin ? Chevre.Miel lui a survécu, au contraire de pointures comme Adrián Mateos (35e), Henrik Hecklen (32e), Conor Beresford (31e) et Martin Jacobson (28e), que le Français a lui-même sorti.

"Ma première table n'était déjà pas terrible, commente le Champion KING5, mais quand j'ai appris que j'étais déplacé en table 3, j'étais encore moins ravi. Et puis j'ai pris conscience qu'aussi bons qu'ils soient, ils restent des êtres humains. J'avais un plan de jeu tight - nit ont même dit certains sur Twitch - que j'équilibrais avec quelques bluffs préflop dans des spots qu'ils ne pensaient sûrement pas que j'allais prendre. Bien sûr, le coup contre Beresford change beaucoup de choses. Celui contre Jacobson ? Oui, on peut appeler ça une livraison, parce que je n'ai jamais rien d'autre ici." Nico a beau avoir perdu quelques plumes lors du dernier niveau contre le chipleader Roman Hrabec, le bilan reste évidemment ultra positif. Sa quatrième place payée consécutive sur un Main Event EPT sera quoi qu'il arrive la plus belle. Et avec l'expérience accumulée à Vegas l'an passé, il peut voir très grand.

Chez Benjamin Pollak aussi, l'heure était à la satisfaction. "C'est mon premier Day 4 EPT depuis Barcelone 2018," précise-t-il. Alors, pas trop rouillé ? "J'ai eu un peu de mal à démarrer sur ce tournoi. En plus, avec les pénuries d'essence en ce moment, j'ai dû pédaler." Sous la moyenne presque toute la journée, il a fait décoller son Day 3 en remportant un flip crucial face à Conor Beresford, après un call osé. "Je passe 19 fois sur 20 dans ce spot. Mais là, c'est venu des tripes, c'était un gut feeling. Et puis peut-être que la flemme de grind a parlé aussi." Avec 610 000 jetons au compteur, il devra pourtant renfiler le bleu de chauffe demain pour continuer à croire en une deuxième finale EPT, sept ans et demi après Deauville.

Erik Seidel

Finalement, le seul à afficher un chouia de déception au moment de bag était Julien Sitbon. Il faut dire que le Londonien a pris un énorme coup sur la casquette sur la dernière main. Il commence par défendre sa grosse blinde suite à une ouverture au bouton d'Erik Seidel, avant de check/raise de 25 000 à 65 000 sur le flop 9A2. Il remet une deuxième banderille à 130 000 sur le 6 turn puis une troisième sur le K, demandant les 248 000 restants à l'Américain. Problème, avec sa paire de 2, le Français s'est value cut contre les deux 6 de l'homme aux neuf bracelets WSOP. "Au moment où il paie, j'étais en train de penser 'Au revoir, monsieur Seidel !', avoue-t-il. En plus je l'ai appelé ce Roi river, j'étais en plein rêve quand il est arrivé." Résultat des courses, il termine à son plus bas niveau de la journée, 450 000, alors qu'il avait attaqué le Day avec un million.

Roman Hrabec

Qui reste-t-il pour se dresser entre nos Frenchies et le trophée ? Commençons par l'actuel chipleader, Roman Hrabec. Si vous allez faire un tour sur sa page Hendon Mob, ne vous y trompez pas : le Tchèque est bien plus que l'homme battu par Jérémy Routier en heads-up du High Roller de l'UKIPT samedi dernier. Sur les tables online, il a accumulé plus de dix millions de dollars. En termes de gains purs, ils ne sont ainsi pas beaucoup à le devancer, à part la légende Erik Seidel, déjà cité, et l'Anglais Ben Heath, terreur des high stakes ayant accumulé trois millions en live rien que cette année et presque 14 millions au total. Huitième du Main Event des WSOP en 2017, vainqueur du Main Event des WSOP-Europe l'année suivante, runner-up du Main Event Estrellas à Barcelone cette année devant plus de 6 300 joueurs, Jack Sinclair connait également sur le bout des doigts la pression inhérente à ce genre de deep runs. Et que dire de Marton Czuczor, double runner-up EPT entre Prague 2016 et Barcelone 2019 ou encore de Harry Lodge, figure connue du circuit et notamment troisième du Crazy Eights des WSOP en 2017 au milieu d'un field de plus de 8 000 entrants.

David Docherty

Des habitués de ce genre d'événements, qui partiront toutefois derrière des visages un peu moins réputés, qu'il va nous falloir apprendre à découvrir, comme le Suisse Alexandre Vuilleumier, ancien joueur d'échecs et responsable aujourd'hui de l'élimination d'Ole Schemion ; l'Allemand Nils Pudel, seulement 50 000 $ de gains en tournois live ; l'Espagnol Jordi Romero, alors que notre collègue Álex Hernando n'est pas là pour nous donner son ordre généalogique sur douze générations ; l'Écossais David Docherty, titré récemment à Divonne et qui n'a jamais quitté le peloton de tête aujourd'hui ; ou encore le Brésilien Pedro Garagnani, un nouveau régulier des High Rollers européens signant son premier deep run sur un Main Event EPT.

Si comme nous, vous avez déjà hâte de découvrir la suite, soyez au rendez-vous du Day 4 ce mercredi à partir de midi (13 heures en France). See you!