Un EPT Barcelone sans Espagnol
Tandis que le Super High Roller prend forme, on déplore l’absence des grinders locaux, loin d’être souverain dans leur pays.
100 000 € Super High Roller (Day 1)
L’EPT Barcelone aurait pu être la grande fête du poker espagnol. Mais pour cela, il eut fallu qu’il y ait des Espagnols. Voyons donc du côté du Super High Roller. Une dizaine de nord-américains, deux Français, deux Norvégiens, un Suédois, un Irlandais… Des représentants du monde entier, mais pas un Espagnol. Une seule question : Porque ?
"C’est à cause de la nouvelle législation, expliquent nos confrères de Poker-Red. Il y a deux ans, le gouvernement a voté une loi assimilant les joueurs de poker à des sportifs professionnels. La nouvelle loi prévoit que les joueurs seront directement prélevés de 20% sur leurs gains en casino".
La règle s’applique théoriquement à tous les joueurs, sans distinction de nationalité. Mais dans les faits, ce prélèvement de 20% n’est pas réellement exécuté par les casinos. "Le gouvernement, qui ne comprend rien au jeu, a fait cette loi en pensant récupérer plus de taxes sur les joueurs de poker. Au contraire, il les a tous fait fuir, affirme notre confrère espagnol. Même si les casinos ne taxent pas les joueurs, beaucoup de joueurs espagnols refusent de venir sur les évènements nationaux. Des joueurs comme Adrian Mateos ou Juan Pardo, qui sont très médiatisés, seraient les premiers à éventuellement subir ces prélèvements. C’est pour cela qu’ils ne sont pas là. Ils auraient même aimé que les tournois High Roller ne se remplissent pas, pour que le boycott fasse plus de bruit".
Ni Adrian Mateos, ni Sergio Aido, ni Juan Pardo, ni Sergi Reixach… Seul Ramon Colillas est de la partie, légèrement obligé par son statut de Team Pro Pokerstars. Pour le reste, aucun des grands joueurs du pays ne participe au plus grand évènement du circuit espagnol. « Même sur les middle-buy-in ou sur le Main Event, de nombreux Espagnols ne viendront pas » prédit Poker-Red.
Pas d’Espagnols en Espagne, mais bien des Américains ! Déjà venus en nombre à Paris, les grinders des US se sont passés le mot et sont venus en groupe pour jouer les tournois les plus chers de cet EPT. Nick Petrangelo, Mike Watson, Seth Davies, Byron Kaverman,; Jesse Lonis, Justin Saliba, David Coleman, Sean Winter, Sam Greenwood… Près d’une dizaine de nord-américain ont déjà pris place dans le Super High Roller de ce samedi.
Vainqueur de ce même tournoi à Monte-Carlo, Patrick Antonius confirme son retour en force sur tous les formats possibles. Face à lui, mentionnons la présence de Vladimir Korzinin, un VIP au look de vieux sage, qui re-entry les buy-in à 100 000 € comme on re-entry le Sunday Surprise. Un grand sourire, même au moment de busto et une énergie solaire comme on en voit rarement aux tables de poker.
Le vétéran estonien a pris place aux côtés… Du vétéran Français. Jean-Noël Thorel est comme toujours le doyen du field, mais aussi le chipleader. Déjà trois stacks pour le vainqueur du Warm-up, qui n’en finit plus de marcher sur les High Stakers, qu’ils viennent d’Espagne ou d’ailleurs.