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PokerStars EPT Monte-Carlo 2022 - Tournois annexes - FPS Mai

Trois Bleus pour le prix de deux

Table Finale Event #1 - FPS 1 100 € - 1 918 entrées

Table Finale FPS

On tient la première grande finale de ce festival ! Elle est là, isolée sur l’esplanade de la salle des palmiers, bordée d’une petite terrasse avec vue sur les jardins de pins parasols, et la mer qui s’étend loin à l’horizon. Le genre de décor escompté pour une finale à Monte-Carlo, même si la salle en elle même paraît un peu standard au vue des montants en jeu.

290 briques à aller chercher sur cet énorme FPS, qui a explosé les records d’affluence dès l’entame du festival (1 918 inscriptions). Pourtant, point de projecteurs ni de set-up télévisé, juste une table de poker, avec une légère séparation à deux mètres pour accueillir le rail, qui commence à se former.

Table Finale FPS

« Nous on est là pour François (Vincenti) », me confie José Astima, accompagné de Paul-François Tedeschi. Le clan corse est venu en effet encourager le copain spécialiste de Cash game. Le joueur entame là sa première grande finale de tournoi Live dans la peau de chiploser, avec une petite quinzaine de blindes, mais au vue de la physionomie du tournoi, le scénario pourrait vite basculer.

François Vincenti

En effet, François est aux coude-coude avec son compatriote Florian Guimond. Plus connu sur les rooms sous le nom de « La Twice », ce membre de la Team Spine For Win apparaît depuis quelques années déjà comme l’un des grands espoirs du poker tricolore. Grinder respecté, streamer assidu, il a connu sa première grande finale en Live lors du dernier Vegas, avec une 3e place sur un massif 800 $. « En termes de field, de buy-in, ce FPS y ressemble un peu, commente le joueur avant de déballer son bag de jetons. Pour l’instant, ça s’est vraiment bien passé. Pour la petite histoire, j’étais descendu à un jeton de 100 au premier jour. Là, je me sens nickel, un poil excité, mais serein ». Habitué aux hautes limites en ligne, Florian ne sera pas du genre à être impressionné par les enjeux. Il se concentre davantage sur la répartition des jetons afin d’adapter sa stratégie.

Florian Guimond

« Ca va beaucoup dépendre du chipleader, explique Florian. On l’a vu capable de faire des moves un peu fous hier, notamment un raise-call tapis avec K2. Il a quasi tous les jetons, mais avec les 3 shorts, chaque main peut faire bouger les choses ».

Ce chipleader aux moves fantasques répond au nom de Jacob Amsellem. Depuis trois jours, il arbore un drapeau israélien sur les chipcounts. Dans les couloirs du casino et sur tous les sites de poker, on pense donc que ce joueur nous vient de la Terre Promise… Mais avant de s’asseoir, Jacob tient à clarifier certaines choses. « C’est parce que j’ai du m’enregistrer un jour avec mon autre passeport. Mais les gars, on est bien trois : Je suis Français et fier de l’être ! » scande Amsellem à ses deux partenaires avant d’organiser ses énormes pilasses de jetons noirs.

Et bien, ça nous fait une chance de plus de ramener la Coupe à la maison ! Face à nos trois Bleus, le Brésilien Lucas Scafini, le Hongrois Tibor Nagygyorgy et l'Italien Fabio Peluso. Le premier rejoint le chipleader autour des 20 millions de jetons dès l'entame de la partie. Chemin inverse pour l'Italien qui bataille désormais en queue de peloton avec Florian, François, et Tibor.

Jacob Amsellem

Guimond bronzé et verni

FPS Main Event 1 100 €

Au terme d’un scénario rocambolesque, Florian Guimond arrache la 3e place de ce FPS pour un gain de 124 250 €. Auteur d’une superbe performance, ainsi que d’un bad beat mémorable, le jeune grinder s’affirme encore un peu plus comme l’un de futurs grands du poker français.

Guimond

Il l’avait annoncé dès le début de journée. Avec un chipleader fou et des stacks si équilibrés, la donne de cette table finale pouvait rapidement changer. Florian Guimond ne croyait pas si bien dire : les scénaristes du film nous ont proposé une dramaturgie improbable.

Avec près de 40% des jetons en circulation, le chipleader Jacob Amsellem a comme prévu dicté son rythme. Avec une décontraction déroutante, le Franco-Israélien enchaîne les assauts, mais avec beaucoup moins de justesse que la veille. En 1h de jeu, il dégringole et distribue les deux tiers de son stack. Une bonne partie chez le Brésilien Lucas Scafini et le reste chez les trois shortstacks.

Florian Guimond trouve d’ailleurs un double up salvateur en début de finale, après que l’ex chipleader ait payé ses 12BB avec… 108, qui n'a rien trouvé contre le A9 du Français. Les petits tapis s’accrochent, le Hongrois Nagygyorgy trouve un brelan de 9 miraculeux pour abattre les deux rois de Lucas Scafini, puis François Vincenti trouve à son tour un brelan river pour raser les barbus d’Amsellem. Après 2 heures trente de jeu, ils sont encore 6 !

TF FPS

Florian Guimond trouve un nouveau spot de shove avec KQ. Mais cette fois il est bien derrière Amsellem qui tient deux as noires. Le flop 874 semble sonner le glas de « La Twice »… Jusqu’à ce runner-runner d’une vie : Q turn et pan ! Le K river pour la double paire backdoor qui fait exploser le rail français.

Comme si ça ne suffisait pas, le grinder enchaîne avec deux as contre deux rois pour doubler son stack renaissant face à Lucas Scafini. Parti quasi dernier, Florian se retrouve chipleader, à égalité avec le Brésilien.

Guimond

Les éliminations arrivent enfin ! Le AJ de François Vincenti se heurte au AK de Tibor Nagygyorgy. Vingt minutes plus tard, Jacob Amsellem construit le plus gros pot du tournoi face à Fabio Peluso. Son tapis est demandé sur le flop 1093. Ça tombe bien, le Franco-Israléien tient les nuts, un beau 1010, en bonne position pour reprendre la tête du tournoi face au deux as de l’Italien. C’était sans compter sur cet A river. Fabio s’envole, Jacob prend la porte !

Amsellem

Peluso enchaîne avec l’élimination du Hongrois sur un 60-40 et en trente minutes, la moitié de la TF a sauté. Guimond est passé entre les balles, mais après avoir pris les commandes du tournoi, il perdra un flip crucial face à Fabio Peluso, qui lancera l’Italien dans son rush infernal.

Tombé à 12 bindes, Guimond envoie la sauce avec A9 qui s’écrase contre les rois de Fabio Peluso. Un roi dès le flop, un full dès la turn, et Guimond sort de ce FPS en 3e position, sous les applaudissements du clan Français.

Guimond

« Je me sens très chanceux, confie le joueur, carrément émoustillé par cette finale de fou. Il y a eu énormément de rebondissements, ce coup avec KQ, c’était incroyable. Je m’en sors très bien avec cette 3e place ».

Six mois après sa première grande finale mondiale, Florian signe la plus grosse perf de sa carrière, un deuxième score à six chiffres et une nouvelle médaille de bronze. « C’est magnifique de concrétiser un si beau deep run, surtout avec de tels écarts financiers. Je savais que la table finale pouvait bouger rapidement. J’aurais pu faire 9e, 6e, mais j’ai eu de la chance, j’ai bien joué, je suis très heureux de cette 3e place ». À Vegas, il avait pris 124 000 $. Cette fois, Florian prend la même somme en euros. Un nouveau coup de boost bienvenu pour sa bankroll et une nouvelle perf de référence pour sa carrière prometteuse.

Rail bleu

Le grinder peut souffler et rejoindre les copains. Le Main Event attendra surement demain, l’heure est désormais à la célébration, ou du moins, à une bonne bière sous le soleil azuréen pour faire redescendre les émotions. Maxime Chillaud, Nico « Chèvre Miel » Vayssières, et d’autres amis grinders l’attendent dans le rail. Avec cette génération pétrie de talent, les perfs devraient continuer de pleuvoir pour la délégation bleue. La prochaine fois, on pousserait bien jusqu’au titre tout de même. Mais cette fois, ça se jouera entre l’Italien Fabio Peluso et le Brésilien Lucas Scafini.

HU

Le premier a la main très chaude et un avantage en stack (36 millions contre 22). Le second a un rail de fou porté par… Neymar Jr et la clique de brésilien. 176 430 € assurées, près de 115 000 € de plus à aller chercher. Que le meilleur gagne !

Rail Brésilien

Cardot de retour dans le match

Arrivé aujourd’hui avec un tapis laissant peu de marge de manœuvre, Yannick Cardot négocie parfaitement ce Day 3. Avec sa technique aiguisée, on ne doutait pas de sa capacité à revenir, et c’est chose faite, puisque le joueur pointe désormais au-delà des 60BB.

EPT Main Event (Day 3)

Cardot

C’est sur la table télévisée que Yannick a trouvé son décollage. Open UTG, payé par UTG +1 ainsi que par le CO et le Français complète en BB avec 86.

Le flop est bon : Un joli 863 sur lequel Yannick s’empresse de checker. UTG check, mais son voisin Marcelo Simoes ne l’entend pas de cette oreille. Le Brésilien envoie un bet bien gras à 75 000 et un fold plus tard, la parole revient sur Cardot. Le moment est venu : tapis pour ses 280 000 jetons. Fold UTG, et payé sans trop de problème par Marcelo et son 99. Ça tient pour Yannick sur la turn 2 puis la river 4 et voilà le Français de retour dans le tournoi.

La table TV ayant été changé, Yannick peut désormais grinder tranquillement sur les tables situées à droite de la salle des étoiles. Son tapis continue de grimper pour flirter désormais avec les 700 000 jetons. Et même 800 000 puisqu'au moment où je termine ce post, il vient d'éliminer Simone Andrian sur un flip. Son AJ trouve un J dès le flop pour battre le 33 de l'Italien. Encore un palier et le Français battra son record de gains en Live, mais le garçon a certainement d’autres objectifs, plus ambitieux encore. Et en plus, il a le talent pour le faire. Allez Yannick !

Monaco, c’est le Brésil

4 heures de jeu et toujours pas le moindre busto. On ne va pas se le cacher, on est presque sur le point de s’endormir dans ce 6-ùmax,, mais heureseument, le rail brésilien est là pour nous réveiller.

Rail

On est clairement sur le 6-max le plus long de l’histoire. Depuis maintenant plus 4 heures, personne ne se décide à quitter la table. J’aurais bien voulu vous annoncer des gros coups entre superstacks, un set-up… Mais même pas.

Passé shortstack depuis le 3-barrels bluff de Hugo Pingray, Jaime Cervantes est le seul à avoir eu des balles d’éliminations contre lui. Sur la première, l’Américain resteal à tapis sur une ouverture de Marcelo Simoes, qui paye les 16 blindes de Cervantes avec son A7. L’Américain est devant avec son AJ et trouve la top paire dès le flop J106. La turn 7 apporte quelques (toutes petites) sueurs mais la river 4 valide le double-up.

La seconde confrontation est plus coquine. Même configuration : open bouton, resteal pour une petite vingtaine de blindes et cette fois, c’est un flip qui décidera du tournoi de Jaime Cervantes. 99 chez l’Américain, AK chez Marcelo et le croupier dévoile un board étonnant. 567 sur le flop. Rien de fou pour l’instant. Un 9 sur la turn : l’Américain sert le poing… Un peu trop tôt.

Rail

Marcelo "Mesqueu" Simoes dans les bras de son clan, qui appelle un 8 de toutes ses forces pour le partage.

Pan ! Le 8 river conclut ce coup par un split. Et comme à chaque coup remporté, ou bien même juste pas perdu par Marcelo Simoes, le kop brésilien enflamme le plateau télévisé, avec Lucas Scafini dans le rôle du Capo.

Vainqueur du FPS plus tôt dans la semaine, le Brésilien est également très bon quand il s’agit de mettre l’ambiance.

« Olé Oléééééé ! Olé Olééééé ! Olé Mesqueu va cravar u EPTéééééé » scandent Lucas et ses compatriotes, en sautillant sur les bords des barrières qui entourent la table finale. Et ça fait environ 40 fois qu’on entend ce refrain depuis ce matin.

TF

« Marcelo, on l’appelle par son deuxième nom au Brésil, Mesqueu. Et “Cravar”, ça veut dire gagner”, m’explique le chef du kop. - C’est lui qui a inventé la chanson. C’est un véritable chanteur brésilien », plaisante l’un de ses amis auriverde.

Simoes

Et si le Brésil remporte largement le combat du rail, Marcelo Simoes domine toujours les débats à table. 9 millions de jetons pour « Mesqueu », qui dispose désormais de trois millions de jetons d’avance sur le deuxième Erkan Soenmez. Dragos Trofimov est bien revenu, remportant plusieurs petits coups pour remonter près des six millions lui aussi. Morten Hvam et Hugo Pingray oscillent autour des 40 blindes, tandis que Jaime Cervantes ferme la marche, avec une grosse