redirection

EPT Deauville 2014 présenté par PokerStars.fr - Jour 3

Peur sur Neuville

Pour la seconde année consécutive, Romain ‹ Neuville25WI › Baert est entré dans l’argent sur l’EPT Deauville. Pour la seconde fois, il devra néanmoins se contenter d’un min-cash. En 2013, c’est à la 41ème place qu’il avait rendu les armes, empochant un billet de 13,500 euros. Cette année, il devra se contenter du premier palier de gains à 9,500 euros. Autre éliminé : Sigurds Eskeland. Patrick Bruel maintient lui à son tapis de 135,000. Avec 27 blindes, le Boss du Team a changé de vitesse et adopte un poker conservateur.

Les swings du Boss

Ouf, on respire ! Patrick Bruel était tombé sous les treize blindes après avoir fait doubler un joueur avec Roi-Dame contre As-Dame. Fort heureusement, il a doublé son tapis vingt minutes plus tard afin de revenir au-dessus des vingt-cinq blindes ! La main ? Un Roi-Dame qui trouve une quinte face au Roi-Cinq de cœur de Gaetano Dell’Aera.« C’est fou, avant cette main, je n’avais pas trouvé le moindre flop en ma faveur aujourd’hui ! » dit Patrick avec un sourire retrouvé. Même si la marge de manœuvre du Boss reste limitée avec 130,000 de tapis sur des blindes 2,500/5,000 ante 500, il s’éloigne de la zone rouge.

Comte rendu

Deux qualifiés Winamax sont rentrés dans les places payées, mais un seul est encore en course dans le tournoi. Puisque Steven ‹ BeckhamOM83 › Comte (photo), vainqueur d’un satellite dominical, a mordu la poussière en 79e position (empochant au passage 9,500 euros). Pour Alexandre ‹ susic10 › Amiel, le moral est au beau fixe, le producteur télé ayant un tapis supérieur à la moyenne !

Ils passent à la caisse

Parmi les récemment joueurs éliminés et récompensés d’un prix de 9,500€ :

Guy Tomaselli
Marc Uzan
Steven Comte (qualifié Winamax)
Antony Lellouche
Romain Baert
Alex Kravchenko
Paul Berende
Pierre Calamusa

Petit ITM pour Antony Lellouche, qui ne dispute désormais guère plus d’une poignée de tournois par an

Épreuve du jour : analyse de main

Tiens, une main pour les puristes. Figurant parmi les prétendants au doublé EPT, Zimnan Ziyard (vainqueur de l’EPT Loutraki en 2011) a décidé de 3-bet depuis la petite blinde de 11,000 à 25,500 une relance de Dimitri Holdeew qui avait attaqué au cut-off. Ce dernier place alors un 4-bet à 45,000. Zimnan jette un œil à son tapis : il lui reste environ 150,000 derrière. Après deux longues minutes, il se contente de payer et voit la croupière dévoiler un flop [8d][3d][2c]. Alors que tous les observateurs s’attendaient à ce que le Britannique checke après avoir simplement payé ce 4-bet avant le flop, il reprend l’initiative en misant tout petit : 17,500 dans un pot de plus de 100,000 ! Quatre secondes plus tard, Dimitri avait déjà jeté ses cartes ! J’en appelle à votre analyse, chers lecteurs… Que diable pouvait bien avoir ZZ dans ce spot ?

Malherbe qui fait rire

L’un des derniers espoirs Belges de cet EPT Français passe un Day 3 plutôt actif. On l’a récemment vu se faire payer un bon gros value-bet sur une rivière [Kh][4d][7d][8s][6h] avec une paire de 5, avant de retomber ensuite à une vingtaine de blindes, qu’il mettra au milieu avec une paire de Rois face à la paire de 10 du Portugais Renato Almeida. Malherbe reste en tête après que les deux joueurs aient floppé un brelan, et le Belge remonte à 280,000, à peu près la moyenne.

Qu’a fait Ekrem ?

Probable chipleader à 70 joueurs restants, le Français Ekrem Sanioglu, un régulier de l’Aviation Club de France dont nous dresse le profil Mama Sustrac, grand spécialiste des livetards parisiens : « C’est un joueur très loose, surtout quand il a des jetons » confie notre confrère. « Un grand adepte des relances « poignée » qui adore faire grossir les pots ». « Alors quand il touche, ça fait mal ! ». Et Ekrem a dû toucher pas mal aujourd’hui, vu que son tapis avoisinne le million de jetons. Le qualifié Winamax Alexandre Amiel, qui vient d’arriver à sa table avec un tapis beaucoup plus petit (180,000), va donc avoir fort à faire !

Entre deux

Durant la pause du tournoi, Patrick Bruel nous donnait sa stratégie avec son tapis de vingt blindes : se montrer patient, attendre des mains, et espérer doubler, pourquoi pas en poussant son tapis derrière une relance. Durant les vingt premières minutes du quatrième niveau de la journée, P14B a donc pratiqué un poker serré, puis il a relancé premier de parole à 13,000 sur des blindes 3,000/6,000 ante 500. Le bouton 3-bet à 27,000 et Patrick se contente de payer. Après un flop [Qc][Jh][5c] checké par les deux joueurs, Patrick check/fold sur un [8h] au turn. Que pouvait avoir le Boss ? Une paire de Dix ? Patrick possède encore un tapis de 100,000.

Sitbon, sit out

Lionel Sitbon peut se rhabiller : le Français vient de sortir en 62ème place après un coup à tapis contre deux joueurs :

[Ad][Jh] contre [Ah][7h] contre [Tc][Th]

[As][Td][7s]

Le détenteur de la paire de 10 est l’Anglais Eli Heath, qui multiplie donc son tapis grosso modo par trois (le joueur avec les deux paires couvrant ses deux adversaires, il reste en jeu, mais avec un tapis affaibli)

Bravo Patrick !

La belle aventure de Patrick Bruel vient de subitement s’arrêter à 18 heures 30 avec une élimination en 61ème place. « Je n’ai pas touché de jeu de la journée » dit Patrick en soupirant, « je suis éprouvé… » Derrière une relance d’un joueur à 12,000 premier de parole (soit deux blindes), le Boss du Team Winamax décide de défendre sa grosse blinde avec [Ts][6d] puis place un check-raise de 14,000 à 101,000 et tapis sur un flop [Ah][Th][7s]. Son adversaire hésite une petite minute puis engage la somme avec [Ad][9d]. Après l’apparition d’une [Qd] sur le turn et d’un [7c] à la rivière, Patrick est éliminé. « Le plus simple aurait sûrement été de passer avant le flop, n’est-ce pas ? » me demande Patrick sans réellement attendre de réponse avant de poursuivre : « je le sais mais cette journée a été très frustrante, je n’ai pas vu la moindre paire. » Cela n’enlève rien à la très belle performance de P14B qui aura deux jours durant figuré parmi les chipleaders pour son premier tournoi joué en un an ! Il remporte 10,790 euros.

Lapeyre fourra

Deux anciens candidats de l’émission de télé-réalité « La Maison du Bluff » font partie des soixante derniers joueurs en lice : Mouss Amaouche, confortablement installé derrière un bon demi-million de jetons, et Sébastien Lapeyre, légèrement en dessous de la moyenne avec un peu plus de 300,000.

Connu au sein de la communauté Club Poker sous le pseudo de « Fake », Sébastien (en photo) a gratté quelques précieux jetons à Zimnan Ziyard. Un pot ouvert à 12,000 par le Français en début de parole, puis 3-bet à 34,000 par l’Anglais en grosse blinde après un call de la petite blinde. Seul Sébastien a payé, puis les deux joueurs ont check tout le long d’un tableau [2s][3d][9c][4h]. Avant que Ziman tente de s’emparer du pot en misant 21,000 sur la rivière, un [3c]. Pas dupe, le joueur basque a snapcall avec [Ad][Jd] et démasqué la tentative de bluff de Zinman qui a annoncé « King high » avant de mucker. Le vainqueur de l’EPT Loutraki 2011 est dans la mouise avec moins de 100,000 jetons.

Time !

Jérôme Zerbib pousse l’intégralité de ses jetons en milieu de parole. Il possède 99,000, soit une quinzaine de blindes. Son voisin de gauche, Michel Pomaret, affiche le double et n’a semble t-il pas une décision facile. Le voilà qui réfléchit, réfléchit, avant de « demander le temps » sur lui-même, pratique que j’observe régulièrement sur les gros tournois sans jamais être parvenu à la comprendre. D’ailleurs, je n’ai jamais vu un mec annoncer « call » après avoir s’être « auto-timé ». Et Pomaret abandonnera bien le coup malgré les suppliques de Zerbib :

« Allez, je veux doubler ou partir. »
« J’en ai marre d’être boiteux. »

Le bouton se tâtera aussi (il aura droit à un « come on » de la part de Zerbib) avant de passer, et Zerbib pourra partir en pause avec quelques milliers supplémentaires à son actif.

La dernière séance

Nous allons attaquer l’ultime niveau de 90 minutes au programme de ce Day 3. Après un léger ralentissement dans l’action, plusieurs éliminations se sont succédées juste avant la pause (dont notre Patrick Bruel national) et ce sont tout juste 55 joueurs restent en course pour le titre.

Au sommet du classement, l’impression Eugene Katchalov, suivi par le Franco-Turc Ekrem Sanioglu, tous deux au dessus du million en jetons.

Cinq bêtes à tapis

Avec vingt-cinq blindes devant lui, Alexandre Amiel reste serein : « j’ai piqué l’ancien siège d’Antony Lellouche, mais je ne compte pas avoir le même sort que lui ! Je me sens bien aujourd’hui, j’espère avoir prochainement un setup en ma faveur… » Pourquoi pas sur la main suivante ? Sébastien Lapeyre relance à 16,000 au hi-jack et ‹ susic10 › opte pour un 3-bet à 29,000 depuis le cut-off. Le jeune joueur Français va alors placer un 4-bet calibré à 51,000 puis très rapidement passer après un tapis d’Alexandre Amiel qui s’empare du pot pour grimper à 250,000, soit plus de trente blindes.

Men Event

On vient de perdre en 53e position la dernière joueuse en course, la seule ayant atteint les places payées si je ne m’abuse : Jamila Von Perger (les EPT ne sont jamais très féminins, mais je crois que pour celui-ci les chiffres sont encore plus faibles que la moyenne). L’Allemande (gagnante lors du Ladies Event organisé dimanche) a vu ses Dames craquées par As-Valet. Lot de consolation : 12,080€.

Amiel face aux caméras

Plus habitué à être derrière les caméras que devant, Alexandre Amiel a été déplacé en table télévisée. Notre qualifié Winamax, qui court après la moyenne depuis un moment, va avoir affaire à de sacrés clients à cette nouvelle table : l’Anglais JP Kelly, et surtout l’Ukrainien Eugene Katchalov et son énorme tapis de plus d’un million de jetons.

La France qui bosse

Les mecs de l’industrie du poker français qui jouent aux cartes semblent tous appliquer un plan de jeu similaire : sérieux et appliqué, toujours morts de faim, il n’est pas rare de les voir tomber à dix blindes. Bon, mon échantillon représentatif pour avancer cette information se limite à deux joueurs : Aurélien Guiglini, malheureusement sorti avant l’argent, et Julien Brécard, qui vient d’être éliminé en 49ème place pour 12,080 euros. L’ami Yuestud a poussé son tapis de dix blindes avec Roi-Deux et a été payé par Roi-Huit en bataille de blindes. Son programme des jours à venir ? « Se remettre au boulot ! »

Un vétéran nous quitte

C’en est fini du parcours de Jérôme Zerbib dans cet EPT Français. Après avoir bataillé de longues heures avec très peu de jetons, le Parisien est finalement parvenu à se faire payer une relance à tapis. Problème : son [As][Ts] est derrière la paire de Valets adversaire, et le reste au terme d’un board [Qd][6h][7h][9s][3d].

C’est la troisième place payée de Zerbib lors de l’EPT Français. Les deux premières remontent à loin : 2005, pour la première édition du tournoi (15e pour… 4,500€, hé oui le tournoi coutait moins cher et attirait moins de monde) et 2006 (22ème pour 8,800€).

Un ancien vainqueur dans le rail

Nostalgique Lucien Cohen ? Pas vraiment. Le vainqueur de l’édition 2011 du tournoi est venu encourager son pote Alain Alezra (en blanc à droite), après avoir sauté d’une énième épreuve annexe (je vous épargne les trois badbeats qu’il a réussi à déballer durant la minute de discussion que nous avons eu). Est-ce le support de Lucien et de son rat fétiche « Lucky » porteront chance à Alain ? Réponse dans les prochains jours.

Bain de sang

Plan à trois sanglant sur l’une des tables ! L’action est initié par la relance à 17,000 du joueur au hijack (Jose Carlos Garcia pour ne pas le citer). Derrière c’est un festival de pions qui volent au milieu de la table : le Slovène Miha Gabric tout d’abord, qui engage son petit tapis (155,000) depuis le cutoff, puis le Finlandais Tatu Maenpaa, qui fait de même au bouton pour un montant sensiblement supérieur (640,000, soit 80 blindes !), et enfin l’Italien Luca Moschitta, qui malgré une longue réfléxion, finit par payer, couvrant ses deux adversaires.

Tatu Maenpaa : [Kc][Kd]
Miha Gabric : [As][Ks]
Luca Moschitta : [Qs][Qd]

Tableau : [Ac][5d][8d][6h][7s]…

Bilan de ce coup : avec la moins bonne main préflop, Miha Gabric triple et remonte à hauteur du tapis moyen, Tatu Maenpaa empoche le side pot et fait une excellente opération en se rapprochant du million de jetons, Luca Moschitta est lui dépité, il devient shortstack en chutant à une petite vingtaine de blindes.